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Thanks for the memories
Mer 27 Déc 2017 - 16:00
Dix-huit heures : la nuit vient de tomber. C'est comme ça, en plein cœur de l'hiver. On n'a pas le temps de voir le jour que la pénombre s'en revient aussitôt. Pas que ça me gêne, en vérité : j'ai toujours eu du mal avec les grandes clarté. C'est un secret pour personne.
Mais les autres, eux, ils réagissent drôlement à la nuit. Comme si tout devenait urgent, ou qu'on ne devait pas rester dehors... Je ne sais pas. C'est un truc qui hante l'imaginaire : à la tombée de la nuit, on s'attend à voir vivre les choses de l'ombre. Y'a de la peur... Ou autre chose. J'en sais rien.
Moi, j'aime bien la nuit. Tout est calme. Les problèmes surgissent un à un... Je saurais pas comment dire. La nuit, ça rend les emmerdes polies, d'une certaine façon.
Enfin, on n'y est pas encore...
Dans les vastes couloirs de l'Université, on entend les élèves quitter avec empressement la salle du dernier cours de la journée : des pieds de chaise qui raclent le sol, des bruits de pas, des éclats de voix. Le vieil édifice s'anime, comme dans un souffle fébrile, le temps que ça durera...
Car d'ici quelques minutes, il n'y aura plus personne à traîner dans les salles. Peut-être un prof ou deux, mais c'est tout. Les surveillants prendront le relais, comme des fantômes en quête de rédemption. Ça gardera les pierres et chassera les perdus.
En attendant...
Je profite simplement du calme de la cour intérieure. L'épaule appuyé contre l'une des arches de la coursive, je regarde la neige tomber mollement. Ma cigarette se consume au fil de mes pensées. En la matière, y'aurait pas grand chose à dire.
Je repasse juste le fil de ces derniers jours : les fêtes et tout le bordel. Globalement, c'était égal aux années passées. Tout le monde a fini torché, ça a duré huit heures. J'ai bien cru que le grand-père allait claquer ce coup-ci. Faut dire, c'est pas tout les jours que son fils se ramène de l'autre bout du pays. Tout le monde était content, ou à peu près.
C'est l'essentiel.
Le paternel, en revanche, il n'a pas donné signe de vie. Pas que ça me manque, mais j'y pense quand même. C'est le truc avec les dates, même si on n'en a rien à foutre, on y pense.
Faut dire, je m'attendais pas à autre chose. Chez les vampires, c'est jamais vraiment l'ambiance pour fêter noël. Et question esprit de famille, on fait mieux.
Enfin, pas que ce soit important, après tout...
Les volutes blanches s'élèvent en courbes élégantes. Je les regarde s'affadir dans l'air froid, l'air à moitié ailleurs. Quelques élèves passent dans mon dos : je leur jette un bref regard, en salue certains, avant de m'en retourner à mes contemplations stériles. Des groupes qui papotent, des qui se dépêchent de rentrer, les bras chargés de bouquins...
Une fin de journée comme il y en a tant, finalement.
Mais les autres, eux, ils réagissent drôlement à la nuit. Comme si tout devenait urgent, ou qu'on ne devait pas rester dehors... Je ne sais pas. C'est un truc qui hante l'imaginaire : à la tombée de la nuit, on s'attend à voir vivre les choses de l'ombre. Y'a de la peur... Ou autre chose. J'en sais rien.
Moi, j'aime bien la nuit. Tout est calme. Les problèmes surgissent un à un... Je saurais pas comment dire. La nuit, ça rend les emmerdes polies, d'une certaine façon.
Enfin, on n'y est pas encore...
Dans les vastes couloirs de l'Université, on entend les élèves quitter avec empressement la salle du dernier cours de la journée : des pieds de chaise qui raclent le sol, des bruits de pas, des éclats de voix. Le vieil édifice s'anime, comme dans un souffle fébrile, le temps que ça durera...
Car d'ici quelques minutes, il n'y aura plus personne à traîner dans les salles. Peut-être un prof ou deux, mais c'est tout. Les surveillants prendront le relais, comme des fantômes en quête de rédemption. Ça gardera les pierres et chassera les perdus.
En attendant...
Je profite simplement du calme de la cour intérieure. L'épaule appuyé contre l'une des arches de la coursive, je regarde la neige tomber mollement. Ma cigarette se consume au fil de mes pensées. En la matière, y'aurait pas grand chose à dire.
Je repasse juste le fil de ces derniers jours : les fêtes et tout le bordel. Globalement, c'était égal aux années passées. Tout le monde a fini torché, ça a duré huit heures. J'ai bien cru que le grand-père allait claquer ce coup-ci. Faut dire, c'est pas tout les jours que son fils se ramène de l'autre bout du pays. Tout le monde était content, ou à peu près.
C'est l'essentiel.
Le paternel, en revanche, il n'a pas donné signe de vie. Pas que ça me manque, mais j'y pense quand même. C'est le truc avec les dates, même si on n'en a rien à foutre, on y pense.
Faut dire, je m'attendais pas à autre chose. Chez les vampires, c'est jamais vraiment l'ambiance pour fêter noël. Et question esprit de famille, on fait mieux.
Enfin, pas que ce soit important, après tout...
Les volutes blanches s'élèvent en courbes élégantes. Je les regarde s'affadir dans l'air froid, l'air à moitié ailleurs. Quelques élèves passent dans mon dos : je leur jette un bref regard, en salue certains, avant de m'en retourner à mes contemplations stériles. Des groupes qui papotent, des qui se dépêchent de rentrer, les bras chargés de bouquins...
Une fin de journée comme il y en a tant, finalement.
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