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en piteux état(s) ft. Alexander
Mer 1 Juin 2022 - 9:51
Aux alentours de quatorze heures trente, un pas pressant se fit entendre dans le Myrddin Wyllt District. Aldous avait eu la mauvaise idée de se prélasser sur la cape propre et repassée de Vicky, y laissant quelques échantillons de sa longue tignasse argentée. Elle lui avait déjà défendu plusieurs fois, mais le chien âgé ne manifestait que peu d'intérêt pour les ordres. Pressée, elle avait lancé un Tergeo en priant pour que ça fasse l'affaire. Ca, pour être nettoyée, elle l'était, sa cape. Seulement, le sortilège en avait changé le noir d'origine pour un blanc immaculé. Plus le temps, plus le choix : Vicky était sortie de sa petite demeure avec l'allure d'un membre de secte, et cinq minutes de retard au compteur. A son épaule se balançait son éternelle besace sans fond, dans laquelle elle avait glissé les parchemins qui intéressaient Alexander. Elle devait rejoindre son président dans les locaux de l'AESH pour discuter de l'orientation que prendrait l'association, maintenant que le sorcier en avait pris les rênes. De toute évidence, les choses allaient bien se dérouler et l'année passerait comme une lettre à la poste. La relation entre les deux étudiants avait toujours été plus que cordiale, et du côté de la Benett, elle était même teintée d'une certaine admiration. Il faut dire que le jeune homme était un grand bosseur et qu'il semblait depuis toujours lutter contre des démons intérieurs, sans jamais se résigner ; deux qualités qui ne pouvaient que le ranger, dans l'esprit de la Lufkin, du côté des modèles de conduite.
Sur le chemin, Vicky se jouait l'ordre du jour dans sa tête. Même pour les réunions les plus informelles, elle voulait être pleinement préparée et ne laissait aucune place au hasard. Si elle convoitait le poste un jour, il fallait que les témoignages la décrivent comme une déléguée exemplaire. Elle se mit d'ailleurs à prier pour que personne ne se souvienne qu'elle s'était un jour pointée à l'université toute de blanc vêtue. Alors qu'elle grimpait les escaliers principaux, quelques visages croisés en sens inverse se faisaient interrogateurs, mais entre laisser planer le mystère et expliquer qu'elle avait raté un sort qu'on enseigne aux deuxièmes années de Poudlard, le choix fut vite fait.
Arrivée à destination, Vicky ne put que constater le vide de la pièce. Elle se dit qu'Alexander n'allait pas tarder, mais après à peine deux minutes d'attente, l'inaction commençait à tourner en angoisse. Elle les sentait venir, la douleur, les pensées tragiques. Elle planifiait des journées sans pause, pour ne pas avoir à revivre l'appel de sa mère, reçu il y a déjà deux mois, qui n'était pas loin de devenir son nouvel épouvantard. Elle mettait beaucoup d'énergie pour ne pas penser, ou plutôt, pour penser à tout le reste, pour barricader son esprit, pour que l'invasion de la maladie de son père dans sa conscience ne puisse jamais aboutir. Otage du déni, elle pensait pourtant tout maîtriser et s'agaçait du retard de son supérieur, faisait les cent pas, regardait sa montre. Elle finit par se plonger dans un vieux manuel d'astronomie qui trainait sur un pupitre. Au bout de quarante minutes, elle avait abandonné l'idée de voir le Gold passer l'embrasure, et s'était décidée à ramener le manuel trouvé à la bibliothèque. Quelle ne fut pas sa surprise quand, passant devant les rayons des sciences occultes, elle tomba sur le sorcier qu'elle avait attendu, le nez vissé sur une lecture qui semblait assez peu recommandable. A voix basse, elle prononça son nom, camouflant dans sa voix l'agacement qu'elle avait ressenti quelques minutes avant.
@Alexander Gold n'hésite pas si tu vois qqc à modifier !
Sur le chemin, Vicky se jouait l'ordre du jour dans sa tête. Même pour les réunions les plus informelles, elle voulait être pleinement préparée et ne laissait aucune place au hasard. Si elle convoitait le poste un jour, il fallait que les témoignages la décrivent comme une déléguée exemplaire. Elle se mit d'ailleurs à prier pour que personne ne se souvienne qu'elle s'était un jour pointée à l'université toute de blanc vêtue. Alors qu'elle grimpait les escaliers principaux, quelques visages croisés en sens inverse se faisaient interrogateurs, mais entre laisser planer le mystère et expliquer qu'elle avait raté un sort qu'on enseigne aux deuxièmes années de Poudlard, le choix fut vite fait.
