- Margaret RoseburyADMIN – The Devil wears blue
- » parchemins postés : 943
» miroir du riséd : Jessica Chastain
» crédits : Angie
» multinick : Jules, Caël et Verena
» âge : 46 ans
» situation : Célibataire
» nature du sang : Sang-pur
» particularité : Legilimens
» année d'études : .
» profession : Professeure de Sciences Politiques et Magiques & Directrice des Lufkin
» gallions sous la cape : 606
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
On ne déchire pas un tract, vile gredin [Fergus Laugharne] (terminé)
Ven 7 Jan 2022 - 20:58
La campagne battait son plein et même si j’étais la conseillère spéciale de l’un des candidats, du parti PURE, cela ne m’empêchait pas de me salir les mains à tracter moi-même pour les élections. C’est comme cela que j’avais commencé la politique, comme simple militante, même si bien souvent les femmes n’étaient pas les plus demandées dans ce genre de milieu, j’y avais fait ma place et j’avais mes propres techniques, qui pouvaient déranger. Bien entendu, l’essentiel était de ne pas se faire prendre, mais il n’était pas rare que, plus jeune, je ne colle des affiches à coup de glu éternelle ou en ensorcelant les affiches pour empêcher nos concurrents de les décoller ou en tout cas leur faire amèrement regretter, un peu comme le sortilège cuisant par exemple ou tout autre maléfice qui faisait baver le fou qui essayait de retirer une de nos affiches. L’essentiel était de ne pas se faire prendre, mais ceci n’était plus de mon âge – le premier qui dit que je suis vieille je le fais rôtir à la broche pour le prochain méchoui ! – désormais je me cantonne à un rôle plus stratégique. Mais parfois, il est de bon ton de montrer des visages féminins sur le terrain, surtout des visages gracieux, alors je n’hésite pas à aller à la rencontre des sorciers dans les rues du quartier sorcier d’Inverness pour leur distribuer le dernier tract de campagne axé sur la sécurité essentielle à la vie en commun dans notre communauté. Ce tract est plutôt bien construit, le profil avantageux de Matthew en première page et quelques propositions derrière. Je distribue le tract avec un sourire et une persuasion que les initiés rêveraient d’avoir. De toute manière, mon regard fusille ceux qui n’en veulent pas, pour leur faire comprendre qu’ils ont intérêt à prendre mon tract et à bien le lire pour voter bien comme il faut.
Bien entendu, je croise des étudiants alors que je distribue ce tract. C’est normal, Inverness reste une ville jeune et majoritairement étudiante avec Hungcalf dans les parages, mais je ne me démonte pas, de toute manière il est de notoriété publique que je suis une militante de PURE. La seule exigence que l’administration m’a donné était de ne pas faire de propagande pendant les cours. Mais en dehors du cadre universitaire, je fais ce que je veux. Enfin presque, je ne peux pas faire cramer les fesses des plus insolents de mes étudiants et je suis obligée de me montrer aimable, pour une fois. Comme avec cet étudiant que je croise justement dans les rues d’Inverness. @Fergus Laugharne . Toujours le même air désinvolte, mais j’adopte mon plus charmant sourire et lui tend un tract.
Et surtout n’oubliez pas M. Laugharne d’aller voter ! C’est très important !
“Si vous voulez des discours, demandez à un homme. Si vous voulez des actes, demandez à une femme.” ▵ endlesslove.
La Dame ne fait pas demi-tour. ▵
- InvitéInvité
Re: On ne déchire pas un tract, vile gredin [Fergus Laugharne] (terminé)
Dim 6 Mar 2022 - 11:49
Une fois n'est pas coutume, j'ai échappé au travail forcé à la bibliothèque et j'ai pu quitter l'université relativement tôt. Il faut croire qu'@Althea d'Arenberg se ramollit. Ou alors elle a un truc à me demander. Surement la remplacer au bar pour la soirée. De toute façon c'est un de ces soirs où je comptais bosser même si je ne suis pas censé. C'est l'avantage quand le boulot qu'on fait est un plaisir.
J'aurais pu transplaner depuis l'université mais je préfère marcher pour rejoindre le Styx. J'ai tout mon temps alors autant le prendre. Je déambule tranquillement dans Myrddin Wyllt District lorsque je tombe sur la Rosebury en train de distribuer des tracts. Je pourrais facilement passer au large pour l'éviter mais je ne peux pas résister à l'envie de la provoquer un peu. Je sais qu'elle me déteste et forcément, ça m'amuse. Comme je m'y attendais, elle m'apostrophe lorsque je passe à sa portée.
- Et surtout n’oubliez pas M. Laugharne d’aller voter ! C’est très important !
Je prends le tract qu'elle me tend et y jette un coup d'œil distrait. Je n'ai pas besoin de le lire pour savoir quel parti il défend. Sans prêter plus d'attention que ça à son contenu, je déchire le parchemin avant d'envoyer les morceaux vers la poubelle la plus proche d'un coup de baguette.
- Mouais, peut-être, si j'ai rien d'autre de prévu.
C'est un mensonge évidemment. J'ai bien prévu d'aller voter et je sais déjà pour quel candidat ce sera. Mais il est bien plus amusant de fournir à la Rosebury la réponse qui la mettra le plus en rogne. D'autant qu'en dehors du cadre universitaire, elle n'a pas vraiment de moyen de me sanctionner pour mon insolence - si tant est que ses sanctions puissent avoir le moindre impact sur moi.
- Margaret RoseburyADMIN – The Devil wears blue
- » parchemins postés : 943
» miroir du riséd : Jessica Chastain
» crédits : Angie
» multinick : Jules, Caël et Verena
» âge : 46 ans
» situation : Célibataire
» nature du sang : Sang-pur
» particularité : Legilimens
» année d'études : .
» profession : Professeure de Sciences Politiques et Magiques & Directrice des Lufkin
» gallions sous la cape : 606
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: On ne déchire pas un tract, vile gredin [Fergus Laugharne] (terminé)
Dim 13 Mar 2022 - 20:28
Être polie. Savoir garder un sourire éclatant et chaleureux même quand on vous crache au visage ou que l’on vous insulte. Je suis une femme aguerrie, cette campagne électorale n’est pas ma première campagne, j’ai passé ma jeunesse étudiante à militer pour différentes causes, même si certains m’accusaient alors à l’époque de vouloir faire renaître le Tea party mais à l’anglaise et en version sorcière, pourtant, je ne demandais rien de plus qu’un peu d’ordre. Mais ma façon d’alors de militer en tailleurs à ourlet et collier de perle, ce que je continuais de faire aujourd’hui, tout du moins pour le collier de perles, n’était pas en ma faveur. Mais c’était ainsi que les sorcières conservatrices se démarquaient : l’élégance, la classe, un beau parler et des idées traditionnalistes, loin de cette image que l’on avait de nous de bonnes épouses réduites à un rôle de maîtresse de maison pour les immenses manoirs de nos époux dignes héritiers de grandes familles au sang plus pur que n’est pure le cœur d’une licorne. J’ai toujours su mimer ce masque de fausse chaleur et de sympathie pour inciter les électeurs à voter pour les idées que je défendais, avec plus ou moins de succès. Mais je sentais alors que je tendais ce tract à Fergus Laugharne que ce serait peine perdue. Pourtant, de la patience, j’en avais à revendre, que ce soit pour distribuer des tracts, pour envoyer des hiboux aux électeurs, pour organiser la campagne d’affichage en veillant bien à ce qu’aucun militant ne se fasse avoir par de la poudre à verrue venant des adversaires. Mais ce Laugharne, il m’agaçait, comme une bonne partie de la gente masculine touchée par la maladie de la désinvolture.
J’ai pourtant été aimable et polie. Je lui ai souri, de la manière la plus naturelle dont je suis capable. Et pourtant, il prend le tract de manière distraite comme si j’existais à peine. Sans même une salutation pour son enseignante. Il ne lit même pas le tract, déchire le papier et en jette les morceaux dans la poubelle la plus proche. Au moins il a la conscience écologique. A défaut d’autre chose. Pas besoin de legilimancie pour savoir qu’il ment, et cela m’hérisse le poil. Je ne peux ainsi m’empêcher de le poursuivre et de l’invectiver. Même si je sais que je n’ai aucune autorité ici dans la rue, malheureusement, sinon je l’aurai déjà envoyé en punition, bien qu’attacher des étudiants au plafond à l’aide de chaînes n’est plus autorisé malheureusement.
