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nightcall. ⊹ thomas&yasha
Mer 27 Déc 2017 - 18:57
NIGHTCALL. - THOMAS CIOBAN — YASHA IVANOV - “I love the silent hour of night, For blissful dreams may then arise, Revealing to my charmed sight What may not bless my waking eyes.” Un minuscule petit degré, ce n’est pas suffisant. Les nuits ne seront jamais assez froides ici. Le blanc et épais manteau du paysage lui manque, à ce jeune garçon habitué aux hivers de l’Oural. Ce sentiment d’être dans une bulle, éloigné de tout bruit et de tout danger. Il ne comprendra d’ailleurs jamais cette crainte que tant de gens ont de la nuit. N’est-elle pas si belle, si apaisante ? Tant la redoute, peut-être car elle est la gardienne des plus beaux et sombres secrets de l’âme… Yasha ne sait pas, mais lui, il l’adore, la nuit. Il n’y a rien de plus réconfortant que ce rideau sombre qui le protège du monde.. Et des menteurs. Y a-t-il pire race que ceux-là ? Le mensonge, Yasha le hait de manière viscérale. Pourquoi lui mentir alors qu’il peut se montrer si, si attentif ? Y a-t-il plus douloureux qu’une vérité qui éclate au grand jour ? Le problème, avec les menteurs, c’est qu’ils sont incorrigibles. Le mensonge leur grandit au coeur, trop. Toujours trop au goût de Yasha. Alors pourquoi ne pas mettre son intelligence à contribution pour trouver un moyen de les punir ? Le Veritaserum, c’est bien, mais ce n’est pas suffisant. Oui, bien sûr, le supposé menteur va être contraint à ouvrir sa grande bouche, mais, et ensuite ? Aucune leçon ne sera tirée, comme d’habitude. Et les erreurs recommenceront, encore, encore et encore. Cela fait bien plusieurs jours que Yasha se terre dans la bibliothèque à la recherche d’informations sur les potions de vérité, allant même jusqu’à consulter les livres de la petite collection qu’il garde si secrètement dans sa chambre. Mais là encore, rien de ce qu’il cherche. Alors, pourquoi ne pas tenter une mixture de sa propre invention ? C’est ce qui le conduit, cette nuit de pleine lune, à l’orée de la forêt. Quelle heure est-il... Trois heures du matin ? Le visage caché par la capuche de sa cape, il est assis à même le sol, très peu perturbé par la fraicheur de l’herbe mouillée. Moult ingrédients l’entourent : lavande, yeux de scarabée, asphodèle,… Et une cage remplie de jobarbilles. Des oiseaux bien mignons à être si silencieux, pense-t-il. Il ouvre la grille pour attraper l’un des petits volatiles, qu’il caresse du bout des doigts. Si fragile. Et là, il l’entend chanter cet oiseau, alors que la pression de ses doigts autour de son petit corps se fait plus forte. Que c’est étrange… On lui avait dit que son cri final serait constitué de tous les sons qu’il a entendu au court de sa vie, reproduits en sens inverse, mais il ne s’attendait pas à un bruit si perçant. Yasha grimace, cela devient désagréable. Ses doigts ne se détendent que pour lui laisser l’opportunité de craquer son collet. Le silence revient. Enfin. Le jeune homme tend alors son bras vers la cage qu’il ouvre à nouveau, et quelques sifflements murmurés plus tard, c’est son serpent qui glisse le long de son bras pour rejoindre ses comparses animaux. Lui sera plus efficace. Il fixe le cadavre du petit oiseau, mû par cette étrange fascination face à sa mort. L’air impassible, un sortilège informulé jaillit de sa baguette et ouvre le corps de la petite chose pour laisser son sang se verser dans le chaudron face à lui. Il lui arrache deux plumes qu’il ajoute à la mixture, avant de laisser son corps prendre feu. Jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière. La sensation du corps froid de Snezhko contre sa peau le sort de sa rêverie, et le voilà qui réitère l’expérience avec les quatre jobarbilles restant. Du sang lui tâche les doigts, il les renifle. Quelle odeur dérangeante. Yasha grimace avant de s’essuyer la main dans l’herbe. Bref, c’est quoi la suite de cette recette déjà ? Ah oui, l’asphodèle ! code by lizzou — img/gifs by TUMBLR — 000 WORDS. |
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Re: nightcall. ⊹ thomas&yasha
Mer 27 Déc 2017 - 20:54
C't'amusant les jeunes, parce que ça ose tout. On a beau leur poser des limites, ils font ce qu'ils veulent et avec aplomb, en plus. Le mieux, c'est quand ils arrivent à la vingtaine. Ça y est, ils s'imaginent adulte et c'est la fête du slip. A la moindre remarque, ils vous regardent l'air de dire que tu ferais mieux de fermer ta gueule, parce que tu sais pas qui ils sont.
