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And for a minute there, I lost myself ― pv
Ven 22 Oct 2010 - 23:59
Respire. Résiste. Chante cette berceuse que ta mère avait l’habitude de souffler à ton oreille lorsque tu étais gamin. Je n’y arrive plus. Je n’arrive plus à m’imaginer ses belles collines sereines, ses images qui me calmaient. Je suis de retour dans la gueule du loup, je m’y enfonce, dans l’obscurité; seul. Je sens mes démons dans mes veines, ils sont là, m’attendent. Ils savent qui je suis réellement. Quel monstre je tente de masquer derrière ce semblant de plénitude. Je suis vide. Mes yeux cernés observent le plafond de ma chambre. Mes mains agrippent les draps. Je serre, je combats cette fièvre. Cette envie me ronge, elle est une lame de rasoir dans ma gorge. Je ferme les yeux et je me vois, complètement déchiré. Heureux, le sourire béat. Je me vois avant la mort de ma mère, je me vois à son enterrement. Mes démons tirent les fils, ils savent que j’arrive à l’épiphanie de mon mensonge et ils savent qu’elle m’attend, vengeance, prête à me faire souffrir à nouveau pour ce que je lui ai refusé. Je me lève, ma tête tourne, j’ai le souffle court. Mes mains tremblantes se dirigent vers mon paquet de cigarette. Je craque une allumette. Un si bref instant de bonheur. La chambre était sombre, la nuit était tombé depuis un bon moment, je n’avais pas dormis depuis deux jours. J’arrivais à la fin. Ma cigarette, comme femme sur un lit, fut rapidement consommée et jeter. Elle devenait sans intérêt sans cette extase, cette vie en capsule, en poudre, en injection. Cours petit ange, cours rejoindre celle qui te contrôle, petit esclave. Arrache la peau de ton visage pour lui montrer qui tu es réellement. Elle est comme toi, infecte, mortelle. Elle te reconnaitra sous ton masque sobre. Elle ne pourra pas te refuser, même si elle t’en veut. Même si elle te méprise de tout son corps, de toute son âme. J’ai besoin de toi et je sais que tu as besoin de me contrôler. Je vais revenir chez toi, les mains salies d’illusions. Je suis maintenant debout, mes mains cherchent quelque chose à me mettre sous la dent, dans le nez, dans les veines. J’en ai assez. J’ai besoin de quelque chose, maintenant. Je ferme les yeux, lorsque mes paupières s’ouvrent, la pièce est décousues, mes mains vides. Je ne prends plus la peine de regarder l’heure. Je sors de ma chambre, allumant une seconde cigarette. Je connaissais le parcours comme le fond de mes poches vidées. Je fais quelques pas et m’arrête. Respire, ne résiste plus, laisse allez. Elle va te retrouver un jour ou l’autre. Tu retournes vers elle, vermine. Tu t’étais promis de ne plus la laisser tirer les cordes. Je pose une main sur mon ventre, l’autre sur le mur. Je n’arrive plus à me tenir debout. L’urgence, la faim, elle me dévore de l’intérieur. Je n’entends plus les bruits de mes voisins. Ils forniquent, ils fument, ils boivent, ils vivent. Je suis devenu un cadavre, obéissant à cette logique implacable qu’est cette putain de réalité. J’arrive à faire un pas, puis deux. Ma destination n’est pourtant pas si loin, je traverse le couloir de la mort. Je renais de mes cendres. Ma vision se brouille. Mes sens s’éveillent. « Putain… » Grognais-je. Mes démons rient. Mes démons attendent, ils savent où je me dirige, ce que je cherche. Je ne doute pas un instant. Tout ce que m’ont dit les thérapeutes, je leur crache au visage. Ils ne comprennent pas ce besoin. Cet instinct qui me fera toujours revenir vers moi-même. Je m’allume une troisième clope, je fume comme la cheminée d’un train; et il se dirige tout droit vers un mur. J’avance lentement, mon cœur bat à toute vitesse, d’un geste de la main j’essuie la sueur qui perle sur mon front. J’arrive finalement devant la porte de sa chambre.