Jeune homme vous n’êtes pas sérieux ?! Votre jeu d’acteur est mauvais, je croyais au moins que vous auriez retenu que le devoir de tout citoyen est de voter. « Quelles que soient » ses idées ! Je vous sais particulièrement inconséquent et je me demande bien comment l’université peut encore vouloir de vous mais ne me laissez pas penser que vous n’êtes plus bête que vous ne l’êtes, c’est un défi bien trop difficile, même pour vous.
“Si vous voulez des discours, demandez à un homme. Si vous voulez des actes, demandez à une femme.” ▵ endlesslove.
La Dame ne fait pas demi-tour. ▵
- InvitéInvité
Re: On ne déchire pas un tract, vile gredin [Fergus Laugharne] (terminé)
Jeu 17 Mar 2022 - 14:51
Rosebury fulmine ! C'était si prévisible. J'ai toujours aimé jouer la carte de la provocation avec les personnes à l'esprit étriqué. Et il faut dire que la prof de sciences politiques et magiques détient la palme dans ce domaine. Elle est si convaincue qu'elle seule détient la vérité et c'est si facile de la faire monter sur ses grands chevaux. Je pourrais presque voir des éclairs sortir de ses yeux pour me foudroyer alors qu'elle me suit pour m'invectiver.
- Faites attention, dis-je en tournant la tête vers elle, un sourire insolent aux lèvres. Vous avez failli dire que j'étais intelligent.
Contre toute attente, la Rosebury semble plus intéressée par poursuivre cette discussion que par reprendre sa distribution. Amusant, je n'aurais pas parié là-dessus. Mais je veux bien me prêter au jeu, ça pourrait être divertissant. Je m'arrête donc pour me tourner vers elle d'un air désinvolte, écoutant ce qu'elle a à dire.
- Preuve en est que vos ressources sont limitées. Si vous aviez été intelligent, vous auriez lu ce tract. Vous auriez failli me faire changer d'avis sur vous. Et vous participeriez davantage en cours. D'ailleurs je m'interroge, est-ce par manque de culture ou par fainéantise que vous restez muet comme un poisson-diable ?
Et voilà à présent le jugement hâtif. Prévisible encore une fois. Il y a bien longtemps que j'ai compris comment elle fonctionnait. Le simple fait que je sois un homme suffit à ce qu'elle refuse d'admettre que le cancre que je suis ne serait pas arrivé aussi loin dans ses études sans un minimum de capacités intellectuelles. Mais je n'essaierai pas de l'en convaincre ou de me défendre, il est bien plus amusant de la laisser s'enfoncer et continuer de me juger sans savoir qui je suis. D'ailleurs si elle savait, elle y réfléchirait peut-être à deux fois avant de me prendre en grippe.
- Pourquoi perdre mon temps à lire un tract dont je connais déjà le contenu et je sais qu'il ne m'intéressera pas ? C'est comme vos cours en fait, dis-je en haussant les épaules, ils ne m'intéressent pas. Nous pourrions passer un accord d'ailleurs : vous fermez les yeux sur mes absences et je cesse de vous imposer ma présence en cours.
- Margaret RoseburyADMIN – The Devil wears blue
- » parchemins postés : 943
» miroir du riséd : Jessica Chastain
» crédits : Angie
» multinick : Jules, Caël et Verena
» âge : 46 ans
» situation : Célibataire
» nature du sang : Sang-pur
» particularité : Legilimens
» année d'études : .
» profession : Professeure de Sciences Politiques et Magiques & Directrice des Lufkin
» gallions sous la cape : 606
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: On ne déchire pas un tract, vile gredin [Fergus Laugharne] (terminé)
Mer 6 Avr 2022 - 0:13
Les jeunes ne cesseront jamais de me décevoir, je pense toujours que le fonds a déjà été atteint et ils ne cessent de me surprendre en étant encore plus médiocre et inconséquents. La jeune génération est une génération perdue, plus les années passent et plus j’en suis persuadée. Ils se pensent tous malins, ils pensent tous incarner la modernité, avec leurs modes qui n’ont ni queue ni tête, leur esprit de provocation et de rébellion permanente, comme s’il suffisait de jouer le rebelle ou de rejeter en bloc les lignes les plus traditionnelles de notre société pour être du côté du bien. Ces jeunes qui rejettent la société telle qu’elle est construite, qui ne cessent de crier à la victimisation, qui se plaignent de tout et surtout de rien, et qui ne parviennent qu’à illustrer leur position de nantis. Je pourrais parler ainsi longtemps de l’AECES qui est l’illustration même de cette idéologie mortifère de la censure. Il y aurait la bien-pensance et ceux qui ne pensent pas ainsi et qui sont d’horribles sorciers à l’esprit étriqué. Ils pensent tous être si intelligents et surpuissants alors que ce ne sont que des enfants qui surinterprètent leurs capacités. Je ne m’étonne plus de voir un étudiant se vanter de mieux savoir ce qu’il devrait apprendre de ses professeurs, et encore je ne suis pas officiellement au courant de ce qu’ils pensent de mon cours : trop obtue, trop têtue, trop conservatrice, je dois passer pour une vieille mégère qui leur apprend la vie, mais en même temps, il le faut bien, si on les écoutait ce serait l’anarchie. Se revendiquer sang-pur serait du racisme, narrer l’histoire des rébellions des gobelins serait de la discrimination raciale et l’existence même des vélanes une atteinte profonde aux droits des femmes, ainsi dépeintes uniquement sous leurs attraits de séduction.
Je pensais pourtant Fergus un peu plus malin que la moyenne de ces troubadours du dimanche, de cette bande d’hurluberlus passant ses journées à flâner, en pensant déjà tout savoir de la vie. Au point qu’ils s’en montraient insolents avec quiconque avait de l’autorité sur eux.
Preuve en est que vos ressources sont limitées. Si vous aviez été intelligent, vous auriez lu ce tract. Vous auriez failli me faire changer d'avis sur vous. Et vous participeriez davantage en cours. D'ailleurs je m'interroge, est-ce par manque de culture ou par fainéantise que vous restez muet comme un poisson-diable ?
Un étudiant consciencieux et critique aurait lu le tract, même en étant en désaccord avec ce qu’il y était écrit. L’inverse démontrait au mieux de l’insolence, au pire de la bêtise. Comment Hungcalf pouvait-elle accepter ces étudiants incapables du moindre effort intellectuel ? Un étudiant en Sciences politiques magiques se devait de s’intéresser à la vie de la Cité ! Son discours ne fait que confirmer mes craintes. Il en « connaît déjà le contenu ». Tout comme mes cours. Toujours en train de croire qu’ils savent tout mieux que tout le monde.
Un accord ? Monsieur Laugharne, je passerai un accord avec vous quand vous apprendrez l’humilité face à vos professeurs. Nous sommes là pour vous enseigner des savoirs que vous ne possédez pas, que vous soyez en accord avec ou non. Vous pensez donc tout mieux savoir que tout le monde ? Connaître le contenu de ce tract sans l’avoir lu ? Savoir d’avance tout le désintérêt que vous portez à mes cours sans même les écouter, les suivre activement ou même connaître le programme ? Soit vous êtes particulièrement condescendant et orgueilleux, soit vous êtes un idiot fini. Vous savez très bien ce que signifieraient vos absences : le renvoi. La disqualification. Vous pensez réellement réussir en arts journalistiques en ne lisant pas ? Comment commenterez-vous un jour un programme politique sans l’avoir lu ? En le jugeant subjectivement par vos préjugés puérils d’éphèbe inconséquent ? Je vous propose autre chose : prouvez moi que vous valez mieux que ce que vous laissez penser, et peut-être que je reverrai mon jugement sur vous. Tant de qualités, mais si peu de volonté. Affligeant. Et n’essayez pas de fuir quand je vous parle !
