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That night, twenty little tragedies begin...♣ Ceasar {année 2020 }
Mer 15 Sep 2010 - 23:58
Le regard suppliant, la petite fille se tourna en direction de sa mère, espérant la faire changer d’avis. Depuis la naissance du petit garçon, soit quelques semaines auparavant, Sienna n’avait eu le droit de prendre son petit frère seulement cinq ou six fois dans les bras. Pourtant, la fillette savait parfaitement bien s’en occuper ! Après tout, elle jouait presque tous les jours au papa et à la maman avec ses voisins ou même à l’école maternelle moldue. Mais non, sa mère refusait encore et toujours. Un instant, la femme assise sur le divan soupira et détourna son attention du bébé pour se concentrer sur sa fille. Sienna était adorable, certes, mais Bonnie n’aimait pas vraiment voir Loukas dans ses bras de petite fille uniquement habitués à supporter le poids d’un poupon et non celui d’un nouveau-né. Elle avait tellement peur de le voir tomber, à croire que c’était la première fois qu’elle s’occupait d’un enfant. Mimant un « non » de la tête, la brune adressa un regard compatissant à sa progéniture avant de reprendre le biberon dans sa main gauche et de le poser délicatement au niveau des fines lèvres du nourrisson. Le lait descendait tout doucement, Bonnie arrêtant de temps à autre ce flot pour essuyer le trop plein qui se répandait sur le menton de son fils chéri. Son visage lui rappelait les traits de Ceasar, une ressemblance frappante liait le père et le fils mais au plus profond d’elle-même, l’Australienne espérait sincèrement que cette ressemblance ne serait que physique, que Loukas n’hériterait pas de certains gènes de son père, gènes qui perturbaient un peu la vie familiale et qui déroutaient souvent Bonnie. Au début, alarmée par la blessure, elle n’avait cessé de se poser des questions sur la suite des évènements. Comment allaient-ils gérer tout ça ? Comment les enfants réagiraient-ils ? Est-ce que ça affecterait leur couple ? Vraiment, la brune crut que cette transformation ruinerait ces quelques années de mariage, ces quelques années de bonheur ou ils avaient pu avoir successivement une magnifique maison, une adorable petite fille, une situation pour le moins confortable. Et puis, avec le temps, Bonnie s’était finalement habituée au nouveau rythme de son mari. Certes, s’il prenait sa potion le mauvais jour et qu’une transformation imprévue arrivait, elle n’hésitait pas à le jeter dehors, il comprenait parfaitement. Mais parfois, la situation devenait pesante. Il hésitait, installait des tonnes de calendriers pour ne pas oublier ce qui avait souvent le don d’agacer notre chère Bougrov. Elle l’aimait, cela ne faisait aucun doute mais dans ces situations, elle n’avait pas vraiment le temps de réfléchir à l’amour qu’elle lui portait. Et étrangement ce soir-là, Bonnie eut l’impression qu’une nouvelle crise de nerfs ne saurait tarder. Elle ne savait pas comment l’expliquer, mais redoutait que quelque chose n’arrive avant qu’ils n’aillent tous les deux se coucher. Alors inutile de préciser qu’elle se sentait déjà agacée sans même savoir pourquoi. Peut être parce que Sienna insistait bien trop pour prendre son petit frère dans les bras. Il était tant qu’elle aille dormir avant que sa mère ne s’énerve pour de bon. Se levant peu après avoir terminé le biberon de son fils, Bonnie se mit à arpenter la maison d’un pas léger et silencieux, le bébé blotti contre son épaule. Elle fredonnait de temps à autres une berceuse dans l’espoir de lui faire décrocher un petit rot qui ne mit pas longtemps à venir cette fois-ci, pensa-t-elle.
- Chérie, non c’est non. Ton frère va aller au lit et tu ferais bien de faire pareil. J’appellerais ton père pour qu’il vienne te lire une histoire. - Allez, s’il te plait. - Non. Tu vas te coucher immédiatement. » Lentement, Sienna se dirigea dans sa chambre la mine boudeuse. C’était injuste, vraiment trop injuste. Tant pis, elle se plaindrait à papa si maman ne la laissait pas faire. Mais la fillette aurait beau faire, sa mère ne cèderait pas, point final. Bonnie entra dans la chambre de Loukas et le déposa délicatement sur la table à langer ou elle entreprit de le changer avant de le coucher. A sa grande surprise, il ne disait rien ce soir, lui qui piquait une crise de larmes pour un rien. D’habitude, c’était toujours une épreuve de le mettre au lit sans le faire pleurer. Ferait-il ses nuits ? Commencerait-il à s’habituer au rythme de vie de la famille Bougrov ? Si tôt ? Non, peut être pas. Il devait être simplement fatigué. Le posant délicatement dans son berceau, l’Australienne l’observa un instant avant de d’éclipser silencieusement de la chambre. Et puis, elle finit par regagner le salon ou elle déposa un baiser furtif sur les lèvres de son mari adoré.
Elle se laissa à nouveau tomber sur le divan, son visage affichant une mine énervée, agacée par ce je-ne-sais-quoi. Espérons seulement que les craintes de la jeune femme n’étaient pas fondées et que tout se passerait pour le mieux, qu’il n'y penserait pas. |
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Re: That night, twenty little tragedies begin...♣ Ceasar {année 2020 }
Mar 12 Oct 2010 - 23:52
Ceasar était assis au Salon, dans le fauteuil habituel, face à la grande fenêtre qui donnait sur le ciel noir, au dehors. Une cigarette sorcière au coin des lèvres, il fixait l'extérieur, l'immensité de l'univers. Pensif, bien sûr. Sur ses genoux, une missive qui lui annonçait l'approche d'un groupe de créatures pas encore très claires au Nord d'Edimburgh. Vu qu'il était un des meilleurs dans son boulot, on lui avait demandé de s'en occuper. Mais quel métier ? Simple comme bonjour : Ceasar était devenu chasseur de créatures. Généralement, il bossait pour des particuliers, mais il lui arrivait de travailler pour le Ministère de la Magie, comme ça serait le cas d'ici une semaine sans doute. Expirant lentement, il avait à présent sa cigarette entre ses deux doigts, suspendue au dessus du vide, une fumée claire s'échappant de l'extrémité incandescente. Il était songeur, perdu dans des pensées pas franchement réjouissantes. Bientôt il était ramené dans le passé, quelques années plus tôt, alors que Sienna devait avoir deux ans à peine. Une nuit de Pleine Lune qui avait mal tourné. Un loup-garou l'avait mordu, lui avait lacéré le bras, le torse, défiguré. La morsure était encore visible, la marque bien trop ancrée dans la chair du sorcier. C'était pour ça aussi qu'il ne portait plus que des chemises à manches longues, les poignets serrés. Il ne relevait plus jamais ses manches. Son torse gardait encore les traces de cette funeste soirée. Il avait été trop imprudent et il avait payé. Le plus lourd tribut jamais payé. Chaque Pleine Lune le voyait se transformer en une de ces créatures qu'il chassait. Il était inoffensif, fort heureusement. Une potion Tue-Loup prise quatre jours avant la pleine lune et quatre jours après lui permettait de minimiser les effets de cette transformation. Et pourtant, neuf jours à chaque pleine lune, voilà ce que ça lui prenait comme temps. Et le reste du temps, il stressait parce qu'il craignait de se tromper de jour. Il savait ce qu'une erreur de ce genre pouvait signifier. Il avait mis Bonnie en garde contre cela : la première seconde à laquelle elle sentait que quelque chose n'allait pas bien, elle le foutait dehors. Ça compliquait un peu la vie familiale, mais pour le moment, les enfants n'avaient pas besoin de savoir que leur père avait un léger problème. Il finit par se lever et alla écraser sa cigarette dans le cendrier, ouvrit la fenêtre pour aérer un peu. La voix de Sienna, flûtée, finit par s'étouffer alors que la voix douce de Bonnie tentait de la calmer. Porte qui se ferme. Depuis qu'il avait eu cet accident, Ceasar avait eu les sens décuplés : l'ouïe, la vue… l'odorat aussi. Aussi, il entendit et sentit sa femme arriver plus qu'il ne la vit d'abord. Une délicate odeur sucrée et acidulée qui lui caressait les narines. Il se retourna, se redressant et elle l'embrassa à ce moment-là, furtivement, avant d'annoncer de façon assez douce mais autoritaire :
Suivant d'un regard totalement épris la délicate femme tomber sur le divan, Ceasar ne put s'empêcher de remarquer qu'elle avait l'air courroucée. Eh là, qu'avait-elle donc ? Était-ce Sienna qui avait été plus qu'agaçante ? S'approchant du divan, il s'assit aux côtés de sa femme, passant son bras autour de la taille fine de la demoiselle et l'embrassant tendrement dans le cou :
Il avait commencé à prendre soin de sa tendre épouse lorsque une porte s'ouvrit et qu'une voix s'éleva de l'entrebâillement de la porte :
Il se redressa non sans embrasser sa tendre et chère avec tout l'amour qu'il éprouvait pour elle et en la couvant du regard, il quitta le salon pour aller mettre leur fille au lit. Sienna l'attendait en chemise de nuit, la porte de sa chambre ouverte, droite comme un "i", les bras croisés. Un sourire attendri se dessina sur le visage de son père qui la prit comme un sac de pommes de terre et la déposa plutôt en douceur sur son lit avant de l'immobiliser et de la border.
Sienna sembla soudainement se souvenir de cette recommandation. Et bientôt ses yeux devinrent brillants. Ceasar ne voulant surtout pas qu'elle se mette à pleurer lui fit un câlin, la berça doucement, comme quand elle était petite, et lui déposa un baiser sur le haut du crâne.
Vu comment elle était à deux doigts de dormir, il pouvait promettre de revenir dans deux minutes, elle dormirait déjà. Un dernier câlin, un dernier bisou bonne-nuit et Ceasar sortit en fermant la porte derrière lui, après avoir vérifié que la loupiotte dans le coin de la chambre était allumée (Sienna avait encore un peu peur du noir). Puis il passa veiller Loukas qui humait doucement… Et rejoignit sa douce épouse, toujours au salon, là où il l'avait laissée. Déposant un baiser tendre sur ses lèvres attirantes, il murmura doucement :
Non, il n'avait pas du tout une lueur perverse au creux des prunelles lorsqu'il avait proposé de se racheter. Pas du tout du tout. C'était sans doute le fait qu'il soit penché sur elle qui vous faisait croire cela. Ou peut-être était-ce le reflet du sol éclairé par une lumière pâle provenant du dehors. Une seconde, la lune ? Était-on la pleine lune ? hm. Non, sans doute pas. Il l'aurait su. Pour le moment, de toute façon, il n'y pensait pas du tout. Il venait de se pencher pour embrasser sa tendre épouse, les paumes posées de chaque côté du corps de la divine succube.
- « Chéri, c’est l’heure d’aller lire une histoire à Sienna. Essaie de la calmer, elle est intenable ce soir. »
Suivant d'un regard totalement épris la délicate femme tomber sur le divan, Ceasar ne put s'empêcher de remarquer qu'elle avait l'air courroucée. Eh là, qu'avait-elle donc ? Était-ce Sienna qui avait été plus qu'agaçante ? S'approchant du divan, il s'assit aux côtés de sa femme, passant son bras autour de la taille fine de la demoiselle et l'embrassant tendrement dans le cou :
- « Sienna peut attendre, tu passes en priorité, je crois… »
Il avait commencé à prendre soin de sa tendre épouse lorsque une porte s'ouvrit et qu'une voix s'éleva de l'entrebâillement de la porte :
- « Papaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !
- Hm. On dirait qu'elle est aussi impatiente que sa mère. Il vaut mieux que j'aille la calmer, manquerait plus qu'elle réveille Loukas. »
Il se redressa non sans embrasser sa tendre et chère avec tout l'amour qu'il éprouvait pour elle et en la couvant du regard, il quitta le salon pour aller mettre leur fille au lit. Sienna l'attendait en chemise de nuit, la porte de sa chambre ouverte, droite comme un "i", les bras croisés. Un sourire attendri se dessina sur le visage de son père qui la prit comme un sac de pommes de terre et la déposa plutôt en douceur sur son lit avant de l'immobiliser et de la border.
