- InvitéInvité
lone survivor (cataleya i)
Mer 12 Avr 2023 - 21:30
lone survivor. | target on my back, lone survivor lasts, they got me in their sights. |
(mood) La sorcière avait exécuté des filatures un nombre incalculable de fois. À raison d’environ 3 par semaine, pour un total de 4 ans de loyaux services et des poussières, c’est relativement calculable, lui aurait fait remarquer Stefan, avec au fond du regard l’étincelle portée vers le plaisir qui avait caractérisé son partenaire. Ex. Le chasseur la hantait comme une promesse qu’on n’aurait pas tenue, comme un poème destiné à une autre. Habitait ses nuits, comme tous les autres, se taillant la place d’honneur des cauchemars qui faisaient voir double à Bree lorsqu’elle s’éveillait dans sa chambre en hurlant, rampant à quatre pattes pour être malade – comme si son corps s’évertuait à la punir, encore, de ne plus savoir ce qui était le dehors et le dedans, et de se demander si elle était de retour dans la grotte qui aurait dû être une base d’opérations sécuritaire. Your tomb, Stefan. Passée si près d’une mort presque certaine, avec pour seul filon ayant échappé aux Moires sa place au sein de la caverne. It could have been me, and you’d be with your children. Il en avait eu trois, des gamins aux joues fabuleuses et aux sourires à moitié édentés des dents de lait semées sous l’oreiller. Forgive me Stefan. I had a child too. Pris au piège par les loups qui les avaient cernés. Herding us like we were the bloody prey.
Bree savait ce que ça faisait – l’effet d’un sixième sens qui se hérissait lorsque la filature était maladroite, ou qu’au contraire un prédateur confiant cherchait à goûter la panique sur la peau de sa proie. En avait fait l’expérience plus d’une fois, en chasse des créatures lunaires ou de sorciers tout aussi monstrueux mais bien humains, lorsque les effectifs des aurors roumains nécessitaient l’appui de muscles supplémentaires le reste du mois. Et musclés, les membres de l’unité de capture des loups-garous l’étaient : rutilants, durs et habitués à devoir interagir avec des proies d’une sauvagerie d’où avait disparu toute humanité. Savait ce que ça faisait, que de vouloir se retourner car on sentait que quelque chose clochait, que tout n’était pas juste, que l’on venait d’être cueilli pour être rétrogradé dans la chaîne alimentaire. Fucking hell. Une ombre la suivait, derrière, la juriste en était certaine. Avait ralenti le pas et poursuivi sa besogne, une main étroitement placée dans sa besace en prenant garde à ne pas changer ses expirations. They’ll smell the fear on you, and you’ll see it reflected right back in their eyes as they bite you, halfwit.
Tout ça pour une ridicule histoire de pierres de lune.
I’ve left them over in the forest, deep where the old brook meets with the moon, lui avait dit Phillip. Tout près du champ de blettes sauvages qu’on estimait plantées là jadis par un centaure qui avait fait la joie des mixologues sorciers en entretenant un talus de menthe sauvage parfaitement pimentée. Bree avait décoché un regard agacé à son frère, de ceux qui hurlaient couldn’t you just hand them over you little –, mais elle cherchait à quoi réfléchir depuis son entrée chez les Capes noires. Ils avaient dû se tromper, certainement – auraient dû recruter les jumeaux plutôt qu’elle. C’étaient eux, les arcanistes, les véritables créateurs de magie, les innovateurs, les génies. Bree était au mieux volontaire, mais jamais de la même trempe magique que sa fratrie. Plus douée que la moyenne lorsqu’il s’agissait d’argumenter comme une teigne, et d’un certain esprit fédérateur pour rassembler autour d’elle les moyens de parvenir à ses fins, certes, mais – ils avaient dû se tromper.
You’re damaged goods now, love.
