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they say all's well that ends well, but I'm in a new hell (Kingsley)
Ven 17 Déc 2021 - 19:00
La visite de Rose chez elle datait de quelques jours, cependant Murphy avait l'impression qu'il s'était passé des années. L'annonce restait gravée dans son coeur, battant douloureusement chaque minute, brûlant encore de tristesse, mais engourdi à la fois, comme si elle avait toujours su. Les tensions dans son couple étaient à leur apogée, et la sorcière oscillait entre le refus de sortir de son lit pour affronter le monde qui n'avait pas arrêté de tourner, et une boule au ventre au moment de rentrer chez elle pour retrouver @Oswald Burgess et son humeur massacrante. Elle n'était clairement pas dans de bonnes dispositions pour enseigner, pourtant elle n'avait pas eu le choix et s'était pliée à ces tâches du mieux qu'elle le pouvait. Le troisième jour, pourtant, elle ne fit qu'acte de présence au cours de première année. Le professeur qu'elle assistait n'eut pas le choix que de le remarquer, et l'enjoignit à aller se reposer dans son bureau. Il n'était que huit heures trente, et il se demanda même s'il n'aurait pas dû la renvoyer chez elle directement, mais Murphy était déjà sortie.
D'un pas lent, elle avait quitté la salle de cours au sous-sol et s'était dirigée mécaniquement vers le premier étage. Toutefois, elle ne s'engouffra pas dans son infirmerie. Un besoin pervers de savoir lui tiraillait le cerveau. Elle n'était pas certaine qu'avoir des réponses puisse l'aider, mais ce fut plus fort qu'elle. Doucement, l'infirmière entra dans la bibliothèque. L'odeur de vieux parchemins l'apaisa un instant, mais vite son angoisse se remit à grossir. Ses pieds foulèrent le sol en pierre en direction de la section médicomagie.
Durant près de trois heures, elle chercha. Effleurait du bout des doigts les tranches des grimoires pour mieux en lire leur titre. Soupirait lorsqu'il ne convenait pas à ce qu'elle recherchait. Plusieurs fois, elle sortit un manuscrit et s'assit par terre pour survoler la table des matières. Rarement, elle alla consulter l'intérieur du livre pour en savoir plus. Finalement frustrée, elle se releva, la thèse de Rose en main. Ce minuscule ouvrage parmi la section entière consacrée à la médicomagie était le seul à mentionner les grossesses hybrides de lycan, et, malgré le travail sérieux et ardu de son amie, Murphy ne pouvait que constater qu'elle ne disposait que de maigres informations sur le futur de son enfant.
Ravalant un sanglot de désespoir, elle se résigna à retrouver son infirmerie. Elle devait terminer d'organiser les questionnaires de retour de la dernière lune et devait véritablement s'atteler à trouver l'ingrédient qui rendait allergique le professeur Gold.
Elle fit promptement demi-tour, et s'engagea dans les escaliers qui menaient aux étages supérieurs. Mue par son dernier espoir de trouver des informations, l'Ecossaise se dirigea vers la salle de stylisme. Elle la trouva facilement, certains étudiants trainant autour d'une porte ouverte qui laissait apparaître une effervescence de tissus et de couleurs. La date de remise des collections devait approcher. A pas de loup, l'infirmière entra dans la pièce, soucieuse de ne déranger aucun des apprentis stylistes, qu'elle savait impitoyables de réputation. La silhouette calme et imposante du professeur se détacha facilement du brouhaha et de l'agitation. Elle s'avança. Livide. Attendit qu'il remarque sa présence pour parler. "Good morning Professor. I'm sorry to disturb you, but I need to talk to you." Sa voix était faible, et se mêlait facilement au reste de l'agitation. Elle espérait que son regard lui suffirait à se faire comprendre.
