Putain, il est où ce napel bordel de merde... Est-ce que j'étais entrain de fouiller dans la réserve d'@Irina Melnikov ? Clairement oui. Au beau milieu de la nuit ? Oui. A la recherche de... CA VA ON A DIT OUI ! En même temps, je n'en étais plus à mon premier larcin. J'avais déjà du me résoudre à voler pour manger, pour m'abriter, pour faire l'amour, pour... enfin bref, pour tout un tas de raison. Chose étant que je n'avais pas de ce fichu ingrédient et que elle, en tant que prof de potions, elle devait en avoir.

Et en même temps, sérieusement, qu'est-ce que j'en avais à faire ? Od'Donnir, son prédécesseur, lui, il m'en aurait donné du Napel ? Bon, pour être tout à fait franc, je crois que je n'aurais clairement pas osé lui demander mais bon.

Vous vous demandez peut-être ce que je fais là, perdu dans Hungcalf, avec ma lumière qui balance un très faible Lumos pour m'éclairer dans ma recherche ? Bah soyez gentils, continuez de vous le demandez et surtout n'allez pas le répéter à MacArthur. Parce que de vous à moi, je préférais que le Doyen ne sache pas que j'étais dans les parages.

Ah sa mère, en v'là... Putain de merde, pourquoi ils ont été le foutre au fond ces glands... J'attrapais le pot pour l'ouvrir et sortir quelque branche de cette plante, aussi connue dans notre monde sous le délicieux nom d'Aconit. Et ça, t'aimes pas hein mon p'tit Akhela. Tu détestes l'Aconit hein... Bah okay, deux branches du coup... Replaçant ensuite le pot à sa place originelle, je remettais le tabouret sur lequel j'étais à sa place avant de m'éclipser de cette réserve, mon butin dans l'une des poches de mon sweet et ma capuche relevée. Fallait que je sois discret une nouvelle fois, le temps de revenir dans la salle.

Remontant jusqu'au premier étage tout en longeant les murs et en profitant de l'obscurité comme de mon alliée, je bifurquais à une porte pour entrer là où dernièrement, je m'adonnais à une petite expérience. Dedans, une table avec au dessus un parfait matériel de petit potionniste sur lequel je venais déposer en le fruit de ma petite virée nocturne avant de regarder dans le livre poser non loin.

Détacher les pétales du napel, pour ensuite les écraser à l'aide du pillon et du mortier. Easy, j'm'y mets.

Juliet détestait les golem. Leur peau était glaciale. Leur visage était inexpressif. Ils se comportaient comme des humains, ressemblaient à des humains mais ils n’en étaient pas et avaient toujours mit la douce Blackthorn assez mal à l’aise. Chaque jour, à Sainte-Marie, et malgré la fatigue intense qui l’étreignait parfois, elle se disait qu’elle avait une chance incroyable d’apprendre au plus près des patients.

Pour ne rien arranger, c’était à l’obstétrique que la jeune interne s’essayait et cette matière n’était pas sans lui rappeler cette grossesse qu’elle n’avait pas mené à terme. Pourtant les examens arrivaient… et même si ce n’était jamais arrivé jusque là, elle n’était pas à l’abri, un jour, de devoir gérer un accouchement en urgence. Et la manoeuvre de Bracht ne s’apprenait pas dans les grimoires.

Il était tard quand elle referma derrière elle la porte de la salle de médicomagie. Assez tard pour être intriguée par les bruits qui émanaient de la réserve de potions, à quelques mètres dans le même couloir que celui qu’elle parcourait. Elle se fit prudente, la dernière fois qu’elle s’était retrouvée dans pareille situation, elle avait finit enfermée dans la salle du désespoir en bien mauvaise compagnie.

- Mais qu’est-ce qu’il fait là ?

Elle aurait pu se poser la question intérieurement, mais la blonde était tellement surprise qu’elle l’exprima à voix basse, pour elle seule. Elle aurait reconnu entre mille la voix injurieuse et sans vraiment savoir pourquoi, elle se dissimula derrière une armoire pour ne pas être vue.

Pourquoi Juliet prit elle Jolan en filature ? Aucune réponse censée ne lui viendrait jamais à l’esprit. Elle l’avait fait, sans réfléchir. Silencieuse comme une ombre, elle le suivit sur deux étages et se faufila sans mal dans la salle du bon vouloir où il semblait affairé a une potion qu’il ne maitrisait visiblement pas. Elle hésite un instant à faire demi tour mais c’est plus fort qu’elle.

- Tu vas t’empoisonner si tu bois ce … truc.

Elle ne s’est pas annoncée. Elle n’a pas bougée, elle est restée tout près de l’entrée. Presque prête à repartir. La voix est douce, remplit de constat.

Est ce que doucement la potion semblait virer au mauve ? Oui. Et est-ce que dans le livre il parlait de mauve ? Oui. Problème : c'était pas la même page. Mais bordel, Wauters, t'es fichu de savoir cuisiner pour une dizaine de bambins qui ont tous des goûts différents et incapable de faire une simple potion tue-loup, sérieux?

Non mais franchement, ça doit juste être un oubli, j'ai genre tout bien fait... Mais ouais vas y, tente de te convaincre. En même temps, est ce que t'as vraiment le choix et...

- Tu vas t’empoisonner si tu bois ce … truc.

Ton esprit reconnaît la voix et pourtant, dans un réflexe tu lâches le mortier dans tes mains et te retourne en pointant ta baguette un peu trop à gauche. En même temps, doucement ton oeil a commencer à gonfler, signe d'une légère allergie a l'un des ingrédients présent et ça sans même que tu t'en rendes compte.

Princess... Qu... Qu'est ce que tu fous ici ?... Tu begaies un peu, avant d'abaisser ta baguette. Juliet était une amie après tout, peut être pas la plus indiquée dans cette situation mais une amie quand même. Je peux t'expliquer, je... Ouais vas y, explique. Même nous on est curieux de savoir. Je participe a une expérience .. qui a pour thème comment un débile tente de mentir à une fille qu'il aime ? Non ? Dommage parce que celle là, Wauters, t'étais certain de la gagner !

Qu’est ce qui lui prenait d’agir ainsi ? Si c’était lui qui la suivait en catimini, elle aurait sûrement était parfaitement contrarié par ses agissements. C’était intrusif et elle détestait cela. Elle se détestait à cet instant, mais la curiosité était plus forte que tout. Un instant, elle l’imagina rejoindre une fille… Elle se faisait peut-être du mal pour rien. Être ami avec Jolan, c’était envisageable. Le voir roucouler avec n’importe qui, c’était encore trop tôt pour celle qui avait déclamé sa flamme.

Parce que c’est ce qu’il s’était passé n’est-ce pas ? Deux fois. A deux reprises, elle lui avait dit a quel point elle l’aimait. Elle lui avait dit que ce qu’elle ressentait pour lui c’était plus que de l’amitié, plus qu’un plan cul ponctuel. Il n’avait pas répondu la première fois. La seconde, il lui avait fait comprendre qu’elle était à peine plus qu’une sorte de « sexfriend ». Merveilleux. Elle avait coupé court à la discussion et prétendu tant de bien que de mal que ça lui allait très bien comme ça.