Arrivée à destination, Vicky ne put que constater le vide de la pièce. Elle se dit qu'Alexander n'allait pas tarder, mais après à peine deux minutes d'attente, l'inaction commençait à tourner en angoisse. Elle les sentait venir, la douleur, les pensées tragiques. Elle planifiait des journées sans pause, pour ne pas avoir à revivre l'appel de sa mère, reçu il y a déjà deux mois, qui n'était pas loin de devenir son nouvel épouvantard. Elle mettait beaucoup d'énergie pour ne pas penser, ou plutôt, pour penser à tout le reste, pour barricader son esprit, pour que l'invasion de la maladie de son père dans sa conscience ne puisse jamais aboutir. Otage du déni, elle pensait pourtant tout maîtriser et s'agaçait du retard de son supérieur, faisait les cent pas, regardait sa montre. Elle finit par se plonger dans un vieux manuel d'astronomie qui trainait sur un pupitre. Au bout de quarante minutes, elle avait abandonné l'idée de voir le Gold passer l'embrasure, et s'était décidée à ramener le manuel trouvé à la bibliothèque. Quelle ne fut pas sa surprise quand, passant devant les rayons des sciences occultes, elle tomba sur le sorcier qu'elle avait attendu, le nez vissé sur une lecture qui semblait assez peu recommandable. A voix basse, elle prononça son nom, camouflant dans sa voix l'agacement qu'elle avait ressenti quelques minutes avant.
@Alexander Gold n'hésite pas si tu vois qqc à modifier !
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Re: en piteux état(s) ft. Alexander
Mer 1 Juin 2022 - 10:53
Let the darkness come..
Le regard tourné vers un livre de sciences occultes, Alexander venait de prononcer un sortilège pour pouvoir lire les caractères même sans posséder l'un des cinq sens les plus utile dans ce cas précis : la vue. Cléopatra avait libéré une rune de magie noire sur le torse du voyant, pour lui permettre de contrôler parfaitement son don de voyance, et cela avait fonctionné à merveille. Il ne portait plus de gants, et ne craignait plus d'être en contact avec qui que ce soit. Cependant, les gens les plus proches de lui auront remarqués un début de changement chez lui. Beaucoup moins naïf.. renfermé sur lui même ou encore maladroit avec les gens. Beaucoup plus froid, direct, un sourire à faire froid dans le dos et bien entendu.. la disparition totale de ses iris. Il pouvait sortir tout droit d'un film d'horreur moldu que personne ne verrait la différence.
Tenant alors le livre dans une main, la seconde passant sur les lignes en braille, inlassablement, pour chercher un moyen de récupérer la vue tout de même, parce que la rune n'était pas parfaite et que notre Ethelred voulait être à 100% de ses capacités pour le reste de sa vie, il ne bougea pas d'un cil quand il entendit son prénom être prononcé. Il savait que cela allait arriver. Il termina alors tranquillement la page de son livre occulte avant de le refermer lentement.
- Bonjour Vicky.
La perte de sa vision avait eu lieu deux jours plus tôt et peu de monde était au courant de son changement d'état. En même temps, si la Professeure Amonwë avait voulue l'arrêter avec la garde sorcière nationale, cela aurait déjà été fait. Elle devait donc chercher un moyen de l'arrêter autrement, comme elle avait tenté de le faire ce soir là, mais la vision dépeinte par le nouveau Gold l'avait suffisamment tétanisée pour qu'il puisse se permettre de partir sans encombres et disparaître pour la nuit, allant chez son petit ami, qui l'avait cuisiné, mais Alexander ayant omis certains détails, il s'était juste fait incendier d'inconscient et d'imbécile pour avoir perdu la vue. Rien de vraiment grave. Le Président de l'AESH venait donc de se tourner lentement vers la jeune femme, prenant sa canne d'aveugle d'une main, la posant devant lui, à la verticale, alors que ses yeux d'un blanc net, sans la présence d'iris venaient se planter en direction de la Lufkin.
