Début juin 2023

- C'est une blague ?

Un cri du cœur commun, comme vous réagissez aux binômes désignés pour ce dernier cours pratique de potions.

Pajares. Il a fallu qu'elle te colle en binôme de travail avec Pajares. De tous les élèves de ce cours, elle n'aurait pas pu choisir pire. T'aurais même préféré le niveau catastrophique de @Holly De Launay, ne serait-ce que parce que t'aurais probablement pu négocier le lead et l'empêcher de faire exploser le chaudron en la cantonnant aux petites mains. Mais lui par tous les Sidhes, pourquoi a-t-il fallu que ce soit lui ?

Évidemment, @Irina Melnikov n'a absolument pas l'air de plaisanter et après une année dans son cours, t'es parfaitement conscient que vous feriez mieux de la fermer et de vous exécuter, alors tu prends tes affaires et gagnes la table désignée, posant ta sacoche sur la paillasse à côté de lui.

-Pajares le salues-tu froidement sans attarder guère plus d'un instant ton regard sur lui.

Après un coup d'œil rapide à l'énoncé entre vous, tu repousses le parchemin vers lui, lui laissant le loisir d'en prendre connaissance tandis que tu disposes déjà grimoire, parchemin et ingrédients nécessaires entre vous, clairement à l'aise dans cette démarche. Plus qu'à espérer qu'il ne fasse pas foirer votre pratique…

@Miguel Pajares

« Blackthorn - Pajares », la voix de la Melkinov claque comme un fouet. Miguel, intensément occupé à effacer une tâche d’encre sur le dos de sa main relève les yeux, posant le regard sur la rouquine deux rang plus loin. Interceptant cet échange, la soviétique claque des doigts, désignant James Blackthorn d’un geste sec.

Le soufflé descend aussi vite qu’il est monté. La mine joyeuse se transforme en moue dubitative. Il était en binôme avec Mister balai dans le cul du coup ? Rassemblant ses affaires, le Pajares abandonne sa place pour rejoindre le cadet de l’épine noire dans le fond de la salle.

- Salut James !

Pour un peu, il lui en aurait presque tapé cinq. D’un air goguenard, il prend le contre pied parfait de l’attitude déplorable de son collaborateur d’un cours. Ce n’est pas comme s’il était ravi du binôme qui lui avait été assigné mais il préférait en rire qu’en pleurer.

Il jette un oeil, à peine, sur la potion qui fera l’objet de leur réunion. Il a un peu la flemme c’est vrai mais quand il voit James s’activer pour tout préparer, il se dit que c’est peut-être pas plus mal. Pour sur, Cataleya ne l’aurait pas laissé se reposer sur ses lauriers. Le ton serait même presque enjoué alors qu’il se permet un commentaire.

- Philtre d’apathie uh ? Ca va, tu dois super bien la maitriser celle là.

Oh tu l’as bien vu, ce sourire poindre sur ses lèvres, et ce regard vers ta cousine avant que la professeure ne le rappelle sèchement à l’ordre. T'as beau ne pas être mis au parfum de la teneur exacte de leur relation à présent, tu supposes grandement que la rousse se repose énormément sur le grymm à présent. Et si la jalousie t'étreint toujours, tu sais pertinemment que tu es très mal placé pour faire le moindre commentaire, toi qui t'accroches presque désespérément à l'amour de ton peintre.

T’as toi-même réprimé un soupir, cependant, profondément dépité de ce binôme imposé. T’en oublies pas pour autant les bonnes manières, martelées dans ton crâne dans la douleur, quand bien même tu t’en tiens au minimum syndical.

- Salut James ! te répond l’hispanique, d’un ton trop jovial. Depuis quand vos ersatz de conversations sont autres que factuelles, voire froides ? Philtre d’apathie uh ? Ca va, tu dois super bien la maitriser celle là.

Ok, l’envie de lui coller un fuck au visage t’étreint grandement. T’es pas trop coutumier du fait, il faut bien avouer, mais à force d’en voir d’autres au contact des nouveaux visages de ton entourage, le geste s’impose à ton esprit quoi qu’il en reste là, dans ta tête. Tu t’en tiens pourtant à un sourcil haussé et un regard en coin, te faisant un devoir de ne pas relever ouvertement la pique évidente.

- Entre nombre d’autres.

Sans plus t’étendre sur le sujet, tu lui tends un bocal et pousse vers lui pilon et mortier.

- Tiens, réduis donc les carapaces en poudre, ça nous fera gagner du temps.

Ses bras sont plus costauds que les tiens, non ? Tant qu’à être là, autant qu’il se rende utile. Toi, t’as déjà mis le chaudron à chauffer doucement sous la rosée de pleine lune, et tu t’attelles à ciseler finement une poignée de racines de valériane, d’un geste qui trahit l’expertise. Cette potion, en effet, tu la connais par coeur, si bien que tu n’observes qu’à peine le parchemin qui vous est remis, et tes gestes pour la préparer sont minutieux, d’une précision exemplaire, témoin d’une pratique récurrente.

Miguel n’avait jamais aimé la démesure. Il n’avait jamais aimé les entre deux. Avec lui c’était tout ou rien. C’était noir ou blanc. On l’adorait ou on le détestait… Mais avec James, même du temps où ils faisaient parti de la même équipe, le madrilène n’avait jamais su ce que le Blackthorn avait pu penser de lui. A leurs différents style au Quidditch s’ajoutaient désormais les tensions liées à @Cataleya Blackthorn . Et pourtant… il demeurait insensible. Y’avait de quoi donner envie au Pajares de gratter un peu.

Alors c’est vrai, la vanne est un peu gratuite, voir carrément facile. Sa dragonne préférée aurait sûrement soufflé du nez et des petites volutes de fumées discrètes en seraient sorties. « Entre nombre d’autres. » arrache un sourire en coin au sorcier.

- Qu’elle modestie !