La vérité ? C’est que ça faisait plus d’un mois et que parfois encore, elle se surprenait à essayer de comprendre ce qui avait bien pu se passer entre eux. Le coup du « j’suis pas un mec bien », à d’autres. Elle venait d’une famille de cinglés, c’était pas la lycantropie qui allait lui faire peur. Quoi que… s’il la gérait comme ça, c’était quand même problématique. Ses paupières se plissent doucement alors qu’il tente un mensonge vraiment très nul.

- Je t’ai suivi.

L’un des deux aura au moins le mérite d’être honnête dans cette histoire.

- Tu peux m’appeler « Juliet » comme tout le monde, s’il te plait ?

C’était faux. Au final, assez peu de personnes l’appelaient par son prénom dans son entourage proche. Sa fratrie l’appelait « Sunshine », ses amis utilisaient plutôt « Ju ». Mais « Princess » la renvoyait à des souvenirs qui se révélaient douloureux. Sans un mot, elle s’approche de la potion tue-loup. Elle n’est pas spécialiste, mais franchement même elle peut le dire à voix haute.

- Elle est raté, ta potion.

Coup de couteau, en même temps tu l'as bien cherché. Cette demande de l'appeler Juliet, elle te dérange. Elle te dérange bien plus qu'à l'époque. Une époque où tu ne te serais pas démonté, où tu aurais laché la pire connerie du monde comme "Je ne serais jamais tout le monde, joli coeur." Mais là, c'est différent. Là, tu baisses un instant le regard, parce qu'au fond, cette distance te déboussole. Tu te dis consciemment que ce réflexe est du au fait de t'être fait prendre ici et maintenant, mais en vrai...

T'es sure ? Est-ce que t'a l'air hébété ? Oui. Mais c'est Juliet. Elle reste une étudiante qui te pratique depuis maintenant quelques années et d'avis général, t'a déjà souvent eu cet air. Fais chier ! Ca t'échappe, parce que voila, au fond, réussir, t'aurais aimé. Même si la potion n'aurait pas été parfaite, t'aurais aimé.

Bon après, comme dirait Merlin, sur un malentendu... Oui M'dame, c'est qu'il imagine quand meme la boire, sa fichue potion ratée. Pourquoi ? Bah ouais... si je prend en considération qu'une potion réussie ne fonctionne pas trop, peut-être qu'une ratée pourrait... Vous le sentez là, le petit blanc qui s'installe ? Non ? Tu penses pas ? C'est que oui, un Jolan Wauters, vous lui donner un couteau et un bout de bois, il vous fera un magnifique porte clé. Mais ce même Jolan Wauters, il avait pas fait spécialisation potions.

C’est son nez qui se plisse lentement alors qu’elle s’est approché du chaudron. L’odeur est pestilentielle… Et c’était quelqu’un qui travaillait à l’hôpital qui l’affirmait. Elle côtoyait toutes sortes de fluides et de mixtures à Sainte-Marie et rares étaient celles qui sentaient aussi mauvais. La couleur violette n’était pas non plus un gage de réussite.

Il demande si elle est sûre et il n’a pas vraiment besoin d’attendre la réponse. James pourrait sûrement dire a quel instant exact le Cheyenne s’était planté. Pourquoi. Comment. Elle, elle se contentait de se souvenir des étapes de la création d’une potion tue-loup et à aucun moment il n’y avait celle « couleur aubergine - odeur de vomi d’Eruptif ». Aucun.

Ses yeux roulent au ciel alors qu’il demande si sur un malentendu, ça pouvait fonctionner. Elle voulait oublier le Wauters, pas le voir mourir dans une atroce intoxication… et puisqu’elle ne sait absolument pas s’il est sérieux ou pas.

- Vraiment pas, non.

Elle avait même un « idiot » au bout des lèvres mais elle se retient tant de bien que de mal. Et puis qu’elle pense sérieusement qu’il faudrait jeter la potion pour s’assurer qu’il n’essaye pas , la salle du bon vouloir lui offre une magnifique poubelle qui apparait à côté de l’établi.

- Je croyais que tu ne voulais plus entendre parler de tue-loup.

Souligne-t-elle, lui rappelant au passage qu’il avait copieusement refusé celle qu’elle avait demandé à James de lui préparer.

Tu hausses un sourcil, alors que la poubelle apparait. Ah quand même, à ce point ! Bah ouais, ptite tete : A ce point ! Fallait savoir accepter que tu préparais des cocktails bien meilleurs que des potions pour foutre Akhela en l'air. Et soupirant, tu reprends le livre de potions posé sur l'établi. Parce que sans déconner, c'est que quelque part, t'avais envie que ça marche cette histoire.

Je... Bah oui, tu quoi espèce de benet. Parce que tu sais qu'elle a raison, la ptite dame. Tu sais à quoi elle fait référence la ptite dame. Tu te rappelles de son "je veux plus te voir" alors qu'elle t'envoyait une fiole dessus. C'est compliqué... Ca l'avait toujours était entre toi et lui faut dire. Akhela, cette partie de toi que t'avais du surnommer ne serait-ce que pour un peu accepter son existence.

Je suis pas fan de l'idée d'en boire mais... Ca, y a pas à dire. Tu dirais même que tu redoutes cette simple idée, parce que tu sais que ton oesophage va bruler autant si pas plus que lors d'une transformation. Mais peux-tu vraiment te résoudre à voir les chose autrement alors que... J'ai envie de réessayer. Pour quelqu'un que... Ton regard traverse le sien, avant que tu ne ponctues : ... pour toi. Tu dois le retenir, ce prochain Princess dont la première lettre s'est pourtant dessiné sur tes lèvres.

Gravement, la blondinette hoche la tête. A ce point, oui. Et encore… la poubelle c’était sympa de la part de la salle. Elle aurait pu carrément proposer une station d’épuration ou quelque-chose dans ce goût là histoire de désintégré cette ignominie. D’ailleurs, pour ne pas lui donner envie de se mettre en danger stupidement, la blonde éteint le feu de la paume de sa main et refroidit la potion en quelques secondes avant de jeter le tout, chaudron compris, dans la poubelle.

Elle ne sait pas vraiment si elle attendait une explication de la part de Jolan en lui rappelant qu’il avait refusé sa potion, enfin celle de James, il y a quelques mois de cela. Pourtant il semble s’y essayer. C’était compliqué parce que la potion avait des effets secondaires… mais la Lycantropie n’en était pas une gigantesque, d’effet secondaire ?

Il avait envie d’essayer et malgré le chaos de leur relation, elle en était contente même si elle s’appliqua à ne rien en montrer. Elle ouvrit la bouche, pour lui dire quelque-chose genre « bonne nouvelle, j’en ai pour toi et une bien meilleure parce que mon frère est un potionniste de talent et toi un crétin » mais il annihila toute envie de parler de la douce Blackthorn…

« Pour toi… »

Par Merlin comme elle aurait aimé que ça ne lui fasse rien. Comme elle aurait aimé que ces deux petits mots la laissent parfaitement indifférente. Pour elle ? Pourquoi pour elle ? Pour lui faire plaisir ? Pour la rassurer ? Parce qu’enfaite il l’aime ? C’est plus fort qu’elle, de nouveau elle se fait des films.

- Qu’est-ce que j’ai à voir la dedans ? Pourquoi pour moi ?

