- InvitéInvité
(isavena) scars to your beautiful - event
Mer 13 Déc 2017 - 20:26
SCARS TO YOUR BEAUTIFUL
ravena & isaak
Hold on to hope if you got it, don't let it go for nobody. They say that dreaming is free but I wouldn't care what it cost me. Reality will break your heart, survival will not be the hardest part. It's keeping all your hopes alive when all the rest of you has died. So let it break your heart.
Cracmole. Comme une insulte, sans en être une ; comme une maladie, sans en être une, je ne parvenais pas à lire entre les lignes. Les notes qui devaient demeurer silencieuses avaient finalement pris une mesure puissante, vibrante, mais surtout violente. Je refusais qu’on puisse un jour briser Ravena, à moins que je ne touche du doigt sa réalité, et qu’elle l’ait toujours été, brisée. Forte, indépendante, surprenante, elle ne se laissait pas atteindre. Jamais elle ne le montrait. Mais peu à peu, le puzzle s’assemblait. Ce n’était pas un départ mais une fuite. J’imaginais aisément les mots de mon père à son égard. Je ne les comprenais pas, pourtant. Si seulement, si seulement je pouvais comprendre ses maux à elle. Le spectre de l’admiration tombait peu à peu. Et la mémoire fait son œuvre. Je revois ses regards dédaigneux, amplis de haine et de dégoût. J’entends ses silences, dès qu’elle entrait dans la même pièce que lui. Je ressens son froid à son égard, sa haine même. Il en avait peur, pensant à une maladie transmissible, dévastatrice même. Mais Ravena ne pouvait contaminer qu’avec une seule chose, et c’était le goût sucré et délicat du bonheur. Les instants d’innocence reviennent, les sourires et les rires, parfois les disputes mais toujours éphémères. Qu’il avait tort. Qu’ils avaient tort. Si mon cœur n’était pas si muet et le monde pas aussi sourd, je crierais cette vérité.
Les portes lourdes de la salle claquent, alors que je les referme brusquement derrière nous. Du regard je la cherche, sans parvenir à la trouver. L’inquiétude monopolise les battements de mon cœur et mon regard. Je parcours le château, jusqu’à ce que des bruits de talons ne guident mes pas. Ces pas sont fermes, décidés, et je sais qu’ils ne peuvent être que le son de Ravena. N’écoutant que mon instinct biaisé d’un cœur devenu faible, je la poursuis sans cesse, jusqu’à la trouver. Jusqu’à ce que notre course effrénée ne nous mène au sommet d’une des tours du château, offrant une vue des plus sublimes sur la ville d’Inverness, la rivière Ness et la baie. Essoufflé, éprouvé par la colère et l’inquiétude et de ressentir autant, je reprends lentement mon souffle avant de me planter droit devant elle. Les bras le long du corps et l’allure stoïque, je continue de m’avancer, jusqu’à ce qu’on puisse ressentir le souffle de l’autre. Brusquement, brutalement, je ne peux m’empêcher de la saisir, crispant mes mains sur elle. « Ne disparais plus jamais comme ça. » Un ordre qui sonnait plus comme une supplique, je relâche peu à peu mes mains épaisses de ses frêles épaules et reprends une distance, plus convenable. Elle n’’avait pas promis, ce n’était pas nécessaire. Mais je ne demandais qu’une chance de pouvoir la rester, ou de me laisser partir avec elle. Je me fichais de l’endroit et du moment. Je me fichais des comment et des pourquoi. Il n’y avait qu’elle qui importait, peu importe la destination. Peu à peu, mon regard s’adoucit alors que je replace une mèche de cheveux derrière son oreille, me raclant la gorge, désolé d’avoir été si rustre. Je m’appuie alors sur un rebord et observe les lumières de la ville.
Je pariais alors qu’elle avait le talent pour dénicher des endroits somptueux. « Tu sais toujours où t’arrêter. » Pensif et admiratif, je me détourne pour la première fois de Ravena et regarde longuement les alentours. Le vent est froid, malgré les feux allumés de la tour pour l’occasion. Et quelle occasion. Je finis par me tourner vers la jeune sorcière, lui souriant légèrement, repensant à ses mots paniqués. « Ce n’est pas à toi de t’excuser, certainement pas pour ça. Ils ont toute une bonne liste de choses pour lesquelles s’excuser, à commencer par.. leur whisky. Il était pas écossais, ni pur Malt, ni pur-feu. Niet. » Jamais elle n’avait à s’excuser d’être ce qu’elle est, cracmole ou non, cela faisait partie d’elle. Tant pis si les autres n’arrivaient pas à l’accepter. Mais je craignais un autre mal, bien plus horrible, une de ses réalités qu’elle prenait pour vérité, où elle ne s’acceptait pas elle. Je cherche son regard, pour y trouver des réponses mais l’eau était bien trop trouble pour espérer y plonger et en sortir indemne.
Made by Neon Demon
- InvitéInvité
Re: (isavena) scars to your beautiful - event
Jeu 14 Déc 2017 - 10:31
Tu suffoques, les larmes t’empêchent de respirer correctement et tu sens la nausée s’inviter tandis que tu fuis la salle de bal sous le regard médusé de quelques uns des convives qui voient leur soirée troublée par les gesticulations d’une enfant brisée. Toi qui avais espéré ne pas attirer les regards par une autre raison que la magnifique robe que Holly avait confectionnée pour toi te voyait devenir le centre d’une attention malsaine, c’était à qui assènerait le coup fatal.
Tu fuis, comme une proie blessée, tu saignes et te perds dans les dédales du château, théâtre de la plus belle fête qui se transformait en cauchemar. Tes pas, affolés, te mènent de plus en plus haut comme si tu cherchais à t’envoler, une nouvelle fois pour échapper à tes peurs et que tes ailes refusaient de t’obéir. Et finalement, tu termines ta course au plus haut du château, dans l’une des grandes tours qui dominait Inverness : le spectacle pourrait être magnifique s’il n’avait pas un arrière gout aussi tragique. Des bruits de pas attirent ton attention et tu te sens prise au piège, inquiète de ne croiser que le dégout dans le regard de celui qui s’était élancé à ta suite. Mais c’est Isaak qui apparait lorsque tu te retournes avec une lenteur démesurée par l’inquiétude. Il s’approche, de plus en plus et tu te retrouves incapable de faire le moindre pas vers lui alors que tout ton corps te réclamait son contact.
Les mots de l’homme sont durs, aussi durs que la poigne qu’il appose sur tes épaules tremblantes mais tu lis aussi une inquiétude dans son regard que tu n’avais pas souvent rencontrée. « Je ne pouvais pas rester je suis désolée… » Murmures-tu en baissant les yeux, comprenant bien que ta réaction était aussi disproportionnée que risible. Le sorcier te lâche et s’écarte, si tu es soulagée que sa colère descende d’un cran tu ne peux t’empêcher de regretter qu’il ne reste pas plus proche… Mais tu es trop secouée pour l’empêcher. La douceur de son geste t’arrache un léger frisson et tu souris légèrement à travers les larmes dans un remerciement silencieux. Merci d’être là, et merci pour tout le reste certainement, la liste était trop longue pour être exhaustive. Pas de rire pourtant lorsqu’il se plaint de leur whisky, la boisson avait une saveur différente pour toi depuis cette soirée où vous aviez partagé la liqueur dans ton appartement, et que les gestes avaient dépassé cette distance que vous vous imposiez depuis toujours.
Ta course semble soudain t’avoir épuisée, comme si l’adrénaline disparaissant tout ton corps te hurlait de te laisser un temps de répit. Ton souffle s’apaise légèrement, les sifflements de ta respiration se font plus discrets malgré le tremblements liés aux sanglots mais tes jambes ne te portent plus et tu finis par te laisser glisser contre une rambarde, lasse de lutter contre les suppliques de ta propre chair. Tu bascules la tête en arrière pour t’appuyer contre le marbre, lisse et dur tout en étendant les jambes. La froideur du sol contraste avec le feu de la honte et de la colère qui t’anime : la brulure du contraste sur ta peau nue t’arrache une grimace et tu laisses échapper un léger gémissement : l’oiseau s’était brisé les ailes à trop vouloir atteindre les sommets.
Les mots s’entrechoquent avec les pleurs, que tu ne parviens pas à cacher et le constat tombe, amer comme si tu mettais finalement des mots sur ce que tu redoutais depuis toujours : « Ils n’accepteront jamais, ils ne m’accepteront jamais. »
Quelle idiote tu avais été de penser que cette fois cela aurait pu être différent. Tu avais imaginé pouvoir vivre anonymement, profiter d’Inverness et évoluer dans un monde qui t’avait vu naitre et qui t’avait poussée hors du nid à peine entrée dans l’adolescence. Tu avais espéré que les difficultés que tu avais eues à remonter jusqu’au sommet de l’arbre serait la preuve suffisante que tu avais ta place à leur côté mais preuve en était qu’il ne cesseraient jamais de te regarder comme une bête de foire, comme une erreur de la nature : comme son père l’avait fait quelques temps auparavant ils t’apprenaient par la force des regards et des silences entendus que tu ne ferais jamais partie de leur monde.
Ton regard se relève, empli de larmes il cherche un instant à croiser celui du Russe avant de se résigner et de fuir dans l’observation minutieuse d’un oiseau de nuit qui traversait le ciel. Tu avais honte de te trouver dans une telle position face à lui. Honte d’être aussi faible, honte de ta personne et de cette incapacité à produire la moindre magie. « Peut-être ont-ils raison, les gens comme moi ont peut-être, j’ai peut-être besoin de ces associations, de cette aide qu’ils se plaisent à proposer pour se donner bonne conscience. » On ne cherchait jamais à aider ceux qui nous inspiraient autre chose que de la pitié. Faisais-tu pitié au point de réunir des dons ? À cet instant même c’était plus que probable. Tu serres les dents pour tenter de faire se taire les sanglots et passe une main rageuse sous tes yeux pour en faire disparaitre les larmes : mais c’était peine perdue : l’éclat malsain de la banderole te revenait encore et encore en mémoire piétinant sans même y toucher le reste de ta confiance. « Suis-je l’une de ces causes que l’on arbore comme un trophée dans l’espoir de se faire passer comme altruiste ? » Tu interroges le Russe autant que tu te poses la question. Les éclats de voix provenant de la soirée te parviennent et ton attention se tourne immédiatement vers Isaak que tu observes avec intensité tandis que ta voix se mue en un murmure plus doux : « Je suis navrée de t’avoir arraché à cette soirée, tu attendais quelqu’un peut-être ? Tu peux les rejoindre je vais bien. » Ton égoïsme te collait à la peau, autant que cette étiquette nauséabonde de cracmole et les mensonges que tu lançais en guise de boucliers étaient aussi pâles que ton teint.
isavena
The night is blind So hard to find The way back home Losing grip But it's worth the risk To brave the cold No matter where you go, I'll find you
Les mots de l’homme sont durs, aussi durs que la poigne qu’il appose sur tes épaules tremblantes mais tu lis aussi une inquiétude dans son regard que tu n’avais pas souvent rencontrée. « Je ne pouvais pas rester je suis désolée… » Murmures-tu en baissant les yeux, comprenant bien que ta réaction était aussi disproportionnée que risible. Le sorcier te lâche et s’écarte, si tu es soulagée que sa colère descende d’un cran tu ne peux t’empêcher de regretter qu’il ne reste pas plus proche… Mais tu es trop secouée pour l’empêcher. La douceur de son geste t’arrache un léger frisson et tu souris légèrement à travers les larmes dans un remerciement silencieux. Merci d’être là, et merci pour tout le reste certainement, la liste était trop longue pour être exhaustive. Pas de rire pourtant lorsqu’il se plaint de leur whisky, la boisson avait une saveur différente pour toi depuis cette soirée où vous aviez partagé la liqueur dans ton appartement, et que les gestes avaient dépassé cette distance que vous vous imposiez depuis toujours.
Ta course semble soudain t’avoir épuisée, comme si l’adrénaline disparaissant tout ton corps te hurlait de te laisser un temps de répit. Ton souffle s’apaise légèrement, les sifflements de ta respiration se font plus discrets malgré le tremblements liés aux sanglots mais tes jambes ne te portent plus et tu finis par te laisser glisser contre une rambarde, lasse de lutter contre les suppliques de ta propre chair. Tu bascules la tête en arrière pour t’appuyer contre le marbre, lisse et dur tout en étendant les jambes. La froideur du sol contraste avec le feu de la honte et de la colère qui t’anime : la brulure du contraste sur ta peau nue t’arrache une grimace et tu laisses échapper un léger gémissement : l’oiseau s’était brisé les ailes à trop vouloir atteindre les sommets.
Les mots s’entrechoquent avec les pleurs, que tu ne parviens pas à cacher et le constat tombe, amer comme si tu mettais finalement des mots sur ce que tu redoutais depuis toujours : « Ils n’accepteront jamais, ils ne m’accepteront jamais. »
Quelle idiote tu avais été de penser que cette fois cela aurait pu être différent. Tu avais imaginé pouvoir vivre anonymement, profiter d’Inverness et évoluer dans un monde qui t’avait vu naitre et qui t’avait poussée hors du nid à peine entrée dans l’adolescence. Tu avais espéré que les difficultés que tu avais eues à remonter jusqu’au sommet de l’arbre serait la preuve suffisante que tu avais ta place à leur côté mais preuve en était qu’il ne cesseraient jamais de te regarder comme une bête de foire, comme une erreur de la nature : comme son père l’avait fait quelques temps auparavant ils t’apprenaient par la force des regards et des silences entendus que tu ne ferais jamais partie de leur monde.
