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Not a girl, not yet a woman
Lun 13 Nov 2017 - 12:58
Not a girl, not yet a woman ~
Il faisait nuit dans le couloir du quatrième étage. Les bruits de la fête dans la salle commune des Lufkin ne produisaient qu'un léger murmure animé, grâce à l'épaisseur des murs du château. La porte de la salle bleue s'ouvrit et se referma furtivement, laissant échapper une jeune femme. Après trois pas rapides vers la gauche, la silhouette gracile s'assit brusquement derrière un pilier et fondit en larmes. Les genoux repliés contre elle, la tête dans les bras, sa longue chevelure dorée, qui brillait à la lueur des flambeaux, la recouvrait comme une cape platine, secouée de sanglots.
Sapphire ne s'attendait pas à ce que la soirée finisse de cette manière en s'y rendant. Organisée par la directrice, cette fête pleine de sortilèges amusants et malins promettait une merveilleuse soirée en compagnie de ses amies. S'amuser en réfléchissant, tel était le principe des Lufkin, et il avait été parfaitement mis en scène par Mrs Rosebury. La jeune sorcière était censée affronter un épouvantard pour offrir des sucreries à Elena, et résoudre des énigmes sous l'oeil amical d'Emma qui lévitait suite à une potion surprise… Sapphire avait veillé à avancer son travail du soir à l'après-midi pour pouvoir profiter de cette soirée dignement. Tout devait bien se passer, c'était dans sa salle commune, au sein de sa maison depuis cinq ans, où elle se sentait chez elle. Tout avait basculé quand Giuseppe lui avait lancé sa petite phrase. Oui, c'était de la provocation alors qu'il devrait faire profil bas vu ce qu'il lui avait fait, mais ce n'était rien, juste une phrase, à ignorer. Comment Sapphire avait-elle pu réagir ainsi ? Devant tout le monde ? Devant la directrice ? Elle ne se reconnaissait pas et elle avait honte. Elle était celle qui ne se faisait pas remarquer, discrète, réservée, toujours posée et mesurée. Qu'est-ce qui lui avait pris ? Sous la rancoeur contre l'Italien manipulateur, elle devait être honnête avec elle-même : ce n'était pas seulement Giuseppe, ça venait d'elle. Ces temps-ci elle ne se reconnaissait plus, elle prenait des décisions inconsidérées, elle se mettait en danger, elle était submergée de tant d'émotions nouvelles et contradictoires… D'un côté elle sentait qu'elle avait besoin de ça, d'exploser, de tout envoyer promener, tout : la tarte dans la tête de Giuseppe, les études, le poids des drames familiaux, les principes absurdes, la peur de l'amour. L'Irlandaise n'en pouvait plus, elle avait l'impression de s'être enfermée dans une cage et de ne plus trouver la clef, elle ne supportait plus de se trouver faible, nulle et passive, alors qu'elle voudrait vivre et explorer. D'un autre côté, elle avait peur de sortir de la cage, c'était confortable et rassurant d'y être, elle n'assumait pas d'exploser, de quitter ce chemin balisé. Elle craignait le regard des autres, de sa directrice de maison, de ses amies, de sa famille. Coincée au milieu, elle faisait bonne figure ces dernières années, elle se voilait la face et refusait de voir qu'elle était malheureuse. Tout ce poids se déchargeait maintenant, au milieu de la nuit, dans le couloir sombre et froid. Tout ça à cause d'une pique d'un autre étudiant. Tremblante de froid et de confusion, Sapphire avait l'impression qu'elle ne pourrait jamais s'arrêter de pleurer. C'était peut-être ce dont elle avait besoin.
Un bruit de pas interrompit ses larmes et elle releva la tête, vulnérable, déstabilisée. La dernière chose dont elle avait envie ce soir, c'était d'être vue en train de craquer. Et pourtant, quelque part, elle se disait qu'elle n'avait peut-être plus rien à perdre...
Sapphire ne s'attendait pas à ce que la soirée finisse de cette manière en s'y rendant. Organisée par la directrice, cette fête pleine de sortilèges amusants et malins promettait une merveilleuse soirée en compagnie de ses amies. S'amuser en réfléchissant, tel était le principe des Lufkin, et il avait été parfaitement mis en scène par Mrs Rosebury. La jeune sorcière était censée affronter un épouvantard pour offrir des sucreries à Elena, et résoudre des énigmes sous l'oeil amical d'Emma qui lévitait suite à une potion surprise… Sapphire avait veillé à avancer son travail du soir à l'après-midi pour pouvoir profiter de cette soirée dignement. Tout devait bien se passer, c'était dans sa salle commune, au sein de sa maison depuis cinq ans, où elle se sentait chez elle. Tout avait basculé quand Giuseppe lui avait lancé sa petite phrase. Oui, c'était de la provocation alors qu'il devrait faire profil bas vu ce qu'il lui avait fait, mais ce n'était rien, juste une phrase, à ignorer. Comment Sapphire avait-elle pu réagir ainsi ? Devant tout le monde ? Devant la directrice ? Elle ne se reconnaissait pas et elle avait honte. Elle était celle qui ne se faisait pas remarquer, discrète, réservée, toujours posée et mesurée. Qu'est-ce qui lui avait pris ? Sous la rancoeur contre l'Italien manipulateur, elle devait être honnête avec elle-même : ce n'était pas seulement Giuseppe, ça venait d'elle. Ces temps-ci elle ne se reconnaissait plus, elle prenait des décisions inconsidérées, elle se mettait en danger, elle était submergée de tant d'émotions nouvelles et contradictoires… D'un côté elle sentait qu'elle avait besoin de ça, d'exploser, de tout envoyer promener, tout : la tarte dans la tête de Giuseppe, les études, le poids des drames familiaux, les principes absurdes, la peur de l'amour. L'Irlandaise n'en pouvait plus, elle avait l'impression de s'être enfermée dans une cage et de ne plus trouver la clef, elle ne supportait plus de se trouver faible, nulle et passive, alors qu'elle voudrait vivre et explorer. D'un autre côté, elle avait peur de sortir de la cage, c'était confortable et rassurant d'y être, elle n'assumait pas d'exploser, de quitter ce chemin balisé. Elle craignait le regard des autres, de sa directrice de maison, de ses amies, de sa famille. Coincée au milieu, elle faisait bonne figure ces dernières années, elle se voilait la face et refusait de voir qu'elle était malheureuse. Tout ce poids se déchargeait maintenant, au milieu de la nuit, dans le couloir sombre et froid. Tout ça à cause d'une pique d'un autre étudiant. Tremblante de froid et de confusion, Sapphire avait l'impression qu'elle ne pourrait jamais s'arrêter de pleurer. C'était peut-être ce dont elle avait besoin.
I used to think I had the answers to everything, but now I know life doesn't always go my way. Feels like I'm caught in the middle. That's when I realize I'm not a girl, not yet a woman. All I need is time, a moment that is mine, while I'm in between.
Un bruit de pas interrompit ses larmes et elle releva la tête, vulnérable, déstabilisée. La dernière chose dont elle avait envie ce soir, c'était d'être vue en train de craquer. Et pourtant, quelque part, elle se disait qu'elle n'avait peut-être plus rien à perdre...
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Re: Not a girl, not yet a woman
Mer 15 Nov 2017 - 10:21
La princesse et l'ours ~
Assommée par la confusion, le chagrin, le tourment, la fatigue peut-être et le choc de sa propre réaction, Sapphire eut l'impression que tout allait trop vite pour elle, comme si elle s'observait de loin dans un rêve étrange qui avait pour décor la pénombre du couloir du quatrième étage. Les bruits de pas qui l'avaient interrompue devinrent une silhouette massive. Ma princesse, qu'est-ce qui se passe ? Alors que la Lufkin se serait attendue à tomber sur un surveillant indélicat, un Wright moqueur ou une Pokeby curieuse, c'était Sasha qui la découvrait, chevalier à la rescousse. Hébétée, incrédule, elle sentit sa main sous son menton, puis celle qui glissa sur la peau mouillée de son visage. Les gestes sont tendres, mesurés, familiers. Sasha. Il ne pouvait pas mieux tomber. Le temps qu'elle réalise sa présence et qu'elle réagisse, il s'était assis auprès d'elle pour lui poser une veste sur les épaules. Avec un petit élan, elle entoura son cou de ses bras frêles. Sasha ! Son nom sonna comme une plainte étouffée, dans un sanglot qu'elle eut du mal à retenir. On aurait dit qu'elle venait de passer des jours à le chercher et qu'il lui revenait enfin. Elle lui avait sauté au cou tant de fois depuis les nombreuses années de leur amitié. D'amour, quand elle était contente de le voir ; de joie, quand il lui offrait un cadeau d'anniversaire ; de surprise, quand il s'amusait à la faire sursauter ; de bonheur tout simplement, quand elle discutait et riait avec lui. Il y avait chez lui quelque chose de chaud, de fiable, qui poussait Sapphire à manifester son affection d'une manière aussi brutale et spontanée, aussi instinctive. Vu leur poids respectif, elle ne risquait pas de lui faire mal.
