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Si un homme n’est plus un homme, quelles raisons peut-il avoir d’exister ?
Lun 29 Nov 2010 - 16:41
Samuel Blackheart &. Ruby Markleys
Je joue avec mes doigts, j’écaille ce foutu vernis de couleur pourpre qui recouvre la surface de mes ongles lisses. Je ne suis pas là, je ne respire presque pas, ou du moins juste assez pour être encore vivante. Mon pouls est plus que lent et tout mon être est concentré sur les craquements du vernis, qui s’effrite au fur et à mesure du temps. On me secoue, d’abord lentement puis un peu plus fort avant de vraiment me secouer d’un air brusque qui me désespère. C’est Lilouana, elle parle depuis tout à l’heure, je ne sais pas depuis combien de temps exactement, mais elle parle et moi je ne l’écoute pas. C’est peut-être pour ça que la demoiselle est énervée. Hier, il est vrai je lui ai accordé toute l’importance du monde tandis que nos deux corps se frottaient l’un à l’autre et ce matin plus rien n’agite mes neurones, pas même le shit que j’ai mis dans mes cônes il y a deux heures de cela. Je reste là, impartiale à tout ce qui se passe autour de moi, je suis vide, absente. Je décide de me lever avec grâce et j’embrasse cette fille que je connais à peine, mais de cette façon ça va la faire taire. J’ai raison sur un point, elle se laisse faire l’espace d’une minute avant de me repousser. Ça me fait sourire gentiment, et sans même lui adresser un regard ou la moindre parole, je la quitte, me dirigeant d’une démarche lutine vers les bâtiments de l’école. Je ne sais pas où je vais, ni ce que je vais y faire, mais je sais que je dois partir. Elle ne me retient même pas, elle doit sûrement me regarder partir avec cet air désespéré qui lui va si bien, mais je ne me retourne pas.
J’avance, je me laisse porter par le vent froid de saison, l’hiver approche, je le sens. Chaque souffle de la brise me murmure aux oreilles et tout cela excite tout mon être. Oui il n’en faut pas beaucoup pour me satisfaire, parfois il est bon d’aimer les choses simples qui vous font du bien. Je continue de marcher, passant du sol boueux, au pavé d’Hungcalf. Je regarde droit devant, c’est une foutue habitude que j’ai pris tout au long de ces dernières années, ne jamais baisser le regard. Ça en déplait certains, moi ça me permet de voir ce que les gens regardent. Est-ce qu’ils me regardent lorsque je les croise, Est-ce qu’ils s’attardent sur la façon dont ma robe s’accroche à ma peau, sa coupe et le fait qu’elle m’arrive à peine à mi-cuisse ? Ou bien tout ça les indiffère et ils marchent tête baissée, regardant leurs pieds au lieu de faire attention aux autres. J’avance toujours, je n’ai pas d’idée fixe de la où je vais, j’attends de trouver quelque chose ou peut-être quelqu’un qui fera que cette fois-ci j’ai un but. Ainsi en ayant un but, ma trajectoire sera déviée, mon destin changé et toute ma vie entière prendra un nouveau tournant. Je suis toujours à la recherche d’un je ne sais quoi qui fera que.. Non rectification. J’étais, oui, j’étais parce que je viens de trouver. Là, à l’instant présent, le temps s’arrête. Je sais qu’après je n’aurais plus que quelques secondes pour le rattraper. Il faut ruser. Trouver un moyen de contourner l’accélération du temps pour croiser sa route, de n’importe quelques façons qu’il soit. Le bousculer, trop vu. L’accoster comme ça comme si de rien n’était, impossible. Et là tout commence à s’accélérer, tout va trop vite, beaucoup trop vite, je n’ai même plus conscience de ce que je suis entrain de faire, là maintenant, tout de suite. Je suis plantée là, devant lui. Ma bouche à pris la forme d’un o, est-ce que je vais parler ou bien est-ce que je vais rester là et passer pour une sombre idiote. L’astronomie. Oui l’astronomie, sujet du jour, au quel je n’y connais rien, mais il va sauver ma vie. Mon air hébété laisse place à un léger sourire en coin, qui à pour rôle de souvent faire diversion le temps que je me reprenne en main. Samuel Blackheart. Je connais son nom, parce que j’ai une amie si je puis me permettre de dire une amie, une source plutôt ou être facilement manipulable, qui l’a en astronomie. Oui, ce jeune homme aux yeux bleus topaze me rend dingue. Pas dingue de la même façon dont il rend folle toute ces minettes qui n’y connaissent rien. Non c’est pire, c’est comme une dose d’héroïne qu’on ne prend pas alors qu’elle est devant nous et qu’on en a plus que besoin. Je reste encore une fois impartiale, même si je boue intérieurement. Alors que chacune des cellules de mon corps veulent s’accaparer du sien, que l’envie qu’il s’invite en moi est plus forte que tout, je reste de marbre. J’ose confronter l’ébène de mes yeux au topaze des siens, je me mords légèrement la lèvre inférieur. Je pourrais lui montrer de n’importe qu’elle façon que je le veux. Que je ne suis pas comme ces autres filles qui s’attachent, je n’y crois pas à leurs histoires de prince charmant. Je le veux juste pour moi, même si ce n’est que pour une fois. Je le veux. Je veux hurler de toutes mes forces. JE TE VEUX. Je crie intérieurement, tout mon être se fissure, mon sang cogne contre mes tempes, les pulsations de mon cœur se font plus rapide. Puis plus rien. Un souffle. Le vent qui vient fouetter de plein fouet mon visage, envoutant mes narines de son odeur que je ne désire que trop. Je prends une grande inspiration, l’air froid me brûle les poumons. Ma respiration reprend un rythme normal, les battements de mon cœur se font sourd, tout mon être s’apaise comme si je venais de lâcher prise, comme si je ne m’accrochais à plus rien. Une écorchure. J’ouvre la bouche.. La referme. Un silence.. Je réfléchis.. Compte jusqu’à trois dans ma tête puis re-ouvre encore une fois la bouche. Je laisse s’échapper l’air de mes poumons, un nuage de chaleur apparait juste au dessus de mes lèvres. Je souris une dernière fois. Lève les yeux vers le ciel.. Replonge dans l’abysse de ses pupilles huit secondes plus tard. « Tu es particulièrement beau, aujourd’hui. Il y a toute une effluve autour de toi, ça te donne un air de petit garçon sage. C’est apaisant. C’est beau. » Troisième fois que je lui adresse la parole, on a déjà parlé mais sans plus. Et la, j’ai réussi à faire une phrase, en étant assez claire, enfin j’espère. Cette fois je veux vraiment lui parler. Savoir pourquoi lorsque j’essaye de venir vers lui, il détourne la conversation ou s’éclipse protestant qu’il a oublié de faire quelque chose. Je n’ai pas encore été cru dans le moindre mot que j’ai pu lui dire, chaque parole est formulée à l’avance dans ma tête. D’où ces foutus moments d’hésitations. Je m’attarde une dernière fois sur ses yeux, avant de m’extasier devant sa bouche, puis de reluquer tout le haut de son corps d’apollon. Je relève à nouveau la tête. « Tu t’en allais ? »
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