He was no more than a baby then, Well he seemed broken-hearted.

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J'ouvrais un œil en entendant le bruit de la porte d'entrée se refermer. Un des colocataires de ma sœur venait de partir sur la pointe des pieds. Iel ne m'avait pas vraiment réveillé, mon cerveau était déjà alerte et ce bruit n'avait fait que confirmer qu'il était temps de se lever. Les vacances n'étaient jamais un prétexte pour passer la journée au lit pour moi, qui avait au contraire envie de faire tout ce que je ne pouvais pas le reste du temps.
Ce matin je commençais donc par me préparer, prenant soin de donner un aspect plus conventionnel au canapé sur lequel je dormais depuis quelques jours déjà. J'adorais passer du temps chez Juliet, tout le monde était agréable et je me sentais bien, je me sentais libre de mes mouvements.

Afin de remercier mes amis de leur accueil, je décidais de préparer un petit quelque chose à manger. Je trouvais que la cuisine rendait les rassemblements plus joyeux, qu'un plat réussit allégeait les cœurs et j'adorais faire plaisir à mon entourage en leur offrant quelques pâtisseries de mon cru, perfectionnant toujours pus mes recettes. Celle que je me mis à préparer était maîtrisé depuis longtemps, mais c'était une de mes favorites – dans la longue liste de tout ce que je prenais plaisir à cuisiner ! Les ingrédients n'étaient pas bien compliqués à trouver et la préparation prenait quelques minutes. Je me souviendrais toujours de ce jour où Kaiden m'a appris ce Strudel aux pommes, c'était comme de recevoir ma lettre pour Poudlard à mes yeux !

La colocation allait être ravie, il y en avait pour une armée au cas où leur journée soit longue et qu'iels aient besoin d'un petit remontant. Je découpais d'un coup de baguette les pommes, assemblant la pâte à la main. Mêlé magie et travail manuel permettait de me sentir en phase avec moi-même, de me recentrer comme d'autres pourraient le faire avec le sport ou l'art. Moi, c'était la pâtisserie et j'étais douée pour ça. Si bien que le tout fut enfourné rapidement. « Est-ce que trois suffiront ? » me demandais-je après m'être installée sur le sofa, toujours inquiète de faire trop peu, me retrouvant avec dix fois trop en général... Oh ça ferait l'affaire, pensais-je en haussant les épaules, entamant de lire un peu en attendant la fin de la cuisson. La table basse regorgeait de nombreux magazines que je lisais parfois le soir avant de m'endormir, histoire d'avoir autre chose sous les yeux que mes cours.

La voix si douce de ma sœur me tira de ma lecture d'un article peu intéressant et je souris à ses mots. « Hey ma puce ! » lançais-je en la laissant me rejoindre. La pauvre avait travaillé toute la nuit et s'affala presque sur le canapé. Je lui embrassais à mon tour la joue dès lors qu'elle avait fermé les yeux, hésitant à me lever pour qu'elle puisse carrément s'endormir. « Oh oui, comme un chat ! Pas trop dur ta garde ? » demandais-je en reposant mes yeux sur le magazine, distraitement, tournant les pages doucement. « Si tu tiens encore un peu, tu pourrais manger avant d'aller te coucher. » ajoutais-je en vérifiant d'un œil mon minuteur.

He was no more than a baby then, Well he seemed broken-hearted.

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J'avais beaucoup d'admiration pour ma petite sœur, qui travaillait chaque jour pour sauver des vies, ne rechignant jamais. Je n'étais pas fan du sang et supportais à peine de me couper en cuisinant j'aurais fait une piètre infirmière ! Mais Juliet était formidable, malgré la fatigue qu'elle ressentait, en particulier après une nuit de boulot. Les vacances se profilaient et je mettrais un point d'honneur à ce qu'elle en profite pour se reposer. « Bientôt, bientôt. On pourra sortir en ville ! » fis-je avec enthousiasme, rêvant de moments shopping entre filles ou de regarder les beaux jeunes hommes de loin, de nous raconter des potins. La vraie vie quoi ! Celle qu'on ne pouvait pas avoir au manoir...