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Re: they say all's well that ends well, but I'm in a new hell (Kingsley)
Jeu 23 Déc 2021 - 17:23
L’espace d’un instant, Kingsley s’était arrêté de parler à l’étudiante dont il commentait les surpiqûres, le nez plissé, les doigts courant sur les coutures comme ceux d’un pianiste sur les touches d’un piano. L’odeur. Ça faisait longtemps, qu’il ne l’avait pas humé. Depuis presque quatorze ans, pour être précis, quand il avait appris de la bouche de Dolores, pour August. Il y avait là des parfums qui ne s’oubliaient pas, ancrés jusque dans l’âme, et qui avaient le pouvoir de le projeter des années en arrière, dans d’autres lieux, d’autres contextes. Il voyait le sourire un peu troublé, déjà inquiet, de sa femme de l’époque, une potion de grossesse à la main. Il avait travaillé à l’étranger toute la semaine, n’avait pas envisagé un seul instant que son retour marquerait aussi une nouvelle ère. Une ère de doutes, de tensions, de danger et d’inquiétude aussi, mais également une parenthèse de bonheur, de projets, avec cette fameuse ligne d’arrivée en forme de date sur le calendrier. C’est que les femmes enceintes d’un lycanthrope portaient la marque dans leur essence même, mais elles étaient si peu nombreuses que sur le moment, il n’avait pas réalisé, s’imaginant d’abord trahi par la fatigue, ou quelqu’autre sorcellerie.
Il était même prêt à secouer la tête et à se remettre à ses observations, quand la demoiselle devant lui lui fit un petit geste du menton pour le forcer à tourner le regard d’un quart. La voix de Murphy acheva de le déconcentrer, tout comme son teint pâle et ses membres vacillants. Froncement de sourcil, mais rien d’autre ne put le trahir, se contentant d’un hochement de tête, et de rendre son ouvrage à la summerbee qui fixait l’infirmière avec inquiétude.
- Sure thing. Let’s go to my office.
Il indiqua la porte en retrait d’un mouvement de menton, avant de lancer à la cantonade d’une voix grave, sans forcer.
- Ladies, please behave. You know what you have to do.
Les petites couturières avaient toutes acquiescé dans un souffle, avant de se remettre à leurs patrons et autres manufactures. Il fallait dire qu’elles entraient dans la dernière ligne droite avant le rendu semestriel, et que le Professeur Gold n’était pas connu pour sa souplesse en terme de ponctualité. Kingsley avait ouvert la porte de bois lourde et fit passer la jeune femme devant lui, prenant une grande inspiration discrète sur son passage. C’était donc bien ce qu’il pensait. C’était troublant, des années plus tard, hors contexte de sa propre meute. Il manquait de contexte, et pourtant, le teint cadavérique de la jeune sorcière suffisait à appeler ses instincts de chef de meute.
- Here, please have a seat.
D’un geste preste, il lui avait libéré le fauteuil de velours d’un bleu roi auparavant couvert de tissus en tout genre, lui laissant le luxe d’un rembourrage confortable et d’une assise haute.
- I guess I shouldn’t offer you a drink, or just a glass of sparkling water. What can I do for you, Murphy ?
Hors les oreilles indiscrètes, il n’aimait pas appeler ses collègues autrement que par leur prénom. Il était l’un des enseignants les plus anciens de l’université, considérant le turnover récent dans le corps professoral, il avait du mal à concevoir cette distance artificielle et protocolaire, alors qu’il avait connu certains d’entre eux comme étudiants, qu’il avait fréquenté leurs frères et sœurs sur les bancs de l’université. Il s’adossa à son bureau, la couvant du regard à distance respectable, malgré l’élan spontané qu’il aurait pu avoir. De la sentir. De la respirer. De gouter à l’odeur de la vie qui poussait en elle.
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Re: they say all's well that ends well, but I'm in a new hell (Kingsley)
Ven 31 Déc 2021 - 17:41
Si Murphy avait remarqué l'air gêné de la jeune styliste qui se trouvait aux côtés du professeur, elle ne montra pas sa gêne. Sa tristesse était trop grande, son besoin de réponse trop puissant. Lorsque le professeur Gold la remarqua, et lui indiqua son bureau, elle le suivit sans un mot. Le fauteuil qu'il lui proposa lui fit marquer un temps d'arrêt cependant. Il était bien trop beau et luxueux pour l'Ecossaise, habituée à un train de vie modeste et sobre. Elle ne refusa pas l'invitation cependant, et accueillit avec un certain soulagement l'assise confortable et le maintient du dossier, qui contrastaient avec la pierre dure du sol de la bibliothèque.
"I guess I shouldn’t offer you a drink, or just a glass of sparkling water." L'infirmière ouvrit vivement les yeux d'étonnement, avant de se détendre à nouveau. Elle avait oublié les différentes capacités qu'avait un lycanthrope. Son flair avait dû lui mettre la puce à l'oreille. Elle hocha donc doucement du menton. "Water would be fine, thanks."