Un éclair de lucidité. Je doute. Je reste immobile. J’écoute à travers la porte. Le silence, ce terrifiant silence vide et amer. Tout en apportant ma cigarette à ma bouche, je recule. Ce besoin était plus puissant que ma volonté. J’étais prit et je savais très bien que j’allais devoir payer le prix de mon abandon. Elle m’en voulait et m’avait fait savoir qu’elle ne me pardonnerait pas d’avoir arrêté, d’avoir quitté son monde aussi ignoble que le mien. Mais je reviens toujours vers elle. Par besoin ou par solitude, elle avait sur moi une emprise étrange, elle détenait ce que je voulais et moi, j’étais la chaleur par une nuit froide. Et cette nuit, était plus glaciale que jamais. Le souffle court, les veines prêtes à recevoir mon fixe d’adrénaline. Je m’exécute. Funambule sur le point de tomber, cherchant à s’accrocher au vide qui l’abandonne. Je cogne à sa porte quelques coups, me recule d’un pas, serre les poings et prend une grande bouffée de ma cigarette. Aucune réponse. Mes mains tremblent encore. C’est le point de non retour, j’en suis conscient. J’ai l’air d’une putain de loque humaine. Mes jeans sales, mon vieux chandail des Clash troués, mes cheveux en bataille. Une vieille paire de converse. J’ai les mêmes vêtements qu’hier. Tout ça n’a pas d’importance, je suis au dessus de tout ça. Je cogne encore, des coups plus forts, plus prononcés. Je sais qu’elle est là, je me fous qu’elle baise ou qu’elle dorme, j’ai besoin d’elle. Maintenant. Le silence laisse place à un mince bruit, des pas. Elle approche. Mon corps frémit, sachant dans quoi il allait s’embarquer. Elle ouvre finalement la porte, m’observe, me méprise. Je tire sur ma clope avant d’esquisser un sourire, maladroit, un sourire de junkie. Je n’ai jamais été aussi sobre que maintenant et pourtant, je ne me sens pas moi-même. Meteora ne sourit pas, elle sait pourquoi je suis là et je suis persuadé qu’elle jubile de me voir ramper devant la porte de sa chambre. « J’ai… J’ai besoin de toi. » Déclarais-je maladroitement. Je n’avais pas besoin d’elle, elle le savait. Comme toute les fois où j’ai débarqué devant la porte de sa chambre pour avoir de la came. Fébrile, ma main se pose contre le cadre de la porte, j’étais si près de mon but, si près de redevenir moi-même. Mon regard croisa celui de Meteora alors que je vérifiais si elle n’était en compagnie de l’un de ses jouets d’une nuit, comme moi. « Tu as gagné. » Dis-je, inclinant ma tête, ma patience arrivait à ses limites. Le besoin se faisait de plus en plus pressant. J’étais arrivé sobre, lucide, désespéré. Je ferais n’importe quoi pour ne plus me sentir ainsi, je savais qu’elle en profiterait pour me faire payer. J’étais prêt. J’esquissai un sourire narquois en sa direction, mais au fond de moi je me sentais comme une merdre, une putain de pute, voilà. Tantôt ça va aller mieux, quand j’aurai ma dope tout ira mieux. « J’en ai besoin maintenant. »
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Re: And for a minute there, I lost myself ― pv
Sam 23 Oct 2010 - 18:46
Noah & Meteora
Led Zeppelin. Rock moldu psychédélique et envoutant. De ces rocks fondus dans un métal musculeux roulant des riffs et autres mécaniques soniques rentre-dedans. Je me sens transportée. Les murs poussiéreux de ma chambre se mettent à vibrer, à ronronner sous les caresses brulantes de cette musique électrisante. Je suis seule, trônant au sommet de mon propre univers. Je m’évade. Je saute, je m’injecte une perfusion de mort pour me sentir en vie. Une aiguille envoutante perce mon maigre bras, empruntant des veines presque invisibles, où le remous du sang va jusqu'à l'œil. Je sens la lanière de cuir se resserrer autour de mon bras osseux, irrésistible lacet de cuir qui compresse mon sang acidulé. Je sens l’excitation me gagner. Et voila que l’aiguille perfore sous mes gestes nerveux et dessine une constellation d'or et de nacre dans mes iris droguées.. Rouges deviennent mes yeux, éblouis par la drogue alarmante. Mes paupières se ferment avec conviction, bien résolue à ne plus les relever pour me soumettre à l’influence de ma douce héroïne ; car elle m’emporte déjà, par habitude, et je soupire d’aise, je sens l’exaltation monter en moi, je me retrouve enfin. Je lève par hasard ma tête, tenue inclinée jusque là, et j’aperçois devant moi, un jeune homme d’une beauté rare et vêtu avec une magnificence royale. Je sens des écailles me tomber des prunelles. J’éprouve la sensation d’un aveugle qui recouvre subitement la vue. La charmante créature se détache sur ce fond d’ombre comme une révélation angélique ; il semble éclairé de lui-même. Il est grand, avec une taille et un port de dieu ; ses cheveux, ondulés, d’un blond doux, glissent sur le haut de sa tête et coulent sur ses tempes comme deux fleuves d’or; son front, d’une blancheur bleuâtre et transparente, s’étend large et serein sur les arcs de deux cils presque bruns, singularité qui ajoute encore à l’effet de prunelles bleu océan d’une vivacité et d’un éclat insoutenables. Quels yeux ! Avec un éclair ils décident de la destinée d’un homme ; ils ont une vie, une limpidité, une ardeur, une humanité brillante. Pour son nez, il est d’une finesse et d’une fierté toute royale, et décèle la plus noble origine.