Protecteur, il l'attira contre lui et passa son bras autour d'elle. Elle se cala docilement et naturellement contre son torse, dans le creux de son bras invincible. Elle adorait se sentir minuscule, recroquevillée sous son étreinte. Je suis là ma belle, qu'est-ce qui t'a mis dans cet état ? Dis-moi qui dois-je occire, il sera mort avant minuit ! Son trait d'humour lui arracha un petit sourire triste. D'ordinaire si légère, elle n'avait pas le coeur à rire tout de suite. A sa demande d'un agresseur à occire, Sapphire ne pensa même pas à mentionner Giuseppe. Après tout, était-ce vraiment lui, la cause de toutes ces larmes ? Sasha embrassa son crâne, avant de caler son menton sur la tête de sa protégée. Sèche tes larmes ma princesse, s'il te plait... Je déteste te voir dans cet état… Il venait de prononcer la phrase magique. Il était impossible pour Sapphire de déplaire à Sasha. Elle ravala ses larmes et alla jusqu'à essuyer ses joues d'un revers de main. Garder ses tourments à l'intérieur, la jeune McBee savait le faire. Elle n'était pas manipulatrice, ni maitresse de ses émotions au point d'arborer un sourire éclatant les jours de chagrin, mais elle avait pris l'habitude dès l'enfance d'enfouir ses tourments au fond d'elle, et de draper son visage d'un masque triste et neutre. Par pudeur, par peur de rendre les autres tristes, par refus de se laisser aller à pleurer. Pour Sasha, elle consentit à essayer réellement de se calmer. Dans un soupir, elle ferma les yeux et prit le temps de savourer sa chance : de toute l'université, c'était Sasha qui l'avait trouvée. Même sans penser à une rencontre désagréable, Elia aurait été paniquée et Coleen aussi. Elles auraient rendu Sapphire encore plus confuse et désolée, elles l'auraient interrogée sans répit. Sasha était une force tranquille, masculine. Il la forçait à se ressaisir, sans la brusquer. La jeune sorcière songea à l'amour fraternel qu'elle avait pour lui. Il faisait partie des piliers indispensables de sa vie. Un frère de coeur, qui était le seul à remplir réellement le rôle de grand frère. Sapphire n'était pas en colère contre Alexander, son véritable frère, elle constatait juste qu'il était dommage qu'ils n'aient jamais eu cette relation. Elle se serra un peu plus contre le jeune homme, rassurée par sa carrure, son odeur, sa présence. Il était le seul homme avec qui elle était aussi tactile. Leur contact était facile, jamais ambigu, jamais gênant, elle n'avait jamais eu peur de se montrer si proche avec lui. Pourquoi lui et pas ses propres frères ? Pourquoi lui et aucun autre jeune homme ? Pourquoi tout était limpide avec lui, et si effrayant ou décevant avec les autres ? Pourrait-elle aimer quelqu'un un jour, aussi naturellement mais dans une dimension romantique ? Quelqu'un dans les bras de qui elle pourrait simplement se sentir bien, sans peur ? Elle se sentait comme une petite fille avec Sasha, mais elle avait 23 ans désormais, il était peut-être temps de se réveiller et de vivre.
Sasha, qu'est-ce que tu fais dans le couloir à cette heure ? Sa voix douce et enfantine brisa le silence du couloir. Ce n'était pas vraiment de la curiosité. Sapphire n'avait jamais été curieuse de la vie des autres, sa propre pudeur la poussait à respecter celle des autres, même quand ils n'en avaient pas, et elle n'avait pas assez d'arrière-pensées pour chercher à juger les autres. Elle n'interrogeait quasiment jamais Sasha sur sa vie privée d'ailleurs, il était grand, bien plus grand qu'elle, et ce n'était pas son rôle. Elle était la princesse, lui le chevalier. La petite fille, et lui l'ours. Sa question était plutôt une demande d'histoire, elle avait surtout été posée pour parler de quelque chose, d'autre chose, pour se reprendre en retrouvant la parole. Chez Sapphire, le silence était un risque inquiétant, surtout depuis le décès de sa sœur Sofia en 2014, qui avait causé plusieurs semaines de mutisme total. Sans savoir pourquoi, la jeune sorcière caressa machinalement le mot grec encré sur son poignet. Σοφία. Sophia. Sagesse. C'était évidemment Sasha qui l'avait accompagnée, il y avait presque deux ans, pour se faire tatouer.
Sous la veste, l'Irlandaise frissonna. Son corps se réchauffait, sortait de sa torpeur. Sapphire sentit ses yeux rougis, ses joues asséchées par les larmes. Elle ramena ses cheveux sur le côté, glissant ses doigts au travers comme on caresserait un doudou. Je suis contente que tu sois là. D'un ton de confidence, sa voix avait repris une teinte plus adulte. Elle avait l'habitude de dire les choses spontanément et simplement, sans faire de détours. Consciente de son environnement à présent, elle entendit à nouveau le murmure de la soirée des Lufkin, derrière la porte un peu plus loin. Son regard se tourna dans cette direction, avant de monter vers Sasha, qu'elle n'avait pas encore regardé dans les yeux depuis qu'il était arrivé. Sasha était un ancien Serdaigle lui aussi. Chez les Lufkin se trouvaient Elia, Sapphire et Emma. Il était fier que ses petites protégées, douces et studieuses, fassent partie de la maison bleue. La gorge de la jeune McBee se serra, de honte. La soirée des Lufkin ne s'est pas très bien passée, bafouilla-t-elle. Elle ne savait pas trop quoi avouer, à quel point se révéler, ce que Sasha voudrait savoir ou non sur ce qui l'avait mise dans cet état.
Protecteur, il l'attira contre lui et passa son bras autour d'elle. Elle se cala docilement et naturellement contre son torse, dans le creux de son bras invincible. Elle adorait se sentir minuscule, recroquevillée sous son étreinte. Je suis là ma belle, qu'est-ce qui t'a mis dans cet état ? Dis-moi qui dois-je occire, il sera mort avant minuit ! Son trait d'humour lui arracha un petit sourire triste. D'ordinaire si légère, elle n'avait pas le coeur à rire tout de suite. A sa demande d'un agresseur à occire, Sapphire ne pensa même pas à mentionner Giuseppe. Après tout, était-ce vraiment lui, la cause de toutes ces larmes ? Sasha embrassa son crâne, avant de caler son menton sur la tête de sa protégée. Sèche tes larmes ma princesse, s'il te plait... Je déteste te voir dans cet état… Il venait de prononcer la phrase magique. Il était impossible pour Sapphire de déplaire à Sasha. Elle ravala ses larmes et alla jusqu'à essuyer ses joues d'un revers de main. Garder ses tourments à l'intérieur, la jeune McBee savait le faire. Elle n'était pas manipulatrice, ni maitresse de ses émotions au point d'arborer un sourire éclatant les jours de chagrin, mais elle avait pris l'habitude dès l'enfance d'enfouir ses tourments au fond d'elle, et de draper son visage d'un masque triste et neutre. Par pudeur, par peur de rendre les autres tristes, par refus de se laisser aller à pleurer. Pour Sasha, elle consentit à essayer réellement de se calmer. Dans un soupir, elle ferma les yeux et prit le temps de savourer sa chance : de toute l'université, c'était Sasha qui l'avait trouvée. Même sans penser à une rencontre désagréable, Elia aurait été paniquée et Coleen aussi. Elles auraient rendu Sapphire encore plus confuse et désolée, elles l'auraient interrogée sans répit. Sasha était une force tranquille, masculine. Il la forçait à se ressaisir, sans la brusquer. La jeune sorcière songea à l'amour fraternel qu'elle avait pour lui. Il faisait partie des piliers indispensables de sa vie. Un frère de coeur, qui était le seul à remplir réellement le rôle de grand frère. Sapphire n'était pas en colère contre Alexander, son véritable frère, elle constatait juste qu'il était dommage qu'ils n'aient jamais eu cette relation. Elle se serra un peu plus contre le jeune homme, rassurée par sa carrure, son odeur, sa présence. Il était le seul homme avec qui elle était aussi tactile. Leur contact était facile, jamais ambigu, jamais gênant, elle n'avait jamais eu peur de se montrer si proche avec lui. Pourquoi lui et pas ses propres frères ? Pourquoi lui et aucun autre jeune homme ? Pourquoi tout était limpide avec lui, et si effrayant ou décevant avec les autres ? Pourrait-elle aimer quelqu'un un jour, aussi naturellement mais dans une dimension romantique ? Quelqu'un dans les bras de qui elle pourrait simplement se sentir bien, sans peur ? Elle se sentait comme une petite fille avec Sasha, mais elle avait 23 ans désormais, il était peut-être temps de se réveiller et de vivre.