Je dis ça sans raison particulière. Enfin... pour le moment.
L'expérience, ça vous donne de drôles d'intuitions parfois. Et quelque chose me dit que ce soir, niveau emmerdement, je vais avoir à boire et à manger.
Ouais, l'intuition...
A vrai dire, la soirée ne s'annonçait pas trop mal. Ce qu'il y a de bien, en période de fête, c'est que l'Université se vide. La plupart des étudiants rentrent chez eux. Niveau boulot, on ne se bouscule pas chez les surveillants.
Pour tout dire, j'adore me balader dans les couloirs, la nuit, quand y'a personne comme ça. J'ai l'impression de remonter le temps, je saurais pas trop dire pourquoi. C'est un peu comme si je surprenais les murs dans leur intimité. Je me balade, j'écoute ma musique... Personne pour me casser les noix. C'est juste bien quoi.
Et puis s'en vient le moment d'aller me griller une clope. Je sors, je resserre mon écharpe et ferme mon manteau. Mon souffle laisse échapper des nuages à chaque expiration. Il fait froid, mais d'un froid sec. Le genre très supportable.
Le parc est couvert de neige. Ça fait quelques jours que ça dure, pour le plaisir d'un peu tout le monde. Sous la lumière de la lune, on dirait qu'elle est bleu. C'est beau. Y'a pas un rat, en dehors d'une chouette ou deux. Une chauve-souris...
Peut-être.
Je tire une bouffée de tabac, tout en laissant mon regard se balader. Avec la pleine lune, le paysage m’apparaît aussi clairement qu'en plein jour.
C'est utile, mine de rien... Ouais, c'est utile, quand t'as l'impression que ça bouge au loin.
Je pourrais en rester là, parce que des bestioles qui font mumuse à l'orée de la forêt, y'en a un paquet... Mais y'a pas que ça.
Je ne sais pas.
Y'a un truc qui me titille depuis un moment. Je ne suis pas sûr de pouvoir dire ce que c'est. Juste que... Je sais pas. Faut que j'aille voir.
C'est tout.
Le gamin porte une capuche. De loin, il se détache à peine de l'herbe épargnée par la neige, sous les arbres. Je le vois, tout entouré qu'il est de trucs et de machins. Des bestioles crevées, des plantes, un chaudron : le scénario classique de l’apprenti sorcier qui ne sort que les soirs de pleine lune.
Sans déconner, c'est glauque.
« Toi, t'es mûr pour les emmerdes, mon garçon.
Je lui lance, débarquant sans préavis. Mes yeux se posent sur ses mains, comme mues par un réflexe plus fort que moi. Du sang : c'était ça, le « truc ». J'ai un mouvement de recul.
J'aime pas me rendre compte que ça me fait quelque chose. J'aime pas ça... Putain, non. J'aime pas ça.
Approchant un peu plus, je viens me planter en face de lui, avant de m'accroupir. Ainsi, nos regards se trouvent à la même hauteur et j'ai tout le loisir de le détailler. Je pense que ça doit se voir, mais j'ai pas franchement envie de rigoler, là tout de suite.
Cette histoire de sang, ça me met juste en rogne. Et sans déconner, ça empeste... J'ai l'impression d'en être imprégné. Je sais pas, ça me rend nerveux.
Je sais pas.
« Explique toi vite fait, avant que je foute tout par terre.
J'ajoute, d'une intonation trahissant aisément l'état de nervosité dans lequel je me trouve. C'est pas de l'énervement, ni même de l'autorité. Je suis juste pas bien. Ça me met mal. Il ne se rend pas compte.
Petit con, va.
