- Margaret RoseburyADMIN – The Devil wears blue
- » parchemins postés : 943
» miroir du riséd : Jessica Chastain
» crédits : Angie
» multinick : Jules, Caël et Verena
» âge : 46 ans
» situation : Célibataire
» nature du sang : Sang-pur
» particularité : Legilimens
» année d'études : .
» profession : Professeure de Sciences Politiques et Magiques & Directrice des Lufkin
» gallions sous la cape : 606
Inventaire Sorcier
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Un entretien dans un passé douloureux [Sapphire McBee]
Mer 13 Déc 2017 - 22:40
Un entretien dans un passé douloureux
Evangeline avait pourtant tout organiser à la perfection, comme c'était son habitude, et une fois de plus des hormones étaient venus tout gâcher. Si seulement on pouvait bannir la testostérone de certains messieurs, beaucoup de problèmes serait sûrement éviter, c'était en tout cas ce que pensait désormais Evangeline depuis plusieurs dizaines d'années, et ses conclusions ne faisaient que s'étayer et s'affirmer avec le temps. La soirée avec ses petits Lufkin en était le parfait exemple, si Giuseppe avait eu un comportement galant de gentleman par le passé, jamais la tarte au citron meringué de cette pauvre Emma Blackwood n'aurait volé dans les airs pour s'écraser sur son visage, sous l'impulsion colérique de Sapphire. Evangeline avait voulu dédramatiser la situation, et tourner ce conflit en occasion pour les deux élèves de régler le litige mais également d'améliorer leurs compétences en duel. Mais non, sa petite tentative n'avait pas fonctionné, et désormais l'université toute entière bruissait de l'épisode fameux de la tarte au citron. Evangeline avait même dû subir les moqueries de certains de ses collègues directeur de maison, une véritable honte pour elle, qui se vantait d'avoir les meilleurs élèves de tout la faculté. Bien qu'elle aime ses étudiants d'une bienveillance toute particulière, l'enseignante ne pouvait pas laisser passer de tels agissements, il fallait qu'elle sévisse. Elle devait montrer l'exemple. Si l'histoire avait su dégager une leçon c'est que la crainte provoquait bien plus de respect que l'amour. Un roi pour bien gouverner doit s'appuyer sur l'amour de son peuple, mais cette amour est tellement précaire et volatile qu'il vaut mieux que celui-ci le craigne. Après tout, un peuple ne reconnaît ses lois qu'aux épées des hommes qui les sanctionnent ! Evangeline devait donc sortir le bâton pour corriger ce comportement qu'elle jugeait, à juste titre, inacceptable. Mais elle ne voulait pas tout bonnement donner des lignes à cette élève, elle était tout de même étudiante, ce n'était plus une enfant, elle devait donc rendre cette « punition » bénéfique, plutôt que d'en faire une sanction pure et simple. C'était un comportement rare chez Evangeline, plus adepte des sanctions punitives que des sanctions éducatives, elle avait d'ailleurs jugé durement un de ses collègues européens quand elle était Directrice du Département de la Coopération Magique Internationale, ce dernier se permettant de critiquer leur modèle d'incarcération à Azkaban comme inutilement cruel et humiliant. Elle s'était alors montrée des plus sèches, et avait frôlé l'incident diplomatique, mais bien entendu, elle avait fait passer cela dans la presse comme un manque de savoir-vivre et de politesse de la part du collègue en question plutôt que comme une marque d'ego de sa propre part.
Pour convoquer son étudiante, Evangeline avait envoyé une lettre à la jeune Sapphire, pour lui demander de venir la voir dans son bureau en fin d'après-midi le lundi suivant. L'enseignante n'avait prévu ni parchemin, ni livre, ni plume pour cette « punition », au contraire, elle souhaitait donner une leçon à la jeune fille, à la fois d'éducation, de bonne tenue, de morale, mais aussi l'aider à dépasser ces crises émotionnelles pour toujours rester maîtresse d'elle-même. C'est dans ce but que la femme avait amené avec elle une coupe en argent délicatement décorés de fines pierres précieuses, une Pensine qu'elle avait acquis en France quand elle était alors encore au Ministère, les français ayant un artisanat bien plus fin concernant les métaux, au goût de l'enseignante. Evangeline n'allait pas y aller par 4 chemins, elle allait résoudre cette douleur passée avec Giuseppe, et Sapphire en ressortirait grandie. Enfin, elle l'espérait.
Avec l'hiver, les fins d'après-midi étaient vite sombres, et de ce fait Evangeline avait allumé la multitude de bougies présentes dans son bureau. Elle avait une véritable passion pour les bougies, de toutes les formes et de toutes les couleurs, avec une richesse odorante qui l'apaisaient. Certains de ces bougies flottaient donc autour de son lourd bureau de bois verni aux pieds de griffon doré, pendant que l'enseignante attendait patiemment son étudiante, surveillant attentivement l'horloge dans le coin de la pièce. Elle n'aimait pas les gens en retard, partant du principe qu'arriver à l'heure c'était déjà être en retard, et bien qu'elle concevait le quart d'heure de bienséance, elle était très stricte sur les horaires. Elle espérait donc que la jeune femme ne serait pas en retard pour leur entretien. Evangeline l'avait nommé ainsi : un entretien, le terme punition était bien trop infantilisant pour convenir. Elle lisait une vraie feuille de chou pendant cette attente, le dernier numéro du Chineur, et sa surprise avait été immense quand elle avait découvert son propre visage dans les colonnes de cette immonde amas d'articles qui se voulaient être de la presse satyrique. Les auteurs de cette immondice la traitaient ainsi de vampire, se shootant aux produits de jeunesse et autres potions en tout genre. Certes, elle abusait de ces crèmes, et notamment d'une lotion de sa création pour faire disparaître quelques rides, mais elle ne supportait pas que des mécréants aient osé l'écrire, et encore moins qu'ils mettent en avant son âge avancé. Le proverbe dit de ne jamais mettre en colère une femme, alors une femme d'un certain âge, c'est se condamner aux mille enfers... Ses mains noueuses froissaient le papier tandis qu'elle lisait et relisait ces mots, quand la jeune femme toqua à sa porte, avant d'entrer suite à l'accord d'Evangeline. Voici cette dernière d'une humeur massacrante, mais elle tenta de faire bonne figure et de paraître aussi rigide et de marbre que d'ordinaire, même si le Chineur froissé posé sur le bureau prouvait bien le contraire.
- Miss McBee, je suis heureuse de vous voir pour cet entretien. J'ai attendu un peu avant de vous convoquer, je voulais trouver les mots adéquats dans une telle situation, sans passer pour l'horrible mégère aux dents pointus comme ce torchon aime me dépeindre. Vous vous doutez de la raison de cet entretien je suppose ?
charney
“Si vous voulez des discours, demandez à un homme. Si vous voulez des actes, demandez à une femme.” ▵ endlesslove.
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Re: Un entretien dans un passé douloureux [Sapphire McBee]
Dim 17 Déc 2017 - 12:51
La diablesse et l'ingénue ~
Tout acte avait des conséquences. Même si elle avait jeté cette part de tarte au visage d'un autre Lufkin sans réfléchir, sans mesurer ce qu'elle faisait, sans même avoir conscience de son geste, l'instant d'après elle savait déjà qu'elle aurait à subir des conséquences. Il était inadmissible de se conduire ainsi, surtout sous le nez de sa directrice, surtout quand on appartenait à une maison aussi sérieuse et respectable. Les jours suivants l'incident, Sapphire attendait une convocation dans le bureau de Mrs Rosebury. Sasha avait beau lui avoir dit qu'elle n'avait rien fait de grave, elle savait que cela ne resterait pas impuni. Elle serait presque déçue si sa directrice la laissait s'en tirer ainsi. La lettre redoutée et attendue était arrivée finalement. Sobrement, on lui demandait de se rendre au bureau en fin d'après-midi le lundi suivant.
Devant la porte quelques minutes avant le rendez-vous, Sapphire soupira pour chasser la nervosité qui lui tordait l'estomac. Elle respectait tellement l'institution, les règles, les professeurs et professeures, sa directrice par-dessus tous. Elle savait que son comportement récent était le symptôme d'un dysfonctionnement intérieur, et elle redoutait l'ampleur des conséquences, mais elle les accepterait avec dignité cette fois-ci. La jeune sorcière toqua, entendit qu'on l'autorisait à entrer, et poussa la porte. Le bureau était illuminé et parfumé d'une multitude de bougies, qui donnait à la pièce une atmosphère feutrée, presque nébuleuse. Sapphire n'était jamais venue ici : elle n'en avait jamais eu besoin. C'était une étudiante discrète, aux résultats exemplaires, qui suivait quelques cours du niveau supérieur. Jamais elle n'avait causé le moindre problème, excepté la fois où elle était entrée, avec une étudiante Pokeby, dans la Salle des énigmes. Le séjour à l'infirmerie après cet épisode avait été jugé une punition suffisante pour son imprudence. Surprise par la luminosité tamisée, charmée par l'odeur et l'aspect enchanteur du lieu, Sapphire se sentit un peu mieux. Elle referma la porte derrière elle et s'avança lentement vers sa directrice. Comme à son habitude, elle portait une longue robe ancienne, aux longues manches de dentelle, conçue dans un tissu parme. Son apparence de sorcière des siècles passés étonnait parfois, mais cela correspondait à sa personnalité pudique et excentrique.
Miss McBee, je suis heureuse de vous voir pour cet entretien. J'ai attendu un peu avant de vous convoquer, je voulais trouver les mots adéquats dans une telle situation, sans passer pour l'horrible mégère aux dents pointues comme ce torchon aime me dépeindre. La mention du torchon laissa Sapphire perplexe. Elle ne lisait pas le Chineur : elle était trop dans son monde pour s'intéresser à ce genre de rumeurs. Elle savait bien qu'on parlait beaucoup de l'incident de la soirée des Lufkin quand elle passait, mais elle avait l'habitude des rumeurs sur son compte : l'étrangeté de sa famille, le suicide de sa sœur, son célibat éternel, les gens ne manquaient pas de sujets pour commérer à son propos. L'avantage d'être solitaire et rêveuse, c'était qu'elle ne percevait qu'une toute petite partie des commérages. Vous vous doutez de la raison de cet entretien je suppose ? Les lèvres pincées de timidité, la Lufkin inclina respectueusement la tête. Oui madame, je sais pourquoi je suis ici. Je suis terriblement désolée de mon comportement et je vous promets d'observer la punition que vous jugerez adéquate. Lors de la soirée, Mrs Rosebury avait voulu régler le différent entre Sapphire et Giuseppe par un duel oratoire sur-le-champ, mais la jeune sorcière était trop bouleversée pour s'y plier et elle avait osé fuir. Cela ne se reproduirait pas. Elle se sentait capable d'obéir, quitte à affronter Giuseppe en face, même si cela lui coûtait. Je sais que j'ai manqué à tous mes devoirs la dernière fois, je n'ai pas agi dans le but de vous manquer de respect. J'ai perdu mes moyens, expliqua-t-elle pudiquement. Sapphire voyait la soumission à sa directrice comme un moyen de rédemption. Son regard azur se perdit un instant sur le journal froissé sur le bureau, qu'elle vit comme un intrus dans le bureau si élégant d'une femme si parfaite. L'Irlandaise croisa les mains dans son dos, droite, sage, attendant le verdict. Les lueurs des bougies dansaient dans ses pupilles claires.