Ton regard se relève, empli de larmes il cherche un instant à croiser celui du Russe avant de se résigner et de fuir dans l’observation minutieuse d’un oiseau de nuit qui traversait le ciel. Tu avais honte de te trouver dans une telle position face à lui. Honte d’être aussi faible, honte de ta personne et de cette incapacité à produire la moindre magie. « Peut-être ont-ils raison, les gens comme moi ont peut-être, j’ai peut-être besoin de ces associations, de cette aide qu’ils se plaisent à proposer pour se donner bonne conscience. » On ne cherchait jamais à aider ceux qui nous inspiraient autre chose que de la pitié. Faisais-tu pitié au point de réunir des dons ? À cet instant même c’était plus que probable. Tu serres les dents pour tenter de faire se taire les sanglots et passe une main rageuse sous tes yeux pour en faire disparaitre les larmes : mais c’était peine perdue : l’éclat malsain de la banderole te revenait encore et encore en mémoire piétinant sans même y toucher le reste de ta confiance. « Suis-je l’une de ces causes que l’on arbore comme un trophée dans l’espoir de se faire passer comme altruiste ? » Tu interroges le Russe autant que tu te poses la question. Les éclats de voix provenant de la soirée te parviennent et ton attention se tourne immédiatement vers Isaak que tu observes avec intensité tandis que ta voix se mue en un murmure plus doux : « Je suis navrée de t’avoir arraché à cette soirée, tu attendais quelqu’un peut-être ? Tu peux les rejoindre je vais bien. » Ton égoïsme te collait à la peau, autant que cette étiquette nauséabonde de cracmole et les mensonges que tu lançais en guise de boucliers étaient aussi pâles que ton teint.
- InvitéInvité
Re: (isavena) scars to your beautiful - event
Sam 16 Déc 2017 - 20:29
SCARS TO YOUR BEAUTIFUL
ravena & isaak
Hold on to hope if you got it, don't let it go for nobody. They say that dreaming is free but I wouldn't care what it cost me. Reality will break your heart, survival will not be the hardest part. It's keeping all your hopes alive when all the rest of you has died. So let it break your heart.
Tout était réuni pour qu’Inverness connaisse un Noël somptueux. Biaisé par la nature même de certains des invités, finalement, tout fut réduit en cendres, à mesure que les larmes de Ravena s’écoulaient. Fines perles sur ses joues, chacune d’entre elle venait fissurer un peu plus mon cœur. Je ne pouvais prétendre comprendre, ou même me mettre à sa place. Je ne pouvais savoir ce dont elle avait besoin, et ce qu’il fallait faire. Le bal aurait pu être un moment mémorable, au final il n’a qu’un goût amer. Les sorciers étaient des êtres bien étranges parfois. Il n’y avait pas que les moldus qui étaient capables des pires ignominies. J’étais inquiet pour Ravena, et rassuré de voir qu’elle avait eu l’intelligence et l’instinct de partir, de laisser entre eux ces gens aux sens moraux contestables, dépendants de l’humiliation d’autrui. Ravena me faisait perdre le peu d’objectivité que je pouvais avoir, pour des raisons que je n’étais pas encore prêt à avouer. Alors, je me tais un peu plus, confondant justice et vengeance.
Ravena était partie et je craignais qu’elle n’ait fui, encore, loin de moi. J’avais couru, poursuivant l’écho de ses pas et de ses pleurs, pourchassant même son ombre et les bruits de sa respiration saccadée, essoufflée. L’inquiétude me pousse à mes instincts primaires, ceux de la violence et de la colère. Mes doigts se replient sur les épaules de la jeune sorcière, allant même jusqu’à s’y crisper, sans que je ne me soucie de sa douleur ou de son inconfort. Elle se confond en excuses et je me rends compte que la tenir ainsi n’arrangera pas les choses. La force ne pouvait pas toujours être la solution. Je ne lui réponds que silencieusement, lui relevant son menton pour qu’elle cesse de baisser les yeux. Ce n’était pas à elle de le faire ce soir, ni les soirs d’avant ou ceux à venir. Ma main caresse sa joue, essuie quelques larmes encore brûlantes. Ravena ne rit pas, et je commence à effleurer à quel point elle peut être brisée. La distance reprend sa place naturelle, alors que je lutte pour ne pas interrompre un contact avec elle. Il ne cesse que pour revenir à nouveau. Son teint blêmit un peu plus et ses jambes semblent victime d’un sort tant elles cessent de supporter Ravena soudainement. Je prends alors son bras, l’accompagne maladroitement mais du mieux possible, allant jusqu’à poser un genou au sol pour elle. Ses jambes tendues, j’enlève ma veste et lui tends, retroussant ensuite les manches de ma chemise. Sans ciller ou détourner du regard, je l’épie, l’observe, longuement et silencieusement. Je reste calme lorsqu’elle gémit. Je reste stoïque lorsque ses mots se saccadent entre ses pleurs.
Les mots sortent et j’en suis bouche-bée. Etait-ce réellement ce qu’elle cherchait ? Etre acceptée par ces sorciers-là ? Sorciers qui ne manqueraient jamais une seule occasion de la ridiculiser et de la rabaisser à ce qu’ils pensent qu’elle est : une maladie au pire, une œuvre de charité, au mieux. Etait-ce là les raisons de ses départs ? Lui avais-je donné l’impression de rejet ? Je fronce les sourcils d’incompréhension cette fois. Ravena valait mieux que ces sorciers dont elle cherchait l’acceptation. Parfois, il valait mieux demander pardon que la permission et je savais l’audace de Ravena. Elle était forte et indépendante, personne n’avait le pouvoir de lui briser ses ailes, à moins qu’elle ne lui en laisse le pouvoir. Elle était entrain de leur laisser en disposer librement, totalement, et avec une telle avidité que le prix était bien trop lourd. « Est-ce que c’est vraiment ce que tu veux ? Être acceptée par eux ? » Je ne connaissais pas les détails de ce qu’elle avait pu vivre, ou entendre, ni même à quel point les mots avaient pu être durs pour elle. Elle subissait leur haine parce qu’ils ne la comprenaient pas. Elle subissait leur violence parce qu’ils n’éprouvaient qu’une sorte de jalousie poussée par une curiosité malsaine. Les qualités faciles à ridiculiser devenaient alors les plus faciles à ignorer. On ignorait alors à quel point elle pouvait être tout simplement magique, bien plus que jamais ils ne pourront l’être. Je prends sa main dans la mienne et la soutiens du regard. « C’est plutôt à toi de les accepter. Pas l’inverse, ils sont le commun des sorciers, tu es celle qui est spéciale. » Un instant, ma voix devient l’écho de ma mère, lorsque les années à Durmstrang n’avaient pas été les meilleures. Lorsqu’on est différent, on suscite la différence même si c’est de l’indifférence dont on rêve.
Je me rapproche un peu plus d’elle, replace une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. Je la regarde observer cet oiseau de nuit, sans parvenir à retenir un léger sourire. Sourire bien éphémère lorsque Ravena laisse ces sorciers-là avoir raison. « S’ils ont besoin de ces associations pour exister et se donner bonne conscience, c’est certainement pas ton cas. T’es ni malade ni une bête dans un zoo. Ils n’auront raison que si tu leur laisses ce pouvoir. » Pitié ou empathie, je ne doutais pas de l’intention de certains, et notamment de la jeune femme blonde qui était à ses côtés. Mais les autres, j’avais bien vu leur regards et entendu les bruits lourds des murmures. Face à sa main rageuse qui vient balayer ses larmes, j’essaie d’avancer lentement la mienne vers elle, laissant mon pouce barrer le chemin à chacune de ses larmes. Je prenais mon temps, profitant même pour dessiner ses traits de ma peau rugueuse. Sa question avait une réponse que nous connaissions tous les deux, sans forcément la reconnaître. Je hausse les épaules. « Niet. » Je finis par me racler la gorge pour reprendre. « Autant croire dans les contes de Beedle. Tu n’es le trophée de personne, t’es bien trop toi pour appartenir à qui que ce soit. » Je lui souris et instinctivement, mes yeux se posent sur son annulaire, avant de se déporter ailleurs alors que je passe ma main derrière la nuque. Toujours agenouillé, je sens son regard s’intensifier sur moi et comme un aimant, je ne peux m’empêcher de plonger dans le sien. Je baisse la tête un court instant en ricanant légèrement. Si seulement elle savait, si seulement je savais. « Je.. Non, ne t’inquiètes pas, j’attendais sans attendre. » Parce que ce quelqu’un était déjà arrivé et que je l’avais devant les yeux. L’obscurité permet de masquer mes joues que je sens se réchauffer alors que j’attrapais ma baguette pour faire un foyer de feu plus proche de nous. « Tu.. et toi ? » Je secoue la tête et regarde ailleurs, gêné de me retrouver à poser une question aussi indiscrète et incongrue alors que Ravena peinait à aller mieux.
Made by Neon Demon
- InvitéInvité
Re: (isavena) scars to your beautiful - event
Lun 18 Déc 2017 - 20:24
Tu t’étais effondrée, certainement n’aurais tu pas eu la force de te relever si Isaak n’avait pas été là pour accompagner ta chute. La vérité avait totalement fauchée tes jambes qui restaient étendues sur le sol simplement animées par des tremblements incontrôlés. « Merci… » As-tu susurré lorsque le russe déposa sa veste sur tes épaules, avec une douceur qui contrastait aisément avec la violence des mots et des regards que tu venais de fuir.
Pourtant, tu le vois froncer les sourcils suite à tes paroles et ton coeur se serre. Il ne comprend pas. Qui le pourrait après tout ? Il était sorcier, et malgré toute la bonne volonté qu’il pouvait avoir il ne vivrait certainement jamais la même situation que toi, tu ne lui souhaitais pas, tu ne le souhaitais à personne. Sa main prend la tienne et tu la serres doucement lorsqu’il se rapproche de toi pour tenter d’endiguer les larmes qui s’écoulent sans arrêt sur tes joues rougies par la colère. Sa douceur t’apaisait, inconsciemment tu espérais qu'il ne s’éloigne jamais, mais finalement cela arrive, comme toujours. Et comme à chaque fois tu te languis en silence du moment où vos êtres entreraient à nouveau en contact. « Tu te rends compte à quel point cela peut être difficile de ne faire partie d’aucun monde ? » Tu tentes de maitriser tes pleurs entonnant une intonation qui se voulait plus calme, mais il n’y avait aucun once de détachement dans tes paroles ou de lueur de maturité au fond de ton regard noir. A nouveau, après toutes ces années passées à faire semblant, tu étais cet enfant qui avait souffert de l’étiquette qui lui avait été attribuée. Cet enfant qui avait fait ses valises au milieu des murmures, qui avait quitté Poudlard sous les regards dédaigneux avant même les fêtes de Noël : « Je veux dire… » Tu cherches tes mots te souvenant à quel point des paroles similaires à celles que tu venais d’énoncer avaient pu mettre Isaak en colère lors de vos retrouvailles sur la jetée. « Lorsque je cherche à me rapprocher du monde moldu, j’essuie des échecs retentissants qui me font penser qu’il n’y a que le monde sorcier pour m’accepter. » En effet, lorsque tu avais fuis l’Allemagne, le pensionnat moldu t’avait mené jusqu’aux Steyngart, Lorsque tu avais fuis la Russie, tu avais rencontré Matthew, qui s’était avéré être tout aussi sorcier que tes détracteurs, et, finalement, lorsque tu avais fuis ce dernier tes pas t’avaient menés tout droit à Inverness : « Et lorsque je reviens, que j’essaye de trouver une place auprès des sorciers… » Ta voix se brise à nouveau quand les paroles des uns et des autres te reviennent à l’esprit : tes cousins à l’époque qui se plaisaient à rabaisser celle qui jetait la honte sur votre nom, puis le père d’Isaak qui t’avait toujours regardée comme une brebis galeuse, et finalement les organisateurs de cette soirée de malheur qui dans leur fausse modestie nauséabonde terminaient de planter ta croix. À chaque cycle son oiseau de mauvaise augure ou bien était-ce toi même jetais une ombre sur l’endroit où tu finissais par te poser. « Je ne pensais pas revivre une soirée comme celle ci. Jamais. Je pensais qu’un nouveau pays, une nouvelle vie me permettrait finalement de trouver une place : preuve en est que je me suis trompée… » Termines-tu en te mordant durement la lèvre comme pour maitriser les tremblements de ta voix.
Sa question, en retour à la tienne, t’arrache un léger sourire et tu scrutes le visage du Russe avant de répondre doucement : « Non, je suis… » Tu secoues légèrement la tête : « J’étais là pour faire plaisir à Holly, quelle piètre amie je fais. » Tu te reprends faisant glisser tes doigts sur le doux tissu de la robe que la jolie blonde avait confectionnée pour toi pour l’occasion : tu espérais qu’elle ne t’en voudrait pas. Tu savais à quel point cette soirée, la dernière avant qu’elle ne soit obligée de s’éloigner de l’université, était importante pour elle : à quel point elle avait déployé de l’énergie pour que tout se passe bien. Un instant assombri ton visage se redresse vers Isaak qui avait créé un feu magique non loin de vous. Ta main, toujours lovée dans dans la sienne l’attire un peu plus vers toi et tu te décales pour lui permettre de s’assoir à tes côtés : « Tu veux bien rester avec moi ? » Ta voix s’élève comme la plainte d’une enfant apeurée tandis que tu tentes de croiser à nouveau son regard : « Juste le temps que ça se calme, je ne te dérangerai pas longtemps… » Les mots meurent dans ta gorge tandis que tu resserres un peu plus sa veste sur tes épaules. Ce n’était pas que tu avais froid, mais tu te sentais terriblement faible : tu n’aimais pas apparaitre sous un mauvais jour : surtout pas face à lui. Mais ce soir, ton masque était resté dans la salle de bal : brisé sous les pas des sorciers qui festoyaient tu te sentais incapable de le reconstruire. Tes pleurs avaient fini par se taire mais le gout amer des larmes collait encore à ton palais. Sans même que tu ne t’en rendes compte tu es venue te blottir contre Isaak, posant ta tête contre son épaule. Tu t’accrochais à lui comme si votre contact te permettait de remettre de l’ordre dans tes idées : comme s’il devenait nécessaire de ressentir sa présence plus proche qu’à l’habituelle.