"What can I do for you, Murphy ?" L'homme était imposant, installé contre son bureau, face à elle. Il dégageait une force naturelle, un charisme qui exigeait le respect. L'anxiété de la jeune femme grimpa immédiatement, alors qu'elle s'aperçut qu'elle n'avait aucune idée de ce qu'elle voulait lui demander précisément. Elle ouvrit la bouche, incertaine de la tournure de sa question. Puis la referma. Le philtre calmant qu'elle avait concocté la veille ne faisait plus effet, et elle eut immédiatement envie d'en boire une fiole. Ses doigts tournicotaient les uns avec les autres, l'ourlet de son pull passant un mauvais quart d'heure. Enfin, elle réussit à aligner quelques mots. "I just have a few questions. Personnal questions. If you don't mind." Elle n'osait pas le regarder dans les yeux, mais réussi à fixer l'une de ses mains, appuyée sur le bois du bureau. Cette distance l'aida à parler. "You told me you were a lycan by birth. I was wondering if you could tell me what that was like."
"I guess I shouldn’t offer you a drink, or just a glass of sparkling water." L'infirmière ouvrit vivement les yeux d'étonnement, avant de se détendre à nouveau. Elle avait oublié les différentes capacités qu'avait un lycanthrope. Son flair avait dû lui mettre la puce à l'oreille. Elle hocha donc doucement du menton. "Water would be fine, thanks."
"What can I do for you, Murphy ?" L'homme était imposant, installé contre son bureau, face à elle. Il dégageait une force naturelle, un charisme qui exigeait le respect. L'anxiété de la jeune femme grimpa immédiatement, alors qu'elle s'aperçut qu'elle n'avait aucune idée de ce qu'elle voulait lui demander précisément. Elle ouvrit la bouche, incertaine de la tournure de sa question. Puis la referma. Le philtre calmant qu'elle avait concocté la veille ne faisait plus effet, et elle eut immédiatement envie d'en boire une fiole. Ses doigts tournicotaient les uns avec les autres, l'ourlet de son pull passant un mauvais quart d'heure. Enfin, elle réussit à aligner quelques mots. "I just have a few questions. Personnal questions. If you don't mind." Elle n'osait pas le regarder dans les yeux, mais réussi à fixer l'une de ses mains, appuyée sur le bois du bureau. Cette distance l'aida à parler. "You told me you were a lycan by birth. I was wondering if you could tell me what that was like."
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Re: they say all's well that ends well, but I'm in a new hell (Kingsley)
Lun 10 Jan 2022 - 17:47
Sans plus de commentaire, il avait versé un verre d’eau fraiche à la médicomage, et s’était installé dans sa posture habituelle, appuyé contre l’angle de son immense bureau, les bras croisés sur ses manches de chemise retroussées. Il avait attendu, patiemment, que Murphy retrouve ses esprits et lui annonce la raison de son intervention en pleine classe. Connaissant la discrétion proverbiale de la rouquine, il se doutait bien que le sujet devait lui tenir particulièrement à coeur. Aussi, il ne se permit pas de la taquiner, alors que pourtant, l’introduction tendait quelques perches séduisantes pour qui aime les traits d’esprit bateleurs.
- It is quite an vague question you have there… In my very personnal opinion, I would consider my childhood as a very happy, normal one. I had a older brother who taunted me on a daily basis, a caring mother and a kinda strict father. I was an unruly and energetic kid, just like many others…
Il se tut un instant, jaugea de son regard fauve la jeune femme qui ne parvenait pas à lever les yeux vers lui. Ses intonations se firent plus douces.
- But I guess this is not what we are talking about, right ?
Il savait que l’écossaise avait convolé avec un de ses congénères l’automne précédent. Un mordu -personne n‘était parfait- , mais quelqu’un d’a priori apprécié et respecté dans son entourage proche, et il admirait la jeune femme pour avoir eu le courage et la détermination de se lier à un homme de son espèce. Ils n’étaient pas toujours faciles à vivre, et il savait de quoi il parlait.
- Some of our women, in my pack, say that they are able to guess wether they are expecting a lycanthropic baby or a … human one.
Il choisissait ses mots, soigneusement, ne connaissant la sensibilité de Murphy s’agissant des abus de langage entourant sa propre condition. Avec ses amis, il aurait probablement parlé de chiot, de louveteau et autres imageries animales, mais ce genre de termes pouvait heurter les oreilles les moins aguerries.