L’exclamation est narquoise. Très narquoise. Il n’a aucun doute que le Pokeby est bien plus doué que lui auprès d’un chaudron. Si Miguel se défendait en potion, il était bien conscient qu’il n’avait pas assez de minutie pour exceller dans ce domaine alors il se contentait d’aller chercher la moyenne. Au moins, avec le Blackthorn, il risquait pas de se planter. « Tiens, réduis donc les carapaces en poudre, ça nous fera gagner du temps. » C’était qu’un moment un peu chiant à passer, hein ?

- Fait péter les carapaces.

Il tend la main et récupère le bol ainsi que le mortier. Il s’y met sans attendre et sans vraiment faire attention à ce que James peut faire puisque son regard s’est coulé vers le dos de Cataleya. Tant et si bien qu’il ne fait pas non plus attention a ce qu’il fait lui même, la poudre de scarabée se répandant partiellement sur la paillasse.

La vanne est trop facile, en effet, raison de plus pour que tu n'y accordes guère plus d'intérêt. Pourtant l'autre en rajoute encore une couche, et ça t'agace un peu, quoi que tu n'en laisses encore rien paraître.

- Quelle modestie !
- Réalisme.

S'il y a bien un domaine où tu sais que tu es bon, c'est bien celui qui vous réunit aujourd'hui. T'as l'air prétentieux, sans doute, pourtant tu ne fais qu'énoncer une vérité. Et à vrai dire, t'es le premier à pointer du doigt tes failles plutôt que tes réussites sur à peu près n'importe quel autre sujet... Mais ça, sans doute que le madrilène à tes côtés l'ignore parfaitement.

- Fait péter les carapaces.

T'as pas vraiment attendu son accord, de toute façon pour lui fourguer le matériel nécessaire. Tu remarques bien vite cependant la grossièreté des gestes de ton binôme, et le gâchis qu'il est en train de faire. Un sourcil se lève, tandis que tes prunelles claires avisent la table maculée, puis se relèvent vers le visage de ton ancien co-équipier, avant de suivre la direction de son regard sombre.

Evidemment.
Ta mâchoire se crispe un peu, tu réprimes un soupir.

- Elle est sublime, je te l'accorde, mais tu peux te concentrer un peu sur ce que tu fais avant de mettre plus de poudre par terre que dans le chaudron, s'il te plaît ?

L'agacement est perceptible dans ta voix. Toi qui d'ordinaire gardes un ton mesuré, sur ce coup-là, tu repasseras... Est-ce dû aux pertes matérielles ou à son regard transi pour @Cataleya Blackthorn ? Allez savoir... Sans doute un peu des deux, en réalité, ces deux sujets restant particulièrement sensibles pour toi, quand bien même tu t'efforces de garder tes distances.

Le Pajares était il bête au point de discuter les talents du Blackthorn en potion ? Absolument pas. Lui aussi, était réaliste. Il avait assez entendu sa soeur et sa cousine encenser son don pour ses capacités de potionniste, il l’avait assez constaté durant les heures de cours qu’il avait en commun. La réalité, c’est qu’il s’en fichait pas mal. Mais si ça plaisait au blondinet de s’auto-congratuler, qui était il pour l’en empêcher ?

De toute façon, il avait une mission de la plus haute importante. Ecraser des scarabée entre un bol de pierre et un mortier de bois. On aurait pu penser que réduire en poudre des carcasses sèches d’insectes seraient dans ses cordes mais il est terriblement distrait, le pauvre madrilène. Distrait par une chute de reins. Etait elle aussi vertigineuse que dans ses souvenirs. « Elle est sublime, je te l'accorde, mais tu peux te concentrer un peu sur ce que tu fais avant de mettre plus de poudre par terre que dans le chaudron, s'il te plaît ? »

- Hein ?

Voila, James l’avait définitivement déconcentré et encore un peu plus de poudre s’était rependu sur sa robe de sorcier. L’espace d’un instant, imaginer ses poches comme une urnes pour coléoptères ne l’enchanta pas. Mais rapidement, les mots du Blackthorn firent leur chemin jusqu’à l’esprit de Miguel.

- Sublime ? Si c’était que ça. Et encore, tu l’as vue quand elle est dans mon lit...

Le pire dans tout ça, c'est que son air était aussi rêveur que narquois.

Il t'agace, c'est un fait. Ca a toujours été, vous ne vous êtes jamais vraiment supportés l'un l'autre. Tout au plus tolérés pour le bien de l'équipe, à l'époque. Mais c'est fini depuis longtemps, maintenant... Et t'aurais clairement préféré être en binôme avec n'importe qui dans cette salle plutôt que lui, à cet instant. Même @Holly De Launay, aussi catastrophique peut-elle être devant un chaudron. T'es persuadé que t'aurais passé un meilleur moment en sa compagnie qu'avec lui. Mais puisque vous n'avez pas le choix, qu'il se rende utile au moins.

Et non.
Même ça, même un acte aussi simple que réduire en poudre des carapaces dans un mortier, il ne peut pas le faire sans t'agacer.

- Hein ?

Tu lèves les yeux au ciel devant autant d'inattention. Non mais c'est pas vrai, il le fait exprès ou quoi ?

- Les carapaces, par Merlin ! Tu peux pas faire attention à ce que tu fais un peu ?

Où est ton calme légendaire, Ice ? T'as pas tellement élevé la voix - on n'en est pas encore là - mais ta langue claque, signe d'un agacement toujours plus présent. Manquerait plus que ce type, en plus de tout le reste, te fasse perdre des points en potions ! Tu répares comme tu peux les dégâts qu'il a causés quand il répond finalement à tes mots précédents, et là, tu bloques instantanément.

- Sublime ? Si c’était que ça. Et encore, tu l’as pas vue quand elle est dans mon lit...