Et je sais que je sombre dans un trouble extrême, mais rien ne m’empêche de mémoriser : la plus légère nuance, le petit point noir au coin du menton, l’imperceptible duvet aux commissures des lèvres, le velouté du front, l’ombre tremblante des cils sur les joues, je saisis tout avec une lucidité étonnante. Et me voila totalement emportée, bien loin du monde dont mes désirs naissants assiègent furieusement l’entrée. Dieu. L’évidence s’impose à moi, l’homme qui se tient devant moi est le Seigneur. Un rire effrayant s’échappe de mon gosier brulant et je tombe à la renverse sur ma couche opaline, j’ondule mon corps sur mon drap de soie, invitant le Seigneur à s’allonger sur mon trône de débauche. Il ne bouge pas, malgré mes paupières closes je peux tout voir, tout entendre. Il me toise avec dédain et moi.. Moi je lui fais la nique. Je ne suis plus que provocation et luxure. je sens la vie monter en moi comme un lac intérieur qui s'enfle et qui rugit. Mon myocarde s’agite, il accueille mon sang acidulé avec extase. J’entends mon cœur parler. J’entends mon cœur crier, enfin ses douleurs vont être anesthésiées par quelque substance chimique. Il soupire d’aise et je perçois mes globules rouges qui s’agitent, qui s’affolent pour assoupir les plaies de mon cœur quelques instants. Je sais à présent que Dieu a disparu, laissant sa brebis égarée dans les affres de la drogue. Je suis à nouveau seule et mon cœur s’envole de bonheur. Je ris, je savoure, je tente de maîtriser mon souffle qui s’affole. Soudain. Flou obscur. Je sens simplement la drogue qui traverse mon corps en une diagonale parfaite, je perçois la substance qui éructe mes globules comme une horde de fourmis ensanglantées. Et je suis étendue sur ma couche, limace paralysée, l'esprit bleu se dissout devant mes yeux, poussière de vie, pluie de vie argentée. Je souris. Et je vois Dieu une dernière fois qui esquisse un pas de danse, maladroit, élégance emplumée, puis s'éloigne en jouant de la flûte de pan. Et j’entends un bruit sourd, froid et lointain, un bruit de bois heurté. Mais je ne bouge pas, jambes discrètement écartées en un insatisfait et ultime désir, corps de pantin désarticulé meurtri d'un appel inassouvi. Le bruit à nouveau me rappelle à l’ordre. Pour la première fois depuis un moment, mes iris se dévoilent pour se poser sur ma porte qui bouge, heurté par une poigne quelconque. Je grogne, je maudis l’être qui vient de m’arracher à mon état de transe. Dans un pas lent et envoutant je glisse vers l’entre de ma chambre. Fébrilement j’ouvre les portes de mon univers à ce perturbateur. Le froid glacial du couloir heurte mon épiderme dénudée et mes yeux enfin se posent sur une silhouette maigre et fatiguée. Noah se tient devant moi. Je ne connais que trop bien l’état dans lequel il se trouve. Je connais la raison de sa visite.
