- InvitéInvité
(mariage evalice) painting greys (nathaniel v)
Jeu 13 Jan 2022 - 23:57
and there she goes, heart that pounds like a stereo. you take me 'round and 'round, like the merry go, but one more ride, baby, here we go. -- lubiel v.
(mood) La cérémonie a eu tout juste ce qu’il fallait de touchant pour faire oublier qu’il s’agit davantage d’un événement politique qu’amoureux – ça, au moins, c’est dans tes cordes. Tu as reconnu les déclarations d’allégeance cachées dans le sous-texte des vœux, les démonstrations de pouvoir là où d’autres auraient vu l’excentricité renommée du marié, dans un alliage curieux d’extravagance pourtant fondu dans une subtilité dont tu ne l’aurais pas cru capable au premier abord. Car tu es convaincue que ce genre de mise en scène n’a pas été réfléchie par son père, encore moins par son aîné. Nathaniel, que tu as observé de tout ton saoul pour te distraire de regards que tu sentais trop appuyés sur ta nuque, le regard peu gêné d’errer sur chaque détail de sa silhouette vêtue du costume traditionnel de sa famille. Son aisance, sa force tranquille semblant capable de poser un manteau de respectabilité sur même le plus récalcitrant des personnages – même ton cavalier improvisé, installé par hasard à tes côtés.
Un regard vous a suffi, après la cérémonie. Un sourire, les yeux qui pointent une des multiples alcôves créées par les arches imposantes des jardins du domaine Wakefield. Tu as envoyé une claque légère d’encouragement dans le dos d’Asher avant de t’éclipser, démarche chaloupée dans ta robe moulant chaque muscle de ton corps. Entre deux pans de murs de pierre, tu reprends tes esprits, glissant ta paume chaude de lycane contre la fraicheur de la maçonnerie. Bruissement. Les effluves du parfum du best man t’alertent de sa présence, et tu te détournes pour lui faire face. « Te voilà … », souffles-tu, glissant un regard aux alentours – relative solitude. Il doit bien y avoir un ou deux convives qui regardent dans votre direction, mais trop peu pour que tu t’empêches de glisser tes doigts sous les revers de son costume pour t’approcher de lui. Glisser tes mains entre les siennes. « Tu es beau en kilt. Vous étiez beaux, là-haut.» Ça t’a fait quelque chose, de voir l’Écossais dans sa tenue traditionnelle, lui que tu croises toujours dans ses toges de magistrat au Ministère. Lui que tu déshabilles de ses éternels trois-pièces lorsque vous vous rejoignez le soir venu, avec les doigts affamés et l’envie dans la bouche. À Londres, il te parait austère et froid, même si tu sais le feu qui gronde, au fond, la pudeur qui habille les sentiments mieux que quiconque. Entre les murs sévères de son manoir, c’est le fils aîné qui t’accueille – même lorsqu’il te sourit, Nathaniel, il y a ce poids de l’héritier sur sa nuque. Sur l’Insubmersible, l’homme se glisse, abandonne les obligations du fils, cède les prérogatives du prélat, lâche une part de retenue. Sur l’estrade des témoins accompagnant le couple quasi-impérial, tu as tout vu en lui – la fierté du frère, les obligations du fils. Dans le sourire discret qu’il t’a adressé, l’intimité de l’amant.
Tu ne sais pas comment te comporter en public ainsi, trop d’inconnus dans l’équation que tu ne maîtrises pas. L’impression de ne rien contrôler, toi qui as construit ta carrière sur le fait de connaitre les variables qui te font face. T’as envie de nicher ton nez au creux de son oreille, d’ouvrir les pans de son veston pour glisser tes bras autour de sa taille, parce que t’as confiance en lui, parce que t’as envie de lui et que tu te sens en sécurité avec le juge. Cette impression de devoir attendre pour le suivre dans sa lancée t’insupporte, habituée à donner le ton plutôt qu’à jouer aux suiveurs. Tu ne veux pas lui faire honte, ni qu’il interprète tes actes comme de la froideur que tu n’as jamais éprouvée à son égard. Alors tu demeures ainsi, un sourire sans saveur aux lèvres, les doigts liés aux siens.