Sasha, qu'est-ce que tu fais dans le couloir à cette heure ? Sa voix douce et enfantine brisa le silence du couloir. Ce n'était pas vraiment de la curiosité. Sapphire n'avait jamais été curieuse de la vie des autres, sa propre pudeur la poussait à respecter celle des autres, même quand ils n'en avaient pas, et elle n'avait pas assez d'arrière-pensées pour chercher à juger les autres. Elle n'interrogeait quasiment jamais Sasha sur sa vie privée d'ailleurs, il était grand, bien plus grand qu'elle, et ce n'était pas son rôle. Elle était la princesse, lui le chevalier. La petite fille, et lui l'ours. Sa question était plutôt une demande d'histoire, elle avait surtout été posée pour parler de quelque chose, d'autre chose, pour se reprendre en retrouvant la parole. Chez Sapphire, le silence était un risque inquiétant, surtout depuis le décès de sa sœur Sofia en 2014, qui avait causé plusieurs semaines de mutisme total. Sans savoir pourquoi, la jeune sorcière caressa machinalement le mot grec encré sur son poignet. Σοφία. Sophia. Sagesse. C'était évidemment Sasha qui l'avait accompagnée, il y avait presque deux ans, pour se faire tatouer.
Sous la veste, l'Irlandaise frissonna. Son corps se réchauffait, sortait de sa torpeur. Sapphire sentit ses yeux rougis, ses joues asséchées par les larmes. Elle ramena ses cheveux sur le côté, glissant ses doigts au travers comme on caresserait un doudou. Je suis contente que tu sois là. D'un ton de confidence, sa voix avait repris une teinte plus adulte. Elle avait l'habitude de dire les choses spontanément et simplement, sans faire de détours. Consciente de son environnement à présent, elle entendit à nouveau le murmure de la soirée des Lufkin, derrière la porte un peu plus loin. Son regard se tourna dans cette direction, avant de monter vers Sasha, qu'elle n'avait pas encore regardé dans les yeux depuis qu'il était arrivé. Sasha était un ancien Serdaigle lui aussi. Chez les Lufkin se trouvaient Elia, Sapphire et Emma. Il était fier que ses petites protégées, douces et studieuses, fassent partie de la maison bleue. La gorge de la jeune McBee se serra, de honte. La soirée des Lufkin ne s'est pas très bien passée, bafouilla-t-elle. Elle ne savait pas trop quoi avouer, à quel point se révéler, ce que Sasha voudrait savoir ou non sur ce qui l'avait mise dans cet état.
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Re: Not a girl, not yet a woman
Dim 3 Déc 2017 - 16:31
La princesse et l'ours ~
Il était amusant de penser que le corps de Sasha contre le sien avait cet effet salvateur. Sapphire avait si peu de contacts avec les membres du sexe opposé. Elle serait capable de s'évanouir si un jeune homme en particulier lui prenait la main, et elle trouverait indécent de prendre dans ses bras n'importe qui, mais Sasha semblait à ses yeux un énorme ours en peluche. Jamais ses gestes ne lui paraitraient déplacés, et jamais elle ne frissonnerait de plaisir en touchant sa peau. Dans ce couloir mal chauffé et sombre, il était sa bouée de sauvetage, celui qui la ramenait à la réalité, hors de ses sanglots. Retrouvant l'usage de la parole, la jeune sorcière demanda ce qu'il faisait là aussi tard. Sasha avoua d'un ton léger qu'une Pokeby l'attendait quelque part. Sapphire comprit qu'il avait un rendez-vous amoureux. Elle ne se figurait pas très bien le contenu précis de ces entrevues, son innocence bloquant son imagination, mais elle eut un sourire attendri. Oh, elle se doutait que Sasha n'était pas un parfait gentleman. Il n'était pas marié, il avait brisé deux fois des fiançailles arrangées, elle savait qu'il plaisait à de nombreuses étudiantes… mais en même temps elle ne parvenait pas à y voir le moindre mal. Il était libre et il ne faisait de mal à personne. Il était beau, c'était certain, alors il n'y avait rien de surprenant à son succès. Elle était persuadée qu'il était de toute façon quelqu'un de profondément bon. La Pokeby qui l'attendait avait bien choisi. En tout cas, elle devait avoir froid en l'attendant, tandis que Sapphire bénéficiait de la chaleur réconfortante de son frère d'adoption. Chanceuse, pas peu fière d'être prioritaire, elle frissonna contre lui en sentant son corps reprendre vie.
Quand Sasha la déplaça, fort comme un géant, Sapphire se laissa manipuler, légère, gracieuse. Leur corps savaient s'accorder naturellement, depuis les nombreuses années de câlins et de sauts au cou. Sapphire savait que Sasha plaçait parfois Elia de cette manière, et les deux jeunes sorcières se tenaient également l'une contre l'autre dans la même position de temps en temps. Les deux Muller étaient décidément les personnes avec qui elle était la plus tactile. Quand son protecteur s'était calé derrière elle, la tête sur son épaule, elle osa croiser son regard. La soirée des Lufkin ne s'est pas très bien passé… avoua-t-elle sans trop savoir par quoi commencer. Le sorcier soupira et sa princesse sentit la tension dans sa voix quand il lui murmura de raconter la suite. Sapphire savait qu'elle devait bien choisir ses mots. En dire trop, c'était prendre un risque avec la nature colérique de Sasha. Ne pas en dire assez, c'était rater l'occasion de se confier et de se libérer du poids qui l'avait poussée à pleurer autant.
D'accord. Précautionneuse, elle scrutait ses yeux noirs. Ne t'énerve pas, ok ? Je vais te raconter. Elle pinça les lèvres le temps d'avaler sa salive et de se lancer. Plus fort qu'elle, son regard plongea vers le sol, de honte. C'est Giuseppe. Pressentant la réaction impulsive de son chevalier, elle tenta de rattraper ses paroles. Ses mains se serrèrent sur le bras du sorcier. Non, Sasha, attends. Ce n'est pas ce que tu crois. Ecoute moi d'abord. Son visage diaphane le suppliait de garder son calme. Elle ne voudrait pas qu'il entre en trombe dans la salle, ce serait pire, surtout qu'elle se sentait fautive elle aussi. Il n'a rien fait de grave, je te promets. Il était juste… là. Elle ne l'aurait pas cru mais sa présence était déjà suffisante pour la troubler profondément. Le chagrin et l'orgueil avaient pris le dessus lorsqu'elle l'avait vu se pavaner parmi les autres Lufkin. Je ne le croise quasiment pas d'habitude, mais comme c'est la soirée de notre maison, c'était inévitable. Je l'ai ignoré, mais il m'a… Cherchant comment expliquer la scène, elle prit conscience que son silence à ce moment du récit pouvait inquiéter Sasha sur les agissements de Giuseppe. Elle se dépêcha donc de poursuivre. Il m'a juste adressé la parole, comme ça, l'air de rien. Il m'a demandé si la tarte au citron était bonne, et… Je lui ai lancé ma part au visage. Sapphire eut presque envie de pleurer à nouveau en avouant son crime. Bien sûr que c'était anodin, mais de sa part ce genre de débordement était inédit et choquant. Elle avait tellement honte de son attitude.
