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So, you're sure : We have to talk... about what ? [PV]
Jeu 15 Avr 2010 - 23:07
Ekstasy entra dans la salle de cours de sortilèges, sans adresser son habituel et enjoué « bonjour » au professeur. Depuis quelques jours, jeudi soir précisément, Ekstasy lui vouait une profonde aversion, restant la seule qui en connaissait les causes. Miss Ledoux, Cassandra de son prénom, avait été, pendant un temps, une véritable personne digne de confiance, presqu'une amie, pour elle. Digne de confiance, de respect et d’admiration. Elle avait profondément apprécié sa compagnie le temps de quelques soirées à refaire le monde, à parler de tout et de rien, à plaisanter et à parler sérieusement... Cassandra l’avait aidée à comprendre ses lacunes au lieu de la laisser couler, comme l’auraient peut-être fait d’autres professeurs, ce dont elle lui était grandement reconnaissante ... Elle avait presque vu en elle comme un modèle à suivre. Néanmoins, son utopie avait brusquement cessé depuis qu’elle avait rencontré la mère de son professeur à un bar de Norwich… Au départ, lorsqu’elle avait vu cette femme totalement ivre qui ne semblait plus consciente de ses propos, elle l’avait ignorée, une partie de son être espérant foncièrement qu’elle ne serait pas comme celle-ci, d’ici une trentaine d’années. Son intérêt pour la femme s’était vite accentué lorsqu’elle l’avait entendue parler de sa fille, une jolie blonde nommée Cassandra qui était professeur dans une soi-disant prestigieuse université et qui ne répondait pas à l’éthique en sortant avec un de ses élèves junkie. Remarquant que la jeune Wright était une des seules à prêter attention à ses plaintes, elle s’était apitoyée sur son existence en la prenant comme témoin, et Ekstasy n’avait pas mis longtemps à comprendre que le fameux professeur était bien Miss Ledoux, sa prof de sortilèges à Hungcalf. Et elle n’était pas idiote, elle avait fait le lien entre Cassandra et Lust. Lust, son ami depuis Poudlard, ancien amant appréciable, celui qui s’était confié à elle il y a peu et lui avait parlée d’une femme qui enseignait au sein d’Hungcalf, femme qui l’avait trompé, femme qui l’avait même détruit, mais à qui il avait plus ou moins pardonné, par amour sans aucun doute. Savoir que celle pour qui Ekstasy éprouvait depuis quelques temps cette intense antipathie était Miss Ledoux, la décevait plus qu'elle ne l'aurait cru. «Tu vas bien te comporter aujourd’hui, Eksta ? » La Wright posa ses yeux azurs sur Jessica, avant de siffler d’une voix mauvaise : «Tu te prends pour qui pour me dire ça ? Je me comporte comme j’en ai envie. » Ekstasy s’assit à une table au milieu de la salle, ignorant le froncement de sourcils de Jessica. De toute façon, elle connaissait cette dernière depuis son premier jour à Poudlard et ne s’occupait même plus de son comportement séparé en deux parties distinctes : la Jessica assidue en cours qui réussissait sans travailler plus que cela, passionnée particulièrement par les sortilèges et souhaitant en faire son métier – c’était sans aucun doute pour cela qu’elle avait demandé à Ekstasy de bien se tenir au cours de Miss Ledoux- et la Jessica totalement libertine et dévergondée, qui buvait l’alcool comme si c’était du petit lait, et goûtait à presqu’autant de drogues que notre spécialiste dans la matière ; Miss Beansley. Lorsque tous les élèves furent présents et assis dans la salle de classe, la jeune femme commença son cours et Ekstasy commença, elle, son hérissant petit jeu : Elle bavardait bruyamment avec certains de ses amis – mais pas avec Jessica, qui n’avait pas changé son opinion et lançait un regard désapprobateur à la jeune fille-, baillait avec une fatigue exagérée et répondait à certaines des interrogations de son professeur avec une insolence téméraire. Quand cette dernière