Un projet. Il lui fallait un projet à présenter, un sujet duquel débattre, et la brune s’était enfoncée dans la forêt en pleine nuit dans l’espoir de recueillir les précieuses pierres dont son frère lui avait parlé. Sur un malentendu, peut-être trouverait-elle l’inspiration : elle avait cru comprendre que la cohorte précédant la sienne était motivée par une pratique intensive et lancinante de certains arcanes, et sa cuvée ne serait pas en reste. Ça lui ressemblait bien, de remettre en question sa valeur et de tout de même décider qu’elle performerait malgré tout. En pleine nuit, seule sous le regard d’une lune projetant son effervescence irisée sur sa chevelure sombre. Seule, avec à la taille une besace enchantée d’un sortilège repliant l’espace sur lui-même. Seule, disposant de l’arsenal dont son esprit paranoïaque ne la laissait plus se départir – @Arthur Batthyány en aurait été plus que fier.
On la traquait, elle en était désormais convaincue. La sorcière glissa précautionneusement la dernière pierre cueillie dans la pochette réservée avant de jeter un regard à sa montre. Se redressant, elle fit mine de regarder autour d’elle comme n’importe quel cueilleur aurait été en droit de le faire sans paraître curieux. Morgana help me. La silhouette qu’elle n’aperçut qu’une fraction de secondes avait déjà disparu lorsqu’elle obligea son regard à continuer de balayer les environs comme si elle n’avait rien vu. Elle ne songea pas à l’impossible – si un lycan avait été ici, elle n’en aurait pas été consciente, elle-même enfermée et droguée à la potion tue-loup. Son cœur s’était pétrifié dans sa poitrine, elle était incapable de bouger, elle allait crever, se rouler en boule, se laisser abattre par le sort, que faire de ses jambes qui se déroberaient sous elle si elle faisait le moindre geste, comment faire, comment hurler à l’aide alors que sa voix semblait captive de sa trachée inerte?
You’ve got a son, Bree. You can’t freeze. Darling, move thyself. Et, dans un effort surhumain, dissimula ses mains tremblantes dans une posture acceptable de nonchalance, fit comme si elle réfléchissait à sa prochaine cueillette. Breathe, Bree. Fit un pas. Un seul, dans lequel toute sa volonté se concentra – ne pas tomber, ne pas laisser ses jambes cruelles se dérober sous elle, ne pas s’autoriser le luxe d’une panique. Move, darling. Dissimulée des regards, la sorcière tendit les bras pour atteindre du bout des doigts les branches les plus basses du chêne centenaire qui avoisinait le terreau des pierres collectées. Ses muscles puissants de louve la hissèrent avec aisance contre les vertèbres du végétal. Callée contre l’écorce, elle colla la joue sur la surface rugueuse, tenta de s’ancrer dans les sensations que lui apportait son corps. Wolves don’t climb up trees, darling, you’re alright. Ne songea pas même à la tristesse de se terrer ainsi, terrorisée, la poitrine comprimée d’inspirations qui ne l’aidaient en rien à se calmer. Escalada un étage feuillu supplémentaire pour s’assurer de la distance. Une éternité passa, semblait-il, alors qu’elle tentait de contrôler sa respiration. Breathe, Bree.
Elle attendrait. Elle passerait la nuit, elle se tapirait dans l’arbre, affronterait les autres monstres s’il le fallait, mais celui-là, elle ne lui ferait pas face, elle resterait ici, elle se tapirait, elle ne dirait pas un mot, pitié, que le soleil se lève, pitié, que les nuages cessent de voiler la lune, pitié, pitié, pitié – it’s a dog, darling. La silhouette se fondait presque parfaitement dans l’obscurité. Presque. Une forme quasi-lupine, canidé puissant trop immobile pour ne pas tapir une conscience humaine. Un sorcier, qui avait choisi de se terrer dans l’ombre pour la suivre – pour l’effrayer. La conscience des motifs imprimés à la psyché d’en face firent monter de lourdes effluves de colère en elle. You’re not a prey, Bree. La sorcière à la magie chaotique n’osa pas tenter un enchantement, mais elle avait dans son sac quelques objets qui compensaient les caprices de ses sortilèges et de sa baguette, désormais inutilisée. Tira un outil à la bouche oblongue, et visa, le claquement distinct d’une arme à feu se faisant entendre en l’air.