Elle aurait aimé que le dernier mot ne soit pas légèrement plus aigu que les autres. Elle aurait aimé ne pas faiblement tressaillir. Comme pour se protéger, elle croise les bras sur sa poitrine, soutenant difficilement le regard de Jolan.

L'ambiance change en quelque chose de plus feutré alors qu'elle pose la question. Et sans qu'on le demande, un air de violon se dessine dans le vide de la salle. Et c'est plus fort que toi alors, tu roules des yeux en te maudissant d'avoir choisi cette pièce pour te cacher. Franchement, Camille, tu me saoules quand tu fais ça... Parce que oui, il va sans dire qu'à force, toi et la salle, vous avez developpé une certaine relation alors tu l'as baptisé.

C'est que tu soupires, et tu sais ce qu'on dit par chez toi Wauters : Coeur qui soupire, n'a pas ce qu'il désire. Enfin, en supposant que ce que tu désires était là devant toi, il faut bien avouer que ce proverbes était un peu débile mais... Oh nonononononononon pas ça... tu désires pas la... Tes yeux se ferment, tes mains se plaquent sur tes tempes et tu te retournes, cherchant à éviter de penser à...

nonononononon pas penser pas penser pas penser. Surtout pas à ça... Et merde...Tu te retournes et regardes Juliet... T'as dit quoi juste avant ? Pourquoi toi ? Ah oui, revenons la dessus et pas sur... Parce que parce que parce que... Pas parce que dans sa tête il t'entends joli coeur hurler de plaisir et que ça lui manque... Vraiment pas du touuuut ! Parce que je regrettes un peu ce qu'il s'est passé. Parce que ... enfin quand je dis un peu... c'est genre un peu beaucoup... genre pas mal quand meme... Genre je... Clairement, là tout de suite, finir cette phrase, cette idée, ça te fait peur quand même. Parce que la dernière fois, tu as fini avec le sang de l'autre personne sur les mains. Tes mains...

Respirant un bon coup cependant, tu finis par revenir au regard de Juliet et dire : Tu le sais. Parce que je t'aime, et que je regrette de ne pas t'avoir écouté alors, de pas les avoir pris, ces putains de potions. La vérité ? Tu serais pret à souffrir, juste pour pouvoir etre avec elle. Juste pour pouvoir te coucher près d'elle. Meme sous ta forme lupine.

Ce n’est plus son nez mais ses sourcils qui se froncent alors qu’une mélodie jouée au violon se fait entendre plus loin dans la salle. Elle reconnaitrait ce son entre mille, puisque si longtemps joué par sa défunte cousine. Kiran s’y essayait, depuis quelques temps, et on ne pouvait pas dire que c’était une réussite. Loin de là. Elle passe sur le prénom de fille donné à la salle du bon vouloir. « Camille » ça ne lui va vraiment pas du tout…

Le coeur s’étreint à la pensée d’Eleanor mais le souvenir de la salle déchainant des torrents de pluie sur eux, quelques années plus tôt pourrait presque arracher un sourire à la blonde. Elle s’en souvenait comme si c’était hier, pourtant elle avait l’impression qu’une vie s’était écoulée depuis qu’elle avait reproché au Cheyenne d’avoir couché avec elle en lui dissimulant soigneusement qu’il sortait avec Grâce.

Silencieuse, elle est infiniment patiente alors que le Wauters fait son cinéma. Répétant des « non » à qui voulait l’entendre, marchant à tort et à travers… Elle se surprend même à taper délicatement du pied en attendant qu’il ait terminé.. Et il termina. Pas de la meilleure des manière…

« Parce que je t'aime ».

Une bouffée de colère la saisit sans qu’elle ne sache pourquoi. Elle aurait rêvé d’entendre ces mots quelques semaines auparavant alors pourquoi la contrariaient ils à ce point à cet instant ? Mille questions se bousculent. Qu’est ce qui a changé ?

- J’ai un stock de potion à la maison. James les a faites, pour toi.

Elle est perdue douce Blackthorn. Pourquoi causer de façon aussi trivial ? Pourquoi parler de ces fichues potions ? Qu’est ce qui lui passaient par la tête, exactement ?

Tu savais que quand tu es en colère, genre meme un peu, tu as une espèce de petite veine qui palpite juste là... Doucement, avec ta main, tu montres sur ta propre tête l'endroit, un petit peu plus haut que la tempe. Il faut dire que oui, c'est clairement le moment de le souligner Wauters. Le moment parfait pour rappeler à la dame qu'elle était probablement un rien en rogne contre... bah toi puisqu'il y a personne d'autre.

Sinon, James... ? C'est qui ? Vous vous le demandez si il va oser hein ? Vous croyez vraiment que quelque chose peut arreter la question suivante ? C'est ton petit ami ? Bah oui, c'est que ça l'intéresse. Et de vous à lui, c'est qu'il connaissait pas tous les Blackthorn, ce bon vieux Jolan. Il était loin d'connaitre tout l'arbre généalogique.

Je... J'sais pas trop. Je voudrais pas abuser tu sais... Les potions, c'est ... Et genre je peux me servir comme je veux ? Et espérer que... Oh douce pensée qui s'échappe... Mais pourquoi me tortures tu, salle de malheur !

“Parce que je t’aime”. Ca résonne dans ma tête comme si on essayait de forcer de me l’enfoncer dans le crâne. C’est une horreur. Ma raison s’est fermée à cette idée et pourtant mon coeur cogne de toutes ses forces comme pour manifester son mécontentement. Lui, voudrait accueillir cette déclaration, assez nulle reconnaissons le. Mais fallait-il s’attendre mieux de ta part ?

Ce qui est formidable, c’est que tu es bien capable de faire diversion tout seul. Il t’avait échappé peut-être, ce “je t’aime” ? Ou alors tu regrettais ces mots à peine avaient ils étaient soufflés ? Pourquoi ? Parce que tu le les pensait pas ? Déstabilisée par ta remarque sur mon physique, ma main comme un automate vient effleurer la veine que tu désignes comme disgracieuse.

Quant au reste, les bras auraient pu m’en tomber. Il a encore quelques semaines je te disais vouloir être avec toi et aujourd’hui j’aurais un petit ami. En plus de mon fiancé officiel qui n’est autre que mon cousin. Ma vie n’était pas assez compliqué comme ça pour qu’en plus tu penses que je puisses tomber amoureuse en un claquement de doigts ? Que tu ne connaisses pas mon frère, passe encore. Mais le reste…

- T’es vraiment un imbécile, par Morgane. James c’est mon frère et ça fait des semaines que je te dis qu’il peut t’aider.

Sans crier gare, dans la salle du bon vouloir la lumière se tamise. Un préservatif parfaitement moldu tombe du ciel pour atterrir par terre, entre nous deux. Reconnaissant l’objet et comprenant le cours de tes pensées, je lève mon regard parfaitement éberlué sur ta mine contrite avant de déclarer.

- Alors là, tu rêves.  

Et puisqu’on parlait de rêve, la lumière tourne doucement à l’orangé. Etait-ce un message ? Pour te dire, Sunshine, qu’il était plus que temps de te coucher ?

Son frère ! Son frère, bah ouais. Et ça même si t'étais convaincu qu'il s'appelait Kaiden le frangin. Mais bon, dans une famille qui se donne des surnoms à tout va, un Kaiden qui se fait appeler James, c'est pas plus mal qu'une Juliet qui se fait appeler Sunshine. Même si de ton avis, la Juliet tient plus du rayon de soleil que le Kaiden du... Va savoir l'origine de ce surnom tiens.

