A cup of bubbles | Caliban
Jeu 17 Aoû 2023 - 3:24
Elizabeth lisse les plis de sa robe. Elle n’est pas encore à l’aise en sa présence, pourtant, elle va devoir s’y habituer. Elle regarde sa montre, anxieuse. Oui, c’est bientôt l’heure, il faut dire qu’elle était en avance, mais elle savait que lui était toujours présent à l’heure précise qu’ils s’étaient donné. Par nervosité, elle se retenait de manger ses ongles, elle était passée chez le manucure avant de venir, et elle ne voulait pas abîmer le sublime vernis rosé sur ses ongles. A la place, elle tapotait de ses doigts sur la table nappé de blanc. Elle le savait, ce dîner ne serait pas comme d’habitude. Pourtant, depuis l’annonce de leurs fiançailles, les deux sorciers avaient pris l’habitude de dîner au moins une fois par semaine ensemble, pour s’afficher publiquement, pour apprendre à se connaitre et pour rassurer leurs familles. Et dire qu’Elizabeth avait fait cela pour sécuriser la situation de sa petite sœur, et que finalement ses parents n’avaient même pas pris compte de ce sacrifice pour la fiancer tout de même. A y repenser, elle était en colère. Mais elle ne pouvait pas s’opposer à ses parents, elle n’avait jamais su le faire, elle n’était pas comme son aîné, qui lui avait envoyé tout valser, c’était elle désormais l’héritière, et travailler tous les jours aux côtés de sa tante Claudia n’était pas la partie la plus facile de son quotidien. Sans cesse, elle était rappelée à son devoir, et il n’y avait bien que les moments qu’elle passait avec ses proches amies où elle pouvait être elle-même. Ou quand elle voyait Ethan. Mais ce soir, c’était encore un de ces soirs où elle devait faire bonne figure, face à son fiancé, @Caliban Muller .
Elle le savait, un jour ou l’autre, le sujet interdit reviendrait sur la table. Caliban avait accepté de repousser leur mariage jusqu’à ce qu’Elizabeth finisse ses études. Puis qu’elle se lance professionnellement. Aujourd’hui, elle commençait à manquer d’argument pour repousser le mariage, et même si elle savait que lui-même n’était pas pressé, elle avait la pression de ses parents, et lui devait avoir la pression des siens. Un soir ou l’autre, ils devraient parler de ce sujet, et elle avait le mauvais pressentiment que ce serait ce soir. D’où sa nervosité. D’où son anxiété. Pourtant, ils avaient leur habitude, toujours la même table dans ce restaurant luxueux où les serveurs finissaient par si bien le connaître qu’à peine arrivée ils lui avaient proposé un verre. Mais elle préférait attendre Caliban. Il avait beau faire preuve de largesses avec elle, elle savait qu’au fond il avait des principes très stricts, et elle ne voulait pas aller à son encontre. Elle était persuadée qu’il valait mieux bien s’entendre avec son futur mari. Les choses étaient si étranges, elle qui aurait aimé épouser un homme qu’elle aimait, comme Ethan par exemple, la voilà fiancée à un inconnu. Ils avaient fait leurs études en même temps, mais ils n’avaient jamais été proches. En même temps, Caliban Muller était ce type d’homme à être solitaire et à ne parler à personne. Tout le contraire d’Elizabeth en somme. D’ailleurs, en parlant du loup, voilà qu’elle en voyait la queue. Elle vit arriver Caliban dans le restaurant, dans un costume sombre comme à son habitude là où elle portait une délicieuse robe courte blanche avec une ceinture dorée. Elizabeth se leva à son arrivée. « Caliban, mon cher, j’ai failli vous attendre. » Une bise sur la joue. C’est toute l’intimité qu’ils se permettaient pour le moment. Ils n’avaient jamais été plus loin. Le manque d’envie peut-être, ou les convenances, très bonne question ?
L'amour est sublime et misérable, héroïque et stupide. Juste, jamais. Ce n'est pas l'amour qui relève du registre de la justice, c'est l'amitié.