Devant la porte quelques minutes avant le rendez-vous, Sapphire soupira pour chasser la nervosité qui lui tordait l'estomac. Elle respectait tellement l'institution, les règles, les professeurs et professeures, sa directrice par-dessus tous. Elle savait que son comportement récent était le symptôme d'un dysfonctionnement intérieur, et elle redoutait l'ampleur des conséquences, mais elle les accepterait avec dignité cette fois-ci. La jeune sorcière toqua, entendit qu'on l'autorisait à entrer, et poussa la porte. Le bureau était illuminé et parfumé d'une multitude de bougies, qui donnait à la pièce une atmosphère feutrée, presque nébuleuse. Sapphire n'était jamais venue ici : elle n'en avait jamais eu besoin. C'était une étudiante discrète, aux résultats exemplaires, qui suivait quelques cours du niveau supérieur. Jamais elle n'avait causé le moindre problème, excepté la fois où elle était entrée, avec une étudiante Pokeby, dans la Salle des énigmes. Le séjour à l'infirmerie après cet épisode avait été jugé une punition suffisante pour son imprudence. Surprise par la luminosité tamisée, charmée par l'odeur et l'aspect enchanteur du lieu, Sapphire se sentit un peu mieux. Elle referma la porte derrière elle et s'avança lentement vers sa directrice. Comme à son habitude, elle portait une longue robe ancienne, aux longues manches de dentelle, conçue dans un tissu parme. Son apparence de sorcière des siècles passés étonnait parfois, mais cela correspondait à sa personnalité pudique et excentrique.
Miss McBee, je suis heureuse de vous voir pour cet entretien. J'ai attendu un peu avant de vous convoquer, je voulais trouver les mots adéquats dans une telle situation, sans passer pour l'horrible mégère aux dents pointues comme ce torchon aime me dépeindre. La mention du torchon laissa Sapphire perplexe. Elle ne lisait pas le Chineur : elle était trop dans son monde pour s'intéresser à ce genre de rumeurs. Elle savait bien qu'on parlait beaucoup de l'incident de la soirée des Lufkin quand elle passait, mais elle avait l'habitude des rumeurs sur son compte : l'étrangeté de sa famille, le suicide de sa sœur, son célibat éternel, les gens ne manquaient pas de sujets pour commérer à son propos. L'avantage d'être solitaire et rêveuse, c'était qu'elle ne percevait qu'une toute petite partie des commérages. Vous vous doutez de la raison de cet entretien je suppose ? Les lèvres pincées de timidité, la Lufkin inclina respectueusement la tête. Oui madame, je sais pourquoi je suis ici. Je suis terriblement désolée de mon comportement et je vous promets d'observer la punition que vous jugerez adéquate. Lors de la soirée, Mrs Rosebury avait voulu régler le différent entre Sapphire et Giuseppe par un duel oratoire sur-le-champ, mais la jeune sorcière était trop bouleversée pour s'y plier et elle avait osé fuir. Cela ne se reproduirait pas. Elle se sentait capable d'obéir, quitte à affronter Giuseppe en face, même si cela lui coûtait. Je sais que j'ai manqué à tous mes devoirs la dernière fois, je n'ai pas agi dans le but de vous manquer de respect. J'ai perdu mes moyens, expliqua-t-elle pudiquement. Sapphire voyait la soumission à sa directrice comme un moyen de rédemption. Son regard azur se perdit un instant sur le journal froissé sur le bureau, qu'elle vit comme un intrus dans le bureau si élégant d'une femme si parfaite. L'Irlandaise croisa les mains dans son dos, droite, sage, attendant le verdict. Les lueurs des bougies dansaient dans ses pupilles claires.
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Re: Un entretien dans un passé douloureux [Sapphire McBee]
Ven 5 Jan 2018 - 12:35
Un entretien dans un passé douloureux
La ponctualité. Evangeline ne transigeait jamais là-dessus et fort heureusement la jeune femme était là pile à l'heure, elle avait même quelques minutes d'avance semblait-il. Une jeune fille bien tout rapport à vrai dire, elle n'avait jamais eu d'ennuis pendant sa scolarité, sa petite incartade de l'autre fois en était d'autant plus étonnante et avait d'autant plus surprise Evangeline qui ne lui connaissait pas cette agressivité. De manière générale, les convocations pour cause disciplinaire étaient rares, la direction n'aimant pas ce genre de publicité pour un établissement élitiste comme Hungcalf où les étudiants étaient tous majeurs, et Evangeline restait la plus adepte de ce genre d'entretiens pour rappeler à ces jeunes têtes blondes que l'âge ne faisait pas la maturité, les bonnes manières s'apprenant à tout âge. Cette fois-ci ,ce serait à Sapphire d'apprendre la leçon, et même si l'atmosphère de la pièce était doux et chatoyant, il ne fallait pas s'y tromper, elle n'était pas là pour boire le thé avec l'enseignante...
-Au moins, nous commençons avec quelques bases, ce n'est pas comme certains insolents qui à votre place pensent être dans leur bon droit et ne rien devoir à personne. Votre comportement lors de la soirée dans la salle commune des Lufkin a été intolérable, et cela a provoqué les rires gras de toute l'université. Une publicité dont je me serai bien passé croyez-moi. Tous connaissent mon exigence et beaucoup se sont offusqués de voir le fiasco de cette soirée... Je ne parlerai pas vraiment de punition, vous êtes bien trop âgée pour cela, mais plutôt d'une leçon de morale. Ces leçons font terriblement défaut à votre génération.
La jeune femme avait réellement l'air totalement désemparée, ce qui ennuyait Evangeline qui avait conscience que la réaction de Sapphire n'avait été que de la défense face au jeune Vlass, dont le comportement avait semblé plus qu'insultant pour faire perdre tout contrôle à la jeune femme. Mais personne ne savait ce qu'Evangeline savait et elle devait composer avec cela, pour n'éveiller aucun soupçon supplémentaire.
-Nous allons donc commencer cette leçon. Je vous aurai bien proposer de vous asseoir, mais il vous faudra attendre quelque peu. Veuillez vous mettre debout face à moi, et comme toute grande dame qui se respecte, vous allez m'expliquer clairement la raison de votre énervement face à M. Vlass. Mais quand je dis comme une grande dame, c'est-à-dire le dos bien trop, les épaules à plat et face à moi, et la tête haute. Il faut savoir être digne quand on est une femme, en toutes circonstances, et ne jamais montrer ses excès d'émotion. Levez donc un peu votre menton.
Evangeline ne pouvait s'en empêcher,elle n'était pas de l'ancien temps pour rien. Elle sortit sa baguette magique, et fit deux trois tours de poignet. Ainsi, un épais livre sur les sortilèges druidiques prit place sur le crâne de la jeune fille pour la forcer à garder la tête bien droite, le menton haut.
-Surtout n'oubliez pas, pas d'énervement, et gardez la tête haute, vous êtes une jeune femme magnifique avec beaucoup de charisme, il faut le mettre en valeur vous ne croyez pas ? Ce ne sera qu'un court moment à passer.
charney
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- InvitéInvité
Re: Un entretien dans un passé douloureux [Sapphire McBee]
Dim 14 Jan 2018 - 15:27
La diablesse et l'ingénue ~
Sapphire avait beaucoup redouté et espéré ce moment. Elle savait qu'elle ne pouvait échapper à un entretien dans le bureau de sa directrice, et elle savait que ce serait un moment éprouvant, mais au fond elle voyait cela comme un exorcisme, un moyen de tourner la page après l'incident regrettable qui l'avait menée ici. Elle allait se plier aux exigences de la sorcière, qu'elle respectait beaucoup, et elle se sentirait mieux après. Quand l'enseignante lui demanda si elle savait pourquoi elle était ici, Sapphire répondit le plus honnêtement du monde. Sa réponse sembla convenir. Au moins, nous commençons avec quelques bases, ce n'est pas comme certains insolents qui à votre place pensent être dans leur bon droit et ne rien devoir à personne. Les mains croisées dans le dos, le regard légèrement baissé, Sapphire se demanda quel étudiant oserait venir dire au visage de Mrs Rosebury qu'il ne lui devait rien. Cette situation était tellement éloignée de sa conception du respect que l'on devait à ses professeurs qu'elle lui semblait irréelle. Votre comportement lors de la soirée dans la salle commune des Lufkin a été intolérable, et cela a provoqué les rires gras de toute l'université. Une publicité dont je me serai bien passé croyez-moi. Tous connaissent mon exigence et beaucoup se sont offusqués de voir le fiasco de cette soirée… La jeune sorcière déglutit avec difficulté, le regard plongeant davantage vers le sol. Elle avait honte de son geste, honte d'avoir accablé sa directrice par son manque de contrôle. Elle n'aurait jamais cru être celle qui jetterait l'opprobre sur cette respectable enseignante. Je ne parlerai pas vraiment de punition, vous êtes bien trop âgée pour cela, mais plutôt d'une leçon de morale. Ces leçons font terriblement défaut à votre génération. De quelle génération parlait-elle ? Sapphire considérait avoir été bien élevée, et ne se sentait pas appartenir à une génération d'insolents, mais elle se dit que la directrice avait peut-être raison d'un point de vue général. Et puis, en l'occurrence, la Lufkin savait pertinemment qu'elle avait mérité sa leçon de morale. Nous allons donc commencer cette leçon. Je vous aurai bien proposé de vous asseoir, mais il vous faudra attendre quelque peu. Veuillez vous mettre debout face à moi, et comme toute grande dame qui se respecte, vous allez m'expliquer clairement la raison de votre énervement face à M. Vlass. Mais quand je dis comme une grande dame, c'est-à-dire le dos bien droit, les épaules à plat et face à moi, et la tête haute. Il faut savoir être digne quand on est une femme, en toutes circonstances, et ne jamais montrer ses excès d'émotion. Levez donc un peu votre menton. Sapphire obéit tout à fait docilement, redressant son corps au fur et à mesure des consignes. Tout lui semblait juste dans ce qui lui était demandé. La phrase sur la dignité de la femme lui parlait tout particulièrement : pudique, elle avait toujours veillé à se montrer calme. Ce n'était pas très difficile pour elle, car c'était dans sa nature. Elle n'était pas de ces personnes impulsives ou colériques, ni de celles qui avaient un besoin maladif de tout contrôler en permanence. Elle était juste lunaire et réservée de naissance. Elle n'avait jamais hurlé de désespoir, cassé quelque chose de colère, ni sangloté de chagrin. Ses tourments étaient intérieurs, toujours. Même au moment du plus grand drame de sa vie, le suicide de sa sœur Sofia en 2014 : la seule manifestation extérieur de sa douleur, c'était le mois de mutisme qui l'avait frappé.