Pas d'amoureux du coup ? C'était réthorique, et purement intéressé. Non pas que tu sois d'un naturel jaloux ou exclusif, mais t'aimais savoir. Il y avait toujours l'ombre aussi d'Elio qui planait, et tu ne le savais que trop bien.

Lorsque Camille donna une certaine tangibilité aux plus profonde de tes pensées, la réaction de la Blackthorn ne se fit par contre pas attendre. Et toi, tu clignais juste des yeux, regardant l'objet et ne pouvant t'empecher de lever l'index un moment. Peut-être bien ! V'la ti pas qu'il se pince ensuite, notre bon Jolan. D'une vraie pincette à s'en arracher une grimace et un Aïeeeeeuh clair et limpide. Je te confirme, on est pas dans un rêve. Mais... en même temps, j'utilise plus ça. Je... La suite Wauters, t'oses pas la dire. Tu n'en as plus besoin, parce que tu t'es assuré que plus jamais ce qui s'était produit ne se représente. De ta lignée, tu serais le dernier.

N'empêche Camille, tu saoules ! On pense à forniquer, tu nous refilerais presque un lit... Hommage à ton premier passage dans cette pièce, avec une autre que la jeune femme face à toi... Mais quand j'ai besoin d'une vraie potion tue-loup qui marche avec Akhela, là y a plus personne hein ! Saleté de connerie de salle qui sert à rien ! Tu t'emportais un instant contre la salle, oubliant la présence de la blonde. Mais finalement, tu reviens à elle. Tu la regardes. Et tu repenses à sa question d'il y a plusieurs semaines : Ca fait quoi de vous, tout ça...

Les De Launay ont raison. J'arrete pas de fuir, et j'aurais déjà du m'en aller à nouveau. J'aurais du m'enfuir ce jour là à l'hopital. Tout aurait été plus simple pour toi non ?

Comme souvent face à toi, je ne sais pas que penser. Est ce que tu es sérieux quand tu me demandes si j’ai un amoureux ? Tu as l’air on ne peut plus désireux de connaître la réponse mais à quel moment tu penses que j’ai pu retrouver quelqu’un en quelques jours alors que j’ai mis des mois à reconnaître que j’étais amoureuse de toi ? Après avoir mis des mois à faire le deuil de ma relation avec Elio. Juste… comment ? Dans le doute, je préfère ne pas te répondre. Tu te contenteras d’un regard noir et passablement blasé.

Le préservatif qui tombe entre eux nous semble avoir tailladé mon cœur au passage. Encore une fois, on en revenait à ça. Au sexe. Encore et toujours. Parce que c’est ainsi que ça avait commencé entre nous, n’est ce pas ? Parce que t’es simplement pas capable de voir au delà de ce qu’on pourrait s’apporter. Il n’y a que mon cul qui t’intéresse et c’est triste à dire mais dur un temps ça m’aurait sûrement suffit.

Pourtant, je suis obligée de me pincer l’arrête du nez pour dissimuler un semblant de sourire face à ta réaction digne d’une mauvaise sitcom moldue. C’est drôle, c’est vrai. Heureusement, le fait que tu précises ne pas en utiliser le ramène à la réalité de ma contrariété. D’un geste de la main, je t’arrête.

- Je t’en prie,épargne moi les détails.

C’était assez douloureux de t’imaginer dans les bras d’une autre alors que je me languissais de toi. Je préférais ne pas connaître les détails de tes ébats avec les autres femmes. Je soupirerais presque alors qu’il se lance dans des reproches envers l’entité magique qui gouverne cet endroit comme si c’était un etre de chaire et de sang. Je ne le corrige même pas alors qu’il utilise le « on » quand il s’agissait de la fornication, j’étais à des lieues de penser à cela en ce qui me concernait.

Un instant, le silence s’installe. Ton regard vrillé dans le mien, presque interrogatif. Je me demande ce que tu veux que je te dise. Le fait est que je n’ai pas l’intention de te dire quoi que ce soit. Il n’y a que toi que ce silence dérange. Tu le brises d’ailleurs, semblant avoir retrouvé ton sérieux.

- Qu’est ce que tu veux que je te dise Jolan ? Que t’aurais dû partir ? Que tu devrais le faire, là maintenant ? Je n’ai pas l’intention de te mentir. Je n’ai pas envie de te voir partir. Et je n’ai pas de rancoeur. Je ne regrette pas ce qu’il s’est passé entre nous. Arrête de m’utiliser pour nourrir ta culpabilité. Si tu veux partir, fait le. Mais ne mets pas cette décision sur mon compte ou sur celle de Grâce. T’es un grand garçon, tu peux prendre des décisions en ton âme et conscience. Et t’as pas besoin de me protéger, je sais le faire toute seule.

La preuve, j’avais arrêté de t’accueillir dans mon lit pour t’empêcher de me briser le coeur.

Tu sais ? Doutais-tu qu'elle en sois capable ? Non, absolument pas. La douce Blackthorn, comme beaucoup l'appelait, avait à tes yeux du cran. Il en fallait pour vivre sa vie, pour assumer les choix qui étaient les siens : Elio, l'indépendance, conserver un bébé et se relever d'une fausse couche, travailler aux urgences,... Non, tu n'étais vraiment pas de ceux qui doutait d'elle.

T'approchant doucement de la blonde, tu avouais alors : La vérité, c'est que je regrette certaines de mes décisions. Sincère, tu l'étais réellement en ce moment. Et un pas après l'autre, tu en énumérais quelques unes : T'avoir laissé... Être parti... l'Italie ... Ne pas avoir... Tu arrives prêt d'elle, à un pas à peine : Tenter de reprendre cette potion pour toi.

Tes yeux croisent les siens avec une telle intensité que tu te perds un instant dans son regard. Juliet, je ne doutes pas que tu saches te protéger... Ce que je redoutes, c'est que tu te laisses séduire et que moi, je perdes le contrôle... Oh mère grand, comme tu as de grandes dents... Ce passage d'un conte moldu t'effrayait en quelques sortes, parce que comme Grâce ou Maria, Juliet s'apparentait à tes yeux au chaperon rouge. Depuis que je t'ai revu cependant... Ta main s'y risque, à effleurer son visage, à ressentir ce plaisir tout simple sur le bout de tes doigts tandis que tu clôtures cette révélation. Disons que quelque chose chez moi s'accroche à toi, et ça... Ça m'effraie. Assez, pour tenter de trouver moi-même une potion efficace. Assez pour tenter que tu ne sois pas en danger à cause de sa présence. Je...

Tu hésites.
Je t'aime, petit chaperon rouge. Au moins autant que tu ne la désires.

Mes dents se serrent comme pour ne pas répondre vertement à cette question. Celle sur laquelle j’en avait marre de disserter. La seule protection dont j’avais besoin, aujourd’hui, c’était celle de Nullus. L’aura de ses fiançailles avaient l’avantage inégalable de me mettre à l’abri des regards parentaux, la seule menace que j’étais alors incapable de gérer.

Mais ton loup Jolan, il ne me faisait pas peur. Je ne lui ferais pas l’affront de me tenir face à lui sans être bien préparée. Et j’étais prête à renouveler cette préparation à chaque pleine lune. J’étais conscience que chaque mois serait un combat, mais j’étais prête à me battre.