Oui, je suis littéralement en train de le poursuivre dans la rue, preuve de son incapacité à prouver sa valeur.
“Si vous voulez des discours, demandez à un homme. Si vous voulez des actes, demandez à une femme.” ▵ endlesslove.
La Dame ne fait pas demi-tour. ▵
- InvitéInvité
Re: On ne déchire pas un tract, vile gredin [Fergus Laugharne] (terminé)
Jeu 7 Avr 2022 - 20:30
Je suis impressionné par la façon dont la Rosebury reste convaincue de me connaître et refuse de remettre en question l'opinion qu'elle s'est faite de moi depuis le premier de ses cours auquel j'ai pu assister. Un jugement fondé sur des observations erronnées d'ailleurs. Parce que j'ai déchiré son tract, elle considère que je ne l'ai pas lu. Pourtant ce n'était pas un exemplaire unique et elle n'a aucun moyen de savoir si je n'ai pas eu l'occasion d'en prendre connaissance avant qu'elle ne me le distribue. Quant à ses cours, mon absence totale de participation ne signifie pas que je n'écoute pas. Comment pourrais-je compter sur mes copies les points marqués par les étudiants qui débatent sans écouter ce qui se dit ?
Puisqu'elle semble décidée à me suivre, j'ai tranquillement repris ma marche en l'écoutant débiter sa tirade. Je ne peux empêcher un sourire aussi insolent qu'amusé de flotter sur mes lèvres tandis qu'elle se scandalise. Et c'est sur un ton tout aussi amusé que je commente son dernier avertissement.
- Croyez-moi, si je voulais fuir vous ne pourriez pas me suivre.
- C'est une menace ou encore une de vos nombreuses prétentions Laugharne ? rétorque-t-elle avec un rire sarcastique. Vous êtes donc si imbu de vous même ? Tant de suffisance, à votre âge...
Je ne me laisse pas atteindre par cette nouvelle pique. Si elle savait à quel point ses attaques me laissent indifférent.
- Un simple constat. J'ai beaucoup de défauts mais l'orgueil n'en fait pas partie.
Bien au contraire. Quand on y réfléchit, l'opinion de la Rosebury est presque flatteuse à côté de celle que j'ai de moi-même.
- Margaret RoseburyADMIN – The Devil wears blue
- » parchemins postés : 943
» miroir du riséd : Jessica Chastain
» crédits : Angie
» multinick : Jules, Caël et Verena
» âge : 46 ans
» situation : Célibataire
» nature du sang : Sang-pur
» particularité : Legilimens
» année d'études : .
» profession : Professeure de Sciences Politiques et Magiques & Directrice des Lufkin
» gallions sous la cape : 606
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: On ne déchire pas un tract, vile gredin [Fergus Laugharne] (terminé)
Dim 24 Avr 2022 - 23:29
Mes étudiants, je les connais. Quoiqu’ils en pensent, ou en tout cas j’en suis persuadée. Après tout, je passe toujours en revue le moindre dossier du moindre étudiant qui suit mes cours, soit qu’il ait pris mon cours en option obligatoire ou facultative. Je connais ainsi tout ce qu’il y a à savoir d’un point de vue scolaire sur chacun d’entre eux, si ce sont des étudiants sérieux ou non, ce qu’ils ont suivi comme cours et options auparavant, ce que pensaient leurs professeurs d’eux, etc etc. Mais je m’intéresse aussi à leurs souvenirs. Et pour ceux dont l’esprit est le plus faible, je sonde rapidement leurs pensées. Quand j’observe le moindre obstacle par contre, je n’insiste pas. Je ne peux pas qu’ils sachent que je peux lire dans leurs esprits, surtout s’ils sont occlumens car alors ils se méfieraient un peu trop de moi. Alors je suis plus subtile, et je sonde l’esprit de leurs proches. Mais je devais avouer que Fergus Laugharne était un élément difficile à cerner. Il n’était pas idiot, mais il feignait de l’être, pensant sincèrement déjà tout savoir sur le monde, sur mes cours et sur mon histoire. C’était un trait récurrent chez les étudiants : ils pensaient tous tout mieux savoir que tout le monde, et c’était véritablement usant, je détestais ça. Si c’était le cas, pourquoi nous fatiguerions-nous pour leur donner cours dites moi ? Il poursuit sa route, mais son air suffisant et pédant ne me décourage pas alors je le (pour)suis. Il est si suffisant…
Détrompez-vous, si l’orgueil ne faisait pas partie de vos défauts, vous écouteriez ce que l’on a à vous dire. Mais peut-être que vous n’êtes pas bons qu’à cela, fuir, que ce soit vos responsabilités ou les défis qui dépassent votre niveau. Il est vrai que j’ai rarement trouvé un homme capable de me tenir tête, sur bien des points. Mais que dis-je vous n’êtes encore qu’un garçon. Ce qui explique bien des choses.
Celui qui clame haut et fort qu’il n’a pas d’orgueil est souvent celui dont l’ego est le plus grand.
Vous avez sûrement raison de suivre, si vous ne vous sentez pas au niveau. Vous gâchez votre potentiel.
“Si vous voulez des discours, demandez à un homme. Si vous voulez des actes, demandez à une femme.” ▵ endlesslove.
La Dame ne fait pas demi-tour. ▵
- InvitéInvité
Re: On ne déchire pas un tract, vile gredin [Fergus Laugharne] (terminé)
Sam 7 Mai 2022 - 11:14
De toute évidence la Rosebury n'a pas l'intention de me lâcher de sitôt. Je dois dire que je suis à la fois intrigué et surpris. Je crois que c'est la première fois qu'elle m'adresse la parole aussi longtemps et je me demande bien ce qu'elle me veut exactement. Il est clair que nous avons dépassé la simple remontrance pour avoir déchiré son tract. Quand j'écoute son discours, j'ai presque l'impression qu'elle aimerait se tromper à mon sujet, qu'elle voudrait découvrir que je ne suis pas le cancre bon à rien qu'elle connait. Me concernant c'est plutôt l'inverse, je donnerais cher pour n'être que ce cancre. Le poids serait moins lourd à porter sur mes épaules...
Contrairement à ce qu'elle sous-entend, le rythme tranquille de mes pas ne ressemble en rien à une fuite et c'est même avec une certaine patience que je l'écoute parler. En revanche j'ai subtilement modifié mon itinéraire. Si je me rendais initialement au Styx, je n'ai aucune envie qu'elle m'y suive et j'ai donc pris une autre direction dès qu'un croisement s'est présenté pour me diriger plutôt dans la direction opposée. J'ignore jusqu'où elle me suivra, mais je préfère éviter de la conduire dans un quelconque endroit auquel je sois lié.
Lorsqu'elle marque enfin une pause suffisamment longue pour me laisser en placer une, je reprends la parole, demandant simplement d'un ton calme.
- Quitte à marcher, vous souhaitez aller quelque part en particulier ?
La Rosebury ne s'attendait pas à ça et la surprise se lit sur son visage. Sans doute pensait-elle que j'étais réellement en train de fuir comme elle voulait s'en persuader et l'étonnement adoucit son ton alors qu'elle me répond.
- Si vous avez du temps, autant aller vers le QG de campagne de PURE. Sauf si vous pensez déjà tout savoir.
Elle imagine encore probablement que je vais refuser, arguant que je connais déjà le programme et les idées du parti qu'elle représente - ce qui est le cas mais là n'est pas la question. Et c'est précisément la raison pour laquelle j'accepte sa proposition.
- Évidemment que j'ai du temps, dis-je avec un léger sourire. Après tout je suis un cancre oisif et paresseux non ?
- Margaret RoseburyADMIN – The Devil wears blue
- » parchemins postés : 943
» miroir du riséd : Jessica Chastain
» crédits : Angie
» multinick : Jules, Caël et Verena
» âge : 46 ans
» situation : Célibataire
» nature du sang : Sang-pur
» particularité : Legilimens
» année d'études : .