- Je vais bien. commença-t-il alors au moment où elle s'apprêtait à ouvrir la bouche, avant d'attendre quelques instants et quand elle voulut parler à nouveau, il la prit de vitesse une fois de plus. Non je ne vois plus rien. A croire qu'il savait exactement ce qu'elle allait lui dire avant même qu'elle ne le dise. Notre rendez vous était aujourd'hui ? Tu m'en vois navré, j'étais occupé à des problèmes autres. Je ne t'ai pas fait patienter trop longtemps j'espère ?
Un sourire le défigura alors, mais si la plupart du temps il était bienveillant de la part du voyant, cette fois ci, il pouvait créer un frisson, voir même une certaine angoisse, ne donnant pas envie de continuer la discussion. Mais il n'y avait pas de raison, n'est ce pas ? C'était toujours le gentil Alexander Gold que vous aviez face à vous.
Codage par Libella sur Graphiorum
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Re: en piteux état(s) ft. Alexander
Lun 6 Juin 2022 - 22:21
En murmurant son prénom, alors qu'il semblait si plongé dans sa lecture, Vicky avait craint de faire peur au nouveau président. Non seulement il ne sursauta pas, mais il lui rendit son bonjour sans même la regarder. Décidément, son comportement étonnait. Habituellement si respectueux, la Lufkin ne lui avait jamais connu de soucis de ponctualité, et elle avait imaginé que s'il manquait un jour à une obligation, il serait le type de personne à se confondre en excuses. Pourtant, devant elle, Alexander ne lui accordait même pas un regard. Était-ce elle qui avait, sans le remarquer, commis une impolitesse ? S'était-elle trompée sur l'heure du rendez-vous ? Vicky commençait à se remettre en question lorsqu'elle vit le Ethelred se tourner lentement vers elle. Alors, elle ne put retenir un mouvement de recul.
Les yeux de son interlocuteur étaient blancs. Comme si les globes avaient roulé, envoyant leurs iris ailleurs, à l'intérieur du crâne. La vision lui glaça le sang un instant, mais elle réprima bien assez vite la stupeur : elle saurait soutenir ce regard, ou plutôt cette absence de regard. En revanche, elle ne fut pas assez rapide pour contenir ses interrogations, quand bien même elle savait qu'il valait mieux, parfois, les taire. Elle allait donc machinalement lui demander si tout allait bien lorsqu'il prit les devants et lui assura que oui. Vicky pris le temps de digérer. Était-il devenu aveugle ? « Non, je ne vois plus rien ». La voix d'Alexander la prit encore une fois par surprise. Aussi étrange que cela pouvait paraître, il semblait anticiper ses questions.
Un petit instant, la sorcière préféra garder le silence. La situation était trop différente de celle à laquelle elle s'était préparée. Une simple réunion de cadrage, avec un sorcier qu'elle estimait beaucoup. Là, elle lui faisait face, avec ses grands yeux blancs, elle qui portait cette grande cape blanche. Trop de blanc. Que se passait-il aujourd'hui ? Les yeux de Vicky se portèrent sur les mains d'Alexander, et alors seulement la sorcière remarqua qu'elles étaient nues : les gants avaient disparu. Plus besoin ? Y avait-il un lien avec cette mystérieuse perte de la vue ? Les questions fusaient toujours, mais cette fois, elle su se taire.
« Oui, c'était aujourd'hui. Ca n'a pas d'importance.» Vicky avait oublié l'agacement qu'elle avait ressenti en l'attendant. C'était devenu anecdotique. Les yeux vides, les gants manquants, l'étourderie du Gold sur l'horaire de leur réunion, lui même qui prenait habituellement les études et tout ce qui s'y rapportait avec un sérieux exemplaire, tous ces éléments s'imbriquaient et se déliaient dans sa tête, elle qui essayait déjà de tirer une solution, une explication. Elle s'approcha doucement d'Alexander, essayant de paraître amicale, ou du moins de faire transparaitre cette intention dans sa démarche, puisqu'il n'était plus capable de lire son visage. Vu le sourire gêné qui s'y figeait, c'était peut-être mieux comme ça. Il ne percevait sûrement que les craquements du parquet sous ses pas. Ah, un livre en braille... Ceci expliquait cela. « Alexander, tu es sûr que ça va ? ». Doucement, pour ne pas le brusquer, elle posa sa main sur l'épaule de l'étudiant. « On s'en fiche de la réunion. Je veux dire, il y a manifestement plus important. Si tu as besoin de quelque chose, que je t'emmène à l'infirmerie... ». Elle se posait mille questions et il ne semblait vraiment pas saisir l'inquiétude qu'il pouvait faire naître, aveugle, changé, et en même temps si paisible, si anormalement paisible... Alors elle avait choisi d'insister. Tant pis si elle l'agaçait : s'il allait mal, elle l'aiderait. Si, au contraire, il se sentait vraiment aussi bien qu'il le prétendait, il devrait après tout comprendre qu'un changement aussi radical méritait au moins des explications.