« Te voila rampant devant ma porte… pauvre Noah… On dirait bien que la cure n‘a pas porté ses fruits… » J’articule difficilement, mais je ne perds en rien de ma prestance. Mes iris se tordent comme des vipères assoiffées et dans un regard carnassier je le détaille avec mépris et appétence. Seul mes yeux traduisent un souffle de vie, mon visage lui, est fermé et froid comme une pierre tombale. « J’ai… J’ai besoin de toi. » Il me regarde et moi, je reste impassible. Maladresse contre prestance, personne ne bouge. Je le toise avec dédain et répugnance. Il n’est plus rien pour moi sinon un traitre immonde. Pourtant son corps appelle ma chair par habitude. Mais la fierté qui régit mon être m’empêche de bouger. Je plante mes pupilles d’ébène dans ses yeux fatigués. les fibrilles de mes prunelles se tordent comme des vipères convulsives ; mes sourcils vibrent pareils à l'arc d'où vient de s'échapper la flèche mortelle et mon corps n’émet pas un mouvement. Ma voix tombe, elle se fait brutale et cassante. « Ne me mens pas! Je rugis presque. Ce n’est pas de moi dont tu as besoin.. » Je glisse mes prunelles sur le couloir un faible instant avant de les reposer sur la silhouette frêle du Lufkin. « Tu as gagné. » Je considère ses traits marqués un faible instant, avant de reprendre d’une voix provocante teinté d’ironie. « Je viens d’avoir un arrivage du Japon… tu adorerais, quel dommage d’avoir briser notre deal.. » Je le sens frémir, bouillir, son palpitant s’affole, son souffle devient heurté et erratique. Sa main vient agripper l’encadrement de ma porte avec nervosité, je la considère un faible instant avant de reporter mon attention sur ses prunelles scintillantes. Il me semble que ses pupilles convulsent sous le manque. Enfin, lorsqu'il lui faut absolument répondre, il balbutie quelques mots incohérents qui achève de me donner la plus pauvre idée de son état ; « J’en ai besoin maintenant. » Un imperceptible sourire d'une ironie brutale passe comme une lueur rose sur mes lèvres charmantes. Lorsque je reprends la parole, ma voix se fait à nouveau cassante et glaciale. « Tu es parti. Tu t’es refusé à moi. Pacte rompu… » Je plante mon regard avec violence dans ses yeux suppliants. Et voilà que je recule, prête à reprendre mes délires psychotiques. Je m’engouffre dans la cage de pierre qui me sert de chambre et avant de refermer la porte sur la brebis blessée, je parle mais je me fais dure et autoritaire. « Vas-t’en Reynolds. » Je pose ma main sur la poignée et m’apprête à détruire pour de bon un pacte vieux comme le monde.
Et je sais que je sombre dans un trouble extrême, mais rien ne m’empêche de mémoriser : la plus légère nuance, le petit point noir au coin du menton, l’imperceptible duvet aux commissures des lèvres, le velouté du front, l’ombre tremblante des cils sur les joues, je saisis tout avec une lucidité étonnante. Et me voila totalement emportée, bien loin du monde dont mes désirs naissants assiègent furieusement l’entrée. Dieu. L’évidence s’impose à moi, l’homme qui se tient devant moi est le Seigneur. Un rire effrayant s’échappe de mon gosier brulant et je tombe à la renverse sur ma couche opaline, j’ondule mon corps sur mon drap de soie, invitant le Seigneur à s’allonger sur mon trône de débauche. Il ne bouge pas, malgré mes paupières closes je peux tout voir, tout entendre. Il me toise avec dédain et moi.. Moi je lui fais la nique. Je ne suis plus que provocation et luxure. je sens la vie monter en moi comme un lac intérieur qui s'enfle et qui rugit. Mon myocarde s’agite, il accueille mon sang acidulé avec extase. J’entends mon cœur parler. J’entends mon cœur crier, enfin ses douleurs vont être anesthésiées par quelque substance chimique. Il soupire d’aise et je perçois mes globules rouges qui s’agitent, qui s’affolent pour assoupir les plaies de mon cœur quelques instants. Je sais à présent que Dieu a disparu, laissant sa brebis égarée dans les affres de la drogue. Je suis à nouveau seule et mon cœur s’envole de bonheur. Je ris, je savoure, je tente de maîtriser mon souffle qui s’affole. Soudain. Flou obscur. Je sens simplement la drogue qui traverse mon corps en une diagonale parfaite, je perçois la substance qui éructe mes globules comme une horde de fourmis ensanglantées. Et je suis étendue sur ma couche, limace paralysée, l'esprit bleu se dissout devant mes yeux, poussière de vie, pluie de vie argentée. Je souris. Et je vois Dieu une dernière fois qui esquisse un pas de danse, maladroit, élégance emplumée, puis s'éloigne en jouant de la flûte de pan. Et j’entends un bruit sourd, froid et lointain, un bruit de bois heurté. Mais je ne bouge pas, jambes discrètement écartées en un insatisfait et ultime désir, corps de pantin désarticulé meurtri d'un appel inassouvi. Le bruit à nouveau me rappelle à l’ordre. Pour la première fois depuis un moment, mes iris se dévoilent pour se poser sur ma porte qui bouge, heurté par une poigne quelconque. Je grogne, je maudis l’être qui vient de m’arracher à mon état de transe. Dans un pas lent et envoutant je glisse vers l’entre de ma chambre. Fébrilement j’ouvre les portes de mon univers à ce perturbateur. Le froid glacial du couloir heurte mon épiderme dénudée et mes yeux enfin se posent sur une silhouette maigre et fatiguée. Noah se tient devant moi. Je ne connais que trop bien l’état dans lequel il se trouve. Je connais la raison de sa visite.
