Soit c’est l’amour qui rend con, soit y’a qu’des cons qui tombent amoureux

juliet & sophie

La fin d'année vient de sonner, avec elle la libération, le retour à la maison, les vacances et les voyages. Sophie est d'humeur joyeuse, son été sera bien chargé et la rentrée de septembre est déjà planifiée, retroplanning tmtc, de même que la reprise de son stage à Sainte Marie fin aout. En attendant ? Elle compte bien s'amuser. Petite ombre au tableau, sa petite protégée, sa charmante Juliet, semble en proie aux démons d'un cœur brisé jumelé à la condamnation d'un mariage forcé. Pour le cœur brisé, pas sûre que Sophie puisse être d'une grande aide puisqu'elle n'a jamais connu cette situation, pas romantiquement parlant en tout cas, mais pour le mariage arrangé, ça, elle maitrise plutôt bien le sujet. C'est son dernier jour de stage, elle n'a pas encore croisé Juliet, mais elle est certaine que la Blackthorn est dans les parages, c'est pour cela qu'elle choisi d'envoyer une note de service et non pas un hibou.

Rejoins-moi dans les vestiaires à la fin de ton service, il faut qu'on fête ça. Alors, si pour l'ensemble du monde, "fêter ça" serait associé à la fin du stage, pour Sophie Lacroix, il s'agit de la libération de son amie du joug de cet horrible sang-mêlé, yeurk. Juliet ne le voit pas encore, mais cette rupture est ce qui pouvait lui arriver de mieux, désormais elle est libre; enfin jusqu'à son mariage. Et même dans ce dernier, Sophie compte bien lui démontrer qu'elle sera bien plus libre qu'actuellement. Il suffira de mettre Nullus au pas, et franchement, avec un nom pareil, ça ne devrait pas être trop compliqué.

Le dernier jour de Sophie fut plutôt calme, a croire qu'il n'y avait que des petits bobos aujourd'hui; dommage, elle aurait aimé terminer son stage en apothéose, mais en tant que soignante, elle ne peut pas souhaiter le mal des autres, quoique. Un salut plus poli que réellement sympathique à son équipe, la blonde se faufile jusqu'au vestiaire, prend une douche rapide mais agréable avant de revêtir des habits de ville plus adaptés pour le reste de la soirée; une petite combinaison fleurie, légère et de saison, des sandales compensées, le tout surmonté d'un maquillage léger et d'une coiffure tressée affreusement complexe réalisée grâce a l'un des sortilèges esthétique appris lors d'un atelier durant ses dernières vacances. Elle attend son amie, distraite quelques seconde par un plop annonçant la livraison du panier qu'elle avait commander à Roppy, son elfe de maison le matin même, un sourire satisfait vient étirer ses lèvres. C'est une bonne journée.

Soit c’est l’amour qui rend con, soit y’a qu’des cons qui tombent amoureux

juliet & sophie

Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'entrain de Juliet n'a rien à voir avec celui de Sophie. Je t’en prie, ne m’oblige pas à sortir ce soir. Pffff. La rouquine laisse échapper un soupire bien trop bruyant pour son standing, exagération qui a pour but de bousculer un peu son amie. « C'mon baby ! On a bien mérité un peu de bon temps », l'héritière sourit en agitant les épaules, elle est d'humeur joyeuse et rien ne viendra ternir son sourire. « Regarde, j'ai juste prévu un petit pique-nique, on se pose dans un parc, on profite du beau temp, de la chaleur, de la vue, du soleil, j'ai l'impression de me transformer en vampire a forcer de trainer dans ces couloirs mal-éclairés ! » Peut-être qu'elle exagère, mais pas tant que ça. Ces derniers mois, Sophie à l'impression que sa vie se limite aux couloirs d'Hungcalf et ceux de l'hopital. Si la dame n'a rien contre le travail, elle a aussi besoin de sortir et profiter de la vie, quelque chose qu'on ne comprend pas forcément quand on sait qu'elle est mariée depuis quelques années. Beaucoup de ses pairs la voudrait à la maison à pondre des mioches et faire du point-de-croix ou du tricot, mais ce n'est pas la vie que mademoiselle Sophie Lacroix à choisit. Elle, elle veut s'amuser, vivre, profiter tant qu'elle le peut et pour l'instant, selon les terme du contrat tacite passé avec son époux, elle n'a que quelques années pour faire tout se qui lui passe par la tête, ou du moins, jusqu'à ce que les rumeurs de sa vie débridée arrivent aux oreilles de sa grand-mère.

Mains jointes, Sophie vient cueillir les mains de Juliet, la bouche en coeur, le regard implorant, bien trop mièvre pour être vrai, mais ça l'amuse de jouer de la sorte, « Aller... Tu sais qu'on va bien s'amuser... » Inutile de préciser qu'après le pique-nique une sortie est prévue, c'est toujours mieux de mettre les gens face au fait accompli. Une fois sur place, probablement que Juliet sera emportée par l'ambiance et avec un peu de chance, elle trouvera un charmant jeune homme avec qui passer la soirée, ça aussi ça ne peut pas lui faire de tort.