lui demanda d’aller la voir à son bureau, à la fin du cours, un sourire orgueilleux naquit sur son visage tandis que ses yeux brillaient de noirceur. Qu'elle lui fasse donc la morale, elle s'en fichait éperduement. Ryan, un Grymm qu’elle croisait souvent lors des fêtes et qui était assis derrière elle, s’appuya contre sa table en bois pour s’approcher de la jeune fille ; « Ma pauvre Ekstasy, tu vas te faire allumer par la prof… Et pas dans le bon sens du terme, en plus… » Suite à ses paroles, il se mit à éclater d’un rire éraillé jusqu’à qu’Ekstasy le coupe : « Ferme-là, Ryan. » Le Grymm ne s’arrêta pas là, et continua sa plaisanterie qui était, d’une lourdeur insupportable : « Bah quoi, j’aimerais bien qu’elle m'invite à son bureau, moi… Je suis sûr que Miss Ledoux est aussi bonne au lit que bonne prof… » Ekstasy se retourna et fusilla Ryan du regard, comme si son besoin de défendre Miss Ledoux surpassait le mépris qu’elle lui vouait. «Si t'arrêtes pas immédiatement avec tes propos obscènes, je te jure que tu vas plus jamais pou… » Ekstasy s’interrompit brusquement, remarquant que le bruit du cours avait cessé et que tous les yeux de ses camarades étaient rivés sur elle. Toussotant légèrement, elle se remit droit sur sa chaise et fixa ses ongles vernis de noir comme s’ils étaient les choses les plus intéressantes qu’elle avait jamais vues. Une dizaine de secondes plus tard, le cours reprit normalement et Ekstasy put enfin lever la tête. Elle jeta un rapide coup d’œil à sa voisine et remarqua que celle-ci l’observait d’un air las. « Tu n'arrives jamais à te contrôler, toi… » Ekstasy ne répondit rien et se fit discrète pendant tout le reste de l’heure.
Lorsque la sonnerie retentit, elle regroupa rapidement ses affaires et se dirigea vers le bureau du professeur, une moue boudeuse affichée sur son visage opalin. « Vous vouliez me voir, Miss Ledoux ? » Ekstasy contempla les traits magnifiquement bien faits de la jeune femme, comprenant pourquoi Lust avait succombé à cette beauté solaire. Elle garda tout de même bien en tête qu’elle lui en voulait.. Elle qui avait protégé le couple de son ami avec un professeur en servant de couverture, elle qui avait eu à subir la jalousie et les critiques de certaines filles à cet égard – bien que, sur ce point-là, ça l’avait amusée plus qu’autre chose-, pour finalement faire face à la distance que Lust avait installé entre eux, à cause de ce même professeur qui l’avait trompé... Tout était de la faute de Cassandra, et si celle-ci refaisait du mal au Grymm, Ekstasy promettait d’être bien plus mauvaise. « Si on peut faire vite, par contre... » Elle comprenait parfaitement que ce soudain retour de comportement piquait sa curiosité mais n'avait aucune envie de s'expliquer avec elle.
Lorsque la sonnerie retentit, elle regroupa rapidement ses affaires et se dirigea vers le bureau du professeur, une moue boudeuse affichée sur son visage opalin. « Vous vouliez me voir, Miss Ledoux ? » Ekstasy contempla les traits magnifiquement bien faits de la jeune femme, comprenant pourquoi Lust avait succombé à cette beauté solaire. Elle garda tout de même bien en tête qu’elle lui en voulait.. Elle qui avait protégé le couple de son ami avec un professeur en servant de couverture, elle qui avait eu à subir la jalousie et les critiques de certaines filles à cet égard – bien que, sur ce point-là, ça l’avait amusée plus qu’autre chose-, pour finalement faire face à la distance que Lust avait installé entre eux, à cause de ce même professeur qui l’avait trompé... Tout était de la faute de Cassandra, et si celle-ci refaisait du mal au Grymm, Ekstasy promettait d’être bien plus mauvaise. « Si on peut faire vite, par contre... » Elle comprenait parfaitement que ce soudain retour de comportement piquait sa curiosité mais n'avait aucune envie de s'expliquer avec elle.