Je dis ça sans raison particulière. Enfin... pour le moment.
L'expérience, ça vous donne de drôles d'intuitions parfois. Et quelque chose me dit que ce soir, niveau emmerdement, je vais avoir à boire et à manger.
Ouais, l'intuition...
A vrai dire, la soirée ne s'annonçait pas trop mal. Ce qu'il y a de bien, en période de fête, c'est que l'Université se vide. La plupart des étudiants rentrent chez eux. Niveau boulot, on ne se bouscule pas chez les surveillants.
Pour tout dire, j'adore me balader dans les couloirs, la nuit, quand y'a personne comme ça. J'ai l'impression de remonter le temps, je saurais pas trop dire pourquoi. C'est un peu comme si je surprenais les murs dans leur intimité. Je me balade, j'écoute ma musique... Personne pour me casser les noix. C'est juste bien quoi.
Et puis s'en vient le moment d'aller me griller une clope. Je sors, je resserre mon écharpe et ferme mon manteau. Mon souffle laisse échapper des nuages à chaque expiration. Il fait froid, mais d'un froid sec. Le genre très supportable.
Le parc est couvert de neige. Ça fait quelques jours que ça dure, pour le plaisir d'un peu tout le monde. Sous la lumière de la lune, on dirait qu'elle est bleu. C'est beau. Y'a pas un rat, en dehors d'une chouette ou deux. Une chauve-souris...
Peut-être.
Je tire une bouffée de tabac, tout en laissant mon regard se balader. Avec la pleine lune, le paysage m’apparaît aussi clairement qu'en plein jour.
C'est utile, mine de rien... Ouais, c'est utile, quand t'as l'impression que ça bouge au loin.
Je pourrais en rester là, parce que des bestioles qui font mumuse à l'orée de la forêt, y'en a un paquet... Mais y'a pas que ça.
Je ne sais pas.
Y'a un truc qui me titille depuis un moment. Je ne suis pas sûr de pouvoir dire ce que c'est. Juste que... Je sais pas. Faut que j'aille voir.
C'est tout.
Le gamin porte une capuche. De loin, il se détache à peine de l'herbe épargnée par la neige, sous les arbres. Je le vois, tout entouré qu'il est de trucs et de machins. Des bestioles crevées, des plantes, un chaudron : le scénario classique de l’apprenti sorcier qui ne sort que les soirs de pleine lune.
Sans déconner, c'est glauque.
« Toi, t'es mûr pour les emmerdes, mon garçon.
Je lui lance, débarquant sans préavis. Mes yeux se posent sur ses mains, comme mues par un réflexe plus fort que moi. Du sang : c'était ça, le « truc ». J'ai un mouvement de recul.
J'aime pas me rendre compte que ça me fait quelque chose. J'aime pas ça... Putain, non. J'aime pas ça.
Approchant un peu plus, je viens me planter en face de lui, avant de m'accroupir. Ainsi, nos regards se trouvent à la même hauteur et j'ai tout le loisir de le détailler. Je pense que ça doit se voir, mais j'ai pas franchement envie de rigoler, là tout de suite.
Cette histoire de sang, ça me met juste en rogne. Et sans déconner, ça empeste... J'ai l'impression d'en être imprégné. Je sais pas, ça me rend nerveux.
Je sais pas.
« Explique toi vite fait, avant que je foute tout par terre.
J'ajoute, d'une intonation trahissant aisément l'état de nervosité dans lequel je me trouve. C'est pas de l'énervement, ni même de l'autorité. Je suis juste pas bien. Ça me met mal. Il ne se rend pas compte.
Petit con, va.