Mes Strudels étaient presque prêts et j'avais hâte de les faire goûter à la coloc, qui était parmi mes meilleurs cobayes en matière de cuisine. Je testais toutes mes recettes sur mes proches, James et Juliet testant avant que je n'ose apporter le reste à notre aîné, afin d'obtenir son avis. Il comptait énormément pour moi, pour être sûr d'être sur la bonne route et l'entendre me dire que je devais ouvrir ma boutique et envoyer bouler nos parents me réchauffait le cœur, tout autant que ça me terrifiait !
« J'ai fait des Strudels ! Je trouve que c'est idéal en ce moment. » J'avais mes gâteaux de prédilection pour chaque moment de l'année, chaque émotion ressentie à un instant T et aujourd'hui, c'était le jour du Strudel ! Qui d'ailleurs était prêt, puisque mon minuteur venait de sonner.

Me levant pour retirer les pâtisseries du four, je les fis voleter d'un coup de baguette sur le comptoir, employant un petit sortilège rapide pour en faire refroidir un plus vite et le servir à ma sœur. Elle méritait d'être la première à goûter le nouvel ajustement d'ingrédients. « Tiens Jellybean, pour te remercier pour le canapé. » Oui j'avais un surnom gourmand pour chacun de mes proches. Laissant Juliet apprécier sa bouchée, me permettant de lire un instant dans son esprit ce qu'elle pensait du Strudel avant de reprendre mon magazine, cherchant les pages où ils donnaient les recettes. Bien que ce journal datait, il devait y avoir quelque chose à découper. Je faisais ça depuis que j'étais gaine, constituant un carnet de recette approximatif avant que je ne me décide à créer le mien, mon propre grimoire appétissant.

« Oh Ju ! Regarde ! C'est pas toi, là ? » m'exclamais-je alors, la bouche encore pleine de ma part de gâteau, qui était très bon pour ne pas me jeter des fleurs. « Là, tout au fond, je reconnais ton haut. » ajoutais-je en lui mettant l'article sous le nez.

He was no more than a baby then, Well he seemed broken-hearted.

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J'adorais cuisiner pour ma famille, pour toutes les occasions. Nos anniversaires étaient l'occasion de se retrouver presque tous ensemble, partageant d'agréables moments bien que le manoir fasse horreur à pas mal d'entre nous. Nos anniversaires étaient étranges en général et j'étais encore surprise de recevoir une invitation à célébrer le mien tant mes parents cherchaient à m'éloigner de la maison, me surveillant toujours, je le savais bien. Je ne rechignais en revanche jamais, car j'avais à cœur de retrouver les miens, de renouer le contact avec ceux que l'on ne croise pas souvent. Je faisais même mon propre gâteau d'anniversaire en général, si Kaiden n'était pas là pour m'aider. Alors préparer quelque chose pour la colocation de ma sœur était un peu comme retrouver sa famille, une que l'on choisit...

Juliet est ravie de déguster en avant-première le Strudel et mon sourire s'accentue lorsque je la sens partir dans une plénitude qui me touche. C'est ça que je veux faire de ma vie ! Un jour... peut-être... ou non, je ne savais pas si j'y arriverais...
Mais je n'ai pas le temps de me préoccuper de ce problème  maintenant, je déguste ma pâtisserie en apercevant non pas une recette dans le magazine mais une photo où je reconnais ma Juliet, si belle, un peu plus jeune au vu de sa coiffure. Je lui signale l'information et elle s'en étonne elle-même, prenant le journal que je lui tends.