Les yeux de son interlocuteur étaient blancs. Comme si les globes avaient roulé, envoyant leurs iris ailleurs, à l'intérieur du crâne. La vision lui glaça le sang un instant, mais elle réprima bien assez vite la stupeur : elle saurait soutenir ce regard, ou plutôt cette absence de regard. En revanche, elle ne fut pas assez rapide pour contenir ses interrogations, quand bien même elle savait qu'il valait mieux, parfois, les taire. Elle allait donc machinalement lui demander si tout allait bien lorsqu'il prit les devants et lui assura que oui. Vicky pris le temps de digérer. Était-il devenu aveugle ? « Non, je ne vois plus rien ». La voix d'Alexander la prit encore une fois par surprise. Aussi étrange que cela pouvait paraître, il semblait anticiper ses questions.
Un petit instant, la sorcière préféra garder le silence. La situation était trop différente de celle à laquelle elle s'était préparée. Une simple réunion de cadrage, avec un sorcier qu'elle estimait beaucoup. Là, elle lui faisait face, avec ses grands yeux blancs, elle qui portait cette grande cape blanche. Trop de blanc. Que se passait-il aujourd'hui ? Les yeux de Vicky se portèrent sur les mains d'Alexander, et alors seulement la sorcière remarqua qu'elles étaient nues : les gants avaient disparu. Plus besoin ? Y avait-il un lien avec cette mystérieuse perte de la vue ? Les questions fusaient toujours, mais cette fois, elle su se taire.
« Oui, c'était aujourd'hui. Ca n'a pas d'importance.» Vicky avait oublié l'agacement qu'elle avait ressenti en l'attendant. C'était devenu anecdotique. Les yeux vides, les gants manquants, l'étourderie du Gold sur l'horaire de leur réunion, lui même qui prenait habituellement les études et tout ce qui s'y rapportait avec un sérieux exemplaire, tous ces éléments s'imbriquaient et se déliaient dans sa tête, elle qui essayait déjà de tirer une solution, une explication. Elle s'approcha doucement d'Alexander, essayant de paraître amicale, ou du moins de faire transparaitre cette intention dans sa démarche, puisqu'il n'était plus capable de lire son visage. Vu le sourire gêné qui s'y figeait, c'était peut-être mieux comme ça. Il ne percevait sûrement que les craquements du parquet sous ses pas. Ah, un livre en braille... Ceci expliquait cela. « Alexander, tu es sûr que ça va ? ». Doucement, pour ne pas le brusquer, elle posa sa main sur l'épaule de l'étudiant. « On s'en fiche de la réunion. Je veux dire, il y a manifestement plus important. Si tu as besoin de quelque chose, que je t'emmène à l'infirmerie... ». Elle se posait mille questions et il ne semblait vraiment pas saisir l'inquiétude qu'il pouvait faire naître, aveugle, changé, et en même temps si paisible, si anormalement paisible... Alors elle avait choisi d'insister. Tant pis si elle l'agaçait : s'il allait mal, elle l'aiderait. Si, au contraire, il se sentait vraiment aussi bien qu'il le prétendait, il devrait après tout comprendre qu'un changement aussi radical méritait au moins des explications.
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Re: en piteux état(s) ft. Alexander
Dim 12 Juin 2022 - 13:05
Let the darkness come..
Les globes oculaires du voyant pouvaient porter à confusion, effrayer dans la plupart des cas, et il ressentit sans soucis le mouvement de recul de la Lufkin. Le Gold de son côté ne bougea pas d'un pouce, se contentant de tenir le livre toujours ouvert dans ses mains. On pouvait remarquer que sa main continuait à bouger sur les lignes en braille, tout en étant tourné vers la Benett.