Un regard vous a suffi, après la cérémonie. Un sourire, les yeux qui pointent une des multiples alcôves créées par les arches imposantes des jardins du domaine Wakefield. Tu as envoyé une claque légère d’encouragement dans le dos d’Asher avant de t’éclipser, démarche chaloupée dans ta robe moulant chaque muscle de ton corps. Entre deux pans de murs de pierre, tu reprends tes esprits, glissant ta paume chaude de lycane contre la fraicheur de la maçonnerie. Bruissement. Les effluves du parfum du best man t’alertent de sa présence, et tu te détournes pour lui faire face. « Te voilà … », souffles-tu, glissant un regard aux alentours – relative solitude. Il doit bien y avoir un ou deux convives qui regardent dans votre direction, mais trop peu pour que tu t’empêches de glisser tes doigts sous les revers de son costume pour t’approcher de lui. Glisser tes mains entre les siennes. « Tu es beau en kilt. Vous étiez beaux, là-haut.» Ça t’a fait quelque chose, de voir l’Écossais dans sa tenue traditionnelle, lui que tu croises toujours dans ses toges de magistrat au Ministère. Lui que tu déshabilles de ses éternels trois-pièces lorsque vous vous rejoignez le soir venu, avec les doigts affamés et l’envie dans la bouche. À Londres, il te parait austère et froid, même si tu sais le feu qui gronde, au fond, la pudeur qui habille les sentiments mieux que quiconque. Entre les murs sévères de son manoir, c’est le fils aîné qui t’accueille – même lorsqu’il te sourit, Nathaniel, il y a ce poids de l’héritier sur sa nuque. Sur l’Insubmersible, l’homme se glisse, abandonne les obligations du fils, cède les prérogatives du prélat, lâche une part de retenue. Sur l’estrade des témoins accompagnant le couple quasi-impérial, tu as tout vu en lui – la fierté du frère, les obligations du fils. Dans le sourire discret qu’il t’a adressé, l’intimité de l’amant.
Tu ne sais pas comment te comporter en public ainsi, trop d’inconnus dans l’équation que tu ne maîtrises pas. L’impression de ne rien contrôler, toi qui as construit ta carrière sur le fait de connaitre les variables qui te font face. T’as envie de nicher ton nez au creux de son oreille, d’ouvrir les pans de son veston pour glisser tes bras autour de sa taille, parce que t’as confiance en lui, parce que t’as envie de lui et que tu te sens en sécurité avec le juge. Cette impression de devoir attendre pour le suivre dans sa lancée t’insupporte, habituée à donner le ton plutôt qu’à jouer aux suiveurs. Tu ne veux pas lui faire honte, ni qu’il interprète tes actes comme de la froideur que tu n’as jamais éprouvée à son égard. Alors tu demeures ainsi, un sourire sans saveur aux lèvres, les doigts liés aux siens.