Elle n’avait pas eu besoin de viser tout à fait juste – le canon avait lâché une série de pétards qui explosèrent à quelques fractions de secondes d’écart chacun, aveuglant et assourdissant au passage ce qui s’était tapi dans l’obscurité. Bree aurait dû filer, profiter de la distraction, songer d’abord à sa sécurité – mais une colère froide l’habitait, désormais. Elle voulait plonger dans les yeux de celui qui l’avait suivie avant de lui décrocher la mâchoire d’un coup bien senti. Sauta avec souplesse de son perchoir pour rejoindre à toute vitesse l’espace général qu’occupait sa cible, et attendit que la fumée produite par les puissants pétards se dissipe. Une main dégainant sa baguette (un bluff, qu’elle n’oserait – probablement – pas), et l’autre, serrant entre ses doigts une deuxième arme dissimulée au creux de sa paume. « Creeping up on lonely girls at night. Looks like someone can’t get a date », ironisa-t-elle, la poitrine comprimée d’adrénaline. Let’s not get cocky now, darling.
Bree savait ce que ça faisait – l’effet d’un sixième sens qui se hérissait lorsque la filature était maladroite, ou qu’au contraire un prédateur confiant cherchait à goûter la panique sur la peau de sa proie. En avait fait l’expérience plus d’une fois, en chasse des créatures lunaires ou de sorciers tout aussi monstrueux mais bien humains, lorsque les effectifs des aurors roumains nécessitaient l’appui de muscles supplémentaires le reste du mois. Et musclés, les membres de l’unité de capture des loups-garous l’étaient : rutilants, durs et habitués à devoir interagir avec des proies d’une sauvagerie d’où avait disparu toute humanité. Savait ce que ça faisait, que de vouloir se retourner car on sentait que quelque chose clochait, que tout n’était pas juste, que l’on venait d’être cueilli pour être rétrogradé dans la chaîne alimentaire. Fucking hell. Une ombre la suivait, derrière, la juriste en était certaine. Avait ralenti le pas et poursuivi sa besogne, une main étroitement placée dans sa besace en prenant garde à ne pas changer ses expirations. They’ll smell the fear on you, and you’ll see it reflected right back in their eyes as they bite you, halfwit.
Tout ça pour une ridicule histoire de pierres de lune.
I’ve left them over in the forest, deep where the old brook meets with the moon, lui avait dit Phillip. Tout près du champ de blettes sauvages qu’on estimait plantées là jadis par un centaure qui avait fait la joie des mixologues sorciers en entretenant un talus de menthe sauvage parfaitement pimentée. Bree avait décoché un regard agacé à son frère, de ceux qui hurlaient couldn’t you just hand them over you little –, mais elle cherchait à quoi réfléchir depuis son entrée chez les Capes noires. Ils avaient dû se tromper, certainement – auraient dû recruter les jumeaux plutôt qu’elle. C’étaient eux, les arcanistes, les véritables créateurs de magie, les innovateurs, les génies. Bree était au mieux volontaire, mais jamais de la même trempe magique que sa fratrie. Plus douée que la moyenne lorsqu’il s’agissait d’argumenter comme une teigne, et d’un certain esprit fédérateur pour rassembler autour d’elle les moyens de parvenir à ses fins, certes, mais – ils avaient dû se tromper.
You’re damaged goods now, love.
Un projet. Il lui fallait un projet à présenter, un sujet duquel débattre, et la brune s’était enfoncée dans la forêt en pleine nuit dans l’espoir de recueillir les précieuses pierres dont son frère lui avait parlé. Sur un malentendu, peut-être trouverait-elle l’inspiration : elle avait cru comprendre que la cohorte précédant la sienne était motivée par une pratique intensive et lancinante de certains arcanes, et sa cuvée ne serait pas en reste. Ça lui ressemblait bien, de remettre en question sa valeur et de tout de même décider qu’elle performerait malgré tout. En pleine nuit, seule sous le regard d’une lune projetant son effervescence irisée sur sa chevelure sombre. Seule, avec à la taille une besace enchantée d’un sortilège repliant l’espace sur lui-même. Seule, disposant de l’arsenal dont son esprit paranoïaque ne la laissait plus se départir – @Arthur Batthyány en aurait été plus que fier.
