[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] & [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] i'm a, i'm a, i'm a wild ride that never stops i'm a, i'm a, i'm a hard case they can't unlock and i, and i swear i care a lot, just not enough let's just say it is what it is and was what it was - tate mcrae

18 H 57. Le soleil s'était couché sur le ciel écossais depuis plusieurs heures, mais la vie suivait son cours dans le quartier magique d'Inverness. Un garçon à la beauté extraordinaire songea qu'ils avaient pourtant parcouru ce chemin des années durant. Tantôt en se sautant dessus pour jouer à se porter à l'autre bout du trottoir, tantôt bras dessus bras dessous et tantôt dans les bras de l'autre pour se réchauffer par mauvais temps. Les deux hommes faisaient résonner leurs voix et leurs pas sur les dalles dans la rue bondée. Le froid du mois de décembre se tenait seul responsable pour la cape qui cachait le poitrail masculin et autrement dévoilé de Peter ; la chemise en tulle noir bouffante ne camouflait pas grand-chose et se trouvait bien incapable de faire écran à la brise glaciale. Contre toute attente, l'étudiant avait été bien en peine de convaincre son meilleur ami de quitter son lit confortable et ses livres, tous trop sérieux au goût du Drummond qui voulait sortir s'amuser et qui avait promis à son amie qu'il serait là.

(anglais) « Qu’est-ce que tu fabriques, Foxy ? Tu vas te les geler si tu te bouges pas un peu ! »

Il savait que la fraîcheur hivernale s'infiltrait aussi dans les plis de sa cape et venait chatouiller la peau dénudée de Dakota.

(anglais) « Non mais… Et dire que j’ai abandonné un lit douillet, une chaleur intense, et un très bon roman pour me taper la pluie et le froid glacial de cette ville de ploucs ! »

Pour l'occasion, et sans daigner répondre à ses questions, Peter l'avait obligé à porter un harnais et un chapeau de cow-boy de la même couleur. Le couvre-chef lui était peut-être familier, et il attirait les regards des sorcières qui marchaient à contre-courant ; elles devaient toutes avoir quelques années de moins qu'eux et retournaient certainement sur le campus. Peter gloussa en imaginant la tête qu'elles auraient faite en les voyant retirer leurs capes de sorciers respectables. Il fit plier le tissu de sa jupe et sentit le faux cuir de ses cuissardes rutilantes. Le Rouge décrocha son regard de la silhouette épaisse de Dakota pour chercher le Vampire's Night Club un peu plus loin. Il en distingua l'enseigne à quelques centaines de mètres et grommela dans sa barbe taillée très court qu'ils allaient être en retard. Son meilleur ami ne l'entendit pas et eut sans doute vite fait de lui rappeler que c'était la Mangouste qui se moquait de l'hôpital ! D’ordinaire toujours à la traîne, le jeune homme ne voulait pas faire faux bond à Inès. Il fit volte-face et attrapa le coude de son ami pour lui faire presser le pas.

(anglais) « Fais pas cette tronche. Tu adores mes plans foireux d'habitude ! »

Il pressa gentiment son coude dans sa paume et poursuivit sa route, un sourire espiègle ornant ses lèvres. Ses cheveux semblaient parsemés de paillettes et la brise renforçait le souffle surnaturel qui les balayait perpétuellement. La boîte de nuit vampirique n'était pas encore ouverte et semblait piteuse sans l'interminable file d'attente qui se formait chaque soir devant ses portes. Depuis que les deux sorciers meurtriers avaient été retrouvés et renfermés à l'asile, Inverness retrouvait sa jovialité pile à temps pour les fêtes de fin d'année.

(anglais) « Tu comptes venir au bal de Yule, j'espère ? J'ai éventuellement un p'tit gars sympa à te présenter si y a que ça pour te décider. »

Peter ne mentionna pas tout de suite le nom De Gray ([Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]), préférant aviver les foudres passionnées de son meilleur ami. De toute manière, c’était peine perdue. Hochant la tête, l’air songeur, pour acquiescer aux propos de son ami, Dakota avait surtout une autre idée en tête. Il allait y aller, au bal, et bien pour voir un garçon. Les deux compères ne pensaient pas du tout à la même personne…
Le bruit des pas sur les pavés s'éteignit lorsque Peter se trouva enfin devant la petite devanture. La boutique était minuscule, mais promettait un confort et un plaisir inégalé. Inès était une fine femme d'affaires et de délice, à n'en pas douter. Happé totalement par la décoration de la vitre, de la promiscuité que promettait la porte étroite et par les lumières à l'intérieur de la vitrine, Peter s'approcha de la fenêtre pour y coller le nez ; il cherchait Inès de ses yeux de nuit. Le garçon ne se rendit pas tout de suite compte que sa tête était parfaitement bien placée sur le dessin de montagnes et de vallées peint sur le verre. À n'en pas douter, la singulière coïncidence provoqua la franche hilarité de son fidèle compagnon de débauche.