Ton regard se perd à l’horizon : face à vous les lumières d’Inverness dansent dans la nuit faisant échos aux étoiles de la voute céleste. Comme autant d’âmes vagabondes à la recherche de leur moitié, comme autant d’esprit agités qui ne parvenaient pas à trouver le repos les illuminations de la ville se reflétaient à celles de la nature, vibrantes, chatoyantes, presque éblouissantes. Mais malgré leur apparente liberté, elles revenaient toujours à leur point de départ, s’accrochaient toujours aux mêmes nuages, se reflétaient toujours sur les mêmes parois, tout était irrémédiablement attiré par ce qu’il connaissait. Brisant le silence qui s’était installé au sommet de la tour tu demandes dans un murmure : « Est-ce que tu crois que je trouverai un jour un endroit où je serais pas pointée du doigt comme une erreur de la nature ? » Tu t’arraches à ta contemplation pour interroger le sorcier du regard.
isavena
The night is blind So hard to find The way back home Losing grip But it's worth the risk To brave the cold No matter where you go, I'll find you
Pourtant, tu le vois froncer les sourcils suite à tes paroles et ton coeur se serre. Il ne comprend pas. Qui le pourrait après tout ? Il était sorcier, et malgré toute la bonne volonté qu’il pouvait avoir il ne vivrait certainement jamais la même situation que toi, tu ne lui souhaitais pas, tu ne le souhaitais à personne. Sa main prend la tienne et tu la serres doucement lorsqu’il se rapproche de toi pour tenter d’endiguer les larmes qui s’écoulent sans arrêt sur tes joues rougies par la colère. Sa douceur t’apaisait, inconsciemment tu espérais qu'il ne s’éloigne jamais, mais finalement cela arrive, comme toujours. Et comme à chaque fois tu te languis en silence du moment où vos êtres entreraient à nouveau en contact. « Tu te rends compte à quel point cela peut être difficile de ne faire partie d’aucun monde ? » Tu tentes de maitriser tes pleurs entonnant une intonation qui se voulait plus calme, mais il n’y avait aucun once de détachement dans tes paroles ou de lueur de maturité au fond de ton regard noir. A nouveau, après toutes ces années passées à faire semblant, tu étais cet enfant qui avait souffert de l’étiquette qui lui avait été attribuée. Cet enfant qui avait fait ses valises au milieu des murmures, qui avait quitté Poudlard sous les regards dédaigneux avant même les fêtes de Noël : « Je veux dire… » Tu cherches tes mots te souvenant à quel point des paroles similaires à celles que tu venais d’énoncer avaient pu mettre Isaak en colère lors de vos retrouvailles sur la jetée. « Lorsque je cherche à me rapprocher du monde moldu, j’essuie des échecs retentissants qui me font penser qu’il n’y a que le monde sorcier pour m’accepter. » En effet, lorsque tu avais fuis l’Allemagne, le pensionnat moldu t’avait mené jusqu’aux Steyngart, Lorsque tu avais fuis la Russie, tu avais rencontré Matthew, qui s’était avéré être tout aussi sorcier que tes détracteurs, et, finalement, lorsque tu avais fuis ce dernier tes pas t’avaient menés tout droit à Inverness : « Et lorsque je reviens, que j’essaye de trouver une place auprès des sorciers… » Ta voix se brise à nouveau quand les paroles des uns et des autres te reviennent à l’esprit : tes cousins à l’époque qui se plaisaient à rabaisser celle qui jetait la honte sur votre nom, puis le père d’Isaak qui t’avait toujours regardée comme une brebis galeuse, et finalement les organisateurs de cette soirée de malheur qui dans leur fausse modestie nauséabonde terminaient de planter ta croix. À chaque cycle son oiseau de mauvaise augure ou bien était-ce toi même jetais une ombre sur l’endroit où tu finissais par te poser. « Je ne pensais pas revivre une soirée comme celle ci. Jamais. Je pensais qu’un nouveau pays, une nouvelle vie me permettrait finalement de trouver une place : preuve en est que je me suis trompée… » Termines-tu en te mordant durement la lèvre comme pour maitriser les tremblements de ta voix.
Sa question, en retour à la tienne, t’arrache un léger sourire et tu scrutes le visage du Russe avant de répondre doucement : « Non, je suis… » Tu secoues légèrement la tête : « J’étais là pour faire plaisir à Holly, quelle piètre amie je fais. » Tu te reprends faisant glisser tes doigts sur le doux tissu de la robe que la jolie blonde avait confectionnée pour toi pour l’occasion : tu espérais qu’elle ne t’en voudrait pas. Tu savais à quel point cette soirée, la dernière avant qu’elle ne soit obligée de s’éloigner de l’université, était importante pour elle : à quel point elle avait déployé de l’énergie pour que tout se passe bien. Un instant assombri ton visage se redresse vers Isaak qui avait créé un feu magique non loin de vous. Ta main, toujours lovée dans dans la sienne l’attire un peu plus vers toi et tu te décales pour lui permettre de s’assoir à tes côtés : « Tu veux bien rester avec moi ? » Ta voix s’élève comme la plainte d’une enfant apeurée tandis que tu tentes de croiser à nouveau son regard : « Juste le temps que ça se calme, je ne te dérangerai pas longtemps… » Les mots meurent dans ta gorge tandis que tu resserres un peu plus sa veste sur tes épaules. Ce n’était pas que tu avais froid, mais tu te sentais terriblement faible : tu n’aimais pas apparaitre sous un mauvais jour : surtout pas face à lui. Mais ce soir, ton masque était resté dans la salle de bal : brisé sous les pas des sorciers qui festoyaient tu te sentais incapable de le reconstruire. Tes pleurs avaient fini par se taire mais le gout amer des larmes collait encore à ton palais. Sans même que tu ne t’en rendes compte tu es venue te blottir contre Isaak, posant ta tête contre son épaule. Tu t’accrochais à lui comme si votre contact te permettait de remettre de l’ordre dans tes idées : comme s’il devenait nécessaire de ressentir sa présence plus proche qu’à l’habituelle.
Ton regard se perd à l’horizon : face à vous les lumières d’Inverness dansent dans la nuit faisant échos aux étoiles de la voute céleste. Comme autant d’âmes vagabondes à la recherche de leur moitié, comme autant d’esprit agités qui ne parvenaient pas à trouver le repos les illuminations de la ville se reflétaient à celles de la nature, vibrantes, chatoyantes, presque éblouissantes. Mais malgré leur apparente liberté, elles revenaient toujours à leur point de départ, s’accrochaient toujours aux mêmes nuages, se reflétaient toujours sur les mêmes parois, tout était irrémédiablement attiré par ce qu’il connaissait. Brisant le silence qui s’était installé au sommet de la tour tu demandes dans un murmure : « Est-ce que tu crois que je trouverai un jour un endroit où je serais pas pointée du doigt comme une erreur de la nature ? » Tu t’arraches à ta contemplation pour interroger le sorcier du regard.
- InvitéInvité
Re: (isavena) scars to your beautiful - event
Jeu 21 Déc 2017 - 17:19
SCARS TO YOUR BEAUTIFUL
ravena & isaak
Hold on to hope if you got it, don't let it go for nobody. They say that dreaming is free but I wouldn't care what it cost me. Reality will break your heart, survival will not be the hardest part. It's keeping all your hopes alive when all the rest of you has died. So let it break your heart.
Ses grandes ailes s’étaient repliées. Hier, encore majestueuses, aujourd’hui elles étaient esquintées par les soupirs venimeux et les regards noirs. Les enfants pouvaient se montrer particulièrement cruels entre eux, à croire que certains sorciers avaient oublié de grandir. Mais Ravena en faisait les frais et ce n’était pas quelque chose d’admissible. Ils ne comprenaient pas et en avaient peur, comme s’il s’agissait d’une maladie contagieuse. La jeune sorcière n’avait pas à faire l’objet d’une œuvre caritative. Elle n’était pas une bête de foire et jamais elle ne le sera. Toute l’hypocrisie de ces événements mondains me poussait à les éviter, parce que les moindres rumeurs résonnaient comme des cris de mandragore.
Jamais je ne pourrais me mettre à sa place complètement, ni comprendre totalement sa réalité, bien que je ne demande qu’à en savoir un peu plus à chaque instant et tant pis s’il y a des parts d’ombre, et tant pis s’il y a de la douleur. Ce n’était rien face à la vie qui reprenait son droit lorsque j’étais à ses côtés. Sa main dans la mienne, j’entremêle nos doigts. Mon pouce vient dessiner quelques cercles sur sa peau avant de la relâcher, encore, alternant entre capture et libération précoce. Je tentais vainement de maîtriser ces sensations nouvelles, et la plus puissante d’être elle provoquée au moindre contact, devenu nécessaire, avec la jeune sorcière aux cheveux de jais. Je m’efforçais de garder un esprit clair, bien que biaisé par les bruits sourds de mon palpitant. Sa question me fait baisser les yeux un court instant. J’entrouvre la bouche, peinant à trouver des mots qui trouveraient écho. Je ne pouvais pas prétendre à savoir exactement ce qu’elle pouvait ressentir. Ce n’était qu’au fil des années que j’avais appris à faire ma propre place, que ce soit dans notre monde ou dans le leur. Longtemps perçue comme une tare physique, ma carrure et les moqueries qu’elle suscitait, allant au-delà de la force des mots, j’avais fini par me dire quitte à avoir une place, autant qu’elle soit sur-mesure. Je ne pouvais que toucher du doigt ce que Ravena avait pu vivre et continuait d’ailleurs de vivre. Je ne faisais qu’effleurer et plutôt que de l’admettre, de poser des mots sur mes pensées, je relevais seulement le regard vers elle, l’écoutant attentivement. Rien n’était jamais acquis et encore moins avec la magie comme aléa et source de notre monde. Je penchais la tête lorsqu’elle évoqua ses échecs dans le monde moldu, sans parvenir à comprendre. Ses départs étaient ses échecs ? Ou étaient-ils dans un rapport de cause à effet ? « Les Etats-Unis ? » Spontanément, je n’avais pas cherché à maîtriser les mots ou quoique ce soit. Je me demandais ce qui avait bien pu se passer pendant un an. Ravena avait grandi, mais comme ceux qui avaient déjà trop vécu pour leur âge.
J’avais honte. Non pas d’un jour avoir pu penser comme eux, mais j’avais honte de mon père et des mots qu’il avait pu tenir à son égard. « Je suis désolé. » De sa part à lui, et de la mienne, parce que je n’avais pas su la protéger. Il avait suffi d’une fois pour que tout se brise et que l’homme tente de s’attaquer à ses ailes. Les traits déformés par une culpabilité particulièrement lourde, je deviens songeur. « Tu t’es pas trompée. Je enfin on, non tu, enfin y’aurait eu personne pour me chercher au commissariat. Bon, ça veut dire que t’aurais encore ton ancien canapé. » Je me perds entre la fierté qui me pousse à ne pas reconnaître que j’avais besoin d’elle, et l’idée de la contredire, pour lui montrer qu’elle ne s’était pas trompée. Je gratte nerveusement mon cuir chevelu. Mon rythme cardiaque se calme peu à peu et les mots s’alignent. « Peut-être que.. Les deux mondes sont faits pour toi et que tu n’as pas à choisir entre les deux et qu’à défaut de trouver une place, prends-la directement ou alors construis la. » Je lui offris un sourire rassurant, même si ce que je disais relevait de l’effort continuel et qu’il était bien plus facile de lire sur comment voler que pratiquer le vol à balai.
Un léger sourire finit par se dessiner sur ses lèvres. Mon cœur loupe un battement, soulagé. Petit à petit, je commençais à comprendre. Holly devait être son amie, blonde, et vu l’affection que Ravena semblait porter à l’égard de la robe, je compris que la sorcière blonde avait seulement été maladroite. Du moins, je l’espérais et cette théorie l’emportait sur l’autre sans vraiment l’effacer. Notre monde était celui de tous les possibles. « Je pense pas qu’elle t’en tienne rigueur, elle a l’air de tenir à toi. » Il n’y avait qu’à revoir son visage pétrifié et son air inquiet pour se rendre compte qu’elle s’en voulait. Le feu vit, nous réchauffe peu à peu alors que la jeune sorcière se décale. Je m’installe alors à ses côtés, en prenant soin de ne pas défaire le contact de nos deux mains. Ravena avait le courage de reconnaître certaines choses dont je n’étais pas capable. Je secoue la tête, léger sourire accroché aux lèvres. « Il faudra attendre le jour de ma mort pour que tu puisses me déranger. » Et ce jour n’était pas encore arrivé. Je me laisse aller contre la paroi avant de regarder Ravena longuement, sans parvenir à détourner mes yeux d’elle. « Je reste autant que tu le voudras. » Ses pleurs cessent et je sens quelque chose se soulager en moi alors que la sorcière aux cheveux de jais était venue se blottir contre moi, affolant mon rythme cardiaque. S’accrochant à moi, j’arque alors un sourcil et étends maladroitement et lentement mon bras pour la maintenir contre moi, comme pour être certain qu’elle n’allait pas partir et que ce n’était pas un reflet du Risèd. J’embrasse son front aussi délicatement que possible et me détends peu à peu. J’apprenais à apprécier mais surtout connaître la douceur, et surtout la sienne. Je me rendis alors compte que je m’accrochais aussi à elle, crispant légèrement mes doigts sur sa peau. Je déposais alors les armes, me laissant peu à peu aller contre elle à mon tour.