Re: A cup of bubbles | Caliban
Mer 11 Oct 2023 - 17:12
Tu le sais, tes jours sont comptés. Les jours sont comptés avant que tu ne sois dans l’obligation d’honorer le mariage pour lequel tu as été promis. Une ombre passe sur ton visage quand tu y penses. Tu n’éprouves aucune tristesse, ni même de colère. Ce sont des sentiments bien futiles, il y a plus important dans la vie, mais tout de même, tu n’es pas des plus ravis par cette situation. Tu ne l’aimes pas. La chose est certaine, tu ne l’aimes pas et tu ne l’as jamais aimé. Et peut-être même que tu ne l’aimeras jamais. Votre union sera politique, parce que tu commences à être âgé, et il est inconcevable qu’un aîné ne soit pas encore marié à trente ans. Mais tu n’éprouves pour elle qu’une froide sympathie, une relation cordiale entre deux enfants de familles de sang-pur. Rien de plus. Non, car ton cœur appartient déjà à quelqu’un : Bella. Tu n’as jamais cessé de l’aimer, et tu ne cesses aujourd’hui encore d’essayer de lui redonner forme humaine. Aux yeux de tous, elle a disparu. Sa famille, au courant de la malédiction, la considère pour morte. Toi, tu sais qu’elle est à tes côtés, mais tu ne sais plus si elle a conscience de son état. Alors que tu observes ton reflet dans une vitrine sur le chemin du restaurant, tu le sais, ce dîner est presque une trahison. Pourtant, elle comprendrait, elle t’aimait et elle aurait compris la situation. Tu n’as pas le choix, tu dois obéir à ton père, et Elizabeth Blackthorn est une femme avec du charme. Elle est issue d’une bonne famille, même si vous avez toujours été plus ou moins en compétition par le passé. Tu soupires, te recoiffant rapidement avant d’entrer dans le restaurant, lissant tes vêtements. Tu avais vu ton père, plutôt dans l’après-midi. Il avait exigé que tu portes une tenue respectable. Sous-entendu, non morbide. Oui, car depuis des années tu avais pris le noir en affection. Mais par effort pour ta fiancée, tu avais accepté de troquer la chemise noire pour une chemise blanche. Un peu de clarté dans ce triste monde, mais tu avais tenu à garder ton costume sombre. Il était ta personnalité. Quant à elle, elle portait une robe blanche, ceinture dorée. Tu ne peux le nier, elle est belle. Par certains côtés, elle te fait penser à Verena, sa meilleure amie, que tu vois en cachette depuis plusieurs mois. Ni l’une ni l’autre n’ont les cheveux de jais de Bella. Elles ont une beauté différente, presque solaire, lumineuse. Tout ton contraire.
Oui, elle est belle. Le mariage n’en sera que plus simple à accepter, ta malédiction personnelle porte de beaux traits. Tu chasses ces pensées négatives de ton esprit alors que tu l’abordes. Bise sur la joue, respectabilité. Il n’y avait guère besoin de plus. Elizabeth, ne me dites pas que je suis en retard ? Si c’est le cas veuillez m’en excuser. Avez-vous passé une agréable journée ? Faire la conversation, entretenir les mondanités, faire semblant, voilà un jeu auquel tu n’avais pas l’habitude. Tu n'étais pas un acteur, mais comme tous tu avais appris à faire le beau en société.
Gloire à Satan.
Le Mal est un visage respectable ; il n'est pas borgne ou balafré. Il est avenant et même rassurant. Il n'a pas besoin de se grimer selon sa fonction, car n'importe qui est capable d'endosser sa vilenie.
Re: A cup of bubbles | Caliban
Jeu 18 Jan 2024 - 15:17
La bise est amicale, plus qu’amoureuse. Et c’est normal, les deux jeunes gens ne se connaissent que formellement, malgré ces dîners fréquents dans des établissements toujours plus chics les uns que les autres. Comme si ni l’un ni l’autre n’acceptait de dévoiler ses failles, ses faiblesses, ses doutes, ses questions. Elizabeth s’en pose pourtant beaucoup, elle ne sait pas du tout à quoi s’attendre avec cette union. Elle ne connait de Caliban que ce qui se dit de lui : c’est un homme froid, calculateur, érudit, mais aussi sombre et dont le regard n’inspire pas confiance. Lili n’arrive pas à lire dans son regard, ce qui la perturbe beaucoup, mais elle doit apprendre à le connaître, à l’affronter, pour être sûr d’assumer un jour ce mariage qu’elle ne peut pas éviter. Ces dîners sont donc des moments privilégiés n’est-ce pas ? Elizabeth et Caliban s’installent et les banalités commencent. Les serveurs, qui ont l’habitude de voir le couple dîner à cette table, ramènent immédiatement à l’arrivée de Caliban une bouteille de champagne, le préféré d’Elizabeth. Avant de répondre, les deux coupes de cristal tintent et c’est après s’être rafraîchi le palais avec quelques gorgées pleines de bulles que la jeune femme répond à son fiancé.