Il s’approche, énumérant ses regrets. Je prends sur moi pour ne pas reculer mais la vérité c’est que rapidement ton regard me fige sur place. Même si je voulais, je ne pourrais plus reculer. Mon coeur était trop engagé. je t’en voulais tellement d’être parti… Mais je sais que je suis capable de te pardonner. Encore, comme toujours, la balle est dans ton camps. « Ce que je redoutes, c'est que tu te laisses séduire et que moi, je perdes le contrôle… »

- Arrête de me sous-estimer.

L’ordre est à peine soufflé mais tu es si près de moi que je ne doute pas que tu l’ais parfaitement entendu. J’en avais tellement assez qu’on me sous-estime. Qu’on fasse des choix à ma place comme si ma vie ne m’appartenait pas.

« Je t'aime, petit chaperon rouge. » Je n’ai pas la moindre idée de ce à quoi tu fais référence. Tout ce que je sais, c’est que tu m’as dis je t’aime à deux reprises en moins de dix minutes et même si ma raison voudrait l’ignorer, mon coeur ne le peut tout simplement pas. Il cogne, se débat comme pour m’empêcher de fermer les yeux sur cette déclaration.

Le temps semble suspendu, mais la vérité c’est que plusieurs secondes s’egrènent avant que je n’ose poser ma main sur celle que tu as laissé contre ma joue. La chaleur de ta peau contre la mienne semble apaiser mon palpitant alors que mes neurones s’affolent. Mon regard vrillé dans le tien témoigne à quel point je peux être perdue.

- Qu’est ce qu’on fait, Jolan ?

Qu’est ce qu’on fait, maintenant ?

D'aucun demanderait ce que tu es entrain de faire ? Et franchement, tu leur répondrais bien naturellement : une potion tue-loup. C'est sur que là, avec ton plan de travail sans dessus dessous parce qu'une blonde à tout foutu à la poubelle, avec la même blonde en face de toi et ta main sur sa joue, c'est totalement crédible. Et pourtant... Pourtant ! C'était vrai.

Bon même si dans cette position, et directement, tu ne pensais pas du tout à ça. Parce que ce regard qu'elle te jette, cette main sur la tienne, cette proximité... et cette question. Qui te posait cette question ? Qui pensait seulement à te demander ce que tu pensais à un instant comme celui-là ? Personne. Personne sauf elles. Elles deux. Elles seules. Et au présent, personne sauf elle.

T... tu sais comment je suis... Tu sais qui je suis... Jolan Wauters, jeune fille. Ce gars qui vous a deja déshabiller du regard un nombre incalculé de fois. Mais aussi un garçon qui vient de vous dire qu'il vous aimait. Mais toi, idiot, tu ne t'avances pas plus. J'ai juste envie de faire une incroyable connerie...

Et c'est quand tes lèvres s'approchent que tu la fais cette bétise. Tu t'y risques. Tu te laisses emporter, retrouvant le gout de ses lèvres, comme pour donner un sens à tout ce que tu as dit plus tôt. A tout ce que tu viens de lui avouer. Comme pour trouver une raison convaincante à continuer de chercher la solution à ton problème mensuel. Parce qu'elle, elle en valait bien la peine non.

Avant même que tu ne te penches vers moi, avant même que tu ne cueilles délicatement mes lèvres, sache que la connerie est faîte. Elio te le dira, m’aimer est une connerie. Ou plutôt, c’est un gros risque. Même si mes fiançailles officielle avec @Atticus Blackthorn ne nous laisse une certaine marge de manoeuvre… Qu’en penses-tu d’ailleurs, de ces fiançailles ? Sais-tu seulement qu’en dépit de l’absence d’anneau, je suis officiellement engagée ? M’aurais-tu seulement dit « je t’aime » si c’était le cas ?

En réalité, c’est un problème parmi tant d’autres. Il y avait aussi Grâce. Et puis toutes les autres filles d’Inverness et de l’univers. Parce que c’était ça, que tu évoquais n’est ce pas ? Je sais « comment » tu es. Bien sûr que je le sais. La première fois que j’ai effleuré tes draps, c’est justement parce que t’étais « comme ça ».

J’ai envie de hurler. Alors pourquoi mes lèvres se font si douces contre les tiennes ? Pourquoi je presse ta main contre mon visage ? Pourquoi tout mon corps se pâme contre le tiens ? Désespérément, je m’accroche à toi. Ce baiser tendre semble chasser tous les obstacles, toutes les contrainte.

Je l'apprécie cette sensation. J'aime ce gout. Et j'avoue que je pourrais vite en devenir dépendant. D'ailleurs, il est clair que je le suis. Il est meme de notoriété publique je suis un "garçon facile". Mais est-ce vraiment ma faute ? Est-ce mal que j'aime tant charmer, embrasser et tellement plus si affinités ou pas ? On me l'a reproché, et pourtant je n'ai jamais su changer. Il y a bien une fois où j'aurais bien voulu, avec l'amie de cette femme en face de moi, mais même là... Même là, je n'ai pas pu.

Est-ce que Juliet risquait de souffrir ? Probablement. Est-ce que je m'en souciais ? Assurément. Est-ce que cela m'arrêtait ? Mes lèvres vous disent que non. Ma langue vous défie qu'il n'en soit rien. Tout simplement parce que pour ce genre de moment, je n'avais aucun controle. June le savait. Raven aussi. Et quelques autres.

Maintenant, je n'ai plus envie de te laisser partir. J'étais l'araignée qui l'avait attrapé dans sa toile, la fée magnifique de la fête de la licorne. L'odieuse créature qui ne rêvait que de dévorer sa proie, tout en faisant naitre chez cette dernière un possible syndrome de Stockholm qui sait.

Mais avais-je oublié où nous étions ? Assurément que oui. Et en ce lieu, l'on dit à juste titre qu'un souhait exprimé se retrouve bien souvent réalisé. Le problème, c'est quand cette réalisation prend l'apparence de chaines, s'enroulant autour de tes poignets pour te mettre au fers autant qu'autour de mes chevilles pour m'attirer à quelques pas de toi. Et alors que je comprends ce qu'il se passe, je déclare : Eh merde... Je crois que Camille a entendu.

« Maintenant, je n'ai plus envie de te laisser partir. » Comme je voudrais être aussi sûre de moi. Une partie de moi espère en vain que tu n’abandonnes. Parce que l’autre est trop faible pour en vouloir autant. Je t’aime mais je suis tellement fatiguée de t’aimer. Épuisée par cette situation sans fin. Éreintée par notre incapacité à trouver un compromis.

- C'est toujours toi qui part, de toute façon...

reproche a peine dissimulé dans la douceur des mots implorés. Les disparitions de Jolan avaient toujours été douloureuses. Même quand je savais qu’il n’était pas loin, traînant sa carcasse à Inverness. Partagée entre colère d’être abandonnée et soulagement de ne plus avoir à se soucier de lui.

Je ne sais pas si c’est ta pensée où la mienne qui fait naître ces chaînes. Tout ce que je sais, c’est que je déteste cette fichue salle qui nous mets sans cesse face à nos contradictions. Ne pas partir, mais ne plus se toucher. Tes bras me sont arrachés et mes poignets se font douloureux alors qu’ils sont tirés en arrière. Je déteste cette salle, je vous l’ai déjà dit ? Mes mains se rassemblent sur mon visage, la frustration qu’à engendré cette séparation est tangible et mes doigts viennent lisser les paupières dans un geste mesuré.

