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A long night in a cupboard
Lun 3 Avr 2017 - 21:18
Mais que quelqu’un fasse cesser la rotation de ce plancher… Olalala… ça devait être une « petite soirée sympa pour faire de nouvelles rencontres ou quelque chose du genre » mais non c’est la plus grande beuverie à laquelle je n’ai jamais participé ! Et ce n’est pas comme si j’avais développé mon cercle social non. Je me suis contenté de rester vautré dans mon canapé et d’admirer le beau Leny de loin tout en sirotant les boissons qui me passaient sous la main. Ouais c’est pathétique. Je soupire en m’enfonçant davantage dans le divan… Enfin cette soirée ne peut pas être pire… Je vais retourner dans ma chambre, il n’y a décidément rien qui *hips* ne me retienne ici…
Le chemin du retour s’avère bien plus compliqué que prévu ! C’est ça les dangers de la boisson : le monde autour de vous tourne et tourne au point où il n’est même plus possible d’avancer. Je me laisse tomber sur le sol histoire de récupérer un peu. Je dois être dans une aile du rez-de-chaussée, pas très loin de ma salle commune. Mais vu mon état je pense que je vais plus passer la nuit sur place. Oui c’est une bonne idée ça. Y’a une sorte de placard en face de moi. Je me relève tant bien que mal pour l’inspecter. C’est assez large pour contenir ma petite personne et en plus c’est discret. Je vais rester ici et dormir un petit peu… Je ferme comme je peux la porte et m’apprête à fermer les yeux… Sauf que j’entends des bruits de pas. M**** j’espère que ce n’est pas un membre du corps enseignant ! Je bouge la tête afin de guigner… C’est une élève apparemment. Ouf ! C’est peut-être ma sauveuse ! Alors j’ouvre la porte de ma cachette et j’attends qu’elle arrive à mon niveau pour la tirer par la manche histoire qu’elle notifie ma présence. C’est probablement ma seule chance de regagner mon lit et je ne vais pas la laisser filer ! Et… j’ai dû tirer trop fort ! La voilà qui dégringole dans mon placard.
« Ah m****, désolé » dis-je d’une voix un peu enrouée.
Comme elle va m’en vouloir… Mais à travers les maigres rayons de lumière en provenance du couloir, je jurerais que cette fille me dit quelque chose… Oh oui ! En fait, malgré tout l’alcool qui imbibe mon cerveau, je me souviens très mais alors très bien d’elle. Petit disclaimer : je ne suis pas trop rancunière de nature… Sauf pour les veilles cicatrices du passé qui font trop mal pour être ignorées. Et elle, elle en a causé une bien profonde. Voyez-vous, il y a 7 ans de cela, quand les élèves de Poudlard avaient peint une cible sur ma tête, il fut un jour ou je devais me rendre dans le bureau du professeur en charge de ma maison (pour discuter justement du fait que j’étais persécuté vous allez voire l’ironie). Et donc j’étais en chemin, en faisant mon possible pour bien esquiver toute présence indésirable, et justement les indésirables me désiraient apparemment vu qu’au croisement d’un couloir ils m’ont encerclé. Ils étaient à peu près une quinzaine. A me dévisager, leurs sourire à la con agrafé sur leurs visages… Tous serpentard bien entendu, c’était les pires à l’époque… Enfin ils m’ont bloqué la route, ils avaient plein de trucs dans les mains dont des sortes de boules puantes version mon odeur reste même après 3 douches. Et c’est là que notre « amie » entre en scène. Du haut des escaliers elle voyait très bien ce qui se passait. Elle avait qu’à faire 3 mètres jusqu’au bureau du professeur… 3 mètres pour avertir le corps enseignant et de ce fait me sortir de ce mauvais pas. Il me semble qu’elle m’a regardé un court instant... Puis elle a continué son chemin. Et elle m’a laissé seule. Noyé dans ce qui allait me transformer en putois pendant plus de trois jours. A la fin j’ai carrément dû passer à l’infirmerie tellement l’odeur était abominable. Je ne me suis jamais sentie aussi seule et je n’ai jamais autant détesté et pas compris une personne de toute ma vie.