Droite, la tête relevée face à sa directrice, Sapphire plaça ses bras le long du corps et ses mains devant elle, à peine posées sur sa robe, à peine jointes du bout des doigts. D'un coup de baguette magique, Mrs Rosebury plaça un livre épais sur le crâne de la jeune sorcière. Un peu surprise, l'étudiante ne dit rien pour autant, et bougea à peine, juste pour s'assurer une posture stable afin de ne pas le laisser tomber. Si elle n'était pas aussi concentrée par le sérieux de l'entretien, elle trouverait l'exercice assez amusant. Surtout n'oubliez pas, pas d'énervement, et gardez la tête haute, vous êtes une jeune femme magnifique avec beaucoup de charisme, il faut le mettre en valeur vous ne croyez pas ? Ce ne sera qu'un court moment à passer. La remarque sur son charisme et son physique perturba un instant Sapphire, qui ne voyait pas trop le rapport avec le sujet de l'entretien, mais elle ne s'attarda pas sur ce point et soupira, tout doucement pour ne pas faire bouger le livre, afin de se concentrer sur ce qu'elle devait faire. Le récit de sa rancoeur envers Giuseppe. La Lufkin se sentit réticente à parler de ce qui s'était passé entre eux, car elle en avait honte, surtout devant Mrs Rosebury, mais il n'était pas question de se dérober. Elle s'efforça de garder son regard sur l'enseignante, sans trop la fixer pour ne pas se montrer intrusive, ni trop détourner les yeux pour ne pas se montrer fuyante. Il y a environ trois ans, Giuseppe… M. Vlass, se reprit-elle, a commencé à me courtiser. Il avait de très bonnes manières. Il m'accompagnait respectueusement, et m'offrait des fleurs, parfois des livres… Il se montrait délicat et bien élevé. C'était la première fois que quelqu'un me faisait la cour d'une telle manière, alors je… Ses joues diaphanes rosirent légèrement pendant cette pause. Je me suis laissée charmer, j'ai envisagé de répondre à ses avances. Concrêtement, elle avait commencé à lui rendre ses sourires, à accepter qu'il lui tienne le bras pour se promener. Une fois -elle y repensait avec effroi-, elle l'avait laissé caresser sa joue en remettant une mèche de ses cheveux en place. C'était probablement anodin pour la plupart des étudiants d'aujourd'hui, mais pour Sapphire c'était déjà des gestes significatifs. Heureusement, avant que quoi que ce soit n'aille trop loin, on m'a avertie de ses véritables intentions -et elles n'avaient rien d'honorable. Sapphire chercha les bons mots pour expliquer l'intérêt qu'il y avait à chercher à la séduire. Elle espérait que la directrice comprenne sans qu'elle ait besoin de préciser qu'elle était vierge. Je n'ai jamais fréquenté qui que ce soit, Mrs Rosebury, et M. Vlass avait décidé de me manipuler pour être celui qui me ferait déroger à mes principes. Sa virginité était d'abord le résultat d'un désintérêt pour les amourettes et la sexualité. Plongée dans son monde de livres et d'étoiles, Sapphire avait beaucoup gardé de son innocence d'enfant, alors même que ses camarades de même âge s'étaient mises à s'intéresser aux jeunes hommes. En grandissant et en étant interrogée sur le sujet, l'Irlandaise n'avait pas compris l'intérêt de la frivolité ambiante. Elle voulait attendre de rencontrer la bonne personne, elle se réservait pour son futur mari, elle ne partagerait ces moments de complicité intime qu'avec lui. Il m'avait menti pour faire de moi sa victime. Je me suis sentie humiliée et blessée. Depuis je l'évite du mieux que je peux, et il m'a laissée tranquille jusqu'ici. L'autre soir, je ne sais pas ce qui m'a pris… Il a voulu me provoquer, j'aurais du l'ignorer, j'ai mal réagi. En réalité elle savait qu'elle avait réagi ainsi parce que depuis quelques temps elle était à fleur de peau, elle dormait mal, elle était tourmentée par un sentiment naissant pour un autre étudiant, mais ça c'était totalement secret. Sapphire ne tenait pas en parler à sa directrice, mais elle ne voudrait pas non plus jeter sur Giuseppe une faute qui n'était pas totalement sienne. Ce serait injuste. Au fond, ce n'était pas lui le problème mais elle. Elle qui s'était montrée trop naïve à l'époque et elle qui ne se reconnaissait plus ces derniers temps. La provocation de Giuseppe n'avait été que la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase.
Droite, la tête relevée face à sa directrice, Sapphire plaça ses bras le long du corps et ses mains devant elle, à peine posées sur sa robe, à peine jointes du bout des doigts. D'un coup de baguette magique, Mrs Rosebury plaça un livre épais sur le crâne de la jeune sorcière. Un peu surprise, l'étudiante ne dit rien pour autant, et bougea à peine, juste pour s'assurer une posture stable afin de ne pas le laisser tomber. Si elle n'était pas aussi concentrée par le sérieux de l'entretien, elle trouverait l'exercice assez amusant. Surtout n'oubliez pas, pas d'énervement, et gardez la tête haute, vous êtes une jeune femme magnifique avec beaucoup de charisme, il faut le mettre en valeur vous ne croyez pas ? Ce ne sera qu'un court moment à passer. La remarque sur son charisme et son physique perturba un instant Sapphire, qui ne voyait pas trop le rapport avec le sujet de l'entretien, mais elle ne s'attarda pas sur ce point et soupira, tout doucement pour ne pas faire bouger le livre, afin de se concentrer sur ce qu'elle devait faire. Le récit de sa rancoeur envers Giuseppe. La Lufkin se sentit réticente à parler de ce qui s'était passé entre eux, car elle en avait honte, surtout devant Mrs Rosebury, mais il n'était pas question de se dérober. Elle s'efforça de garder son regard sur l'enseignante, sans trop la fixer pour ne pas se montrer intrusive, ni trop détourner les yeux pour ne pas se montrer fuyante. Il y a environ trois ans, Giuseppe… M. Vlass, se reprit-elle, a commencé à me courtiser. Il avait de très bonnes manières. Il m'accompagnait respectueusement, et m'offrait des fleurs, parfois des livres… Il se montrait délicat et bien élevé. C'était la première fois que quelqu'un me faisait la cour d'une telle manière, alors je… Ses joues diaphanes rosirent légèrement pendant cette pause. Je me suis laissée charmer, j'ai envisagé de répondre à ses avances. Concrêtement, elle avait commencé à lui rendre ses sourires, à accepter qu'il lui tienne le bras pour se promener. Une fois -elle y repensait avec effroi-, elle l'avait laissé caresser sa joue en remettant une mèche de ses cheveux en place. C'était probablement anodin pour la plupart des étudiants d'aujourd'hui, mais pour Sapphire c'était déjà des gestes significatifs. Heureusement, avant que quoi que ce soit n'aille trop loin, on m'a avertie de ses véritables intentions -et elles n'avaient rien d'honorable. Sapphire chercha les bons mots pour expliquer l'intérêt qu'il y avait à chercher à la séduire. Elle espérait que la directrice comprenne sans qu'elle ait besoin de préciser qu'elle était vierge. Je n'ai jamais fréquenté qui que ce soit, Mrs Rosebury, et M. Vlass avait décidé de me manipuler pour être celui qui me ferait déroger à mes principes. Sa virginité était d'abord le résultat d'un désintérêt pour les amourettes et la sexualité. Plongée dans son monde de livres et d'étoiles, Sapphire avait beaucoup gardé de son innocence d'enfant, alors même que ses camarades de même âge s'étaient mises à s'intéresser aux jeunes hommes. En grandissant et en étant interrogée sur le sujet, l'Irlandaise n'avait pas compris l'intérêt de la frivolité ambiante. Elle voulait attendre de rencontrer la bonne personne, elle se réservait pour son futur mari, elle ne partagerait ces moments de complicité intime qu'avec lui. Il m'avait menti pour faire de moi sa victime. Je me suis sentie humiliée et blessée. Depuis je l'évite du mieux que je peux, et il m'a laissée tranquille jusqu'ici. L'autre soir, je ne sais pas ce qui m'a pris… Il a voulu me provoquer, j'aurais du l'ignorer, j'ai mal réagi. En réalité elle savait qu'elle avait réagi ainsi parce que depuis quelques temps elle était à fleur de peau, elle dormait mal, elle était tourmentée par un sentiment naissant pour un autre étudiant, mais ça c'était totalement secret. Sapphire ne tenait pas en parler à sa directrice, mais elle ne voudrait pas non plus jeter sur Giuseppe une faute qui n'était pas totalement sienne. Ce serait injuste. Au fond, ce n'était pas lui le problème mais elle. Elle qui s'était montrée trop naïve à l'époque et elle qui ne se reconnaissait plus ces derniers temps. La provocation de Giuseppe n'avait été que la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase.