Ton geste se stoppe net et tu fermes les yeux, inspirant aussi calmement que possible avant de terminer ton mouvement avec une lenteur particulièrement étudiée. Respire, James. Respire. Le maximum de poudre récupéré manuellement pour ne pas en altérer les propriétés par la magie d'un sortilège, tu reposes précautionneusement le mortier sur votre paillasse, mobilisant tout ton self-control pour ne pas tout envoyer au visage de celui que tu as toujours vu comme un rival - à raison, finalement. Ce type représente tout ce qui te reste hors de portée. Grymm, vainqueur au Quidditch, dans les bonnes grâces de Cat...

- Non, et je te prierai de garder les détails pour toi.

T'en as vraiment pas besoin pour voir l'image de @Cataleya Blackthorn à califourchon sur le madrilène étendu dans son lit se former dans ton esprit. T'imagines sans peine le moindre détail de son corps gracile sous les mains ambrées du méditerranéen, leurs visages dissimulés sous le rideau de feu de sa chevelure. Et ça te met le coeur au bord des lèvres. T'avais vraiment pas envie de voir tes doutes confirmés de la sorte, attisant davantage le malaise qui s'insinue toujours un peu plus dans ta poitrine.

- Je vois pas de mot assez fort pour la décrire, de toute façon... souffles-tu, presque pour toi-même au fond, en reprenant ta tâche là où tu l'as laissée pour focaliser ton esprit autant que tes gestes sur autre chose que sur ta plus terrible perte.

Peine perdue. Si la force de l'habitude et ta précision en matière de potions te permettent de poursuivre ton oeuvre; t'es pas capable d'effacer cette image de ton esprit. Puis surtout... Elle te manque, elle te manque terriblement. Votre complicité d'antan, les heures à dessiner en sa compagnie à même le sol de ta chambre, ces discussions interminables comme elle te contait ses derniers potins, étendus nonchalamment l'un contre l'autre, ces moments où elles prenait d'assaut les autres membres de votre fratrie pour protéger tes biens, ou ceux où, laconique, tu les contredisais pour prendre son parti. Votre langage floral et vos rendez-vous secrets, pour célébrer la lune et la terre-mère, et vos anniversaires...

Hécate...

L'eau monte en température, et il est temps que tu y fasses infuser les racines émincées alors tu t'acharnes à te concentrer sur ton ouvrage, prenant toute la place devant votre chaudron pour éviter un autre carnage de la part du Grymm. Si à un moment t'avais songé à lui demander d'ajouter les fèves soporifiques aux carapaces pour en obtenir une purée épaisse, t'as abandonné l'idée dès lors que tu l'as vu massacrer ces pauvres carcasses, et tu choisis celles que tu vas utiliser avec minutie - plus charnues mais fermes, elles seront plus efficaces.

- Rends-nous service, évite de baver dans le chaudron, t'altérerait la qualité de la potion.

A l'évidence, t'es parti pour tout faire tout seul à partir de maintenant... Puis à vrai dire, moins t'as d'interaction avec lui, mieux tu te portes.
Sauf que t'es pas vraiment si serein que tu voudrais pouvoir le faire croire, et la précision de tes gestes commence à s'en ressentir...

C’était un truc qu’ils apprenaient chez les Blackthorn, le rolling-eyes ? Non parce qu’il connaissait deux autres êtres de la même engeance et vous savez quoi… elles avaient elles aussi un talent évident pour soulever leur regard si haut vers le ciel que leurs iris azurées en disparaissaient presque. Mais au delà de ça, le ton est légèrement monté. Et quand il a mentionné Cataleya dans son lit, le madrilène a espéré qu’il craque. Un poing sur la table. Un juron. N’importe quoi.

Mais rien. Ou presque. Il a tout de même senti toutes les ressources qu’a dû mobiliser le Pokeby pour rester calme. Meh. Ce type était vraiment pas… normal. Et sa façon de sous réagir donnait à Miguel l’envie de le pousser un peu plus dos au mur. Jouer au con, c’était quand même un sport dans lequel il avait l’habitude d’être bon mais faut reconnaître qu’avec James c’était tout un challenge.

« Je vois pas de mot assez fort pour la décrire, de toute façon... ». Le madrilène se mord la lèvre. Il a presque envie de dire des dingueries juste pour voir à quel point le Blackthorn pouvait prendre sur lui. S’il se fout éperdument de passer pour le con que tout le monde voit en lui, il ne voudrait pas que Cataleya rejoigne leurs rangs malgré tout.

Il se rassoit, le Pajares. Un coude sur la table, observant l’albinos s’agiter devant le chaudron. « Rends-nous service, évite de baver dans le chaudron, t'altérerait la qualité de la potion. » Il se marre aussitôt l’hispanique.

- Ah mais tranquille, moi ça va, j’la pécho quand je veux…

On entendrait presque le « contrairement à toi » dans la petite pause qu’il marque. Bon c’était pas tout à fait vrai mais, il avait pas besoin de savoir hein ? Et puis… c’était pas comme si ça n’allait pas finir par arriver incessamment sous peu. Et comme pour détourner l’attention du sorcier, il ajoute.

- Le feu va trop fort.

C’était sûrement pas vrai. Mais sait on jamais …

Comme quoi ils n'étaient pas de la même famille pour rien, eux tous, n'est-ce pas ? Tu ne prêtes pas plus attention au Grymm à côté de toi, ou tout au moins tu t'y efforces, mais visiblement, il n'a pas l'intention de te foutre la paix, ce con. T'as l'habitude de prendre sur toi, c'est un fait, et puis tu n'as envie ni de faire un scandale au milieu d'un cours que tu adores tenu par une prof plus que sévère, ni de t'attirer encore plus les foudres de la luciole assise quelques rangs plus avant, alors clairement, tu mobilises toutes tes ressources. Mais avec Miguel, c'est toujours un exercice ardu, et tu le sens, là, dans son attitude nonchalante, affalé sur la table, qu'il va pousser encore un peu le bouchon, t'en mettrais ta main à couper, et ça t'énerve déjà d'avance. Son rire retentit à côté de toi, et si tu ne tournes pas la tête vers lui, poursuivant ta tâche, force t'es d'admettre que tu es bien obligé d'inspirer profondément pour ne pas réagir vivement.