- « Tu te souviens de ce que je t'ai dit il y a trois jours ? Secouage de tête négatif de la part de la petite : "Ne hurle pas comme ça sinon tu vas réveiller ton frère", ça ne te rappelle rien ? »
Sienna sembla soudainement se souvenir de cette recommandation. Et bientôt ses yeux devinrent brillants. Ceasar ne voulant surtout pas qu'elle se mette à pleurer lui fit un câlin, la berça doucement, comme quand elle était petite, et lui déposa un baiser sur le haut du crâne.
- « Mais c'est que tu bailles en plus ! Allez, on dort. demain l'histoire.
- J'veux pas dormir.
- Sienna, combien de fois faut-il que je te rappelle que je ne négocie pas avec toi une fois la nuit tombée ?
- Mais Papa…
- Demain. Il est tard, il faut que tu dormes, et je suis fatigué et il faut aussi que je couche ta maman.
- Tu reviens après ?
- D'accord, mais ne m'attends pas. »
Vu comment elle était à deux doigts de dormir, il pouvait promettre de revenir dans deux minutes, elle dormirait déjà. Un dernier câlin, un dernier bisou bonne-nuit et Ceasar sortit en fermant la porte derrière lui, après avoir vérifié que la loupiotte dans le coin de la chambre était allumée (Sienna avait encore un peu peur du noir). Puis il passa veiller Loukas qui humait doucement… Et rejoignit sa douce épouse, toujours au salon, là où il l'avait laissée. Déposant un baiser tendre sur ses lèvres attirantes, il murmura doucement :
- « Mh… Il me semble me souvenir que je t'avais laissée en bien triste état. Me permets-tu de me racheter ? »
Non, il n'avait pas du tout une lueur perverse au creux des prunelles lorsqu'il avait proposé de se racheter. Pas du tout du tout. C'était sans doute le fait qu'il soit penché sur elle qui vous faisait croire cela. Ou peut-être était-ce le reflet du sol éclairé par une lumière pâle provenant du dehors. Une seconde, la lune ? Était-on la pleine lune ? hm. Non, sans doute pas. Il l'aurait su. Pour le moment, de toute façon, il n'y pensait pas du tout. Il venait de se pencher pour embrasser sa tendre épouse, les paumes posées de chaque côté du corps de la divine succube.
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Re: That night, twenty little tragedies begin...♣ Ceasar {année 2020 }
Mer 13 Oct 2010 - 21:35
- Ce n’était pas dans ses habitudes d’être de mauvaise humeur. Ordinairement, Bonnie souriait, se montrait enjouée, proche de sa fille, aux petits soins avec son fils et son mari. Or, ce soir-là, la jeune femme ne parvenait pas à chasser cette once d’agacement qui s’immisçait en elle progressivement. Ça l’avait prise d’un coup, comme si c’était une saute d’humeur. Comme pendant sa grossesse. Un instant, la brune afficha une mine perplexe. Non, elle ne pouvait être enceinte à nouveau, son accouchement ayant eu lieu trois ou quatre semaines auparavant. Et puis si c’était le cas, Bonnie préférait attendre un peu. D’une, elle n’était pas une machine à procréer et de deux, grossesse rimait avec neuf mois infernaux. Lorsque Ceasar prit place à ses côtés, Bonnie laissa machinalement la tête tomber sur l’épaule de son mari tandis qu’il embrassait son cou tiède. Oui, tiède. Aucun désir ne la traversait en cet instant, il aurait beau y mettre toute son énergie, la jeune femme ne se montrerait pas coopérative, ce soir. Elle n’eut donc aucune réaction, aucune parole mais laissa faire son cher et tendre, de peur de le contrarier. Mais visiblement, Sienna, très excitée ce soir, ne semblait pas l’entendre de cette oreille. Sa voix stridente de petite fille envahit soudainement le salon tandis qu’elle réclamait son père pour l’habituelle histoire du soir.
« Hm. On dirait qu'elle est aussi impatiente que sa mère. Il vaut mieux que j'aille la calmer, manquerait plus qu'elle réveille Loukas. »
Aussi impatiente que sa mère ? Ça voulait dire quoi ? Que Bonnie était impatiente... ? Soit. L’Australienne grimaça un moment et croisa fermement ses bras sur sa poitrine, telle une fillette ou plutôt, comme l’aurait fait sa fille. Ceasar l’embrassa avec amour avant de se détacher de sa femme pour aller coucher sa fille. Etrangement, Bonnie répondit farouchement à ce baiser, comme si cela l’attendrissait un peu, comme si cela la détendait et la rendait moins crispée et agacée qu’elle ne l’était en ce moment même. Mais ce ne fut qu’un leurre. A peine son mari parti, Bonnie soupira profondément avant de poser son regard sur les cigarettes sorcières de Ceasar. Il les fumait quand il réfléchissait vaguement, Bonnie ne les aimant pas. Elle les avait souvent essayées mais sans façon. Le goût acre horripilait la jeune femme qui s’étouffait presqu’à chaque bouffée. Mais peut être que cela aidait son mari à se détendre, à se laisser aller, à penser à autre chose. Alors, sans même réfléchir au fait que Bonnie les détestait, la brune en prit une et l’alluma avec sa baguette posée sur un meuble non loin de là. Elle se laissa à nouveau tomber sur le divan, la cigarette glissant délicatement entre ses doigts. Une bouffée de poison envahit ses poumons tandis qu’elle fermait les yeux un instant, essayant tant bien que mal de se calmer. Allons, il faisait nuit, la lune n’était pas pleine mais illuminait la pièce faiblement éclairée. Ceasar avait laissé la fenêtre ouverte le temps de faire partir cette odeur désagréable et Bonnie, expirant lentement la fumée engouffrée dans ses poumons, s’approcha doucement de l’ouverture, les yeux rivés sur le jardin. Le silence qui régnait sur l’étendue verte eut le don de l’apaiser un instant jusqu’au moment ou elle s’étouffa une nouvelle fois en inspirant le tabac sorcier. La sérénité qui avait lentement pris possession de son corps fut soudainement chassée à nouveau par l’énervement et Bonnie se dirigea vers le cendrier ou elle écrasa furieusement la cigarette à peine entamée. Et puis, pour la troisième fois de la soirée, elle revint s’asseoir sur le divan, les sourcils froncés.
- « Mh… Il me semble me souvenir que je t'avais laissée en bien triste état. Me permets-tu de me racheter ? »
Levant les yeux en direction de son mari, la jeune femme afficha un faible sourire alors que Ceasar posait ses mains de chaque côté de son corps pour finalement l’embrasser. La Bonnie habituelle lui aurait murmuré des paroles peu chastes au creux de l’oreille avant de défaire quelques boutons appartenant à la chemise « encombrante » de son mari. Or, la Bonnie actuelle n’eut aucune réaction. Elle répondait au baiser, certes, mais ne laissait entrevoir aucune envie. Lentement, elle repoussa son mari du bout des doigts, ne prenant même pas la peine de le regarder dans les yeux. Puis, la jeune femme se redressa et se tourna en direction de son cher et tendre.
- « Laisse-moi, je n’ai pas envie de ça, ce soir. », dit-elle froidement.
Ses pas la guidèrent lentement en direction de la fenêtre d’où elle ferma sèchement les rideaux. Personne n’avait besoin de voir la lumière de la lune, personne ne s’intéressait à elle. Sauf Ceasar, de manière involontaire. Et c’était bien pour cela que Bonnie avait eu un geste aussi sec, aussi bref et ce long regard significatif de son exaspération profonde . Elle ne voulait pas que son mari observe cette fichue lune, elle refusait de la voir une fois de plus gâcher une soirée, même si pour une fois, les tensions semblaient venir de l’Australienne. Silencieuse, la jeune femme se dirigea lentement vers la chambre dans l’espoir d’aller se coucher. Oui, si tôt. Mais demain serait un autre jour ; demain, Bonnie serait de meilleure humeur et rattraperait cette soirée…tendue. Néanmoins, un bruit de fracas provenant de la chambre de sa fille résonna dans toute la maison, détournant Bonnie de son occupation principale. Elle soupira un instant et déboula furieusement dans la chambre ou sa fille tenait contre elle le livre de contes de Beedle le Barde, un sourire rayonnant prenant place sur son visage illuminé de petite fille. A côté de cela, les autres livres de la bibliothèque se trouvaient par terre, les uns sur les autres.
- « Mamaaaan. J’veux une histoire. S’il te plaaait.
- Pas d’histoire. Tu es censée être dans ton lit.
- S’il te plaaaait.
- NON ! Sienna, ça suffit, tu vas te coucher et tu rangeras ce bazar demain matin avant d’aller à l’école ! »
Et un nouveau cri perçant retentit à nouveau dans la maison. Cette fois, cela provenait de la chambre de Loukas, réveillé par le bruit insupportable de sa sœur. Bonnie se passa une main sur le visage tandis que la petite brune se dirigeait silencieusement dans son lit la mine boudeuse, prête à pleurer. La jeune femme n’y prêta aucune attention et se rua dans la chambre de son fils hurlant. Murmurant une chanson douce, elle le prit délicatement dans ses bras et revint dans le salon ou elle le posa délicatement dans son berceau, n’accordant aucun regard, aucun geste tendre envers son mari.
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Re: That night, twenty little tragedies begin...♣ Ceasar {année 2020 }
Sam 23 Oct 2010 - 23:33
Hm. Sa femme n'était pas d'humeur, c'est ce que venait de se dire Ceasar. Et ça ne sentait pas bon du tout, que Madame Bougrov soit d'une humeur de chien. Même les baisers passionnés de son mari ne changeaient rien à tout cela. Merlin, comment allait-il faire pour dérider le doux visage de sa tendre épouse ? Sans doute que des caresses n'y changeraient rien il s'écarta pour laisser sa femme se relever, Bonnie venant tout juste de le repousser du bout des doigts. La suivant du regard, à la fois étonné et inquiet, il la fixait d'une façon assez calme, les mains le long du corps, dans le vide.
Duly noted. Bon, ça s'annonçait vraiment mal cette soirée, Ceasar en avait l'intuition bien malheureuse. Surtout qu'elle était froide, distante, tendue. Il aurait tellement voulu pouvoir l'aider à se détendre, la consoler et effacer tous ses tourments. La suivant donc sans bouger pourtant, il la vit s'approcher de la fenêtre, fermer brusquement le rideau et cacher alors la lumière de la lune. N'éclairaient plus que l'âtre allumé et quelques lampes à huile (il n'aimait toujours pas cette histoire d'éclaticitré, ou quelque chose de ce genre. Qu'importe le mot, c'était un engin du diable… Ou du Moldu. Bref, passons. La voir agir ainsi d'une façon aussi sèche avec le rideau fit clairement comprendre à Ceasar qu'il allait vraiment avoir du mal à faire se détendre sa femme. Elle semblait à bout. Combien de temps avait-elle dormi les nuits passées ? Il n'en savait malheureusement rien. Un sommeil de plomb le prenait une fois qu'il s'endormait, sa femme blottie contre lui. Mais dormait-elle, elle, lorsqu'il avait le nez dans ses cheveux, son épaule à portée des lèvres ? Il ne savait pas. La voir aussi fébrile lui faisait remarquer qu'il n'assurait pas beaucoup ces derniers temps. Peut-être était-ce pour cela qu'elle était ainsi, froide et distante ? Pour le savoir, il aurait fallu qu'il le lui demande. Ce qu'il ne faisait pas, pour le moment.