- But to be honest, I do think it’s BS. We can’t tell really. My mother was very lunatic during both her pregnancies, and my brother is not a wolf. * il haussa les épaules, avant de reprendre* If you have really specific questions, just speak you mind, don’t worry about my feelings. Just throw it as it is, and if I do have an answer, I won’t hesitate.
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Re: they say all's well that ends well, but I'm in a new hell (Kingsley)
Dim 30 Jan 2022 - 19:14
Pudique, ne souhaitant pas importuner le professeur avec ses questions personnelles et inconfortables (pour elle, en tout cas), elle resta vague. En dit le moins possible, mais juste assez pour qu'il comprenne ses interrogations. Le professeur ne put cependant s'empêcher de pointer l'imprécision de sa question, et Murphy se recroquevilla sur sa chaise, se battant fort contre cette boule qui grossissait dans sa gorge et poussait des larmes aux portes de ses paupières. "In my very personnal opinion, I would consider my childhood as a very happy, normal one. I had a older brother who taunted me on a daily basis, a caring mother and a kinda strict father. I was an unruly and energetic kid, just like many others…" Une enfance normale, en résumé. Si ce n'était pas ce à quoi elle s'attendait, cette révélation fit énormément de bien à la médicomage. Elle se mit à espérer que le bébé grossissant doucement dans son ventre puisse avoir une enfance épanouie et heureuse.
"But I guess this is not what we are talking about, right ?" L'Ecossaise secoua doucement la tête, une mèche s'échappant de son chignon par la même occasion. Vivement, elle la remis en place. Elle n'osa pas croiser le regard du sorcier, par peur qu'il la perce de part en part et qu'elle ne réussisse plus à garder le semblant de calme qui l'animait. "Some of our women, in my pack, say that they are able to guess wether they are expecting a lycanthropic baby or a … human one. But to be honest, I do think it’s BS. We can’t tell really. My mother was very lunatic during both her pregnancies, and my brother is not a wolf." Malheureusement, dans son cas, la médecine avait été plus tranchante. Son bébé serait un loup, et il n'y avait pas de doute possible.
"If you have really specific questions, just speak you mind, don’t worry about my feelings. Just throw it as it is, and if I do have an answer, I won’t hesitate." Murphy soupira nerveusement. Il était là, il était prêt à l'aider, et elle lui faisait confiance, peut-être à tort. Son mari la détesterait certainement qu'elle se soit étalée sur leurs problèmes à un quasi inconnu, mais elle n'avait aucune autre possibilité de réponse. Même lui n'avait aucune idée de ce à quoi une enfance de lycanthrope pouvait ressembler. "Did-" La question buta contre sa trachée. "Did you transform, as a child ?" Cela lui écorcha la gorge, et elle ne put retenir une larme solitaire de dévaler sa joue. Qu'elle avait l'air idiote, là, à pleurer pour quelque chose que le professeur considérait certainement comme normal, et qu'elle trouvait abominable. Elle se sentit immensément confuse de lui montrer sa détresse, d'avouer malgré elle le préjudice qu'elle avait contre les lycans, fruit de ce que la société lui avait inculqué, malgré les deux ans passés en compagnie de l'un d'eux. L'un d'eux qui se détestait et haïssait cette part de lui-même, qu'il avait involontairement léguée à son futur enfant. Les mots qu'il avait prononcé pas plus tard que la veille ricochaient dans la boîte crânienne de Murphy, gonflant à chaque choc, se présentant comme une évidence contre laquelle elle bataillait. We can't have a werewolf baby.
"But I guess this is not what we are talking about, right ?" L'Ecossaise secoua doucement la tête, une mèche s'échappant de son chignon par la même occasion. Vivement, elle la remis en place. Elle n'osa pas croiser le regard du sorcier, par peur qu'il la perce de part en part et qu'elle ne réussisse plus à garder le semblant de calme qui l'animait. "Some of our women, in my pack, say that they are able to guess wether they are expecting a lycanthropic baby or a … human one. But to be honest, I do think it’s BS. We can’t tell really. My mother was very lunatic during both her pregnancies, and my brother is not a wolf." Malheureusement, dans son cas, la médecine avait été plus tranchante. Son bébé serait un loup, et il n'y avait pas de doute possible.