- Ah mais tranquille, moi ça va, j’la pécho quand je veux…

Tu t'arrêtes un instant, le regard obstinément posé sur le chaudron devant toi. Comment ose-t-il en parler de cette manière, par Hécate ?! Une seconde, puis deux, pour maintenir un semblant de calme que tu es loin de ressentir.

- Le feu va trop fort.
- Non.

Vérité inébranlable, ta potion est encore parfaitement maîtrisée. Tes émotions... beaucoup moins. Pourtant tu inspires à nouveau profondément, poses ce que tu étais en train de préparer avec toute la délicatesse dont tu es capable quand il s'agit de tes précieuses plantes et potions, parfaitement conscient de la pique pas vraiment dissimulée qui blesse bien davantage que tu ne le laisses entrevoir, avant de soupirer et te tourner vers le madrilène, ton regard plus agacé qu'autre chose. Non, tu n'en es pas à une rage folle, ni à une tristesse infinie. Peut-être parce que les deux se mélangent un peu. Peut-être parce que tu sais, surtout, que tu es le seul responsable de tout ça.

- Qu'est-ce que tu veux que je te dise Pajares ? Que je suis jaloux. Oui. Voilà, t'es content ?

Le ton reste agacé, bien que mesuré. Pour les mêmes raisons que précédemment. Bien qu'à chaque intervention du brun, l'exercice soit plus difficile. Tu te détournes donc aussitôt, reprenant ton ouvrage là où tu l'as laissé.

- Ca ne change rien, de toute façon. Ta présence auprès d'elle l'apaise, c'est tout ce qui compte.

Et tu penses sincèrement chacun des mots que tu viens de prononcer. Parce qu'à l'évidence, bien au-delà de ta propre peine, tu aimes la rousse du fond du coeur, quand bien même celui-ci se partage entre deux êtres aux antipodes l'un de l'autre, et tu souhaites la voir s'épanouir. Ce que l'hispanique semble être en mesure de lui apporter, alors... Soit.
Et puis tu n'as pas vraiment le choix, de toute façon.

L'infusion prête, tu retires les racines afin de stopper la diffusion de leurs éléments magiques, avant de prélever une petite quantité de liquide, délayant le mélange de carapaces et fèves broyées avant d'intégrer ce nouveau mélange, plus fluide, au chaudron. Un détail que beaucoup ne pratiquent pas, mais qui permet d'homogénéiser davantage la mixture et d'en améliorer le rendu. Reste le caramel et... Ah d'accord, il conviendra de le préparer vous-même, donc ? Tu observes les ustensiles et ingrédients à votre disposition, et t'empares des deux chaudrons de toute petite taille presque cachés derrière le reste. Tu te décales alors à nouveau, t'affairant à préparer le caramel visant à rendre la potion qui termine doucement d'infuser plus douce à avaler, tout en surveillant du coin de l'oeil ton binôme de peur qu'il ne fasse une connerie qui ruine tous tes efforts. Un caramel au beurre, tel qu'il est nécessaire, dans lequel, après une légère hésitation, tu fais infuser quelques fleurs de lavande. Un parfum floral que l'autre connaît assurément aussi bien que toi à présent.

- Juste... reprends-tu, sans lever le regard du sucre afin de vérifier sa coloration. Ne lui fais pas de mal Miguel. Elle a déjà bien assez souffert comme ça.

Et bien que ton visage s'efforce de rester neutre au possible, ta voix trahit sans doute la tristesse qui t'étreint chaque fois que tu songes que tu en es responsable autant que les autres.

Ce type était un fucking glaçon ? Il avait un coeur de pierre ? Comment Cat pouvait un mec aussi insensible et inexpressif ? Demandez à n’importe qui… Si quelqu’un lui avait fait l’affront de balancer n truc pareil, Mig aurait impulsivement sauté par dessus la paillasse, renversant chaudron et compagnie, pour imprimer son poing dans la face de l’impertinent. Et là, au mieux, Miguel récoltait une prise d’inspiration profonde. C’était ça le secret ? Une sorte de méditation ?

« Qu'est-ce que tu veux que je te dise Pajares ? Que je suis jaloux. Oui. Voilà, t'es content ? ». Il avait tort, l’écossais. Incroyablement tort. La preuve, un imperceptible frisson venait de le parcourir, semblant bloquer au passage quelques muscles de son dos. Il ne savait pas a quel point il avait tort. Pour être honnête, cette réponse lui donnait même plutôt la nausée. C’était une des zones d’incompréhension qui demeurait entre lui et sa belle rousse. Une zone qu’ils avaient décidé de laisser dans l’ombre d’un commun accord. Tacite, l’accord.

« Ca ne change rien, de toute façon. Ta présence auprès d'elle l'apaise, c'est tout ce qui compte. » Un rictus s’empare des lèvres de Miguel qui, décidément, sait retenir sa langue mais pas son faciès. Il avait bien conscience que Cataleya était bien auprès de lui, tout comme il était serein à ses côtés. Quand elle n’essayait pas de cuisiner. Ce qu’il ne comprenait pas, c’était comment James pouvait accepter la situation si elle ne lui plaisait pas. Lui, il aurait fait tout ce qui est en son pouvoir pour en changer. « Juste... Ne lui fais pas de mal Miguel. Elle a déjà bien assez souffert comme ça. » Et ça… ça c’était trop fort.

- Le prend pas mal hein mais t’es vraiment ridicule comme mec. T’es conscient qu’on parle de ta cousine ? T’es jaloux qu’un mec sorte avec ta cousine. La fille de ton oncle et de ta tante. Genre… Ta cousine. Et essaye pas de me sortir tes salades ouais mais on a pas le même sang j’sais pas quoi. Vous avez grandit ensemble. J’parie même que ta chambre était à côté de la sienne. C’est vraiment n’imp’ et degueu. Tu percutes le problème ou même pas ? J’essaye de pas juger hein. J’essaye fort. Et ça change rien ce que je ressens pour elle. Mais si tu pouvais lui lâcher la grappe, je pense que ça lui ferait pas de mal. Tu pourrais devenir je sais pas moi… son cousin ?