- Margaret RoseburyADMIN – The Devil wears blue
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Re: Un entretien dans un passé douloureux [Sapphire McBee]
Dim 11 Fév 2018 - 0:48
Un entretien dans un passé douloureux
Evangeline était intransigeante et sévère, c’était comme ça, elle n’y pouvait rien et à vrai dire même si quelqu’un lui demandait de changer, ça serait cette personne qui serait changé, en crapaud ou en cafard, au choix. Elle était une femme forte et indépendante et il était hors de question pour elle de se laisser dicter sa conduite. Elle avait reçu une bonne éducation, et à ses yeux tous ceux qui ne pensaient pas comme elle en avaient reçu une mauvaise. Le monde des sorciers souffrait d’une véritable décadence depuis quelques années, et ce mal prenait son origine à l’école, Evangeline était persuadée que c’était donc à l’école que tout pouvait se résoudre. Elle regrettait l’époque bénie des punitions corporelles, personne n’en était jamais mort, ou en tout cas assez peu aux yeux de la directrice des Lufkin. Certes, elle intervenait tard, mais elle ne laisserait passer aucune violation des règles à ses Lufkin. Elle n’était pas leur directrice pour rien, et tout le monde reconnaissait que les Lufkin qui sortaient d’Hungcalf depuis qu’elle était là étaient rigoureux et sérieux, les meilleurs de leur promotion. Une fierté dont Evangeline n’était pas peu fière. Sapphire était de ces élèves qui rendent fière l’enseignante, mais son comportement lors de la soirée des Lufkin ne pouvait pas rester impuni, et la jeune fille le savait. Elle avait été légèrement décontenancée vu son regard par la présence du livre sur son crâne, mais c’était une vieille méthode à laquelle tenait Mis Rosebury, cette méthode valait à la fois pour avoir une belle posture mais aussi pour contrôler ses émotions, car le moindre énervement provoquait d’irrémédiables tremblements involontaires de la tête, et c’était tout un art de savoir s’énerver tout en restant droite et stoïque. Une leçon qui ne pourrait faire de mal à la jeune femme, c’était sûr. Evangeline ressentait une certaine honte venant de son esprit, une honte qui l’attendrait plus qu’elle ne l’avouerait. Ca ne l’amusait pas de devoir provoquer cette douleur chez cette jeune fille en lui rappelant ces souvenirs, elle-même avait souffert à cause des hommes, elle savait très bien de quoi ils étaient capables. Mais elle devait le faire, et peut-être permettrait-elle à la jeune fille d’oublier cette peine pour aller de l’avant à nouveau ? C’est en tout cas tout ce qu’espérait Evangeline. Il y a environ trois ans, Giuseppe… M. Vlass, se reprit-elle, a commencé à me courtiser. Il avait de très bonnes manières. Il m'accompagnait respectueusement, et m'offrait des fleurs, parfois des livres… Il se montrait délicat et bien élevé. C'était la première fois que quelqu'un me faisait la cour d'une telle manière, alors je… Je me suis laissée charmer, j'ai envisagé de répondre à ses avances. Ainsi était là le nœud du problème, le jeune homme avait abusé de la confiance de la jeune fille et en avait brisé sa confiance en elle. Les hommes étaient décidément tous les mêmes, qui étaient-ils pour mériter la compassion et l’amour des femmes ? Ils ne méritaient rien de tout cela. Consternant, Evangeline ne pouvait que souhaiter qu’un jour ce soit les hommes qui soient aux pieds des femmes et non plus l’inverse. Elle-même avait fait confiance à un homme dans le passé, elle s’était laissé charmer, jusqu’au jour où elle s’était aperçu de son double-jeu, son visage n’était qu’un masque et son cœur ne l’aimait pas, il se moquait d’elle. Tout cela pour les faveurs de sa meilleure amie. Evangeline ne leur avait jamais pardonné et en avait nourri une profonde rancœur contre les hommes, cette engeance terrible incapable de rendre heureuse ou même de combler une femme. Heureusement, avant que quoi que ce soit n'aille trop loin, on m'a avertie de ses véritables intentions -et elles n'avaient rien d'honorable. Les hommes vraiment tous les mêmes, de son époque ou d’aujourd’hui il n’y avait pas grande différence. Je n'ai jamais fréquenté qui que ce soit, Mrs Rosebury, et M. Vlass avait décidé de me manipuler pour être celui qui me ferait déroger à mes principes. La jeune fille semblait désespérée. Evangeline s’en voulait de l’avoir forcé à se confier ainsi. C’était bien la première fois que l’enseignante éprouvait du remord, une sensation étrange sur laquelle elle était bien incapable de mettre un nom, et pourtant, elle la ressentait. Pourquoi ? c’était fort simple, elle se reconnaissait dans la jeune femme, elle-même avait été une brillante élève dont le cœur avait été piétiné par un homme, et elle en était ressortie fragilisée au point de les avoir en plus haute mésestime aujourd’hui. Sans le savoir, Sapphire se trouvait devant l’une des seules personnes vraiment capables de la comprendre. Non, elle n’avait pas été faible ou naïve, elle avait juste été aimante, ouverte, elle n’était qu’une victime, quoiqu’elle en pense.
Vous ne devez pas vous en vouloir Mlle McBee… A vrai dire, maintenant que vous me donnez tous ces éléments, je ne peux que comprendre votre réaction… A votre place croyez-moi le jeune M. Vlass n’aurait pas fini avec une tarte au citron dans le visage mais aurait été transformé en insecte insignifiant tel qu’il l’est vraiment, une de ces vermines qui parasitent votre sensibilité et votre gentillesse alors qu’ils ne la méritent même pas une seconde… Au contraire, je trouve que vous êtes une jeune femme très forte, rares sont celles qui n’auraient pas réussi à se défendre comme vous l’avez fait et qui se serait laissé voler leur vertu pour les beaux yeux d’un cloporte comme le sont la majorité des hommes. Mon discours vous choquera peut-être pour sa dureté, mais je ne suis pas une de ces femmes hypocrites pour qui les hommes sont un mal nécessaire. Nous, les femmes, nous devons être solidaires les unes des autres, car les hommes n’hésiteront pas à se liguer contre nous. Que croyez-vous qu’aurait fait M. Vlass s’il avait obtenu votre vertu ? Il s’en serait vanté auprès de ses camarades remplis de testostérone et vous aurait exhibé tel un trophée de chasse. Pourquoi devrait-il avoir le beau rôle ? Vous êtes un ange vertueux et il n’est qu’un vil fripon. Il a beau être un bon élève, je ne le pensais pas aussi pourri de l’intérieur …
Evangeline avait un discours très dur, trop dur peut-être même, elle s’impliquait beaucoup trop, il ne fallait pourtant pas qu’elle se livre totalement à la jeune femme, elles n’étaient pas assez intimes pour cela, et elle n’était pas là pour ça. Elle était là pour lui permettre d’avancer et de contrôler son émotion. Evangeline se leva élégamment et retira le livre qui pesait sur la tête de la demoiselle, et déposa sa main ridée sur la joue de la jeune fille pour lui montrer son soutien avant de reculer et de continuer.
Je comprends mieux votre comportement et sachez que s’il n’est pas excusable il est compréhensible et acceptable à mes yeux. Je ne vous donnerai pas de punition, mais je souhaite vous aider. Comme vous le voyez, j’ai une pensine sur mon bureau, qui vous permettra si vous le souhaitez de revivre un moment passé avec M. Vlass pour comprendre ce qu’il s’est passé, et vous aider peut-être à avancer et oublier cet épisode. Cette épreuve doit vous rendre plus forte et méfiante envers la gente masculine. Certains hommes ont sûrement une bonne âme, mais ils sont rares, croyez-moi… Acceptez-vous cette expérience ?
charney
“Si vous voulez des discours, demandez à un homme. Si vous voulez des actes, demandez à une femme.” ▵ endlesslove.
La Dame ne fait pas demi-tour. ▵
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Re: Un entretien dans un passé douloureux [Sapphire McBee]
Lun 19 Fév 2018 - 14:01
La diablesse et l'ingénue ~
Un livre sur la tête, Sapphire obéissait et racontait à sa directrice l'histoire qui la reliait à Giuseppe. A l'époque, les étudiants avaient comméré sur leur relation, qui était publique, mais cela n'avait pas fait plus de bruit que cela puisque Sasha Muller avait mis un terme au manège du Lufkin relativement vite. Peu de proches de Sapphire étaient au courant de ce qui s'était passé. Heureusement elle n'avait pas fait la bêtise de leur parler de Giuseppe trop tôt. Sa pudeur s'était révélée très utile. L'exercice imposé par la directrice des Lufkin convenait à l'étudiante. Elle n'avait pas de difficulté à maintenir le livre, son équilibre étant très bon depuis l'enfance. Quant à sa confidence, bien qu'embarrassante elle lui semblait légitime. Une fois son récit terminé, elle jeta un regard azur à l'enseignante, attendant docilement sa punition. Vous ne devez pas vous en vouloir Mlle McBee…, répondit la sorcière. A vrai dire, maintenant que vous me donnez tous ces éléments, je ne peux que comprendre votre réaction… A votre place croyez-moi le jeune M. Vlass n’aurait pas fini avec une tarte au citron dans le visage mais aurait été transformé en insecte insignifiant tel qu’il l’est vraiment, une de ces vermines qui parasitent votre sensibilité et votre gentillesse alors qu’ils ne la méritent même pas une seconde… Soulagée d'être comprise et soutenue, Sapphire en était tout de même un peu surprise. Elle ne s'attendait pas à ce que Mrs Rosebury soit aussi explicitement virulente envers Giuseppe. Au contraire, je trouve que vous êtes une jeune femme très forte, rares sont celles qui n’auraient pas réussi à se défendre comme vous l’avez fait et qui se serait laissé voler leur vertu pour les beaux yeux d’un cloporte comme le sont la majorité des hommes. Le regard fuyant, l'Irlandaise se sentit flattée que sa directrice la qualifie de forte. Son discours lui faisait du bien. Elle ne pensait pas être venue ici pour être rassurée sur ses choix. Mon discours vous choquera peut-être pour sa dureté, mais je ne suis pas une de ces femmes hypocrites pour qui les hommes sont un mal nécessaire. Nous, les femmes, nous devons être solidaires les unes des autres, car les hommes n’hésiteront pas à se liguer contre nous. Que croyez-vous qu’aurait fait M. Vlass s’il avait obtenu votre vertu ? Il s’en serait vanté auprès de ses camarades remplis de testostérone et vous aurait exhibé tel un trophée de chasse. Pourquoi devrait-il avoir le beau rôle ? Vous êtes un ange vertueux et il n’est qu’un vil fripon. Il a beau être un bon élève, je ne le pensais pas aussi pourri de l’intérieur… L'évocation de Giuseppe obtenant sa vertu et s'en vantant par la suite donna presque la nausée à Sapphire. C'était précisément ce dont elle avait eu peur. Elle ne serait pas un trophée. Elle ne laisserait personne salir son innocence.