» profession : Professeure de Sciences Politiques et Magiques & Directrice des Lufkin
» gallions sous la cape : 606
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: On ne déchire pas un tract, vile gredin [Fergus Laugharne] (terminé)
Ven 20 Mai 2022 - 12:44
Je suis peut-être meilleure pédagogue que je le crois. Ou alors il y a peut-être un bon fond caché sous toutes ces couches de prétention, d’hauteur et de distanciation froide que j’affiche constamment. Oui, je considère que Fergus Laugharne n’est qu’un arriviste paresseux, oisif et incapable d’aligner une pensée plus de quelques minutes, et en plus, c’est un homme. Cela aurait dû suffire à ce que je l’ignore et le méprise comme tous ceux de son espèce, et pourtant, je me doute bien qu’il n’y a pas que de la fainéantise chez lui. C’est sûrement pour cela que je suis aussi insistante, comme si au fond de moi je ne pouvais me résoudre à laisser un étudiant dans l’ignorance. Je suis une femme têtue, j’aime avoir raison, et son insolence provoque chez moi la réaction des plus vives. Peut-être que finalement, je sens qu’il n’est pas qu’un cancre, et qu’il gâche son potentiel ? Pourtant, ce n’est même pas un lufkin, ni même une fille. Mais je suis persistante. Peut-être trop, tellement je le noie de mes paroles moralisatrices. Sa question me désarçonne. Oui, je suis surprise qu’il me pose cette question, je pensais qu’il ferait tout pour m’éviter et se débarrasser de moi le plus vite possible, et pourtant … peut-être n’est-il pas complètement irrattrapable. La surprise doit se lire sur mon visage. Je change de ton.
Si vous avez du temps, autant aller vers le QG de campagne de PURE. Sauf si vous pensez déjà tout savoir.
Oui, car je ne doute pas que le jeune homme est persuadé d’être déjà omniscient. Mais n’avais-je pas le même comportement à son âge ? A la différence que j’en savais beaucoup et que je le montrais. Je m’attends à ce qu’il refuse. Ce serait le moment parfait pour lui de fuir avec une bonne excuse. Une nouvelle fois, il me surprend.
Alors suivez-moi, on va peut-être faire quelque chose de vous.
Je marque un moment de pause avant de reprendre, presque avec du miel dans la voix, presque séductrice, presque femme plus que militante.
Et qui sait, vous allez peut-être apprendre quelque chose et découvrir que tout n’est pas blanc ou noir… Je pourrais vous surprendre.
Nous marchons ainsi vers le bureau de PURE, là-bas je serai en terrain conquis, je suis la directrice de campagne de Johnson, et je dispose d’un bureau dans les locaux. Je sais que je peux me montrer persuasive, tout du moins montrer que non nous ne sommes pas d’affreux fascistes racistes. Ou presque.
“Si vous voulez des discours, demandez à un homme. Si vous voulez des actes, demandez à une femme.” ▵ endlesslove.
La Dame ne fait pas demi-tour. ▵
- InvitéInvité
Re: On ne déchire pas un tract, vile gredin [Fergus Laugharne] (terminé)
Ven 3 Juin 2022 - 14:26
Il semble que la Rosebury n'est pas au bout de ses surprises avec moi. Elle pensait surement que je refuserai son invitation et était sans doute déjà en train de préparer sa prochaine salve de critiques visant à démontrer ma lâcheté. Au lieu de ça elle est légèrement décontenancée par ma réponse bien qu'elle le cache admirablement et son ton s'adoucit.
- Alors suivez-moi, on va peut-être faire quelque chose de vous.
Je lui emboîte le pas avec un sourire nonchalant. Je la laisse préparer sa tentative pour me convertir sans un mot et en quelques minutes à peine, nous voilà arrivés à destination. La professeur de sciences politiques et magiques me conduit droit au bureau qu'elle occupe dans le QG de campagne du parti PURE et tandis qu'elle refermer la porte derrière nous, je prends le temps d'un regard circulaire autour de la pièce.
La Rosebury a beaucoup de défauts mais il faut bien reconnaître que le manque de goût n'en fait pas partie. Bien que la décoration soit un peu trop un étalage de pouvoir à mes yeux, je dois reconnaitre que l'endroit est meublé avec un certain rafinement qui n'est pas pour me surprendre venant d'elle.
Les mains dans les poches, je me tourne vers elle et la regarde retirer son manteau. Il fait bien meilleur à l'intérieur que dans la rue. Veillant à ne pas me montrer trop insistant, je détaille chacun de ses gestes, me plaisant à souhaiter qu'elle en retire davantage. Je l'interroge simplement.
- Et maintenant ?
Vaste question qui laisse la porte ouverte à bien des possibilités au delà de la discussion pour laquelle elle m'a invité ici.
- Margaret RoseburyADMIN – The Devil wears blue
- » parchemins postés : 943
» miroir du riséd : Jessica Chastain
» crédits : Angie
» multinick : Jules, Caël et Verena
» âge : 46 ans
» situation : Célibataire
» nature du sang : Sang-pur
» particularité : Legilimens
» année d'études : .
» profession : Professeure de Sciences Politiques et Magiques & Directrice des Lufkin
» gallions sous la cape : 606
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: On ne déchire pas un tract, vile gredin [Fergus Laugharne] (terminé)
Dim 5 Juin 2022 - 19:59
Je suis surprise. Oui, voire même décontenancée par la réponse qu’il me donne. Mais je ne suis pas femme à baisser les bras, surtout après avoir tant lutté pour une seule réaction de sa part. Chaque voix est précieuse. Qui sait, peut-être me surprendra-t-il. Mais je rebondis immédiatement, lui proposant de me suivre dans nos bureaux pour le convaincre. Enfin c’est mon but initial, tout du moins comprendre pourquoi l’étudiant pense à ce point tout savoir et encore il « sait » que PURE n’est pas fait pour lui. Je suis certaine de pouvoir lui en montrer les plus belles facettes pourtant. L’ordre, la sécurité, la liberté, l’autorité. Tout ce que je pense incarner dans mes cours. Tout ce que j’ai appris avec le temps, avec mes expériences personnelles. Connue pour mon intransigeance au ministère, j’ai toujours fait preuve d’une autorité reconnue par tous. Même avec les élèves au sourire niais comme Fergus Laugharne. Fort heureusement, nous étions en centre ville quand nous nous sommes rencontrés, et il ne faut pas longtemps pour rejoindre le quartier général du parti, qui possède des bureaux dans ce quartier-ci de la ville. Quelques rues plus loin, nous entrons sans un mot dans l’immeuble classique et majestueux, grâce aux fortunes qui ont abondé dans la collecte de fonds pour le financement de la campagne. On rejoint assez vite mon bureau. Celui-ci est décoré avec soin et avec goût, des murs de couleur sobre, quelques tableaux sorciers et surtout un large bureau en merisier laqué en plein milieu de la pièce. Mais je ne me mets pas derrière celui-ci, je cherche à garder une proximité avec mon potentiel électeur. Je retire mon manteau, il ne fait pas froid ici au contraire. Débarrassé de l’épais manteau de laine, je dévoile une robe crayon très seyante. Je ne vois pas son regard sur moi. Je n'y pense tout simplement pas. Mais au moins ici nous pourrons parler. Je m’assieds délicatement sur le beau, d’une demi-fesse, croisant et décroisant les jambes jusqu’à être à l’aise dans cette position. Seule, j’aurais déjà retirer mes escarpins noirs, car ils me font mal au pied. Mais cela serait indécent n’est ce pas ? Lui se tient devant moi, les mains dans les poches.
Et maintenant parlons du fonds. Vous dites déjà savoir que cela ne vous convient pas. Mais avez-vous au moins lu le programme ? Qu’est-ce qui ne vous convient pas ? Qu’est-ce qui vous déplaît ?
Je marque un temps de pause. Je le toise, de haut en bas. Il a l’air sûr de lui, ou en tout cas c’est l’air qu’il me donne. Plus jeune, ce type d’homme aurait pu me plaire. Une forte personnalité, mais j’en ai une plus forte encore. J’enchaîne, n’ayant marqué qu’une courte pause de quelques secondes.
A moins que ce soit parce que c’est moi qui essaie de vous convaincre ? Quel est le problème ? Mes cours ne vous plaisent pas ? Ou est-ce tout simplement parce que je suis une femme.