« Toi » murmurais-je…
Le chemin du retour s’avère bien plus compliqué que prévu ! C’est ça les dangers de la boisson : le monde autour de vous tourne et tourne au point où il n’est même plus possible d’avancer. Je me laisse tomber sur le sol histoire de récupérer un peu. Je dois être dans une aile du rez-de-chaussée, pas très loin de ma salle commune. Mais vu mon état je pense que je vais plus passer la nuit sur place. Oui c’est une bonne idée ça. Y’a une sorte de placard en face de moi. Je me relève tant bien que mal pour l’inspecter. C’est assez large pour contenir ma petite personne et en plus c’est discret. Je vais rester ici et dormir un petit peu… Je ferme comme je peux la porte et m’apprête à fermer les yeux… Sauf que j’entends des bruits de pas. M**** j’espère que ce n’est pas un membre du corps enseignant ! Je bouge la tête afin de guigner… C’est une élève apparemment. Ouf ! C’est peut-être ma sauveuse ! Alors j’ouvre la porte de ma cachette et j’attends qu’elle arrive à mon niveau pour la tirer par la manche histoire qu’elle notifie ma présence. C’est probablement ma seule chance de regagner mon lit et je ne vais pas la laisser filer ! Et… j’ai dû tirer trop fort ! La voilà qui dégringole dans mon placard.
« Ah m****, désolé » dis-je d’une voix un peu enrouée.
Comme elle va m’en vouloir… Mais à travers les maigres rayons de lumière en provenance du couloir, je jurerais que cette fille me dit quelque chose… Oh oui ! En fait, malgré tout l’alcool qui imbibe mon cerveau, je me souviens très mais alors très bien d’elle. Petit disclaimer : je ne suis pas trop rancunière de nature… Sauf pour les veilles cicatrices du passé qui font trop mal pour être ignorées. Et elle, elle en a causé une bien profonde. Voyez-vous, il y a 7 ans de cela, quand les élèves de Poudlard avaient peint une cible sur ma tête, il fut un jour ou je devais me rendre dans le bureau du professeur en charge de ma maison (pour discuter justement du fait que j’étais persécuté vous allez voire l’ironie). Et donc j’étais en chemin, en faisant mon possible pour bien esquiver toute présence indésirable, et justement les indésirables me désiraient apparemment vu qu’au croisement d’un couloir ils m’ont encerclé. Ils étaient à peu près une quinzaine. A me dévisager, leurs sourire à la con agrafé sur leurs visages… Tous serpentard bien entendu, c’était les pires à l’époque… Enfin ils m’ont bloqué la route, ils avaient plein de trucs dans les mains dont des sortes de boules puantes version mon odeur reste même après 3 douches. Et c’est là que notre « amie » entre en scène. Du haut des escaliers elle voyait très bien ce qui se passait. Elle avait qu’à faire 3 mètres jusqu’au bureau du professeur… 3 mètres pour avertir le corps enseignant et de ce fait me sortir de ce mauvais pas. Il me semble qu’elle m’a regardé un court instant... Puis elle a continué son chemin. Et elle m’a laissé seule. Noyé dans ce qui allait me transformer en putois pendant plus de trois jours. A la fin j’ai carrément dû passer à l’infirmerie tellement l’odeur était abominable. Je ne me suis jamais sentie aussi seule et je n’ai jamais autant détesté et pas compris une personne de toute ma vie.
« Toi » murmurais-je…
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Re: A long night in a cupboard
Sam 8 Avr 2017 - 23:20
a long night in a cupboard
prim & ash
La musique battait son plein tandis que des corps à moitié dénudés se déhanchaient sur la piste de danse ; mais je n'y prêtais pas attention – bien trop absorbée par la drôle de couleur jaunâtre qui stagnait au fond de mon verre. Nom d’un troll … Qu’est-ce que j’avais pris déjà ? Une liqueur de gnome ? Un hydromel aux épices ? Impossible de m’en souvenir… J’étais bien trop sèche – pour ne pas dire alcoolisée - pour me souvenir de quoi que ce soit. Et d’ailleurs, où est-ce que j’étais ? Pourquoi je me retrouvais là, au beau milieu de tous ces dégénérés à la gueule enfarinée ?
Les yeux vitreux et l’esprit embué, je finissais par m’en rappeler tout en regardant autour de moi. Un vieux planché en bois poussiéreux, des canapés à l’assise défoncée, des fauteuils à moitié cramés, une odeur d’herbe mélangée à la sueur et l’alcool… « Et merde, qu’est-ce que je fous là ? » Pestais-je doucement, la tête entre mes mains, lorsque je percutais enfin que j’étais au grenier - au beau milieu d’une petite fête clandestine organisée par les beer flopes, l’association étudiante dont je faisais partie. « Hey les gars, c’est bon pour moi, je vais rentrer… » Balançais-je à qui voulait bien l’entendre, sans même attendre une répondre de leur part. Bordel, ma tête tournait tellement que j’en avais du mal à tenir debout. Mais pourquoi j’étais venue au fait ? C’est dingue de se foutre dans des états pareils… Je connaissais mes limites pourtant. Alors comment j’avais pu me foutre dans un état pareil ?