Et puis la situation empira, de nouveau. Les enfants étaient bruyants. Mais encore plus lorsque c'était le soir, et qu'on avait des sens plus aigus que la moyenne. Bougrov entendit ainsi clairement le barouf provenant de la chambre de sa progéniture fille. Avant même qu'il n'ait pu bouger, Bonnie avait déjà filé dans la direction sonore. Il lui avait emboîté le pas mais en passant devant un calendrier, il était resté dubitatif. Et puis la petite voix plaintive de Sienna s'éleva et lui parvint, et Ceasar se dit qu'il avait merdé sérieusement. La situation n'aurait pas empiré s'il avait daigné lire à sa fille une histoire. Mais il n'avait pas voulu, et Bonnie passait de nouveau pour la méchante dans le duo. Les cris de Bonnie provoquèrent finalement le réveil de Loukas dont les hurlements emplirent bientôt la maison. Et amplifièrent le mal de crâne de Ceasar. Merlin, ça allait mal finir cette soirée, il en était sûr. Bonnie passa de la chambre de Sienna à la chambre de Loukas, le prit dans ses bras et alors qu'il la suivait sur quelques pas jusque dans le salon, il comprit qu'elle ne voulait pas qu'il interfère dans ses actions. Soit. Et pourtant, Loukas ne se calmait pas. Ceasar s'approcha, malgré la froideur de Bonnie. Il ne la toucha pas, elle ne voulait vraisemblablement pas avoir de contact avec lui. Il se pencha vers Loukas qui sanglotait encore et le prit dans ses bras doucement. Puis il releva le regard vers Bonnie, et les yeux plein d'amour et d'inquiétude, il lui murmura doucement en tenant son fils contre lui :
Il la suivit du regard tandis qu'elle partait en direction de leur chambre, puis reporta son attention sur Loukas dont les sanglots continuaient. Le berçant de façon un peu gauche, Ceasar s'efforçait de concentrer tous ses efforts sur son fils pour le moment. Le temps passa, le nourrisson se rendormit, sa respiration régulière apaisant en même temps son père. L'enfant retrouva son berceau, dans la chambre mitoyenne à la chambre conjugale. Cependant, après avoir observé son fils quelque temps et relancé deux sorts de blocage de sons provenant de l'extérieur et des pièces alentour, Ceasar n'alla pas tout de suite rejoindre sa femme au lit. Ainsi, faisant un crochet par la chambre de Sienna, il découvrit la petite en pleurs, roulée en boule sous sa couette.
Il souleva lui-même la couette et recueillit sa fille dans ses bras. Après Loukas, voilà maintenant Sienna qui sanglotait dans les bras de Ceasar et quelque chose lui disait qu'elle ne serait pas la dernière à sangloter contre lui. Lui murmurant des paroles supposées la calmer et lui faire comprendre que Maman l'aimait toujours autant mais que des fois, les grandes personnes étaient énervées contre autre chose que la personne contre qui elles criaient, et que ça n'était pas juste mais que Maman et lui faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour être calmes, mais que là, Maman n'allait pas bien et que ça irait mieux demain.
Le temps passa de façon indéterminée, mais moins d'une dizaine de minutes plus tard, Sienna dormait plus paisiblement, vaincue par la fatigue. Ceasar ferma la porte doucement derrière lui, passa dans le couloir, s'assura que la porte d'entrée était bien fermée, puis se dirigea dans la chambre à coucher où Bonnie se trouvait. S'asseyant au bord du lit, du côté où était allongée Bonnie, il commença à lui caresser doucement la joue :
Oh, il allait finir par la consoler, mais ça prendrait peut-être juste un peu de temps. Restait à voir comment les événements allaient se dérouler.
- « Laisse-moi, je n’ai pas envie de ça, ce soir. »
Duly noted. Bon, ça s'annonçait vraiment mal cette soirée, Ceasar en avait l'intuition bien malheureuse. Surtout qu'elle était froide, distante, tendue. Il aurait tellement voulu pouvoir l'aider à se détendre, la consoler et effacer tous ses tourments. La suivant donc sans bouger pourtant, il la vit s'approcher de la fenêtre, fermer brusquement le rideau et cacher alors la lumière de la lune. N'éclairaient plus que l'âtre allumé et quelques lampes à huile (il n'aimait toujours pas cette histoire d'éclaticitré, ou quelque chose de ce genre. Qu'importe le mot, c'était un engin du diable… Ou du Moldu. Bref, passons. La voir agir ainsi d'une façon aussi sèche avec le rideau fit clairement comprendre à Ceasar qu'il allait vraiment avoir du mal à faire se détendre sa femme. Elle semblait à bout. Combien de temps avait-elle dormi les nuits passées ? Il n'en savait malheureusement rien. Un sommeil de plomb le prenait une fois qu'il s'endormait, sa femme blottie contre lui. Mais dormait-elle, elle, lorsqu'il avait le nez dans ses cheveux, son épaule à portée des lèvres ? Il ne savait pas. La voir aussi fébrile lui faisait remarquer qu'il n'assurait pas beaucoup ces derniers temps. Peut-être était-ce pour cela qu'elle était ainsi, froide et distante ? Pour le savoir, il aurait fallu qu'il le lui demande. Ce qu'il ne faisait pas, pour le moment.
Et puis la situation empira, de nouveau. Les enfants étaient bruyants. Mais encore plus lorsque c'était le soir, et qu'on avait des sens plus aigus que la moyenne. Bougrov entendit ainsi clairement le barouf provenant de la chambre de sa progéniture fille. Avant même qu'il n'ait pu bouger, Bonnie avait déjà filé dans la direction sonore. Il lui avait emboîté le pas mais en passant devant un calendrier, il était resté dubitatif. Et puis la petite voix plaintive de Sienna s'éleva et lui parvint, et Ceasar se dit qu'il avait merdé sérieusement. La situation n'aurait pas empiré s'il avait daigné lire à sa fille une histoire. Mais il n'avait pas voulu, et Bonnie passait de nouveau pour la méchante dans le duo. Les cris de Bonnie provoquèrent finalement le réveil de Loukas dont les hurlements emplirent bientôt la maison. Et amplifièrent le mal de crâne de Ceasar. Merlin, ça allait mal finir cette soirée, il en était sûr. Bonnie passa de la chambre de Sienna à la chambre de Loukas, le prit dans ses bras et alors qu'il la suivait sur quelques pas jusque dans le salon, il comprit qu'elle ne voulait pas qu'il interfère dans ses actions. Soit. Et pourtant, Loukas ne se calmait pas. Ceasar s'approcha, malgré la froideur de Bonnie. Il ne la toucha pas, elle ne voulait vraisemblablement pas avoir de contact avec lui. Il se pencha vers Loukas qui sanglotait encore et le prit dans ses bras doucement. Puis il releva le regard vers Bonnie, et les yeux plein d'amour et d'inquiétude, il lui murmura doucement en tenant son fils contre lui :
- « Va te coucher, mon amour, je m'en charge, fais-moi confiance. »
Il la suivit du regard tandis qu'elle partait en direction de leur chambre, puis reporta son attention sur Loukas dont les sanglots continuaient. Le berçant de façon un peu gauche, Ceasar s'efforçait de concentrer tous ses efforts sur son fils pour le moment. Le temps passa, le nourrisson se rendormit, sa respiration régulière apaisant en même temps son père. L'enfant retrouva son berceau, dans la chambre mitoyenne à la chambre conjugale. Cependant, après avoir observé son fils quelque temps et relancé deux sorts de blocage de sons provenant de l'extérieur et des pièces alentour, Ceasar n'alla pas tout de suite rejoindre sa femme au lit. Ainsi, faisant un crochet par la chambre de Sienna, il découvrit la petite en pleurs, roulée en boule sous sa couette.
- « Sienna…
- …
- Sienna, mon trésor, sors de sous ta couette.
- … »
Il souleva lui-même la couette et recueillit sa fille dans ses bras. Après Loukas, voilà maintenant Sienna qui sanglotait dans les bras de Ceasar et quelque chose lui disait qu'elle ne serait pas la dernière à sangloter contre lui. Lui murmurant des paroles supposées la calmer et lui faire comprendre que Maman l'aimait toujours autant mais que des fois, les grandes personnes étaient énervées contre autre chose que la personne contre qui elles criaient, et que ça n'était pas juste mais que Maman et lui faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour être calmes, mais que là, Maman n'allait pas bien et que ça irait mieux demain.
Le temps passa de façon indéterminée, mais moins d'une dizaine de minutes plus tard, Sienna dormait plus paisiblement, vaincue par la fatigue. Ceasar ferma la porte doucement derrière lui, passa dans le couloir, s'assura que la porte d'entrée était bien fermée, puis se dirigea dans la chambre à coucher où Bonnie se trouvait. S'asseyant au bord du lit, du côté où était allongée Bonnie, il commença à lui caresser doucement la joue :
- « Dis-moi qu'il y a quelque chose que je peux faire, Bonnie, ça me rend malade de ne pas savoir comment agir. S'accroupissant finalement au chevet de Bonnie, il avait le visage à hauteur de celui de sa tendre épouse et la fixait droit dans les yeux : Si c'est que tu es trop fatiguée, dis-le moi, je te jure que je vais tout faire pour arranger les choses. Ne garde pas ce qui te ronge pour toi, mon cœur, parle-moi… »
Oh, il allait finir par la consoler, mais ça prendrait peut-être juste un peu de temps. Restait à voir comment les événements allaient se dérouler.
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Re: That night, twenty little tragedies begin...♣ Ceasar {année 2020 }
Mar 26 Oct 2010 - 19:25
- Voilà, elle venait de gâcher la soirée. Sa fille devait certainement pleurer dans son lit, son fils ne se calmait pas, son mari la suivait comme s’il attendait quelque chose de sa part. Un geste, une parole, un baiser peut être ? Non. Bonnie refusait de se laisser aller, quitte à garder ses préoccupations pour elle seule. D’un autre côté, les circonstances ne s’amélioreraient jamais si la jeune femme ne parlait pas, si elle ne disait pas ce qu’elle ressentait. Sa tante lui avait maintes fois répété qu’il fallait dialoguer dans un couple, autrement, les merveilleuses années laissaient place à une vie remplie d’amertume et de tensions. Et Bonnie se sentait bien trop heureuse pour gâcher sa relation, même si cette histoire de loup-garou avait tendance à l’inquiéter, à la perturber plus qu’autre chose. De rares disputes avaient eu lieu entre les Bougrov sur ce sujet là mais à vrai dire, personne n’osait vraiment l’aborder. La brune savait qu’il serait périlleux de s’aventurer cette pente glissante. Quoique vu l’ambiance, une énième dispute n’aurait rien changé.
« Va te coucher, mon amour, je m'en charge, fais-moi confiance. »
Absorbée par ses pensées, la jeune femme n’avait presque pas réalisé que son fils se trouvait maintenant dans les bras de Ceasar. Elle se tenait donc là, en face d’eux, les mains ballantes, le regard un instant plus ou moins interloqué par ce que venait de dire son mari. Oui, elle lui faisait confiance. Alors pourquoi restait-elle là, plantée au milieu de la pièce à l’observer un instant ? Aurait-elle peur que son fils ne tombe par terre ? Aurait-elle peur que son mari ne prenne soudainement l’apparence de cette immonde créature ? Pour toute réponse, la jeune femme secoua la tête et pivota sur ses talons, direction la chambre conjugale. Une nuit de sommeil lui ferait le plus grand bien et demain, elle se redoublerait d’attentions envers sa famille. Un instant, arrivée à proximité de la porte de la chambre, elle demeura silencieusement appuyée contre le mur du couloir d’où elle observait son mari bercer maladroitement leur fils. Cette vision lui arracha un maigre sourire. Oui, elle lui faisait confiance. Mais pourquoi fallait-il remettre sans cesse en cause ce sentiment ? Bonnie aurait voulu l’expliquer seulement, elle n’y parvenait pas ; à croire qu’aligner trois mots lui donnait un mal de tête atroce.
La première chose que Bonnie fit en pénétrant dans la grande pièce fut de se s’asseoir sur le lit un moment. Elle avait sommeil, maintenant. Elle voulait dormir et effacer ses craintes. Elle voulait ces bras puissants autour de son corps si mince. Mais pour l’instant, la jeune femme s’efforça de se lever, de se diriger vers la coiffeuse ou elle entreprit de nouer ses longs cheveux en une tresse lâche reposant sur son épaule gauche. Puis, elle se changea, revêtit une vieille chemise appartenant à son cher et tendre qui lui servait de négligé le temps d’une nuit. Vu leurs tailles respectives, il était normale que la chemise soit bien trop grande pour Bonnie. Mais qu’importait ; de cette façon, elle avait toujours l’impression d’avoir son mari avec elle, même quand il partait travailler le matin pendant qu’elle continuait à dormir. Adorable, vraiment. Puis, peu de temps après, l’Australienne regagna le lit conjugal et s’enroula dans les couvertures si familières à son corps. Allongée sur le côté, elle ne bougeait plus, se contentant de respirer lentement les paupières closes en attente du sommeil, ce répit qu’elle cherchait depuis le début de la soirée. Personne ne viendrait la troubler. Personne ne viendrait perturber ses rêves, ses échappées nocturnes, non personne. Et pourtant, Bonnie sentait déjà une main posée sur sa joue, une main rassurante. Elle ouvrit les yeux, indifférente et posa son regard sur celui qu’elle aimait tant.