La directrice se leva pour retirer le livre, que Sapphire avait presque oublié. Avant de reculer pour reprendre la parole, la sorcière fit un geste inattendu. Elle lui toucha la joue, comme l'esquisse d'une caresse. Un instant perplexe, Sapphire rosit légèrement. Elle savait très bien que Mrs Rosebury n'était pas connue pour sa douceur et elle se sentit reconnaissante de lui accorder ce petit signe de compassion. Je comprends mieux votre comportement et sachez que s’il n’est pas excusable il est compréhensible et acceptable à mes yeux. Je ne vous donnerai pas de punition, mais je souhaite vous aider. Acceptable ? Réellement surprise, la jeune Lufkin ouvrit la bouche sans prononcer aucun son. Elle n'avait pas envisagé de réclamer d'être exempte de punition, elle ne pensait même pas le mériter, mais une aide de la part de Mrs Rosebury ne se refusait pas. Comme vous le voyez, j’ai une pensine sur mon bureau, qui vous permettra si vous le souhaitez de revivre un moment passé avec M. Vlass pour comprendre ce qu’il s’est passé, et vous aider peut-être à avancer et oublier cet épisode. Une pensine ? C'était un objet dont elle se méfiait. Sapphire savait qu'elle serait du genre à se perdre dans son passé. Non pas parce que le futur l'effrayait, ou parce que le présent était trop dur, mais parce que des choses du passé lui manquaient terriblement. A l'évocation de la pensine, le premier souvenir qui lui était venu en tête, c'était de revoir Sofia. Profiter de revoir sa sœur, qui l'avait abandonnée brutalement. Revoir son visage, son sourire, ressentir la chaleur de leurs moments passés ensemble, de leur enfance insouciante. Giuseppe, elle l'avait assez vu. Il ne comptait pas pour elle. Elle ne voulait pas revoir ses faux sourires, sa proximité volée avec elle. Il ne méritait pas cette attention. Cette épreuve doit vous rendre plus forte et méfiante envers la gente masculine. Certains hommes ont sûrement une bonne âme, mais ils sont rares, croyez-moi… Acceptez-vous cette expérience ? Spontanée, sincère, simple, Sapphire reprit la parole. Non.
Il lui fallut un instant pour trouver ses mots. Tout en parlant, la jeune sorcière fit quelques pas, comme si la distance avec sa directrice lui donnait le courage nécessaire pour la contredire. Cette erreur m'a montré que certains hommes pouvaient se montrer malhonnêtes et cela m'a effrayée pendant un long moment. Je ne pensais plus pouvoir faire confiance à qui que ce soit, admit-elle, accordant à Mrs Rosebury que Giuseppe s'état très mal comporté avec elle. Je me trompais. Je ne veux pas laisser Giuseppe altérer ma capacité à faire confiance. Je sais qu'il existe des hommes respectables et je suis toujours déterminée à en rencontrer un. Elle avait par exemple une confiance aveugle en Sasha. Elle ne savait pas exactement comment il se comportait avec les femmes, mais elle savait qu'il avait toujours veillé sur elle et faisait partie des piliers de sa vie. Concernant les autres sorciers, elle avait toujours été persuadée qu'il existait quelqu'un au coeur aussi pur qu'elle et que c'était avec cette personne qu'elle se marierait. Un jour, ajouta-t-elle pour préciser qu'elle ne cherchait pas particulièrement à faire cette rencontre. Elle n'était pas pressée et préférait laisser les choses se faire. D'ailleurs, elle avait une forte intuition sur la pureté d'Hermès, dont le nom faisait vibrer son coeur. Mais ce secret resterait caché pour le moment.
Fébrile en songeant qu'elle venait de dire non à sa directrice, elle se tourna respectueusement vers elle. Je ne veux pas vous manquer de respect. En tant que femme, en tant que sorcière, en tant que professeure et en tant que directrice, j'ai énormément de respect pour vous, Madame. Votre proposition de m'aider me touche et m'honore, seulement j'aimerais tourner la page sur M. Vlass. Ce qui s'est passé lors de la soirée des Lufkin m'a permis de réaliser une chose : je ne veux plus me raccrocher au passé. Je veux vivre le moment présent et regarder vers mon avenir. Elle réalisait ce qu'elle voulait au fur et à mesure qu'elle prononçait les mots. Cet entretien était décidément profondément utile. Les yeux rivés dans ceux de l'enseignante, elle espérait que celle-ci ne prenait pas mal son refus de la pensine. Quelque part elle savait qu'elle ne réagissait pas comme Mrs Rosebury aurait voulu et qu'elle n'était pas l'étudiante docile qu'elle aurait dû être, mais elle avait vraiment bénéficié de son discours et lui en était reconnaissante.
Mais l'Irlandaise ne comptait pas s'en tenir là. Mal à l'aise d'avoir refusé l'aide offerte par sa directrice, elle trouva comment lui signifier qu'elle appréciait son envie de lui tendre la main tout en abordant un sujet qui lui tenait à coeur. De nouveau, le regard devint fuyant et les pas mobiles. A propos d'avenir, puisque j'ai la chance de vous parler, j'aimerais vous faire part de ma décision. Je passe les M.A.G.I.C.s cette année et une fois ce diplôme obtenu j'aimerais quitter Hungcalf. Je sais que vous protégez et aidez certains de vos étudiants, qui le méritent évidemment. Ma sœur Coleen ne tarit pas d'éloges sur vous. Si vous souhaitez m'aider, peut-être pourriez-vous le faire à ce propos ? J'aimerais travailler dans l'architecture, que ce soit dans la conception, dans un bureau, ou sur le terrain, dans la construction. Je voudrais me confronter au monde actif et montrer de quoi je suis capable. C'était une décision encore plus surprenante de sa part que si elle avait annoncé être tombée amoureuse. Sapphire était une étudiante brillante. Excellente en sortilèges, en runes et en arithmancie, elle suivait même des cours du niveau supérieur dans ces matières. Elle avait toujours fourni un travail précis et ambitieux, très souvent supérieur à ce qu'on lui demandait. Elle vouait une dévotion sacrée au savoir et à l'apprentissage, et s'appliquait dans tous ses travaux. Pour autant elle ne s'était jamais montrée avide de gloire, ou pressée de travailler. Sa vie, c'était l'étude. Son aînée Coleen était plus déterminée, plus explicite sur son projet professionnel. C'était la première fois que Sapphire manifestait une envie de quitter l'université avant la fin de son cursus. Elle ne savait pas ce qu'elle attendait de sa directrice, elle ne pensait même pas à obtenir quelque chose de sa part, si ce n'était un encouragement, ou un conseil.
La directrice se leva pour retirer le livre, que Sapphire avait presque oublié. Avant de reculer pour reprendre la parole, la sorcière fit un geste inattendu. Elle lui toucha la joue, comme l'esquisse d'une caresse. Un instant perplexe, Sapphire rosit légèrement. Elle savait très bien que Mrs Rosebury n'était pas connue pour sa douceur et elle se sentit reconnaissante de lui accorder ce petit signe de compassion. Je comprends mieux votre comportement et sachez que s’il n’est pas excusable il est compréhensible et acceptable à mes yeux. Je ne vous donnerai pas de punition, mais je souhaite vous aider. Acceptable ? Réellement surprise, la jeune Lufkin ouvrit la bouche sans prononcer aucun son. Elle n'avait pas envisagé de réclamer d'être exempte de punition, elle ne pensait même pas le mériter, mais une aide de la part de Mrs Rosebury ne se refusait pas. Comme vous le voyez, j’ai une pensine sur mon bureau, qui vous permettra si vous le souhaitez de revivre un moment passé avec M. Vlass pour comprendre ce qu’il s’est passé, et vous aider peut-être à avancer et oublier cet épisode. Une pensine ? C'était un objet dont elle se méfiait. Sapphire savait qu'elle serait du genre à se perdre dans son passé. Non pas parce que le futur l'effrayait, ou parce que le présent était trop dur, mais parce que des choses du passé lui manquaient terriblement. A l'évocation de la pensine, le premier souvenir qui lui était venu en tête, c'était de revoir Sofia. Profiter de revoir sa sœur, qui l'avait abandonnée brutalement. Revoir son visage, son sourire, ressentir la chaleur de leurs moments passés ensemble, de leur enfance insouciante. Giuseppe, elle l'avait assez vu. Il ne comptait pas pour elle. Elle ne voulait pas revoir ses faux sourires, sa proximité volée avec elle. Il ne méritait pas cette attention. Cette épreuve doit vous rendre plus forte et méfiante envers la gente masculine. Certains hommes ont sûrement une bonne âme, mais ils sont rares, croyez-moi… Acceptez-vous cette expérience ? Spontanée, sincère, simple, Sapphire reprit la parole. Non.
Il lui fallut un instant pour trouver ses mots. Tout en parlant, la jeune sorcière fit quelques pas, comme si la distance avec sa directrice lui donnait le courage nécessaire pour la contredire. Cette erreur m'a montré que certains hommes pouvaient se montrer malhonnêtes et cela m'a effrayée pendant un long moment. Je ne pensais plus pouvoir faire confiance à qui que ce soit, admit-elle, accordant à Mrs Rosebury que Giuseppe s'état très mal comporté avec elle. Je me trompais. Je ne veux pas laisser Giuseppe altérer ma capacité à faire confiance. Je sais qu'il existe des hommes respectables et je suis toujours déterminée à en rencontrer un. Elle avait par exemple une confiance aveugle en Sasha. Elle ne savait pas exactement comment il se comportait avec les femmes, mais elle savait qu'il avait toujours veillé sur elle et faisait partie des piliers de sa vie. Concernant les autres sorciers, elle avait toujours été persuadée qu'il existait quelqu'un au coeur aussi pur qu'elle et que c'était avec cette personne qu'elle se marierait. Un jour, ajouta-t-elle pour préciser qu'elle ne cherchait pas particulièrement à faire cette rencontre. Elle n'était pas pressée et préférait laisser les choses se faire. D'ailleurs, elle avait une forte intuition sur la pureté d'Hermès, dont le nom faisait vibrer son coeur. Mais ce secret resterait caché pour le moment.
Fébrile en songeant qu'elle venait de dire non à sa directrice, elle se tourna respectueusement vers elle. Je ne veux pas vous manquer de respect. En tant que femme, en tant que sorcière, en tant que professeure et en tant que directrice, j'ai énormément de respect pour vous, Madame. Votre proposition de m'aider me touche et m'honore, seulement j'aimerais tourner la page sur M. Vlass. Ce qui s'est passé lors de la soirée des Lufkin m'a permis de réaliser une chose : je ne veux plus me raccrocher au passé. Je veux vivre le moment présent et regarder vers mon avenir. Elle réalisait ce qu'elle voulait au fur et à mesure qu'elle prononçait les mots. Cet entretien était décidément profondément utile. Les yeux rivés dans ceux de l'enseignante, elle espérait que celle-ci ne prenait pas mal son refus de la pensine. Quelque part elle savait qu'elle ne réagissait pas comme Mrs Rosebury aurait voulu et qu'elle n'était pas l'étudiante docile qu'elle aurait dû être, mais elle avait vraiment bénéficié de son discours et lui en était reconnaissante.