Les étoiles scintillent au-dessus de nos têtes, et là était le vrai spectacle. Des voix s’élèvent, la soirée bat son plein et ce n’était pas plus mal. Il me semble même voir quelques flocons tomber et un large sourire enfantin s’empare de mes lèvres. Soudain, sa voix s’élève et me ramène immédiatement à ses côtés. Je me redresse alors légèrement pour mieux l’observer. Je m’attarde sur chacun de ses traits, redessinant ses traits en réfléchissant. « T’es pas une erreur de la nature et j’en suis persuadé oui, tu te feras ta propre place et tu leur tordras le doigt. » L’idée de voir Ravena tordre quoique ce soit me fit rire. Elle était bien trop frêle pour faire un quelconque mal, ou du moins enfin, de cette manière là. Je retire mon bras et en profite pour passer ma main libre à l’intérieur de la veste pour attraper l’écrin situé dans une poche bien dissimulée. Je le lui présentais alors, l’ouvrant avec mon pouce. « Je sais que.. ce sont pas tes meilleurs souvenirs mais sache que tu y seras toujours chez toi et que tu n’as plus rien à y craindre désormais. » Il s’agissait d’un anneau dans un métal ancien et rare. Je me souvenais de mon père qui disait que cette clé valait plus que tout un amas de poudre de diamant. Je pris son index et le passai au dessus de la partie la moins lisse pour que le reste qu’une clef se dévoile enfin. Lourde et imposante, elle permettait d’ouvrir les portes du domaine familial à Teriberka mais aussi à Saint-Pétersbourg. « Joyeux Noël, Ravena. » Je baissais alors légèrement la tête, prenant conscience que si je pouvais sentir son souffle sur ma peau, elle le pouvait aussi. J’avais l’impression que nos lèvres pouvaient s’effleurer, ou alors je venais confondre la réalité avec un besoin ou une envie. Je finis par déglutir et m’écarter légèrement, le regard baissé, n’osant pas voir si elle acceptait l’endroit que je pouvais lui offrir, ou si elle le rejetait. Et je ne pouvais que comprendre.
Made by Neon Demon
- InvitéInvité
Re: (isavena) scars to your beautiful - event
Mar 26 Déc 2017 - 0:08
Les Etats-Unis… Sa question te fait frémir : bien qu’innocente, elle te mettait mal à l’aise… Il était au final peu étonnant qu’Isaak commence à se poser des questions sur cette année qui avait changé beaucoup de choses pour toi. Tu avais résolument changé de manière de penser, fais un virage à trois cent quatre vingt degrés pour replonger à corps perdu dans le monde magique : une année avait suffit. « Les Etats Unis… » Ton regard glisse sur ta main, désormais vide de toute bague tandis que les souvenirs de la dernière conversation que tu avais partagée avec Matthew t’arrache une légère grimace : « Les Etats Unis étaient, je pense, l’exemple parfait de ce qui me donne l’impression d’être attachée au monde sorcier. » Tu soupires légèrement en secouant la tête, tu n’avais pas envie de parler de cette bague qui avait trôné à ton doigt jusqu’à quelques jours de ça, tu ne voulais pas penser à cet homme que tu croyais être un autre. « J’ai cherché à me fondre dans le monde moldu et je me retrouve ici, à recroiser tous ceux que je pensais être non magiques et qui me mentaient, faisaient semblant… » Et ils étaient nombreux, jusqu’à certains de tes amis proches : Tina, que tu avais rencontrée à New York et retrouvée au Vampire’s Night, Caleb, assistant à Hungcalf, et plus que tout : Matthew qui s’était à nouveau imposé dans ta vie à grands bruits. « Tous sorciers... Tu y crois ? » Un regard désabusé glisse vers les escaliers qui menaient à votre refuge : tu avais l’impression d’y entendre des pas. Mais personne n’aurait l’idée de vous déloger : du moins tu l’espérais. Car votre bulle était fragile : tu savais qu’il n’en faudrait pas beaucoup pour la briser.
Son visage se teinte de culpabilité sous ton regard interrogateur. Tu fronces légèrement les sourcils avant de le contredire avec une moue embêté sur le visage : « Tu n’as pas à t’excuser… Jamais. » Ta main vient serrer un peu plus la sienne cherchant peut être à briser les regrets sous tes doigts fins. Tu aurais voulu en dire plus : lui prouver à quel point il avait toujours su faire ce qu’il fallait. A quel point tu avais fait une erreur en t’éloignant pour des mots qui n’étaient pas les siens, pour penser les maux qu’il connaissait par coeur. Et il cherchait ses mots mais tombait juste, comme à chaque fois. « J’essaierai… » Une nouvelle fois, tu reprendrais les armes, tu tenterais de te faire ta place, malgré les regards, malgré la verbe acerbes de ceux qui te brisaient : tu savais que tu remonterais une nouvelle fois sur le champs de bataille, tu savais aussi que tu retomberais à nouveau.
Tu hausses légèrement les épaules, tu savais bien que l’affection ne faisais pas tout. Mais tu espérais en effet que cette soirée ne soit qu’une averse et que les répercutions ne seraient pas trop lourdes… « Holly et moi, ça date d’aussi loin que je suis capable de me souvenir. » La blonde avait subit tes gesticulations d’enfant durant bien des repas et des réceptions mondaines. Déjà parfaite hôtesse à l’époque elle avait appris à apprécier la petite tornade brune qui rendait fous ses parents. Encore aujourd’hui tu faisais bien des soucis à la sorcière, elle qui n’avait pas besoin de ça, encore plus en ce moment. « J’espère qu’elle va bien. » Tu ne doutais pas qu’elle soit bien entourée surtout en cet instant, mais tu ne pouvais t’empêcher de t’inquiéter pour celle qui était pourtant ton ainée.
Ton coeur manque un battement à la suite de ses paroles et un sourire béat vient éclairer ton visage rougit par les pleurs précédents. Il te rejoint et tu ne peux t’empêcher d’entremêler vos doigts, de reprendre cette posture qui vous était inhabituelle mais plus qu’agréable. Tu recherchais son contact, tu provoquais la douceur : tu combattais la glace qui vous était habituelle. Tu le sens se détendre à côté de toi, son bras vient entourer tes épaules et ses doigts s’accrocher fébrilement à toi : tu te blottis un peu plus contre lui, sereine ta respiration se cale sur la sienne et un sourire se glisse sur tes lèvres lorsqu’il dépose un baiser sur ton front. Le tableau que vous formiez, face à la voute céleste devait être magnifique, d’une douceur innocente, d’une naïveté enfantine, d’un naturel déconcertant : pourtant tu n’aurais échangé ta place pour rien au monde. Pas même pour pouvoir capturer cet instant sous les crayons et les pinceaux.
Son regard perçant détaille tes traits et ses mots brisent à nouveau le silence. « Crois moi, si un jour j’arrive à trouver ma place, je me ferais un plaisir de tordre plus que leur doigt. » Un léger rire vient ponctuer tes paroles mais il n’est là que pour dédramatiser tes dires, tu n’hésiterais pas, s’il le fallait à faire preuve d’autant de méchanceté qu’ils avaient pu le faire. Du moins, c’était ce que la jeune femme brisée pensait pouvoir faire : tu finissais toujours par trouver des excuses à tes détracteurs, certainement trop altruiste pour réellement blesser intentionnellement.
Il s’écarte légèrement et sa main vient sortir un écrin de l’intérieur de sa veste. Il ne te faut pas longtemps pour reconnaitre l’anneau qui se mue en clé, et ton regard s’illumine : « Oh Isaak… » Ton esprit vagabonde dans les souvenirs de vos journées partagées au domaine. En premier lieu, ce soir d’hiver où tes tuteurs et toi aviez pour la première fois passé le grand portail de fonte et où ton regard s’était posé, non pas pour la première fois, mais finalement sur le colosse venu de l’Est : qui aurait dit à l’époque que tu insisterais pour le rejoindre à chaque fois que tu en aurais l’occasion. Qui aurait dit ce jour là que vous partageriez autant ? « Je… » Tu cherches à mettre les mots justes sur l’émotion qui t’avait envahie mais rien n’était assez fort et vrai pour te faire comprendre par le sorcier. Alors qu’un large sourire étire tes lèvres tu enlaces avec douceur le russe : « Merci. » Le remerciement résonne dans le silence de la tour tandis qu’il est murmuré à l’oreille d’Isaak. Ton coeur bat un peu trop fort mais tu ne t’éloignes pas de lui pour autant, profitant de ce contact comme s’il pouvait être le dernier. Tes lèvres viennent se déposer sur la joue de l’homme, s’y attardant légèrement alors qu’elles pourraient aisément s’en détacher. Il venait de t’offrir ce que tu attendais le plus au monde : un endroit où tu pouvais être chez toi. Acceptée comme telle malgré les difficultés, un endroit où tu pouvais t’évader, n’était-ce pas ce que tu avais cherché à l’époque en revenant chaque été, et même parfois en hiver malgré les intempéries au domaine de Teriberka ? Tu l’avais trouvé pendant un temps, en avais été délogée, et ce soir, Isaak te permettait de t’y retrouver. Tu finis par te reculer, rougissant légèrement en te rendant compte de votre proximité et des battements tonitruants de ton palpitant qui ne cessaient pas. « Je n’ai pas ton cadeau avec moi… » Tu baisses légèrement la tête un peu honteuse avant de faire glisser à nouveau tes doigts sur la clé. Le sourire reprend rapidement ses droits, tu te sentais mieux, tu te sentais toi, et acceptée : il suffisait de ça, il suffisait de lui. « Ce n’est rien d’aussi beau, mais j’espère que cela te plaira quand même, je te l’amènerai… » Tu réfléchis un instant avant de relever des yeux interrogateurs vers le visage du Russe : « Tu n’es pas rentré pour les vacances ? » Tu t’étonnais que sa mère n’ait pas insisté pour le retour de son fils pour les fêtes. La femme avait toujours été d’une douceur exceptionnelle. Elle était la chaleur réconfortante là où son mari était la glace douloureuse, la veuve avait vu son fils s’éloigner à nouveau lorsqu’elle avait perdu le père : tu avais toujours eu une certaine affection pour la femme, et soudain tu te sentais à nouveau coupable de ta fuite. Tentant de faire taire tes remords tu caresses doucement la main d’Isaak et ton front vient à la rencontre du sien tandis que tu lui souris légèrement en plongeant ton regard dans le sien : « Je ne pourrais jamais assez te remercier… » Pour ça et pour tout le reste, tu te rendais à chaque fois un peu plus compte de à quel point il était important.
isavena
The night is blind So hard to find The way back home Losing grip But it's worth the risk To brave the cold No matter where you go, I'll find you
Son visage se teinte de culpabilité sous ton regard interrogateur. Tu fronces légèrement les sourcils avant de le contredire avec une moue embêté sur le visage : « Tu n’as pas à t’excuser… Jamais. » Ta main vient serrer un peu plus la sienne cherchant peut être à briser les regrets sous tes doigts fins. Tu aurais voulu en dire plus : lui prouver à quel point il avait toujours su faire ce qu’il fallait. A quel point tu avais fait une erreur en t’éloignant pour des mots qui n’étaient pas les siens, pour penser les maux qu’il connaissait par coeur. Et il cherchait ses mots mais tombait juste, comme à chaque fois. « J’essaierai… » Une nouvelle fois, tu reprendrais les armes, tu tenterais de te faire ta place, malgré les regards, malgré la verbe acerbes de ceux qui te brisaient : tu savais que tu remonterais une nouvelle fois sur le champs de bataille, tu savais aussi que tu retomberais à nouveau.
Tu hausses légèrement les épaules, tu savais bien que l’affection ne faisais pas tout. Mais tu espérais en effet que cette soirée ne soit qu’une averse et que les répercutions ne seraient pas trop lourdes… « Holly et moi, ça date d’aussi loin que je suis capable de me souvenir. » La blonde avait subit tes gesticulations d’enfant durant bien des repas et des réceptions mondaines. Déjà parfaite hôtesse à l’époque elle avait appris à apprécier la petite tornade brune qui rendait fous ses parents. Encore aujourd’hui tu faisais bien des soucis à la sorcière, elle qui n’avait pas besoin de ça, encore plus en ce moment. « J’espère qu’elle va bien. » Tu ne doutais pas qu’elle soit bien entourée surtout en cet instant, mais tu ne pouvais t’empêcher de t’inquiéter pour celle qui était pourtant ton ainée.
Ton coeur manque un battement à la suite de ses paroles et un sourire béat vient éclairer ton visage rougit par les pleurs précédents. Il te rejoint et tu ne peux t’empêcher d’entremêler vos doigts, de reprendre cette posture qui vous était inhabituelle mais plus qu’agréable. Tu recherchais son contact, tu provoquais la douceur : tu combattais la glace qui vous était habituelle. Tu le sens se détendre à côté de toi, son bras vient entourer tes épaules et ses doigts s’accrocher fébrilement à toi : tu te blottis un peu plus contre lui, sereine ta respiration se cale sur la sienne et un sourire se glisse sur tes lèvres lorsqu’il dépose un baiser sur ton front. Le tableau que vous formiez, face à la voute céleste devait être magnifique, d’une douceur innocente, d’une naïveté enfantine, d’un naturel déconcertant : pourtant tu n’aurais échangé ta place pour rien au monde. Pas même pour pouvoir capturer cet instant sous les crayons et les pinceaux.
Son regard perçant détaille tes traits et ses mots brisent à nouveau le silence. « Crois moi, si un jour j’arrive à trouver ma place, je me ferais un plaisir de tordre plus que leur doigt. » Un léger rire vient ponctuer tes paroles mais il n’est là que pour dédramatiser tes dires, tu n’hésiterais pas, s’il le fallait à faire preuve d’autant de méchanceté qu’ils avaient pu le faire. Du moins, c’était ce que la jeune femme brisée pensait pouvoir faire : tu finissais toujours par trouver des excuses à tes détracteurs, certainement trop altruiste pour réellement blesser intentionnellement.