« Dis-moi qu'il y a quelque chose que je peux faire, Bonnie, ça me rend malade de ne pas savoir comment agir. »
Mais pour toute réponse, la jeune femme poussa un long soupir avant de se retourner du côté de sa lampe de chevet. Au ton de sa voix, elle devina instantanément que son mari se faisait du souci pour elle. Oh, elle ne supportait pas le voir dans cet état, il lui donnait l’impression de le délaisser, de le repousser constamment. Pourtant, Bonnie ne dit mot et se contenta de fixer le vide avant que son mari ne vienne s’accroupir à quelques centimètres de son visage.
« Si c'est que tu es trop fatiguée, dis-le moi, je te jure que je vais tout faire pour arranger les choses. Ne garde pas ce qui te ronge pour toi, mon cœur, parle-moi… »
Parler…Voilà la seule chose qu’il y avait de mieux à faire. Mais Bonnie refusait de se livrer à lui sur un sujet qu’ils n’avaient évoqué que vaguement sans se disputer. La jeune femme aurait pu lui dire qu’elle en avait assez de le voir douter quant à cette potion, qu’elle en avait assez de le voir faire les cent pas lors de la pleine lune, qu’à chaque fois que son époux s’inquiétait, Bonnie le devenait à son tour. Toutes les émotions que Ceasar pouvait ressentir passaient également au travers de sa femme. Mais c’était injuste, beaucoup trop injuste. Un mari aussi parfait, aussi présent, aussi aimant ne méritait pas ce coup du sort. Et cela attristait la jeune femme.
Ses yeux noirs continuaient à fixer les prunelles de Ceasar et pourtant, Bonnie ne prononçait mot. D’un côté, elle voulait se livrer immédiatement à lui mais de l’autre, elle refusait pour une raison tout bonnement stupide. Et puis, au bout d’un long moment, l’Australienne daigna se redresser sur ses coudes, le reste de son corps allongé, face à son cher et tendre. Elle déposa un rapide baiser sur sa bouche puis sur son front avant de passer une main dans les cheveux de son époux, un faible sourire aux lèvres.
« Il n’y a rien que tu puisses faire, mon amour…C’est comme ça, tout ira mieux demain. »
Bonnie n’était pas crédible. Tout irait peut être mieux demain mais cela ne résoudrait rien, elle aurait toujours ce ressenti au fond de son cœur. Et lui ne saurait rien, comme toujours.
Et pourtant, elle s’en retourna dans les draps, tournant ainsi le dos à son mari qui n’avait plus que la vision de ses cheveux lâches.
« Viens te coucher et cesse de t’inquiéter. », finit-elle par ajouter.
En un sens, cette dernière phrase s’apparentait à une sorte d’invitation. Oui, pour cette fois, Bonnie voulait bien laisser son cœur se confier.
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Re: That night, twenty little tragedies begin...♣ Ceasar {année 2020 }
Sam 6 Nov 2010 - 19:20
La main caressant toujours doucement la peau douce de la joue de sa femme, Ceasar semblait inquiet. En vérité, il l'était bel et bien. Après tout, il n'aimait pas la voir ainsi, fébrile, agacée, à fleur de peau. Il aurait voulu qu'elle lui parle, mais il était conscient qu'il y avait des choses qu'on préférait taire, parce que ça ne faisait de bien à personne d'en parler. Ses yeux ancrés dans ceux de sa femme, Ceasar attendait une quelconque réponse et redoutait de voir s'allumer une lueur de culpabilité dans les prunelles de sa douce. Parce qu'elle n'avait pas à culpabiliser. Parce qu'il était sans doute le seul à avoir des raisons pour s'en vouloir. Ça n'était pas elle qui avait eu un métier dangereux. Ça n'était pas elle qui avait manqué de se faire tuer par un loup-garou. C'était lui qui avait été assez stupide pour croire qu'il ne lui arriverait rien malgré la pleine lune. C'était bête, il l'avait payé. Il n'avait qu'à pas être aussi con, hé. Il connaissait les risques, il n'aurait pas dû sortir, ça lui aurait évité bien des embêtements. Elle se redressa et vint l'embrasser brièvement sur les lèvres, puis sur le front, comme s'il était un petit garçon. Il n'était pas ce sourire faible qu'elle affichait. Il aurait voulu qu'elle lui en adresse un grand, sincère. Mais bon, on n'a pas toujours ce qu'on veut.
Ah ? Il se permettait d'en douter, mais esquissa un sourire compréhensif et l'embrassa brièvement sur les lèvres avant qu'elle ne se recouche sous les draps et ne lui tourne le dos. Eh ! Il s'était redressé et contemplait le dos et les cheveux épars de sa femme qui lui avait piqué une chemise pour en faire un vêtement de nuit. Elle faisait toujours ça. Il avait fait mine de se plaindre au départ, décrétant qu'il était injuste qu'elle lui vole une chemise alors qu'il se voyait mal lui voler une nuisette. Et puis il s'était habitué, sans trop de problèmes. En vérité, il aimait qu'elle porte ses chemises, ou sa veste. Pas qu'il trouvait que ça prouvait qu'elle lui appartenait, mais bon… Quoiqu'elle porte, ça lui allait. Qu'elle vienne à peine de se réveiller ou qu'elle ait eu une soirée assez éprouvante, elle était sans doute la créature la plus désirable au monde. Et en plus de ça, elle était futée, intelligente, et savait réfléchir par elle-même. Franchement, en plus de ça, que demandait le peuple ? Elle l'invita à la rejoindre :
Il s'assit sur le lit et ôta ses souliers, ses chaussettes et les balança à l'autre bout de la chambre. Il rangerait ça plus tard, voire demain matin. Son gilet, son pantalon et sa chemise suivirent. Les posant sur une chaise, il se glissa sous les draps et vint enlacer sa femme par derrière, allongé sur le flanc gauche, le bras droit passé autour de la taille de Bonnie, la main posée sur son ventre. Appuyé sur son coude gauche, la tête de Ceasar était de ce fait plus haute que celle de Bonnie, dont un quart du visage à peine était visible. Sa main droite quitta un instant le ventre de sa femme pour lui placer les cheveux derrière l'oreille puis il l'embrassa doucement dans le cou -son point faible, depuis qu'il l'avait découvert, il ne la laissait plus en paix- tout en faisant glisser sa main sous sa chemise. Il vint finalement lui mordiller le lobe et, avec un sourire qu'elle sentait sans doute sans le voir, lui demanda doucement et tendrement de cette voix qui ne cachait que très peu ses intentions :
Ceasar Bougrov, avoir des intentions déplacées ? Mais non, voyons, ils étaient mariés, donc bon… Quoi, les Mages allaient s'opposer à cela ? N'importe quoi ! Tout contre elle, Ceasar attendait patiemment qu'elle réponde -enfin, si on oublie cette main droite baladeuse qui stationnait (pour le moment) à la hauteur de la hanche de sa tendre épouse- et il se surprit à se remémorer quelques instants de leur vie commune. Il avait quand même pas mal merdé, il fallait le reconnaître, mais les sujets ne revenaient jamais sur le tapis, trop douloureux, trop difficiles à aborder de manière objective. Normal, ils étaient tous les deux impliqués, comment vouliez-vous être objectif ? La solution pour éviter une discussion était de se taire, de passer sous silence ses états d'âme, ses doutes. Pourtant, dans un couple, il fallait être honnête l'un envers l'autre, se faire confiance, hein ? Ça n'était pas qu'ils ne se faisaient pas confiance, au contraire… Le problème était juste que certaines situations n'avaient été nullement de leur ressors et y repenser était parfois catastrophique… Ceasar aurait voulu pouvoir libérer Bonnie de ses peines et ses inquiétudes, mais certaines étaient inévitables. Il fallait qu'ils vivent avec, maintenant.
- « Il n’y a rien que tu puisses faire, mon amour…C’est comme ça, tout ira mieux demain. »
Ah ? Il se permettait d'en douter, mais esquissa un sourire compréhensif et l'embrassa brièvement sur les lèvres avant qu'elle ne se recouche sous les draps et ne lui tourne le dos. Eh ! Il s'était redressé et contemplait le dos et les cheveux épars de sa femme qui lui avait piqué une chemise pour en faire un vêtement de nuit. Elle faisait toujours ça. Il avait fait mine de se plaindre au départ, décrétant qu'il était injuste qu'elle lui vole une chemise alors qu'il se voyait mal lui voler une nuisette. Et puis il s'était habitué, sans trop de problèmes. En vérité, il aimait qu'elle porte ses chemises, ou sa veste. Pas qu'il trouvait que ça prouvait qu'elle lui appartenait, mais bon… Quoiqu'elle porte, ça lui allait. Qu'elle vienne à peine de se réveiller ou qu'elle ait eu une soirée assez éprouvante, elle était sans doute la créature la plus désirable au monde. Et en plus de ça, elle était futée, intelligente, et savait réfléchir par elle-même. Franchement, en plus de ça, que demandait le peuple ? Elle l'invita à la rejoindre :
- « Viens te coucher et cesse de t’inquiéter. »
Il s'assit sur le lit et ôta ses souliers, ses chaussettes et les balança à l'autre bout de la chambre. Il rangerait ça plus tard, voire demain matin. Son gilet, son pantalon et sa chemise suivirent. Les posant sur une chaise, il se glissa sous les draps et vint enlacer sa femme par derrière, allongé sur le flanc gauche, le bras droit passé autour de la taille de Bonnie, la main posée sur son ventre. Appuyé sur son coude gauche, la tête de Ceasar était de ce fait plus haute que celle de Bonnie, dont un quart du visage à peine était visible. Sa main droite quitta un instant le ventre de sa femme pour lui placer les cheveux derrière l'oreille puis il l'embrassa doucement dans le cou -son point faible, depuis qu'il l'avait découvert, il ne la laissait plus en paix- tout en faisant glisser sa main sous sa chemise. Il vint finalement lui mordiller le lobe et, avec un sourire qu'elle sentait sans doute sans le voir, lui demanda doucement et tendrement de cette voix qui ne cachait que très peu ses intentions :
- « Tu es sûre qu'il n'y a vraiment rien que je puisse faire pour te remonter le moral … ? J'aimerais tellement me rendre utile, tu sais. À moins que tu ne veuilles dormir ? »
Ceasar Bougrov, avoir des intentions déplacées ? Mais non, voyons, ils étaient mariés, donc bon… Quoi, les Mages allaient s'opposer à cela ? N'importe quoi ! Tout contre elle, Ceasar attendait patiemment qu'elle réponde -enfin, si on oublie cette main droite baladeuse qui stationnait (pour le moment) à la hauteur de la hanche de sa tendre épouse- et il se surprit à se remémorer quelques instants de leur vie commune. Il avait quand même pas mal merdé, il fallait le reconnaître, mais les sujets ne revenaient jamais sur le tapis, trop douloureux, trop difficiles à aborder de manière objective. Normal, ils étaient tous les deux impliqués, comment vouliez-vous être objectif ? La solution pour éviter une discussion était de se taire, de passer sous silence ses états d'âme, ses doutes. Pourtant, dans un couple, il fallait être honnête l'un envers l'autre, se faire confiance, hein ? Ça n'était pas qu'ils ne se faisaient pas confiance, au contraire… Le problème était juste que certaines situations n'avaient été nullement de leur ressors et y repenser était parfois catastrophique… Ceasar aurait voulu pouvoir libérer Bonnie de ses peines et ses inquiétudes, mais certaines étaient inévitables. Il fallait qu'ils vivent avec, maintenant.