"If you have really specific questions, just speak you mind, don’t worry about my feelings. Just throw it as it is, and if I do have an answer, I won’t hesitate." Murphy soupira nerveusement. Il était là, il était prêt à l'aider, et elle lui faisait confiance, peut-être à tort. Son mari la détesterait certainement qu'elle se soit étalée sur leurs problèmes à un quasi inconnu, mais elle n'avait aucune autre possibilité de réponse. Même lui n'avait aucune idée de ce à quoi une enfance de lycanthrope pouvait ressembler. "Did-" La question buta contre sa trachée. "Did you transform, as a child ?" Cela lui écorcha la gorge, et elle ne put retenir une larme solitaire de dévaler sa joue. Qu'elle avait l'air idiote, là, à pleurer pour quelque chose que le professeur considérait certainement comme normal, et qu'elle trouvait abominable. Elle se sentit immensément confuse de lui montrer sa détresse, d'avouer malgré elle le préjudice qu'elle avait contre les lycans, fruit de ce que la société lui avait inculqué, malgré les deux ans passés en compagnie de l'un d'eux. L'un d'eux qui se détestait et haïssait cette part de lui-même, qu'il avait involontairement léguée à son futur enfant. Les mots qu'il avait prononcé pas plus tard que la veille ricochaient dans la boîte crânienne de Murphy, gonflant à chaque choc, se présentant comme une évidence contre laquelle elle bataillait. We can't have a werewolf baby.
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Re: they say all's well that ends well, but I'm in a new hell (Kingsley)
Dim 6 Fév 2022 - 14:27
- Oh, Murphy …
Il sentait le stress exsuder des pores de la peau de la jeune femme, et l’arythmie de son cœur affolé. Il ne lui était pas difficile de comprendre la source de cette anxiété, et c’était son âme d’alpha, de frère, de père de famille et tout l’instinct protecteur qui allait avec qui se réveillait au contact de la jeune mère. Elle n’était pas la première qu’il voyait se mettre dans un tel état, et il ne pouvait décemment lui en vouloir : son mari n’était pas un loup garou natif, il était même un lycanthrope relativement jeune, qui n’était peut être pas encore lui-même très à l’aise avec sa nouvelle nature. Elle-même n’avait probablement jamais fréquenté de gens de son espèce avant qu’Oswald en devienne un. C’était le problème de ce genre de familles mixtes, dont la culture n’était pas imprégnée de traditions lycanes : leurs éducations sur le sujet étaient souvent teintées de mythes, de légendes et de préjugés, matinées d’une bonne dose d’ignorance. Pas étonnant qu’elle se retrouve dans un tel état.
- Come here.
Il ne lui laissa pas vraiment le choix. Murphy n’était peut être pas spécialement friande de contact physique, mais à cet instant précis, Kingsley avait décidé d’outre passer quelques notions de bienséance (et peut être bien de consentement), pour venir la serrer dans ses bras, entourant ses épaules, la blotissant contre son torse. Il rayonnait de chaleur, une chaleur lupine qui lui était innée, naturelle, implanté fermement dans chaque branche de son Adn. Il n’aimait pas la voir comme ça, et son emprise s’était raffermi, sans la moindre agressivité néanmoins.
-No, of course not, I don’t. Natural wolves don’t turn during their childhood. Most of the time, it happens during teenagehood . Girls are earlier bloomers, might I say, than boys, just like humans, but it’s mostly the same pattern. I turned when I was fourteen, I was prepared, and all my pack was around me. I already knew what would happen to me, I was not scared, nor alone. It was … exhausting, but not painful. Anything close of what humans fantasize about it, really …
Il le pensait, vraiment. Sa famille lui avait appris qu’il serait peut être un lycan dès le plus jeune âge. Il avait vu d’autres adolescents se transformer avant lui, il avait été habitué à la cyclothymie de son propre paternel. Il s’agissait simplement de leur famille, de leur histoire, de leur manière de vivre, et n’avait jamais eu ni peur, ni appréhension du regard des autres à ce sujet. Que Murphy puisse d’ores et déjà projeter son angoisse et sa crainte de l’abandon et de la solitude sur son enfant à naitre lui serrait le cœur.
- I’m really, really sorry that you have to think about all of this Murphy. A pregnancy is supposed to be a blessing, not a dilemma. Because this is the next question, right ?