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Re: So, you're sure : We have to talk... about what ? [PV]
Ven 16 Avr 2010 - 12:01
Réveillée par quelques rayons du soleil qui filtraient à travers le rideau mal fermé, je remontai les draps au dessus de ma tête dans un grognement endormis. Si quelque chose n’avait pas changé depuis ma plus tendre enfance, c’était bien que je n’étais pas du matin, et que je préférai nettement dormir jusqu’à une heure avancée dans l’après midi plutôt que de me lever. Passant un bras sur la place vide à côté de moi, je soupirai en réalisant que Lust ne s’y trouvait pas. Nous n’avions pas passé la nuit ensemble, cette nuit, à mon plus grand désarroi, mais qu’importait, là n’était pas le sujet. Daignant enfin ouvrir mes yeux, je posai mon regard océan sur le réveil matin posé sur la table de nuit. Mon cœur rata un battement quand je réalisai que j’étais passablement en retard. Jurant contre moi-même, en français et en anglais, et dans toutes les autres langues que je pouvais connaître. J’entrai en courant dans la salle de bain, passai rapidement sous la douche, m’habillai et sortis de mon appartement sans jeter un seul coup d’œil derrière moi. Je n’avais pas pris la peine de déjeuner ou bien de faire mon lit, et avais eu tout juste le temps d’emporter une tasse de café bien serré, dans l’unique but de me réveiller un peu plus. Parcourant les couloirs d’un pas rapide et pressé, je saluai brièvement quelques élèves et collègues que je croisais sur mon chemin. Je détestais être en retard, je détestais devoir me lever tôt, je détestais réagir comme une enfant aussi. Que n’aurais-je pas donné pour me trouver dans me lit ; et pourquoi pas dans les bras de mon bel amant, pour mieux me rendormir. Malheureusement, j’étais à Hungcalf pour travailler, et la fainéantise n’était pas de mise. J’avais eu ce travail par beaucoup de chance, et n’étais pas assez sotte pour gâcher ma vie. Je ne savais pas si mes élèves m’appréciaient en tant que professeur, je ne savais pas si j’étais compétente et si j’arrivais à rendre mes cours intéressants, tout ce que je savais c’était que je les aimais, à la manière d’une mère, ou d’une sœur peut être même d’une amie. D’ailleurs, qui aurait crus que j’en aime un à la manière d’une amante ? Enfin, là n’était pas la question. Dans un ultime soupire, j’arrivai enfin à ma salle de cours. La porte était entrouverte, et j’entendais le brouhaha perpétuel s’en échapper. Mes élèves étaient déjà là, sans doute en train de bavarder à propos des derniers potins. D’un geste souple, j’ouvris la porte avec douceur et pénétrai dans mon antre, jetant un bref coup d’œil à mes élèves qui me saluèrent, pour la plus part d’un signe de la tête.
« Bonjour à tous. J’espère que vous avez passé un bon week end. Sortez vos affaires, et surtout votre baguette, aujourd’hui nous allons continuer l’étude du sortilège d’invisibilité. »
Je n’eu pas finis de leur annoncer le programme du cours que déjà, les élèves s’étaient remis à parler du cours précédent où nous nous étions amusés à faire disparaître plusieurs objets. Aujourd’hui, il faudrait faire disparaître un camarade, ce qui était une chose bien plus compliquée. Lorsqu’ils eurent tous posé leur baguette magique devant eux, ainsi qu’un parchemin vierge, une plume et un encrier, je commençai enfin mon corps. Tout se déroula relativement bien, comme d’habitude, en tout cas. Les élèves, plus ou moins attentifs, prirent des notes quant à la théorie de l’invisibilité, bavardant de temps à autres avec leur voisin de table. En général, je ne passais pas mon heure de cours à réprimander mes élèves, du moment qu’ils ne faisaient pas trop de bruit, je tolérai leurs bavardages. Ils étaient majeurs, et assez grands pour faire deux choses à la fois : prendre des notes et parler. Cependant, une élève attira mon attention, durant le cours. Il s’agissait d’Ekstasy Beansley. Entre Ekstasy et moi, c’était une histoire complexe et une relation intéressante qui s’était installée. Je me souvenais qu’au début de l’année, la wright avait des soucis de discipline et de notes, décidant de ne pas la laisser sombrer, je m’étais proposée pour lui expliquer quelques petites choses et l’aider à diminuer ses lacunes. Je crois qu’elle avait apprécié ce geste, et tout s’était finalement amélioré entre nous. Du jour au lendemain, la belle Ekstasy s’était métamorphosée, elle s’était mise à participer en cours, ses notes étaient passées de médiocres à bonnes, et nous nous étions liées d’une quasi amitié. De nombreuses fois, nous étions sorties dans des pubs pour refaire le monde et boire un verre, juste pour le plaisir de parler de tout et de rien. Et voilà qu’aujourd’hui, elle se comportait en véritable ingrate ? Elle parlait fort, n’écoutait rien, se retourner pour parler avec ses camarades. Que lui arrivait-il ? Détournant mes yeux de sa silhouette, je ne dis rien, cependant, et continuai mon cours d’une voix forte et claire.