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Re: That night, twenty little tragedies begin...♣ Ceasar {année 2020 }
Jeu 11 Nov 2010 - 17:39
Allongée sur le côté, Bonnie essayait une nouvelle fois de s’endormir. Ses paupières fermées, ses cheveux rabattus de côté gauche de son épaule, ses mains enfouies sous les draps, elle attendait patiemment que le sommeil vienne. Pourtant, rien n’arrivait. Pas même une sensation de repos, ni une sensation de répit. La seule chose que la jeune femme sentit à ce moment-là fut le corps de son mari à proximité du sien. Sa main vint d’abord se poser délicatement sur son ventre, puis mette l’une de ses mèches de cheveux derrière son oreille avant de glisser sous la chemise qui lui servait de nuisette. A première vue, Bonnie décrocha un faible sourire attendrie par les efforts acharnés de son mari qui s’obstinait à vouloir lui faire dire ce qui n’allait pas. Mais la jeune femme ne prononçait mot et se contentait de le laisser faire silencieusement. S’il se montrait plus insistant, elle ferait semblant d’apprécier ses caresses pour qu’il oublie une fois pour toute de lui faire avouer ce qui pesait en cet instant sur son esprit. Mais la brune fut véritablement surprise de l’acharnement de Ceasar qui s’attaquait désormais à son cou, son point faible. Ses baisers la faisaient généralement changer d’avis, comme si Bonnie était impuissante face à ça. Et ça recommençait. Une vague de frissons puis de chaleur parcourut soudainement son corps tandis qu’elle éprouvait de plus en plus de mal à cacher sa faiblesse.
« Tu es sûre qu'il n'y a vraiment rien que je puisse faire pour te remonter le moral … ? J'aimerais tellement me rendre utile, tu sais. À moins que tu ne veuilles dormir ? »
Face à une telle question, Bonnie ne put se retenir de sourire et se mordit la lèvre inférieure, signe perceptible d’envie. Oui, maintenant, elle voulait que Ceasar lui remonte le moral comme il savait si bien le faire, qu’il la prenne dans ses bras, qu’il l’embrasse dans le cou jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus, qu’il s’endorme contre elle. Ses craintes s’évaporeraient, elle oublierait soudainement le pourquoi de sa mauvaise humeur et n’embêterait plus son mari avec de telles considérations. Les choses reprendraient leur cours normal, le couple ne s’attarderait pas sur ce « problème » qui les amenait à se disputer à chaque fois que l’un osait l’évoquer. Toujours allongée sur le côté, Bonnie daigna enfin bouger, se retournant en direction de son mari, soit l’homme qu’elle admirait le plus au monde. Elle l’observa un instant les yeux pétillants de malice et l’obligea à s’allonger entièrement, dévoilant le côté gauche de son torse couvert de cicatrices et de griffures. L’Australienne n’y fit pas véritablement attention et vint à son tour s’allonger sur Ceasar, profitant de l’instant pour remonter sa cuisse au niveau de l’entrejambe de son mari. Puis, ses lèvres atteignirent les siennes et elle commença enfin à l’embrasser tendrement, ses fines mains hâlées parcourant le torse musclé, menaçant parfois de descendre un peu plus bas avant de remonter.
« Il y a peut être quelque chose que tu pourrais faire… », murmura-t-elle d’une voix suave, entre deux baisers.
Alors que Bonnie posait à nouveau ses lèvres sur celles du délicieux monsieur Bougrov, sa main droite vint se positionner au niveau de son cou avant de descendre de plus belle. Elle sentait avec précision les formes des cicatrices, les endroits ou la peau semblait avoir été déchirée jusqu’au moment ou ses doigts atteignirent la morsure…Et tout changea. Cette sensation arracha à la jeune femme un haut le cœur et ses doigts se crispèrent momentanément, enfonçant les ongles dans la peau de celui qu’elle aimait tant. Mais pourquoi fallait-il que ça arrive maintenant ? Pourquoi ce simple contact la dégoutait alors qu’elle n’y avait jamais prêté attention ? Elle ne savait pas, Bonnie ne savait pas ! L’unique chose dont elle avait envie en ce moment même, c’était de le repousser, d’aller dormir ailleurs, seule. Elle ne voulait pas de ce contact qu’il lui avait proposé, c’en était répugnant.
Et tout d’un coup, une ignoble pensée lui revint en tête.
La lune, à la fois pâle et lumineuse brillait dans le ciel noir. On ne pouvait distinguer les étoiles mais qu’importait, ce n’était pas quelque chose d’intéressant. Depuis le début de cette soirée, les yeux de la brune installée dans un fauteuil du salon ne se détachaient pas de la masse blanche et pleine qui se dessinait dans l’étendue noire. De temps à autres, elle se plongeait de nouveau dans un ouvrage sur l’étude des runes, aussi étrange que cela puisse être. Cependant, quelques minutes plus tard, Bonnie levait à nouveau la tête et continuait à observer la pleine lune, comme si elle attendait que cette dernière lui indique quelque chose. Un signe peut être, un indice qui lui dirait si son mari se portait bien ou non. A cette pensée, la jeune femme secoua la tête brièvement. Bien sûr qu’il allait bien ! Après tout, c’était l’un des meilleurs dans son métier, il réussissait aisément tout ce qu’il entreprenait. Un simple loup-garou ne serait que l’affaire de quelques heures et il reviendrait au domicile familial comme si de rien n’était. Bonnie l’accueillerait à bras ouvert, ravie de constater qu’il aurait encore réussi et s’occuperait de le détendre après tant d’émotions. Comme d’habitude, voilà tout. Rassurée, l’Australienne détourna son attention du livre pour aller veiller sa fille Sienna, âgée de deux ans. Parfois, elle faisait des cauchemars et Bonnie, en mère un peu trop protectrice par moments, ne pouvait s’empêcher de passer dans sa chambre pour voir si tout allait bien. La petite brune dormait paisiblement, son doudou contre elle, il était inutile de s’inquiéter, pensa la jeune mère de vingt-sept ans. Elle pouvait donc retourner à ses occupations et attendre impatiemment le retour de Ceasar pour enfin aller se coucher. Parce que mine de rien, à presque minuit, Bonnie commençait à fatiguer. Elle revint prendre place dans le fauteuil et ordonna d’une voix douce à l’un des deux elfes de maison de lui apporter une tasse de thé, histoire de se réchauffer un peu. Frénégonde obéit sans broncher, comme d’habitude et se rua dans la cuisine afin de préparer le dit thé à « Bonnie Bougrov Maîtresse. ». Elle laissa sa tête reposer sur l’accoudoir jusqu’au moment ou un « crac » sonore retentit dans le salon. Enfin, pensa la brune, ravie de savoir son mari en vie et de retour à la maison. Elle se leva, fit le tour de fauteuil et demeura immobile face à la vision d’horreur qui se dessinait devant elle.
Son mari venait d’apparaitre dans le salon, le bras en sang, vacillant, prêt à tomber à n’importe quel instant. Inquiète, Bonnie se rua vers lui et tenta de le retenir avec elle mais son poids étant trop lourd pour ses bras frêles, elle le laissa glisser par terre avant de le reprendre dans ses bras, paniquée. Son mari était dans un état grave, elle le savait. Son visage était livide, il semblait avoir chaud. Elle le savait, cette histoire de loup-garou ne se terminerait pas bien mais il avait quand même voulu y aller. Et pur une fois, ça ne s’était pas déroulé comme elle l’avait voulu. Au lieu de paraitre en pleine forme, il semblait au bord de la mort. A cette pensée, Bonnie déglutit et le serra de plus belle contre sa poitrine. Il était hors de question qu’il meurt, hors de question. Sa voix, brisée, retentit dans la maison, appelant leur elfe de maison Frénégonde qui laissa la tasse de thé en plan pour accourir auprès de sa maitresse. Tenant Ceasar dans ses bras, elle faisait tout son possible pour ne pas l’effrayer, pour ne pas pleurer devant lui. Elle essayait de lui sourire, de lui murmurer que tout irait bien mais elle se doutait bien qu’il ne croirait pas un seul instant à cette tendresse mal placée.
« Frénégonde, amène-nous à Ste Mangouste immédiatement » prononça-t-elle d’une voix tremblante.
Sitôt dit, l’elfe de maison transplana en compagnie de ses deux maitres et quelques instants plus tard, ils atterrirent dans le hall de l’hôpital sorcier ou Bonnie finit finalement par fondre en larmes, épuisée, désespérée. Elle ne voulait pas qu’il meurt, tout sauf ça. Qu’importait si on corps était couvert de cicatrices, de morsures, qu’importait s’il avait une jambe en bois, s’il était défiguré, elle l’aimerait quand même. Mais ne lui prenez pas ce qu’elle chérissait le plus au monde avec sa fille, elle refusait de passer le reste de sa vie seule. Finalement, des guérisseurs accoururent, forçant la jeune femme à lâcher son mari et emmenèrent Ceasar avec eux dans l’espoir de le guérir.
« Tu es sûre qu'il n'y a vraiment rien que je puisse faire pour te remonter le moral … ? J'aimerais tellement me rendre utile, tu sais. À moins que tu ne veuilles dormir ? »
Face à une telle question, Bonnie ne put se retenir de sourire et se mordit la lèvre inférieure, signe perceptible d’envie. Oui, maintenant, elle voulait que Ceasar lui remonte le moral comme il savait si bien le faire, qu’il la prenne dans ses bras, qu’il l’embrasse dans le cou jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus, qu’il s’endorme contre elle. Ses craintes s’évaporeraient, elle oublierait soudainement le pourquoi de sa mauvaise humeur et n’embêterait plus son mari avec de telles considérations. Les choses reprendraient leur cours normal, le couple ne s’attarderait pas sur ce « problème » qui les amenait à se disputer à chaque fois que l’un osait l’évoquer. Toujours allongée sur le côté, Bonnie daigna enfin bouger, se retournant en direction de son mari, soit l’homme qu’elle admirait le plus au monde. Elle l’observa un instant les yeux pétillants de malice et l’obligea à s’allonger entièrement, dévoilant le côté gauche de son torse couvert de cicatrices et de griffures. L’Australienne n’y fit pas véritablement attention et vint à son tour s’allonger sur Ceasar, profitant de l’instant pour remonter sa cuisse au niveau de l’entrejambe de son mari. Puis, ses lèvres atteignirent les siennes et elle commença enfin à l’embrasser tendrement, ses fines mains hâlées parcourant le torse musclé, menaçant parfois de descendre un peu plus bas avant de remonter.
« Il y a peut être quelque chose que tu pourrais faire… », murmura-t-elle d’une voix suave, entre deux baisers.
Alors que Bonnie posait à nouveau ses lèvres sur celles du délicieux monsieur Bougrov, sa main droite vint se positionner au niveau de son cou avant de descendre de plus belle. Elle sentait avec précision les formes des cicatrices, les endroits ou la peau semblait avoir été déchirée jusqu’au moment ou ses doigts atteignirent la morsure…Et tout changea. Cette sensation arracha à la jeune femme un haut le cœur et ses doigts se crispèrent momentanément, enfonçant les ongles dans la peau de celui qu’elle aimait tant. Mais pourquoi fallait-il que ça arrive maintenant ? Pourquoi ce simple contact la dégoutait alors qu’elle n’y avait jamais prêté attention ? Elle ne savait pas, Bonnie ne savait pas ! L’unique chose dont elle avait envie en ce moment même, c’était de le repousser, d’aller dormir ailleurs, seule. Elle ne voulait pas de ce contact qu’il lui avait proposé, c’en était répugnant.
Et tout d’un coup, une ignoble pensée lui revint en tête.
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La lune, à la fois pâle et lumineuse brillait dans le ciel noir. On ne pouvait distinguer les étoiles mais qu’importait, ce n’était pas quelque chose d’intéressant. Depuis le début de cette soirée, les yeux de la brune installée dans un fauteuil du salon ne se détachaient pas de la masse blanche et pleine qui se dessinait dans l’étendue noire. De temps à autres, elle se plongeait de nouveau dans un ouvrage sur l’étude des runes, aussi étrange que cela puisse être. Cependant, quelques minutes plus tard, Bonnie levait à nouveau la tête et continuait à observer la pleine lune, comme si elle attendait que cette dernière lui indique quelque chose. Un signe peut être, un indice qui lui dirait si son mari se portait bien ou non. A cette pensée, la jeune femme secoua la tête brièvement. Bien sûr qu’il allait bien ! Après tout, c’était l’un des meilleurs dans son métier, il réussissait aisément tout ce qu’il entreprenait. Un simple loup-garou ne serait que l’affaire de quelques heures et il reviendrait au domicile familial comme si de rien n’était. Bonnie l’accueillerait à bras ouvert, ravie de constater qu’il aurait encore réussi et s’occuperait de le détendre après tant d’émotions. Comme d’habitude, voilà tout. Rassurée, l’Australienne détourna son attention du livre pour aller veiller sa fille Sienna, âgée de deux ans. Parfois, elle faisait des cauchemars et Bonnie, en mère un peu trop protectrice par moments, ne pouvait s’empêcher de passer dans sa chambre pour voir si tout allait bien. La petite brune dormait paisiblement, son doudou contre elle, il était inutile de s’inquiéter, pensa la jeune mère de vingt-sept ans. Elle pouvait donc retourner à ses occupations et attendre impatiemment le retour de Ceasar pour enfin aller se coucher. Parce que mine de rien, à presque minuit, Bonnie commençait à fatiguer. Elle revint prendre place dans le fauteuil et ordonna d’une voix douce à l’un des deux elfes de maison de lui apporter une tasse de thé, histoire de se réchauffer un peu. Frénégonde obéit sans broncher, comme d’habitude et se rua dans la cuisine afin de préparer le dit thé à « Bonnie Bougrov Maîtresse. ». Elle laissa sa tête reposer sur l’accoudoir jusqu’au moment ou un « crac » sonore retentit dans le salon. Enfin, pensa la brune, ravie de savoir son mari en vie et de retour à la maison. Elle se leva, fit le tour de fauteuil et demeura immobile face à la vision d’horreur qui se dessinait devant elle.