On la traquait, elle en était désormais convaincue. La sorcière glissa précautionneusement la dernière pierre cueillie dans la pochette réservée avant de jeter un regard à sa montre. Se redressant, elle fit mine de regarder autour d’elle comme n’importe quel cueilleur aurait été en droit de le faire sans paraître curieux. Morgana help me. La silhouette qu’elle n’aperçut qu’une fraction de secondes avait déjà disparu lorsqu’elle obligea son regard à continuer de balayer les environs comme si elle n’avait rien vu. Elle ne songea pas à l’impossible – si un lycan avait été ici, elle n’en aurait pas été consciente, elle-même enfermée et droguée à la potion tue-loup. Son cœur s’était pétrifié dans sa poitrine, elle était incapable de bouger, elle allait crever, se rouler en boule, se laisser abattre par le sort, que faire de ses jambes qui se déroberaient sous elle si elle faisait le moindre geste, comment faire, comment hurler à l’aide alors que sa voix semblait captive de sa trachée inerte?
You’ve got a son, Bree. You can’t freeze. Darling, move thyself. Et, dans un effort surhumain, dissimula ses mains tremblantes dans une posture acceptable de nonchalance, fit comme si elle réfléchissait à sa prochaine cueillette. Breathe, Bree. Fit un pas. Un seul, dans lequel toute sa volonté se concentra – ne pas tomber, ne pas laisser ses jambes cruelles se dérober sous elle, ne pas s’autoriser le luxe d’une panique. Move, darling. Dissimulée des regards, la sorcière tendit les bras pour atteindre du bout des doigts les branches les plus basses du chêne centenaire qui avoisinait le terreau des pierres collectées. Ses muscles puissants de louve la hissèrent avec aisance contre les vertèbres du végétal. Callée contre l’écorce, elle colla la joue sur la surface rugueuse, tenta de s’ancrer dans les sensations que lui apportait son corps. Wolves don’t climb up trees, darling, you’re alright. Ne songea pas même à la tristesse de se terrer ainsi, terrorisée, la poitrine comprimée d’inspirations qui ne l’aidaient en rien à se calmer. Escalada un étage feuillu supplémentaire pour s’assurer de la distance. Une éternité passa, semblait-il, alors qu’elle tentait de contrôler sa respiration. Breathe, Bree.
Elle attendrait. Elle passerait la nuit, elle se tapirait dans l’arbre, affronterait les autres monstres s’il le fallait, mais celui-là, elle ne lui ferait pas face, elle resterait ici, elle se tapirait, elle ne dirait pas un mot, pitié, que le soleil se lève, pitié, que les nuages cessent de voiler la lune, pitié, pitié, pitié – it’s a dog, darling. La silhouette se fondait presque parfaitement dans l’obscurité. Presque. Une forme quasi-lupine, canidé puissant trop immobile pour ne pas tapir une conscience humaine. Un sorcier, qui avait choisi de se terrer dans l’ombre pour la suivre – pour l’effrayer. La conscience des motifs imprimés à la psyché d’en face firent monter de lourdes effluves de colère en elle. You’re not a prey, Bree. La sorcière à la magie chaotique n’osa pas tenter un enchantement, mais elle avait dans son sac quelques objets qui compensaient les caprices de ses sortilèges et de sa baguette, désormais inutilisée. Tira un outil à la bouche oblongue, et visa, le claquement distinct d’une arme à feu se faisant entendre en l’air.
Elle n’avait pas eu besoin de viser tout à fait juste – le canon avait lâché une série de pétards qui explosèrent à quelques fractions de secondes d’écart chacun, aveuglant et assourdissant au passage ce qui s’était tapi dans l’obscurité. Bree aurait dû filer, profiter de la distraction, songer d’abord à sa sécurité – mais une colère froide l’habitait, désormais. Elle voulait plonger dans les yeux de celui qui l’avait suivie avant de lui décrocher la mâchoire d’un coup bien senti. Sauta avec souplesse de son perchoir pour rejoindre à toute vitesse l’espace général qu’occupait sa cible, et attendit que la fumée produite par les puissants pétards se dissipe. Une main dégainant sa baguette (un bluff, qu’elle n’oserait – probablement – pas), et l’autre, serrant entre ses doigts une deuxième arme dissimulée au creux de sa paume. « Creeping up on lonely girls at night. Looks like someone can’t get a date », ironisa-t-elle, la poitrine comprimée d’adrénaline. Let’s not get cocky now, darling.