« Rendre un objet invisible, c’est presque facile, comparé à faire disparaître un être humain et il est important de…
«Si t'arrêtes pas immédiatement avec tes propos obscènes, je te jure que tu vas plus jamais pou… »
Sa voix peu distraite recouvra la mienne, et tous les regards se tournèrent vers Ekstasy et Ryan qui semblaient en pleine discussion. Lorsqu’elle vit que tous les regards étaient posés sur elle, la jolie brune se tut et se retourna subitement, se lançant dans la contemplation de ses ongles vernis. Merlin, mais que faisait-elle ? Voilà que nous retournions à la case départ, et qu’elle retrouvait son indiscipline initiale. La toisant du regard, et comprenant qu’elle n’était pas sur le point de se calmer, je murmurai de ma voix douce et autoritaire. « Miss Beansley, vous viendrez me voir à la fin du cours, vous pourrez ainsi me dire ce que ne pourra plus faire Ryan, s’il continue à dire des choses obscènes. » Je n’étais pas là pour me donner en spectacle, ni même pour réprimander un trop mes élèves, mais j’étais pour la diplomatie et pour cela, je devais avoir une discussion avec Ekstasy. Ma remarque sembla la calmer cependant, et le reste de l’heure, elle ne se fit pas plus remarquer, même si je la vis me lancer des regards dédaigneux de temps à autres. L’heure s’acheva sans autres encombres, et finalement, je fus soulagée d’entendre la sonnerie retentir. Je libérai mes élèves et décidai de ne pas leur donner de devoirs pour le cours suivant. Rangeant moi-même mes affaires, j’attendis qu’Ekstasy vienne à mon bureau. Je ne la regardai pas, attendant patiemment qu’il ne reste plus qu’elle et moi dans la pièce. D’un geste sec de ma baguette, je fis fermer la porte derrière le dernier sorti, avant de lever mes yeux bleus vers ceux, ambrés et chatoyants de mon élève. « Vous vouliez me voir, Miss Ledoux ? » J’acquiesçai d’un signe de tête, avant de soupirer et de murmurer une bref « En effet. » Je ne savais pas vraiment par où commencer, tout ce que je voulais, c’était qu’elle me dise ce qui n’allait pas, ce qu’elle me reprochait et surtout, ce qui la motivait à se conduire de manière si exécrable, alors que tout allait bien la semaine dernière encore. Je ne pouvais me résoudre à me montrer trop sévère envers elle, car je lui étais d’une reconnaissance sans faille, pour ce qu’elle avait fait pour Lust et moi. Même si elle ne savait pas qu’elle avait protégé le couple d’un professeur et de son ami, elle l’avait fait sans se poser de question et pour cela, je l’admirai.
« Si on peut faire vite, par contre... »
Je restai silencieuse quelques secondes, bouche bée devant ce changement radical et cette désinvolture agaçante. Mais à quoi jouait-elle donc ? C’était absolument insupportable, et nous devions mettre les choses aux claires. J’espérai qu’elle avait juste passé un mauvais week end, et qu’elle faisait ses nerfs sur la première venue, cependant, quelque chose me disait qu’il s’agissait de griefs plus personnels encore, allant à mon encontre.