Son mari venait d’apparaitre dans le salon, le bras en sang, vacillant, prêt à tomber à n’importe quel instant. Inquiète, Bonnie se rua vers lui et tenta de le retenir avec elle mais son poids étant trop lourd pour ses bras frêles, elle le laissa glisser par terre avant de le reprendre dans ses bras, paniquée. Son mari était dans un état grave, elle le savait. Son visage était livide, il semblait avoir chaud. Elle le savait, cette histoire de loup-garou ne se terminerait pas bien mais il avait quand même voulu y aller. Et pur une fois, ça ne s’était pas déroulé comme elle l’avait voulu. Au lieu de paraitre en pleine forme, il semblait au bord de la mort. A cette pensée, Bonnie déglutit et le serra de plus belle contre sa poitrine. Il était hors de question qu’il meurt, hors de question. Sa voix, brisée, retentit dans la maison, appelant leur elfe de maison Frénégonde qui laissa la tasse de thé en plan pour accourir auprès de sa maitresse. Tenant Ceasar dans ses bras, elle faisait tout son possible pour ne pas l’effrayer, pour ne pas pleurer devant lui. Elle essayait de lui sourire, de lui murmurer que tout irait bien mais elle se doutait bien qu’il ne croirait pas un seul instant à cette tendresse mal placée.
« Frénégonde, amène-nous à Ste Mangouste immédiatement » prononça-t-elle d’une voix tremblante.
Sitôt dit, l’elfe de maison transplana en compagnie de ses deux maitres et quelques instants plus tard, ils atterrirent dans le hall de l’hôpital sorcier ou Bonnie finit finalement par fondre en larmes, épuisée, désespérée. Elle ne voulait pas qu’il meurt, tout sauf ça. Qu’importait si on corps était couvert de cicatrices, de morsures, qu’importait s’il avait une jambe en bois, s’il était défiguré, elle l’aimerait quand même. Mais ne lui prenez pas ce qu’elle chérissait le plus au monde avec sa fille, elle refusait de passer le reste de sa vie seule. Finalement, des guérisseurs accoururent, forçant la jeune femme à lâcher son mari et emmenèrent Ceasar avec eux dans l’espoir de le guérir.
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- InvitéInvité
Re: That night, twenty little tragedies begin...♣ Ceasar {année 2020 }
Mer 15 Déc 2010 - 11:12
Tant qu'il était encore sur le flanc gauche, les cicatrices étaient plus ou moins cachées à la vue de la belle. Ces hideuses cicatrices que Ceasar avait tenté d'effacer le plus possible avec des sorts pas toujours très recommandés. Les sortilèges de dissimulation n'avaient jamais été une option pour le sieur Bougrov qui avait préféré considérer qu'à partir du moment où il pourrait se remettre debout, il mettrait toujours des chemises et ne relèverait pas ses manches. Parce que ce foutu loup-garou lui avait lacéré toute la partie gauche du torse, déchiqueté l'épaule et mordu le bras qu'il avait bien mâchouillé. C'est sûr qu'il s'en souviendrait toujours de cette saloperie de nuit. Parfois encore il se réveillait en pleine nuit, poursuivi par ce souvenir. Une chance que ses réveils ne soient pas en sursaut. Il se levait doucement, sans réveiller Bonnie, allait veiller sur les enfants, vérifier le calendrier, puis les réserves de Potion Tue-Loup. Pas de doute, ce genre de choses lui avait pourri son quotidien. Mais il vivait encore et ne semblait pas survivre.
Mais revenons au présent. Bonnie semblait finalement se rendre à ses arguments, se tournant vers lui, son ravissant minois qui bouleversait toujours autant Ceasar à chaque fois qu'elle lui adressait un sourire mutin et complice. Le bras toujours aussi de la taille de sa femme, Ceasar l'embrassa doucement et tendrement. Et puis elle prit le contrôle de la situation, le forçant à s'allonger sur le dos et à dévoiler ses cicatrices qui, malgré leur ancienneté, déjà trois ans qu'il les avait. Il redoutait toujours de faire du mal indirectement à Bonnie, en lui rappelant qu'il avait frôlé la mort et qu'à cause de lui, leur mode de vie avait pas mal changé. Finies les balades au clair de la pleine lune, finies les nuits paisibles… Tout ça, à cause de lui. Mais pour le moment, il n'y pensait pas tant que ça. Pour le moment il pensait surtout au plaisir que lui procurait le corps de sa femme allongée sur lui qui l'embrassait. Qu'aurait-il pu souhaiter de plus ?
Mais en même temps qu'il disait cela, elle l'embrassait de nouveau, et la fine main de la demoiselle entamait la descente du cou puis le long du bras de l'homme. Erreur fatale. C'était au bras qu'il avait été mordu. Mais dans la fièvre du moment, Ceasar avait oublié ce léger détail. Ce ne fut que quand les ongles de sa bien-aimée s'enfoncèrent dans la peau de l'avant-bras du sorcier qu'il se souvint. Il se crispa, se maudissant l'espace d'un instant, les yeux ouverts sur le visage de sa douce et tendre épouse, n'osant mot dire. Sa main droite, libre, vint placer une mèche de la femme derrière son oreille gauche alors qu'il la fixait, espérant qu'elle n'allait pas repenser à cette horrible nuit.
Mais que s'était-il passé, vous demandez-vous peut-être pour qu'il soit revenu dans cet état dans leur domicile ? Hm. Revenons trois ans plus tôt, voulez-vous ?
©tumblr
D'habitude, quand un hibou vient frapper à votre fenêtre alors qu'il est huit heures du soir passées, vous pouvez vous attendre à quelque mauvaise surprise. Mais, pour le moment, Ceasar n'avait pas idée à quel point la lettre lui porterait malheur. Ouvrant la fenêtre au hibou, il détacha la missive qu'on lui avait envoyé et se mit à la lire attentivement. Cela ne lui prit que quelques minutes. Du grabuge au Sud de Londres, une créature pas encore interceptée. Dehors, la lune était déjà haute, ronde et pleine. Repliant la lettre et la fourrant dans la poche de son pantalon, Ceasar renvoya l'oiseau de là où il venait (c'est-à-dire le Ministère de la Magie qui avait été prévenu par Cheminée et avait décidé d'envoyer un chasseur de créatures reconnu). Il se composa un visage assez calme, souriant tandis qu'il soulevait Sienna de terre et la faisait voler dans ses bras tandis qu'il tournait sur lui. Puis il l'enlaça tendrement, lui déposa un baiser sur le front et la reposa au sol, avec ses jouets. Puis il se dirigea vers la Salle de Bains, où Bonnie était allée un peu plus tôt, après le dîner. Toquant à la porte pour une question de convenances, il ouvrit sans trop attendre et découvrit sa femme dans la baignoire. Un sourire intéressé passa sur son visage, mais il ne se dévêtit nullement pour la rejoindre et se contenta de se pencher au dessus de la baignoire pour l'embrasser tendrement sur les lèvres et lui signaler qu'il devait s'absenter pour quelques heures : une opération venait de lui tomber dessus et vu la proximité de la créature par rapport à Londres, il serait plus tranquille s'il y allait sans trop tarder. Bien sûr, il lui promit de faire attention à lui, de ne pas faire joujou de façon irresponsable. Après tout, il était marié et il était père, il n'allait quand même pas jouer au con alors qu'il était responsable de leur famille. Il resta quelques minutes encore à admirer sa tendre épouse puis il se releva et sortit de la salle de bains, après un dernier regard à sa femme. Appelant Frénégonde, l'elfe de maison, il lui demanda de veiller sur Sienna le temps que Bonnie ait fini de se détendre, il embrassa une dernière fois le front de sa fille, puis -après être passé dans son bureau prendre ce dont il avait généralement besoin (pistolet à balles d'argent, quelques potions, baguette et d'autres choses)- il prit son balai et partit à toute vitesse dans le ciel nocturne, direction l'endroit où on avait dernièrement vu la créature.
Le problème, c'est qu'arrivé dans les environs, il était au dessus d'une forêt. Ayant encore des rudiments de maniement du balai -acquis lorsqu'il était encore batteur à Dürmstrang- il piqua du nez vers la forêt, et avança entre les arbres avec une agilité assez nette. Problème, entendant un hurlement, il comprit dans quoi il s'était fourré : un loup-garou. C'était bien sa veine. Le temps qu'il se saisisse du pistolet à balles d'argent, l'autre main tenait le manche du balai, il arriva dans une sorte de clairière et le lycanthrope le désarçonna de son balai. Roulant sur l'herbe presque blanche sous les rayons de la lune, Ceasar brandit le pistolet, le pointant sur la créature, restant à une bonne distance de lui. Le loup-garou n'eût aucune crainte et fonça en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire sur Ceasar, qui n'eût que le temps de s'écarter d'un bond et de rouler de nouveau dans l'herbe. Hm. Tu parles que ça allait être tranquille, comme soirée. Guettant d'un œil le lycan, il cherchait son balai, partit sans doute s'écraser contre un arbre. Un "Accio" plus tard, le balai filait vers la main gauche tendue du sorcier, mais le loup-garou jaillit de nulle part, trop vite pour que Ceasar ne puisse faire quoi que ce soit. Les pattes griffues vinrent sur le visage du sorcier, le cou, le torse. Ceasar tira dans le tronc du loup-garou, qui recula un instant, mais loin d'être mortellement blessé il attaqua de nouveau, de front. Ceasar leva le bras gauche de manière défensive, les crocs de l'animal se refermèrent dessus, les griffes lui lacérant de nouveau le torse. Le Russe tira de nouveau, le pistolet dans la main droite pointé avec plus de précision sur le poitrail de la bête. Pas assez bien visé, le loup-garou lâcha de nouveau prise, laissant au sorcier le peu de temps qu'il lui fallait pour reculer, inspirer un grand coup, s'essuyer le visage et transplaner.
Sauf que transplaner était une mauvaise idée dans son état, il avait déjà perdu beaucoup de sang. Il réussit cependant à réapparaître en un seul morceau chez lui, dans le Salon où le feu brûlait dans l'âtre. Statique, à deux doigts de s'effondrer, le sieur Bougrov put voir sa femme se lever de son fauteuil, sa silhouette tant aimée se découper sur la lumière du feu… La vue trouble, il ne pouvait distinguer ses traits avec la distance, mais bientôt, très bientôt, elle fut à sa hauteur, terrifiée, inquiète. Il fut bientôt allongé sur le sol, la tête contre la poitrine de sa douce.
©tumblr
Il ne pouvait pas parler, respirait mal, tremblait frénétiquement, avait perdu beaucoup trop de sang, avait la vue trouble. Il trouva cependant la force de lever sa main droite -intacte et immaculée- et de caresser doucement la joue de sa femme, un bref instant. Un très fin sourire, tentant de rassurer sa chère épouse qui en faisait de même de son côté. Tout irait bien, allons.
Et puis le paysage changea. Après le plafond éclairé par le feu vacillant de l'âtre sur lequel se découpait le visage inquiet de Bonnie Bougrov, ils arrivèrent dans un lieu plus lumineux, au plafond gris et aux murs blancs. Ceasar ferma les yeux et perdit connaissance alors que des Guérisseurs arrivaient, le soulevaient doucement sur une civière et l'emmenaient dans une salle d'opération où des Médicomages allaient s'occuper de son cas.