Le visage baissé, encadré par ses longs cheveux d'or, elle reprit d'une voix plus faible. C'est ridicule, je sais. Je ne sais pas ce qui m'a pris. J'ai fait ça devant Mrs Rosebury, en plus. Je ne comprends pas pourquoi j'ai réagi comme ça. La véritable raison de ses pleurs lui revint en tête. Le problème profond n'était pas Giuseppe. D'ordinaire elle l'aurait ignoré ou se serait contentée d'un regard blessé. Elle ne se mettait jamais en colère. Elle ne dépassait jamais les règles de la bienséance. C'était cette nouveauté qui la tourmentait, cette nouvelle personne qu'elle sentait bouillir en elle et qui lui déplaisait. Je ne sais pas ce qui m'arrive en ce moment, je ne me reconnais pas. La bombe était lâchée. Elle avait eu bien plus de mal à prononcer cette phrase qu'à avouer son lancer de tarte. Allait-elle se dévoiler à Sasha, lui qui la voyait comme une enfant, comme une princesse pure et insouciante ?
Quand Sasha la déplaça, fort comme un géant, Sapphire se laissa manipuler, légère, gracieuse. Leur corps savaient s'accorder naturellement, depuis les nombreuses années de câlins et de sauts au cou. Sapphire savait que Sasha plaçait parfois Elia de cette manière, et les deux jeunes sorcières se tenaient également l'une contre l'autre dans la même position de temps en temps. Les deux Muller étaient décidément les personnes avec qui elle était la plus tactile. Quand son protecteur s'était calé derrière elle, la tête sur son épaule, elle osa croiser son regard. La soirée des Lufkin ne s'est pas très bien passé… avoua-t-elle sans trop savoir par quoi commencer. Le sorcier soupira et sa princesse sentit la tension dans sa voix quand il lui murmura de raconter la suite. Sapphire savait qu'elle devait bien choisir ses mots. En dire trop, c'était prendre un risque avec la nature colérique de Sasha. Ne pas en dire assez, c'était rater l'occasion de se confier et de se libérer du poids qui l'avait poussée à pleurer autant.
D'accord. Précautionneuse, elle scrutait ses yeux noirs. Ne t'énerve pas, ok ? Je vais te raconter. Elle pinça les lèvres le temps d'avaler sa salive et de se lancer. Plus fort qu'elle, son regard plongea vers le sol, de honte. C'est Giuseppe. Pressentant la réaction impulsive de son chevalier, elle tenta de rattraper ses paroles. Ses mains se serrèrent sur le bras du sorcier. Non, Sasha, attends. Ce n'est pas ce que tu crois. Ecoute moi d'abord. Son visage diaphane le suppliait de garder son calme. Elle ne voudrait pas qu'il entre en trombe dans la salle, ce serait pire, surtout qu'elle se sentait fautive elle aussi. Il n'a rien fait de grave, je te promets. Il était juste… là. Elle ne l'aurait pas cru mais sa présence était déjà suffisante pour la troubler profondément. Le chagrin et l'orgueil avaient pris le dessus lorsqu'elle l'avait vu se pavaner parmi les autres Lufkin. Je ne le croise quasiment pas d'habitude, mais comme c'est la soirée de notre maison, c'était inévitable. Je l'ai ignoré, mais il m'a… Cherchant comment expliquer la scène, elle prit conscience que son silence à ce moment du récit pouvait inquiéter Sasha sur les agissements de Giuseppe. Elle se dépêcha donc de poursuivre. Il m'a juste adressé la parole, comme ça, l'air de rien. Il m'a demandé si la tarte au citron était bonne, et… Je lui ai lancé ma part au visage. Sapphire eut presque envie de pleurer à nouveau en avouant son crime. Bien sûr que c'était anodin, mais de sa part ce genre de débordement était inédit et choquant. Elle avait tellement honte de son attitude.
Le visage baissé, encadré par ses longs cheveux d'or, elle reprit d'une voix plus faible. C'est ridicule, je sais. Je ne sais pas ce qui m'a pris. J'ai fait ça devant Mrs Rosebury, en plus. Je ne comprends pas pourquoi j'ai réagi comme ça. La véritable raison de ses pleurs lui revint en tête. Le problème profond n'était pas Giuseppe. D'ordinaire elle l'aurait ignoré ou se serait contentée d'un regard blessé. Elle ne se mettait jamais en colère. Elle ne dépassait jamais les règles de la bienséance. C'était cette nouveauté qui la tourmentait, cette nouvelle personne qu'elle sentait bouillir en elle et qui lui déplaisait. Je ne sais pas ce qui m'arrive en ce moment, je ne me reconnais pas. La bombe était lâchée. Elle avait eu bien plus de mal à prononcer cette phrase qu'à avouer son lancer de tarte. Allait-elle se dévoiler à Sasha, lui qui la voyait comme une enfant, comme une princesse pure et insouciante ?
- InvitéInvité
Re: Not a girl, not yet a woman
Mer 13 Déc 2017 - 15:04
La princesse et l'ours ~
Quand Sapphire avait envoyé sa tarte au visage de l'insolent, personne n'avait ri. Elle ne souvenait pas du regard des autres sur elle car elle était restée interdite, choquée de sa propre colère, et avait ensuite attendu le verdict de la directrice le regard rivé au sol. De nombreuses personnes l'avaient jaugée avec stupéfaction, parfois avec désapprobation. Emma était affolée, Mrs Rosebury très sèche. Giuseppe avait été bluffé par la réaction de sa victime, mais Sapphire n'en avait pas conscience. En tout cas, personne n'avait ri. Elle était certaine qu'Elia ne rirait pas non plus, ni Coleen. Les Lufkin n'approuvaient pas ce genre de comportement, particulièrement de la part de la plus douce et la plus éthérée des leurs. Sapphire n'avait jamais crié sur personne, jamais jeté quoi que ce soit, et même si elle bousculait régulièrement des gens, ce n'était que parce qu'elle marchait perdue dans ses rêveries ou ses livres. Et Sasha rit. Il eut la réaction la plus inattendue pour Sapphire. Il enfouit son visage dans sa chevelure. Son rire finit par s'estomper, absorbé par le rideau d'or. D'abord surprise, Sapphire sentit un délicieux chatouillement lui alléger le coeur. Si son grand frère trouvait cela drôle, c'était peut-être que son geste n'était pas si grave que cela. Tu me fréquentes trop ma chérie ! J'aurais tellement aimé voir sa tête ! Quand elle mentionna la présence de sa directrice, Sasha haussa les épaules. T'inquiètes pas pour Rosebury, elle en a vu d'autres depuis le temps qu'elle est là. Sa nonchalance tranchait tellement avec l'inquiétude de Sapphire. Elle aimait ce côté brut et indépendant du Gris. C'était probablement grâce à ce caractère qu'il la rassurait tellement. Sapphire se sentait toujours fautive et craignait encore la sanction future de Mrs Rosebury, mais le regard détaché de son protecteur diminuait la taille de la boule d'angoisse qui lui tordait le ventre.