« Que vous arrive-t-il Ekstasy ? La semaine dernière encore, vous étiez une élève agréable et attentive à mon cours, et voilà qu’aujourd’hui vous vous montrez particulièrement désagréable et indisciplinée. Vous savez que vous pouvez tout me dire, n’est-ce pas ? »
Aucune hypocrisie dans mes mots, je l’appréciai réellement et étais prête à changer ce qui n’allait pas, si cela la dérangeait tellement. Je l’invitai à s’asseoir si elle le désirait, et attendis patiemment qu’elle me réponde.
« Bonjour à tous. J’espère que vous avez passé un bon week end. Sortez vos affaires, et surtout votre baguette, aujourd’hui nous allons continuer l’étude du sortilège d’invisibilité. »
Je n’eu pas finis de leur annoncer le programme du cours que déjà, les élèves s’étaient remis à parler du cours précédent où nous nous étions amusés à faire disparaître plusieurs objets. Aujourd’hui, il faudrait faire disparaître un camarade, ce qui était une chose bien plus compliquée. Lorsqu’ils eurent tous posé leur baguette magique devant eux, ainsi qu’un parchemin vierge, une plume et un encrier, je commençai enfin mon corps. Tout se déroula relativement bien, comme d’habitude, en tout cas. Les élèves, plus ou moins attentifs, prirent des notes quant à la théorie de l’invisibilité, bavardant de temps à autres avec leur voisin de table. En général, je ne passais pas mon heure de cours à réprimander mes élèves, du moment qu’ils ne faisaient pas trop de bruit, je tolérai leurs bavardages. Ils étaient majeurs, et assez grands pour faire deux choses à la fois : prendre des notes et parler. Cependant, une élève attira mon attention, durant le cours. Il s’agissait d’Ekstasy Beansley. Entre Ekstasy et moi, c’était une histoire complexe et une relation intéressante qui s’était installée. Je me souvenais qu’au début de l’année, la wright avait des soucis de discipline et de notes, décidant de ne pas la laisser sombrer, je m’étais proposée pour lui expliquer quelques petites choses et l’aider à diminuer ses lacunes. Je crois qu’elle avait apprécié ce geste, et tout s’était finalement amélioré entre nous. Du jour au lendemain, la belle Ekstasy s’était métamorphosée, elle s’était mise à participer en cours, ses notes étaient passées de médiocres à bonnes, et nous nous étions liées d’une quasi amitié. De nombreuses fois, nous étions sorties dans des pubs pour refaire le monde et boire un verre, juste pour le plaisir de parler de tout et de rien. Et voilà qu’aujourd’hui, elle se comportait en véritable ingrate ? Elle parlait fort, n’écoutait rien, se retourner pour parler avec ses camarades. Que lui arrivait-il ? Détournant mes yeux de sa silhouette, je ne dis rien, cependant, et continuai mon cours d’une voix forte et claire.