Sa voix grave s’était faite si douce, enveloppante, presque autant que ses bras. Il ne lui était pas difficile de deviner ce qui taraudait la jeune femme. Sa grossesse ne se voyait pas encore sur les courbes de son corps, son odeur n’était encore qu’à peine transformé. Il était encore temps pour elle, si elle le souhaitait. Elle pouvait ne pas prendre de « risque », avec tout ce que cela impliquait.
- InvitéInvité
Re: they say all's well that ends well, but I'm in a new hell (Kingsley)
Ven 1 Avr 2022 - 11:27
Murphy se sentait vulnérable, idiote et potiche, d'aller déballer ses problèmes à un quasi-inconnu. Un quasi-inconnu en lequel elle avait confiance, cependant. Elle se sentait aussi incroyablement incorrecte de lui montrer ainsi son angoisse d'avoir un futur lycanthrope poussant au creux de son ventre. Un lycan né, comme lui. Elle aimait cet enfant, qui n'était encore pas plus gros qu'un citron, et pensait inconcevable qu'il ou elle puisse souffrir de sa condition durant l'enfance. "Oh, Murphy …" L'air paternaliste et plein de pitié la décontenança, mais l'élan du professeur vers elle la déstabilisa encore plus. Elle resta plantée là, ne sachant quoi faire des bras du sorcier autour d'elle. Figée par la confusion.
Une fois qu'il fut éloigné, elle se remit à respirer un peu plus normalement. Peut-être que les lycans avaient une capacité surnaturelle d'apaiser les crises d'angoisse, ou peut-être que cela est purement humain, mais sa larme avait séché. Répondant à sa question avec du retard, Gold la rassura. "No, of course not, I didn’t. Natural wolves don’t turn during their childhood. Most of the time, it happens during teenagehood." Cette information fit son effet dans l'esprit tumultueux de Murphy. Ainsi son précieux bébé ne subirait pas de transformation durant l'enfance. C'était plutôt rassurant. Pas sûre que cela suffirait à apaiser les craintes d'Oswald, cependant. "How did you manage the full moons ? At Hogwarts ?" Elle connaissait la politique de l'Université, mais pas celle de l'école secondaire des sorciers, n'ayant pas été directement confrontée au problème. Et Poudlard se gardait bien de faire la publicité qu'il y avait un enfant lycan parmi ses étudiants.
Comme s'il avait compris le noeud du problème, Kingsley reprit la parole. "I’m really, really sorry that you have to think about all of this Murphy. A pregnancy is supposed to be a blessing, not a dilemma. Because this is the next question, right ?" D'une moue angoissée relevée d'un reniflement peu grâcieux, Murphy acquiesça. "My husband wants me to... He doesn't want to..." Elle n'arrivait pas à articuler ses mots, à prononcer la sentence qui lui semblait inéluctable. "I don't know what to do..."
Une fois qu'il fut éloigné, elle se remit à respirer un peu plus normalement. Peut-être que les lycans avaient une capacité surnaturelle d'apaiser les crises d'angoisse, ou peut-être que cela est purement humain, mais sa larme avait séché. Répondant à sa question avec du retard, Gold la rassura. "No, of course not, I didn’t. Natural wolves don’t turn during their childhood. Most of the time, it happens during teenagehood." Cette information fit son effet dans l'esprit tumultueux de Murphy. Ainsi son précieux bébé ne subirait pas de transformation durant l'enfance. C'était plutôt rassurant. Pas sûre que cela suffirait à apaiser les craintes d'Oswald, cependant. "How did you manage the full moons ? At Hogwarts ?" Elle connaissait la politique de l'Université, mais pas celle de l'école secondaire des sorciers, n'ayant pas été directement confrontée au problème. Et Poudlard se gardait bien de faire la publicité qu'il y avait un enfant lycan parmi ses étudiants.
Comme s'il avait compris le noeud du problème, Kingsley reprit la parole. "I’m really, really sorry that you have to think about all of this Murphy. A pregnancy is supposed to be a blessing, not a dilemma. Because this is the next question, right ?" D'une moue angoissée relevée d'un reniflement peu grâcieux, Murphy acquiesça. "My husband wants me to... He doesn't want to..." Elle n'arrivait pas à articuler ses mots, à prononcer la sentence qui lui semblait inéluctable. "I don't know what to do..."