(c) mars code & rosie crackship
- InvitéInvité
Re: (mariage evalice) painting greys (nathaniel v)
Lun 17 Jan 2022 - 0:01
(mood)Couvé par mes prunelles translucides, les deux fiancés avaient échangé leurs vœux, l'émotion dans la voix. Rayonnant comme seuls deux héritiers de grande famille savaient le faire. Deux âmes éclatantes, soleils chéris et farouchement protégés par leurs aînés. Une fois les images entêtantes de mon propre mariage enfin chassées, il ne me restait plus qu'à me concentrer sur le moment présent. La fierté au corps, la stature droite et immuable, je demeurais auprès de mon frère comme le pilier et le repère que j'aurais du être depuis longtemps pour lui. Rien ne semblait en mesure de m'ébranler en ce jour. Nous étions chez nous, sur nos terres, entourés de notre famille, de nos amis. Faire honneur à notre nom. Mon regard dériva momentanément sur l'assemblée, heureux de constater que tous avaient répondu à l'appel. La cérémonie prit fin, les invités venant féliciter les mariés à tour de rôle et les embarquant plus ou moins docilement vers les lieux des festivités qui suivraient. Lentement, enfin, la glace de mes prunelles rencontra l'acier des siennes. Elle était là. Magnifique dans sa robe d'apparat, élégante jusqu'au bout des talons. Je devinais sous le tissu précieux les lignes fabuleuses de ses tatouages, prenais la mesure du choix difficile de cacher une partie de sa personnalité au reste du monde. Elle l'avait fait pour moi. Résonance de nos âmes, en quelques échanges de pensées muettes, nos pas nous amenaient à nous retrouver enfin. Je la suivais rapidement, à l'abri tout relatif qu'offrait les alcôves créées par les arches du jardin familial. Un simple sourire alors que la louve s'approchait et qu'elle glissait ses mains dans les miennes, presque trop timidement. Une douce chaleur dardait dans mes prunelles de glace qui ne se lassaient plus de la regarder, encore et encore. Je n'avais d'yeux que pour elle, à ce moment précis. Avais-je réellement mérité de l'avoir à mon bras? Qui étais-je pour prétendre pouvoir apprivoiser et aimer l'indépendante et farouche diplomate? Ses mots me firent sourire, de ces sourires que je ne réservais qu'à mes plus proches. "Merci. S'il te plaît tant que cela, je suis prêt à le remettre pour le seul plaisir de tes yeux. Quant à toi, je dirai simplement que la photographie que tu m'as envoyée est bien loin de te rendre honneur." répondis-je avec une pointe d'humour toute personnelle au creux de la voix. "Tu es... splendide." ajoutais-je dans un souffle. Pourtant la diplomate ne semblait pas à son aise, créant une distance étrange entre nous. Une distance dont je n'avais plus l'habitude. Le malaise de la louve était palpable et compréhensible. Amenant l'une de ses mains à mes lèvres pour y déposer un baiser, l'autre alla se lover sur sa nuque, mon pouce caressant doucement sa joue. Une fois n'était pas coutume, je fis le premier pas, faisant fi des regards qui pourraient nous surprendre. Mes lèvres rentrèrent en collision avec les siennes, doux baiser de retrouvailles, élégante manière de la rassurer. De lui dire que j'étais là, à ses côtés. Que je l'avais choisie. Que je ne regrettais rien. Jamais. "Je suis heureux que tu aies accepté d'être là, Love. C'est important pour moi, et je me doute que cela n'a rien d'évident pour toi... Dis-moi, te sens-tu prête à affronter le monde à mes côtés?" La question avait l'aura d'une demande solennelle, presque marital. Je n'étais pas là pour la forcer à se fourvoyer, je voulais qu'elle puisse trouver sa place dans mon monde, sans pour autant renier tout ce qu'elle était. Un challenge de taille, qui ne manquerait pas d'être particulièrement intéressant et éprouvant. Des éclats de voix connues me parvinrent d'un peu plus loin, mais je n'y fis pas tellement attention, concentré sur l'instant volé avec la diplomate de mes pensées. Are you with me?
- InvitéInvité
Re: (mariage evalice) painting greys (nathaniel v)
Sam 12 Mar 2022 - 11:48
and there she goes, heart that pounds like a stereo. you take me 'round and 'round, like the merry go, but one more ride, baby, here we go. -- lubiel v.
(mood)L’acier de tes prunelles l’embrasse, la silhouette noueuse du juge vêtu de tweed et du tartan de son clan. La fierté qui lui érige une cime pour le faire paraître (presque) aussi grand que son cadet désormais marié, à la fois repère et outil du bonheur des autres – Nathaniel, t’es beau quand tu te laisses aimer. Sa place naturelle, au faîte des assises de sa famille, fils héritier en pleine campagne électorale, frère aîné rempli d’attentions discrètes envers le plus jeune des Wakefield. Les doigts lacés entre les siens, presque timidement, tu accueilles la chaleur de son regard à lui, la proximité entretenue dans le silence comme vous avez su le faire à force de confidences et de ces espaces précieux choyés depuis trois ans.