Il s’écarte légèrement et sa main vient sortir un écrin de l’intérieur de sa veste. Il ne te faut pas longtemps pour reconnaitre l’anneau qui se mue en clé, et ton regard s’illumine : « Oh Isaak… » Ton esprit vagabonde dans les souvenirs de vos journées partagées au domaine. En premier lieu, ce soir d’hiver où tes tuteurs et toi aviez pour la première fois passé le grand portail de fonte et où ton regard s’était posé, non pas pour la première fois, mais finalement sur le colosse venu de l’Est : qui aurait dit à l’époque que tu insisterais pour le rejoindre à chaque fois que tu en aurais l’occasion. Qui aurait dit ce jour là que vous partageriez autant ? « Je… » Tu cherches à mettre les mots justes sur l’émotion qui t’avait envahie mais rien n’était assez fort et vrai pour te faire comprendre par le sorcier. Alors qu’un large sourire étire tes lèvres tu enlaces avec douceur le russe : « Merci. » Le remerciement résonne dans le silence de la tour tandis qu’il est murmuré à l’oreille d’Isaak. Ton coeur bat un peu trop fort mais tu ne t’éloignes pas de lui pour autant, profitant de ce contact comme s’il pouvait être le dernier. Tes lèvres viennent se déposer sur la joue de l’homme, s’y attardant légèrement alors qu’elles pourraient aisément s’en détacher. Il venait de t’offrir ce que tu attendais le plus au monde : un endroit où tu pouvais être chez toi. Acceptée comme telle malgré les difficultés, un endroit où tu pouvais t’évader, n’était-ce pas ce que tu avais cherché à l’époque en revenant chaque été, et même parfois en hiver malgré les intempéries au domaine de Teriberka ? Tu l’avais trouvé pendant un temps, en avais été délogée, et ce soir, Isaak te permettait de t’y retrouver. Tu finis par te reculer, rougissant légèrement en te rendant compte de votre proximité et des battements tonitruants de ton palpitant qui ne cessaient pas. « Je n’ai pas ton cadeau avec moi… » Tu baisses légèrement la tête un peu honteuse avant de faire glisser à nouveau tes doigts sur la clé. Le sourire reprend rapidement ses droits, tu te sentais mieux, tu te sentais toi, et acceptée : il suffisait de ça, il suffisait de lui. « Ce n’est rien d’aussi beau, mais j’espère que cela te plaira quand même, je te l’amènerai… » Tu réfléchis un instant avant de relever des yeux interrogateurs vers le visage du Russe : « Tu n’es pas rentré pour les vacances ? » Tu t’étonnais que sa mère n’ait pas insisté pour le retour de son fils pour les fêtes. La femme avait toujours été d’une douceur exceptionnelle. Elle était la chaleur réconfortante là où son mari était la glace douloureuse, la veuve avait vu son fils s’éloigner à nouveau lorsqu’elle avait perdu le père : tu avais toujours eu une certaine affection pour la femme, et soudain tu te sentais à nouveau coupable de ta fuite. Tentant de faire taire tes remords tu caresses doucement la main d’Isaak et ton front vient à la rencontre du sien tandis que tu lui souris légèrement en plongeant ton regard dans le sien : « Je ne pourrais jamais assez te remercier… » Pour ça et pour tout le reste, tu te rendais à chaque fois un peu plus compte de à quel point il était important.
- InvitéInvité
Re: (isavena) scars to your beautiful - event
Ven 29 Déc 2017 - 13:04
SCARS TO YOUR BEAUTIFUL
ravena & isaak
Hold on to hope if you got it, don't let it go for nobody. They say that dreaming is free but I wouldn't care what it cost me. Reality will break your heart, survival will not be the hardest part. It's keeping all your hopes alive when all the rest of you has died. So let it break your heart.
Il n’avait fallu qu’un an pour voir à quel point la jeune sorcière aux cheveux de jais avait grandi. Dans son regard, il y avait cette lueur qu’on ne retrouvait que dans les yeux qui en avaient trop vu pour leur jeune âge. Trop ou suffisamment, dans tous les cas, les questions demeurent et demeureraient. Parce que nous étions tous deux des êtres secrets, à la surface de glace et la profondeur abyssale des icebergs. Pourtant, c’est à son contact que les cristaux de givre finissaient par rendre les armes. Je suis son regard et remarque qu’il s’attarde sur ses doigts, désormais dépourvus de toute chaîne. Je ne peux m’empêcher de froncer les sourcils, m’interrogeant plus encore sur cette bague et son absence. Encore une fois, je préfère l’écouter, faire perdurer notre instant au lieu de le briser par des mots maladroits et des questions bien trop indiscrètes. Je voulais connaître ses aventures, savoir ce qu’elle avait pu voir et apprendre d’elle encore un peu plus. Je lui prête oreille attentive, intrigué par ce que pouvaient être les Etats-Unis. Un comble pour un Russe, père ne l’aurait jamais cautionné. Tout y était plus grand, ils disaient. Tout y était plus beau, ils s’extasiaient. Qu’ils viennent découvrir Saint-Pétersbourg recouverte de son manteau de neige, qu’ils viennent voir la beauté des aurores boréales à Teriberka la nuit, et la danse des glaciers le jour. Ce conflit intérieur, entre la Russie et les Etats-Unis me fit pousser un grognement, je secouai la tête vigoureusement. « Je crois que le monde magique est aussi bien une bénédiction qu’une malédiction. Tu peux pas y échapper. » Je lui souris et détourne la tête un instant vers les escaliers, fronçant à nouveau les sourcils, mâchoire serrée, sentant la colère monter à l’idée qu’un sorcier avide de spectacle ne s’amuse à poursuivre Ravena. Machinalement, je lui fis dos, serrant les poings. Finalement, il n’y a rien et notre équilibre précaire peut continuer. Je me tourne vers la jeune sorcière, retrouvant après quelques instants une certaine douceur. « La magie est partout, que les moldus l’appellent hasard ou vodka. » Je desserre les poings et lui reviens entièrement.
Je me confonds en excuse, les traits marqués par la culpabilité et l’amertume. Peu à peu, le voile se déchirait sur le vrai visage de mon père et c’était aussi salvateur que douloureux. Comment avait-il pu prononcer de telles choses à Ravena ? Il avait emporté bien des choses dans sa tombe, mais jamais l’amour que j’avais pu lui porter un jour. Je me rendis compte que ce n’était qu’admiration mais surtout la peur qui avait gouverné nos rapports. Sa main serre un peu plus la mienne et je relève peu à peu la tête. Je ne dis rien, je ne fais qu’un signe de la tête, timide et perplexe. J’accroche mon regard au sien, sans pouvoir m’en détacher pour le moment. Ce n’était qu’au travers de ses yeux que je me sentais vivre et la voir prendre une place grandissante, lorsque j’étais à ses côtés, ne m’effrayait pas le moins du monde. Je n’avais peur que d’une seule chose lorsque nous étions l’un avec l’autre, c’était de me retrouver sans elle. « Je sais que tu feras plus qu’essayer et tu sais que je serai là si tu le veux. » Tout ce qu’elle aura à faire, c’est de le dire et je ne serai jamais bien loin.
La sorcière blonde était donc son amie, sa grande amie. Plus l’amitié était grande et plus le risque de se causer des maux plus grands était présent. Pour autant, en repensant à l’instant, il ne me semblait pas avoir vu la moindre animosité, seulement de la peine et probablement d’autres sentiments dont j’ignorais le nom ou même la signification. « Alors ça durera. Vous arriverez à vous pardonner. » Je ne me rendais pas compte de tout, mais il ne fallait pas omettre que Ravena n’avait pas l’air au courant pour la banderole et l’œuvre de charité. Pouvait-elle vraiment attendre que la sorcière reste et fasse bonne figure sous le poids croulant des murmures lourds de certains invités ? Je souris devant la sincérité de Ravena et lui offre un sourire rassurant. « J’espère aussi, elle a l’air solide enfin forte. » Je me racle légèrement la gorge. « Elle est enceinte ? » Je finis par m’inquiéter sans laisser véritablement paraître.
Sa douceur était irrésistible. Toute lutte était vaine, si j’avais eu l’envie de lutter. Mais ce n’était pas le cas. Demain, la glace reprendra ses droits mais pour le moment, ce ne sont que des flocons qui tombent, sans réussir à s’accrocher au sol pour former un verglas dangereux. Nos doigts entremêlés, je ne lâche plus les siens. Bizarrement, l’inconnu était agréable. La douceur n’était pas ce que j’imaginais. Ce n’était pas véritablement une faiblesse au final. Mon bras glisse et je laisse tomber ma main libre sur son bras, osant une accroche plus ferme. Pour une fois, depuis longtemps, je me sens bien. Je sens de la chaleur envahir mon estomac et se propager dans mon corps. Les battements de mon cœur sont forts et pourtant paisibles. La jeune sorcière aux cheveux de jais parvenait à me convaincre, peu à peu, qu’il n’y avait pas que la glace et la force, qu’il pouvait aussi y avoir une place pour ces instants-là. Elle se blottit un peu plus alors que mon bras renforce l’étreinte. Je détaille son visage, chacune de ses expressions, chacun de ses regards, sans me lasser. Je ris avec elle. Je n’avais pas ri depuis longtemps, un an au moins. La mécanique est douloureuse au début, et puis elle redevient naturelle. Je secoue la tête et replace une de ses mèches derrière son oreille. « Je te crois et quand tu auras trouvé ta place, ils oseront plus y toucher. » Je dépose un autre baiser sur son front doucement, avant d’échapper un léger rire à nouveau. Si Ravena n’avait pas de sang russe, c’était tout comme s’il s’était mis à couler dans ses veines.
L’écrin ouvert devant elle, je vois son regard et je ne peux m’empêcher d’afficher un sourire ravi, probablement un peu trop franc, profondément sincère. Sa réaction était la plus belle des réponses. Je baisse légèrement la tête, jusqu’à ce que ses bras ne viennent m’enlacer. Mon rythme cardiaque s’accélère par la surprise de ce contact inédit. Un laps de temps très court, mes bras restent ballants et lentement, ils se referment et je garde quelques instants Ravena contre moi, laissant mes larges mains dans son dos, laissant mes doigts frôler sa peau par endroit. Son merci m’arrache un frisson que je ne peux réprimer alors que je renforce mon étreinte. Je compris alors à quel point elle m’avait manqué, mais surtout à quel point elle allait pouvoir me manquer à l’avenir. Je m’attachais à elle, irrémédiablement. Je sens ses lèvres se poser sur ma joue et mes yeux se ferment, comme pour profiter un peu plus de ce contact. Je sens les battements de mon cœur s’emballer, ils battent à tout rompre, y compris ma cage thoracique composée de glace. Pourtant, la jeune sorcière finit par se reculer. Mon regard me trahit, la suppliant presque de revenir quelques secondes en arrière. Il divague, se pose sur ses lèvres un instant. Je secoue la tête légèrement et prends une mine surprise lorsqu’elle évoque un cadeau pour moi. J’entrouvre la bouche, balbutie quelques mots mais rien de bien audible. Finalement, un large sourire se dessine sur mes lèvres. « U menya uzhe yest' moy podarok » Et c’était vrai, je l’avais déjà mon cadeau et je n’avais pas besoin de quoique ce soit d’autre, ou envie de qui que ce soit d’autre.
Son sourire provoque le mien. « Je.. Merci. » Je n’étais pas habitué aux cadeaux et il me semblait avoir déjà tout ce dont je pouvais avoir besoin. Je la regarde avec douceur et une affection que je ne dissimulais plus. Ses yeux interrogateurs me font arquer un sourcil, qui se radoucit très vite. « Je partirai demain à Ålesund. Je voulais te donner ton cadeau avant. » La magie, encore une fois. J’ignorais si elle allait être là ce soir, mais dans tous les cas, j’aurais tout fait pour la trouver. Soudain, je me rendis compte que je ne l’avais pas prévenue, ce qui me fit plisser le nez un court instant. C’était le premier noël sans mon père et, alors qu’elle avait décidé de ne plus quitter Teriberka, je l’avais convaincue de le passer en Norvège, dans le domaine familial, avec ses sœurs et frères qui n’avaient jamais vraiment apprécié son mari. « T’es déjà allée en Norvège ? » Je m’interrogeais, elle qui avait tant voyagé. C’était aussi une façon détournée de savoir si elle souhaitait venir passer quelques jours. Sa main caresse la mienne, son front s’appose au mien alors que ma main libre vient caresser sa joue lentement et aussi délicatement que possible. Je baisse le regard un court instant face à ses mots. « C’est la moindre des choses. Et.. Attends. » Ma main se défait de sa joue alors que je reprends l’écrin et soulève le compartiment où se trouve une chaîne à la maille très fine. C’était la dernière partie du cadeau que j’étais parti chercher dans le Inverness moldu, la dernière fois que j’avais vu Ravena. J’y glissais l’anneau de la clef désormais cachée et finis par lui tendre, n’osant pas lui mettre au cou. « Je me suis dit que comme ça, ça n’entravera pas tes ailes. » Je replace mon front contre le sien, sentant son souffle sur ma peau. Ce cadeau était à son image, à la fois entre le monde magique et le monde moldu. Il y avait quelque chose qui était changé à tout jamais, déjà mû hors de tout effet des effluves de whisky, et qui grandit peu à peu, sans encore oser mettre un nom dessus. Je me sentais tomber, je tombais.
Made by Neon Demon
- InvitéInvité
Re: (isavena) scars to your beautiful - event
Dim 14 Jan 2018 - 17:10
Isaak a toujours les mots qui savent te rassurer ; que cela concerne ta nature, Holly, ta vie, tes peines et tes désillusions il n’avait pas besoin de maitriser la langue de Shakespeare à la perfection pour avoir plus d’impact que n’importe qui d’autre. Cette fois n’échappait pas à la règle, ses paroles terminèrent de sécher tes larmes : « Tu promets ? » Demandes-tu finalement lorsqu’il te dit qu’il sera là pour toi si tu le veux. Hypocrite de ta part de lui demander une telle chose mais tu n’étais pas sure d’arriver à te relever, encore et encore, seule. Alors tu posais sur ses épaules un poids qu’il ne méritait pas : égoïstement sans même te rendre compte que tu ne serais peut-être pas capable de lui rendre l’appareil si l’occasion se présentait.