« Te voila rampant devant ma porte… pauvre Noah… On dirait bien que la cure n‘a pas porté ses fruits… » J’articule difficilement, mais je ne perds en rien de ma prestance. Mes iris se tordent comme des vipères assoiffées et dans un regard carnassier je le détaille avec mépris et appétence. Seul mes yeux traduisent un souffle de vie, mon visage lui, est fermé et froid comme une pierre tombale. « J’ai… J’ai besoin de toi. » Il me regarde et moi, je reste impassible. Maladresse contre prestance, personne ne bouge. Je le toise avec dédain et répugnance. Il n’est plus rien pour moi sinon un traitre immonde. Pourtant son corps appelle ma chair par habitude. Mais la fierté qui régit mon être m’empêche de bouger. Je plante mes pupilles d’ébène dans ses yeux fatigués. les fibrilles de mes prunelles se tordent comme des vipères convulsives ; mes sourcils vibrent pareils à l'arc d'où vient de s'échapper la flèche mortelle et mon corps n’émet pas un mouvement. Ma voix tombe, elle se fait brutale et cassante. « Ne me mens pas! Je rugis presque. Ce n’est pas de moi dont tu as besoin.. » Je glisse mes prunelles sur le couloir un faible instant avant de les reposer sur la silhouette frêle du Lufkin. « Tu as gagné. » Je considère ses traits marqués un faible instant, avant de reprendre d’une voix provocante teinté d’ironie. « Je viens d’avoir un arrivage du Japon… tu adorerais, quel dommage d’avoir briser notre deal.. » Je le sens frémir, bouillir, son palpitant s’affole, son souffle devient heurté et erratique. Sa main vient agripper l’encadrement de ma porte avec nervosité, je la considère un faible instant avant de reporter mon attention sur ses prunelles scintillantes. Il me semble que ses pupilles convulsent sous le manque. Enfin, lorsqu'il lui faut absolument répondre, il balbutie quelques mots incohérents qui achève de me donner la plus pauvre idée de son état ; « J’en ai besoin maintenant. » Un imperceptible sourire d'une ironie brutale passe comme une lueur rose sur mes lèvres charmantes. Lorsque je reprends la parole, ma voix se fait à nouveau cassante et glaciale. « Tu es parti. Tu t’es refusé à moi. Pacte rompu… » Je plante mon regard avec violence dans ses yeux suppliants. Et voilà que je recule, prête à reprendre mes délires psychotiques. Je m’engouffre dans la cage de pierre qui me sert de chambre et avant de refermer la porte sur la brebis blessée, je parle mais je me fais dure et autoritaire. « Vas-t’en Reynolds. » Je pose ma main sur la poignée et m’apprête à détruire pour de bon un pacte vieux comme le monde.
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Re: And for a minute there, I lost myself ― pv
Dim 24 Oct 2010 - 15:28
- Je suis l’envie de Noah et l’attente à atteint son comble. Je me développe dans son corps, lentement je crache mon venin dans ses veines. Je me glisse sous chaque pore de sa peau, comme parasite cherchant refuge. Je reste dans l’ombre, tirant les ficelles de ce pantin ridicule. Un gamin, voilà dans quoi mon mal s’injecte. Et je n’ai aucun remord. Cette carcasse en besoin, elle a besoin de moi pour obtenir ce qu’il veut. Je suis l’envie de Noah et mes yeux fatigués observent cette princesse déchue qui me refuse le baume pour panser mes plaies.