Secret, le sourire foudroyant de sincérité, celui qui se soulève comme un rideau laissant voir enfin à travers l’opacité des traits, celui qui éclaire les traits d’ordinaire si coupants, arrondit les angles et fait naître le soleil à la commissure des yeux. En privé, t’aurais envie de nicher ton nez au creux d’une de ses joues, et de sourire en secret – mais vous n’êtes pas seuls, malgré votre relative intimité entretenue par les alcôves du domaine des Wakefield. « Tu es... splendide. » Et tu le sais sincère, mais il y a quelque chose dans le ton que tu aurais voulu entendre – la reconnaissance de ton déguisement, l’acceptation de cet accoutrement qui ne te convient pas. Et autre chose, sous la surface, une voix écœurée qui se demande si c’est ce qu’on doit faire, lorsqu’un héritier a choisit de harnacher son cœur au sien – se travestir pour avoir droit à ses affections en public.
Le juge t’a sous la peau, ressent-il tes doutes en attirant tes doigts à sa bouche et t’encerclant la nuque de sa main? Surprise, tu le fixes, étonnée de cette proximité qu’il vous autorise – qu’il s’autorise, presque maître en son royaume. Accueilles le baiser avec une distance au cœur, résiste à l’envie de te presser sur lui pour mieux le reconnaître et reprendre ton souffle en le perdant de plus belle entre ses lèvres, car tu croyais lui donner de la force, ce soir, mais c’est toi qui en as besoin. Alors tu prolonges le baiser, peut-être davantage que ne l’accepterait la bienséance (mais personne ne vous regarde, n’est-ce pas?). « Je suis heureux que tu aies accepté d'être là, Love. C'est important pour moi, et je me doute que cela n'a rien d'évident pour toi... Dis-moi, te sens-tu prête à affronter le monde à mes côtés? »
Pas tout de suite, Nathaniel –
Juste – laisse-moi respirer encore.
Il va trop vite, n’est-ce pas? Ils vont tous trop vite, les sangs purs, malgré leurs tendances à s’enliser dans des fiançailles interminables. C’est dans le rituel plus que la crédence que leur foi s’incarne, comme si le geste peut incarner la signifiance, et si tu es une femme d’action, tu n’arrives pas à souffler sur tes doutes en revêtant ce costume pour faire semblant. Les réponses s’accumulent dans ta tête, en un nuancier allant de la vérité au mensonge éhonté – vous avez toujours été aussi honnêtes que vous le pouviez avec l’autre. Avant. Avant que vous ayez commencé à vous faire des promesses, et de grands discours. Ceux qui attendent ensuite paiement en obligations sociales, et refusent l’indépendance sertissant ton quotidien jusqu’à tout récemment. Quelle idée, d’aimer – quelle idée, de s’attacher le cœur à autrui pour s’en faire une jolie laisse.
C’est dans ses yeux, la foi inébranlable en toi (pauvre fou.), le sérieux de la demande comme on mettrait un genou en terre, et que lui diras-tu – que tu es avec lui, mais que tu ne mesurais pas ce que signifierait d’être avec lui, ici. « Pas vraiment, non », souffles-tu, choisissant malgré tout la vérité, avant de lui adresser un petit sourire en coin. « Je me sens comme une ombre ». Une ombre vague, une ombre fine, obligée de s’attacher aux pas d’un autre pour exister et condamnée à disparaitre sans hôte. Pour la première fois, publiquement liée ainsi – et tu ne disposes pas (encore) de l’expérience de savoir te détacher juste assez de celui qui t’accompagne pour exister en ton propre droit, trop habituée à transiger comme élément unique. Malgré tout, tu souris, avec les canines saillant sur tes lippes pleines et peintes de rouge. « Mais je suis douée pour faire semblant, et vous avez des élections à gagner, votre honneur », glisses-tu, tes doigts s’ourlant autour de son col une nouvelle fois, et tu lui jettes un regard – laisse-moi faire semblant, Nathaniel.