« - Vous n’êtes pas en retard, ne vous inquiétez pas, Je voulais tout simplement vous taquiner un peu, comme de futurs époux peuvent le faire. C’est moi qui suis en avance. Et même si c’était le cas, vous seriez déjà tout pardonné. Ma journée fut agréable et assez routinière au cabinet. Et avant de vous rejoindre, j’ai conduit Percy chez le toiletteur, il en avait besoin, vous verriez il est tout mignon. »
Le carlin d’Elizabeth concentrait tout l’amour sincère qu’elle pouvait avoir pour un être vivant en dehors de sa famille. Le petit chien était choyé comme aucun autre chien ne l’est, bénéficiant de sa propre pièce avec son petit lit sur lequel il dormait dans de la soie bleu ciel. Mais les animaux n’étant pas les bienvenus dans les restaurants de haut standing, il était resté chez elle.
« - Et vous votre journée ? Rien de contrariant ? »
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Re: A cup of bubbles | Caliban
Ven 15 Mar 2024 - 19:39
Tu lui fais la bise. Tu te demandes parfois si te toucher ne répulse pas les gens, car tu le sais, ta peau est froide, glacée comme celle d’un mort, sans doute parce que la vie n’a jamais été un moteur chez toi et que ce qui t’anime c’est plus la douleur, la mort et la violence. Mais Elizabeth ne semble pas dégoûtée, en tout cas rien sur son visage ne semble indiquer qu’elle éprouve du dégoût à ton égard, et c’est plutôt bon signe. Vos parents ont été clairs, vous allez devoir vous marier. Ce n’est pas par gaîté de cœur que vous le faites, mais c’est votre devoir. Dès que tu es arrivé, tu as vu la lueur inquiète et la peur blanche des serveurs qui se précipitent presque pour vous servir toi et ta fiancée. Les flûtes se remplissent, et bientôt un liquide doré plein de bulles emplit vos verres. Les banalités peuvent commencer. Parfois tu te demandes si vous n’y gagneriez pas à être honnêtes l’un envers l’autre. Après tout, il faut que vous sachiez à quoi vous en tenir. Peut-être qu’un jour cette discussion aura lieu. Vous pouvez me taquiner, mais je vous préviens, je ne suis pas particulièrement connu pour mon sens de l’humour, je risque donc parfois de ne pas comprendre vos notes d’humour. Vous me pardonnerez j’espère. Percy. Tu te retiens de faire la grimace. Tu sais qu’Elizabeth aime son chien. Plus que tout au monde, tu doutes parfois qu’un seul humain ait une place plus importante dans son cœur que ce chien idiot. Je verrai ça rapidement j’espère, je sais le soin que vous apportez à l’apparence de votre animal de compagnie. Ma journée fut somme toute bien ennuyante pour qui ne se passionne pas pour les secrets les plus sombres de la magie. Mais vous le savez, je n’ai pas le droit de dévoiler l’objet de mes activités…
Être langue-de-plomb est parfois un bel avantage pour ne pas devoir expliquer pourquoi tu t’y connais si bien en magie noire. Les serveurs apportent la carte.
Je tenais d’ailleurs à vous prévenir que mon père m’a récemment demandé quand est-ce que nous allions enfin nous marier. Il semble particulièrement impatient de vous avoir comme bru… Une idée de ce que nous pouvons lui répondre ?
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Re: A cup of bubbles | Caliban
Mar 19 Mar 2024 - 17:24
Elizabeth se montre mutine, et pourtant il lui semble n’avoir jamais réussi à obtenir un sourire de la part de Caliban, un vrai sourire en tout cas, ce qui est bien dommage. Mais elle ne s’en formalise pas, l’homme n’est pas là pour lui faire plaisir mais par devoir, par obligation. Parfois, Ellie regrette d’être née dans cette famille où les traditions l’emportent sur l’amour. La tyrannie de sa tante, la dureté de son père, ne suffisent pas à rattraper la douceur d’une mère qui n’ose jamais prendre la défense de ses enfants. Elizabeth avait longtemps pensé éviter le poids des responsabilités mais le comportement de son aîné l’avait forcé à assumer une plus grande part dans la famille. Si au moins cela avait pu servir à protéger ses frères et sœurs ou même ses cousins, mais il semblait que ses parents étaient sans limite. Elle avait accepté ces fiançailles pour protéger @Juliet Blackthorn mais cela n'avait servi à rien. Et la jeune femme leur était totalement soumise. Un véritable système patriarcal où elle passera d’une soumission à une autre, même si elle conservait le faible espoir que Caliban ne soit pas le monstre qu’on lui avait dépeint. Elizabeth remarque l’absence d’attentions du Muller pour Percy, et ça ne lui plait pas. Mais elle n’y peut rien. Distraitement, elle donne quelques caresses au petit carlin à ses yeux, comme pour le rassurer : peut-être que son fiancé ne l’aime pas, mais elle, elle l’aime et c’est le principal. Elle ne relève pas la notion de secret qui faisait partie intégrante du métier de Caliban, même si elle devait bien se l’avouer, les questions étaient nombreuses. De véritables légendes avaient cours sur les activités des langues-de-plomb…
Heureusement pour Elizabeth, elle n’était pas en train de boire à la question de Caliban, mais de lire la carte… De quoi lui laisser le temps de trouver une réponse appropriée.