Blasée et légèrement énervée contre moi-même, je récupérais mon paquet de clopes sur le bar et descendais mon verre d’une traite avant de m’arracher d’ici. Je n’avais pas envie qu’on remarque dans cet état, et encore moins croiser quelqu’un qui aurait pu le répéter à d’autres. Je me dépêchais donc de sortir du grenier pour rejoindre ma salle commune et m’engouffrais dans les sombres couloirs de l’université avant de m’y perdre.
« Nan mais c’est pas vrai … Quelle conne ! » Pestais-je en me rendant compte que j’avais dévalé tous les escaliers jusqu’au rez-de-chaussée, sans même me rendre compte que j’étais passée devant la porte de ma maison. « Y’a plus qu’à remonter… » Me plaignais-je encore, avant de rebrousser chemin. Ce n’était pas la première fois que cela m’arrivait, et j’aurais dû être habituée depuis le temps, mais là, j’étais tellement fatiguée et sur les rotules que je n’avais envie que d’une chose : balancer mes chaussures et m’affaler sur mon lit. Mais ça, c’était sans compter cette petite main venue de nulle part qui m’alpagua vers elle et me fit tomber dans un trou. Un trou ? Nan, c’était plutôt… Un placard à balais. « Bordel ! Mais c’est quoi ça ?! » Criais-je, surprise et un peu sous le choc, avant de saisir ma baguette par réflexe : « Lumos ! ». Une lumière blanche jailli de l’extrémité de ma baguette et éclaira le propriétaire de la main qui avait entraîné ma chute. C’était Penwood, l’étrange petite summerbee, aussi discrète qu’effacée. Mais que faisait-elle là ? Et pourquoi m'avais-t-elle attirée dans ce trou à rats ? « Penwood ? Par Merlin, qu’est-ce que tu fous ici ? Ça va ? » Passé la surprise, je commençais à m’inquiéter. Mais qu’est-ce qu’elle faisait dans ce placard ? Elle s’était attiré des noises ? Faut dire que pour elle, c’était plutôt une fâcheuse habitude…
Les yeux vitreux et l’esprit embué, je finissais par m’en rappeler tout en regardant autour de moi. Un vieux planché en bois poussiéreux, des canapés à l’assise défoncée, des fauteuils à moitié cramés, une odeur d’herbe mélangée à la sueur et l’alcool… « Et merde, qu’est-ce que je fous là ? » Pestais-je doucement, la tête entre mes mains, lorsque je percutais enfin que j’étais au grenier - au beau milieu d’une petite fête clandestine organisée par les beer flopes, l’association étudiante dont je faisais partie. « Hey les gars, c’est bon pour moi, je vais rentrer… » Balançais-je à qui voulait bien l’entendre, sans même attendre une répondre de leur part. Bordel, ma tête tournait tellement que j’en avais du mal à tenir debout. Mais pourquoi j’étais venue au fait ? C’est dingue de se foutre dans des états pareils… Je connaissais mes limites pourtant. Alors comment j’avais pu me foutre dans un état pareil ?
Blasée et légèrement énervée contre moi-même, je récupérais mon paquet de clopes sur le bar et descendais mon verre d’une traite avant de m’arracher d’ici. Je n’avais pas envie qu’on remarque dans cet état, et encore moins croiser quelqu’un qui aurait pu le répéter à d’autres. Je me dépêchais donc de sortir du grenier pour rejoindre ma salle commune et m’engouffrais dans les sombres couloirs de l’université avant de m’y perdre.
« Nan mais c’est pas vrai … Quelle conne ! » Pestais-je en me rendant compte que j’avais dévalé tous les escaliers jusqu’au rez-de-chaussée, sans même me rendre compte que j’étais passée devant la porte de ma maison. « Y’a plus qu’à remonter… » Me plaignais-je encore, avant de rebrousser chemin. Ce n’était pas la première fois que cela m’arrivait, et j’aurais dû être habituée depuis le temps, mais là, j’étais tellement fatiguée et sur les rotules que je n’avais envie que d’une chose : balancer mes chaussures et m’affaler sur mon lit. Mais ça, c’était sans compter cette petite main venue de nulle part qui m’alpagua vers elle et me fit tomber dans un trou. Un trou ? Nan, c’était plutôt… Un placard à balais. « Bordel ! Mais c’est quoi ça ?! » Criais-je, surprise et un peu sous le choc, avant de saisir ma baguette par réflexe : « Lumos ! ». Une lumière blanche jailli de l’extrémité de ma baguette et éclaira le propriétaire de la main qui avait entraîné ma chute. C’était Penwood, l’étrange petite summerbee, aussi discrète qu’effacée. Mais que faisait-elle là ? Et pourquoi m'avais-t-elle attirée dans ce trou à rats ? « Penwood ? Par Merlin, qu’est-ce que tu fous ici ? Ça va ? » Passé la surprise, je commençais à m’inquiéter. Mais qu’est-ce qu’elle faisait dans ce placard ? Elle s’était attiré des noises ? Faut dire que pour elle, c’était plutôt une fâcheuse habitude…
electric bird.