Quelques heures plus tard, les Médicomages avaient remis Ceasar en état, à force de sortilèges guérisseurs, de potions et de litres de sang remis dans son système. C'est ainsi qu'il put bientôt accueillir sa tendre et chère dans la chambre où on l'avait installé, le temps qu'il récupère. Il portait une de ces robes de sorcier unisexe que vous avez pu voir à Poudlard lorsque vous y étiez, d'un gris anthracite, qui lui couvrait tout le corps, ainsi que les bras. Tant mieux d'ailleurs, une infâme cicatrice que les Médicomages n'avaient pas pu réduire maculait son avant bras, souvenir de morsure par un loup-garou. Tendant la main à sa tendre et chère qui venait d'entrer, il se redressa un peu plus sur son lit, lui faisant une place à ses côtés (côté droit) et, alors qu'elle s'était blottie contre lui, il se mit à lui caresser doucement les cheveux. Pourquoi le côté droit ? Parce qu'à la base de son cou, du côté gauche, un réseau de cicatrices commençait. Son visage n'en portait presque plus aucune trace mais le torse et le bras n'avaient pas été aussi chanceux. Serrant sa femme contre lui, il embrassa son front avant de commencer à s'excuser d'avoir été la cause d'une telle peur etc… Puis il lâcha, d'une voix blanche :
En fait, les Médicomages le lui avaient déjà dit. Avant de le laisser se reposer pour de bon et d'autoriser les visites dans sa chambre, l'un d'eux était venu lui rendre visite et s'était assis sur un tabouret à côté de son lit. Il lui avait annoncé qu'ils avaient fait du mieux qu'ils pouvaient pour résorber les effets seconds de cette morsure et qu'il avait eu de la chance de ne pas s'être transformé sur le champ. Cependant, il ne s'en tirerait sans doute pas mieux pour les prochaines lunes à venir. À cause de cette maudite soirée qui s'était soldée par une morsure profonde, Ceasar se transformerait, à chaque plein lune, en ce qu'il combattait depuis la fin de ses études à Hungcalf. Un loup-garou. Une créature incontrôlable… Il le savait et ne savait pas comment le dire à sa femme. Elle qui avait été si forte, si courageuse la veille… Quel mal encore avait-il à lui faire pour ces prochaines années ? Elle avait épousé un homme et cet homme devenait finalement un monstre. Merlin, par où allait-il commencer ?
Mais revenons au présent. Bonnie semblait finalement se rendre à ses arguments, se tournant vers lui, son ravissant minois qui bouleversait toujours autant Ceasar à chaque fois qu'elle lui adressait un sourire mutin et complice. Le bras toujours aussi de la taille de sa femme, Ceasar l'embrassa doucement et tendrement. Et puis elle prit le contrôle de la situation, le forçant à s'allonger sur le dos et à dévoiler ses cicatrices qui, malgré leur ancienneté, déjà trois ans qu'il les avait. Il redoutait toujours de faire du mal indirectement à Bonnie, en lui rappelant qu'il avait frôlé la mort et qu'à cause de lui, leur mode de vie avait pas mal changé. Finies les balades au clair de la pleine lune, finies les nuits paisibles… Tout ça, à cause de lui. Mais pour le moment, il n'y pensait pas tant que ça. Pour le moment il pensait surtout au plaisir que lui procurait le corps de sa femme allongée sur lui qui l'embrassait. Qu'aurait-il pu souhaiter de plus ?
- « Il y a peut être quelque chose que tu pourrais faire…
- Dis-moi tout mon ange, tu sais qu'il n'y a rien que je pourrais te refuser. »
Mais en même temps qu'il disait cela, elle l'embrassait de nouveau, et la fine main de la demoiselle entamait la descente du cou puis le long du bras de l'homme. Erreur fatale. C'était au bras qu'il avait été mordu. Mais dans la fièvre du moment, Ceasar avait oublié ce léger détail. Ce ne fut que quand les ongles de sa bien-aimée s'enfoncèrent dans la peau de l'avant-bras du sorcier qu'il se souvint. Il se crispa, se maudissant l'espace d'un instant, les yeux ouverts sur le visage de sa douce et tendre épouse, n'osant mot dire. Sa main droite, libre, vint placer une mèche de la femme derrière son oreille gauche alors qu'il la fixait, espérant qu'elle n'allait pas repenser à cette horrible nuit.
Mais que s'était-il passé, vous demandez-vous peut-être pour qu'il soit revenu dans cet état dans leur domicile ? Hm. Revenons trois ans plus tôt, voulez-vous ?
©tumblr
D'habitude, quand un hibou vient frapper à votre fenêtre alors qu'il est huit heures du soir passées, vous pouvez vous attendre à quelque mauvaise surprise. Mais, pour le moment, Ceasar n'avait pas idée à quel point la lettre lui porterait malheur. Ouvrant la fenêtre au hibou, il détacha la missive qu'on lui avait envoyé et se mit à la lire attentivement. Cela ne lui prit que quelques minutes. Du grabuge au Sud de Londres, une créature pas encore interceptée. Dehors, la lune était déjà haute, ronde et pleine. Repliant la lettre et la fourrant dans la poche de son pantalon, Ceasar renvoya l'oiseau de là où il venait (c'est-à-dire le Ministère de la Magie qui avait été prévenu par Cheminée et avait décidé d'envoyer un chasseur de créatures reconnu). Il se composa un visage assez calme, souriant tandis qu'il soulevait Sienna de terre et la faisait voler dans ses bras tandis qu'il tournait sur lui. Puis il l'enlaça tendrement, lui déposa un baiser sur le front et la reposa au sol, avec ses jouets. Puis il se dirigea vers la Salle de Bains, où Bonnie était allée un peu plus tôt, après le dîner. Toquant à la porte pour une question de convenances, il ouvrit sans trop attendre et découvrit sa femme dans la baignoire. Un sourire intéressé passa sur son visage, mais il ne se dévêtit nullement pour la rejoindre et se contenta de se pencher au dessus de la baignoire pour l'embrasser tendrement sur les lèvres et lui signaler qu'il devait s'absenter pour quelques heures : une opération venait de lui tomber dessus et vu la proximité de la créature par rapport à Londres, il serait plus tranquille s'il y allait sans trop tarder. Bien sûr, il lui promit de faire attention à lui, de ne pas faire joujou de façon irresponsable. Après tout, il était marié et il était père, il n'allait quand même pas jouer au con alors qu'il était responsable de leur famille. Il resta quelques minutes encore à admirer sa tendre épouse puis il se releva et sortit de la salle de bains, après un dernier regard à sa femme. Appelant Frénégonde, l'elfe de maison, il lui demanda de veiller sur Sienna le temps que Bonnie ait fini de se détendre, il embrassa une dernière fois le front de sa fille, puis -après être passé dans son bureau prendre ce dont il avait généralement besoin (pistolet à balles d'argent, quelques potions, baguette et d'autres choses)- il prit son balai et partit à toute vitesse dans le ciel nocturne, direction l'endroit où on avait dernièrement vu la créature.
Le problème, c'est qu'arrivé dans les environs, il était au dessus d'une forêt. Ayant encore des rudiments de maniement du balai -acquis lorsqu'il était encore batteur à Dürmstrang- il piqua du nez vers la forêt, et avança entre les arbres avec une agilité assez nette. Problème, entendant un hurlement, il comprit dans quoi il s'était fourré : un loup-garou. C'était bien sa veine. Le temps qu'il se saisisse du pistolet à balles d'argent, l'autre main tenait le manche du balai, il arriva dans une sorte de clairière et le lycanthrope le désarçonna de son balai. Roulant sur l'herbe presque blanche sous les rayons de la lune, Ceasar brandit le pistolet, le pointant sur la créature, restant à une bonne distance de lui. Le loup-garou n'eût aucune crainte et fonça en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire sur Ceasar, qui n'eût que le temps de s'écarter d'un bond et de rouler de nouveau dans l'herbe. Hm. Tu parles que ça allait être tranquille, comme soirée. Guettant d'un œil le lycan, il cherchait son balai, partit sans doute s'écraser contre un arbre. Un "Accio" plus tard, le balai filait vers la main gauche tendue du sorcier, mais le loup-garou jaillit de nulle part, trop vite pour que Ceasar ne puisse faire quoi que ce soit. Les pattes griffues vinrent sur le visage du sorcier, le cou, le torse. Ceasar tira dans le tronc du loup-garou, qui recula un instant, mais loin d'être mortellement blessé il attaqua de nouveau, de front. Ceasar leva le bras gauche de manière défensive, les crocs de l'animal se refermèrent dessus, les griffes lui lacérant de nouveau le torse. Le Russe tira de nouveau, le pistolet dans la main droite pointé avec plus de précision sur le poitrail de la bête. Pas assez bien visé, le loup-garou lâcha de nouveau prise, laissant au sorcier le peu de temps qu'il lui fallait pour reculer, inspirer un grand coup, s'essuyer le visage et transplaner.
Sauf que transplaner était une mauvaise idée dans son état, il avait déjà perdu beaucoup de sang. Il réussit cependant à réapparaître en un seul morceau chez lui, dans le Salon où le feu brûlait dans l'âtre. Statique, à deux doigts de s'effondrer, le sieur Bougrov put voir sa femme se lever de son fauteuil, sa silhouette tant aimée se découper sur la lumière du feu… La vue trouble, il ne pouvait distinguer ses traits avec la distance, mais bientôt, très bientôt, elle fut à sa hauteur, terrifiée, inquiète. Il fut bientôt allongé sur le sol, la tête contre la poitrine de sa douce.
©tumblr
Il ne pouvait pas parler, respirait mal, tremblait frénétiquement, avait perdu beaucoup trop de sang, avait la vue trouble. Il trouva cependant la force de lever sa main droite -intacte et immaculée- et de caresser doucement la joue de sa femme, un bref instant. Un très fin sourire, tentant de rassurer sa chère épouse qui en faisait de même de son côté. Tout irait bien, allons.
Et puis le paysage changea. Après le plafond éclairé par le feu vacillant de l'âtre sur lequel se découpait le visage inquiet de Bonnie Bougrov, ils arrivèrent dans un lieu plus lumineux, au plafond gris et aux murs blancs. Ceasar ferma les yeux et perdit connaissance alors que des Guérisseurs arrivaient, le soulevaient doucement sur une civière et l'emmenaient dans une salle d'opération où des Médicomages allaient s'occuper de son cas.
Quelques heures plus tard, les Médicomages avaient remis Ceasar en état, à force de sortilèges guérisseurs, de potions et de litres de sang remis dans son système. C'est ainsi qu'il put bientôt accueillir sa tendre et chère dans la chambre où on l'avait installé, le temps qu'il récupère. Il portait une de ces robes de sorcier unisexe que vous avez pu voir à Poudlard lorsque vous y étiez, d'un gris anthracite, qui lui couvrait tout le corps, ainsi que les bras. Tant mieux d'ailleurs, une infâme cicatrice que les Médicomages n'avaient pas pu réduire maculait son avant bras, souvenir de morsure par un loup-garou. Tendant la main à sa tendre et chère qui venait d'entrer, il se redressa un peu plus sur son lit, lui faisant une place à ses côtés (côté droit) et, alors qu'elle s'était blottie contre lui, il se mit à lui caresser doucement les cheveux. Pourquoi le côté droit ? Parce qu'à la base de son cou, du côté gauche, un réseau de cicatrices commençait. Son visage n'en portait presque plus aucune trace mais le torse et le bras n'avaient pas été aussi chanceux. Serrant sa femme contre lui, il embrassa son front avant de commencer à s'excuser d'avoir été la cause d'une telle peur etc… Puis il lâcha, d'une voix blanche :
- « Il semblerait qu'ils aient encore quelque chose à nous dire… »
En fait, les Médicomages le lui avaient déjà dit. Avant de le laisser se reposer pour de bon et d'autoriser les visites dans sa chambre, l'un d'eux était venu lui rendre visite et s'était assis sur un tabouret à côté de son lit. Il lui avait annoncé qu'ils avaient fait du mieux qu'ils pouvaient pour résorber les effets seconds de cette morsure et qu'il avait eu de la chance de ne pas s'être transformé sur le champ. Cependant, il ne s'en tirerait sans doute pas mieux pour les prochaines lunes à venir. À cause de cette maudite soirée qui s'était soldée par une morsure profonde, Ceasar se transformerait, à chaque plein lune, en ce qu'il combattait depuis la fin de ses études à Hungcalf. Un loup-garou. Une créature incontrôlable… Il le savait et ne savait pas comment le dire à sa femme. Elle qui avait été si forte, si courageuse la veille… Quel mal encore avait-il à lui faire pour ces prochaines années ? Elle avait épousé un homme et cet homme devenait finalement un monstre. Merlin, par où allait-il commencer ?