- Cette salle va me rendre folle.

Mieux valait accuser la salle plutôt que le lycan, n’est ce pas ? Réflexe stupide, je teste la solidité des liens qu’on nous oppose. J’était persuadée que cet endroit n’était qu’un obscure et très difficile sortilège qui allait métamorphose et légilimencie, qu’elle n’avait pas la moindre volonté, mais quand deux fauteuils apparurent j’eu comme un doute. Observant le mobilier fraichement apparu, je levais un regard circonspect vers ton visage.

- Tu veux… discuter ?

Je n'aimais pas les chaines. Cela me rappelait invariablement ma condition. Constamment, quelque chose venait me rappeler que j'étais un Lycan, que chaque pleine lune, ces chaines étaient présentes pour me contenir, contenir ma rage. Tout comme ces potions, que je m'évertuais une nouvelle fois à faire. Si ce n'était pas pour elle, il est certain que je n'essayerai même pas.

T'a raison... Je n'avais pas écouté. Je n'avais pas réellement entendu sa demande, tandis que mon attention était sur les chaines, sur ces liens de métal qui m'enserraient les chevilles. Mais ici, j'ai pas envie de partir. J'ai plus envie de fuir... Les idées se bousculent dans ma tête. Et il faut quelques instants avant que je ne redresse la tete vers toi, apercevant même les deux fauteuils. Et c'est en les voyant que mon visage se déforme, que je m'étonne de leur présence et que je me demande à quoi joue encore la salle. Il est définitivement clair que celle-ci se détraque aussitot qu'elle a deux clients pour elle.

Je te le dis, ces fauteuils suivront pas du tout avec tes meubles chez toi... Parce qu'il en faut toujours une, de petite plaisanterie pour que je sois moi-même. Je t'ai blessé c'est ça ? Le soir de la Fête de la Licorne ? J'ai fait une connerie je suppose ? Sans savoir réellement quoi, je me rendais bien compte qu'il y avait quelque chose qui clochait depuis ce jour là. Ou alors je me trompais.

« Je te le dis, ces fauteuils suivront pas du tout avec tes meubles chez toi… ». Tu n’avais pas tort. Ils étaient affreusement… modernes. Et ternes. Ils auraient été parfait chez Secunda cela dit. Ca ne m’empêche pas de me laisser tomber dedans et de constater qu’ils sont terriblement confortables. Moi et ma dette de sommeil on y passerait bien quelques heures.

«  Je t'ai blessé c'est ça ? Le soir de la Fête de la Licorne ? J'ai fait une connerie je suppose ? ». Alors que j’admirais mes tennis, tes paroles me font relever la tête et mes lèvres s’arrondissent. J’aurais presque l’impression d’avoir mal entendu. Etais-tu entrain de te remettre en question ? Même si ce n’était pas tout à fait le cas, le fait que tu te rendes compte que j’avais pu être blessée ce soir là est un pont de géant en avant…

- Oui…

Aussitôt, les chaînes disparaissent. Je suis libre de mes mouvements et pourtant je ne bouge pas d’un cil, mon regard toujours rivé sur toi. Soigneusement, je cherche mes mots dans mon esprit avant de les dire à voix haute. J’ai l’impression que le fil de notre communication est extrêmement fin et qu’un rien peut le rompre. Alors forcément… c’est assez stressant.

- Je … pensais qu’il y avait quelque-chose entre nous. Je t’avais déjà dit que je t’aimais et … tu vivais à la maison depuis plusieurs semaines. La relation qu’on avait me laissait penser qu’on était en couple. Alors forcément quand je t’ai vu embrasser une autre fille… puis une deuxième…

Et presque honteuse, les joues légèrement rougies par l’aveu, j’ajoute :

- J’étais jalouse.

Cette fois-ci, je l'écoute. Réellement. Calmement. Pausément. Sans l'interrompre et dans le but de comprendre. Et je comprends ce qu'elle dit. On me l'a si souvent reproché, d'être à ce point frivole. Et je ne cherchais en soi jamais d'excuses, ni même à m'en cacher. Pourtant, s'agissant de Juliet, comme quand il avait s'agit de Grace ou de Maria, j'avais envie de faire mieux. D'être mieux. Mais je savais aussi que je n'étais que Jolan.

Je comprends. Autant que possible. Et ces deux mots sont clairement dit sur le ton de l'empathie. Mais alors que je tente de m'avancer vers elle, les chaines à mes chevilles se tendent et manquent de me faire tomber, se rappelant à ma présence.

PUTAIN DE MERDE CAMILLE ! TU FAIS CHIER ! Est ce qu'à ces mots, une porte apparue un peu plus loin, avec un dessin significatif dessus ? Tout à fait. Et les injures qui sortirent de ma bouche à l'instant furent alors aussi fleurie que ce que l'on pouvait faire dans cet endroit dont elle me suggérer d'un coup l'accès !

Reprenant finalement mon calme, conscient que je n'étais pas seul, je respirais. Je respirais avant de répondre à Juliet. J'ai essayé. Avec Grace, et avec Maria. J'ai essayé d'être le mec bien, celui qui va pas voir ailleurs. Me laissant couler le dos sur le sol, étendant mes bras tel un Christ sur sa croix, je me laisse juste regarder le plafond. Je t'apprends pas ce que ca a donné avec Grace... Avec Maria, j'y suis presque arrivé mais... Penser à elle, ça restait dur, difficile, si bien que je me redressais pour chasser une larme qui venait poindre. Je l'ai tuée. Un soir de Pleine Lune, elle est entrée et ... Je me suis réveillé au matin, avec elle à coté. C'est pour ça que je suis revenu. Son père... il a juré de me retrouvé et de me faire payer. Et il en a les moyens. Mais ici, dans cette ville, il viendra pas me chercher.

Pourquoi je disais tout ça ? Va savoir. Ca ne répondait en rien à sa question. D'ailleurs il n'y avait pas de vraie question posée si ?

Je sais pas si on était en couple Juliet. Toi, t'es fiancée à ton cousin, et moi... tu m'as je crois clairement décrit. Mais y avait pas rien. Il y a pas rien. Tout ça, cette salle, les potions... Je le ferais pas pour une autre. A l'époque, je ne l'avais pas fait pour Grace apres tout, meme si d'autres choses étaient venues s'ajouter. Mon Job au Styx, c'est aussi ça. Il y a une part d'escorting. Je l'accepte, et je te dirais pas que j'apprécie pas. Mais y a pas de sentiment. Tandis que toi...Toi y en a toujours eu. Je...

Je sais pas trop quoi dire, ni même comment le dire... Mais c'étaient en réalité les autres qui pouvaient être jalouses de toi, d'un certain point de vue...