- InvitéInvité
Re: A long night in a cupboard
Mer 12 Avr 2017 - 22:29
Si je vais bien ?! A ces mots, les anciennes cicatrices sur mon cœur, que je pensais pourtant avoir fermées, font sauter les agrafes qui les maintenaient closes. Par ce qu’elle en a quelque chose à faire de moi maintenant ? Cela m’ulcère ! Le passé me rattrape à grands pas et j’ai mal tant bien physiquement qu’émotionnellement. Ça vous est déjà arrivé le soir avant de dormir de repenser malgré vous à un événement douloureux de votre passé ? C’est exactement ce qui m’arrive. Je revis et fait face aux mêmes émotions que 7 ans auparavant ! Je ne veux plus être dans ce placard !
« Ouais ouais ça va… Nah c’est bon je vais finir de décéder ailleurs… »
Sur ces mots, je rampe tant bien que mal vers la sortie, poussant sans ménagement Prim qui se trouvait sur ma route. J’aurais pu être moins brusque mais je n’ai pas forcément envie de l’être et surtout cela permet de cacher les larmes qui commencent à sortir malgré mes efforts pour les contenir. La porte s’est malencontreusement fermée lors de la chute de mon Némésis. Je tends donc le bras pour l’ouvrir mais rien n'y fait. Elle reste définitivement close. Ben voyons, il ne manquait plus que ça…
Soupir. Je sors ma baguette et la dirige vers la porte. « Alohomora ». Rien. Et ma patience a ses limites !« Open Sesame » Et bah elle est sous stéroïdes la porte ! Mon sortilège devait en faire des petits copeaux ! Et elle n’a rien ! Pas une égratignure ! Y’a des sortilèges de protections sur les portes de placards à balais ? Bon ça fait du sens en fait: ça évite que n’importe qui puisse y accéder et transforme cet endroit bien rangé en capharnaüm. Et maintenant que j’y pense, le placard était légèrement entrouvert quand je l’ai trouvé et je n’avais pas tout à fait fermé cette foutue porte quand je m’y étais installée…
Faute de pouvoir faire mieux je m’adosse à la porte. Je suppose que le temps n’est plus à fuir désormais. J’aurais aimé faire face à Prim, à mon passé et à moi-même autrement qu’en pleurs mais je ne peux retenir ce cri qui me déchire plus longtemps.
« Bon euh je vais te répondre franchement… Prim. » J’essaie de me calmer même si je sais pertinemment que c’est peine perdue. « Je sais que ça fait un long moment… 7 ans à vrai dire mais en réalité, en plus d’en vouloir à plus de la moitié des Serpentards de l’époque, je t’en veux à toi aussi… Tu te souviens à la fin du premier semestre des premières années ? Oui bon je pense que tout le monde s’en souvient mais le fait est que tu étais là quand je me suis… » Une petite pause pour chasser les larmes qui troublent ma vision… « Me suis fait encercler par ces connards là. Y’avait le bureau du professeur Mc Alistar. Trois mètres Prim. Trois mètres ! C’est la distance que tu avais à parcourir pour aller chercher son aide… Pourquoi ? Pourquoi ne rien faire ? Pourquoi te contenter de rester spectatrice et s’en aller comme si tu n’avais rien vu ? Tu penses que ça ne valait pas le coup ? Que tu aurais eu des représailles ? Que c’était qu’une petite farce et que je m’en serais vite remise ?
Ça me bouffe depuis toutes ces années ! Voudrais-tu te faire traiter d’abomination qui pue tous les jours ?
« Nah mais on ne le pensait pas vraiment c’était que pour rire »
« Ash ? Olala elle puait tellement je ne pouvais rester dans la même pièce qu’elle »
« Elle devait se défendre voyons ! Ce n’est pas notre faute si elle est faible ! Tu crois quoi ? Faut se faire respecter ! ».