(anglais) « Attends, attends, » Peter arrêta Dakota qui s'apprêtait à ouvrir la porte de la boutique. « Prends la pose. J'vais poster sur Wizardgram pour essayer d'amener du monde pour Inès. Fais ta plus belle gueule, beau gosse ! »

Comme souvent dans leur dynamique, il ne lui laissa pas franchement le choix et le mitrailla de clichés plus généreux et plus flamboyants les uns que les autres ; le corps s'animait sur l'écran de son téléphone portable lorsque le modèle voulut donner son avis sur la publication de son portrait. Satisfaits de leur élan publicitaire, ils attendirent que Peter ait fini de convier ses concitoyens et concitoyennes estudiantines pour entrer dans la boutique. La porte s'ouvrit, mais aucun tintement n'annonça leur arrivée : au lieu de cela, une exaltation d'extase accueillit les deux hommes et Peter s'avoua plutôt convaincu par la magie qui opérait déjà dans ces lieux. Il voulut plaisanter avec son meilleur ami, mais le garçon se trouva complètement happé par ce que ses sens, déjà en ébullition, faisaient parvenir à son cerveau. Il retirait distraitement sa propre cape, dévoilant les pointes de son buste taillé dans un marbre chaud au toucher, et décida ensuite de la jeter à Inès qui venait à leur rencontre, pour pouvoir tourner librement sur lui-même et faire profiter la propriétaire des lieux du spectacle ; la magie des Vélanes se trouvait toujours décuplée lorsqu’elles dansaient.

(anglais) « Alors ? » Lança-t-il à la fille de la coach de Quidditch. « Qu’est-ce que tu en penses ? »

Elle l’avait généreusement charrié sur ses tenues, chaque fois que leurs chemins s’étaient croisés depuis qu’ils ne jouaient plus ensemble dans les draps. Ravie de voir son ami Peter faire honneur à l’inauguration en se vêtant pour l’occasion et en incitant son invité à faire de même, Inès était sur le point d’ouvrir la bouche pour balancer une pique à son ami, mais Peter entreprit de faire tourner son compagnon comme une bête de compétition.

(anglais) « Attends, attends, t’as encore rien vu ! » S’exclama-t-il, impatient de dévoiler toute la beauté de Dakota au reste du monde - et tant pis s’ils n’étaient pas seuls dans la boutique. « Tadaaaaa ! Le harnais est d’occasion. Je peux jurer solennellement avoir été témoin de son utilisation. »
Inès n’en doutait pas un instant. La fierté de Peter faisait plaisir à voir.
(anglais) « J’ai pas pensé à acheter de l’avoine, mais on a de la bière au frais, si vous pouvez trouver Oìsin pour lui en demander. Merci pour la story sur Wizardgram, ‘love you. »

Pour Peter, le diable se cachait dans les détails. Il sourit innocemment à son ami qui le regardait d’un air entendu. Peut-être se rappelait-il l’avoir oublié chez Peter, lorsqu’ils étaient encore amants ? Le corbeau l’avait retrouvé au fin fond de son dressing lorsqu’il avait quitté la colocation, quelques mois auparavant, et s’était juré de le ressortir à Dakota au moment opportun.
Muni d’un ballon flottant en forme de vulve féminine, Peter sautillait presque d’étagère en étagère - il était comme un enfant abandonné par ses parents dans un magasin de jouets. Dans sa contemplation, il manqua de bousculer une très charmante jeune femme (@"...") et s’excusa aussitôt, laissant tout son charme opérer pour se faire pardonner. Sa mère l’aurait certainement grondé si elle l’avait vu faire. Elle l’aurait assurément tué sur place si elle l’avait surpris dans une boutique comme celle-ci. Cette pensée lui arracha un sourire malicieux. Peter prenait parfois plaisir à être l’enfant terrible d’Alice et d’Harold Drummond. Son chevalier servant - ou serviteur, qui serait peut-être encore plus sexy dans le costume de soubrette moldue qu’il devinait un peu plus loin - lui apporta un verre d’alcool et le sortit de sa gaucherie maladive. Peter le remercia volontiers, reconnaissant. Ils trinquèrent une première fois ensemble et attendirent qu’Inès soit dans les parages pour faire tinter le verre à sa réussite. Occupée à papillonner d’un invité à l’autre, Inès prit le temps de lever son verre avec Peter et Dakota.