Est-ce que tu comprenais vraiment ? Je suis sûre que tu penses que c’est le cas. Je vois bien que tu as concentré toute ton attention sur mes insécurités et son mon inconfort. Je vois bien dans ton regard que tu es vraiment navré d’avoir pu me blesser. Tu essayes même de t’approcher de moi et si tu avais pu, je suis sûre que j’aurais finit dans tes bras.
Mais ce n’est pas plus mal finalement, ces chaînes. Tu as beau t’insurger, t’emporter, si cette salle a vraiment une conscience alors on peut dire qu’elle sait deviner ce dont on a besoin d’une vraie discussion. Pas de quelques mots échangés vaguement avant de s’envoyer en l’air. Pas de simagrées, pas de faux-semblants, pas d’ironie ou de douzième degré.

Tu dis que t’as essayé, et j’ai envie de te croire. Mais la réalité c’est que trop rapidement ton discour nous emporte sur une pente infiniment glissante que je n’avais pas prévu de prendre. Je ne sais pas comment réagir face à ces révelations mais je dois avoir la tête de la fille a qui ont a donné le dernier morceau du puzzle. Celle qui voit bien des interrogations nées ces derniers mois êtres doucement balayées.

- Je suis désolée.

De quoi exactement ? Je ne saurais même pas quoi dire. De tout. De rien. Que tu ais vécu un énième drame. Que ce soit maintenant que tu décides d'en parler. Ca ne t'empêche pas de reprendre le fil de notre conversation, comme si de rien n'était. En moi, la déception se mélange avec le soulagement. Si je suis contente de ne pas m'être complètement imaginé qu'il se passe quelque-chose entre nous, je réalise désormais à quel point finalement ça aurait été plus simple que ce soit le cas.

- C'est trop compliqué.

Assenai-je. Mes fiançailles, ton "job", mes parents, ton  incapacité à de satisfaire d'une seule femme qu'elle quelle soit.

- C'est trop compliqué...

Je me le répétais comme un mantra, comme si chaque mot m'aider à refermer doucement la porte sur cette relation que j'avais sûrement idéalisée. Ma main vient caresser mon front comme pour m'y aider. Pourquoi alors ai-je cet air si perdu quand on regard retrouve le tien ?

- Non. Non Juliet ! Je… Merde, je te défend de dire que c'est trop compliqué. J'en ai rien à foutre moi que c'est compliqué. Et puis, c'est pas comme si ça l'avait pas toujours été. D'où ça t'a arrêté avant ?

La douce Blackthorn ne s’attendait pas à ça. Et à son regard, on devine qu’elle est aussi perdue que contrariée.

- Mais qu’est ce que tu veux Jolan !? Qu’on sorte ensemble jusqu’à ce que tu te fasses tuer ou jusqu’à ce que tu me trompes ? A ton avis, qu’est ce qui interviendra le plus vite ?

Le ton de Juliet est si amer qu’il lui semblerait presque avoir le goût du sang sur les lèvres.

- Dis comme ça, que je te trompe… N’importe qui le dirais. Mais franchement je te jure, j’ai envie de faire des efforts. Je ferais pas tout ça si c’était pas le cas. Et en même temps, tuer… par qui ? Ta famille ? Laisse moi rire steuplait. J’AI PAS PEUR !

Si elle pouvait, Juliet se frapperait le front avec le plat de sa main devant tant de témérité crasse. Oh mais wait… she can.

- En même temps, entre être tué parce que je suis avec toi ou mourir à petits feux parce que je te vois loin de moi, mon choix est tout fait. Au moins, moi je mourrais heureux. Comblé. Serein. J’aurais profité de la vie et de ce qu’elle a à m’offrir.

Le coeur qui se serre doucement, on ne peut nier que Juliet est touchée par les paroles du Wauters.

- Dis-le ! Vas y, dis le que t’en rêves pas parfois . De cette nuit de mai. De la revivre, encore et encore. Et tu sais pourquoi ? Parce que t’a aimé ça. T’aimais qui t’étais : la Juliet sans masque. Sans ces craintes !

- Si t’as pas peur d’eux, t’es aussi naïf que moi de penser que lorsque j’imagine une seconde que tu puisses être fidèle. Je dois te rappeler en quoi consiste ton métier, Jolan ? Bien sûr que j’ai aimé ! Mais la situation n’était pas la même. J’ignorais que tu sortais avec Grâce. Mes parents m’avaient accordé une année de sursis. J’étais libre. J’avais pas d’attente envers toi… Et ils n’avaient pas d’attentes envers moi. Ça n'est pas comparable.

Elle assène ses vérités, sa vérité, aussi vite que possible parce qu’elle voit bien qu’il meurt d’envie de la couper.

- Quoi mon métier ? Tu parles de l'escorting ? Vas y. Tu sais quoi, je fais un deal avec toi. Je dis pas que je suis parfait, mais j'arrête. J'arrête l'escorting, j'arrête le styx et toi tu oses. Tu oses prendre tes distances de tes parents, de tes croyances et tu oses ce que Grace a pas pu : tu m'acceptes. T'acceptes de réellement tenter le coup. Genre nous deux, vraiment !

Les yeux qui regardent Jolan comme s’il avait complètement perdu la tête, elle a clairement le visage de celle qui n’a pas bien entendu. Ou qui refuse de comprendre.

- Aaah tu vois ! T'hésites. Et franchement je te jure, je comprends. Parce que c'est ça aussi être moi. C'est comprendre, sans forcément se poser des questions du qui, pourquoi, comment… non, oublie le comment, je sais toujours comment m'y prendre mais bref… c'est pour ça qu'en mai, j'ai pas hésité. C'est pour ça que je ne me suis pas tiré quand tu m'as dit que t'étais enceinte. Ce que je fais, je l'assume. Mais à côté de ça, je demande rien de plus à l'autre. Moi, je vais pas venir te demander de remplacer ton pseudo couple avec ton cousin. Ou être une autre personne. Je t'aime… tu me plais… pas une autre version de toi, juste toi. Alors ouais tes parents j'en ai rien a faire. Qu'ils viennent, j'irai les voir un soir de pleine lune. Et tu verras qui aura peur !

Elle ricane sans même vraiment s’en rendre compte tant elle trouve la situation qu’il dépeint surréaliste. Lui, se laisse deux minutes pour retomber.

- Je suis sérieux Juliet. Je t'aime. Tout ça là,... C'est pour ça. Tout ça, c'est surtout pour avoir une chance, infime, d'être avec toi.

Tout ça quoi ? Cette potion lamentablement ratée ? Les petits larcins dans le dos de Melkinov ? Elle est vraiment larguée…

- Donc… On serait ensemble. Et tu arrêterais le Styx. Mais tu continuerais à sortir.. mhm.. coucher avec d’autres filles ? Et on ferait comme si j’avais une famille et une situation maritale somme toute… banale. Et on ferait en sorte que t’apprennes à gérer ta lycanthropie. Je… J’ai bien compris ?

- Jusqu'à maintenant, quand je suis avec toi, j'ai jamais eu envie d'être avec une autre. Alors oui, j'arrêterai le styx pour toi si c'est une façon de te prouver ma bonne foi. Quant aux autres, … y en a pas.

- Pour l’instant.

Elle s’était promis de ne pas le couper, mais c’était plus fort qu’elle.

- Je dis pas qu'il y en aura jamais mais … mais je sais pas. Je… j'ai pas envie de faire une promesse que je vais pas tenir, j'ai tenté avec Grâce, j'y étais genre presque… je vais pas te dire que je suis fait comme ça. J'avoue que j'aime plaire, j'aime draguer, j'adore flirter… mais putain t’es genre mille fois au dessus. Si t’as peur, j'sais pas… demande a ton frangin de me fournir aussi un philtre d'amour ainsi je penserai qu'à toi tout le temps.