« Rendre un objet invisible, c’est presque facile, comparé à faire disparaître un être humain et il est important de…
«Si t'arrêtes pas immédiatement avec tes propos obscènes, je te jure que tu vas plus jamais pou… »
Sa voix peu distraite recouvra la mienne, et tous les regards se tournèrent vers Ekstasy et Ryan qui semblaient en pleine discussion. Lorsqu’elle vit que tous les regards étaient posés sur elle, la jolie brune se tut et se retourna subitement, se lançant dans la contemplation de ses ongles vernis. Merlin, mais que faisait-elle ? Voilà que nous retournions à la case départ, et qu’elle retrouvait son indiscipline initiale. La toisant du regard, et comprenant qu’elle n’était pas sur le point de se calmer, je murmurai de ma voix douce et autoritaire. « Miss Beansley, vous viendrez me voir à la fin du cours, vous pourrez ainsi me dire ce que ne pourra plus faire Ryan, s’il continue à dire des choses obscènes. » Je n’étais pas là pour me donner en spectacle, ni même pour réprimander un trop mes élèves, mais j’étais pour la diplomatie et pour cela, je devais avoir une discussion avec Ekstasy. Ma remarque sembla la calmer cependant, et le reste de l’heure, elle ne se fit pas plus remarquer, même si je la vis me lancer des regards dédaigneux de temps à autres. L’heure s’acheva sans autres encombres, et finalement, je fus soulagée d’entendre la sonnerie retentir. Je libérai mes élèves et décidai de ne pas leur donner de devoirs pour le cours suivant. Rangeant moi-même mes affaires, j’attendis qu’Ekstasy vienne à mon bureau. Je ne la regardai pas, attendant patiemment qu’il ne reste plus qu’elle et moi dans la pièce. D’un geste sec de ma baguette, je fis fermer la porte derrière le dernier sorti, avant de lever mes yeux bleus vers ceux, ambrés et chatoyants de mon élève. « Vous vouliez me voir, Miss Ledoux ? » J’acquiesçai d’un signe de tête, avant de soupirer et de murmurer une bref « En effet. » Je ne savais pas vraiment par où commencer, tout ce que je voulais, c’était qu’elle me dise ce qui n’allait pas, ce qu’elle me reprochait et surtout, ce qui la motivait à se conduire de manière si exécrable, alors que tout allait bien la semaine dernière encore. Je ne pouvais me résoudre à me montrer trop sévère envers elle, car je lui étais d’une reconnaissance sans faille, pour ce qu’elle avait fait pour Lust et moi. Même si elle ne savait pas qu’elle avait protégé le couple d’un professeur et de son ami, elle l’avait fait sans se poser de question et pour cela, je l’admirai.
« Si on peut faire vite, par contre... »
Je restai silencieuse quelques secondes, bouche bée devant ce changement radical et cette désinvolture agaçante. Mais à quoi jouait-elle donc ? C’était absolument insupportable, et nous devions mettre les choses aux claires. J’espérai qu’elle avait juste passé un mauvais week end, et qu’elle faisait ses nerfs sur la première venue, cependant, quelque chose me disait qu’il s’agissait de griefs plus personnels encore, allant à mon encontre.
« Que vous arrive-t-il Ekstasy ? La semaine dernière encore, vous étiez une élève agréable et attentive à mon cours, et voilà qu’aujourd’hui vous vous montrez particulièrement désagréable et indisciplinée. Vous savez que vous pouvez tout me dire, n’est-ce pas ? »
Aucune hypocrisie dans mes mots, je l’appréciai réellement et étais prête à changer ce qui n’allait pas, si cela la dérangeait tellement. Je l’invitai à s’asseoir si elle le désirait, et attendis patiemment qu’elle me réponde.
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Re: So, you're sure : We have to talk... about what ? [PV]
Mar 20 Avr 2010 - 12:27
- Ekstasy avait hâte que le cours s’achève. Bien qu’il était intéressant et que cette matière était une de celles qui la captivait le plus, elle se sentait étrangement mal à l’aise, comme si elle n’était pas à sa place. Savoir que le doux visage d’enseignante de Miss Ledoux cachait une toute autre personne était assez troublant… Miss Ledoux n’avait que la trentaine, elle était encore jeune, elle était encore belle, elle avait encore la vie devant elle, mais le fait qu’elle sortait avec un élève – pas n’importe lequel, en plus – la repoussait totalement. Ce qui est curieux, c'est que si Cassandra n’avait pas déjà brisé une fois le cœur de Lust, elle n’aurait pas du tout eu le même comportement : au contraire, elle aurait trouvé cela fun et aurait tout fait pour protéger leur couple, chose qu’elle avait d'ailleurs déjà fait auparavant de manière inconsciente. Mais là, c’était tout autre chose, elle avait eu à subir le mal qu’avait fait Cassandra à Lust, et la trouvait désormais.. dangereuse. Redoutable. Elle était bien loin d’être Miss Ledoux, l’adorable enseignante de sortilèges toujours là pour aider les autres, et, plus elle y pensait, plus elle réalisait que la femme qu’elle avait connu et qu’elle avait aimé n’était pas la même.