Secret, le sourire foudroyant de sincérité, celui qui se soulève comme un rideau laissant voir enfin à travers l’opacité des traits, celui qui éclaire les traits d’ordinaire si coupants, arrondit les angles et fait naître le soleil à la commissure des yeux. En privé, t’aurais envie de nicher ton nez au creux d’une de ses joues, et de sourire en secret – mais vous n’êtes pas seuls, malgré votre relative intimité entretenue par les alcôves du domaine des Wakefield. « Tu es... splendide. » Et tu le sais sincère, mais il y a quelque chose dans le ton que tu aurais voulu entendre – la reconnaissance de ton déguisement, l’acceptation de cet accoutrement qui ne te convient pas. Et autre chose, sous la surface, une voix écœurée qui se demande si c’est ce qu’on doit faire, lorsqu’un héritier a choisit de harnacher son cœur au sien – se travestir pour avoir droit à ses affections en public.
Le juge t’a sous la peau, ressent-il tes doutes en attirant tes doigts à sa bouche et t’encerclant la nuque de sa main? Surprise, tu le fixes, étonnée de cette proximité qu’il vous autorise – qu’il s’autorise, presque maître en son royaume. Accueilles le baiser avec une distance au cœur, résiste à l’envie de te presser sur lui pour mieux le reconnaître et reprendre ton souffle en le perdant de plus belle entre ses lèvres, car tu croyais lui donner de la force, ce soir, mais c’est toi qui en as besoin. Alors tu prolonges le baiser, peut-être davantage que ne l’accepterait la bienséance (mais personne ne vous regarde, n’est-ce pas?). « Je suis heureux que tu aies accepté d'être là, Love. C'est important pour moi, et je me doute que cela n'a rien d'évident pour toi... Dis-moi, te sens-tu prête à affronter le monde à mes côtés? »
Pas tout de suite, Nathaniel –
Juste – laisse-moi respirer encore.
Il va trop vite, n’est-ce pas? Ils vont tous trop vite, les sangs purs, malgré leurs tendances à s’enliser dans des fiançailles interminables. C’est dans le rituel plus que la crédence que leur foi s’incarne, comme si le geste peut incarner la signifiance, et si tu es une femme d’action, tu n’arrives pas à souffler sur tes doutes en revêtant ce costume pour faire semblant. Les réponses s’accumulent dans ta tête, en un nuancier allant de la vérité au mensonge éhonté – vous avez toujours été aussi honnêtes que vous le pouviez avec l’autre. Avant. Avant que vous ayez commencé à vous faire des promesses, et de grands discours. Ceux qui attendent ensuite paiement en obligations sociales, et refusent l’indépendance sertissant ton quotidien jusqu’à tout récemment. Quelle idée, d’aimer – quelle idée, de s’attacher le cœur à autrui pour s’en faire une jolie laisse.
C’est dans ses yeux, la foi inébranlable en toi (pauvre fou.), le sérieux de la demande comme on mettrait un genou en terre, et que lui diras-tu – que tu es avec lui, mais que tu ne mesurais pas ce que signifierait d’être avec lui, ici. « Pas vraiment, non », souffles-tu, choisissant malgré tout la vérité, avant de lui adresser un petit sourire en coin. « Je me sens comme une ombre ». Une ombre vague, une ombre fine, obligée de s’attacher aux pas d’un autre pour exister et condamnée à disparaitre sans hôte. Pour la première fois, publiquement liée ainsi – et tu ne disposes pas (encore) de l’expérience de savoir te détacher juste assez de celui qui t’accompagne pour exister en ton propre droit, trop habituée à transiger comme élément unique. Malgré tout, tu souris, avec les canines saillant sur tes lippes pleines et peintes de rouge. « Mais je suis douée pour faire semblant, et vous avez des élections à gagner, votre honneur », glisses-tu, tes doigts s’ourlant autour de son col une nouvelle fois, et tu lui jettes un regard – laisse-moi faire semblant, Nathaniel.