- Tu sais que c’est pas ça que je veux…

Comme si elle pouvait espérer ce genre de manipulation magique qui rendrait tout si… factice…

- Ça quoi ?

- Je…

- Ça quoi ?

Il lui faut quelques secondes avant de répondre et sa voix est plus aiguë qu’à l’accoutumée tant elle se fait violence pour expliciter ce qui lui semble déjà explicite.

- Je voudrais que ça soit… NORMAL ! Simple ! Comme tous les couples. Je ne veux pas avoir le cœur serré parce que je te vois avec une autre fille. Je ne veux pas t’imaginer coucher avec une autre fille. Je veux pas avoir à me demander à chaque fois qu’on couche ensemble, si t’as pas déjà couché avec l’une d’entre elles le jour même ou la veille. Je ne veux pas être jalouse à chaque instant, je voudrais juste avoir… confiance.

- Je sais. Mais franchement la confiance, ça t'a mené où jusqu'ici ? T'es sorti avec Elio, et on t'a brisé le cœur…

- Mais quel est le rapport ? Ce n'était pas de sa faute !

De nouveau elle le coupe, offusquée qu’il puisse s’en prendre de la sorte à Elio qui avait eu une réaction somme toute saine bien que terriblement douloureuse.

- T'étais bien avec lui et t'a aimé être avec moi. T'as respecté les règles et on t'a imposé ton cousin.

Il s'approche d'elle, et la salle laisse tomber les chaînes

- Ça n'a rien à voir… Tu mélanges tout...

La voix de Juliet semble faiblir à mesure que Jolan s’approche d’elle.

- Ça montre juste que respecter les règles, ça t'apportera pas le bonheur. Être avec une autre que j'aime pas plus que ça, ça me permet de savoir qu'être avec toi, c'est juste précieux. Et la jalousie, c'est un moteur quand on l'utilise. J'ai connu des filles jalouses qui connaissaient des orgasmes comme tu ne les imagine pas. J'ai connu des filles jalouses qui m'auraient fait manger dans leur main sans difficulté. Et tu sais pourquoi ? Parce qu'elles acceptaient simplement de l'être. Parce qu'elles savaient qu'elles, elles comptaient vraiment.

- Et même si tu pouvais me convaincre de ça, qu’est ce qu’il ne dit qu’une de celles qui ne compte pas aujourd’hui ne comptera pas plus que moi demain ?

Il se penche et murmure à son oreille

- Aucune ne t'arrive à la cheville.

- Pour l’instant.

Elle se répète, excédée. Fatiguée. Et doucement mais fermement, elle le repousse. Ses chaînes tombent à leur tour, la laissant libre de maintenir Jolan a la distance que lui permettent ses bras.

- Je… On peut s’arrêter là ? Je crois que les effluves de ta potion ratée me donnent la migraine, pire que le punch du bal des Nymphe. Et puis il faut que je passe chez moi pour te donner celles de James.

Elle marque une pause, elle a le regard particulièrement résigné.

- D'accord. D'accord, pas d'autres. Je… Je sais pas comment, mais je ferais ce que je peux

- Non. Stop. Arrête. Ne me…

- Ne me quoi ? Je préfèrerai sauter d'une des tours que de me résigner. Tu comprends pas ? Je suis amoureux de toi Juliet. Vraiment ! Tu sais quoi ? Je te propose un autre truc

D’un geste stupidement osé, il tend le bras vers elle. Poing fermé. Paume vers le haut.

- On se le fait : un serment inviolable.

Elle ne sait pas ce qui la souffle le plus… L’image de Jolan au pied de la tour de Baby ? De l’entendre dire si explicitement qu’il l’aime ou qu’il propose une alternative qui le tuera a coup sûr.

- Ne fais pas de promesse que toi même tu sais que tu ne tiendras pas. C’est pire que mieux, vraiment. J’ai juste besoin de… d’y réfléchir.

- Quoi ? T'aurais pas de doutes. Si je suis avec toi, c'est qu'il y en aurait pas d'autres. Sinon, je serais juste mort. Et ce serait même pas de la faute de ta famille.

De nouveau elle ricane stupidement, pourtant sa voix est si lasse…

- Ne soit pas stupide… Je t’en prie… Tu sais très bien que c’est hors de question.

- Alors quoi ? Juliet, qu'est ce que tu veux ? Réfléchir à quoi ?

J’en sais rien !!!

Elle crie, ça y est, il a réussi à la pousser à bout. A la mettre dos au mur.

- Bah réfléchis pas alors.

- C’est pas comme ça que j’imaginais une relation avec qui que ce soit. Ce n'est absolument pas le genre de vie auquel j’aspirais ! Et je devrais dire “oui” simplement parce que c’est toi ? Je ne suis pas sûre d’être capable de vivre ce genre de relation sans souffrir. Et crois moi.. je n’ai pas envie de souffrir encore une fois !

Devoir rompre avec William avait été difficile. Voir Maxilimien embrasser Peter avait été plus difficile encore. La lettre de rupture d’Elio l’avait tout simplement achevée. Mais globalement, au sein de ces relations, elle avait été heureuse. Les conditions de celles-ci semblaient annihiler toute possibilité de bonheur.

- Ok. Alors laisse moi changer. Laisse-moi essayer. J'arrêterai le styx, l'escorting. Je sais pas , je retournerai à la crèche, je me rangerai. Je boirais du polynectar pour ressembler à oncle Billy la journée, je vaincrai mon loup, je me brûlerai la main a chaque pensée si c'est pour une autre, je ferais TOUT ce que tu veux… si tu acceptes juste de nous donner une chance. A juste nous deux.

- Je sais que tu crois à ce que tu dis. Je sais que là, à cet instant, t’es sincère. Mais tu ne peux pas changer de discours en dix minutes… Tu ne peux pas… On ne change pas en dix minutes, Jolan. Ni toi, ni moi. Alors disons que… tu arrêtes l’escorting, tu retournes à la crèche. Et pour le reste… pour tout le reste... Tu me laisses un peu de temps pour y réfléchir.  D’accord ?

Le son de sa voix allait decrescendo et le dernier mot de la Blackthorn est dit dans un murmure. Tendrement, sa main se pose sur la joue de Jolan, cherchant à l’apaiser autant qu’à le convaincre. Il hoche la tête.

- Tu sais bien que oui… Mais Ju… le… le sexe, ça n'a jamais été que pour l'oublier lui. Plaire, charmer, c'est juste… ma défense pour pas sombrer dans la folie, pour vivre ma vie normale à moi. Alors… si, je peux changer. Je sais que pour toi, je peux faire des efforts. Je ne dis pas que je serais parfait, juste que je serais sincère.

- D’accord… Enfin. Pas d’accord “d’accord”. Juste… D’accord, je comprends ce que tu viens de me dire. Et j’ai toujours besoin d’y réfléchir. Même si là tout de suite…

La proximité aura eu raison d’elle, la cadette de l’épine noire se hisse sur la pointe des pieds et embrasse tendrement l’Amérindien.

- Donne-moi un peu de temps.

- Vas-y… ou je cède et je t'emmène dans la salle ardente.

- Je t'appellerais.

Et devinez quoi ? Elle n'appellera pas…