Je me rapproche de lui, très proche, quittent ma position pour n’être plus qu’à quelques centimètres de lui. Je n’avais pas remarqué son parfum. Il sent propre. Pas d’aftershave mentholé ou d’eau de Cologne qui choque les narines. Non, une odeur douce et discrète, de propreté. Un homme qui prend soin de lui. Humer son étudiant, c’est étrange non ? Peut-être, mais je ne en formalise pas. Je suis dangereusement proche de lui. En d’autres temps, une femme se tenant seule avec un homme avec une telle proximité dans une salle fermée aurait été inconvenant. Mais ici… j’attends sa réponse, je le fixe du regard. D’ici, je peux voir les détails de ses iris, ou encore sa pomme d’Adam. Je termine.
C’est parce que je suis une femme que vous êtes ainsi avec moi ? Condescendant ? Oserais-je dire… macho ?
“Si vous voulez des discours, demandez à un homme. Si vous voulez des actes, demandez à une femme.” ▵ endlesslove.
La Dame ne fait pas demi-tour. ▵
- InvitéInvité
Re: On ne déchire pas un tract, vile gredin [Fergus Laugharne] (terminé)
Lun 6 Juin 2022 - 13:31
Je suis la professeur de sciences politiques et magiques du regard alors qu'elle vient s'appuyer contre son bureau pour répondre à ma question. De l'extérieur on pourrait simplement me penser attentif à ses paroles, mais en réalité je détaille les mouvements de ses lèvres soigneusement peintes, les coutures de sa robe qui épousent parfaitement ses courbes, ses yeux qui me fixent avec insistance. Comme j'ai l'habitude de le faire durant ses cours, je me plais à fantasmer la femme qui se cache derrière la froide enseignante. À ceci près que j'ai l'occasion de le faire de bien plus près qu'en cours et ce n'est pas pour me déplaire.
Je prête néanmoins un minimum d'attention au sens de ses mots. C'est qu'il faudra que j'y réponde lorsqu'elle aura terminé. Si elle aborde tout d'abord le sujet pour lequel elle m'a conduit dans ce bureau, elle dérive rapidement sur une toute autre question. Bien que je n'en montre rien, je suis un peu étonné de sa façon de formuler les choses. Le mépris de la Rosebury pour la gente masculine n'est un secret pour personne, mais il me semble déceler dans ses interrogations une sorte d'insécurité que je peine à identifier.
Elle s'est approché de moi tout en parlant et cela me donne l'occasion d'observer ses traits plus en détail. Je suis certain que j'apprécierais de la dessiner. Malheureusement cette proximité inattendue ne me permet plus d'admirer le décolleté raffiné de sa robe ou encore la ligne de ses hanches sans que mon regard ne me trahisse. Je me contente donc je soutenir le sien qui me scrute comme si elle cherchait à lire en moi. Je ne serais pas surpris qu'elle cherche à se servir de ses facultés de legilimancie sous peu.
- Décidément, voilà encore un défaut que vous m'attribuez et qui ne peut être plus éloigné de la vérité.
J'ai délibérément ignoré toute la première partie de son discours pour me concentrer sur sa question me concernant directement. Je n'ai pas vraiment l'intention de me livrer complètement mais je suis curieux de voir si elle serait capable de remettre en question son jugement à mon sujet. Ça me semble en tous cas bien plus intéressant qu'un débat politique stérile dans lequel nous ne tomberions jamais d'accord. Ma voix semble la ramener à la réalité, comme si son esprit s'était un instant égaré vers quelques fantasmes similaires à ceux que je nourris mais auxquels elle se refuse de succomber. Je ne m'attendais pas à ça mais c'est une agréable surprise.
- Vraiment ? Alors prouvez moi le contraire. Prouvez moi que vous n'êtes pas un macho pathétique qui pense que les femmes sont inférieures et qu'il ne leur accorde aucun intérêt à part comme défouloir d'hormones.
Sa réponse vient confirmer mes soupçons et il me semble que si je parvenais à lui montrer qu'elle peut m'accorder le bénéfice du doute, le fait que je sois son étudiant ne serait pas un obstacle insurmontable. Un léger sourire étire mes lèvres alors qu'il me vient une idée. Gardant mes mains dans mes poches et m'assurant de ne provoquer aucun contact physique entre nous, je me penche pour glisser à son oreille sur le ton de la confidence.
- Vous devriez ôter vos escarpins, vous seriez plus confortable.
Je doute qu'un "macho pathétique" pour reprendre ses mots aurait prêté la moindre attention à la façon qu'elle a eue de se dandiner dessus pour trouver une position dans laquelle ils ne la faisaient pas trop souffrir ou encore à ce subtil mouvement de ses chevilles visant à les détendre quand elle a ôté son manteau. Un brin provocateur, j'ajoute avant qu'elle n'ait le temps de réagir.
- Mes hormones supporteront de ne plus admirer la façon dont ils galbent vos mollets.
- Margaret RoseburyADMIN – The Devil wears blue
- » parchemins postés : 943
» miroir du riséd : Jessica Chastain
» crédits : Angie
» multinick : Jules, Caël et Verena
» âge : 46 ans
» situation : Célibataire
» nature du sang : Sang-pur
» particularité : Legilimens
» année d'études : .
» profession : Professeure de Sciences Politiques et Magiques & Directrice des Lufkin
» gallions sous la cape : 606
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: On ne déchire pas un tract, vile gredin [Fergus Laugharne] (terminé)
Mer 29 Juin 2022 - 18:20
L’atmosphère du bureau est plus intimiste qu’une rue froide et humide où mes talons sont mon pire ennemi sur des pavés glissants comme des poissons sortant de l’eau. Nous sommes bien mieux ici, et pourtant, cela crée une proximité à laquelle je ne m’attendais absolument pas. Il reste silencieux une bonne partie du temps, la curiosité m’aurait bien poussé à lire son esprit, mais je doute que ce soit une bonne idée, et puis ai-je vraiment envie de connaître ses pensées les plus sombres ? Non, mon but est de mieux le comprendre, voir de la convaincre qu’il fait fausse route. Il garde le silence tout le long, du moment où je quitte mon bureau sur lequel je m’étais appuyé quelques instants jusqu’à ce que je me rapproche dangereusement de lui et ce de parfum que je trouve de plus en plus envirant. Enfin, il consent à desserrer les lèvres, pour nier ma dernière accusation. Ainsi, non, il ne serait pas macho. Mais je ne peux qu’en douter. Cet étudiant me déconcerte. Il ne prend même pas la peine de répondre à mes premières questions, l’objet véritable de sa venue dans mes bureaux, pour ne se concentrer que sur la fin. Un choix délibéré ou ne m’écoutait-il pas ? Sa voix, grave et basse, a néanmoins le mérite de me ramener à la réalité, comme si ce parfum de propreté m’avait emmené dans un autre univers, onirique, où je n’étais plus totalement moi. Mais je suis de retour, et je l’écoute avec sérieux, fronçant les sourcils quand cela est nécessaire. Je dois être fatiguée. Tracter pendant plusieurs heures sous cette météo capricieuse n’était peut-être pas la meilleure idée, ou alors est-ce la chaleur de mon bureau qui endort mon esprit et mon corps ? Je réfuterai toute autre théorie, que cela aille d’une supposée pré ménopause – je suis bien trop jeune pour cela – à une déconcentration uniquement due au jeune homme. Très jeune homme. Une différence d’âge qui permet également de me raccrocher à la réalité, comme si j’avais besoin de ces racines pour rester consciente.
- Vraiment ? Alors prouvez moi le contraire. Prouvez moi que vous n'êtes pas un macho pathétique qui pense que les femmes sont inférieures et qu'il ne leur accorde aucun intérêt à part comme défouloir d'hormones.