Mais l'Irlandaise ne comptait pas s'en tenir là. Mal à l'aise d'avoir refusé l'aide offerte par sa directrice, elle trouva comment lui signifier qu'elle appréciait son envie de lui tendre la main tout en abordant un sujet qui lui tenait à coeur. De nouveau, le regard devint fuyant et les pas mobiles. A propos d'avenir, puisque j'ai la chance de vous parler, j'aimerais vous faire part de ma décision. Je passe les M.A.G.I.C.s cette année et une fois ce diplôme obtenu j'aimerais quitter Hungcalf. Je sais que vous protégez et aidez certains de vos étudiants, qui le méritent évidemment. Ma sœur Coleen ne tarit pas d'éloges sur vous. Si vous souhaitez m'aider, peut-être pourriez-vous le faire à ce propos ? J'aimerais travailler dans l'architecture, que ce soit dans la conception, dans un bureau, ou sur le terrain, dans la construction. Je voudrais me confronter au monde actif et montrer de quoi je suis capable. C'était une décision encore plus surprenante de sa part que si elle avait annoncé être tombée amoureuse. Sapphire était une étudiante brillante. Excellente en sortilèges, en runes et en arithmancie, elle suivait même des cours du niveau supérieur dans ces matières. Elle avait toujours fourni un travail précis et ambitieux, très souvent supérieur à ce qu'on lui demandait. Elle vouait une dévotion sacrée au savoir et à l'apprentissage, et s'appliquait dans tous ses travaux. Pour autant elle ne s'était jamais montrée avide de gloire, ou pressée de travailler. Sa vie, c'était l'étude. Son aînée Coleen était plus déterminée, plus explicite sur son projet professionnel. C'était la première fois que Sapphire manifestait une envie de quitter l'université avant la fin de son cursus. Elle ne savait pas ce qu'elle attendait de sa directrice, elle ne pensait même pas à obtenir quelque chose de sa part, si ce n'était un encouragement, ou un conseil.
- Margaret RoseburyADMIN – The Devil wears blue
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Re: Un entretien dans un passé douloureux [Sapphire McBee]
Ven 9 Mar 2018 - 11:08
Un entretien dans un passé douloureux
Evangeline n'était pas là pour punir réellement Sapphire, loin de là. Ce qu'elle avait perçu dans son esprit avait davantage titillé la sympathie de la dame que sa colère. Elle ne pouvait que comprendre le comportement de Sapphire maintenant que la jeune fille lui avait tout expliqué. Evangeline elle-même, quand elle avait l'âge de Sapphire, avait été déçue et blessée par les hommes. Elle aussi avait été déconsidérée par eux et une haine sans pareil en avait résulté. Elle vivait alors une profonde histoire d'amour, avec un jeune étudiant chez les Wright, et elle avait découvert au bout de plusieurs mois qu'en réalité son petit ami se moquait d'elle et entretenait une liaison sulfureuse avec sa meilleure amie. Une trahison qu'elle ne lui avait jamais pardonné. A l'époque, elle n'avait pas eu le courage de Sapphire, et elle s'était renfermé sur elle, même si elle aurait tant aimé se venger physiquement sur lui, avec sa baguette plutôt qu'une tarte au citron, qui était délicieuse au demeurant. Mais la jeune femme d'alors avait développé une véritable antipathie envers les hommes, les déconsidérant, pensant qu'ils étaient tous les hommes et que pour être indépendante il valait mieux vivre sans eux. Une conception qu'elle partageait avec certaines de ses amies pour qui les hommes n'étaient tout au plus que de dociles petits animaux de compagnie bons à tenir chaud l'hiver et rien de plus. Pour Evangeline, même si elle avait eu des aventures d'une nuit dans sa jeunesse consécutivement à cet événement, elle avait préféré vivre seule pour le reste de sa vie, se contentant des hommes comme collègues ou parfois amis pour les vertueux d'entre eux, mais jamais rien de plus. Il n'était pas encore né l'homme qui ferait changer d'avis Evangeline sur la gente masculine.
Et Evangeline souhaitait en faire une leçon pour Sapphire, elle voulait à tout prix lui éviter les mêmes écueils qu'elle avait elle-même vécu, elle voulait être présente pour elle comme elle aurait aimé qu'une femme plus expérimentée soit présente pour elle dans son passé. Sapphire se devait d'être forte, elle avait toutes les qualités pour le devenir, peut-être n'avait-elle besoin que d'un mentor pour lui montrer la voie de la véritable indépendance ? Si tel était le cas, Evangeline pourrait être ce mentor, un mentor dur et intransigeant sur les règles de vie en société et aux idées bien arrêtées sur les hommes, mais un mentor fort et au mental d'acier. Une main de fer dans un gant de velours pourrait-on dire. Mais à sa grande surprise, Sapphire refusa sa proposition d'une petite excursion dans ses souvenirs. Evangeline pouvait aisément le comprendre, elle ne souhaitait pas revivre ce passé. L'enseignante ne put s'empêcher de chercher les raisons de ce Non si net et volontaire, de ce vœu pieu de refaire confiance dans les hommes, et elle perçut de fugaces pensées à propos de Sasha, sûrement ce Muller impertinent qu'Evangeline avait en cours et qui semblait toujours dans la dilettante, mais aussi un certain Hermès, Delacroix, Evangeline ne l'avait pas en cours, mais en tant qu'espoir du quidditch il faisait partie de son club d'élites. Ainsi, Sapphire commençait déjà à se reconstruire. Elle faisait une confiance aveugle dans le premier et elle semblait avoir des sentiments pour le second. Evangeline ne connaissait pas assez ces deux jeunes hommes pour les estimer véritablement, même si le peu qu'elle connaissait d'Hermès était de bon augure.
Je te trouve bien optimiste voire même idéaliste concernant les hommes... L'expérience m'a appris que la majorité d'entre eux sont de simples animaux animés par leurs pulsions physiques plus que par la vertu. Les femmes sont bien plus sages et nobles que la plupart de leurs congénères masculins. Ne croyez pas qu'il s'agit d'un discours féministe digne des Harpies que nous avons dans l'espace politique britannique, non, ce n'est qu'un discours réaliste malheureusement. Vous me semblez déjà savoir compter sur certains hommes respectables, voudriez-vous m'en parler ? A défaut de visionner vos souvenirs ?
Evangeline voulait en savoir plus sur Sasha et Hermès et leur relation avec Sapphire. Sans le savoir, une proximité s'était noué avec son élève, elle se sentait réellement proche d'elle vu leur passé commun. Sapphire l'ignorait mais Evangeline elle s'identifiait parfaitement à elle dans sa jeunesse. Elle ne se sentait pas vexée par le refus de la jeune femme pour sa proposition, ce n'était pas une obligation juste une offre pour soulager son esprit.
Votre respect me touche beaucoup Mlle McBee, et sachez que j'en ai autant à votre égard, vous êtes une jeune femme avec un fort potentiel, et il ne faut pas le gâcher inutilement. Je vois que vous avez réussi à tirer une leçon de ce qu'il s'est passé pendant la soirée, ce qui est une bonne chose, et j'espère que de son côté M. Vlass retrouvera le bon chemin, et qu'il aura également compris la leçon. Vous avez de nobles valeurs Mlle McBee, ne l'oubliez jamais !
La suite de la conversation surprit bien plus l'enseignante. Ainsi Sapphire souhaitait mettre fin à son cursus universitaire avant la fin et requérait l'aide d'Evangeline pour avoir des tuyaux dans le milieu professionnel. Evangeline avait travaillé très longtemps dans la coopération magique internationale, et on ne pouvait pas dire qu'elle avait beaucoup de contact dans l'architecture magique comme l'aurait souhaité la jeune femme. Certes elle avait quelques amis qui s'occupaient des autorisations d'urbanisme au Ministère, et elle connaissait même une ancienne élève qui désormais avoir son propre bureau d'étude et concevait des plans d'architecte en Europe, une entreprise en pleine essort d'après ce qu'elle en savait. Evangeline pouvait toujours lui proposer de la mettre en contact avec un de ces amis ?
Vous avez raison en effet, j'ai l'habitude d'appuyer le dossier des élèves que je juge les plus méritants, pour les aider au début de leur carrière professionnelle. Je ne prétendrais pas connaître tout le monde, mais j'ai suffisamment de contacts pour aider certains privilégiés. Vous concernant, je suis assez surprise que vous souhaitiez arrêter vos études pour travailler dès maintenant ? Pourquoi ne tenteriez-vous pas de continuer votre cursus en apprentissage ? L'université pourrait sûrement accepter que vous n'alliez pas à certains cours du fait d'un contrat étudiant d'apprentissage ? Je trouve toujours dommage de cesser ses études quand on est aussi doué que vous. Néanmoins, je peux vous recommander à certaines de mes connaissances, notamment le Service des autorisations d'urbanisme magique du Ministère, c'est très administratif mais vous aurez l'occasion de voir tout le processus d'autorisation des permis de construire dans notre société. J'ai aussi une connaissance d'une architecte qui voyage beaucoup en Europe, mais cela inclurait que vous voyagiez avec elle ? Et donc ne pas avoir d'attache ?