De toute façon, l'incident avec Giuseppe était anecdotique. C'était ce qui avait interrompu la soirée, ce qui avait poussé Sapphire à quitter la salle commune, c'était certainement ce dont les étudiants parleraient le lendemain, mais ce n'était que la partie visible du problème. Sapphire aurait pu en rester là, confier son geste, être rassurée par un chevalier fier et rieur, et faire comme si tout allait s'oublier, mais elle ne voulait pas. Pas cette fois. Je ne sais pas ce qui m'arrive en ce moment, je ne me reconnais pas. Les mots étaient terriblement durs à arracher à sa bouche, et ils lui semblaient peser lourds sur sa poitrine maintenant qu'ils étaient sortis. Qu'est-ce qui ce passe ? Tu sais que je suis là pour toi, je le serai toujours Sapph... s'enquit Sasha, qui avait repris une voix sérieuse. Qu'est-ce qui se passe ? C'était la question qui la tourmentait, qui tournait sans cesse dans son esprit. Blottie contre Sasha, protégée de ses bras, Sapphire ferma les yeux un instant. Elle regrettait son enfance. Cette époque insouciante, douce, chaude, où tout était simple. Ses sœurs étaient toutes là, tout le monde était heureux. Si elle avait du chagrin, c'était parce qu'elle s'était fait mal en tombant d'une escapade dans les arbres. On accourait pour elle, on l'embrassait. Elle se sentait en sécurité, entourée d'amour. L'étreinte du Gris, ses gestes tendres, la chaleur de son corps dans ce couloir vide et froid, tout cela lui rappela cet état de simplicité. Tout comme je serai toujours là moi aussi… murmura la jeune sorcière. La discussion tournait autour d'elle et de l'aveu qu'elle avait besoin de faire, mais elle ne put empêcher son coeur de parler, reconnaissant de l'amour et de la protection que Sasha lui donnait depuis des années -et ce soir, dans un moment crucial pour elle. Qu'avait-elle à offrir en échange ? Pas grand-chose de son point de vue. Sasha était plus expérimenté et solide qu'elle, elle ne pouvait ni le protéger ni le conseiller. Elle lui donnait malgré tout son coeur. Il était l'une des personnes qu'elle laissait le plus l'approcher, ne serait-ce que physiquement. Elle lui offrait ses élans affectueux, ses câlins au parfum fleuri, ses sourires enfantins, son admiration dévouée, ignorant complètement à quel point tout cela pouvait être rare et précieux.
Sans s'en rendre compte, comme à chaque fois qu'elle se perdait dans ses pensées, Sapphire revint à la réalité, les yeux humides d'émotion. Elle se racla un peu la gorge et posa doucement ses mains sur les bras qui l'entouraient. Les yeux azur rencontrèrent une nouvelle fois ceux de Sasha, comme pour s'assurer qu'il était toujours là, qu'il écoutait, qu'elle n'avait pas rêvé. Je ne sais même pas par où commencer, soupira-t-elle, dépitée. Mais il était là avec elle maintenant, il ne fallait pas perdre cette occasion de s'ouvrir. Sapphire parlait si peu d'elle. Quand ça n'allait vraiment pas, elle perdait la parole, c'était dire. Après une inspiration, elle s'humecta les lèvres et aquiesça, comme si elle se disait qu'il était temps de s'expliquer. Son regard se fixa dans le vide, devant elle. Je suis sage, je suis discrète, je suis solitaire, énuméra-t-elle calmement. Pendant longtemps ça me convenait vraiment, je ne comprenais pas qu'on me pousse à être autrement. Mais maintenant je me sens coincée dans ce rôle. Il y a des choses que j'aimerais vivre et je ne m'autorise pas à les ressentir, parce que j'ai peur, parce que je ne sais pas si c'est une bonne idée… J'ai l'impression qu'à force de me protéger du monde je vais finir par rater tout ce qu'il peut m'apporter. Son discours devenait un peu plus clair, même si elle tournait autour du pot. Comment aborder ce sujet avec son frère de coeur, qui la suprotégeait des autres hommes comme il le faisait avec toutes ses sœurs ? Tu as déjà été amoureux ? prononça sa toute petite voix, sans savoir qu'elle mettait les pieds dans le plat.
De toute façon, l'incident avec Giuseppe était anecdotique. C'était ce qui avait interrompu la soirée, ce qui avait poussé Sapphire à quitter la salle commune, c'était certainement ce dont les étudiants parleraient le lendemain, mais ce n'était que la partie visible du problème. Sapphire aurait pu en rester là, confier son geste, être rassurée par un chevalier fier et rieur, et faire comme si tout allait s'oublier, mais elle ne voulait pas. Pas cette fois. Je ne sais pas ce qui m'arrive en ce moment, je ne me reconnais pas. Les mots étaient terriblement durs à arracher à sa bouche, et ils lui semblaient peser lourds sur sa poitrine maintenant qu'ils étaient sortis. Qu'est-ce qui ce passe ? Tu sais que je suis là pour toi, je le serai toujours Sapph... s'enquit Sasha, qui avait repris une voix sérieuse. Qu'est-ce qui se passe ? C'était la question qui la tourmentait, qui tournait sans cesse dans son esprit. Blottie contre Sasha, protégée de ses bras, Sapphire ferma les yeux un instant. Elle regrettait son enfance. Cette époque insouciante, douce, chaude, où tout était simple. Ses sœurs étaient toutes là, tout le monde était heureux. Si elle avait du chagrin, c'était parce qu'elle s'était fait mal en tombant d'une escapade dans les arbres. On accourait pour elle, on l'embrassait. Elle se sentait en sécurité, entourée d'amour. L'étreinte du Gris, ses gestes tendres, la chaleur de son corps dans ce couloir vide et froid, tout cela lui rappela cet état de simplicité. Tout comme je serai toujours là moi aussi… murmura la jeune sorcière. La discussion tournait autour d'elle et de l'aveu qu'elle avait besoin de faire, mais elle ne put empêcher son coeur de parler, reconnaissant de l'amour et de la protection que Sasha lui donnait depuis des années -et ce soir, dans un moment crucial pour elle. Qu'avait-elle à offrir en échange ? Pas grand-chose de son point de vue. Sasha était plus expérimenté et solide qu'elle, elle ne pouvait ni le protéger ni le conseiller. Elle lui donnait malgré tout son coeur. Il était l'une des personnes qu'elle laissait le plus l'approcher, ne serait-ce que physiquement. Elle lui offrait ses élans affectueux, ses câlins au parfum fleuri, ses sourires enfantins, son admiration dévouée, ignorant complètement à quel point tout cela pouvait être rare et précieux.
Sans s'en rendre compte, comme à chaque fois qu'elle se perdait dans ses pensées, Sapphire revint à la réalité, les yeux humides d'émotion. Elle se racla un peu la gorge et posa doucement ses mains sur les bras qui l'entouraient. Les yeux azur rencontrèrent une nouvelle fois ceux de Sasha, comme pour s'assurer qu'il était toujours là, qu'il écoutait, qu'elle n'avait pas rêvé. Je ne sais même pas par où commencer, soupira-t-elle, dépitée. Mais il était là avec elle maintenant, il ne fallait pas perdre cette occasion de s'ouvrir. Sapphire parlait si peu d'elle. Quand ça n'allait vraiment pas, elle perdait la parole, c'était dire. Après une inspiration, elle s'humecta les lèvres et aquiesça, comme si elle se disait qu'il était temps de s'expliquer. Son regard se fixa dans le vide, devant elle. Je suis sage, je suis discrète, je suis solitaire, énuméra-t-elle calmement. Pendant longtemps ça me convenait vraiment, je ne comprenais pas qu'on me pousse à être autrement. Mais maintenant je me sens coincée dans ce rôle. Il y a des choses que j'aimerais vivre et je ne m'autorise pas à les ressentir, parce que j'ai peur, parce que je ne sais pas si c'est une bonne idée… J'ai l'impression qu'à force de me protéger du monde je vais finir par rater tout ce qu'il peut m'apporter. Son discours devenait un peu plus clair, même si elle tournait autour du pot. Comment aborder ce sujet avec son frère de coeur, qui la suprotégeait des autres hommes comme il le faisait avec toutes ses sœurs ? Tu as déjà été amoureux ? prononça sa toute petite voix, sans savoir qu'elle mettait les pieds dans le plat.
