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thinking out loud ▲ (fynn)
Jeu 23 Nov 2017 - 11:07
La nuit dernière fut particulièrement difficile. Le sommeil n’a pas souhaité se trouver une place près de toi, préférant te fuir, laissant tes démons te bouffer de l’intérieur. Tes paupières se sont fermées à maintes reprises, mais ta respiration ne s’est jamais calmée. L’angoisse se nourrissait de ta fatigue. La simple image d’une lune pleine te terrifie, désormais. Tu n’en dors plus. Elle est la source de tes cauchemars, la source de tes insomnies récurrentes. L’astre lunaire ne te fait pas rêver, il te bouffe, te rend malade à sa simple évocation. Les cernes violines sous chacun de tes yeux n’en sont que le symbole. Ces mêmes cernes qui contrastent avec ta peau pâle, tes cheveux blonds platines. Dans un soupir semblant une éternité, tu passes une main dans tes cheveux alors que tu te regardes dans le reflet du miroir. Tu n’as rien à envier. Sauf peut-être tes beaux yeux bleus ou ton nez aquilin. Cela importe peu, au final. Jamais personne ne voudra s’unir à un loup-garou. À une bête capable de déchiqueter le plus proche de ses amis. Personne ne voudrait prendre le risque de périr sous les coups de griffe d’une créature si immonde, si laide. Personne ne le voudrait. C’est un sort que l’on ne souhaiterait même pas pour son pire ennemi.
Une fois fin prêt, tu te précipites hors de ta chambre pour rejoindre les autres membres de ton club : les dandelions and fur. Rejoindre reste un bien grand mot, ceci dit. Tu restes à distance, ne te fonds pas vraiment dans la masse et évites de te faire remarquer par les autres. Les sorties restent tout de même un moyen de prendre l’air, de t’aérer l’esprit. Rencontrer de nouvelles créatures ou en redécouvrir certaines. Tu as toujours aimé la magizoologie. C’est un peu comme un don. Tout petit, tu pouvais passer des heures à observer un convoi d’insectes préparer leurs petites maisons pour passer la nuit, récupérant brindilles et miettes pour le dîner. Aujourd’hui, tu as la chance d’observer les créatures qui ont longtemps peuplé tes rêves d’enfants. Tu as la chance de les observer, de les toucher pour certains sans danger, et même de les étudier pour la plupart.
Tu soupires doucement en suivant le groupe à distance. Tu regardes de tous les côtés espérant apercevoir une bête endormie que personne d’autre n’a jusqu’alors remarqué avant toi. Tu avances doucement, les mains dans les poches, la tête ailleurs, perdu dans tes pensées. Le temps s’écoule et sans même t’en rendre compte, tu percutes quelqu’un ! Tu manques de perdre l’équilibre. « Je. Pardon. Je ne t’ai pas fais mal ? » demandes-tu en posant ta main sur le bras de la jeune femme. Il ne manquerait plus que tu blesses quelqu’un pour que ta journée soit gâchée. Quelques membres du groupe se retournent vers vous, te faisant baisser les yeux vers tes chaussures. « Désolé, je ne faisais pas attention où je mettais les pieds » avoues-tu, d’une voix penaude. C’est tout toi, ça.
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Re: thinking out loud ▲ (fynn)
Sam 25 Nov 2017 - 20:35
Fynn émergea tôt ce matin-là, malgré une courte nuit. Elle aimait retarder tant qu'elle le pouvait retarder le moment de monter dans sa chambre et de dormir, préférant profiter de l'ambiance nocturne, regarder la salle commune se vider petit à petit. Juste lire encore un peu ou simplement passer de longs instants à se perdre béatement dans la contemplation des dernières flammes dansant dans l'âtre. Une autre de ses lubies, heureusement pas des plus incompréhensibles...
Les heures de sommeil avaient donc encore été peu nombreuses, mais après seulement un court instant à rester étendue sur le dos, pas encore tout à fait réveillée, pas plus dans cet état cotonneux proche du semi-sommeil, Fynn s'était finalement levée, s'habillant et sortant de la chambre le plus silencieusement possible pour ne pas réveiller Reagan et Grace. La prochaine réunion des Dandelions et Furs avait été fixée pour le matin-même et elle ne la manquerait certainement pas.