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Re: they say all's well that ends well, but I'm in a new hell (Kingsley)
Mer 6 Avr 2022 - 13:20
Bien sur, Kingsley ne pouvait pas tout à fait comprendre le dilemme de la médicomage. Ce qu’elle considérait comme un potentiel handicap, une difficulté supplémentaire à ajouter à sa vie future n’était rien d’autre, et bien, que son quotidien, et celui de nombreux membres de sa famille depuis des générations. On ne demandait pas à un aveugle de naissance, vivant parmi ses pairs dans un environnement réfléchi pour eux, si sa cécité est un poids pour lui. D’abord, parce qu’il n’avait jamais été autre chose qu’un loup, contrairement à l’époux de Murphy, il n’avait aucun point de comparaison possible, si ce n’était à travers le prisme du regard des autres. Ensuite, parce que cela n’avait jamais été son corps qui avait été impliqué dans la création d’un nouvel être. Cela avait d’ailleurs été un vaste sujet de conversation avec son ex-femme, à l’époque, et il s’était assuré qu’elle avait accepté ces deux grossesses en connaissance de cause.
- Well, the teachers knew, had several meetings with my parents. The nurse was in charge of my medication, and to check my testosteron level every month. When I started my puberty, I was allowed to get ouf of the castle during de full moon, and to come back the next day. It was a bit of … Logistic, but nothing umbearable.
Cela remontait à près de trente ans à présent, mais le personnel de l’école de magie avait été particulièrement attentif à son bien-être, et d’une discrétion exemplaire. Peut-être parce que ses parents étaient d’ores et déjà des membres influents de la communauté magique, peut-être parce qu’ils étaient personnellement sensibles à sa situation. Toujours était il qu’il avait pu vivre sa lycanthropie d’abord très, tr-s discrètement, jusqu’à ses dernières années où ses amis étaient au courant, et qu’il en plaisantait assez ouvertement.
Face au désarroi de la jeune mère, il avait poussé un petit grognement, très lupin d’ailleurs, qui retroussa les ailes de son nez et découvrir discrètement sa dentition blanche, avant qu’il ne se reprenne. Quoi qu’il puisse penser, il ne pouvait décemment pas le dire tout de go à Murphy sans un minimum de considération sur sa situation émotionnelle actuelle.
- It’s normal to be hesitant, Murphy. This is a tough decision, mostly yours, by the way. Of course, talking with your husband is very, very important, for both of you, but at the very end, you wll be the one who will habe the last word. And nobody can judge you, won’t judge you, ever, whether you choose one way or the other. Well, people will judge you, but you don’t have to give them a single fuck if you don’t want to.
- InvitéInvité
Re: they say all's well that ends well, but I'm in a new hell (Kingsley)
Sam 7 Mai 2022 - 23:08
Si Murphy se sentait totalement idiote d'aller demander de l'aide à un quasi inconnu, elle était maintenant plutôt rassurée d'entendre le professeur Gold lui raconter son enfance. Elle s'était fait beaucoup d'idées sur ce qu'un.e lycanthrope de naissance pouvait subir en grandissant, mais jamais elle ne s'était imaginée qu'il n'y avait pas de transformation avant l'adolescence. Et d'ici là, les parents avaient du temps pour envisager la manière d'expliquer à leur enfant ce qui allait lui arriver. Elle se sentait mieux, maintenant. Rassurée. Convaincue, presque, dans l'idée de garder ce bébé, et de l'aimer de la même manière qu'elle aimait Oliver.
Seulement, elle n'était pas la seule dans l'équation. Oswald allait être difficile à convaincre. Il refusait en bloc l'idée de transmettre sa condition à son enfant, et avait tenté d'expliquer à Murphy qu'il fallait couper court à la grossesse. La sorcière avait refusé de l'écouter, s'accrochant de tout son coeur à ce bout d'humain poussant dans son ventre, cet embryon qui avait mis tant de temps à s'accrocher. Le couple avait patienté de longs mois pour concevoir et elle avait commencé à perdre confiance, surtout que les tensions s'étaient doucement installées entre eux. Elle était maintenant persuadée que si elle ne gardait pas l'enfant, c'était tout espoir d'offrir à Oliver un petit frère ou une petite soeur qui s'envolait. Oswald refuserait catégoriquement de faire un autre enfant, les risques de l'infecter étant trop grands.