(c) mars code & rosie crackship
- InvitéInvité
Re: (mariage evalice) painting greys (nathaniel v)
Dim 22 Mai 2022 - 19:13
Petite parenthèse de douceur. Une alcôve un peu cachée aux yeux de tous les curieux présents au mariage, et nos prunelles incisives qui se croisaient à nouveau. D'instants volés et secrets, nous passions à des rencontres pratiquement médiatisées. Notre relation scrutée dès que nous apparaissions en public ensemble. Si de mon côté, la pression que cela impliquait me semblait familière et facilement gérable, il n'en était pas de même pour la diplomate, qui se retrouvait propulsée dans un monde qu'elle connaissait bien mais auquel elle n'appartenait pas, du moins pas chez les britanniques. Dans son attitude, dans ses prunelles d'acier, je les voyais: l'hésitation. Le doute. La peur. Pourtant j'avais confiance. Confiance en elle, en sa capacité à s'adapter, en moi. La peur avait disparu le jour où j'avais enfin eu le courage de m'opposer à mon Père, épaulé de mon frère. J'aurais voulu que la louve puise en moi les forces dont elle avait besoin pour affronter tout ça. J'aurais voulu qu'elle me dise qu'elle était prête, qu'elle m'annonce avec arrogance qu'elle ferait taire les plus médisants. Mais face à moi, ce n'était plus la diplomate sûre de son discours, toujours prompt à rabattre le caquet d'un juriste trop prétentieux. Non, la jeune femme ne semblait pas être là, n'était que l'ombre d'elle-même. Mon rôle serait donc de la rassurer. De quelques mots soufflés, je la laissais s'exprimer, malgré l'envie de partir à l'assaut de la foule. Prendre le temps. Ne pas la brusquer. Ses angoisses étaient légitimes. Nos deux corps se frôlaient avec tendresse, tandis que ses doigts fins s'attachaient à nouveau à mon col. "Je ne te demande pas de devenir une autre pour moi, commençais-je doucement en caressant sa joue du bout des doigts. Mais je comprends que tu aies besoin de temps apprendre à gérer ce genre de situation. Alors si cela t'aide de faire semblant, je compte sur toi pour m'offrir une de tes plus belles performances." Sourire charmeur, un brin joueur sur les lèvres. Un défi lancé pour que la belle reprenne du poil de la bête. Qu'elle oublie la pression du moment pour se concentrer sur le challenge. Je proposais alors mon bras pour que la diplomate s'y accroche, avant de l'entraîner hors de notre cachette temporaire. La tête haute, le port fier et arrogant. Figure d'autorité associée à un électron libre flamboyant. Un couple détonnant et pourtant bien assorti. Ignorant les regards curieux de certains membres de l'assemblée, mes pas me guidaient instinctivement vers une silhouette très familière. Je leur avais respectivement promis une rencontre, et je comptais bien tenir ma promesse. Mon meilleur ami conversait tranquillement avec des connaissances communes quand j'arrivais avec Lubia. J'échangeais un regard complice avec lui. Le psychomage faisait partie de mon entourage proche et il m'apparaissait essentiel qu'il s'entende avec la louve, car ils seraient amenés à se rencontrer bien plus souvent désormais. Vu leurs caractères respectifs, je ne doutais pas qu'il y aurait quelques prises de bec, mais ils étaient suffisamment attachés à moi pour comprendre qu'il faudrait faire des concessions... "Clarence, laisse-moi te présenter @Lubia Savčenko, diplomate au sein du département de mon Père." les introduis-je simplement l'un à l'autre. Clarence savait déjà ces informations, mais autant faire les choses dans les règles. Un échange de regard s'imposa entre eux, et je restais légèrement en retrait pour les laisser interagir plus librement.
@Lubia Savčenko @Clarence Hastings
|
|