Soit c’est l’amour qui rend con, soit y’a qu’des cons qui tombent amoureux

juliet & sophie

Un léger rictus vient éclairer le visage de l'interne à la mention de ce petit dermatologue très sympathique, un sourire qui en dit long sur le rendez-vous qu'elle avait accepter. « C'est vrai... Et il a eut l'occasion de l'ausculter de très près » Un seul soir, c'est la règle qu'elle s'impose l'héritière; plus c'est prendre le risque de s'attacher et ça, il n'en est pas question. D'un léger mouvement de tête, elle chasse les muscles saillants du futur médecin de ses pensées pour se concentrer sur son amie qui vient enfin d'accepter son invitation. « PAR MERLIN !!! ALLELUIA !!! » Non, ce n'est pas excessif, bon, peut-être un peu, mais c'est un détail, elle souhaite avant tout montrer à Juliet qu'elle est réellement heureuse de passer du temps en sa compagnie en dehors de ces couloirs déprimants.

« Tu veux que je te frotte le dos ? » Demande-t-elle en riant, une plaisanterie pas si innocente que cela quand on sait que la lufkin est également attirée par les jolies courbes féminines. Cependant, elle ne se fait pas d'illusion, elle a bien compris que ce n'était pas le cas de Juliet, mais ça l'amuse de taquiner son amie. « L'hygiène et les aurors, j'ai parfois l'impression que c'est incompatible » ajoute-t-elle en ricanant. Il faut dire que les aurors qui débarquent aux urgences ne sont jamais très frais. « Prends ton temps, je t'attends. »

A peine le temps de vérifier le contenu du panier apporter par l'elfe de maison, que Juliet est déjà de retour, aussi belle qu'à l'accoutumée. « Alors, on transplane jusqu'au square du centre-ville, y'a des animations musicales ce soir à ce que j'ai entendu ». Aucune idée de ce que cela va donner, mais le principal étant de débuter ces vacances dans de bonnes conditions. « J'ai tout prévu, ne t'inquiète pas », petit sourire de satisfaction sur les lèvres, Sophie soulève le panier de pique-nique, tends sa main a son ami avant de transplaner.

Comme chaque fois, le cœur de Sophie se soulève légèrement lors de l'atterrissage, ce petit mal des transports lui vaut quelques moqueries de  ses proches, mais ce n'est pas de sa faute si elle supporte mal cette torture. « Il y a de la place par-là ». Directive, comme toujours, elle entraine Juliet vers une place à l'ombre d'un grand chêne, d'un geste élégant de baguette une couverture vient couvrir le sol et le contenu du panier s'étale sur celle-ci; enfin, deux coussins moelleux viennent parfaire ce petit coin cosy. Roppy s'était montré efficace, pour une fois. Deux coupes de champagnes se remplissent, le meilleur, venant d'un petit producteur ami de la famille, « trinquons à nos vacances bien méritées, et a l'amitié. » Elle ne s'attendait pas a trouver une amie au sein de sa filière, au sein de cette école ou de cet hôpital, mais le hasard fait parfois bien les choses, la Lacroix se sent chanceuse de ce hasard.

Soit c’est l’amour qui rend con, soit y’a qu’des cons qui tombent amoureux

juliet & sophie

Une ambiance légère, joyeuse, qui contraste avec les longues journées de l'hôpital, c'est tout ce que demande Sophie. En bonne compagnie, c'est d'autant plus appréciable. Les deux amies s'installent sur la couverture, un verre de champagne à la main pour trinquer à l'amitié. Sophie hausse un sourcil lorsque la phrase de Juliet reste en suspens, ce n'est pas comme si elle ignorait de qui son amie parlait, elle réplique simplement en ricanant « je rends tous mes rencards inoubliables ma belle, tu devrais le savoir ».  C'est faux, bien évidemment. Même elle ne se souvient pas de la moitié des rencards qu'elle a eut, mais c'est une façon pour elle de dire à la Blackthorn qu'elle sera toujours là pour elle, pour des bons, comme des moins bons moments.

Dommage que tu ne sois pas un homme, ma mère serait ravie de me savoir en compagnie d’un Lacroix ! Sophie ne cache pas son amusement, les familles telles que les leurs savent s'apprécier à leur juste valeur, d'ailleurs, « tu sais que j'ai un petit frère, très sympa, et deux cousins, si tu veux ... » Il s'agirait de s'assurer qu'aucun de ces trois dégénérés ne se pensent supérieur à Juliet, mais a vrai dire, avoir la jeune femme dans sa propre famille ferait plaisir à Sophie. Une idée était entrain de germer dans l'esprit tordu de la suissesse. Grace à Verena, les Lacroix s'associaient aux Muller, et si grace à Clément, ils s'associaient aux Blackthorn ? Secouant légèrement la tête, Sophie chassa ces idées pour un moment, revenant vers son amie avec une question un brin plus terre-à-terre, « tu as prévu quoi pour tes vacances ? » Quelques jours, ça passe vite, il faut en profiter.