Il marque une pause mais juste le temps de respirer.

- Et c’est à moi que tu demandes de pas lui faire du mal ? Tu penses pas que c’est plutôt votre mif, vous êtes tous plus cinglés les uns que les autres, qui la mets en vrac ? Tu crois que tu vois pas qu’elle a perdu la moitié de son poids ? Qu’elle sursaute dès qu’il y a un bruit un peu plus fort que la moyenne ? Tu me prends pour un demeuré à quel point exactement, James ?

A l'évidence, non, il n'est pas content. Et ça tombe bien, toi non plus. T'avais aucune envie de te retrouver en binôme avec lui, et encore moins d'avoir cette putain de conversation. Outre le frisson de... quoi, dégoût ? Qui le parcourt, c'est son sourire victorieux, là, qui te rend fou - bien davantage que tu ne le laisses paraître. Mais justement. Ce type a les faveurs de ta si précieuse luciole. T'engueuler ouvertement avec lui à cet instant - voire pire - ça ne ferait clairement qu'envenimer la situation. Et t'as vraiment, mais alors vraiment pas besoin qu'elle te haïsse davantage. Alors tu t'efforces de te concentrer sur ta potion, pour occulter la présence importune à côté de toi, mais faut croire que contrairement à toi, lui cherche particulièrement la merde, parce qu'il reprend la parole, et appuie un à un sur tous les boutons qu'il vaudrait mieux éviter de pousser.

- Le prends pas mal hein mais t’es vraiment ridicule comme mec. T’es conscient qu’on parle de ta cousine ? T’es jaloux qu’un mec sorte avec ta cousine. La fille de ton oncle et de ta tante. Genre… Ta cousine. Et essaye pas de me sortir tes salades ouais mais on a pas le même sang j’sais pas quoi. Vous avez grandi ensemble. J’parie même que ta chambre était à côté de la sienne. C’est vraiment n’imp’ et dégueu. Tu percutes le problème ou même pas ? J’essaye de pas juger hein. J’essaye fort. Et ça change rien ce que je ressens pour elle. Mais si tu pouvais lui lâcher la grappe, je pense que ça lui ferait pas de mal. Tu pourrais devenir je sais pas moi… son cousin ? Et c’est à moi que tu demandes de pas lui faire du mal ? Tu penses pas que c’est plutôt votre mif, vous êtes tous plus cinglés les uns que les autres, qui la mets en vrac ? Tu crois que tu vois pas qu’elle a perdu la moitié de son poids ? Qu’elle sursaute dès qu’il y a un bruit un peu plus fort que la moyenne ? Tu me prends pour un demeuré à quel point exactement, James ?

T'as essayé de rester concentré sur les dernières étapes du philtre d'apathie. Vraiment. Vraiment fort. Mais là, clairement, ça n'est plus possible, et tes phalanges blanches s'accrochent à la table pour pas finir dans sa tronche. T'as envie de lui envoyer le caramel bouillant à la gueule, mais tout ce que tu gagnerais c'est te faire détester davantage encore, et te faire expulser d'un cours qui te passionne en prime, si bien qu'avec un tac trop sonore, la lame que tu tenais tout à l'heure pour cisailler les racines finit d'un geste agile, et manifestement vif, profondément plantée dans la planche devant toi. Tu coules un regard glacial, assassin, avant de répliquer bien plus sèchement que précédemment. Même ton langage, en définitive, en prend un coup...

- Retire ce que tu viens de dire sur mes frère et soeurs immédiatement.

Et tu le surplombes de toute ta hauteur, clairement menaçant.

- Inverse pas les rôles, Pajares, c'est clairement toi qui me prends pour un con. Tu crois que j'ai pas idée de la toxicité de nos géniteurs ? Que j'ai pas grandi au même endroit ? Mais tu crois quoi ? Qu'en deux ans d'absence j'ai oublié ce qu'il en était ? Que j'ai pas vu les marques sur son corps, pas remarqué qu'elle est toujours sur le qui-vive, qu'elle s'affame chaque jour un peu plus, et s'astreint à un rythme intenable pour les beaux yeux de ma tante ? T'as aucune foutue idée de ce qu'on a vécu, tous autant qu'on est, de ce qu'on vit encore aujourd'hui, alors viens pas la ramener avec ta morale à la con.

Tu voulais des réactions, le Grymm ? Les voilà.

- Quitter le Manoir a probablement été la meilleure chose qui pouvait lui arriver, et je prie chaque jour pour qu'elle ne rebrousse pas chemin parce que ce serait dramatique. Alors oui, merci, je sais le mal que notre famille lui fait. Raison de plus pour que personne d'autre n'en rajoute.

Et Hécate sait à quel point le risque est omniprésent de la voir revenir dans les jupes de sa mère, tellement elle a toujours été inextricablement liée à Claudia, accrochée à la moindre marque d'attention, de reconnaissance de sa part. Si sa relation avec le madrilène battait de l'aile, tu crains terriblement fort qu'elle retourne chercher du réconfort auprès d'elle, et tu ne doutes pas une seconde que l'avocate en profiterait pour faire peser davantage encore qu'auparavant ses exigences sur les épaules de celle qu'elle appelle son joyau.

- Quant à ce que tu penses de ce que je ressens... un rictus mauvais t'échappe. mais si tu savais comme j'en ai absolument rien à carrer. T'es ni la première ni la dernière personne à me juger, je suis vraiment plus à ça près. Qui plus est, ça n'a même pas lieu d'être, parce qu'en définitive, ça ne concerne que moi. Ca m'empêchera pas de garder des distances, de lui "lâcher la grappe", comme tu dis, parce que c'est ce qu'elle a demandé. Et ça m'empêchera pas non plus de lui envoyer de temps en temps à manger parce que oui, clairement, elle a besoin de reprendre du poids. Merci de soulever des évidences.