Il te demande si Holly est enceinte, et tu sens un sourire prendre place sur ton visage : l’affection que tu pouvais porter à Holly et au père de l’enfant, même si tu ne te permettrais jamais de révéler le secret, faisait que tu aimais cet enfant de tout ton corps avant même qu’il ne soit venu au monde. C’était le cas pour beaucoup de monde, tu le savais bien. « Oui elle l’est, c’est pour cela que je suis d’autant plus inquiète pour elle. » Mais tu es finalement sure que quelqu’un aura pris ta place à ses côtés, Holly était très appréciée et très entourée : entre les licornes et sa famille quelqu’un serait certainement présent auprès d’elle à cet instant. Alors tu te concentres sur celui qui était venu pour te sauver toi : celui qui au final avait toujours cherché à te préserver de la méchanceté des hommes.
Ses bras se serrent autours de ton corps et tu te blottis quelques instant contre lui : votre proximité t’est étrange, d’autant plus que tu te surprends à en vouloir un peu plus. Mais tout ce qui est agréable ne peut durer éternellement et c’est presque à regret que tu finis par t’éloigner de lui. Ce n’était pas faute de désirer prolonger le contact mais, incapable de comprendre la lueur dans le regard du Russe tu ne voulais pas le gêner par ta présence rapprochée.
Le regard surpris du sorcier t’arrache un léger rire : c’était Noël après tout, tu n’allais tout de même pas oublier de lui faire un cadeau. Et tous ses mots ne firent qu’élargir encore un peu ton sourire : « Tu me diras merci quand tu l’auras si tu penses que c'est toujours nécessaire, mais, je t’assure que ce n’est pas grand chose. » Et tu te sentais presque honteuse maintenant que tu tenais dans tes mains le magnifique cadeau, et surtout le symbole auquel il était lié, entre tes mains. « Ålesund ? Mais.. » Tu fronces légèrement les sourcils avant de te souvenir que la mère d’Isaak était originaire de la belle Norvège. Peut-être que le décès de son mari lui aura finalement permis de retrouver les siens. Tu ne te permettrais certainement jamais de le dire à haute voix mais tu pensais réellement que, parfois, la mort libérait autant le défunt que les vivants. Mais, bien que ton affection pour le patriarche Steyngart soit plutôt relative tu savais bien à quel point un décès pouvait être traumatisant, surtout lorsque c’était un membre aussi proche de la famille. Ta relation avec tes parents avait beau être celle qu’elle était, il n’y avait rien qui te faisait plus peur au monde que de les perdre : à part peut être te perdre toi même à être quelqu’un que tu n’étais pas. Alors, faisant taire des paroles qui pourraient être mal venues tu te contentes d’écouter Isaak avec attention : « Non je n’en ai pas encore eu la possibilité mais il parait que c’est un pays magnifique. » Tes pas t’avaient menées à divers endroits du globe, mais le pays nordique n’en faisait pas partie. Ce n’était pas faute de l’avoir voulu mais tu étais encore jeune tu avais le temps de découvrir le reste du globe. Tu espérais seulement qu’une nouvelle découverte, qu’un nouveau pays, ne serait pas, cette fois, synonyme de fuite : encore. Tu te sentais tiraillée entre tes ailes qui rêvaient de s’envoler et ton coeur qui se voyait déjà enchainé à un autre.
Si tu te languis déjà de sentir ses doigts glisser, avec une douceur presque envoutante, sur ta joue, un léger sourire étire tes lèvres lorsqu’il découvre la chainette : « Tu penses toujours à tout. » Tes doigts glissent sur le bijou : ton regard se perd quelques secondes dans les souvenirs, douloureux et doux à la fois de vos années en Russie ensemble. « Tu m’aides ? » Finis-tu par demander en tournant un instant le dos à Isaak pour qu’il puisse accrocher la délicate chaine que composait le collier. D’une main tu Tu sens le métal froid de l’anneau prendre place sur ton buste et tu laisses échapper un léger frisson. Peut-être était-ce le froid ou bien simplement de sentir le souffle du sorcier dans ta nuque qui faisait s’animer ton épiderme. Le poids de la clé se fait ressentir sur ton cou si bien que tu comprends que le pendentif et attaché : te tournant à nouveau vers Isaak tu l’enlaces une nouvelle fois, plus émue que tu ne l’aurais pensé. « Spasiba… » Nouveaux remerciements, nouveau murmure, mais la langue russe te semble toujours plus honnête, toujours plus forte et réelle : pourtant tu savais bien que tes pensées s’en retrouvaient limitées à ce que tu connaissais encore de la langue des tsars.
Assis tous deux à même le sol, blottis l’un contre l’autre vous plongez le regard en contrebas ; les lumières de la ville sont belles ce soir : tout comme la fête l’était aussi sous vos pieds. Le silence reprend ses droits en haut de la tour, mais il n’est ni pesant ni gêné : parfois il n’y avait pas besoin de beaucoup de mots et vous aviez pris l’habitude de vous comprendre sans paroles. Certainement était-ce lié au fait que vous ne parliez, à une époque pas la même langue ou bien simplement car vous vous connaissiez par coeur.
Un air que tu connaissais bien finit par s’élever jusqu’à vous, tu te surprends à en susurrer doucement les accords : « J’adore cette musique. » Tu te tournes légèrement vers Isaak et parcours un instant son visage d’un regard doux avant de t’écarter légèrement de lui pour te relever. Lissant ta robe, qui était légèrement remontée sur tes cuisses, du dos de la main tu souris au jeune sorcier : « Tu veux bien m’accorder cette danse ? » Tu fais une moue amusée devant le regard qu’il te lance, en haussant légèrement un sourcil la main tendue vers le russe : « S’il te plait ? » Comme une enfant qui cherche à atteindre son objectif tu lui lances un regard implorant mais empli d’une lueur de malice : un regard que tu lui avais certainement lancé au moins une centaine de fois lorsque tu cherchais à obtenir quelque chose. Celui d’une enfant qui n’avait pas totalement appris à grandir et qui se raccrochait encore aux souvenirs des années d’innocence : du moins si des années innocences ont réellement existé. « Je te jure que ça restera notre secret. » Reprends-tu mutine en couvant l’étudiant d'un regard tendre. Ces moments n’étaient rien qu’à vous : tu ne les partagerais avec personne d’autre. Lui, et toi : c’était suffisant.
isavena
The night is blind So hard to find The way back home Losing grip But it's worth the risk To brave the cold No matter where you go, I'll find you
Il te demande si Holly est enceinte, et tu sens un sourire prendre place sur ton visage : l’affection que tu pouvais porter à Holly et au père de l’enfant, même si tu ne te permettrais jamais de révéler le secret, faisait que tu aimais cet enfant de tout ton corps avant même qu’il ne soit venu au monde. C’était le cas pour beaucoup de monde, tu le savais bien. « Oui elle l’est, c’est pour cela que je suis d’autant plus inquiète pour elle. » Mais tu es finalement sure que quelqu’un aura pris ta place à ses côtés, Holly était très appréciée et très entourée : entre les licornes et sa famille quelqu’un serait certainement présent auprès d’elle à cet instant. Alors tu te concentres sur celui qui était venu pour te sauver toi : celui qui au final avait toujours cherché à te préserver de la méchanceté des hommes.
Ses bras se serrent autours de ton corps et tu te blottis quelques instant contre lui : votre proximité t’est étrange, d’autant plus que tu te surprends à en vouloir un peu plus. Mais tout ce qui est agréable ne peut durer éternellement et c’est presque à regret que tu finis par t’éloigner de lui. Ce n’était pas faute de désirer prolonger le contact mais, incapable de comprendre la lueur dans le regard du Russe tu ne voulais pas le gêner par ta présence rapprochée.
Le regard surpris du sorcier t’arrache un léger rire : c’était Noël après tout, tu n’allais tout de même pas oublier de lui faire un cadeau. Et tous ses mots ne firent qu’élargir encore un peu ton sourire : « Tu me diras merci quand tu l’auras si tu penses que c'est toujours nécessaire, mais, je t’assure que ce n’est pas grand chose. » Et tu te sentais presque honteuse maintenant que tu tenais dans tes mains le magnifique cadeau, et surtout le symbole auquel il était lié, entre tes mains. « Ålesund ? Mais.. » Tu fronces légèrement les sourcils avant de te souvenir que la mère d’Isaak était originaire de la belle Norvège. Peut-être que le décès de son mari lui aura finalement permis de retrouver les siens. Tu ne te permettrais certainement jamais de le dire à haute voix mais tu pensais réellement que, parfois, la mort libérait autant le défunt que les vivants. Mais, bien que ton affection pour le patriarche Steyngart soit plutôt relative tu savais bien à quel point un décès pouvait être traumatisant, surtout lorsque c’était un membre aussi proche de la famille. Ta relation avec tes parents avait beau être celle qu’elle était, il n’y avait rien qui te faisait plus peur au monde que de les perdre : à part peut être te perdre toi même à être quelqu’un que tu n’étais pas. Alors, faisant taire des paroles qui pourraient être mal venues tu te contentes d’écouter Isaak avec attention : « Non je n’en ai pas encore eu la possibilité mais il parait que c’est un pays magnifique. » Tes pas t’avaient menées à divers endroits du globe, mais le pays nordique n’en faisait pas partie. Ce n’était pas faute de l’avoir voulu mais tu étais encore jeune tu avais le temps de découvrir le reste du globe. Tu espérais seulement qu’une nouvelle découverte, qu’un nouveau pays, ne serait pas, cette fois, synonyme de fuite : encore. Tu te sentais tiraillée entre tes ailes qui rêvaient de s’envoler et ton coeur qui se voyait déjà enchainé à un autre.
Si tu te languis déjà de sentir ses doigts glisser, avec une douceur presque envoutante, sur ta joue, un léger sourire étire tes lèvres lorsqu’il découvre la chainette : « Tu penses toujours à tout. » Tes doigts glissent sur le bijou : ton regard se perd quelques secondes dans les souvenirs, douloureux et doux à la fois de vos années en Russie ensemble. « Tu m’aides ? » Finis-tu par demander en tournant un instant le dos à Isaak pour qu’il puisse accrocher la délicate chaine que composait le collier. D’une main tu Tu sens le métal froid de l’anneau prendre place sur ton buste et tu laisses échapper un léger frisson. Peut-être était-ce le froid ou bien simplement de sentir le souffle du sorcier dans ta nuque qui faisait s’animer ton épiderme. Le poids de la clé se fait ressentir sur ton cou si bien que tu comprends que le pendentif et attaché : te tournant à nouveau vers Isaak tu l’enlaces une nouvelle fois, plus émue que tu ne l’aurais pensé. « Spasiba… » Nouveaux remerciements, nouveau murmure, mais la langue russe te semble toujours plus honnête, toujours plus forte et réelle : pourtant tu savais bien que tes pensées s’en retrouvaient limitées à ce que tu connaissais encore de la langue des tsars.
Assis tous deux à même le sol, blottis l’un contre l’autre vous plongez le regard en contrebas ; les lumières de la ville sont belles ce soir : tout comme la fête l’était aussi sous vos pieds. Le silence reprend ses droits en haut de la tour, mais il n’est ni pesant ni gêné : parfois il n’y avait pas besoin de beaucoup de mots et vous aviez pris l’habitude de vous comprendre sans paroles. Certainement était-ce lié au fait que vous ne parliez, à une époque pas la même langue ou bien simplement car vous vous connaissiez par coeur.
Un air que tu connaissais bien finit par s’élever jusqu’à vous, tu te surprends à en susurrer doucement les accords : « J’adore cette musique. » Tu te tournes légèrement vers Isaak et parcours un instant son visage d’un regard doux avant de t’écarter légèrement de lui pour te relever. Lissant ta robe, qui était légèrement remontée sur tes cuisses, du dos de la main tu souris au jeune sorcier : « Tu veux bien m’accorder cette danse ? » Tu fais une moue amusée devant le regard qu’il te lance, en haussant légèrement un sourcil la main tendue vers le russe : « S’il te plait ? » Comme une enfant qui cherche à atteindre son objectif tu lui lances un regard implorant mais empli d’une lueur de malice : un regard que tu lui avais certainement lancé au moins une centaine de fois lorsque tu cherchais à obtenir quelque chose. Celui d’une enfant qui n’avait pas totalement appris à grandir et qui se raccrochait encore aux souvenirs des années d’innocence : du moins si des années innocences ont réellement existé. « Je te jure que ça restera notre secret. » Reprends-tu mutine en couvant l’étudiant d'un regard tendre. Ces moments n’étaient rien qu’à vous : tu ne les partagerais avec personne d’autre. Lui, et toi : c’était suffisant.
- InvitéInvité
Re: (isavena) scars to your beautiful - event
Ven 19 Jan 2018 - 14:10
SCARS TO YOUR BEAUTIFUL
ravena & isaak
Hold on to hope if you got it, don't let it go for nobody. They say that dreaming is free but I wouldn't care what it cost me. Reality will break your heart, survival will not be the hardest part. It's keeping all your hopes alive when all the rest of you has died. So let it break your heart.
Les larmes de Ravena cessent de perler le long de ses joues. Je sens alors un poids s’enlever de mes épaules, soulagé de voir qu’elle ne leur accorderait plus une larme ce soir, parce qu’ils n’en méritaient aucune de sa part. C’était bien trop d’attention, c’était bien trop leur intention. Je doutais de la sincérité encore de certains, mais je décidai de taire mon instinct suspicieux parce qu’elle n’avait pas besoin de cela. J’essuie sa dernière larme de mon pouce, appliqué. Je hoche la tête en lui offrant un regard doux. « Je te le promets. » La seule condition que je pensais fixer était finalement soumise à sa propre volonté. C’était à elle de décider si elle voulait ma présence ou non. Je ne me rendis pas alors totalement compte de ce que cela pouvait impliquer, à la fois pour elle mais aussi pour moi. La garde baissée et le cœur à sa portée, j’avais l’impression de devenir faible et fort à la fois et pour une fois, je n’en avais pas peur.