- Spoiler:
- Ouaaais, bon. Plus d'un mois pour te répondre, mais tu vas pas m'en vouloir pour ça, heeein ? :inlove:
- InvitéInvité
Re: That night, twenty little tragedies begin...♣ Ceasar {année 2020 }
Sam 18 Déc 2010 - 15:12
Elle avait froid. Elle se tenait là, au milieu du hall de l’hôpital sorcier, tandis que des infirmières d’affaissaient autour de son corps glacial, son corps encore tétanisé par la vue d’un mari ensanglanté, probablement au bord de la mort. On lui donna successivement de la Bièraubeurre afin de la réchauffer, puis on la fit s’asseoir sur un fauteuil en attendant le verdict des Médicomages.
Attendre, toujours attendre, songea Bonnie.
« Madame Bougrov, votre mari est sauf. »
Cette voix rassurante résonna soudainement dans la tête d’une Bonnie assoupie. Elle avait fini par céder au sommeil, ce sommeil qui lui avait fait oublier l’espace d’un instant ses inquiétudes. Se frottant délicatement les yeux, l’Australienne se mit à afficher un maigre sourire, signe faible de soulagement. En vérité, elle était sincèrement soulagée de savoir son cher et tendre en vie. Pendant plusieurs heures, Bonnie n’avait cessé de cogiter, de réfléchir à ce qui se passerait si Ceasar venait à mourir, d’imaginer quelle serait sa vie sans lui. Oh, et finalement, elle s’était endormie. Imaginer une vie sans son mari demandait bien trop d’efforts, bien trop d’épreuves à affronter seule. Il n’aurait pas pu voir sa fille grandir, la voir entrer à Durmstrang. Et sa femme, sa chère Bonnie aurait vieilli plus vite que prévu, ne se serait certainement jamais remise de sa mort. Mais fort heureusement, les médicomages l’avaient tiré d’affaires, semblait-il. Il ne garderait aucune séquelle de cet épisode, c’était la seule chose qui importait à Bonnie Bougrov. Et sans plus attendre, elle se redressa, remercia le médicomage d’un sourire sincère et se dirigea d’un pas assuré vers la chambre ou reposait son cher et tendre. Elle toqua délicatement contre la porte puis se glissa dans l’entrebâillement avant de refermer le tout avec douceur. Le visage de Ceasar ne portait plus aucune trace de ce tragique épisode, son corps se trouvait dissimulé sous sa robe de sorcier. Sans doute son torse et son bras conservaient des cicatrices mais qu’importait ; de telles futilités n’impressionnaient pas Bonnie. Après tout, en choisissant de l’épouser dix ans auparavant, elle s’était engagée à supporter le meilleur comme le pire. Et jamais ô grand jamais elle ne le quitterait. Lorsque Ceasar l’invita à le rejoindre dans son lit d’hôpital, l’Australienne afficha un sourire entendu et ne tarda pas à venir se blottir contre lui, comme si tout était normal, comme s’il ne s’était quasiment rien passé. Elle entendit ses excuses, acquiesça à chacune de ses paroles et finit par l’embrasser. Oui, elle lui pardonnait sa « bêtise », même si elle avait eu extrêmement peur, même si elle s’était imaginé les pires horreurs.
« Il semblerait qu'ils aient encore quelque chose à nous dire… »
Ah oui ? Bonnie fronça les sourcils un instant et leva doucement sa tête en direction de celle de son mari. Ce « quelque chose » ne la rassurait pas, ce « quelque chose » n’annonçait rien de bon. Les yeux de la jeune femme fixaient sans mot dire ceux de son mari, comme si elle tentait de déchiffrer la situation, comme s’il lui cachait quelque chose. Et oui, elle en avait la nette impression. Il savait.
« Tu le sais, je te connais. », murmura-t-elle doucement en posant sa fine main sur la joue intacte de son cher et tendre.
Mais peut être qu’elle se trompait, après tout. Peut être qu’il ne savait rien. Non, pensa Bonnie intérieurement, il devait se douter de quelque chose. Alors, pour toute réaction, la jeune femme fronça ses sourcils de plus belle et se mit à fixer intensément Ceasar en attente d’une réponse. L’attaque du loup garou, son bras ensanglanté…Oh non. Non, il ne pouvait pas devenir un monstre, un infâme loup-garou qui oubliait qui il était lors de la pleine Lune, c’était impossible. Il avait une fille, une femme, une famille, un métier, pourquoi s’acharner sur lui ? Envahie par une vague de crainte, Bonnie se rapprocha un peu plus du corps rassurant de son époux. Elle ne devait pas le considérer comme un monstre et elle serait à ses soins, histoire de lui faire comprendre que quoi qu’il arrive, elle l’aimerait toujours et ne le laisserait jamais seul.
« Ça ne changera rien, mon amour, je te le promets. Je t’aime, je ne te laisserai pas. », renchérit-elle d’une voix presque tremblante, au bord des larmes.
Certes, Bonnie l’aimait. Mais elle avait besoin de temps, pour le moment.
Ses ongles, toujours enfoncés dans la peau de Ceasar, relâchèrent soudainement leur prise tandis que la jeune femme déglutissait à nouveau. Et voilà. Cela faisait trois ans maintenant qu’ils avaient adopté ce mode de vie, trois ans qu’ils vivaient dans l’incertitude. Leur fille ne savait rien, leur fils n’était pas à l’abri d’avoir hérité de cet infâme gène. Pendant longtemps, Bonnie avait refusé de mettre au monde un deuxième enfant. Elle répétait sans cesse que Sienna lui suffisait largement, mais au fond d’elle, l’Australienne ne désirait pas reproduire un monstre et l’arrivée de Loukas ne l’avait pas du tout rassurée. Et puis, elle avait fini par accepter cette grossesse imprévue et ne le regrettait finalement pas. Bonnie souhaitait profiter de leur nouveau-né et si jamais il se révélait être comme son père, la famille Bougrov aviserait. Après un long moment de doute, la brune retira sa main du bras de son mari et posa finalement la tête sur son torse. Quelques larmes roulèrent lentement sur son visage mais la jeune femme demeurait silencieuse, sa main droite tenant fermement la main gauche de son cher Bougrov.
Elle se sentait bien, vidée de toute émotion.
Attendre, toujours attendre, songea Bonnie.
« Madame Bougrov, votre mari est sauf. »
Cette voix rassurante résonna soudainement dans la tête d’une Bonnie assoupie. Elle avait fini par céder au sommeil, ce sommeil qui lui avait fait oublier l’espace d’un instant ses inquiétudes. Se frottant délicatement les yeux, l’Australienne se mit à afficher un maigre sourire, signe faible de soulagement. En vérité, elle était sincèrement soulagée de savoir son cher et tendre en vie. Pendant plusieurs heures, Bonnie n’avait cessé de cogiter, de réfléchir à ce qui se passerait si Ceasar venait à mourir, d’imaginer quelle serait sa vie sans lui. Oh, et finalement, elle s’était endormie. Imaginer une vie sans son mari demandait bien trop d’efforts, bien trop d’épreuves à affronter seule. Il n’aurait pas pu voir sa fille grandir, la voir entrer à Durmstrang. Et sa femme, sa chère Bonnie aurait vieilli plus vite que prévu, ne se serait certainement jamais remise de sa mort. Mais fort heureusement, les médicomages l’avaient tiré d’affaires, semblait-il. Il ne garderait aucune séquelle de cet épisode, c’était la seule chose qui importait à Bonnie Bougrov. Et sans plus attendre, elle se redressa, remercia le médicomage d’un sourire sincère et se dirigea d’un pas assuré vers la chambre ou reposait son cher et tendre. Elle toqua délicatement contre la porte puis se glissa dans l’entrebâillement avant de refermer le tout avec douceur. Le visage de Ceasar ne portait plus aucune trace de ce tragique épisode, son corps se trouvait dissimulé sous sa robe de sorcier. Sans doute son torse et son bras conservaient des cicatrices mais qu’importait ; de telles futilités n’impressionnaient pas Bonnie. Après tout, en choisissant de l’épouser dix ans auparavant, elle s’était engagée à supporter le meilleur comme le pire. Et jamais ô grand jamais elle ne le quitterait. Lorsque Ceasar l’invita à le rejoindre dans son lit d’hôpital, l’Australienne afficha un sourire entendu et ne tarda pas à venir se blottir contre lui, comme si tout était normal, comme s’il ne s’était quasiment rien passé. Elle entendit ses excuses, acquiesça à chacune de ses paroles et finit par l’embrasser. Oui, elle lui pardonnait sa « bêtise », même si elle avait eu extrêmement peur, même si elle s’était imaginé les pires horreurs.
« Il semblerait qu'ils aient encore quelque chose à nous dire… »
Ah oui ? Bonnie fronça les sourcils un instant et leva doucement sa tête en direction de celle de son mari. Ce « quelque chose » ne la rassurait pas, ce « quelque chose » n’annonçait rien de bon. Les yeux de la jeune femme fixaient sans mot dire ceux de son mari, comme si elle tentait de déchiffrer la situation, comme s’il lui cachait quelque chose. Et oui, elle en avait la nette impression. Il savait.
« Tu le sais, je te connais. », murmura-t-elle doucement en posant sa fine main sur la joue intacte de son cher et tendre.
Mais peut être qu’elle se trompait, après tout. Peut être qu’il ne savait rien. Non, pensa Bonnie intérieurement, il devait se douter de quelque chose. Alors, pour toute réaction, la jeune femme fronça ses sourcils de plus belle et se mit à fixer intensément Ceasar en attente d’une réponse. L’attaque du loup garou, son bras ensanglanté…Oh non. Non, il ne pouvait pas devenir un monstre, un infâme loup-garou qui oubliait qui il était lors de la pleine Lune, c’était impossible. Il avait une fille, une femme, une famille, un métier, pourquoi s’acharner sur lui ? Envahie par une vague de crainte, Bonnie se rapprocha un peu plus du corps rassurant de son époux. Elle ne devait pas le considérer comme un monstre et elle serait à ses soins, histoire de lui faire comprendre que quoi qu’il arrive, elle l’aimerait toujours et ne le laisserait jamais seul.
« Ça ne changera rien, mon amour, je te le promets. Je t’aime, je ne te laisserai pas. », renchérit-elle d’une voix presque tremblante, au bord des larmes.
Certes, Bonnie l’aimait. Mais elle avait besoin de temps, pour le moment.
Ses ongles, toujours enfoncés dans la peau de Ceasar, relâchèrent soudainement leur prise tandis que la jeune femme déglutissait à nouveau. Et voilà. Cela faisait trois ans maintenant qu’ils avaient adopté ce mode de vie, trois ans qu’ils vivaient dans l’incertitude. Leur fille ne savait rien, leur fils n’était pas à l’abri d’avoir hérité de cet infâme gène. Pendant longtemps, Bonnie avait refusé de mettre au monde un deuxième enfant. Elle répétait sans cesse que Sienna lui suffisait largement, mais au fond d’elle, l’Australienne ne désirait pas reproduire un monstre et l’arrivée de Loukas ne l’avait pas du tout rassurée. Et puis, elle avait fini par accepter cette grossesse imprévue et ne le regrettait finalement pas. Bonnie souhaitait profiter de leur nouveau-né et si jamais il se révélait être comme son père, la famille Bougrov aviserait. Après un long moment de doute, la brune retira sa main du bras de son mari et posa finalement la tête sur son torse. Quelques larmes roulèrent lentement sur son visage mais la jeune femme demeurait silencieuse, sa main droite tenant fermement la main gauche de son cher Bougrov.
Elle se sentait bien, vidée de toute émotion.
SUJET TERMINE. :smack:
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