"It’s normal to be hesitant, Murphy. This is a tough decision, mostly yours, by the way. Of course, talking with your husband is very, very important, for both of you, but at the very end, you wll be the one who will have the last word." Kingsley avait beau essayer de lui expliquer que rien ni personne d'autre qu'elle ne pouvait choisir quoi faire de son corps, l'infirmière restait dubitative. Elle réprima un hochement de tête négatif, et fit de son mieux pour écouter le professeur jusqu'au bout. "And nobody can judge you, won’t judge you, ever, whether you choose one way or the other. Well, people will judge you, but you don’t have to give them a single fuck if you don’t want to." Sa bouche se tordit en une moue proche du rictus à l'entente du langage grossier. C'était si facile à dire. Qui aurait à subir les conséquences si elle décidait de garder l'enfant et que son mari choisissait de demander le divorce ? Non, elle ne voulait pas imposer cela à ses enfants. Elle même avait vécu tiraillée entre des parents ne s'entendant pas, et ne souhaitait pas qu'Oliver subisse le même sort. Mais tout cela était trop intime pour le partager au professeur de stylisme. Alors elle esquissa un semblant de sourire, et hocha la tête. "Thanks. I'll go, now. Your students are waiting."
La rousse se releva, lissant de son mieux sa blouse d'infirmière, et lança un regard inquiet vers la porte. Les étudiant.es en mode étaient les plus réputé.es pour le colportage de ragots et les jugements, et elle appréhendait leur regard lorsqu'elle sortirait. Elle le devait, pourtant. Elle se tourna à nouveau vers le professeur et sa carrure rassurante. "Thank you for your answers, they really helped." Elle avait moins envie de se ruer sur une fiole de philtre calmant, preuve s'il en était que le Gold l'avait rassurée. Après un dernier signe de tête, Murphy s'éclipsa, affrontant les regards intrigués des apprentis modistes.
Seulement, elle n'était pas la seule dans l'équation. Oswald allait être difficile à convaincre. Il refusait en bloc l'idée de transmettre sa condition à son enfant, et avait tenté d'expliquer à Murphy qu'il fallait couper court à la grossesse. La sorcière avait refusé de l'écouter, s'accrochant de tout son coeur à ce bout d'humain poussant dans son ventre, cet embryon qui avait mis tant de temps à s'accrocher. Le couple avait patienté de longs mois pour concevoir et elle avait commencé à perdre confiance, surtout que les tensions s'étaient doucement installées entre eux. Elle était maintenant persuadée que si elle ne gardait pas l'enfant, c'était tout espoir d'offrir à Oliver un petit frère ou une petite soeur qui s'envolait. Oswald refuserait catégoriquement de faire un autre enfant, les risques de l'infecter étant trop grands.
"It’s normal to be hesitant, Murphy. This is a tough decision, mostly yours, by the way. Of course, talking with your husband is very, very important, for both of you, but at the very end, you wll be the one who will have the last word." Kingsley avait beau essayer de lui expliquer que rien ni personne d'autre qu'elle ne pouvait choisir quoi faire de son corps, l'infirmière restait dubitative. Elle réprima un hochement de tête négatif, et fit de son mieux pour écouter le professeur jusqu'au bout. "And nobody can judge you, won’t judge you, ever, whether you choose one way or the other. Well, people will judge you, but you don’t have to give them a single fuck if you don’t want to." Sa bouche se tordit en une moue proche du rictus à l'entente du langage grossier. C'était si facile à dire. Qui aurait à subir les conséquences si elle décidait de garder l'enfant et que son mari choisissait de demander le divorce ? Non, elle ne voulait pas imposer cela à ses enfants. Elle même avait vécu tiraillée entre des parents ne s'entendant pas, et ne souhaitait pas qu'Oliver subisse le même sort. Mais tout cela était trop intime pour le partager au professeur de stylisme. Alors elle esquissa un semblant de sourire, et hocha la tête. "Thanks. I'll go, now. Your students are waiting."
La rousse se releva, lissant de son mieux sa blouse d'infirmière, et lança un regard inquiet vers la porte. Les étudiant.es en mode étaient les plus réputé.es pour le colportage de ragots et les jugements, et elle appréhendait leur regard lorsqu'elle sortirait. Elle le devait, pourtant. Elle se tourna à nouveau vers le professeur et sa carrure rassurante. "Thank you for your answers, they really helped." Elle avait moins envie de se ruer sur une fiole de philtre calmant, preuve s'il en était que le Gold l'avait rassurée. Après un dernier signe de tête, Murphy s'éclipsa, affrontant les regards intrigués des apprentis modistes.
RP terminé
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