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Re: nightcall. ⊹ thomas&yasha
Ven 29 Déc 2017 - 12:52
NIGHTCALL. - THOMAS CIOBAN — YASHA IVANOV - “I love the silent hour of night, For blissful dreams may then arise, Revealing to my charmed sight What may not bless my waking eyes.” Snezhko part se cacher sous sa cape. Sentir son corps s’enrouler autour de sa taille arrache un sourire à Yasha ; ce serpent lui fait parfois penser à un enfant capricieux qui ne sait jamais se détacher de ses parents. Pas que cela lui déplaise ; le poids du reptile agit comme une ancre pour ses pensées, l’empêchant de divaguer plus loin que la préparation de sa potion. C’est sans compter le sursaut, réprimé, qui l’assaille alors qu’une voix sortie de nulle part s’adresse à lui. Ah non, pas de nulle part. Un mec, peut-être de la même taille que lui, le regarde. La lune l’éclaire et permet à Yasha de constater qu’il n’est pas franchement impressionnant. L’inconvénient avec la magie, c’est qu’on ne peut pas trop s’arrêter sur la tronche de quelqu’un pour mesurer sa capacité à vous casser la figure. Des colosses plus nuls que des dragées surprises goût vomi, il en a vu pas mal. Toujours est-il que son visage lui dit quelque chose… D’où est-ce qu’il sort, déjà ? Yasha retient une grimace, sa paupière frétille ; il s’approche. Le jeune homme perd un instant le détail de ses traits, tandis que le perturbateur disparaît lui aussi à l’ombre des arbres. L’avoir en face de lui le dérange, les nuisibles qui envahissent son espace vital sans permission, non merci. Au moins, il s’accroupit, Yasha n’aurait pas apprécié d’être regardé de haut indéfiniment. Son expression conserve une relative neutralité ; son esprit, lui, bouillonne. Parce qu’il est interrompu, déjà, mais aussi parce qu’il ne comprend pas cette, mh, quoi- agressivité ? qu’il perçoit dans sa voix. Ou même juste sur sa tronche, en fait. Son serpent s’agite sous sa cape, Yasha aimerait lui dire de se calmer. Il se concentre pour laisser son rythme cardiaque revenir à la normale, car la surprise passée, il n’y aurait plus de raison pour Snezhko de s’énerver. L’un de ses sourcils se relève. « Foutre tout par terre ? » En plus, il n’a visiblement pas appris à surveiller son langage avec les inconnus. Comme quoi, vieillesse n’égale pas politesse. S’exprime-t-il toujours ainsi ? Ou bien est-il trop à fleur de peau pour penser à parler correctement ? « Je n’ai pas sommeil, je m’occupe, c’est tout. » Peu importe le nombre d’années passées ici, les roulements de son accent russe seraient toujours là pour perturber la fluidité de son élocution. Ceux-ci accompagnent la main qui tire sur sa capuche pour révéler son visage ; Yasha n’a rien à cacher, peut-être que c’est ça qui perturbe le vieux ? Ou peut-être que ce sont les petits oiseaux gisant à côté de lui ? Il en attrape un par la tête, puis tend à peine le bras pour l’agiter sous son nez. Des petites gouttelettes de sang volent un peu dans tous les sens ; les petits balancements de son corps lui donnent presque envie de rire. Ah, j’suis un vrai gamin. Mais ce serait malvenu de s'esclaffer devant un inconnu. Alors, il sourit. « Vous faîtes partie du Ministère ? Département de contrôle et de régulation des créatures magiques peut-être ? Je vous rassure, l’achat de ces jobarbilles s’est fait en. toute. légalité. » Ca lui arrive parfois, de vouloir jouer au plus con. Mais eh, le mec voulait une explication, il a une réponse, voilà. C'est déjà sympa de sa part de l'avoir considéré, non ? code by lizzou — img/gifs by TUMBLR — 540 WORDS. |
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Re: nightcall. ⊹ thomas&yasha
Ven 29 Déc 2017 - 19:16
Mon regard détaille les traits du jeune, au moment où il relève sa capuche. Et lorsqu'il parle, c'est l'accent qui m'interpelle. Assurément, il n'a pas un parcours classique, celui-là...
Je reste sans rien dire, tandis qu'il se justifie... Si on peut appeler ça comme ça. Sérieusement, c'est quoi ce manque de race ? Il me prend pour un con, en plus du reste. Heh, si tous les insomniaques de l'Université se mettaient aux potions au clair de lune, y'aurait plus qu'à ouvrir une boutique, sans déconner...
Cela dit, il a l'air bien perché, dans le genre. Quand je le vois s'amuser avec ce pauvre oiseau mort et me l'agiter sous le nez, ça me fait juste frissonner. Il a l'air de trouver ça drôle... Moi, pas franchement.
J'aurais même tendance à dire que c'est pire.