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Re: Not a girl, not yet a woman
Mer 27 Déc 2017 - 18:18
La princesse et l'ours ~
Sapphire McBee, reine des gaffes. Tu as déjà été amoureux ? demanda-t-elle à son chevalier, ignorant l'étendue de cette question ou sa possible douleur. Je ... heu ... en fait ... l'amour est quelque chose de complexe ma princesse, je ... je ne crois pas que je sois déjà tombé amoureux. Je n'ai jamais eu le coeur brisé, je n'ai jamais tremblé en voyant quelqu'un ... Complexe, c'était le mot. Elle pensait que ce serait plus simple, plus évident, or c'était aussi douloureux qu'agréable, aussi dur que léger, aussi euphorisant que perturbant. Si même Sasha, plus vieux et plus expérimenté qu'elle, trouvait la chose complexe, comment était-elle supposée s'en sortir, elle qui n'avait jamais rien connu de tel ? La réponse négative du Gris la déçut un peu. Certes, elle s'attendait à cela car il ne lui avait jamais présenté personne, il avait toujours refusé de se marier, elle savait qu'il avait du succès auprès de plusieurs étudiantes… mais ce soir, elle aurait aimé qu'il lui dise qu'il avait déjà été amoureux et qu'il lui dise quoi faire de ce sentiment. Lui n'avait jamais tremblé en voyant quelqu'un ? L'idée l'amusa : elle ne voyait pas le grand invincible Sasha trembler, effectivement. Mais... est-ce que tu penses être amoureuse ? reprit-il avec difficulté, la voix légèrement aigue. La question fit battre le coeur de Sapphire plus fort, parce qu'elle n'osait pas se poser la question en ces termes, et parce qu'elle n'osait pas non plus l'avouer à Sasha. Seulement elle en avait trop dit pour faire machine arrière. Son frère de coeur avait compris où elle voulait en venir et elle avait besoin de se confier. Oui, elle elle tremblait quand elle voyait quelqu'un. Une personne bien particulière. Je ne sais pas… Qu'est-ce que ça voulait dire, finalement, être amoureuse ? Personne ne lui avait jamais expliqué comment on se sentait dans ce cas-là. Je ne sais pas comment je suis censée savoir si je le suis, mais… Sa voix se fit plus petite encore, parce qu'elle n'avait jamais avoué à ça. Je crois que oui.
Un peu paniquée de le dire à son protecteur, qui avait parfois du mal à laisser les jeunes hommes lui adresser la parole, Sapphire s'agita un peu contre lui, mal à l'aise. Je ne sais pas, Sasha, j'ai rencontré quelqu'un et… Il ne s'est rien passé, d'accord, on a juste parlé, et je ne sais même pas si c'est réciproque. Ces précisions étaient importantes pour éviter que le sorcier ne parte au quart de tour. Le problème c'est que depuis, je dors mal, je ne pense qu'à ça, je ne sais même plus ce que je veux faire de ma vie, j'ai l'impression qu'il a tout chamboulé, je suis soit plus rêveuse soit plus irritable… D'où l'incident de la tarte, probablement. A force de peu dormir et de se tourmenter de questions, elle avaitr forcément de drôles de réactions. Ou alors ce sentiment inédit l'avait éveillée, la rendait plus vive, plus entière. Je suis perdue. Je ne sais pas quoi faire. Comment savoir ce que je ressens ? Ou ce que lui ressent ? J'ai peur de me tromper, de me faire avoir. Sasha était bien placé pour savoir à quel point elle avait été mortifiée quand il lui avait révélé le manège de Giuseppe, quelques années auparavant, quand elle avait compris qu'il n'était qu'un beau parleur qui n'avait rien de sincère. Elle ne voudrait pas être encore manipulée par une personne mal intentionnée et elle avait peu confiance en son instinct. Son visage diaphane se tourna vers Sasha, innocent, vulnérable, appelant à l'aide. J'ai toujours voulu attendre la bonne personne, mais est-ce que je saurais la reconnaître le jour où je la rencontrerai ?
Un peu paniquée de le dire à son protecteur, qui avait parfois du mal à laisser les jeunes hommes lui adresser la parole, Sapphire s'agita un peu contre lui, mal à l'aise. Je ne sais pas, Sasha, j'ai rencontré quelqu'un et… Il ne s'est rien passé, d'accord, on a juste parlé, et je ne sais même pas si c'est réciproque. Ces précisions étaient importantes pour éviter que le sorcier ne parte au quart de tour. Le problème c'est que depuis, je dors mal, je ne pense qu'à ça, je ne sais même plus ce que je veux faire de ma vie, j'ai l'impression qu'il a tout chamboulé, je suis soit plus rêveuse soit plus irritable… D'où l'incident de la tarte, probablement. A force de peu dormir et de se tourmenter de questions, elle avaitr forcément de drôles de réactions. Ou alors ce sentiment inédit l'avait éveillée, la rendait plus vive, plus entière. Je suis perdue. Je ne sais pas quoi faire. Comment savoir ce que je ressens ? Ou ce que lui ressent ? J'ai peur de me tromper, de me faire avoir. Sasha était bien placé pour savoir à quel point elle avait été mortifiée quand il lui avait révélé le manège de Giuseppe, quelques années auparavant, quand elle avait compris qu'il n'était qu'un beau parleur qui n'avait rien de sincère. Elle ne voudrait pas être encore manipulée par une personne mal intentionnée et elle avait peu confiance en son instinct. Son visage diaphane se tourna vers Sasha, innocent, vulnérable, appelant à l'aide. J'ai toujours voulu attendre la bonne personne, mais est-ce que je saurais la reconnaître le jour où je la rencontrerai ?
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Re: Not a girl, not yet a woman
Dim 14 Jan 2018 - 14:31
La princesse et l'ours ~
Un peu plus tôt ce jour-là, Sapphire s'était rendue à la soirée des Lufkin en espérant passer un moment divertissant qui lui changerait les idées. Rien ne s'était passé comme prévu, et elle avait vécu l'un de ses pires moments à Hungcalf, avant d'atterrir dans les bras de Sasha, arrivé miraculeusement dans le couloir où elle s'était effondrée en pleurs. Elle avait eu l'impression d'être écrasée sous un tourment intérieur qui n'avait pas de fin, mais la voix grave de son chevalier servant semblait toujours résoudre les problèmes. Il avait fini par poser la question fatidique. Mal à l'aise, la Lufkin tenta d'expliquer comme elle le pouvait le sentiment qui l'habitait concernant cette fameuse personne qu'elle avait rencontré. Tout avait basculé depuis qu'elle s'était perdue dans ses yeux noirs, chez Fleury & Bott au début de l'automne. De ce que je connais, tu as en effet tous les symptômes de la demoiselle amoureuse, conclut Sasha après son récit décousu. Sapphire le trouvait étonnamment serein. Elle s'attendait à ce qu'il s'énerve, à ce qu'il lui rappelle ce qui s'était passé la dernière fois où elle avait envisagé de faire confiance à un jeune homme, mais non. Il l'apaisait par son étreinte et sa respiration lente. Sa sentence était à la fois un soulagement et une condamnation pour la sorcière. Quelque part c'était rassurant qu'il confirme ce qu'elle pensait ressentir, elle ne devenait donc pas folle. Mais tomber amoureuse, c'était risqué non ? Etait-ce vraiment une bonne chose ? Etait-ce fait pour elle ? Son frère de coeur la serra un peu plus contre lui et reprit ses douces paroles. Tu sais parfois, dans la vie, il faut se laisser vivre simplement et sans se poser de question ma chérie. Elle, arrêter de se poser des questions ? Autant lui demander d'arrêter de respirer. Sapphire n'a jamais cessé de se poser des questions, sur tout, c'est sa force de vie, c'est ce qui la rend si studieuse et obsédée par les études. Seulement ces derniers temps ses interrogations tournaient en rond autour d'un seul sujet, et il n'avait rien à voir avec les cours d'astronomie. A force d'avoir peur, de vivre dans la crainte de ce qui pourrait arriver tu risques de passer à côté de certaines choses. Donc... Il prend une grande inspiration pour soupirer, ce qui gonfle son torse contre sa protégée. Fonce ma chérie, parle lui, faites connaissance et vois ce que l'avenir vous réserve. Ah bon ? Comment ça ? Pas d'interdiction, de mise en garde ? Non seulement Sasha n'était pas faché, mais il la poussait à tenter sa chance ? C'était globalement ce que lui avait dit Elia, mais cela ne sonnait pas pareil venant de lui. Elia n'était pas expérimentée, elle s'était montrée extrêmement excitée par la perspective que Sapphire soit amoureuse, et elle avait absolument tenu à ce qu'elle parle plus amplement à ce sorcier qui l'obsédait. Son engouement n'était qu'une empathie exacerbée, ou une envie de romantisme par procuration. Cela avait fait plaisir à Sapphire que sa meilleure amie se montre aussi emballée, mais elle se disait qu'elle ne savait pas trop de quoi il s'agissait. Les mots de Sasha avaient un tout autre poids. Si lui, à qui elle confierait sa vie, qui est son protecteur, son pilier, lui dit de se lancer… c'était peut-être bien ce qu'il fallait faire. Comment ? C'était encore un autre sujet.