Octave... Ce nom m'est parfaitement familier mais je ne comprends pas tout de suite ce qui est en train de se passer. Le teint de ma sœur est en train de virer au blanc, un blanc presque fiévreux, comme l'effet que nous a fait ce punch étrangement mal dosé lors de la célébration de Litha. Les nymphes ne savaient pas toujours s'y prendre... « Juliet ? Ma puce, ça va ? Tu es toute pale d'un coup. » m'inquiétais-je en m'approchant d'elle, posant ma main sur son front, ses joues. Je cherchais un contact visuel pour me rassurer de son état, mais également pour lui faire comprendre que j'étais là si elle souhaitait s'exprimer, ou me montrer quelque chose, un souvenir, n'importe quoi pour la soulager, car le changement était tellement soudain que mon sourire s'était effacé immédiatement. Je ressentais énormément de choses au quotidien mais j'avais l'impression que les émotions intenses de mes adelphes me prenaient à la gorge plus que les autres. C'est cette sensibilité exacerbée qui m'aidait avec mon don, même si parfois je ne maîtrisais pas tout.

He was no more than a baby then, Well he seemed broken-hearted.

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Non, ça ne va pas. Je le vois bien que ma sœur va mal, elle est si pâle que j'avais peur de ce qui était en train de se passer. Ma main cherche à prendre la température, à trouver d'où provient cet émoi et alors que je pose ma main contre sa joue, je vois plus clairement la situation. Des images envahissent mon esprit alors que je me concentre sur elle, sur ce qu'elle me laisse entrevoir. C'est comme un coup de poignard dans mon estomac lorsque j'entends cette voix si cruelle affirmer « tu dois t'en débarrasser » comme s'il ne reculerait devant rien pour parvenir à cette conclusion. Son visage est froid, dur comme son cœur de pierre et je me rappelle alors d'Octave, de son attitude que je n'appréciais pas spécialement, le peu de fois où j'ai pu le croiser.

Je ne comprends pas tout de suite les paroles de la jeune femme que je vois à travers les yeux de ma petite sœur, ce qui me rend plus anxieuse et je veux pousser plus loin cette vision qui me terrorise à mesure que j'intègre la situation.
Ma tête commence à tourner face aux révélations d'Elio, qui se veut rassurant malgré l'inquiétante nouvelle qu'il profère face à ce taux d'armoise conséquent dans le sang de ma jolie blonde. La panique me prend et ma main tremble sur la joue de Juliet alors que le mot grossesse est prononcé par la douce voix sombre de James, mon cœur se brise en mille morceaux.

Dans une inspiration trop prononcée, je retire ma main, comme si je m'étais brûlé et mes yeux se fixent dans ceux de ma cadette, une larme roulant sur ma peau. « Oh ma poupée... » sanglotais-je en venant la prendre tout contre moi. « Je n'en avais aucune idée... Je suis tellement désolée... » fis-je en laissant mes larmes couler, cette nouvelle m'ayant chambouler tout autant que ma précieuse Jellybean. Je frottais son dos en la berçant, pour nous réconforter toutes les deux. C'était plus que jamais le moment de se montrer présente, de ne pas flancher.

Mes yeux se posèrent sur le journal que j'avais trouvé en me maudissant d'avoir été la cause de ces souvenirs douloureux remontant à la surface. Mais ma colère se dirigea bien rapidement par l'homme sur le cliché, sur ses gestes impardonnables. « C'est lui qui t'as fait ça... Pourquoi aurait-il fait ça ? Je ne comprends pas comment on peut commettre u acte aussi cruel... » Je ne m'éloignais pas trop de ma cadette, lui tenant toujours les mains en caressant sa joue. « Tu ne savais pas jusqu'où il pouvait aller, tu n'avais jamais compris comment tu avais perdu ton... » Non c'était trop difficile de prononcer le mot bébé, je n'y arrivais pas ; pas alors que je n'avais même pas su voir que Juliet avait été dans une situation aussi compliquée et avait dû affronter tout ça toute seule. « Il est véritablement capable de ça ? »

He was no more than a baby then, Well he seemed broken-hearted.

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Les larmes roulent le long de mes joues, faisant écho à celles de ma petite sœur, ma si précieuse poupée... Je n'avais pas pu être présente pour elle au pire moment de son existence, elle m'avait tenu à l'écart, peut-être parce qu'elle me sentait trop faible pour pouvoir réagir de la bonne façon. Je n'étais pas sûr de ne pas l'être en ce moment et ignorais comment assimiler toutes ces informations. Mon cerveau était en ébullition à la simple idée que cet homme ait pu commettre un crime aussi grand, usant de ruse pour piéger Juliet. Tout était là, sur cette photographie que j'avais trouvé. C'était une preuve contre lui et à voir son visage au moment des faits, c'était plus que certain qu'Octave était capable du pire...