Les affinités des Poufsouffles, auxquels elle avait un jour appartenu, avec la nature, la Terre et les animaux étaient typiques, dirait-on sans difficulté. Mais chez Fynn, et surtout en ce qui concernait les animaux, cela relevait le plus souvent d'une vieille fascination enfantine, pour ne pas changer. Rien qu'en parcourant le campus pour rejoindre la carrière, elle se prit à plusieurs reprises à rêvasser aux créatures magiques qu'elle allait pouvoir côtoyer. Elle retrouva rapidement le reste du groupe, saluant vaguement les quelques connaissances qu'elle y retrouvait. Elle n'avait jamais noué de liens particuliers avec la plupart des membres, se contentant de sourires polis et de bouts de conversations agréables avec les uns et les autres. Une cordialité agréable, et souvent accommodante : elle avait beau être facile à vivre, elle aimait aussi profiter des sorties du club en compagnie restreinte.
Dès que les écuries et les enclos se profilèrent devant ses yeux, elle se mit à guetter les silhouettes, parfois encore alanguies de certains résidents désormais quelque peu familiers. Inconsciemment, elle s'était même mis à ralentir la cadence, s'éloignant sans s'en apercevoir du groupe. Et soudain, quelque chose la heurta de derrière, la propulsant légèrement en avant ; elle se rattrapa de justesse à la barrière – un réflexe miraculeux qui lui évita sans doute de s'étaler à terre une fois encore, car si le choc n'avait pas été brutal, son inommable maladresse aurait fait le reste – avant de se retourner vers le maladroit. Mais ce fut une moue amusée qui réchauffa son visage et étira ses lèvres en un léger sourire quand elle reconnut Milan face à elle. « Ce n'est rien du tout, ne t'en fais pas ! » Le détrompa -t- elle aussitôt. La main posée sur son bras, le visage rouge et les yeux qui vinrent rapidement se fixer résolument vers le sol, il lui donnait une illustration assez fidèle de la gêne. Ca l'aurait fait sourire innocemment, si ce n'était pas de lui dont il s'agissait. Milan, elle l'aimait bien, beaucoup même, depuis le temps qu'ils se fréquentaient, ici comme à Poudlard. Mais il avait une telle tendance à fuir la compagnie des autres pendant leurs réunions, à s'excuser de sa présence et à sembler vouloir disparaître à chaque imprévu – comme celui-ci – que cela eut plus le mérite de l'attrister un peu, pour lui. D'une main douce, elle releva son visage, toujours fermement orienté vers le sol. « Ne t'en fais pas, vraiment ! D'habitude, c'est moi la maladroite de service !» Elle avait pris le parti d'en rire, dans l'espoir que son bavardage tromperait son accès de gêne et sa solitude depuis le début de la séance. « Mais puisque tu as attiré si soudainement mon attention, je t'impose ma compagnie en punition, et pas de discussion ! » C'était facile de réagir comme elle avait l'habitude de le faire, comme si elle était au-dessus de la réaction de Milan. Ce n'était ni tout à fait vrai, ni tout à fait faux, mais elle espérait juste dépasser ça. D'un geste sans équivoque, elle lui attrapa le bras et l'entraîna avec elle dans un rythme plus rapide. « Alors, qu'est-ce que tu penses qu'on fait aujourd'hui ? Il ne me semble pas qu'on aille vers les enclos habituels ...»