- Mais si, l'AESH reste importante, notamment pour des étudiants comme nous, qui avons tous des buts à atteindre. Personne n'agit par pur altruisme, nous sommes tous ici pour "aider" les autres, mais nous y avons un intérêt, il est simplement sur le long terme.
Fit il alors à sa première remarque. c'était un discours qu'Alexander n'avait jamais tenu et ne tiendrais jamais de son état naturel. Il faut dire que le rune qu'il s'était fait graver sur le corps était plus puissante et malfaisante qu'il ne l'avait imaginé au premier abord. Il était donc pris au piège dans son propre corps, et il ne le contrôlait plus, Alexander était un simple spectateur dans son propre corps, et s'il avait tenté de lutter au départ, il s'était vite rendu compte qu'il n'était pas assez puissant pour contrer cette magie. Il s'était fourvoyé une fois de plus, mais il était trop tard pour avoir des remords, ce qui était fait était fait.
Quand Vicky enchaîna pour lui demander comment il allait une fois de plus, avant de proposer de l'emmener à l'infirmerie, il referma le livre d'une main, dans un bruit sec, alors que son visage se tourna automatiquement vers la voix qu'il avait entendu. Sa seconde main vint alors se poser sur celle de la jeune femme qui était sur son épaule. Le Gold prit une inspiration avant de sourire doucement. Il la tenait.
- Je vais très bien Vicky, je n'ai pas besoin d'aller où que ce soit. Mais si tu veux nous pouvons discuter un peu. Comment va ton père.. Rakesh, c'est ça ?
Un instant de silence, avant qu'Alexander ne se mette à sourire de nouveau en direction de la Lufkin et dans un geste délicat, mais sec, il retire sa main de son épaule avant de lui faire dos pour aller ranger le livre exactement à l'endroit où il était censé se trouver. bien qu'ayant perdu la vue, le Gold ne se sentait absolument pas diminué, au contraire.
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Re: en piteux état(s) ft. Alexander
Dim 19 Juin 2022 - 18:26
Vicky cligna plusieurs fois des yeux, décontenancée. Elle avait l’impression d’être dans un drôle de rêve, duquel elle cherchait à sortir. Alexander venait de lui tenir un discours froid et élitiste, un discours qui ne l’aurait pas fait ciller une seule seconde s’il était sorti de la bouche d’un Octave Muller, par exemple, mais qu’elle trouvait très surprenant dans celle du Ethelred. Et puis, ce ton… Même sa voix semblait différente, plus grave, sans que Vicky ne sache vraiment dire s’il était plutôt question d’un changement de fréquence ou d’intention. Elle sentait seulement que celui qu’elle avait pris pour blessé semblait parfaitement en forme, voire trop en forme pour que cela n’éveille pas chez elle une forme d’inquiétude.
La sorcière choisit de ne pas faire de commentaire sur cette histoire d’intérêt à aider et s’apprêtait à reculer, mais un bruit sec la fit sursauter. Alexander venait de refermer son livre, dont elle réussit à entrevoir la couverture. Un bouquin de magie noire, à tous les coups : elle n’en avait pas lu le titre, mais avait suffisamment parcouru les rayons de la bibliothèque pour prédire le contenu de certains ouvrages sans les ouvrir.
De plus en plus méfiante, Vicky sentit la main d’Alexander se poser sur la sienne. Voilà qu’il pensait qu’elle avait besoin de réconfort, lui qui venait poliment de décliner le même type d’attention. Cette fois, pas question de sursauter. Mal à l’aise, Vicky rendit toutefois son sourire au jeune homme, faisant démonstration du jeu d’acteur qu’on lui connaissait. Le geste en apparence attentionné, voire affectueux d’Alexander avait quelque chose d’erroné qui encourageait Vicky à changer d’approche. Elle n’avait pas l’habitude d’user d’hypocrisie avec des gens de confiance, mais force était de constater que l’interaction n’était pas habituelle et appelait des mesures exceptionnelles.
« Je vais très bien Vicky, je n'ai pas besoin d'aller où que ce soit. Mais si tu veux nous pouvons discuter un peu. Comment va ton père.. Rakesh, c'est ça ? » La Lufkin eu du mal à ne pas déglutir. Elle venait à peine d’enfiler sa carapace qu’il attaquait sur le pire sujet possible. Alexander, poli et attentionné, n’aurait jamais osé amener le sujet sur la table de la sorte. Plus de doute, quelque chose clochait, et clochait sévère. La Lufkin voulait comprendre, et cela viendrait, elle en était persuadée. Mais pour le moment, il lui fallait rester stratège et faire comme si de rien n’était, en somme, faire comme lui. Elle le vit replacer l’ouvrage à la bonne place, malgré la cécité, mais décida de passer outre.