J'ai juste envie de me barrer, là tout de suite. Le sang, l'odeur... J'ai l'impression que ça me rentre dans la tête. J'ai du mal à rester concentré. Je sais pas... J'aime pas. Petit con... Petit con.
Je ne sais pas ce qui me retient de balancer son truc au loin, ou de lui gueuler dessus pour qu'il arrête.
Oui, j'en ai envie, mais je ne le fais pas. Je ne suis pas non plus impulsif à ce point là.
Alors bon... Je ne dis rien.
Je le regarde juste. Je me concentre comme je peux pour ignorer le reste.
Mais j'ai pas l'air de vouloir rigoler.
Non, toujours pas.
Et il sourit, en plus.
Petit con, va.
Je l'écoute terminer son petit speech, le visage teinté d'un genre de grimace étrange.
« Le ministère, t'as raison, ouais...
Prend-moi pour un con. Je glisse une main dans ma poche, pour en sortir ma baguette et informule un Lumos. La clarté blafarde du sortilège rompt l'obscurité ambiante, jetant sur nos visage ses éclats bleutés.
« Je suis juste le mec en charge du règlement, ici.
J'ajoute, puisqu'il fait semblant de ne pas savoir.
« Et les potions, c'est dans le cours de potion, point barre. Pour ce qui est des sorties nocturnes, on peut en parler aussi... Mais t'es un peu vieux pour ce genre de rappel, non ?
S'il n'y avait pas cette odeur entêtante, j'aurais sans doute lancé une petite vanne, ou un truc... Les étudiants qui font les cons en dehors des heures de cours, ça arrive souvent. Y'a jamais mort d'homme et, généralement, je m'en tape.
Mais là... Putain, j'ai les nerfs à vif.
Mon expression se meut en un sourire ironique juste bon à dévoiler mes canines trop pointues. Je lui prend son piaf des mains, réprimant avec peine le léger tremblement qui m'agite les doigts. L'oiseau finalement reposé, je jette un regard sur le sang laissé au creux de ma paume.
Une seconde... Deux peut-être.
Puis, je l'essuie simplement dans l'herbe et on n'en parle plus.
« Qu'est-ce que t'essayais de faire ?
Je demande, le ton un brin apaisé. L'odeur est moins forte, maintenant qu'il a cessé de m'agiter de la barbaque sous le nez.
Je reste sans rien dire, tandis qu'il se justifie... Si on peut appeler ça comme ça. Sérieusement, c'est quoi ce manque de race ? Il me prend pour un con, en plus du reste. Heh, si tous les insomniaques de l'Université se mettaient aux potions au clair de lune, y'aurait plus qu'à ouvrir une boutique, sans déconner...
Cela dit, il a l'air bien perché, dans le genre. Quand je le vois s'amuser avec ce pauvre oiseau mort et me l'agiter sous le nez, ça me fait juste frissonner. Il a l'air de trouver ça drôle... Moi, pas franchement.
J'aurais même tendance à dire que c'est pire.
J'ai juste envie de me barrer, là tout de suite. Le sang, l'odeur... J'ai l'impression que ça me rentre dans la tête. J'ai du mal à rester concentré. Je sais pas... J'aime pas. Petit con... Petit con.
Je ne sais pas ce qui me retient de balancer son truc au loin, ou de lui gueuler dessus pour qu'il arrête.
Oui, j'en ai envie, mais je ne le fais pas. Je ne suis pas non plus impulsif à ce point là.
Alors bon... Je ne dis rien.
Je le regarde juste. Je me concentre comme je peux pour ignorer le reste.
Mais j'ai pas l'air de vouloir rigoler.
Non, toujours pas.
Et il sourit, en plus.
Petit con, va.
Je l'écoute terminer son petit speech, le visage teinté d'un genre de grimace étrange.
« Le ministère, t'as raison, ouais...
Prend-moi pour un con. Je glisse une main dans ma poche, pour en sortir ma baguette et informule un Lumos. La clarté blafarde du sortilège rompt l'obscurité ambiante, jetant sur nos visage ses éclats bleutés.
« Je suis juste le mec en charge du règlement, ici.
J'ajoute, puisqu'il fait semblant de ne pas savoir.