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Re: thinking out loud ▲ (fynn)
Mer 27 Déc 2017 - 13:23
La maladresse fait partie intégrante de ton quotidien. Il ne passe pas un seul jour sans que tu ne renverses un objet fragile ou que tu manques de faire tomber quelqu’un parce que tu as le nez en l’air, la tête perdue dans les étoiles. Tu sembles toujours ailleurs. Les professeurs te jugent tous inattentifs et se plaignent souvent du manque d’attention que tu leur portes. Ton manque de sommeil n’aide certainement pas apaiser les tensions que cela peut créer entre le corps enseignant et toi. C’est même tout le contraire. Parfois, tu remarques le regard noir de certains de tes camarades, les plus assidus d’entre eux qui ne supportent pas voir le cours interrompu par tes siestes irritantes, aux yeux de tes enseignants. Tes insomnies à répétition ne te sont certainement pas d’une grande aide pour ton assiduité en classe. Pourtant, les sorties avec le club te fait tellement de bien. C’est une bouffé d’air pur et d’air frais. Tu ne sais pas si tu pourrais t’en passer, désormais. Ton esprit est ailleurs, il s’imagine avec toutes les créatures qu’il découvre au fil des séances, il tente de mémoriser chaque particularité, chaque détail qu’il observe chez chacune d’entre elles. La moindre chose a son importance. Tes idées papillonnent et t’échappent, parfois même, tu perds le fil de tes propres pensées. Ces dernières s’envolent sans que tu ne puisses les saisir afin de te concentrer dessus. Elles ne sont que de passage.
Certaines fois, tu en viens à te demander si la bête qui sommeille en toi ne te vole pas tes idées pour s’occuper. Si ce monstre que tu caches difficilement ne cherche pas à te faire perdre la tête, au fil du temps. Ce ne sont que des idées absurdes, certainement, mais tu ne cesses de penser à ces hypothèses, à ces théories qui peuples tes nuits d’insomniaque. Trop penser te rend sans doute dingue, la lycanthropie n’est peut-être que l’un de tes cauchemars ? Un cauchemar très réaliste, alors. Les questions que tu te poses restent toujours sans réponse. Tu aurais dû mourir lorsque ce loup difforme t’a attaqué sauvagement, bouffant ce qu’il désirait de ton corps. Pourquoi ce n’est pas le cas ? Pourquoi es-tu encore là, à inquiéter tes parents au quotidien, à les faire appréhender d’un potentiel accident tragique, pour toi comme pour autrui ? Juste pour une fugue. Juste pour une balade dans la forêt bordant la maison familiale. Ta propre histoire pourrait faire l’objet d’une fable. Avec une morale. Tout autant de penser qui manque de te faire renverser une pauvre silhouette s’étant arrêtée au milieu du chemin.
Tes excuses sont bien vite écartées par un grand sourire que la jolie jeune femme t’offre. Tes yeux se baissent sur la main que tu poses sur son bras, pour t’assurer qu’il n’y a aucun mal, avant de le retirer rapidement. Ses doigts relèvent ton menton. Tes yeux se plantent alors dans les siens, le rouge habitant toujours tes petites joues. Fynn a toujours eu un certain don pour détendre l’atmosphère, la faire paraître plus douce et plus agréable. La demoiselle sait te mettre à l’aise en sa présence, comme en présence des autres. Son contact facile n’y est pas pour rien, à vrai dire. Vous échangez donc les rôles ! Amusé, tu fais signe que tu ne diras pas un mot quant à la punition qu’elle semble vouloir t’imposer. Tu ne dirais pas vraiment que c’est une punition, mais plutôt une bonne compagnie et une bonne nouvelle. Tu lui offres alors un sourire, tandis qu’elle t’attire avec elle sur le chemin des enclos. « J’en sais rien. Peut-être des naissances, des éclosions d’œuf ? » Ce ne serait pas étonnant, d’ailleurs. Pourtant, tu ne peux t’empêcher de penser que ça puisse être tout autre chose que de simples naissances. Quelque chose de plus mystique. De plus incroyable pour un né-moldu. « Ou peut-être des dragons ! Ce serait génial de voir des dragons ! J’adore les étudier. Je les trouve tellement intéressant dans les livres. J’en ai jamais vu. Et toi ? Tu crois que ça peut être ça ? » demandes-tu. Tout à coup, tu retrouves ta joie de vivre. Comme si sa présence et le simple fait de parler d’un sujet qui te plaît te font du bien. Puis, lorsque tu parviens finalement à te défaire de son emprise, tu marches à ses côtés, bras-dessus bras-dessous. « Comment tu vas ? » Il est vrai que tu ne te donnes jamais la peine de poser cette question à quelqu’un d’autre qu’à toi-même. À tord. Faire savoir à un autre que l’on s’intéresse à lui peut faire du bien, parfois.
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