Pourtant, l’important respect qu’elle éprouvait pour elle, malgré le fait que ce même respect demeurait dorénavant caché par son flot de déceptions, lui ordonnait de défendre son honneur envers les propos turpides de Ryan… Malheureusement, ce qui partait d’un bon sentiment fut vite coupé par l’intervention de son professeur. « Miss Beansley, vous viendrez me voir à la fin du cours, vous pourrez ainsi me dire ce que ne pourra plus faire Ryan, s’il continue à dire des choses obscènes.» La jeune Wright leva les yeux au ciel, faisait abstraction des rires de ses camarades et des demandes exaspérantes de ses amis qui cherchaient en vain ce qu’avait dit Ryan pour qu’Ekstasy perturbe ainsi le cours. De toute façon, il était bien connu que la jeune fille avait un tempérament impétueux et qu’elle-même n’arrivait pas à le contrôler.
Lorsque la cloche sonna, Ekstasy rangea lentement ses affaires avant de rejoindre ladite professeur à son bureau. Que celle-ci lui parle, que celle-ci cherche à comprendre, que celle-ci la réprimande, peu importe, cela promettait d’être divertissant si Ekstasy s’en amusait un peu… « En effet. » Ekstasy leva un sourcil de manière hautaine, attendant que son professeur poursuive. « Que vous arrive-t-il Ekstasy ? La semaine dernière encore, vous étiez une élève agréable et attentive à mon cours, et voilà qu’aujourd’hui vous vous montrez particulièrement désagréable et indisciplinée. Vous savez que vous pouvez tout me dire, n’est-ce pas ? » Ainsi donc, elle avait choisi la carte du professeur compréhensive et amicale : cela causa à Ekstasy un rire sarcastique et satirique. Elle avait la nette impression de passer pour une véritable petite peste mais s’en fichait, elle savait que même si Cassandra sévissait, elle ne serait pas à la hauteur des propos cinglants qui pourraient franchir sa gorge. Lorsque la jeune professeur l’invita à s’asseoir, Ekstasy hésita quelques secondes : soit elle faisait très vite et elle ne prenait pas la peine de se poser, soit elle spéculait de son jeu et prenait son temps. Se rappelant soudainement que les choses lentes et douloureuses étaient les meilleures, elle s’assit en face de Miss Ledoux. Passant sa main dans ses cheveux, elle poussa un profond soupir démontrant son ennui, tandis qu’elle fixait toujours les iris turquoise du professeur. « En vérité, je ne peux vous l’expliquer, Miss Ledoux. Ma situation est bien compliquée et je pense que l’aborder avec vous ne me sera pas bénéfique... » Ekstasy se stoppa et plongea son regard clair dans celui de Cassandra, laissant sa phrase en suspense quelques secondes. Arborant un sourire hypocrite, elle croisa ses jambes graciles, décidée à susciter une angoisse à son professeur, avant de reprendre : « Elle est personnelle et nous sommes d’accord pour dire qu’entre professeur et élève, il y a des limites à ne pas dépasser, n’est-ce pas ? » Sa phrase à double-sens aspirait à mettre mal à l’aise la femme à la chevelure dorée et à voir si cette-dernière savait cacher ses émotions avec brio ou si elle paraissait déstabilisée. Décidant d’en rajouter une couche, Ekstasy jeta un coup d’œil circulaire autour d’elle comme pour vérifier qu’elles n’étaient que toutes les deux dans la salle et reporta son attention sur Cassandra, un sourire insalubre collé sur le visage. « Surtout qu’à Hungcalf, les potins se propagent vite. » Attendant une quelconque réaction de son professeur, son sourire malsain disparut pour laisser place à son expression marmoréenne. Elle savait qu’elle ne devrait pas se montrer aussi mauvaise, surtout pas avec Miss Ledoux, mais ne pouvait s’en empêcher. De plus, ce qu’elle lui disait était purement vrai et si Cassandra n’avait pas à se méfier d’elle car elle ne révélerait jamais sa relation avec Lust, elle avait à se méfier d'un bon nombre de langues de vipères. A Hungcalf, les murs semblaient avoir des oreilles.
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