La voix de ma cadette répond à ma question, elle sait de quel bois était fait son ancien camarade. Ses doutes n'auraient pas dû le pousser à cela alors qu'il n'y avait rien entre eux, je ne parvenais pas à comprendre... Mais c'était peut-être parce que je n'avais jamais réellement su ce que c'était que de se sentir attiré de la sorte par quelqu'un, n'osant jamais me détourner du chemin tracé par mes parents, me contentant de ce qu'ils attendaient de moi contrairement à mes adelphes. Juliet avait vécu de si belles choses,  des histoires tristes parfois, des relations sans avenir comme ici, mais elle vivait pleinement sa vie quand je restais immobile dans ce monde qui tournait trop vite. Je vivais par procuration les aventures de ma précieuse Jellybean ou en me délectant de lectures palpitantes, sans jamais oser sortir de ma zone de confort. Je savais que je devais faire plus, j'avais envie de plus, sans savoir par où commencer.

En fait, si. Il fallait que je sois présente pour Juliet, c'était ma priorité, tout le reste pouvait attendre. Nos larmes ne semblent pas pouvoir s'arrêter et d'un geste de baguette, j'attire à nous une boîte de mouchoirs afin de ne pas nous noyer, bien que le papier n'absorbe pas assez d'eau. « J'aurais du l'écouter... » soufflait ma cadette et je relevais les yeux vers elle. Sa main se posa sur la mienne de cette si particulière façon que nous avions de communiquer. Je savais qu'elle m'invitait au plus profond d'elle. L'accès était ouvert et je ne me fis pas prier pour récolter des informations supplémentaires. Je vis alors apparaître une scène semblant ordinaire, puis une conversation effroyable au sujet d'Octave, me filant la nausée. Il était le genre d'homme manipulateur au point de séduire son univers afin de prendre possession des personnes convoitées, pour mieux les isoler et arriver à ses fins, quelles quelles soient. Ça me terrorisait et mon cœur se serra.

« Par Merlin... » m'exclamais-je en relâchant un peu trop brusquement les mains de ma sœur. Elle pensait notre père responsable, ce à quoi j'aurais pu répondre que c'était impossible à l'époque, les événements de ces dernières années m'ayant prouvés de quoi il était capable, bien que j'ai toujours du mal à y croire. « Ç’aurait pu être en effet le cas, mais je suis soulagé que ce ne le soit pas... Je n'aurais pas supporter de ne rien avoir pu faire pour toi alors que je passe encore de longues périodes au manoir... Mais... Juliet... Tu ne pouvais pas prévoir que ce que Lucrèce à vécu se produise avec toi. Tu l'as laissé approché, juste un peu, tou ne povuais te douter... Je sais mieux que quiconque que l'on ne peut pas toujours contrôler ce qui se passe en nous quand c'est trop puissant... » Je n'y connaissais peut-être rien en matière d'attraction romantique ou sexuelle, mais je pouvais affirmer comprendre ce qui passait dans la tête et le cœur de ceux qui se laissent happer par leurs émotions au point de ne plus rien contrôler, bien que mon cas soit d'ordre magique plus que physiologique...

Je viens caresser le bras de ma petite sœur. « Je suis tellement désolée d'avoir réveillé tout ça en toi... Que puis-je faire pour t'apaiser ? Veux-tu que je confronte Octave en quête d'aveux ? Que j'efface ce souvenir de ta mémoire ? Je suis prête à tout pour toi, ma précieuse... » Mon impuissance était telle que tout ce que me proposerait Juliet serait accepté sur le champ. Toucher à un Blackthorn, c'était s'en prendre à nous tous et bien que je ne sois pas experte en affrontement direct, je pouvais me montrer plutôt passionnée lorsqu'il s'agissait de venger les miens.