D’où me vient ce besoin de le mettre au défi ? Peut-être que cela vient de ma méfiance viscérale à l’égard des hommes, je suis incapable de leur faire confiance. Ils sont tous les mêmes après tout, ils endorment la confiance des femmes pour ensuite les trahir ou les amener plus bas que terre. Ils ont tellement peur de se sentir inférieurs qu’ils usent de leur charme pour nous abuser. Et d’ordinaire, j’en fais de même. Mais avec Fergus, je ne pense pas un seul instant à utiliser mon charme pour le convaincre. C’est un étudiant avant tout. Il sourit. Est-ce que cela doit me rassurer ? Je ne bouge pas alors qu’il s’approche de mon oreille, et je regrette presque qu’il n’y ait pas de contact physique. Pourquoi suis-je si tendue brusquement ? Mes escarpins ? C’est vrai qu’ils me font horriblement mal, même si j’aime les porter, c’est une vraie torture, et je ne rêve que de les ôter pour poser mes pieds à plat ou dans une bassine d’eau chaude… Si je n’avais retenu que la première partie de sa phrase, j’aurais pu croire à des propos sexistes, me considérant comme une femme objet, mais la seconde partie de la phrase rattrape le tout. Je ne réagis pas tout de suite, et il poursuit. Ses hormones… Je frémis, prise d’un frisson…
Je… Fergus, voyons, vous cherchez à me déconcentrer. Cela ne me prouve rien à part votre sens de l’observation et un regard plus appuyé que je ne le pensais … Sont-ce là des manières de gentleman ?
Pourtant, et bien que je ne me l’avoue pas immédiatement, je meurs d’envie d’enlever mes escarpins… ou qu’il me les enlève. Quelle est donc cette fièvre qui me prend soudain ? Mon regard croise le sien, je ne me sens pas en sécurité, car il a trouvé une faille, et je ne sais pas si j’ai envie qu’il continue ou qu’il arrête là.
Vous me permettrez de m’asseoir quelques instants alors …
Seul moyen de sortir de son aura magnétique. Je m’éloigne de quelques pas, et m’assois sur une chaise, avant de masser mes mollets, mais mes escarpins sont toujours attachés à mes pieds. Pour le moment. Je le regarde de nouveau, mais je ne suis pas dans un mouvement de défiance, au contraire, j’ai envie de savoir ce qu’il a dans le ventre.
“Si vous voulez des discours, demandez à un homme. Si vous voulez des actes, demandez à une femme.” ▵ endlesslove.
La Dame ne fait pas demi-tour. ▵
- InvitéInvité
Re: On ne déchire pas un tract, vile gredin [Fergus Laugharne] (terminé)
Mer 13 Juil 2022 - 17:34
Quelques chose a changé dans son regard alors qu'elle croise le mien. La Rosebury est troublée, elle a perdu de son assurance. Tant et si bien qu'elle recule de quelques pas, prétextant le besoin de s'asseoir. Mais je ne suis pas dupe, je la sais capable de passer des journées entières à donner cours percher sur ses talons aiguille sans faillir un instant. Quelques heures à distribuer des tracts et quelques pas de plus ne sont pas suffisants pour qu'elle baisse aussi facilement les armes.
J'ai aussi noté qu'elle m'a appelé par mon prénom, ce qui je crois bien, n'est jamais arrivé. Il n'est pas difficile de deviner que je suis la cause de son trouble et je ne vais pas m'en plaindre. Je ne regrette pas un instant d'avoir accepté de l'accompagner jusqu'ici et apprécie la tournure que semblent prendre les évènements. Je m'approche alors qu'elle s'installe dans un fauteuil et m'assieds naturellement par terre à ses pieds. Elle me regarde, méfiante, l'air à la fois interloquée et intriguée, dans l'attente de ce que je vais faire.
- Mais qu'est-ce que vous faites ?
Un acte vaut mieux que mille mots et avec des gestes lents, mesurés, prenant mon temps, je prends une de ses chevilles pour ôter délicatement l'escarpin qui vient la mettre à mal. Son premier réflexe est de retirer son pied et je ne cherche pas à la retenir. Ma réaction doit la mettre en confiance car elle finit par me le rendre et me laisser retirer le soulier qui la fait souffrir bien qu'elle reste sur ses gardes. Je repose alors son pied toujours aussi délicatement et répète ensuite les mêmes gestes de l'autre côté. Mais cette fois, plutôt que de le reposer, je garde son pied fin entre mes mains pour le masser doucement à travers le bas qui le couvre. Ce serait bien plus agréable pour elle sans cette fine barrière de tissu mais je ne veux pas la brusquer. Je me contente de lever mon regard clair vers elle, un sourire doux au lèvres, bien loin de mes provocations habituelles.
- Margaret RoseburyADMIN – The Devil wears blue
- » parchemins postés : 943
» miroir du riséd : Jessica Chastain
» crédits : Angie
» multinick : Jules, Caël et Verena
» âge : 46 ans
» situation : Célibataire
» nature du sang : Sang-pur
» particularité : Legilimens
» année d'études : .
» profession : Professeure de Sciences Politiques et Magiques & Directrice des Lufkin
» gallions sous la cape : 606
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: On ne déchire pas un tract, vile gredin [Fergus Laugharne] (terminé)
Lun 29 Aoû 2022 - 16:56
Je n’aime pas la tournure que prend cette rencontre. Je ne l’aime pas, car je ne la contrôle pas. Un homme sage a dit un jour que l’on ne contrôle pas son destin, c’est lui qui nous contrôle, et bien je suis exactement en train de vivre ce revers. Dans ce bureau, qui est devenu un piège sans que je m’en rende compte, nous ne sommes plus une enseignante et son étudiant, mais simplement une femme et un homme, avec quelques années d’écart. Et j’ai beau haïr les hommes pour ce qu’ils sont, des animaux pensant davantage avec leur anatomie que leur système nerveux, je suis la propre victime de mon corps. C’est ce regard qui a tout changé. Et son odeur. J’aime son odeur, je dois l’avouer, et j’y suis (trop) sensible. Sont-ce les premiers signes de la ménopause ? Cela fait bien longtemps que je n'ai pas été victime de telles bouffées de chaleur, c’est donc bien possible, il faudrait que je consulte un médicomage à l’occasion. Oui. Je pense à tout et à n’importe quoi pour éviter de penser à ce qui est en train de se passer ici-même. Entre lui et moi. Je trouve des excuses, pour le fuir, pour fuir son regard, pour fuir cette attraction manifeste. Je m’assois. Je prétexte avoir mal aux chevilles. Pourtant, cette excuse est fausse, je passe ma vie perchée sur ces talons aiguilles, et c’est au contraire quand je suis à plat que des douleurs apparaissent. Des failles commencent à apparaître dans cette armure que je porte constamment. Et il le sait. Le félon, il profite de mes faiblesses. Il s’approche, et je n’ai même pas la force de le repousser, je ne peux qu’exprimer ma surprise.
Mais qu’est-ce que vous faites ?
Une simple question, qui pourtant n’attend aucune réponse. Ses mains s’approchent de mon pied, et mon premier réflexe est de retirer celui-ci, par peur, par crainte, par méfiance. Mais je finis par céder et je me laisse faire. Après tout, il n’y a rien d’honteux n’est-ce pas ? Rien qui puisse m’être reproché ? Fergus enlève mes escarpins, un par un, avec des gestes doux, calculés, il semble … attentionné ? Je ne m’y attendais pas, pour moi tous les hommes sont les mêmes : brusques et pensant à leur plaisir avant celui de la femme. Il se met à me masser le pied. C’est … agréable. Pourtant, mon visage reste interdit, mes épaules sont tendues, je ne parviens pas à me détendre. Son regard vient chercher le mien, doux, un sourire charmant. Il n’est plus Fergus l’insolent. Il est … beau. Désirable. J’ai chaud, il me faut un verre d’eau. Sans prévenir, je retire vivement mon pied et m’éloigne de lui, gagnant une armoire faisant office de bar. Je me serre un grand verre d’eau. Enfin, je lui accorde de nouveau mon attention.
Je suis désolée… J’avais désespérément chaud… Je ne suis plus habituée à ce genre d’attention. Souhaitez-vous un verre d’eau ?