C'était tout ce qu'Evangeline pouvait lui proposer, même si elle aurait préféré que Sapphire poursuive ses études, c'était une Lufkin après tout !
charney
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- InvitéInvité
Re: Un entretien dans un passé douloureux [Sapphire McBee]
Dim 11 Mar 2018 - 12:07
La diablesse et l'ingénue ~
D'une convocation pour être sanctionnée après un geste déplacé envers un camarade, Sapphire se retrouvait dans un entretien intime avec sa directrice. Elle oublierait presque la raison de sa venue dans le bureau de la matriarche des Lufkin. Leur échange ressemblait à une thérapie, un entretien avec une conseillère d'orientation ou avec une Mère supérieure. Le déplacement de la discussion ne dérangeait pas la jeune sorcière, même si elle se demandait pourquoi il s'était opéré. Quand Mrs Rosebury proposa de revoir les souvenirs concernant Giuseppe, Sapphire refusa spontanément. Elle ne voulait plus se pencher sur son erreur de jugement et ressasser une rancoeur envers le Lufkin. Sa nature la poussait à se tourner vers le présent et l'avenir, et à apprécier les belles personnes qui gravitaient autour d'elle. Sa détermination à croire en la bonté de certains hommes poussa la directrice à faire un commentaire un peu amer. Je vous trouve bien optimiste voire même idéaliste concernant les hommes... L'expérience m'a appris que la majorité d'entre eux sont de simples animaux animés par leurs pulsions physiques plus que par la vertu. Les femmes sont bien plus sages et nobles que la plupart de leurs congénères masculins. Ne croyez pas qu'il s'agit d'un discours féministe digne des Harpies que nous avons dans l'espace politique britannique, non, ce n'est qu'un discours réaliste malheureusement. Docile, Sapphire écoutait le discours de l'enseignante. Elle admettait que sa propre opinion sur la question était probablement idéaliste, puisqu'elle était complètement inexpérimentée avec les hommes. L'Irlandaise avait bien conscience que sa vision du monde était décalée : il suffisait de voir combien d'autres jeunes femmes de son âge étaient encore vierges et le regard surpris qu'on lui renvoyait quand elle avouait que c'était un choix. Sapphire ne se permettrait donc pas de penser que Mrs Rosebury mentait, ou se trompait, car elle avait vu bien plus de choses qu'elle au cours de sa vie. La jeune sorcière persistait seulement à croire que les hommes bien existaient, même s'ils étaient rares. N'était-ce pas ce qui rendait leur existence encore plus appréciable ? Vous me semblez déjà savoir compter sur certains hommes respectables, voudriez-vous m'en parler ? A défaut de visionner vos souvenirs ? La question fit tiquer l'étudiante. Why would she want to know that ? Hésitante, elle se demanda de qui elle parlerait. De sa famille ? Entre son père trois fois remarié qui avait brisé le coeur de sa mère et son frère aîné qui n'avait rien d'un gentleman… Si elle pouvait éviter les jugements sur sa tribu, elle préférait. Sasha ? Malgré toute l'estime qu'elle lui portait, elle savait qu'il n'était certainement pas apprécié par Mrs Rosebury. Finalement, la question lui sembla intrusive. Même s'il lui était désagréable de dire non à une enseignante, sa directrice qui plus était, la pudeur de Sapphire était plus forte que sa dévotion étudiante. Elle choisit de décliner poliment. Je ne pense pas que mes fréquentations soient des plus passionnantes, Madame. Je n'ai rien à vous en dire de particulier.
Le changement de sujet se trouvait plutôt approprié : Sapphire tentait de faire oublier sa posture de refus qui la mettait très mal à l'aise, et elle en profitait pour annoncer son désir d'arrêter les études après l'obtention des M.A.G.I.C.s. Mrs Rosebury pourrait la conseiller, ou la mettre en relation avec les bonnes personnes. Elle répondit avec une légère surprise. Vous avez raison en effet, j'ai l'habitude d'appuyer le dossier des élèves que je juge les plus méritants, pour les aider au début de leur carrière professionnelle. Je ne prétendrais pas connaître tout le monde, mais j'ai suffisamment de contacts pour aider certains privilégiés. Vous concernant, je suis assez surprise que vous souhaitiez arrêter vos études pour travailler dès maintenant. Pourquoi ne tenteriez-vous pas de continuer votre cursus en apprentissage ? L'université pourrait sûrement accepter que vous n'alliez pas à certains cours du fait d'un contrat étudiant d'apprentissage. Je trouve toujours dommage de cesser ses études quand on est aussi douée que vous. L'irlandaise s'attendait à cette première réaction. C'était ce que Coleen lui avait dit, ce que ses camarades lui avaient dit, ce que ses parents lui avaient dit. C'était ce qu'elle se serait dit aussi quelques mois auparavant. Elle ne se formalisait pas qu'on regrette l'arrêt de ses études, ni qu'on la complimente sur ses capacités. Elle avait conscience de son talent et conscience que son choix était inattendu. Néanmoins, elle ressentait profondément que c'était le bon. Je ne sais pas. Il était vrai qu'elle n'avait pas envisagé l'apprentissage. Je ne tiens pas à continuer mes études, conclut-elle simplement. J'ai besoin de sortir de mon cocon. Hungcalf est ma seconde maison, je m'y sens extrêmement bien, en sécurité. Je veux sortir de cette zone de confort et vivre autre chose. J'ai vraiment besoin d'un changement de vie. L'explication devint un peu plus personnelle. Ma famille a vécu une période difficile ces dernières années, j'ai besoin de tourner une nouvelle page afin de me libérer de tout cela. Inutile de donner des détails. Mrs Rosebury les connaissait peut-être déjà vaguement : le suicide de Sofia quelques années auparavant, le coma et l'amnésie de sa plus jeune sœur Dolorès l'an dernier… Sans tomber dans le dramatique, Sapphire assumait ce qui était arrivé à sa tribu recomposée. Elle ne voulait plus être le bébé surprotégé qui ne vit que dans les livres. Elle avait grandi, elle en avait pris conscience, et elle voulait vivre en tant que telle.
Mrs Rosebury reprit la parole pour évoquer les possibilités. Je peux vous recommander à certaines de mes connaissances, notamment le Service des autorisations d'urbanisme magique du Ministère, c'est très administratif mais vous aurez l'occasion de voir tout le processus d'autorisation des permis de construire dans notre société. C'était ce à quoi Sapphire s'attendait. La directrice avait principalement des contacts au Ministère, ce qui arrangeait énormément Coleen, mais ce qui n'attirait pas la jeune McBee. Toujours polie, elle haussa les épaules gentiment. L'administratif ne m'attire pas, je veux concevoir et construire moi-même. Derrière son image de rat de bibliothèque, on oubliait souvent que Sapphire était une manuelle. Enfant, elle passait autant de temps à crapahuter dans les arbres qu'à lire. Elle se voyait davantage sur des chantiers que derrière un bureau, même si elle avait la capacité de rester assise et concentrée pendant des heures. Heureusement, l'enseignante proposa autre chose. J'ai aussi une connaissance d'une architecte qui voyage beaucoup en Europe, mais cela inclurait que vous voyagiez avec elle. Et donc ne pas avoir d'attache. Une nouvelle fois, la question interpella Sapphire, comme si elle pressentait un sous-entendu sur lequel elle n'arrivait pas à mettre le doigt. Trop innocente pour deviner ce que Mrs Rosebury avait en tête, elle répondit simplement. Oh, le voyage ne me dérange pas du tout. J'y ai même songé. Coleen aimerait que je travaille à Londres, et je suis très attachée à Dublin également, mais j'aime bien voyager, je suis encore jeune, je n'ai pas besoin de me fixer quelque part dès maintenant. L'été précédent, elle avait déjà travaillé sur des chantiers bénévoles en Russie et en Australie. Aider les populations magiques internationales à reconstruire ou améliorer leurs habitations était une idée séduisante. Elle avait également adoré son séjour pédagogique en Italie avec le professeur d'architecture. Enthousiasmée par ces pensées d'avenir, elle affirma sa réponse d'un hochement de tête. Je suis libre comme l'air. Si le métier de mes rêves implique le voyage, ce n'est pas cela qui se mettra en travers de mon chemin. C'était vrai. Le sous-entendu de la directrice sur les attaches éventuelles lui sortit de l'esprit. Serait-il possible que j'entre en contact avec cette amie ? Mon projet n'est pas encore défini, je suis ouverte aux occasions. Un autre projet envisagé consistait à travailler avec Reagan Bale, sa fidèle camarade, mais l'Irlandaise ne la mentionna pas. C'était en sa compagnie qu'elle avait exploré malencontreusement la Salle des énigmes, s'offrant un séjour fâcheux à l'infirmerie. Coleen gardait une légère rancoeur envers Reagan, comme si elle avait été responsable de l'accident de Sapphire, et la Lufkin se dit que Mrs Rosebury ne la portait peut-être pas trop dans son coeur non plus. Finalement, pour un entretien introspectif, beaucoup de secrets persistaient.
Le changement de sujet se trouvait plutôt approprié : Sapphire tentait de faire oublier sa posture de refus qui la mettait très mal à l'aise, et elle en profitait pour annoncer son désir d'arrêter les études après l'obtention des M.A.G.I.C.s. Mrs Rosebury pourrait la conseiller, ou la mettre en relation avec les bonnes personnes. Elle répondit avec une légère surprise. Vous avez raison en effet, j'ai l'habitude d'appuyer le dossier des élèves que je juge les plus méritants, pour les aider au début de leur carrière professionnelle. Je ne prétendrais pas connaître tout le monde, mais j'ai suffisamment de contacts pour aider certains privilégiés. Vous concernant, je suis assez surprise que vous souhaitiez arrêter vos études pour travailler dès maintenant. Pourquoi ne tenteriez-vous pas de continuer votre cursus en apprentissage ? L'université pourrait sûrement accepter que vous n'alliez pas à certains cours du fait d'un contrat étudiant d'apprentissage. Je trouve toujours dommage de cesser ses études quand on est aussi douée que vous. L'irlandaise s'attendait à cette première réaction. C'était ce que Coleen lui avait dit, ce que ses camarades lui avaient dit, ce que ses parents lui avaient dit. C'était ce qu'elle se serait dit aussi quelques mois auparavant. Elle ne se formalisait pas qu'on regrette l'arrêt de ses études, ni qu'on la complimente sur ses capacités. Elle avait conscience de son talent et conscience que son choix était inattendu. Néanmoins, elle ressentait profondément que c'était le bon. Je ne sais pas. Il était vrai qu'elle n'avait pas envisagé l'apprentissage. Je ne tiens pas à continuer mes études, conclut-elle simplement. J'ai besoin de sortir de mon cocon. Hungcalf est ma seconde maison, je m'y sens extrêmement bien, en sécurité. Je veux sortir de cette zone de confort et vivre autre chose. J'ai vraiment besoin d'un changement de vie. L'explication devint un peu plus personnelle. Ma famille a vécu une période difficile ces dernières années, j'ai besoin de tourner une nouvelle page afin de me libérer de tout cela. Inutile de donner des détails. Mrs Rosebury les connaissait peut-être déjà vaguement : le suicide de Sofia quelques années auparavant, le coma et l'amnésie de sa plus jeune sœur Dolorès l'an dernier… Sans tomber dans le dramatique, Sapphire assumait ce qui était arrivé à sa tribu recomposée. Elle ne voulait plus être le bébé surprotégé qui ne vit que dans les livres. Elle avait grandi, elle en avait pris conscience, et elle voulait vivre en tant que telle.