Mon corps se crispe en observant Meteora, je sais qu’elle est complètement défoncée. Elle m’apparait alors comme la plus belle des créatures que l’humanité à porter. Une beauté injectée à l’héroïne. Je la jalouse d’être là où je cherche à aller. Je la hais parce qu’elle ne tend pas cette main que j’espère. Au contraire. Elle se moque de moi, seule dans son monde, elle me refuse tout comme je l’ai fais. Mes poings sont serrés, mes doigts s’enfoncent dans ma chair, je ne ressens plus la douleur, uniquement ce poison dans mes veines. Mes idéaux construit lors de ma détention forcé éclatent. « Tu es parti. Tu t’es refusé à moi. Pacte rompu… » Articule-t-elle. Oui, je suis parti, tout comme elle s’est retiré du monde. J’ai envie de lui cracher au visage que ce n’était pas de ma faute, que je n’ai jamais voulu qu’il en soit ainsi; qu’on fond de moi, j’aurais aimé que tout soit rester comme avant, mais je reste silencieux. Mon visage n’arrive qu’à articuler une moue étrange, crispé par le manque. Je n’ai pas envie de m’étendre en excuses, de toute façon, j’en serai incapable. La drogue m’évitait ce genre de pensée, la drogue m’évitait tout simplement de penser et de ressentir. Voilà pourquoi elle était si importante, car sans elle, je n’étais pas moi-même. Je ne pouvais pas sortir de ma cellule, je ne pouvais pas coucher avec une fille sans avoir de remords. Mon cœur se tordait à présent. Cette envie à l’intérieur de moi, de ses mains fines et anguleuses, serrait mes tripes, contrôlait mon corps. Mon regard rencontre une dernière fois celui de Meteora. « Vas-t’en Reynolds. » M’ordonne-t-elle en refermant la porte sur le seul espoir que j’avais encore.
Je suis le désespoir de Noah. Enfant battu, nihiliste, je suis le vide qui le ronge à chaque nuit. Je suis ses cauchemars, les larmes sur ses joues, le cercueil de sa mère, la porte qui se referme devant lui. Je suis toute la beauté du monde enfouie dans les yeux salie de Meteora. Je suis le néant.
« S’il te plait. » Ma main frêle se pose sur la porte de bois. Elle tente de retenir l’obscurité de se refermer sur moi. Je chuchote, ma tête désormais appuyer contre cette plaque de bois. J’ai l’impression de mourir. Mon corps tout entier se vide, fatigué de chercher ce souffle de vie à m’injecter. Je ne vois plus son visage. Elle se camoufle derrière la porte, mes yeux fixes la noirceur devant moi. Ma respiration difficile devient le battement de mon cœur. Cette haine en moi atteint son paroxysme, pourtant je reste calme, serein, ma main toujours délicatement posé contre la structure de bois. Le silence sépare nos corps. Nos deux squelettes pourtant si habitués à l’autre, aujourd’hui étranger. Je prends une grande respiration. « Ne m’abandonne pas. » j’arrive à articuler ses quelques mots, sachant très bien à quel point cette demande était dangereuse. Je m’étais écarter de cette brunette aux yeux de violence, par peur, par besoin de voir si j’avais fais le bon choix. Moi, se tenant devant la porte de sa chambre, suppliant qu’elle m’offre l’absolution, était la preuve que mes idéaux étaient faux et que, j’avais peut-être plus besoin d’elle que je ne voulais le croire. Non. C’était la sobriété qui parlait. J’avais besoin de ma came et peut-être, d’un peu de chaleur durant cette nuit dure. « Tu sais que ce n’étais pas mon choix… » Rajoutais-je, je voulais qu’elle sache que je ne l’avais pas fuis. Au cas où cette porte se refermerait pour de bon. Je ne voulais pas qu’elle m’abandonne parce que j’ai été un con, cet été là où j’ai fais mon overdose. Ma main se détacha se la porte. Je recule d’un pas. Je suis alors prêt à accepter ce qui va arriver. J’ai rompu le pacte que nous avions et, je devrais assumer cette perte. Je ferme les yeux, je me laisse envahir par le vide.