Un sourire étire ses lèvres alors que je penche la tête avant de sourire à mon tour. C’était une question qui relevait de l’évidence mais comme rien ne l’était à mes yeux, je préférais avoir de vraies réponses. « Il paraît que les femmes enceintes sont très fortes, c’est une histoire d’hormones apparemment. J’ai lu ça dans un livre moldu une fois, les images étaient.. marquantes ? » Je me gratte le cuir chevelu et secoue brièvement la tête. « Elle n’est pas seule Ravena, tout va bien aller. » Elle inspirait l’optimisme, malgré son inquiétude. J’y voyais la preuve qu’au-delà de ses grandes ailes qui ne demandaient qu’à se déployer, il y avait un cœur bien trop grand pour éviter les souffrances. Je comprenais ses envols, un peu plus, ou du moins j’en avais l’impression. J’avais essayé de la protéger, et j’avais failli à mon devoir. Mon père avait lacéré par ses mots, son cœur d’enfant. Et je le détestais, bien plus pour ce qu’il avait pu lui faire que ce qu’il avait pu me faire. D’abord ma mère, puis Lou et enfin Ravena. Je n’imaginais même pas ce dont il pouvait être capable, persuadé que les stigmates sur mon dos ne devaient être qu’un échantillon.
Son corps quitte mes bras et je sens sa chaleur s’envoler. J’étais perdu et perplexe. Je ressentais des choses et je ne les trouvais pas désagréable. Je me demandais où pouvait être le piège, rien qui n’avait un goût aussi doux ne pouvait venir sans aucun prix. La mélodie de son rire me fait sourire, bien que je ne pus m’empêcher d’arquer un sourcil. Je lui souris, amusé par son pragmatisme. « C’est déjà beaucoup d’y avoir pensé, du moment que ça vient de toi tu peux être sûre que ça me plaira. » Même s’il s’agissait de poils d’oreilles de gobelin. Je sentis mes joues rougir un court instant, ce qui me fit mécaniquement baisser la tête, bien que je sois vite amusé par l’image de Ravena se ramenant avec ce genre de cadeaux. Sa soudaine incompréhension me ramène à ses côtés. Je me rendis alors compte que peut-être, je ne lui avais pas dit clairement que mon père était mort, mort qui l’a soulagé de ses douleurs et qui a fait de ma mère une nouvelle femme. Ses traits étaient moins tirés, son teint se faisait moins pâle. A croire que durant toutes ces années, ce fut elle le cadavre. Ses derniers soupirs avaient été les plus douloureux, entre haine, tristesse et une douleur indicible. Mon regard se perd un instant dans les souvenirs passés, mon sourire s’efface au fur et à mesure et mes traits se durcissent, malgré moi. Des éclats de voix du bas de la Tour me forcent à revenir au présent. « Ca lui fait plaisir. Pour le premier noël sans lui, ça doit être plus facile j’imagine d’être loin du moindre souvenir. » Je cligne des yeux frénétiquement, sentant un picotement. C’était la première fois depuis sa mort que j’en parlais aussi ouvertement. Et je ne savais pas réellement si c’était une bonne ou une mauvaise chose. Je savais seulement que ces mots étaient sortis seuls et que je n’avais pas eu à les chercher. C’était naturel et déconcertant, presque irrésistible. Je préfère lui parler de la Norvège, espérant qu’elle voudra bien un jour y poser ses ailes. « Ca vaut pas la Russie mais ils se défendent bien. T’auras de quoi dessiner, les paysages sont fascinants. » Je me rappelais alors que je lui en devais un de carnet et que j’avais totalement oublié. « Je te dois toujours un carnet d’ailleurs. » Jamais depuis la jetée je n’aurais pu imaginer, ou espérer, passer une telle soirée à ses côtés. Finalement, les astres n’auraient peut-être pas raison de nous.
Le cadeau était désormais complet. Et ce fut la chaînette qui causa le plus de troubles et qui pourtant nous rapprocha le plus. Je souris à sa phrase et hausse les épaules, arborant un sourire désormais fier et mutin, le torse gonflé. Ravena tourne un instant son dos. Je déglutis un instant, terrorisé à l’idée de lui faire mal, elle qui était si frêle. Je me concentre, attache la chaîne autour de son cou, laissant même mes mains effleurer sa peau. « Pardonne-moi, j’ai les mains rugueuses. » Je ne m’étais pas rendu compte que je m’étais rapproché d’elle, suffisamment pour qu’elle sente mon souffle chaud s’écraser et parcourir son cou et ses épaules. Je me pensais plus maladroit, ou plutôt moins adroit. Je reprends une distance raisonnable et, sans un mot, je retire mes mains et relâche avec précaution la chaîne. Ravena se retourne et son étreinte emporte un frisson de ma part que je ne pus retenir. Je place une de mes mains près de sa taille et l’autre au creux de de ses omoplates. Je ne peux résister au besoin de la serrer, même légèrement, contre moi. Son russe me fit sourire. J’aimais son accent, très léger et la façon qu’elle avait de ressentir le poids des mots et de les faire ressentir. Je la savais sincère, je la savais vraie. Et cela ne la rendait qu’un peu plus étincelante.
Le regard en contrebas, oscillant entre les lumières de la ville et de la Lune, je m’attarde dès que je croise Ravena. Les gens rient, crient, vivent. Et pourtant c’était dans notre silence que je ne m’étais jamais senti aussi vivant. Des murmures mélodieux s’échappent de ses cordes vocales et je l’écoute. Cela faisait très longtemps que je ne l’avais pas entendue chanter. Elle s’écarte et se lève. Je craignais le pire. Je déglutis et manque de m’étouffer. Je ne peux contenir la panique dans mon regard. Ce n’était pas que je n’aimais pas danser, ou que je n’en avais pas envie mais je n’avais jamais été à l’aise avec ce genre de choses. A Durmstrang, j’étais plus à l’aise avec une batte. A chaque bal, j’observais les autres danser, et c’était ce qu’il y avait de mieux pour tout le monde. Je leur faisais peur et je préférais en jouer et en rire. Que pouvait-on attendre de plus du monstre de foire ? Mais le dilemme était bien là. Je n’avais pas envie d’effrayer Ravena, ni de la blesser. Lorsqu’elle jure que cela restera notre secret, je me décide enfin à me lever en grognant, les mains dans les poches. Je marmonne, grommelle dans ma barbe épaisse et avance enfin vers elle. Je finis par prendre une grande inspiration et lui ouvre mes bras. « Je capitule mais ça reste entre toi et moi. Si tu le répètes, je dirais que tu m’as fait boire ou que tu m’as envoûté. » J’échappe un léger rire et m’approche un peu plus d’elle. Je place nerveusement ma main sur sa taille et l’autre entremêle ses doigts aux miens. Je nous guide au rythme de la musique qui remonte jusqu’au sommet de la tour du château. Je la fais tourner en douceur avant de la soulever avec une facilité déconcertante et de la reposer délicatement au sol. Notre danse reprend une allure un peu plus calme. Mes deux mains sont fixées au niveau de sa taille. J’en profitais alors pour la renverser, la maintenant fermement contre moi. « Viens en Norvège avec moi. » Comme une supplique, je plonge mon regard dans le sien. Je sentis alors mon visage se tendre lentement vers le sien. Mâchoire serrée, mon cœur bat pourtant à tout rompre. Le battement suivant, je sens la mesure s’emporter. Mon front accolé au sien, mes lèvres viennent se presser contre les siennes suffisamment longtemps pour les capturer un court instant. La chanson prend fin, je libère ses lèvres et tout chez moi se paralyse.
Made by Neon Demon
- InvitéInvité
Re: (isavena) scars to your beautiful - event
Sam 27 Jan 2018 - 10:21
Qui aurait pu dire que cette soirée prendrait de telles couleurs lorsque, au bord des larmes tu t’étais enfuie de la salle de bal ? Les larmes ne semblaient être qu’un vieux souvenir, seulement corroboré par tes yeux légèrement rougis, comme ils auraient pu l’être par l’alcool et le sourire avait repris sa place sur ton visage qui, bien qu’amaigris respirait désormais la joie de vivre. Sa promesse résonne étrangement en toi mais ne fait qu’accentuer l’euphorie qui te transporte : comme si cela signifiait tout, le poids des mots dépassait parfois celui des actes, ce soir du moins, c’était suffisant.
Ses mots tombent, et les maux réapparaissent, et tu sens la glace reprendre ses droits entre vous, c’était les plaines de Teriberka qui s’invitaient en haut de cette tour d’Inverness, ce sont tous les souvenirs de ces années passées là bas qui se mêlent à ce que le russe a vécu depuis sa plus tendre enfance. La rencontre est électrique, tu vois le visage du jeune sorcier se fermer et tu ne peux t’empêcher de te sentir, pour une raison obscure, responsable de sa douleur. Peut-être était-ce seulement que l'idée qu’il aille mal te déplaisait totalement. « Je suis tellement désolée Isaak… » Les mots sont d’une honnêteté totale, tu mettais de côté toute la rancoeur que tu pouvais éprouver : il n’y avait que le sorcier qui se trouvait ce soir à tes côtés qui t’importait. Tu te rends compte que tu ne lui avais jamais présenté tes condoléances. Tu te souviens que vous n’aviez jamais parlé du décès de son père sans prendre des chemins détournés. C’était comme si cela n’était pas réellement arrivé, comme si tant que les mots n’étaient pas prononcé cela ne restait qu’un mirage. Mais cette fois, il semble se confier, et tu sens qu’il s’éloigne, que son esprit se perd dans les souvenirs des plaines gelées de Russie. Ta main vient se loger dans la sienne, tu lui offres une prise sur le présent, un échappatoire à la douleur des souvenirs. Lorsqu’il revient à lui, son sourire s’est effacé, malgré toi tu fais une légère moue, inquiète et affectée de le voir triste : « Il ne souffre plus, et vous êtes libérés du poids de la maladie. » Votre pudeur à tous les deux vous empêchait de parler du reste. Vous n’aviez jamais abordé ce sujet là, peut-être pensait-il que tu n’étais pas au courant. Tu faisais comme si tu ne le savais pas mais tu n’étais pas dupe : Isaak était libéré de bien des troubles et pas seulement de la maladie de son géniteur. « Être entourée lui fera certainement du bien, le domaine doit être bien grand et vide sans vous deux pour le faire vivre. » Et tu savais bien à quel point une demeure vide pouvait parfois être pesante et propice aux mauvaises pensées. La mère d'Isaak ne méritait plus de souffrir, la mort faisait coulé bien trop de larmes sans rester pervertir les lieux des souvenirs.
Lorsqu’il parle de la Norvège tu sens tes ailes te démanger, cette sensation de découvrir quelque chose de nouveau te manquait déjà alors que tu n’avais même pas terminé de faire le tour d’Inverness. Il compare les paysages du pays scandinave à sa russie natale et tu ne peux t’empêcher de laisser échapper un léger rire : « Toi et ta fierté russe alors ! » Si faire allusion à sa fierté était parfois sarcastique, ce n’était pas le cas aujourd’hui, tu l’admirais d’éprouver un attachement si fort pour ses racines, ce n’était clairement pas ton cas : tu n’étais pas sûre d’avoir mis les pieds au manoir des Vautier en Allemagne depuis des années. Il fait allusion au carnet qui avait disparu sous les vagues quelques semaines auparavant et tu sens ton coeur se serrer légèrement lorsque tu repenses à cette épisode. Pourtant il était là, et même dans tous les espoirs que vous aviez partagés dans les froides plaines de Russie, vous n’aviez jamais pensé qu’il en serait ainsi. « Ne t’inquiète donc pas pour ça, j’en ai des dizaines qui attendent juste d’être sortis de leur malle. » Tu hausses légèrement les épaules tiraillée entre le sourire que sa présence entrainait et l’amertume d’en être réduite à reléguer tes passions au second plan. Malgré toi mal habituée tu ne t’étais pas rendue compte ce qu’autonomie signifiait, loin de tes parents et de leur « J’ai pas énormément de temps pour dessiner entre tout donc je ne manque pas de matériel. » Un léger rire s’échappe de tes lèvres, tu ne veux ni l’inquiéter ni parler de ça plus longtemps. Un jour viendra et tu pourras profiter un peu plus, tu n’avais pas peur des sacrifices tant qu’ils te menaient à un objectif supérieur. Alors si tu devais continuer à enchainer les journées et les soirées, à t'acharner pour t'offrir un avenir plus glorieux, cela ne te posait pas de problèmes. Du moins tu le pensais, mais ton corps s'épuisait et tu le savais.
Et te voilà, face à lui, l’implorant un sourire mutin au coin des lèvres de t’offrir une danse : il rechigne, il grogne, soupire mais finit tout de même par se lever l’air mal à l’aise. Pourtant tes suppliques ont raison de son inquiétude et il accepte non sans une petite remarque qui te laissa songeuse quelques instants. Finalement tu te contentes de faire un large sourire : « Et j’assumerai pleinement les conséquences de cette terrible trahison. » Tu prends un air solennel en posant une main sur ton coeur avant de laisser échapper un petit rire devant son air catastrophé. Et son rire répond au tien avant qu’il ne te propose ses bras. Finalement plus à l’aise que tu ne l’aurais cru le russe se prête l’exercice avec entrain et te fait virevolter en haut de cette tours comme si vous n’étiez que deux sur Terre.