Cette phrase est davantage une invitation qu’un rejet. Non, je ne le rejette pas, j’ai juste peur. Alors j’ai préféré calmer mes ardeurs, calmer les battements de mon cœur, et me rafraichir, même si son massage était délicieux. J’espère ne pas l’avoir brusqué en fuyant comme cela de quelques mètres. Rien que cette pensée devrait m’alarmer : pourquoi espérer cela ? Qu’est-ce que j’attends de lui au final ? Peut-être qu’inconsciemment, cette proximité me plaisait ? En tout cas, mes yeux se sont perdus sur son visage, dont j’apprécie les traits, et ce sourire dont je peine à me remettre, provoquant chez un léger sourire également, digne de la jeune femme que je fus un temps.
“Si vous voulez des discours, demandez à un homme. Si vous voulez des actes, demandez à une femme.” ▵ endlesslove.
La Dame ne fait pas demi-tour. ▵
- InvitéInvité
Re: On ne déchire pas un tract, vile gredin [Fergus Laugharne] (terminé)
Mer 2 Nov 2022 - 16:31
Il y a définitivement quelque chose qui a changé dans l'attitude de la Rosebury. Je ne m'attendais pas à la voir troublée ainsi et encore moins à ce qu'elle laisse l'émotion dicter ses réactions. Peut-être y a-t-il finalement un cœur qui bat sous cette jolie carapace. Me relevant à mon tour, plus tranquillement, je la regarde se servir un verre d'eau dans ce qui ressemble à une tentative pour chasser le trouble qui l'a envahie et retrouver ses esprits. Elle n'a pourtant pas tout à fait retrouvé son masque froid lorsqu'elle se tourne à nouveau vers moi pour m'en offrir un. Je décline poliment.
- Ça ira, je vous remercie.
Je pourrais m'arrêter là, mais je ne peux m'empêcher d'ajouter avec un léger sourire, gentiment taquin, reprenant ses mots à contrepied.
- Je suis plutôt habitué à prodiguer ce genre d'attentions.
J'aurais probablement du m'abstenir car la Rosebury semble soudain piquée au vif malgré son trouble.
- Je dois donc en conclure que vous avez l'habitude d'ôter leurs chaussures aux femmes pour les courtiser. Une de plus c'est ce que vous vous dites de moi ?
Je me garde bien de relever l'agressivité de sa question et je m'empresse de la corriger. Ma réputation de séducteur n'est pas usurpée et je suis persuadé que le corps professoral en a autant eu vent que les étudiants de l'université. Mais la quantité de mes conquêtes ne veut pas forcément dire que je ne leur accorde pas d'attention ou que je cherche qu'à enrichir un quelconque tableau de chasse.
- Pas une de plus non. Plutôt une différente. Et en même temps...
Je marque une hésitation et une lueur indéfinissable passe dans mon regard le temps d'un instant. C'est vrai, la Rosebury est différente des femmes et des hommes que j'ai pu fréquenter. Chacune de mes conquêtes l'est. Mais il y a encore quelque chose de plus chez elle. Quelque chose qui me frappe particulièrement en cet instant. Dès le premier de ses cours auquel j'avais assisté, j'avais remarqué sa chevelure rousse et son regard clair, ses traits raffinés et son élégance qui Lui ressemblaient tant. Je l'ai désirée autant que je l'ai détestée pour ça. C'était alors trop récent et la Rosebury avait un caractère si différent d'Elle que je le vivais comme une insulte. Et puis avec le temps ma colère s'est estompée, principalement parce qu'elle n'avait pas d'objet réel, et je me suis contenté de profiter des cours pour fantasmer sur cette femme magnifique. Et aujourd'hui, alors que la carapace se fissure, je m'aperçois que si ses idées sont bien différentes, il existe une part de la Rosebury qui Lui ressemble beaucoup, bien au delà de l'apparence.
- Vous me rappelez une personne que j'ai connue. Une personne à laquelle je tenais beaucoup.
Une lumière de curiosité s'allume dans le regard de la professeur de sciences politiques et magiques et elle se détend bien que toujours sur la défensive.
- Une personne que vous avez connue ? Dites-m'en plus sur elle. Je suis surprise d'apprendre que vous savez prendre certaines choses avec gravité, commente-t-elle en faisant un pas quasiment imperceptible vers moi.
D'un geste machinal, je joue avec l'alliance que je porte toujours à mon doigt depuis toutes ces années. La mienne n'a jamais quitté mon annulaire tandis que la Sienne a trouvé sa place au bout d'une chaine autour de mon cou. De l'extérieur, mon geste doit donner l'impression que je caresse mon annulaire avec mon pouce, le sortilège fidelitas empêchant quiconque n'étant pas dans la confidence de voir l'un ou l'autre bijou.
- Elle vous ressemblait par certains points, dis-je après un instant, restant volontairement vague.
- Physiquement peut-être ? demande la Rosebury avec une curiosité non feinte. Quand vous dites qu'elle comptait pour vous, l'aimiez-vous ?
Je mets quelques instants à répondre. Je ne suis pas certain d'être prêt à parler d'Elle, à faire ces confidences, en particulier à mon professeur de sciences politiques. Mais j'en ai probablement déjà trop dit et j'ai l'impression que je lui dois malgré tout une réponse à présent qu'elle semble prête à me voir sous un jour différent.
- Je l'aime toujours.
Elle marque elle-même une pause. Peut-être cherche-t-elle à évaluer la sincérité de ma réponse avant de poursuivre.
- Vous l'aimez toujours et pourtant vous parlez d'elle au passé. Vous ne vous voyez plus ?
J'esquisse un sourire triste, bien loin de toutes les expressions qu'elle a pu voir sur mon visage jusqu'à présent.
- Ça va bientôt faire dix ans que je l'ai perdue.
La Rosebury semble convaincue par ma sincérité et c'est avec une sorte de tendresse dont je ne la savais pas capable qu'elle m'interroge à nouveau.
- Elle vous a quitté ? Ça ne me regarde sûrement pas, mais votre histoire me touche.
- Elle est...
Je laisse ma phrase en suspend sans la terminer. Malgré les années, c'est un mot que ne parviens toujours pas à prononcer en parlant d'Elle. La professeur semble le comprendre et n'insiste pas.
- Je ne voulais pas vous embarrasser... excusez-moi.
Elle pose sa main sur mon bras, s'approchant à nouveau de moi. Je viens poser ma propre main sur la sienne, reconnaissant qu'elle ne cherche pas à en savoir davantage. Le désir dans mon regard va au-delà d'une banale attirance physique lorsque je le plonge dans le sien sans rien dire. C'est elle qui finit par reprendre la parole après avoir détourné les yeux pour regarder nos mains l'une sur l'autre.
- Vous savez tout à l'heure, je ne voulais pas me montrer malpolie. Je n'ai plus l'habitude d'avoir affaire a un homme attentionné comme vous l'avez été. Souvent je fais peur aux hommes et ils me le rendent bien.
Je souris doucement puis demande.
- J'aimerais beaucoup vous embrasser si vous m'y autorisez.
- Je vous y autorise... répond-elle en rougissant.
Ma main quitte celle de Margaret pour venir prendre son visage en coupe alors que je m'avance pour goûter ses lèvres. Je l'embrasse lentement, avec tendresse, réduisant définitivement la distance qu'il pouvait encore y avoir entre nous.
- Margaret RoseburyADMIN – The Devil wears blue
- » parchemins postés : 943
» miroir du riséd : Jessica Chastain
» crédits : Angie
» multinick : Jules, Caël et Verena
» âge : 46 ans
» situation : Célibataire
» nature du sang : Sang-pur
» particularité : Legilimens
» année d'études : .