Mrs Rosebury reprit la parole pour évoquer les possibilités. Je peux vous recommander à certaines de mes connaissances, notamment le Service des autorisations d'urbanisme magique du Ministère, c'est très administratif mais vous aurez l'occasion de voir tout le processus d'autorisation des permis de construire dans notre société. C'était ce à quoi Sapphire s'attendait. La directrice avait principalement des contacts au Ministère, ce qui arrangeait énormément Coleen, mais ce qui n'attirait pas la jeune McBee. Toujours polie, elle haussa les épaules gentiment. L'administratif ne m'attire pas, je veux concevoir et construire moi-même. Derrière son image de rat de bibliothèque, on oubliait souvent que Sapphire était une manuelle. Enfant, elle passait autant de temps à crapahuter dans les arbres qu'à lire. Elle se voyait davantage sur des chantiers que derrière un bureau, même si elle avait la capacité de rester assise et concentrée pendant des heures. Heureusement, l'enseignante proposa autre chose. J'ai aussi une connaissance d'une architecte qui voyage beaucoup en Europe, mais cela inclurait que vous voyagiez avec elle. Et donc ne pas avoir d'attache. Une nouvelle fois, la question interpella Sapphire, comme si elle pressentait un sous-entendu sur lequel elle n'arrivait pas à mettre le doigt. Trop innocente pour deviner ce que Mrs Rosebury avait en tête, elle répondit simplement. Oh, le voyage ne me dérange pas du tout. J'y ai même songé. Coleen aimerait que je travaille à Londres, et je suis très attachée à Dublin également, mais j'aime bien voyager, je suis encore jeune, je n'ai pas besoin de me fixer quelque part dès maintenant. L'été précédent, elle avait déjà travaillé sur des chantiers bénévoles en Russie et en Australie. Aider les populations magiques internationales à reconstruire ou améliorer leurs habitations était une idée séduisante. Elle avait également adoré son séjour pédagogique en Italie avec le professeur d'architecture. Enthousiasmée par ces pensées d'avenir, elle affirma sa réponse d'un hochement de tête. Je suis libre comme l'air. Si le métier de mes rêves implique le voyage, ce n'est pas cela qui se mettra en travers de mon chemin. C'était vrai. Le sous-entendu de la directrice sur les attaches éventuelles lui sortit de l'esprit. Serait-il possible que j'entre en contact avec cette amie ? Mon projet n'est pas encore défini, je suis ouverte aux occasions. Un autre projet envisagé consistait à travailler avec Reagan Bale, sa fidèle camarade, mais l'Irlandaise ne la mentionna pas. C'était en sa compagnie qu'elle avait exploré malencontreusement la Salle des énigmes, s'offrant un séjour fâcheux à l'infirmerie. Coleen gardait une légère rancoeur envers Reagan, comme si elle avait été responsable de l'accident de Sapphire, et la Lufkin se dit que Mrs Rosebury ne la portait peut-être pas trop dans son coeur non plus. Finalement, pour un entretien introspectif, beaucoup de secrets persistaient.
- Margaret RoseburyADMIN – The Devil wears blue
- » parchemins postés : 943
» miroir du riséd : Jessica Chastain
» crédits : Angie
» multinick : Jules, Caël et Verena
» âge : 46 ans
» situation : Célibataire
» nature du sang : Sang-pur
» particularité : Legilimens
» année d'études : .
» profession : Professeure de Sciences Politiques et Magiques & Directrice des Lufkin
» gallions sous la cape : 606
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: Un entretien dans un passé douloureux [Sapphire McBee]
Ven 6 Avr 2018 - 13:53
Un entretien dans un passé douloureux
Evangeline portait son ressentiment des hommes comme un étendard depuis tant d'années qu'avoir ce genre de discours complètement sexiste à l'encontre des hommes pour une fois – ce qui changeait pas mal l'habitude prise par ces mâles outrageurs de faire valoir leur pseudo-supériorité sur le sexe dit faible- était devenu une habitude chez elle. Elle ne faisait même plus attention si ses propos pouvaient choquer ou non ses interlocuteurs. Elle en était persuadée au plus profond d'elle-même, les hommes n'étaient que la plaie de la société, tous se plaisaient à dire que le péché originel avait été du fait de la femme car elle avait mangé la pomme, mais tout cela n'était qu'un mythe des hommes inventés par les hommes pour mieux les glorifier dans leur rôle providentiel. L'homme porterait donc le poids de la faute féminine toute sa vie ? Mais n'était-ce pas la femme qui souffrait en silence pendant des heures lors de cet acte merveilleux de l'accouchement ? La femme est seule capable de donner la vie, l'homme lui ne sait que la prendre, la violer, la mépriser, la dédaigner ou la détruire. La femme est le pendant bénéfique de l'homme, elle tempère ses ardeurs, ses colères, son côté même animal. Evangeline le savait bien ,elle avait côtoyé assez d'hommes pour s'en rendre compte. Les hommes l'avaient toujours déçu, elle n'en avait jamais rencontre un seul qui soit capable de lui montrer ne serait-ce qu'une once de bonté ou de vertu. Alors certes certains hommes jeunes pouvaient sembler vertueux mais au fond leur véritable nature ne demandait qu'à s'exprimer, dès qu'ils auraient ce qu'ils voulaient, ils redeviendraient de simples bêtes répondant à leurs instincts et leurs besoins. Evangeline en était persuadée. Non les hommes étaient tout juste bons à être utilisé, manipulé pour mieux servir les intérêts de la femme. Ne dit-on d'ailleurs pas que si vous voulez des discours il faut demander à un homme et si l'on veut des actes il faut demander à une femme. Car après tout le coq ne fait que chanter pendant que la poule elle pond. Sapphire était en cela bien naïve, sa directrice le voyait mais elle n'insisterait pas plus avant, elle avait dit ce qu'elle avait à dire et elle avait perçu le trouble dans l'esprit de son élève. Elle avait vu également qu'elle ne devait pas aller trop loin et qu'elle s'était montré intrusive aux yeux de la jeune fille. Certes Evangeline était d'une curiosité maladive parfois, c'était son côté Lufkin, et elle ne s'apercevait peut-être pas que ça puisse gêner la pudeur de Sapphire, mais désormais elle le savait. Non, elle ne lui parlerait donc pas de son père qui semblait aussi fidèle que l'est une poignée de porte à une main, ni de Sasha Muller, ce bellâtre qu'Evangeline avait en cours mai qui semblait bien plus intéressé par la gente féminine que par le mouvement des suffragettes sorcières. Et il y avait cet Hermès … le seul à vrai dire qu'Evangeline avait du mal à cerner, il semblait correct mais jusqu'à quel point telle était la question. Mais la directrice des Lufkin en savait assez, elle n'avait pas besoin que Sapphire lui réponde, ses pensées avaient suffi à éclairer sa curiosité, et elle ne manquerait pas de faire une enquête plus approfondie sur le joueur de Quidditch. Evangeline n'ira pas plus loin, elle ne voulait pas que Sapphire sache que son esprit était examiné à tout moment, elle aurait pu prendre ça comme une intrusion dans sa vie privée ce qui était un peu le cas.
Vous avez raison Mlle McBee, rien d'intéressant et je vous prie de m'excuser si j'ai pu vous paraître intrusive. Sachez seulement que je ne suis pas qu'une professeure, je suis votre directrice et qu'à ce titre je peux être une oreille attentive s'il le faut voire même donner des conseils. Je parais souvent bien stricte mais je ne suis pas inhumaine pour autant, enfin je pense.
Le désir de Sapphire de quitter l'université était entièrement légitime, Evangeline connaissait le difficile passé de sa famille, et elle comprenait que l'on puisse vouloir changer de vie, sortir des sentiers battus et se faire sa propre expérience, se confronter au monde du travail. Evangeline comprenait son besoin, quand elle avait eu ses propres soucis elle s'était elle-même plongé dans le travail pour oublier ses ennuis.
Hungcalf est un cocon pour tous les élèves, et je peux comprendre que vous souhaitiez en sortir. Sachez dans ce cas que si vous avez besoin d'une lettre de recommandation, je peux vous la donner. C'est la moindre des choses que je suis puisse faire. Je ne peux que vous conseiller de voyager c'est terriblement formateur.
Evangeline savait ce qu'elle disait, elle-même avait énormément voyager grâce à son passif dans la coopération magique internationale. Elle considérait que le meilleur apprentissage après l'université était le voyage, il avait toujours quelque chose d'initiatique. Elle espérait sincèrement que cela apporterait autant de choses à sapphire qu'à elle-même. Evangeline avait ainsi pu constaté la beauté de certaines cultures orientales, avec tout leur exotisme, la social-démocratie sorcière canadienne et son système si ouvert sur les communautés, les régimes plus durs et qui convenaient plus à Evangeline en Europe comme la Pologne ou l'Autriche. Même son voyage au Japon lui avait enseigné de nombreuses choses, et jamais elle n'oublierait le Ministère de la Magie Africain qui fait coopérer toutes les nations africaines au sein d'un même endroit, avec à sa tête un exécutif puissant et fédérateur. Elle espérait que Sapphire fasse ses propres expériences.
Je vais vous mettre en contact avec elle si vous le souhaitez, je sais qu'actuellement elle travaille sur le projet de rénovation d'un grand temple magique en Grèce, une véritable œuvre d'art des sorciers de l'Antiquité grecque. D'après son dernier courrier, ce chantier était passionnant et il s'y mêlait autant d'architecture que d'histoire. C'est un chantier coopératif, il s'agit d'un groupe de riches entrepreneurs passionnés d'histoires qui financent ces travaux, le gouvernement grec ne pouvant y faire face seul, du fait du récent soulèvement des banquiers gobelins. Ils ont réclamé il me semble la propriété sur bon nombre d'oeuvres architecturales sorcières, et Atalante, le groupe d'entrepreneurs a aidé le gouvernement grec pour mettre en place les rénovations. Je suis sûr qu'un tel projet vous intéresserait.
Je pense que nous pouvons nous arrêter là. Tâchez de ne plus lancer inopinément de tartes au citron à la tête des hommes la prochaine fois ! Je vous libère.
Evangeline était contente de pouvoir aider son élève même si cela signifiait ne plus l'avoir dans ses rangs... Sapphire était une très bonne Lufkin et elle trouvait dommage de perdre un si bon élément mais qu'y pouvait-elle, il fallait bien que ces petits oiseaux s'envolent un jour apparemment. Ayant compris la précédente leçon, elle était sortie de l'esprit de la jeune fille, et ne savait donc pas que la jeune fille avait peut-être d'autres projets en tête.
FIN
charney
“Si vous voulez des discours, demandez à un homme. Si vous voulez des actes, demandez à une femme.” ▵ endlesslove.
La Dame ne fait pas demi-tour. ▵
- (terminé) les m(aux)ots douloureux (finnick)
- {alphonse} Dans une piscine, quand j' ai la tête mouillée, j' ai l' air d' un rat saucé dans l' huile
- [FB] Rien n'est plus douloureux que le souvenir de ceux qui ne sont plus {{Merphy
- Rien n'est plus douloureux que le souvenir de ceux qui ne sont plus {{Naacy
- Quand le passé resurgit ailleurs que dans son cœur - Ft Erwin Fumeterre