Un pas. Deux pas. Trois pas. Stop. Joy n’en pouvait plus de tout ça, elle était franchement fatiguée d’entendre ses “amies” gémir à longueur de journée. Lucrecia lui manquait. Marian lui manquait. L’une était probablement encore avec ses “amis” et l’autre, elle ne pouvait pas être avec elle, traîner avec elle. Avec Lucrecia, ça ne posait pas de problème puisqu’elle était une sang-pure mais Marian ne l’était pas, elle n’était pas une grymm alors c’était hors de question. Garder les apparences. Parfois, elle avait juste besoin d’une pause, une bonne grosse pause loin de tout ça. Elle se tourna, bomba le torse et s’exclama. « J’ai besoin d’un bon bain. Oust ! » Par bain, elle parlait bien évidemment des thermes, assez de place pour nager un peu, pas beaucoup mais beaucoup plus que dans une baignoire standard. Par oust, elle entendait qu’elle ne voulait pas qu’on la dérange et que donc les autres filles pouvaient faire ce qu’elles voulaient à part la suivre. D’un pas décidé, elle était rentrée dans la salle commune puis dans le dortoir, avait pris le nécessaire et était sortie aussi rapidement qu’elle en était rentrée. Elle ignora les personnes qui croisaient son chemin, elle voulait juste pour se relaxer en étant elle-même, en laissant tomber le masque. Parfois, elle y arrivait mais c’était rare parce qu’elle était toujours entourée. Les autres, c’est l’enfer et ça, c’était bien vrai. Bon. Elle était seule, enfin. Il n’y avait personne dans les thermes ainsi elle pourrait passer du bon temps toute seule et ça lui ferait le plus grand bien. Elle se déshabillait lentement mais sûrement, posait ses affaires soigneusement sur son sac tout en espérant que personne ne rentrerait sachant qu’elle n’avait rien enfilé dans le dortoir alors résultat… elle se retrouvait complètement nue dans les thermes, du moins c’était le cas jusqu’à ce que son maillot de bain deux pièces soit enfilé. Elle se fichait de savoir si certaines personnes prenaient plaisir à se baigner nue dans les lieux, elle ça ne lui arriverait jamais. N’importe qui pouvait débarquer, même un fantôme et elle refusait de se faire violer du regard par un foutu fantôme, ça serait bien trop traumatisant pour elle. Alors que ça faisait une bonne quinzaine de minutes qu’elle se relaxait, presque inconsciente d’ailleurs, elle entendit le grincement d’une porte : celle des thermes. Elle ouvrit un oeil, le deuxième et quelle ne fut pas sa stupeur de découvrir qu’il s’agissait de Roan. Roan. Roan. Roan. Ca résonnait dans son maudit crâne. Roan qu’elle avait aimé. Elle, aimer un sang-mêlé… Ca ferait probablement la ruine de sa famille de parfaits sangs-purs. Roan qu’elle avait trompé délibérément, non pas par plaisir comme il se l’imaginait probablement mais par nécessité. Leur histoire ne pouvait pas continuer, c’était beaucoup trop risqué et si ça venait aux oreilles de sa famille, elle était morte. Bon, elle exagérait mais dans sa tête, c’était comme mourir. Elle refusait de voir la déception dans les yeux de ses parents et l’amour qu’elle portait à Roan n’était visiblement pas assez fort pour lui faire renoncer à tout ça. La porte était toujours ouverte et bam. Elle claqua violemment. Vous pensez probablement que c’est Roan qui a fait ça en sortant sauf que non, Roan était toujours à l’intérieur. Il était préférable qu’elle ignore qui avait eu l’audace de fermer la porte, surtout qu’il s’agissait de quelqu’un qu’elle connaissait bien, il s’agissait de nulle autre que Lucrecia, sa meilleure amie d’enfance, cette traîtresse. Joy soupira alors sauf qu’elle n’était pas au bout de ses surprises, la porte était bien fermée mais encore davantage que cela, elle était fermée à clé. A clé. Impossible pour Roan de sortir. Impossible pour Joy de sortir. Ils étaient coincés l’un avec l’autre alors qu’elle n’était franchement pas énormément habillée et que donc c’était encore plus gênant que si elle avait été habillée d’un grand manteau en fourrure. Là tout de suite, elle avait envie de se laisser couler et de se laisser noyer mais ça ne ferait que montrer qu’elle était touchée hors elle devait montrer l’exact opposé alors voilà que son masque était de retour sur son visage, un masque qu’elle détestait, qui lui faisait saigner son si joli visage.