« - Je peux le comprendre… Nous avons repoussé ces noces de très nombreuses fois, et il faut se l’avouer, aujourd’hui plus aucun obstacle ne s’oppose à notre union. »
Si l’on oubliait l’absence de consentement et d’envie de se marier bien entendu.
« - Selon les facilités de réservation de salle, je suppose que l’on pourrait envisager des noces en fin d’année ou début d’année prochaine ? Je dois avouer qu’un mariage sous la neige pourrait être plutôt original, qu’en pensez-vous ? Il nous faut plusieurs mois pour organiser cela, même si je suis sûr que nos familles seraient capables de plier le temps pour que cela aille plus vite. »
Néanmoins, une question la taraudait… A quelle sauce serait-elle mangée une fois le mariage officiel ? Elle ne voulait pas perdre son indépendance …
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Juliet Blackthorn est fan
Re: A cup of bubbles | Caliban
Mer 10 Avr 2024 - 17:36
Tu ne peux pas dire qu’elle te dégoûte. Non, ça n’est pas le terme adéquat. Après tout, Elizabeth est très belle, intelligente, charismatique et en plus elle est bien née. Mais tu ne peux dire que tu l’aimes, et tu es sûr que la réciproque est vraie également. Mais tu le penses, les moments que tu passes avec elle sont tout de même agréables, ou en tout cas tu n’y es jamais allé à contrecoeur, c’est un devoir que tu accomplis avec déférence. Par contre, tu ignores complètement son chien, et si tu avais été legilimens ou empathe, alors tu aurais su que cela ne lui plaisait pas, mais les sentiments des autres t’importent peu, voire pas du tout. C’est à peine si tu lui accordes un regard même lorsque sa maîtresse le caresse. La question que tu lui poses semble la plonger dans une certaine réflexion car elle prend le temps de poser la carte avant d’ouvrir enfin les lèvres. Il faut dire, la question est épineuse, tant pour toi que pour elle. De ton côté, tu as déjà eu des fiançailles annulées, alors l’expérience a fait que tu n’as jamais accordé grande importance à cela. Mais avec Elizabeth, rien ne semble se mettre en travers du chemin des plans de vos ascendants. Tu ne pouvais qu’acquiescer : en effet, il n’existait plus aucun obstacle pour ce mariage. Vous ne pouviez plus utiliser l’excuse de la fin des études d’Elizabeth, ni même de son début de carrière au cabinet de sa tante. Et de ton côté, tu n’avais jamais eu d’arguments à avancer pour repousser la date. Tu réfléchis à ton tour.
Un mariage en fin d’année me semble une bonne idée, un jour de décembre par exemple, vous avez raison, un mariage sous la neige aurait de quoi étonner les plus puristes de nos familles. J’ai cru comprendre quant à l’organisation que vous étiez une spécialiste de ces questions, c’est ma cousine Calliope qui me l’a avoué, avec votre groupe d’amis.
Pause, tu prends une gorgée et les bulles éclatent contre ton palais. Tu reprends, il est temps de se jeter dans la gueule du loup …
Et ce sera l’occasion de discuter plus avant des modalités de nos noces et de notre union … Rien ne sert de se le cacher, nous savons tous deux que ces noces sont arrangées et qu’il n’y a aucun amour entre vous et moi. Mais je ne vous veux pas malheureuse, contrairement à ce que les rumeurs peuvent dire de moi. La seule chose que je vous demande, c’est de me laisser un jardin secret. Certaines affaires appellent à ce que je m’en occupe seul. Mais si cela venait à avoir un impact sur notre union, alors vous en serez évidemment informée. Avez-vous des demandes de votre côté ? Autant mettre carte sur table vous ne croyez pas ? Comme nous n’y échapperons pas…
Gloire à Satan.
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