» profession : Professeure de Sciences Politiques et Magiques & Directrice des Lufkin
» gallions sous la cape : 606
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: On ne déchire pas un tract, vile gredin [Fergus Laugharne] (terminé)
Jeu 19 Jan 2023 - 21:13
Le contrôle est presque devenu un mantra au fur et à mesure que les années passaient et que je faisais de nouvelles expériences. Le viol, dont je fus victime à la fin de mon adolescence avait renforcé cet attrait pour le contrôle, me maintenant dans l’illusion que contrôler ma vie, mon corps, me mettait en sécurité et me protégeait des hommes dangereux. Oui, car ma vie m’avait montré que l’homme était par nature un homme vil, un homme bête, un homme guidé par ses instincts et ses désirs sans jamais pouvoir s’en détacher, sans jamais réfléchir. Certes, je ne mettais pas tous les hommes dans le même panier, mais cet apriori me permettait de garder le contrôle. Je paraissais comme une femme sèche voire légèrement dominatrice ou castratrice pour certains hommes, mais il n’y avait qu’avec ce comportement que je parvenais à me faire respecter, et si ce n’est respecter au moins craindre, et la crainte vaut mieux que l’inverse. Un homme qui vous craint ne vous agresse pas. Car les hommes doivent être éduqués. J’en suis persuadée, et j’ai construit toute mon existence sur cette certitude : les hommes ne sont pas dignes de notre respect, en général, et les exceptions ne sont pas légions. Voilà pourquoi cette proximité avec Fergus me choque autant, me perturbe autant, me met tant mal à l’aise. Ses mots, son regards, ses gestes, révèlent un respect et une sensibilité que je n’avais jamais deviné, or comment garder le contrôle quand la raison de ce contrôle disparait ? L’émotion est un ennemi à mes yeux, et je suis en prise avec ces émotions en cet instant même. J’espère que Fergus ne s’en aperçoit pas. L’eau fraiche que je me verse est là pour me permettre de reprendre pied avec la réalité. Je n’ai pas le choix, je dois reprendre le contrôle de la situation, sinon… Et bien je préfère ne pas y penser. Fergus décline le verre d’eau. La froideur du liquide ne suffit pas à calmer le trouble car l’insolent continue. Mais le trouble n’est jamais loin de la vexation. Je reste une femme susceptible.
- Je dois donc en conclure que vous avez l'habitude d'ôter leurs chaussures aux femmes pour les courtiser. Une de plus c'est ce que vous vous dites de moi ?
Je suis piquée au vif. L’agressivité n’est même plus cachée, finalement, je pourrais presque trouver une porte de sortie avec cette maladresse. Mais ses mots sont remplis de mystères. Je ne veux pas être considérée comme une femme comme les autres, et pourtant ses mots me laissent tout d’abord penser qu’il se montre aussi direct avec toutes les femmes. C’est là la faille que j’ai vu : les homme sont tous les mêmes, à monter des stratagèmes pour profiter des faiblesses des femmes et parvenir à leurs fins, mais je ne suis pas comme toutes les femmes. Je connais leurs ruses. Pourtant. Car il y a toujours un pourtant. Je reste sur mes gardes, et pourtant, la curiosité a éclairé mon regard. Je reste curieuse, très curieuse, car j’ai cru déceler quelque chose chez le garçon que je n’avais jamais vu avant. Alors je m’adoucis. Je reste sur la défensive, mais mon ton lui s’est fait de miel plutôt que de vinaigre.
- Une personne que vous avez connue ? Dites-m'en plus sur elle. Je suis surprise d'apprendre que vous savez prendre certaines choses avec gravité.
Imperceptiblement, je fais un pas vers lui, je me rapproche de nouveau. Après tout, l’attirance que j’ai ressentie pour lui quelques instants plus tôt n’a pas encore disparu, alors je lui accorde le bénéfice du doute. Je l’observe, car bien des sorciers ne pensent pas à contrôler leurs gestes et tous ces gestes paraverbaux. Ses mains sont nerveuses, elles ne restent pas en place, et je m’étonne de le voir caresser son annulaire avec son pouce, comme s’il manquait à ce doigt une alliance, qu’à l’évidence je ne vouais pas. Les hommes ont souvent ce tic quand il pense à leur ancienne épouse et qu’ils n’ont plus leur alliance, c’est comme un geste fantôme dont ils ne se rendent pas compte, la mémoire du corps rejoignant celle du cœur. Ses mots me font manquer de respirer. Ainsi je lui ressemblais ?
- Physiquement peut-être ? Quand vous dites qu'elle comptait pour vous, l'aimiez-vous ?
Je ne suis pas une femme aussi froide que je peux en donner l’impression. Même si le feu de l’amour n’a jamais réellement réchauffé mon cœur depuis des années, je n’y étais pas insensible. L’amour peut à la fois illuminer une âme comme rendre un cœur dur comme la pierre. Ce qui pourrait expliquer l’impression que me donne le jeune homme, celle d’un sorcier insolent et aux mœurs légères. Mais les êtres sont si complexes que je reste ouverte à en apprendre davantage sur lui. Le silence s’est invité entre nous quelques secondes. Quatre mots, et pourtant ils en disent plus qu’il ne m’en a jamais dit. Il l’aime toujours.
- Vous l'aimez toujours et pourtant vous parlez d'elle au passé. Vous ne vous voyez plus ?
La confession aussi peut avoir des allures de séduction. Je ne sais rien après tout de Fergus, et je me suis contenté de le juger selon mes a priori. Rien ne me préparait à de telles révélations, mais après tout, il tenait mon pied dans sa main il y a encore quelques instants. L’intimité était arrivé à un point où nous pouvions nous confier. Son sourire est triste, chose nouvelle sur le visage du jeune homme. J’en suis troublée, attendrie et troublée. Je ne reconnais pas l’homme que j’ai en face de moi. Ce n’est plus un étudiant insolent et paresseux, c’est un homme romantique et mélancolique qui a vécu bien des drames. La glace qui entoure mon palpitant fond.
- Elle vous a quitté ? Ca ne me regarde sûrement pas, mais votre histoire me touche.
Très vite, je comprends. Il ne termine pas sa phrase mais ce n’est pas nécessaire. Elle n’est plus de ce monde et seul son souvenir a survécu. Je suis gênée, je ne souhaitais pas remuer de tels souvenirs.
- Je ne voulais pas vous embarrasser... excusez-moi.
Ce faisant, je n’ai eu de cesse de me rapprocher de lui, car les confidences rapprochent les corps, et les nôtres sont maintenant dangereusement proches. Je pose ma main sur son bras. C’est dangereux, dangereusement excitant. Il pose à son tour la sienne sur la mienne, et nos regards se connectent, sans qu’un mot ne soit échangé. Je m’apaise. Je ne suis plus sur la défensive. Je suis tombée dans le piège.
- Vous savez tout à l'heure, je ne voulais pas me montrer malpolie. Je n'ai plus l'habitude d'avoir affaire a un homme attentionné comme vous l'avez été. Souvent je fais peur aux hommes et ils me le rendent bien.
C’est une confession. Comme j’en ai rarement fait, surtout à un homme. Je me dévoile et révèle certaines failles que je m’étais juré de ne jamais montrer. Plutôt que de se moquer, il sourit doucement. Sa demande me perturbe. Je le regarde, interdite. Il est… doux. J’ai l’impression de découvrir un nouveau Fergus. Après ce moment, je ne pourrai jamais plus le voir de la même façon. Il souhaite m’embrasser, tel un gentleman
- Je vous y autorise...
Le rouge a gagné mes joues. M. Laugharne, oui je vous y autorise. Il est trop tôt pour les familiarités. Mais j’ai succombé à son charme. Pas un charme sauvage, irrespectueux, mais une âme qui en a touché une autre. Vais-je assumer avoir dit ces mots ? Je ne le sais pas encore, c’est trop tôt, c’est la tempête sous mon crâne. Mais quand sa main prend mon visage en coupe et que ses lèvres se posent sur les miennes, je m’abandonne. Ce baiser est doux, confiant, rassurant. Ce n’est pas une marque de domination, c’est un échange. Ses lèvres reculent de quelques centimètres, et je lui rends son baiser. Je recule enfin, les joues roses, le regard brillant. En un instant, j’ai abaissé mes défenses, et en un instant, la distance qui pouvait exister entre lui et moi avait disparu. C’était mal. C’était mon étudiant. Mais je ne regrettais pas. Enfin, ça c’est encore une chose que je ne suis pas prête à avouer facilement…
FIN
“Si vous voulez des discours, demandez à un homme. Si vous voulez des actes, demandez à une femme.” ▵ endlesslove.
La Dame ne fait pas demi-tour. ▵