Tu vois ? Les gens ils te détruisent et ils s’en sortent avec des phrases aussi simplistes. Mais quelqu’un aurait pu m’éviter ceci… et cette personne devant moi. Alors pourquoi Prim ? Pourquoi tu t’inquiètes de mon sort à présent ? Pourquoi s’en soucier alors que le moment pour le faire c’était il y a 7 ans… »
J’aurais pu continuer mon laïus encore un long moment. Mais les souvenirs et les sentiments débordent à présent et, noyée sous ce torrent d’émotions, je fais alors la seule chose qui me reste à faire : Je ramène mes genoux contre moi et enfouis ma tête dans mes mains. Je sens le gout salé des larmes sur mes lèvres. Elles coulent ainsi le long de mon visage laissant derrière elle de longues traînées chaudes. Ma bouche est ouverte mais aucun son n’en sort. Juste un long cri silencieux…
« Ouais ouais ça va… Nah c’est bon je vais finir de décéder ailleurs… »
Sur ces mots, je rampe tant bien que mal vers la sortie, poussant sans ménagement Prim qui se trouvait sur ma route. J’aurais pu être moins brusque mais je n’ai pas forcément envie de l’être et surtout cela permet de cacher les larmes qui commencent à sortir malgré mes efforts pour les contenir. La porte s’est malencontreusement fermée lors de la chute de mon Némésis. Je tends donc le bras pour l’ouvrir mais rien n'y fait. Elle reste définitivement close. Ben voyons, il ne manquait plus que ça…
Soupir. Je sors ma baguette et la dirige vers la porte. « Alohomora ». Rien. Et ma patience a ses limites !« Open Sesame » Et bah elle est sous stéroïdes la porte ! Mon sortilège devait en faire des petits copeaux ! Et elle n’a rien ! Pas une égratignure ! Y’a des sortilèges de protections sur les portes de placards à balais ? Bon ça fait du sens en fait: ça évite que n’importe qui puisse y accéder et transforme cet endroit bien rangé en capharnaüm. Et maintenant que j’y pense, le placard était légèrement entrouvert quand je l’ai trouvé et je n’avais pas tout à fait fermé cette foutue porte quand je m’y étais installée…
Faute de pouvoir faire mieux je m’adosse à la porte. Je suppose que le temps n’est plus à fuir désormais. J’aurais aimé faire face à Prim, à mon passé et à moi-même autrement qu’en pleurs mais je ne peux retenir ce cri qui me déchire plus longtemps.
« Bon euh je vais te répondre franchement… Prim. » J’essaie de me calmer même si je sais pertinemment que c’est peine perdue. « Je sais que ça fait un long moment… 7 ans à vrai dire mais en réalité, en plus d’en vouloir à plus de la moitié des Serpentards de l’époque, je t’en veux à toi aussi… Tu te souviens à la fin du premier semestre des premières années ? Oui bon je pense que tout le monde s’en souvient mais le fait est que tu étais là quand je me suis… » Une petite pause pour chasser les larmes qui troublent ma vision… « Me suis fait encercler par ces connards là. Y’avait le bureau du professeur Mc Alistar. Trois mètres Prim. Trois mètres ! C’est la distance que tu avais à parcourir pour aller chercher son aide… Pourquoi ? Pourquoi ne rien faire ? Pourquoi te contenter de rester spectatrice et s’en aller comme si tu n’avais rien vu ? Tu penses que ça ne valait pas le coup ? Que tu aurais eu des représailles ? Que c’était qu’une petite farce et que je m’en serais vite remise ?
Ça me bouffe depuis toutes ces années ! Voudrais-tu te faire traiter d’abomination qui pue tous les jours ?
« Nah mais on ne le pensait pas vraiment c’était que pour rire »
« Ash ? Olala elle puait tellement je ne pouvais rester dans la même pièce qu’elle »
« Elle devait se défendre voyons ! Ce n’est pas notre faute si elle est faible ! Tu crois quoi ? Faut se faire respecter ! ».
Tu vois ? Les gens ils te détruisent et ils s’en sortent avec des phrases aussi simplistes. Mais quelqu’un aurait pu m’éviter ceci… et cette personne devant moi. Alors pourquoi Prim ? Pourquoi tu t’inquiètes de mon sort à présent ? Pourquoi s’en soucier alors que le moment pour le faire c’était il y a 7 ans… »
J’aurais pu continuer mon laïus encore un long moment. Mais les souvenirs et les sentiments débordent à présent et, noyée sous ce torrent d’émotions, je fais alors la seule chose qui me reste à faire : Je ramène mes genoux contre moi et enfouis ma tête dans mes mains. Je sens le gout salé des larmes sur mes lèvres. Elles coulent ainsi le long de mon visage laissant derrière elle de longues traînées chaudes. Ma bouche est ouverte mais aucun son n’en sort. Juste un long cri silencieux…
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