Faire sa vie et ne s'occupe de ne plus rien d'autre que soi même, s'était ce que j'avais mis en place depuis que, j'avais le sentiment qu'on m'utilisait. Je n'étais pas une marionnette qu'on pouvait prendre à sa guise avant de laisser tomber une fois qu'on en avait plus besoin. J'en voulais toujours à Andrew pour ce qu'il avait fais au début du mois de février, me prendre pour un cobaye et me faire comprendre une nouvelle fois que, je n'étais plus rien pour lui. Je m'étais muré dans un silence en prenant soin de ne pas le croiser dans les couloirs, ni passer devant sa salle de classe lorsqu'il était dedans. Je ne savais toujours pas ce qui m'avait poussé à me rendre à ce rendez-vous fin février et j'aurais sans doute pu prévoir qu'il n'allait pas venir.

D'un côté ainsi, ça rendait les choses plus facile pour moi et je pouvais pleinement l'ignorer, après tout, c'était lui qui avait dis que nous n'étions plus rien l'un pour l'autre. Plus d'amitié, il était professeur et moi élève et bien soit, si c'était ainsi. Pourtant, petit à petit, les ragots arrivaient à mes oreilles et il était vrai que j'avais du mal à les ignorer. Et puis, il avait eu cette rencontre improbable dans le couloir, je m'étais arrêté en le voyant totalement ailleurs, tellement, qu'il n'avait même pas vue ma présence. Je soupirais légèrement avant d'entendre une Ethelred, "Tu as vu le prof ?! Il paraît que sa chérie est morte..." J'avais levé un sourcil ne comprenant pas vraiment de quoi elle me parlait. "Elle a été embrassé par un détraqueur...Et tu sais ce qu'il se passe dans ce genre d'acte...Le pauvre quand même..." Je me tournais pour le regarder s'éloigner tandis que mon cœur était entrain de se serrer dans ma cage thoracique. "Brunelle ?! Tu viens ?"

Cette nouvelle avait totalement obscurcie ma journée et mon esprit n'avait fais que penser à Andrew et la nouvelle que j'avais apprise. Certes, il m'avait fais du mal, j'avais été blessé par son comportement et ses mots, mais est-ce que je pouvais réellement ignoré ce qu'il était entrain de traverser ? Je n'étais pas égoïste au point de le laisser traverser cette épreuve tout seul. Il allait surement m'envoyer chier, mais au moins je ne pourrais pas me reprocher de n'avoir pas été présente pour lui. J'avais donc attendu le début de soirée et que tout le monde soit bien occupé pour me rendre à l'étage de son bureau. Je frappais une première fois, puis une deuxième et encore et encore avant de l'entendre hurler qu'il n'y avait personne. Je pouvais choisir d'arrêter là et de le laisser ou de continuer.

Je ne mis pas longtemps à décider qu'il était de mon devoir de continuer, jusqu'à ce qu'il m'ouvre cette fichue porte ! "Andrew, c'est Bru'...S'il te plaît ouvre la porte...Tu dois pas rester seul." Peut-être que j'allais le regretter dans quelques minutes, quand il me ferait à nouveau comprendre que je n'avais nullement ma place dans sa vie et son entourage, mais pour l'heure, il fallait qu'il sache que j'étais là. Qu'il en est envie ou non...

@Andrew Hill - Partir alors qu'il hurle derrière sa porte que personne n'était là, c'est ce que j'aurais pu faire. Peut-être même que j'aurais dû. Mais je ne pouvais me résoudre à le laisser seul dans cette épreuve. Certes, il m'avait fais du mal, mais je n'étais pas sadique au point de vouloir lui rendre l'appareil. Alors, j'avais fais en sorte de prendre une voix réconfortante, une voix qui se voulait amicale dans cette situation délicate. Il n'était pas obligé d'ouvrir la porte, il pouvait même m'envoyer bouler, est-ce qu'il allait le faire d'ailleurs ? J'attendais sagement derrière la porte ne sachant pas quoi dire de plus. Si il ne venait pas ouvrir, alors le message serait très clair et je le laisserais entièrement tranquille. Je ne pouvais pas forcer quelqu'un à vouloir de ma présence, si il n'en ressentait nullement l'envie.

Le bruit de ses pas se fit entendre et alors que la poignet de la porte se baissa, je sentais mon coeur accélérer les battements. Je déglutis tandis qu'il ouvrait la porte à la volé pour venir m'aboyer dessus. Je le fixais tandis que je pouvais constater sa mine déconfite et ses yeux rouge. Je laissais échapper un soupir à la fois de déconcertation face à son comportement mais, aussi parce que j'étais triste de le voir ainsi. J'hésitais un instant avant de finalement poser ma main sur son torse pour le pousse afin qu'il rentre dans le bureau. Cette fois j'en avais marre d'être prise pour une idiote et il n'était plus question de lui laisser le choix.

Je fermais la porte avant de lui attraper la main pour qu'il s'assoit sur le canapé, j'en faisais autant avant de le prendre dans mes bras. "Ca suffit maintenant ! Tu n'es pas en état de quoi que ce soit ! Donc, je vais rester là, avec toi. Que tu le veille ou non, tu vas devoir faire avec. Tu as besoin de te reposer..." Je le forçais un peu plus à poser sa tête sur mes jambes, "Maintenant tu fermes les yeux !" Je tentais de rester un maximum autoritaire pour qu'il n'est pas d'autre choix que d'obéir. Je glissais mes mains dans ses cheveux pour essayer de le détendre au maximum. Il pouvait pleurer si, il en ressentait le besoin, je ne serais pas là pour le juger. Je voulais juste qu'il puisse avoir l'impression de lâcher prise et de laisser toute sa peine s'envoler. "Ce coup ci, c'est moi qui te porte Andrew..."