Ce ne fut qu'en sentant la nouvelle étreinte de Sasha que la sorcière sentit à quelle vitesse battait son propre coeur. Le baiser sur la joue l'aida à se calmer. Et puis, je ne serais jamais loin de toi, tu le sais, pas vrai ? En réponse, la Lufkin enfouit son visage dans le cou de son garde du corps, le temps d'un bref câlin. Oui je sais, murmura sa voix étouffée. Dis moi, je le connais ? Sapphire quitta le cou de Sasha pour réfléchir à la question. Sincère, elle fit une petite moue incertaine. Je ne sais pas. Elle ne savait pas vraiment quel âge il avait. Il était un peu plus âgé qu'elle, peut-être bien qu'il avait l'âge de Sasha. Il était chez les Wright donc ils ne se connaissent pas forcément, mais… en tant que joueur professionnel de Quidditch, il était relativement connu. Même Sapphire savait qui il était en le croisant sur le Chemin de Traverse, lors de leur première rencontre, et pourtant elle fuyait tout ce qui concernait le Quidditch depuis que ce sport lui avait arraché deux sœurs. Il… Hésitante à révéler son identité, elle leva les yeux vers Sasha. Elle lui faisait confiance. Il s'appelle Hermès. Delacroix. C'est un Wright. Cela, personne ne le savait. Pas même Elia, qui avait pourtant supplié pour savoir son nom. Sapphire ne voulait pas que ça s'ébruite, et à l'époque de sa confidence elle ne voulait pas que Sasha soit au courant. Désormais, il savait. Tu le connais ? Quelque part elle espérait qu'il le connaisse. Il pourrait la dissuader de le revoir s'il le pensait indigne de confiance, ou bien la rassurer sur son intégrité. On a déjà parlé un peu, mais je suis nulle, je ne sais pas quoi lui dire… Sapphire s'efforça de ne pas trop repenser à l'atroce fois où elle était venue lui parler et où elle avait eu l'impression de mourir sur place tant c'était difficile. Je ne peux quand même pas lui dire de but en blanc ce que je ressens, si ? Elle avait toujours été spontanée, mais quelque chose lui disait qu'elle paraitrait beaucoup trop bizarre si elle faisait ça. Furtivement, elle se demanda comment faisait Sasha pour dire aux femmes qu'il les trouvait belles. S'il n'avait jamais été amoureux, ce devait être plus facile. J'ai peur qu'il me trouve ridicule. Il est si poli, et bien élevé, et calme… Et beau. Et il lui procurait ces sensations étranges, à la fois apaisantes et enivrantes. Sapphire ne put s'empêcher de sourire, bêtement, amoureusement.
Ce ne fut qu'en sentant la nouvelle étreinte de Sasha que la sorcière sentit à quelle vitesse battait son propre coeur. Le baiser sur la joue l'aida à se calmer. Et puis, je ne serais jamais loin de toi, tu le sais, pas vrai ? En réponse, la Lufkin enfouit son visage dans le cou de son garde du corps, le temps d'un bref câlin. Oui je sais, murmura sa voix étouffée. Dis moi, je le connais ? Sapphire quitta le cou de Sasha pour réfléchir à la question. Sincère, elle fit une petite moue incertaine. Je ne sais pas. Elle ne savait pas vraiment quel âge il avait. Il était un peu plus âgé qu'elle, peut-être bien qu'il avait l'âge de Sasha. Il était chez les Wright donc ils ne se connaissent pas forcément, mais… en tant que joueur professionnel de Quidditch, il était relativement connu. Même Sapphire savait qui il était en le croisant sur le Chemin de Traverse, lors de leur première rencontre, et pourtant elle fuyait tout ce qui concernait le Quidditch depuis que ce sport lui avait arraché deux sœurs. Il… Hésitante à révéler son identité, elle leva les yeux vers Sasha. Elle lui faisait confiance. Il s'appelle Hermès. Delacroix. C'est un Wright. Cela, personne ne le savait. Pas même Elia, qui avait pourtant supplié pour savoir son nom. Sapphire ne voulait pas que ça s'ébruite, et à l'époque de sa confidence elle ne voulait pas que Sasha soit au courant. Désormais, il savait. Tu le connais ? Quelque part elle espérait qu'il le connaisse. Il pourrait la dissuader de le revoir s'il le pensait indigne de confiance, ou bien la rassurer sur son intégrité. On a déjà parlé un peu, mais je suis nulle, je ne sais pas quoi lui dire… Sapphire s'efforça de ne pas trop repenser à l'atroce fois où elle était venue lui parler et où elle avait eu l'impression de mourir sur place tant c'était difficile. Je ne peux quand même pas lui dire de but en blanc ce que je ressens, si ? Elle avait toujours été spontanée, mais quelque chose lui disait qu'elle paraitrait beaucoup trop bizarre si elle faisait ça. Furtivement, elle se demanda comment faisait Sasha pour dire aux femmes qu'il les trouvait belles. S'il n'avait jamais été amoureux, ce devait être plus facile. J'ai peur qu'il me trouve ridicule. Il est si poli, et bien élevé, et calme… Et beau. Et il lui procurait ces sensations étranges, à la fois apaisantes et enivrantes. Sapphire ne put s'empêcher de sourire, bêtement, amoureusement.
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Re: Not a girl, not yet a woman
Sam 17 Fév 2018 - 18:57
La princesse et l'ours ~
HERMES ? Aussi spontané que sa protégée, Sasha répéta le prénom d'un ton surpris. La sorcière s'inquièta aussitôt de cette réaction. Elle scrutait le Gris pour s'assurer qu'il n'y avait pas de mauvaise nouvelle derrière cet air étonné. S'il se mettait en colère au sujet du Wright, cela ébranlerait la confiance naissante de Sapphire envers celui qui avait dérobé son coeur. Même en craignant la réponse, la Lufkin voulut savoir : elle demanda à Sasha s'il le connaissait. Le sourire qui passa sur le visage de son grand frère la rassura instantanément. Nous sommes en vol ensemble. Il est très sympa, tu ne devrais pas avoir peur d'aller lui parler. Il est très sympa. La phrase pouvait paraître anodine, mais elle résonna fortement dans l'esprit de l'Irlandaise. Sasha, qui avait toujours protégé Sapphire des autres garçons, qui grondait dès qu'un sorcier lui adressait la parole, qui se méfiait de toutes ses fréquentations masculines, ce Sasha farouchement protecteur, ne trouvait rien d'autre à dire à propos d'Hermès. Il était sympa. Il ne lui défendait pas de le voir, il ne lui déconseillait pas de chercher à se rapprocher de lui. Sapphire prenait ce commentaire comme une bénédiction : si Hermès passait la validation du Muller, il pouvait être quelqu'un de bien. Quelqu'un de bien pour elle. Un sourire ravi, à peine freiné par la pudeur, s'accrocha aux lèvres de la Lufkin.