Tu bascules et ton regard plonge dans le sien : sa question t’arrache un léger hoquet de surprise et sans t’en rendre compte tes mains se serrent légèrement sur son épaule et le haut de son torse. Certainement ne le remarquerait-il pas, car tu la fis disparaitre bien vite, mais une lueur d’affolement glisse dans ton regard. « Oh… Je…» L’invitation te fait autant plaisir qu’elle t’inquiète, bien sûr tu adorerais passer quelques jours, hors du temps, avec lui. Mais tu te souvenais bien de la dernière fois où tu t’étais rendue chez les Steyngart. Tu avais beau savoir que le père d’Isaak ne pourrait plus jamais insinuer le doute dans ton esprit avec son venin l’idée te mettait toujours mal à l’aise. Et puis, tu repensais aux moments que vous aviez passé tous les deux en Russie, ces instants volés que tu aurais voulu revivre à l’infini : n’était-ce pas finalement l’occasion d’en créer de nouveau ? Tu ne voulais pas décevoir Isaak par tes peurs inconsidérées alors tu te fends d’un sourire tendre et t’apprête à répondre lorsque tu te rends compte que son visage s’approche du tien. Un hoquet de surprise que tu retiens et ton regard plonge dans le sien un instant avant que vos lèvres ne se touchent. Le contact te transporte et même s'il est court tu te permets de fermer les yeux quelques instants. Il se recule, bien trop vite et tu sens qu'il se tend. Aposant à nouveau ton front contre le sien, cherchant à le rassurer tu murmures : « Oui, tu fais une petite pause en caressant la joue du sorcier avec douceur, oui je viendrais avec toi. » Un sourire vient étirer tes lèvres, finalement, les astres n’étaient peut-être pas contre vous. La musique s’est tue et pourtant c’est comme si vos gestes étaient toujours poussés par la douce mélodie et tu sens ton regard glisser à nouveau sur ses lèvres. Le geste est plus naturel tandis que tu t’approches à nouveau de lui, l’embrassant avec un peu plus de conviction mais avec grande douceur. Mettant fin au contact tu t’éloignes légèrement, à la fois un peu gênée et mutine en te mordant légèrement la lèvre : ta main glisse jusqu’à celle du sorcier et tu susurres doucement : « Ça peut rester entre nous aussi si tu veux… » Pourtant tu sentais ton coeur qui hurlait dans ta poitrine et une légère teinte rosée, bien difficile à masquer, avait pris place sur tes joues.
isavena
The night is blind So hard to find The way back home Losing grip But it's worth the risk To brave the cold No matter where you go, I'll find you
Ses mots tombent, et les maux réapparaissent, et tu sens la glace reprendre ses droits entre vous, c’était les plaines de Teriberka qui s’invitaient en haut de cette tour d’Inverness, ce sont tous les souvenirs de ces années passées là bas qui se mêlent à ce que le russe a vécu depuis sa plus tendre enfance. La rencontre est électrique, tu vois le visage du jeune sorcier se fermer et tu ne peux t’empêcher de te sentir, pour une raison obscure, responsable de sa douleur. Peut-être était-ce seulement que l'idée qu’il aille mal te déplaisait totalement. « Je suis tellement désolée Isaak… » Les mots sont d’une honnêteté totale, tu mettais de côté toute la rancoeur que tu pouvais éprouver : il n’y avait que le sorcier qui se trouvait ce soir à tes côtés qui t’importait. Tu te rends compte que tu ne lui avais jamais présenté tes condoléances. Tu te souviens que vous n’aviez jamais parlé du décès de son père sans prendre des chemins détournés. C’était comme si cela n’était pas réellement arrivé, comme si tant que les mots n’étaient pas prononcé cela ne restait qu’un mirage. Mais cette fois, il semble se confier, et tu sens qu’il s’éloigne, que son esprit se perd dans les souvenirs des plaines gelées de Russie. Ta main vient se loger dans la sienne, tu lui offres une prise sur le présent, un échappatoire à la douleur des souvenirs. Lorsqu’il revient à lui, son sourire s’est effacé, malgré toi tu fais une légère moue, inquiète et affectée de le voir triste : « Il ne souffre plus, et vous êtes libérés du poids de la maladie. » Votre pudeur à tous les deux vous empêchait de parler du reste. Vous n’aviez jamais abordé ce sujet là, peut-être pensait-il que tu n’étais pas au courant. Tu faisais comme si tu ne le savais pas mais tu n’étais pas dupe : Isaak était libéré de bien des troubles et pas seulement de la maladie de son géniteur. « Être entourée lui fera certainement du bien, le domaine doit être bien grand et vide sans vous deux pour le faire vivre. » Et tu savais bien à quel point une demeure vide pouvait parfois être pesante et propice aux mauvaises pensées. La mère d'Isaak ne méritait plus de souffrir, la mort faisait coulé bien trop de larmes sans rester pervertir les lieux des souvenirs.
Lorsqu’il parle de la Norvège tu sens tes ailes te démanger, cette sensation de découvrir quelque chose de nouveau te manquait déjà alors que tu n’avais même pas terminé de faire le tour d’Inverness. Il compare les paysages du pays scandinave à sa russie natale et tu ne peux t’empêcher de laisser échapper un léger rire : « Toi et ta fierté russe alors ! » Si faire allusion à sa fierté était parfois sarcastique, ce n’était pas le cas aujourd’hui, tu l’admirais d’éprouver un attachement si fort pour ses racines, ce n’était clairement pas ton cas : tu n’étais pas sûre d’avoir mis les pieds au manoir des Vautier en Allemagne depuis des années. Il fait allusion au carnet qui avait disparu sous les vagues quelques semaines auparavant et tu sens ton coeur se serrer légèrement lorsque tu repenses à cette épisode. Pourtant il était là, et même dans tous les espoirs que vous aviez partagés dans les froides plaines de Russie, vous n’aviez jamais pensé qu’il en serait ainsi. « Ne t’inquiète donc pas pour ça, j’en ai des dizaines qui attendent juste d’être sortis de leur malle. » Tu hausses légèrement les épaules tiraillée entre le sourire que sa présence entrainait et l’amertume d’en être réduite à reléguer tes passions au second plan. Malgré toi mal habituée tu ne t’étais pas rendue compte ce qu’autonomie signifiait, loin de tes parents et de leur « J’ai pas énormément de temps pour dessiner entre tout donc je ne manque pas de matériel. » Un léger rire s’échappe de tes lèvres, tu ne veux ni l’inquiéter ni parler de ça plus longtemps. Un jour viendra et tu pourras profiter un peu plus, tu n’avais pas peur des sacrifices tant qu’ils te menaient à un objectif supérieur. Alors si tu devais continuer à enchainer les journées et les soirées, à t'acharner pour t'offrir un avenir plus glorieux, cela ne te posait pas de problèmes. Du moins tu le pensais, mais ton corps s'épuisait et tu le savais.
Et te voilà, face à lui, l’implorant un sourire mutin au coin des lèvres de t’offrir une danse : il rechigne, il grogne, soupire mais finit tout de même par se lever l’air mal à l’aise. Pourtant tes suppliques ont raison de son inquiétude et il accepte non sans une petite remarque qui te laissa songeuse quelques instants. Finalement tu te contentes de faire un large sourire : « Et j’assumerai pleinement les conséquences de cette terrible trahison. » Tu prends un air solennel en posant une main sur ton coeur avant de laisser échapper un petit rire devant son air catastrophé. Et son rire répond au tien avant qu’il ne te propose ses bras. Finalement plus à l’aise que tu ne l’aurais cru le russe se prête l’exercice avec entrain et te fait virevolter en haut de cette tours comme si vous n’étiez que deux sur Terre.
Tu bascules et ton regard plonge dans le sien : sa question t’arrache un léger hoquet de surprise et sans t’en rendre compte tes mains se serrent légèrement sur son épaule et le haut de son torse. Certainement ne le remarquerait-il pas, car tu la fis disparaitre bien vite, mais une lueur d’affolement glisse dans ton regard. « Oh… Je…» L’invitation te fait autant plaisir qu’elle t’inquiète, bien sûr tu adorerais passer quelques jours, hors du temps, avec lui. Mais tu te souvenais bien de la dernière fois où tu t’étais rendue chez les Steyngart. Tu avais beau savoir que le père d’Isaak ne pourrait plus jamais insinuer le doute dans ton esprit avec son venin l’idée te mettait toujours mal à l’aise. Et puis, tu repensais aux moments que vous aviez passé tous les deux en Russie, ces instants volés que tu aurais voulu revivre à l’infini : n’était-ce pas finalement l’occasion d’en créer de nouveau ? Tu ne voulais pas décevoir Isaak par tes peurs inconsidérées alors tu te fends d’un sourire tendre et t’apprête à répondre lorsque tu te rends compte que son visage s’approche du tien. Un hoquet de surprise que tu retiens et ton regard plonge dans le sien un instant avant que vos lèvres ne se touchent. Le contact te transporte et même s'il est court tu te permets de fermer les yeux quelques instants. Il se recule, bien trop vite et tu sens qu'il se tend. Aposant à nouveau ton front contre le sien, cherchant à le rassurer tu murmures : « Oui, tu fais une petite pause en caressant la joue du sorcier avec douceur, oui je viendrais avec toi. » Un sourire vient étirer tes lèvres, finalement, les astres n’étaient peut-être pas contre vous. La musique s’est tue et pourtant c’est comme si vos gestes étaient toujours poussés par la douce mélodie et tu sens ton regard glisser à nouveau sur ses lèvres. Le geste est plus naturel tandis que tu t’approches à nouveau de lui, l’embrassant avec un peu plus de conviction mais avec grande douceur. Mettant fin au contact tu t’éloignes légèrement, à la fois un peu gênée et mutine en te mordant légèrement la lèvre : ta main glisse jusqu’à celle du sorcier et tu susurres doucement : « Ça peut rester entre nous aussi si tu veux… » Pourtant tu sentais ton coeur qui hurlait dans ta poitrine et une légère teinte rosée, bien difficile à masquer, avait pris place sur tes joues.
- InvitéInvité
Re: (isavena) scars to your beautiful - event
Lun 19 Fév 2018 - 16:24
SCARS TO YOUR BEAUTIFUL
ravena & isaak
Hold on to hope if you got it, don't let it go for nobody. They say that dreaming is free but I wouldn't care what it cost me. Reality will break your heart, survival will not be the hardest part. It's keeping all your hopes alive when all the rest of you has died. So let it break your heart.
Etrangement, il n’y avait plus grand-chose qui me retenait. Je n’avais plus d’excuse derrière laquelle me réfugier, pour me détourner d’elle à nouveau. Je n’avais plus les entrailles emmêlées au point que le moindre geste pourrait les faire céder. Je me sentais léger, probablement parce que Ravena m’apprenait ce que pouvait être vivre au-delà d’être simplement vivant. Les yeux clos, les images se précipitent et je me tends. Je revois son sourire, ses larmes perler, puis ses gestes tendres que je n’avais jamais su apprécier, ou même déceler. Et si j’avais accepté de danser, c’était pour elle et pour moi, parce qu’elle me faisait sentir en confiance, assez fort pour avoir la faiblesse de danser et de me comporter comme un sorcier normal, ne serait-ce qu’un soir avant de revêtir mon épaisse couche de glace et d’arbore la froideur en étendard habituel. Mais rien ne l’était. J’avais l’impression de rêver, à l’instant où je m’étais levé pour déposer les armes à bras ouverts. Et j’en étais terrifié, parce que la seule fois où je me rendais, les coups finissaient tôt ou tard par pleuvoir et le sang coulait à la place des larmes. Mais lorsque je plonge mon regard dans le sien, je ne voyais de tout cela. J’ignorais si je refusais de le voir, ou si j’en étais tout simple incapable, pressé de vivre et d’être. La question m’échappe, le geste aussi. Depuis le début, notre jeu avait été de refuser les règles, peu importe qui les fixait, que ce soit les astres ou l’instinct de survie. Jamais je ne m’étais senti aussi vulnérable et si fort à la fois, à croire que je m’étais perdu dans le reflet du miroir du Risèd et que jamais ma réalité n’aurait pu être aussi belle qu’à cette instant et derrière une vitre ensorcelée. Pourtant, c’est son regard que je sens dans le mien et c’est son front qui se pose au mien. Aucune illusion magique ne pouvait parvenir à refaire aussi fidèlement les sensations. Non, elles devaient déjà avoir été vécues au moins une fois. Sa réponse étire spontanément un large sourire soulagé, et heureux, presque niais et naïf. Ma joue va au contact de sa main, lui laissant aisément comprendre que je ne partirais plus. Mon étreinte se renforce alors brièvement, le temps d’une demi-mesure, la dernière de la musique, alors que la nôtre ne faisait que continuer, en majeur pour une fois depuis bien trop longtemps. Je caresse à mon tour son visage et la redresse en conservant une distance réduite. C’était effrayant car inédit, envoûtant car unique. Les doutes et autres terreurs se turent alors que nos lèvres se scellèrent une nouvelle fois. Et je me retrouve à vouloir que cet instant dure encore. Lorsqu’elle s’éloigne, aussitôt je fais un pas vers elle puis me ravise, ne faisant qu’alors que piétiner devant elle. Finalement, c’est Ravena qui attrape ma main, alors que j’y entremêle nos doigts sans aucune retenue, quitte à ne lui offrir qu’une emprise brusque et brutale. « Niet. » La réponse est sèche, spontanée. Je lui souris, avant de capturer son autre main et de la déposer sur mon torse, tentant de faire preuve de douceur. Puisque j’avais toujours été mauvais pour trouver des mots et que même mes sortilèges demeuraient informulés, il valait mieux laisser place aux gestes. J’étais las de tout avoir du garder pour moi. Au moins elle savait. Elle savait que si les mots manquaient, mon cœur, lui, battait à tout rompre. Je relève un instant la tête et jette un coup d’œil aux alentours et au ciel étoilé. « Non. Il y a rien de mal, il n’y a rien à cacher ou à craindre désormais. C’est même tout le contraire. » Je n’avais pas honte. La seule honte que j’éprouvais, c’était d’avoir un jour osé lui tourner le dos et d’avoir transplané. Mon index soulève son menton alors que je me penche pour capturer ses lèvres à nouveau, sans me tendre cette fois-ci, dans un mélange maladroit d’ardeur et de douceur. Les yeux encore clos, un large sourire étire mes lèvres à nouveau. Les rayons lunaires nous recouvrent alors que le vent se lève peu à peu, amenant la neige et quelques flocons se déposer autour de nous. Peut-être était-il temps pour nous d’être bénis par les astres pour une fois.
Made by Neon Demon
|
|