(anglais) « Girl! Tu peux être méga fière de toi ! C’est trop cool ici ! »

Les taches de son de l’ancienne Wright gagnèrent quelques teintes plus foncées sous l’effet des compliments. Elle n’était pas du genre à rougir, mais l’alcool aidant, sa joie lui montait à la tête surtout quand elle entendait les bons mots pour sa boutique.

(anglais) « C’est pas que moi! Y a Holly qui a bossé dur sur la déco, et Oìsin… il a aussi bossé DUR, ya know. »

Inès sentit une main lui attraper le bras et elle laissa les deux garçons pour retourner à ses devoirs d’hôtesse.

Peter repéra un kit de déguisement sur un rayon. Il sortit ses trente centimètres de bois de charme et le fit léviter autour de Dakota : la muse se trouva affublée, au moins aux regards des autres, d’un masque de loup, d’oreilles animales et d’une queue de bête poilue. L’hybride envisagea le costume en penchant la tête, comme s’il vérifiait si l’accoutrement était susceptible d’aviver son excitation et oublia qu’il avait encore de nombreuses cases d’un calendrier un peu spécial à ouvrir chaque matin. D’un geste de sa baguette magique, il congédia les articles qui reprirent leur place initiale.

(français) « Un look intéressant ! » Murmura-t-il pour lui-même dans un français qui lui garantissait un peu plus d’intimité en Hautes Terres d’Écosse.
(anglais) « Qu’est-ce que tu marmonnes encore vilain garnement ? »

L’oiseau de mauvaise augure manqua de renverser son verre lorsqu’il repéra les petites gourmandises roses qu’il avait déjà eu l’occasion de goûter. Il passa son bras autour du coude de Dakota pour amener ses deux amis près des boîtes.

(anglais) « Foxy, tu DOIS les essayer ! Ce truc est orgasmique ! J’sais pas ce que tu mets dedans, » il demanda à la dérobée à Inès avant de reprendre : « Mais tu vas dormir comme un gros bébé musclé et faire des rêves inavouables et tout juste bons à changer les draps après ! »

L’œil amusé se tourna vers Inès dans un coin, qui répondit par un haussement des épaules des plus coupables.

(anglais) « Vas-y, s’te plaît. J’te les offre. Inès va mettre ça sur ma note, pas vrai ? »

Il donna un petit coup de coude à la frange noire et lui glissa plus bas :

(anglais) « J'te jure, j’te promets de prendre des photos du lit demain matin, si ça dérange pas mo luran¹, bien sûr. »
« Mais garde tes photos, vieux matou! J’ai beaucoup mieux déjà », riposta Inès en pointant les oeuvres accrochées aux murs de la boutique. « Faut parfois savoir garder un peu de  mystère… »


Peter regardait les peintures et les dessins affriolants qui ornaient les murs et les étagères. Il ne reconnaissait aucun des modèles, mais une idée germa dans sa tête. Les valeureux et les valeureuses muses étaient admirablement mis en valeur. Il songea un instant aux photos d’Azazel et s’en alla quérir Inès pour lui parler de sa vision.

(anglais) « Tu les as déniché où, tes dessins ? Ils sont dingues ! J’en veux un ! » Maximilien ferait sûrement la fine bouche, mais il ne rechignerait sûrement pas à les observer dans l’intimité de leur chambre.
« C’est une amie à moi, une sacrée artiste, mais elle a pas encore beaucoup de clients. »
Inès espérait pouvoir aider un peu la carrière de Padma à décoller.
« Si tu veux, je connais bien un photographe local. Tu as dû le connaître ? Il travaillait pour le Vampire’s. Azazel ? J’ai posé pour lui. »
« Hmmm… oui, ça me dit vaguement quelque chose. »

La mention était anecdotique, mais il savait piquer son intérêt.