BY CΔLΙGULΔ ☾
- Cataleya BlackthornFirefly ✩ My wings eclipse the sun
- » parchemins postés : 1280
» miroir du riséd : Abigail Cowen
» crédits : @Meloria
» multinick : Vasile Velkan
» âge : 25 ans (15 février)
» situation : Dévastée.
» nature du sang : Pur
» particularité : Animagus chien (Malinois)
» année d'études : 10ième
» options obligatoires & facultatives : ㅡ options obligatoires :▣ Médicomagie Appliquée ; Potion; Sortilèges.ㅡ options facultatives :▣ DCFM, Étude des Runes.
» profession : Résidente à sainte Mangouste, service pathologie des sortilèges
» gallions sous la cape : 4278
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: lone survivor (cataleya i)
Jeu 25 Mai 2023 - 23:17
★ ★ ★ ❞
@Briseis Jenkins
Alors nimbée du voile nocturne, couronnée par les étoiles, Cataleya avait fini par se stopper aux portes du cimetière. Le visage penché en arrière, presque tordu, pour mieux épouser les murmures faibles mais intarissables que lui soufflaient les spectres ainsi agglutinés à ses pieds. La scène est étrange, le message sibyllin, informe tant les voix viennent se superposer les unes sur les autres, mais c'est le regard vide et les doigts venu tresser quelques une de ses mèches que Cataleya semble enfin en saisir le sens ; La forêt l'apaise toujours, elle, mais aussi la Bête qui gratte maladivement sous sa peau. Celle qui se contorsionne avec tant d’aisance sous ses muscles malmenés, à l’affut du moindre signe de faiblesse pour s’en libérer.
A dire vrai, c'est sa magie toute entière qui s'est mise à dérailler depuis qu'elle a apprise que @James Blackthornavait été pris aux côtés de visage connu. Depuis qu'elle a redécouvert un cercle parfaitement formé, bien loin des quatre reliquats qui composait le siens. Ils avaient subits tant de perte, elle avait du oublietter tant d'ami que cette étrange unité l'avait rendue effroyablement amère. Anxieuse, le menton savamment posé sur l'épaule d'Alexander, Cataleya avait donc longuement cherché le regard de @Andrew Hill sans véritablement comprendre pourquoi. De toute manière, il avait été tant imperméable à ses appels à l'aide qu'elle avait rapidement lâché l'affaire, feignant l'assurance lorsque Grymm s'était enquit de son moral en claquant une pluie de baisé sur la tempe de @Charlie Keir. Tout irait pour le mieux. Il n'y avait pas de place pour la compétition au sein des capes noires car tout profil choisit était méritant. Même elle.
Délaissant le cimetière au profit de la forêt, le pas de la rousse se délie, gagne en une étonnante souplesse. En équilibre au dessus de ses peurs, elle glisse comme dans un mauvais rêve, change de peau sans même s’en rendre compte tant l’esprit mener un chemin en parallèle de l'Instant présent. En pilotage automatique, le parfum de la mousse peine à la ramener car, déjà, c'est un autre parfum qu'elle accroche. File maladivement, la gueule entrouverte. Cueillant de sa Faucille opaline quelques étoiles, la lune se reflète pourtant dans les étendues désolée de son regard mais n'accorde au malinois qu'un lugubre charme dont la carcasse émaciée n'est que le vaisseau. Elle a perdue de sa superbe Mélinoé, écorchant sa grâce sur des années de calvaire dont elle peinait encore à voir le bout. Elle a délaissé ses chant lyrique et tribal petite fée, chassé ses accent païen au profit d'un grondement si bas qu'il sembla, un temps du moins, provenir des tréfonds de la terre. De créature depuis longtemps oubliées. La sonorité était étrange ainsi confié à la nuit, mais gagna tant en intensité que, sans doute, Cataleya même s'en serait effrayé si elle l'avait pleinement compris que cette terreur qui écumait tout autour d'elle provenait en réalité de sa gorge. Mais elle navigue en plein brouillard Cataleya, enchaîné à cette odeur comme un marin à son mat. Si elle ignore encore pourquoi ce parfum excite tant ses sens, il faut croire qu'il est sa pâle lanterne dans la nuit qui pèse sur ses muscles. Un rappel trop vif de ce qui l'éveille en sursaut les veilles de pleine lune ; du fait qu'elle n'est pas l'apex predator de ces lieux.