Et à l'évidence, vous allez foirer votre potion si tu ne prépares pas un nouveau caramel en vitesse parce que celui-ci commence à calciner et dès la première effluve de chaud, légère pourtant, tu te retournes vers ton ouvrage.

- Hécate, manquait plus que ça !

Tu retires le chaudron du feu, jure encore deux fois en recommençant cette partie à zéro - hors de question que ta potion sente ne serait-ce qu'un peu le brûlé - avant de t'adresser froidement au vert sans lever les yeux vers lui un instant de plus.

- Je serais toi, je ferais au moins semblant de prendre des notes avant que @Irina Melnikov soit certaine que t'en fous pas une. En tout état de cause, ferme-la, que je puisse finir correctement.

Et te barrer en vitesse en évitant de croiser le regard de qui que ce soit d'autre, aussi, particulièrement celui de @Cataleya Blackthorn.

Comme d’hab, c’était monté d’un coup. La pression, la tension, c’était apparu soudainement. Et ça l’avait consumé tout entier. C’est qu’il en avait marre de se voir reprocher ce qu’il finissait régulièrement par subir. A deux reprises il avait ouvert son cœur, à chaque fois les paris allaient bon trains… « Au bout de combien de temps Miguel Pajares brisera-t-il le cœur de la d’Arenberg ? » avait titré le torchon que s’arrachaient les étudiants. A deux reprises, c’était lui qui avait eu le cœur brisé. Il n’avait jamais eu l’intention de blesser la rouquine et s’il l’avait déjà fait, c’était bien involontairement. Alors que lui… « Retire ce que tu viens de dire sur mes frère et soeurs immédiatement. »

- T'as raison, Juliet mérite pas ça.

Le rictus s’est affirmé sur les lèvres du madrilène qui aime bien la cadette Blackthorn, ultime provocation. En dehors de Cataleya, c’est la seule qui trouve grâce à ses yeux. Les autres sont définitivement à ranger dans la catégorie « cinglés ». Et James peut-être plus que les autres.

Litanie de questions rhétorique et pour toute réponse Miguel croise les bras contre sa poitrine, ses muscles opulents se dessinant sous un tee-shirt bien taillé. Il est peut-être grand, le stalagmite (ou stalactite comme vous préférez hein !) mais il est loin d’être intimidant aux yeux du madrilène. Si fin qu’il se briserait au moindre souffle de vent. Tout au plus il y a ce regard bleu glacé mais le Pajares n’est pas en reste avec ses prunelles noires qui hurlent silencieusement tout le dégoût que le type lui inspire. « Ca m'empêchera pas de garder des distances, de lui "lâcher la grappe", comme tu dis, parce que c'est ce qu'elle a demandé. Et ça m'empêchera pas non plus de lui envoyer de temps en temps à manger parce que oui, clairement, elle a besoin de reprendre du poids. Merci de soulever des évidences. »

- Fait moi rire ! Tu crois que je vois pas tes tentatives désespérées pour revenir dans sa vie ? Tes p’tits cadeaux à deux noises. Tes messages à quatre heures du mat. Mec j’ai plus souvent vu ton hibou que le mien ces derniers temps. Elle t’a fait comprendre qu’elle voulait que tu la laisse tranquille et t’es même pas foutu de faire ça ? C’est pas compliqué de disparaitre pourtant. T’as bien réussi à le faire pendant deux ans. Tu voudrais pas nous en laisser dix de plus ?

Il est interrompu par le juron stupide du Blackthorn plus que par la potion en elle-même. Potion dnt il se fout comme de l’an quarante. « - Je serais toi, je ferais au moins semblant de prendre des notes avant que @Irina Melnikov soit certaine que t'en fous pas une. En tout état de cause, ferme-la, que je puisse finir correctement. »

- Le prend pas mal hein mais j’en ai un peu rien à branler de tes conseils ou de tes ordres. J’ai p’tete aucune idée de ce que vous avez vécu et franchement je m’en fou tant qu’elle veut pas m’en parler. Mais avec moi elle est bien et moi je suis bien avec elle. Donc mêle toi de ton cul, ça te réussira. Et si j’ai besoin de toi pour autre chose que cette potion, t’inquiète, j’te sonnerais.

- T'as raison, Juliet mérite pas ça.
- Non en effet, réponds-tu froidement, ignorant parfaitement l'attaque qui vise les autres parce que, une dernière fois peut-être, tu cherches à éviter le scandale au milieu de ce cours. Juliet, ni les autres, ne méritent pas ça. Et tu meurs d'envie de lui faire avaler sa langue, clairement. Mais quel connard, te répètes-tu en boucle - pour la millionième fois sans doute depuis toutes ces années, devant son rictus insupportable. Sa mine fière, là, en-dessous de toi, les bras croisés sur son torse qui tente de montrer ses muscles. Et ces prunelles sombres qui ne cachent en aucun cas le dégoût que tu lui inspires. Si pour ta part, ça a toujours plus tourné en jalousie et complexe d'infériorité, ce regard qu'il te jette te met purement et simplement hors de toi, quand bien même tu t'acharnes à lisser tes réactions. Encore un peu du moins.
La potion n'est pas terminée.

- Fais-moi rire ! Tu crois que je vois pas tes tentatives désespérées pour revenir dans sa vie ? Tes p’tits cadeaux à deux noises. Tes messages à quatre heures du mat. Mec j’ai plus souvent vu ton hibou que le mien ces derniers temps.
- J'ai pas de hibou.