@Andrew Hill - Il était vrai que je prenais un risque en allant trouver Andrew, il allait certainement m'envoyer chier comme il savait si bien le faire et en même temps, je pourrais pas lui en tenir rigueur pour le coup. J'avais hésité derrière la grande porte en bois avant de frapper et de l'entendre crier. Plus d'une personne aurait fait demi tour en l'entendant crier ainsi, mais pour ma part, mon cœur se serra dans ma cage thoracique. Je pouvais entendre toute la souffrance du Hill dans sa voix. Je me décidais finalement à me présenter pour qu'il sache que j'étais là et qu'il puisse m'envoyer bouler avec panache. La poignet de la porte se baissa et la silhouette du professeur apparut dans l'encadrement. Je faisais une petite moue, comprenant qu'à présent je devais prendre les choses en main. Il ne devait surement pas avoir un seul moment où il pourrait reprendre la main.

Je décidais donc de le pousser dans son bureau avant de l'entraîner dans le sofa placé dans la pièce. Je m'installais avant de le forcer à nouveau à s'allonger et poser sa tête sur mes cuisses. Mes doigts glissaient dans ses cheveux tandis que je tentais d'être réconfortante et de l'autoriser à tout lâcher, j'étais prête à le tenir maintenant. Je l'entendais me dire qu'il ne pouvait pas et tandis que je continuais à glisser mes doigts dans ses cheveux, je sentais son corps se relâcher. Finalement, son organisme venait faire son deuil et je mordais l'intérieurs de ma joue pour ne pas pleurer moi aussi. Je me penchais un peu pour venir l'éteindre un peu plus, essayant d'agir comme ma mère lorsque j'étais petite et que j'avais du chagrin. Il était toujours difficile de trouver les mots dans ce genre de situation et parfois, j'estimais qu'il valait mieux garder le silence, une simple présence était bien plus parlante et réconfortante que des mots.

Alors, je préférais ne rien ajouter de plus, le laissant faire son deuil. Il pourrait bien s'endormir par la suite, je lui avais dis que j'allais le porter à présent et j'avais bien l'intention de rester dans cette pièce le temps qu'il faudrait. Je posais ma tête contre la sienne tout en essayant de le bercer doucement avec des chuchotements apaisant.

@Andrew Hill - Assise sur le canapé de son bureau, je tentais de l'accompagner au maximum dans ce moment douloureux. Le deuil était la pire des épreuves et je savais combien il était primordial de se lâcher et d'accepter de pleurer. On devait passer par là pour pouvoir avancer et enfin panser les blessures de notre coeur. Je venais entourer Andrew de mes bras essayant de le bercer légèrement pour qu'il puisse trouver le calme et la sérénité nécessaire pour lui permettre de ce sentir un peu mieux. Sans un mot, j'étais là silencieuse, laissant juste ma présence et mon corps le réconforter le temps qu'il en avait besoin.

Finalement, la crise se stoppa et il se redressa prenant soin d'effacer la trace des larmes sur ses joues. Je le regardais se relever pour s'éloigner du canapé, me faisant remarquer que je n'avais rien à faire ici. Je fronçais légèrement les sourcils tandis qu'il venait récupérer son verre soulignant par la même occasion qu'il n'avait pas l'intension de m'en proposer. C'était tant mieux, car je n'étais nullement une adepte de l'alcool ou autre philtre magique. Et puis, d'un coup, il posa la question, qu'est-ce que je lui voulais. Je restais un instant interdite par cette demande, son ton avait changé et son attitude également, une nouvelle fois je pouvais sentir mon coeur se serrer face à son comportement.

Je me levais à mon tour du canapé, s'en était trop pour cette fois, j'étais fatiguée de ce comportement, de ses remarques blessante. "Je vois...tu as décidé de jouer au con encore ! J'étais juste venu pour te soutenir et t'accompagner dans ton deuil...J'ai entendu parlé de la mort de Penny et j'ai pensé que tu aurais besoin d'un soutien...Mais encore une fois, je suppose que je me suis trompé ! Tu as besoin d'un soutien, mais qu'il ne vienne pas de moi. Donc je te conseil pour avancer dans ton deuil de t'entourer de personnes que tu considère réellement comme des amis...Si bien entendu c'est possible pour toi, car de tout évidence, il y a peu de gens que tu peux considérer de la sorte vu que tu repousse sans cesse ceux qui te veulent du bien !"

Je savais que ça n'était pas cool d'ainsi réagir surtout qu'il était déjà anéantis, mais j'en avais plus que marre de son comportement vis à vis de moi. "Ne t'inquiète pas, je ne viendrais plus t'importuner, le message est parfaitement clair à présent ! Bonne continuation !" Cette fois, il n'était plus question pour moi de faire le moindre effort et d'encore l'excuser, de croire qu'il n'était pas responsable de la situation entre nous. Il était évident qu'à présent, il était parfaitement coupable de la fin de notre amitié.