Cette simple idée dévoile nerveusement les babines de la Bête, excitant sous les caresses d'une lune incomplète ses plus beaux attraits. Elle a les dents longues petite Cataleya, et l'allure rase, comme à chaque fois qu'elle vient à déployer les dents devant la violence paternelle. Sans doute associe t'elle inconsciemment cette emprunte olfactive, ce sentiment de danger, à la poigne mortifère d'Aloysius refermée sur sa gorge.
La piste finit pourtant par lui échapper, et si le pas s'apprête à gouter à la lumière pour tenter de la poursuivre, c'est soudainement que l'esprit semble s'extraire à son cauchemars. Aux réminiscences d'une nuit de décembre qui, terrible, avait manqué de la clouer six pieds sous terre. Elle avait échappé aux mâchoires de la Mort, aux griffes de la lycanthropie, mais la morsure de Charlie demeurait encore gravé sur sa rétine en dépit des promesses qu'elle lui murmurait parfois encore. Le pas se stoppe brutalement, fondu dans l'ombre d'un large prunellier. Les oreilles pointent méthodiquement en avant pour rattraper l'ombre après laquelle elle courait, mais de brutale détonation lui arrache un glapissement sonore ainsi qu'un bond lest. What the f- La mâchoire claque par habitude dans le vide, comme pour saisir le voile de cette insaisissable sorcellerie, mais la Bête a tôt fait de se ramasser étrangement sur elle même, aveugle mais tenue en alerte par un flair désespérément aiguisé.
Si elle demeure étonnamment immobile -plus sonnée qu'elle n'aimerait l'avouer-, c'est dans un grondement sourd qu'elle fini par retrouver la vue, mais déglutirait presque à la vue de cette baguette braqué sur le nez. Les oreilles se plaquent mécaniquement sur son crâne à mesure que la queue bat nerveusement derrière elle, frappant de temps à autre un flanc nécrosé par un maléfice, et l'autre méticuleusement gravé de rune.
Bree. Les traits déformés de la grise arrachent à la malinoise une expression étrange, mais c'est presque soumise qu'elle consent à se coucher en sphinx. Les muscles demeurent pourtant bandé, aux frontières du craquage, et l'oeil si vif qu'il trahit sans peine une insurrection auquel Andrew était trop souvent confronté. Come on babe, don't be grumpy. La gueule se fendrait presque d'un effroyable sourire mais faute d'étirer mieux ses zigomatiques, c'est le grondement de l'animal qui se fait erratique. Étrangement hachuré. Elle bluff. Pas Briséis, mais bel et bien Cataleya qui joue la carte de la déraisonnable hardiesse alors même que ses flancs peinent à se mouvoir. Qu'est-ce qu'elle foutait là ? Quel autre fou viendrait se perdre en forêt en pleine nuit, sérieusement ? C'est après quelques seconde de flottement, pourtant, que Cataleya regagne un peu de courage. D'un bond lest, elle se faufile maladroitement contre la cuisse de Briséis pour échapper à sa baguette et reprend forme humaine dans son dos. Pourtant, la manière dont elle se raccroche subitement à elle trahit son brutal déséquilibre. Elle connement glissé petite Cat, et pend étrangement au bras de la grise, sa baguette de saule pointé sur elle comme pour taire tout jugement.
❝ Sorry Love, you smell too bad for a date. ❞ La preuve, elle avait crû à un loup. Si le trait s'était fait pleinement arrogant, un froncement à peine perceptible pèse sur les sourcils de la rousse qui glisse lentement, et finit par mollement tomber cul à terre. On aura vu plus glorieux comme chute. Elle n'en garde pourtant pas moins sa baguette braqué sur le coeur de cette nouvelle venue. ❝ Only crazys or fools come here at night ; what are you doing here ? ❞
Non, elle ne se lèvera pas. Autant feindre jusqu'au bout que cette position était parfaitement volontaire.