La première étape de l'accord du chevalier passée, il fallait désormais savoir comment parler à Hermès. Sapphire n'avait pas imaginé que ce serait aussi compliqué pour elle. On a déjà parlé un peu, mais je suis nulle, je ne sais pas quoi lui dire… Je ne peux quand même pas lui dire de but en blanc ce que je ressens, si ? J'ai peur qu'il me trouve ridicule. Il est si poli, et bien élevé, et calme… Et beau. Et il lui procurait ces sensations étranges, à la fois apaisantes et enivrantes. Le sourire bête et amoureux de Sapphire s'estompa quand Sasha se mit à rire. Chérie, je te déconseille d'approcher n'importe quel homme sur terre en lui disant que tu penses être amoureuse de lui ; au mieux il te sourira poliment, au pire il te prendra pour une folle. Sasha ne lui apprenait rien : tout aussi inexpérimentée qu'elle était, Sapphire comprenait bien qu'une telle approche était à éviter. Seulement elle se disait que si elle pouvait être aussi franche, ce serait déjà plus facile. Pourquoi ne pouvait-on pas simplement laisser parler son coeur ? Hermès ne serait-il pas sensible à sa sincérité et sa maladresse ? Une petite moue aux lèvres, la sorcière se caressa le poignet, pensive. De son côté, le Gris lui caressa les bras en réfléchissant à voix haute. Tu l'as déjà vu lors d'un match de quidditch ? On pourrait aller ensemble si tu veux ? Comme ça tu pourrais lui dire que tu l'as vu et quelle impression il t'a donnée ? Sinon plus simplement, tu peux lui sourire à chaque fois que tu le croises, crois moi miss mcbeautiful, personne ne résisterait à ton sourire. Il l'embrassa sur la joue et rit doucement, le visage dans ses cheveux. Et s'il te trouve ridicule, c'est qu'il est vraiment stupide ! Sapphire répondit d'un petit rire doux, en signe de complicité avec son frère de coeur. Elle rosit à l'évocation du pouvoir de son sourire, et au surnom qu'il lui donnait. Elle n'avait jamais été séductrice et ne croyait pas à un tel pouvoir caché dans son visage, mais ce compliment, de la part du sorcier auquel elle tenait le plus, lui mit un peu de baume au coeur.
Le rose de ses joues disparaissant, Sapphire prit un air un peu plus sérieux pour revenir sur les conseils proposés. Je n'ai pas envie de le voir jouer. Je sais que le Quidditch fait partie de qui il est, mais pour le moment je préfère ne pas y penser. C'était précisément le sujet délicat. Sapphire ne voulait pas penser à Hermès en tant que joueur de Quidditch, mais elle savait très bien qu'elle serait obligée de s'y confronter si quelque chose se tissait réellement entre eux. Pour le moment, c'était trop lui demander. Elle n'en voulait pas à Sasha et formula son refus avec un ton très doux. Le conseil du sourire lui sembla rester une plaisanterie, et de toute manière, une fois l'échange de sourires passés il fallait bien se dire des choses, et c'était là son problème. Cependant, la Lufkin se sentait globalement mieux. Etonnamment à ses yeux, le simple fait d'avoir avoué son secret à Sasha et l'avoir entendu lui donner le feu vert l'avait soulagée d'un poids. Elle ne sentait plus le tourment qui avait causé ses pleurs un peu plus tôt.
Avant de se relever, elle gratifia le Muller d'un baiser sur la joue. Merci de m'avoir écoutée Sasha. Vraiment, ça m'a fait beaucoup de bien. Debout, elle souriait tendrement à son chevalier. Je ne sais pas trop comment je vais faire avec… Hermès, -c'était encore nouveau pour elle de prononcer son prénom face à quelqu'un- mais je trouverais un moyen. Pour le moment j'ai surtout besoin de dormir je crois, parce qu'on a un peu oublié mais demain matin je vais probablement être convoquée chez Mrs Rosebury. L'évocation de l'incident avec les Lufkin lui tira une moue incertaine. Ses yeux azur se plongèrent encore une fois dans le regard du Muller. Merci pour tout. Est-ce que je peux juste te demander de ne pas parler à Hermès à mon sujet ? C'était dit comme une boutade, mais Sapphire préférait tout de même le mentionner. Elle ne voulait pas que qui que ce soit arrange son histoire avec lui. Elle voulait la vivre elle-même, peu importe les erreurs qu'elle risquait de commettre. Il était temps de se prendre en main.
La première étape de l'accord du chevalier passée, il fallait désormais savoir comment parler à Hermès. Sapphire n'avait pas imaginé que ce serait aussi compliqué pour elle. On a déjà parlé un peu, mais je suis nulle, je ne sais pas quoi lui dire… Je ne peux quand même pas lui dire de but en blanc ce que je ressens, si ? J'ai peur qu'il me trouve ridicule. Il est si poli, et bien élevé, et calme… Et beau. Et il lui procurait ces sensations étranges, à la fois apaisantes et enivrantes. Le sourire bête et amoureux de Sapphire s'estompa quand Sasha se mit à rire. Chérie, je te déconseille d'approcher n'importe quel homme sur terre en lui disant que tu penses être amoureuse de lui ; au mieux il te sourira poliment, au pire il te prendra pour une folle. Sasha ne lui apprenait rien : tout aussi inexpérimentée qu'elle était, Sapphire comprenait bien qu'une telle approche était à éviter. Seulement elle se disait que si elle pouvait être aussi franche, ce serait déjà plus facile. Pourquoi ne pouvait-on pas simplement laisser parler son coeur ? Hermès ne serait-il pas sensible à sa sincérité et sa maladresse ? Une petite moue aux lèvres, la sorcière se caressa le poignet, pensive. De son côté, le Gris lui caressa les bras en réfléchissant à voix haute. Tu l'as déjà vu lors d'un match de quidditch ? On pourrait aller ensemble si tu veux ? Comme ça tu pourrais lui dire que tu l'as vu et quelle impression il t'a donnée ? Sinon plus simplement, tu peux lui sourire à chaque fois que tu le croises, crois moi miss mcbeautiful, personne ne résisterait à ton sourire. Il l'embrassa sur la joue et rit doucement, le visage dans ses cheveux. Et s'il te trouve ridicule, c'est qu'il est vraiment stupide ! Sapphire répondit d'un petit rire doux, en signe de complicité avec son frère de coeur. Elle rosit à l'évocation du pouvoir de son sourire, et au surnom qu'il lui donnait. Elle n'avait jamais été séductrice et ne croyait pas à un tel pouvoir caché dans son visage, mais ce compliment, de la part du sorcier auquel elle tenait le plus, lui mit un peu de baume au coeur.
Le rose de ses joues disparaissant, Sapphire prit un air un peu plus sérieux pour revenir sur les conseils proposés. Je n'ai pas envie de le voir jouer. Je sais que le Quidditch fait partie de qui il est, mais pour le moment je préfère ne pas y penser. C'était précisément le sujet délicat. Sapphire ne voulait pas penser à Hermès en tant que joueur de Quidditch, mais elle savait très bien qu'elle serait obligée de s'y confronter si quelque chose se tissait réellement entre eux. Pour le moment, c'était trop lui demander. Elle n'en voulait pas à Sasha et formula son refus avec un ton très doux. Le conseil du sourire lui sembla rester une plaisanterie, et de toute manière, une fois l'échange de sourires passés il fallait bien se dire des choses, et c'était là son problème. Cependant, la Lufkin se sentait globalement mieux. Etonnamment à ses yeux, le simple fait d'avoir avoué son secret à Sasha et l'avoir entendu lui donner le feu vert l'avait soulagée d'un poids. Elle ne sentait plus le tourment qui avait causé ses pleurs un peu plus tôt.
Avant de se relever, elle gratifia le Muller d'un baiser sur la joue. Merci de m'avoir écoutée Sasha. Vraiment, ça m'a fait beaucoup de bien. Debout, elle souriait tendrement à son chevalier. Je ne sais pas trop comment je vais faire avec… Hermès, -c'était encore nouveau pour elle de prononcer son prénom face à quelqu'un- mais je trouverais un moyen. Pour le moment j'ai surtout besoin de dormir je crois, parce qu'on a un peu oublié mais demain matin je vais probablement être convoquée chez Mrs Rosebury. L'évocation de l'incident avec les Lufkin lui tira une moue incertaine. Ses yeux azur se plongèrent encore une fois dans le regard du Muller. Merci pour tout. Est-ce que je peux juste te demander de ne pas parler à Hermès à mon sujet ? C'était dit comme une boutade, mais Sapphire préférait tout de même le mentionner. Elle ne voulait pas que qui que ce soit arrange son histoire avec lui. Elle voulait la vivre elle-même, peu importe les erreurs qu'elle risquait de commettre. Il était temps de se prendre en main.
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