Pure vérité, Göllnir ne fait pas partie de cette catégorie de volatiles. Et quoi, il ne croit quand même pas que tu vas t'excuser pour des offrandes liées à des croyances que cet australopithèque est tout bonnement incapable de comprendre ? T'excuser auprès de lui, qui plus est ? Jamais de la vie. Encore moins pour des sms inexistants vu le peu de contact que t'as encore avec Cataleya par ce biais.

- Elle t’a fait comprendre qu’elle voulait que tu la laisses tranquille et t’es même pas foutu de faire ça ? C’est pas compliqué de disparaitre pourtant. T’as bien réussi à le faire pendant deux ans. Tu voudrais pas nous en laisser dix de plus ?
- Ca te ferait bien trop plaisir.

Réponse du tac au tac. Occupé à rattraper le dernier élément de ta potion, tu l'écoutes déblatérer sur tes tentatives pour revenir dans sa vie, feignant un inintérêt pour son babillage incessant. Pourtant ça monte en pression, là, dans ta cage thoracique. Tu t'efforces de terminer ce pourquoi tu es ici, au moins de finir le caramel et d'en couper la cuisson avant de te tourner à nouveau vers la brun que, non, définitivement, tu ne peux pas encaisser. T'as essayé, vraiment, de limiter la casse, mais peine perdue, il en rajoute toujours un peu plus. L'huile sur le feu, ça le fait kiffer visiblement. Mais il attend quoi au juste ?

- Le prends pas mal hein mais j’en ai un peu rien à branler de tes conseils ou de tes ordres. J’ai p’tete aucune idée de ce que vous avez vécu et franchement je m’en fous tant qu’elle veut pas m’en parler. Mais avec moi, elle est bien et moi je suis bien avec elle. Donc mêle-toi de ton cul, ça te réussira. Et si j’ai besoin de toi pour autre chose que cette potion, t’inquiète, j’te sonnerais.

Le prends pas mal. Deux fois qu'il commence une tirade avec ces mots pour dire tout bonnement le contraire de ce qu'ils signifient. Bien sûr qu'il veut que tu le prennes mal. Bien sûr qu'il cherche à te piquer au vif depuis le début du cours. Et tu veux bien faire tous les efforts du monde pendant à un temps, mais à un moment, ça n'est tout simplement plus possible.

- Au moins un point sur lequel on est en accord : je n'ai absolument rien à faire non plus des tiens. Cataleya reste ma famille. Que tu le veuilles ou non. Et je n'ai pas l'intention de complètement disparaître à nouveau, désolé pour toi.

Non, tu n'es absolument pas désolé. De toute façon, que ça lui plaise ou non, vous êtes tous deux des Blackthorn. Et des Capes Noires. Elle est ta famille, assurément. De bien des manières, et ce petit con n'y changera rien.

- En revanche, j'espère que t'es plus actif auprès d'elle qu'en cours de potions, ou elle doit profondément s'emmerder... Quoi que... C'est vrai qu'elle aime prendre le dessus, dans le feu de l'action...

Regard appuyé, empli de toute la haine que tu éprouves face à lui, à cet instant plus encore que d'ordinaire. Tu pouvais pas la fermer, hein, le vert ? Non évidemment. Alors là, face à lui, tu laisses planer un instant de silence, le défiant du regard. Oui Miguel. Je sous-entends complètement ce que tu peux imaginer, si t'as un peu plus que deux neurones actifs. Je t'en prie, à ton tour de la visualiser au-dessus de moi...

- Mais tu le sais probablement déjà n'est-ce pas ? Tout comme tu dois savoir qu'elle est particulièrement réceptive à...

Silence étudié, imitant une réalisation soudaine alors que le discours est parfaitement calculé.

- Noooon... Ne me dis pas que tu n'as pas été assez doué pour te rendre compte par toi-même de ce qui lui fait le plus d'effet ?... - reniflement méprisant - Quelle tristesse, vraiment...

Tu te détournes finalement de lui comme s'il n'avait plus la moindre espèce d'importance, guère d'avantage qu'un grain de sable sur ta paillasse, et achève de verser le caramel à peine refroidi dans la potion. Un tour, puis deux. Un autre en sens inverse. D'un coup de baguette magique, tu éteins tout et verse le philtre d'apathie dans une fiole portant ton nom. Pourtant, du coin de l'oeil, tu guettes les réactions. Habitué des lancers de projectiles de la rousse courroucée, tu es déjà prêt mentalement à esquiver la moindre attaque, si tant est que l'autre en arrive là. Et sinon, t'es clairement sur le départ, prêt à finir de ranger tes affaires et mettre le plus de distance possible entre ce crétin et toi.

tw : termes très crus (sexualité)

«  J'ai pas de hibou. » Cool, mais il avait vraiment cru que Miguel était du genre à causer volatile ? Hibou, chouette ou perruche… Il pouvait bien utiliser ce qu’il voulait. Y’avait bien une cinglée qui utilisait une chauve-souris. S’il était pas inscris chez les Dandelions & Furs c’était bien parce que les bestioles il en avait à carrer que quand elles étaient bien cuites. Rôties, de préférence.

« Ca te ferait bien trop plaisir. » Captain obvious. Il ne répond pas, le madrilène, observant le Blackthorn s’exciter tout seul sur sa potion. Enfin… leur potion. Mais faut avouer qu’en l’état, elle pouvait bien exploser dans le chaudron, Miguel n’en aurait cure. D’ailleurs c’est précisément ce qu’il lui fait comprendre. Qu’il est bon qu’à ça et qu’il en a rien à foutre de ses conseils ou de ses requêtes. Il estimait que James avait absolument rien à dire sur sa relation avec Cat.

Et franchement, faut croire qu’il avait pas compris. « Que tu le veuilles ou non. Et je n'ai pas l'intention de complètement disparaître à nouveau, désolé pour toi. » Miguel ne répond même pas. Il faisait confiance à la rouquine pour mettre des limites là où elle les estimait nécessaires et d’après ses actes, ils avaient plutôt l’air sur la même longueur d’onde elle et lui. Faudra bien que l’écossais finisse par piger.