« C’est ça, fit-elle en reprenant ses propres paroles. Je suis touchée que tu te souviennes de son prénom.
Elle continuait à sourire, imperturbable, du moins en apparence. Son sourire se dissipa cependant naturellement lorsqu’elle continua :
Malheureusement, c’est un peu compliqué en ce moment. Je t’épargne les détails, ce n’est pas très joyeux.
Elle avait décidé de rester vague. Alexander avait des visions et elle le savait, inutile donc de lui cacher l’état de santé de son père. Pour autant, elle ne savait pas à quel niveau d’information son interlocuteur se trouvait, et se gardait bien de lui fournir davantage qu’il n’avait déjà.
Tu sais, je n’ai pas besoin d’en parler. Je préfère qu’on entre dans le vif du sujet, si ça te va. »
Sans solliciter son accord, elle se mit à marcher en direction du local. Elle se demandait s’il allait la suivre, elle voulait le tester. Elle ne dégainait pas sa baguette. Pour le moment, elle étudiait son sujet.
La sorcière choisit de ne pas faire de commentaire sur cette histoire d’intérêt à aider et s’apprêtait à reculer, mais un bruit sec la fit sursauter. Alexander venait de refermer son livre, dont elle réussit à entrevoir la couverture. Un bouquin de magie noire, à tous les coups : elle n’en avait pas lu le titre, mais avait suffisamment parcouru les rayons de la bibliothèque pour prédire le contenu de certains ouvrages sans les ouvrir.
De plus en plus méfiante, Vicky sentit la main d’Alexander se poser sur la sienne. Voilà qu’il pensait qu’elle avait besoin de réconfort, lui qui venait poliment de décliner le même type d’attention. Cette fois, pas question de sursauter. Mal à l’aise, Vicky rendit toutefois son sourire au jeune homme, faisant démonstration du jeu d’acteur qu’on lui connaissait. Le geste en apparence attentionné, voire affectueux d’Alexander avait quelque chose d’erroné qui encourageait Vicky à changer d’approche. Elle n’avait pas l’habitude d’user d’hypocrisie avec des gens de confiance, mais force était de constater que l’interaction n’était pas habituelle et appelait des mesures exceptionnelles.
« Je vais très bien Vicky, je n'ai pas besoin d'aller où que ce soit. Mais si tu veux nous pouvons discuter un peu. Comment va ton père.. Rakesh, c'est ça ? » La Lufkin eu du mal à ne pas déglutir. Elle venait à peine d’enfiler sa carapace qu’il attaquait sur le pire sujet possible. Alexander, poli et attentionné, n’aurait jamais osé amener le sujet sur la table de la sorte. Plus de doute, quelque chose clochait, et clochait sévère. La Lufkin voulait comprendre, et cela viendrait, elle en était persuadée. Mais pour le moment, il lui fallait rester stratège et faire comme si de rien n’était, en somme, faire comme lui. Elle le vit replacer l’ouvrage à la bonne place, malgré la cécité, mais décida de passer outre.
« C’est ça, fit-elle en reprenant ses propres paroles. Je suis touchée que tu te souviennes de son prénom.
Elle continuait à sourire, imperturbable, du moins en apparence. Son sourire se dissipa cependant naturellement lorsqu’elle continua :
Malheureusement, c’est un peu compliqué en ce moment. Je t’épargne les détails, ce n’est pas très joyeux.
Elle avait décidé de rester vague. Alexander avait des visions et elle le savait, inutile donc de lui cacher l’état de santé de son père. Pour autant, elle ne savait pas à quel niveau d’information son interlocuteur se trouvait, et se gardait bien de lui fournir davantage qu’il n’avait déjà.
Tu sais, je n’ai pas besoin d’en parler. Je préfère qu’on entre dans le vif du sujet, si ça te va. »
Sans solliciter son accord, elle se mit à marcher en direction du local. Elle se demandait s’il allait la suivre, elle voulait le tester. Elle ne dégainait pas sa baguette. Pour le moment, elle étudiait son sujet.