(anglais) « Tu pourrais même faire un genre de galerie dans ta boutique ? Genre, un article acheté, dix pour cent sur un cliché ? Quoi que… Je connais un modèle que ça pourrait mettre en valeur. Même si j’ai pas l’intention de céder les clichés à qui que ce soit, si tu vois ce que je veux dire ? »

Il voulait bien sûr parler des clichés nus qu’Azazel avait réussi à prendre de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Dans toute sa splendeur, le Français méritait d’être exposé. L’alcool lui montait peut-être à la tête, mais il crut un instant pouvoir convaincre son chéri.

(anglais) « You know what? C’est pas une mauvaise idée. Laisse-moi y penser. »

Inès leva sa coupe en guise de salutation et repartit se fondre dans la foule. Il faisait de plus en plus chaud dans la boutique, mais si ça en invitait certains à faire tomber la chemise, ça ne serait pas pour déplaire à la maîtresse des lieux.


19 H 36. C’est complètement saoul et assis à côté de la vitrine, à moitié avachi sur l’étole bleue, que Peter jeta un accio sur le stylo en forme de baguette magique qui faisait son bout de chemin au dos d’un wagon miniature. Un peu trop fort, peut-être, il cria à Inès son interrogation.

(anglais) « Hey Inès ! Inèèèèès ! Ça fait quoi ce truc ? »

Et il le pointa sur le harnais que portait toujours Dakota - à ravir, soit dit en passant - comme il l’aurait fait avec sa vraie baguette pour faire sauter les boucles dorées et le libérer de son étreinte cuirassée.

(anglais) « Quoi? » fit Inès en tournant la tête vers Peter, qui l’interpelait. Elle vit le crayon entre les mains de Peter et un large sourire s’étira sur ses lèvres.
(anglais) « Ah ça. C’est pour mes clients artistes. » Elle prit le crayon des mains de Peter sur un simple « Tu permets…? »

Et, après avoir obtenu l’autorisation de Peter, elle sortit un calepin de sa poche, où elle avait noté des commandes depuis le début de la soirée, et se mit à dessiner très approximativement Peter. Quand elle dessina la chemise en tulle de celui-ci, elle disparut aussitôt, dévoilant toute la peau qu’elle dissimulait très peu jusqu’à ce moment.

« J’continue à développer le modèle pour qu’il puisse aussi faire apparaître des accessoires, on reste dans l’illusion, mais ça sera sûrement bien divertissant… »
(anglais) « Tu me mets ça direct sur ma note, je repars avec ! Prototype ou pas prototype. Je… Hum… Voudrais tester un truc à la maison. T’aimes voir ce que tu vois Foxy ?»

Ajouta Peter en voyant Dakota, qui penchait la tête sur le côté, observant son ami artificiellement dénudé, bien intrigué et décidé à profiter de ce petit bout de spectacle. D’autant que pour une fois, il n’y avait pas le garde-champêtre susnommé Maximilien pour lui faire le regard noir de la mort-qui-tue. La redécouverte de ce torse au contact si particulier raviva dans les pensées de l’anglais de vieux souvenirs, ce qui ne manqua pas de lui tirer un léger sourire narquois.

À cet instant, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], qui pensait simplement venir boire un verre dans un tout autre genre d’établissement, fit pivoter la porte sur son axe. Peter n’avait pas menti : la boisson coulait véritablement à flot. Les yeux rivés sur son propre torse dénudé, il ne le vit pas tout de suite entrer, mais le gémissement de plaisir attira ses yeux sur la petite porte vitrée.

(anglais) « De Gray ! Viens là que je te présente. Tu m’pardonnes, mais t’es pas tellement habillé pour l’occasion. Tu permets ? »

Son consentement recueilli, il gribouilla sur le même calepin qu’Inès, mais ne réalisa pas que c’était encore sa propre silhouette qui était dessinée. Lorsqu’il termina son dessin, un bustier en cuir noir entrelacé apparut sur sa peau, l’illusion convoquée sur sa propre personne plutôt que sur un beau blond. Peter éclata de rire.

(anglais) « Bon, laisse tomber, mais laisse au moins tomber la chemise s’te plaît. J’t’ai pas présenté Dakota ? »

Et sur ces bonnes paroles, il partit voir ailleurs s’il y était. Inès l’avait peut-être fait dessiner dans un des portraits.

(anglais) « J’vais vous chercher un truc à boire. Faites connaissance. »

Peter mentit en s’éclipsant.

(anglais) « Ou pas… »

Il ajouta pour lui dans un souffle machiavélique.

^1. « Mon beau petit », un surnom affectif en écossais.