« En revanche, j'espère que t'es plus actif auprès d'elle qu'en cours de potions, ou elle doit profondément s'emmerder... Quoi que... C'est vrai qu'elle aime prendre le dessus, dans le feu de l'action… » Alors celle là, il s’y attendait pas. Et il est loin de visualiser la sorcier au dessus de son interlocuteur. A des lieues même. Et le regard noir qu’il lui sert ne change pas grand chose. Fallait pas être un génie pour se douter que Cataleya était pas dans la team « étoile de mer », elle était trop fougueuse pour ça. « Mais tu le sais probablement déjà n'est-ce pas ? Tout comme tu dois savoir qu'elle est particulièrement réceptive à… » A quoi, ducon ? « Noooon... Ne me dis pas que tu n'as pas été assez doué pour te rendre compte par toi-même de ce qui lui fait le plus d'effet ?... Quelle tristesse, vraiment… »

Une seconde. Puis deux. Puis trois. Et Miguel qui penait de plus en plus à garder son sérieux éclate de rire si bien que la moitié de la classe de potion se tourne vers lui. Quelques larmes viennent même se glisser aux coins de ses yeux.

- Je savais que t’étais tordu Blackthorn, mais je pensais pas que tu en serais au point de t’intéresser à nos ébats pour nourrir tes fantasmes de dégénéré !

Et voyant un étudiant lambda passer à côté d’eux avec une caisse d’ingrédient entre les mains, il l’arrête en posant sa paume sur l’épaule.

- Eh j’crois que l’albinos se lance dans une carrière de sexomage ! T’as pas besoin de ses conseils à la con toi ? Non parce que moi... bah voila quoi... Ca se saurait si je donnais pas satisfaction aux dames.

Voyant la tête surprise du sorcier, il ajoute.

- Non mais t’inquiete, ça change rien qu’il soit sûrement puceau ! C’est comme pour être sage-femme, tu vois. Pas besoin d’avoir accouché. Alors ? J’te prends un rendez-vous ou quoi ?

Malgré un sourire en coin, le sorcier peut désireux de se laisser embrigader dans une embrouille qui ne le concernait ni de Merlin, ni de Morgane, se carapate vite fait bien fait.

- Alors tu voulais parler de quoi exactement, Blackthorn ? Non parce que je l'ai fait grimper au rideaux de plus d'une manières, tu vois. On parle d'un p'tit cunni ou de la claque qui rebondi pendant une levrette ?

Tu te recentres tant bien que mal sur ta potion parce qu'il est tout simplement hors de question que tu la foires à cause de ce con. Pourtant faut dire ce qui est, il ne te simplifie clairement pas la tâche. Pire encore, chaque réaction, chaque mot de sa part, génère une réaction épidermique de la tienne. Tu peux pas le supporter, c'est aussi simple que ça. Mais ça, clairement, tu ne t'y attendais pas. Un éclat de rire ? Tu vois pas vraiment ce qu'il y a de drôle dans tout ça, et arques un sourcil, regard en coin. Ce type est vraiment pas net.

- Je savais que t’étais tordu Blackthorn, mais je pensais pas que tu en serais au point de t’intéresser à nos ébats pour nourrir tes fantasmes de dégénéré !

What ?
Backfire total. C'est absolument pas l'idée, mec, et si t'en arrives à penser à ça, qui est le plus dégénéré des deux, hein ? Tu lèves à nouveau les yeux au ciel, le laissant déblatérer ces conneries pour achever ta potion, jusqu'à ce qu'il alpague un de vos camarades qui malheureusement pour lui passait trop près.

- Eh j’crois que l’albinos se lance dans une carrière de sexomage ! T’as pas besoin de ses conseils à la con toi ? Non parce que moi... bah voila quoi... Ca se saurait si je donnais pas satisfaction aux dames.

Ton regard est aussi glacé qu'il est capable de l'être comme il coule avec une lenteur parfaitement calculée de l'un à l'autre. Non, mec, ne dis rien semble-t-il vouloir intimer au pauvre gars qui n'avait rien demandé.

- Non mais t’inquiète, ça change rien qu’il soit sûrement puceau ! C’est comme pour être sage-femme, tu vois. Pas besoin d’avoir accouché. Alors ? J’te prends un rendez-vous ou quoi ?

T'as une reniflement méprisant face à cette attaque digne d'un ado pré-pubère.

- Ah oui, on en arrive à ce type d'attaque puérile. Mais t'as quel âge au juste, Pajares ?

Tu secoues la tête, te détournant de lui pour verser le contenu de ta potion achevée dans une fiole avec le plus grand soin. Ca, c'est important. Pas les élucubrations débiles de ce crétin.

- Alors tu voulais parler de quoi exactement, Blackthorn ? Non parce que je l'ai fait grimper au rideaux de plus d'une manière, tu vois. On parle d'un p'tit cunni ou de la claque qui rebondit pendant une levrette ?

T'as envie de gerber, clairement. Ca te bouffe que ce type pose ses sales pattes sur la sorcière merveilleuse qu'est Cat à tes yeux. Tu la mérites peut-être pas, mais lui... Hécate, lui !

- Whatever soupires-tu, achevant le rangement de ta paillasse, bientôt immaculée. Ca serait juste con que le type qui s'est tapé toute l'université en arrive à frustrer la plus sublime créature que l'édifice ait jamais connu.

Un clac sonore clôture ta phrase autant que ce cours atroce et sans même jeter un regard à l'hispanique, t'embarques tes affaires et la potion qui ne porte que ton nom vers le bureau d'@Irina Melnikov, que tu salues respectueusement avant de quitter les lieux avant tout le monde, sans un regard pour qui que ce soit.
Tu fulmines intérieurement, et si tu sauves les apparences le temps de transplaner chez toi, c'est sur le mur de ta cuisine que tes poings s'abattent, avant que tu ne plonges les mains dans l'essence de murlap...

– Terminé pour moi –