« Et les potions, c'est dans le cours de potion, point barre. Pour ce qui est des sorties nocturnes, on peut en parler aussi... Mais t'es un peu vieux pour ce genre de rappel, non ?
S'il n'y avait pas cette odeur entêtante, j'aurais sans doute lancé une petite vanne, ou un truc... Les étudiants qui font les cons en dehors des heures de cours, ça arrive souvent. Y'a jamais mort d'homme et, généralement, je m'en tape.
Mais là... Putain, j'ai les nerfs à vif.
Mon expression se meut en un sourire ironique juste bon à dévoiler mes canines trop pointues. Je lui prend son piaf des mains, réprimant avec peine le léger tremblement qui m'agite les doigts. L'oiseau finalement reposé, je jette un regard sur le sang laissé au creux de ma paume.
Une seconde... Deux peut-être.
Puis, je l'essuie simplement dans l'herbe et on n'en parle plus.
« Qu'est-ce que t'essayais de faire ?
Je demande, le ton un brin apaisé. L'odeur est moins forte, maintenant qu'il a cessé de m'agiter de la barbaque sous le nez.
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Re: nightcall. ⊹ thomas&yasha
Ven 5 Jan 2018 - 22:40
NIGHTCALL. - THOMAS CIOBAN — YASHA IVANOV - “I love the silent hour of night, For blissful dreams may then arise, Revealing to my charmed sight What may not bless my waking eyes.” Bon, à vrai dire, non. Ce n’est pas très sympa de déjà le prendre pour un imbécile alors qu’ils n’ont même pas commencé à parler. Où sont tes manières Yasha ? Mais mes manières vont très bien, merci ! D’un autre côté, il est également vrai que cet homme de l’ombre s’est montré assez vif quant à son interpellation… Allez, changement d’avis, il mérite d’être pris pour un con. Il a l’air d’apprécier ça en plus, vu comme il est en train de s’enflammer. Ou peut-être que Yasha le met mal à l’aise ? Il plisse les yeux face à cet éblouissement inattendu et non désiré, avant de se mettre à fixer l’homme. Son regard n’a pas vraiment peur de s’accrocher au sien ; il parait que c’est le miroir de l’âme. Peut-être y trouvera-t-il une réponse ? Car après tout, il ne serait pas logique que Yasha soit la cause de son trouble… Autre chose ? Mais quoi ? Il n’a pas l’air d’être le genre d’hommes à s’offusquer pour quelques petits tours et écartements au règlement… Mais ne jamais se fier aux apparences, ne l'oublions pas. Peut-être que c’est un froussard ? Non, un froussard ne serait pas venu à sa rencontre, un froussard ne se baladerait pas à l’orée de la forêt sans lumière pour l’éclairer, ne surprendrait pas des jeunes sorciers jouant les alchimistes au clair de lune. Son visage a beau être maintenant éclairé, Yasha n’arrive toujours pas à mettre un nom sur cet individu ; c’est là qu’il se dit qu’il devrait arrêter de faire preuve de je-m’en-foutiste et peut-être faire plus attention aux personnes qui fréquentent cette université. Oui, ok, il est en charge du règlement, ça Yasha l'a bien compris, mais ce n’est pas comme s’il portait grand intérêt aux concierges et autres domestiques (car un concierge, c’est un domestique non ?)… Alors pourquoi la tête de celui-AH. En effet. Sous le coup de la réflexion, Yasha n’a pas dénié répondre à la première question de son interlocuteur. Bien sûr qu’il est trop vieux pour ce genre de rappel. Mais il est aussi bien trop vieux pour respecter un règlement comme s’il avait encore onze ans. D’ailleurs Yasha n’est même pas sûr d’avoir un jour vraiment lu le règlement de cette université pour commencer, mais bon. Là, le sourire du mystérieux perturbateur le fait tilter, enfin. Yasha s’en veut un peu, d’avoir fait preuve de temps de lenteur d’esprit. « Aaaaaah, mais c’est vous le concierge vampire ! » Le jeune homme ne s’offusque pas particulièrement lorsqu’il lui retire le piaf des mains, trop occupé à se pencher en avant pour mieux observer ces canines qui pointent enfin le bout de leur nez. « Je pensais que c’était que des rumeurs et c'est pour ça que j'y avais pas fait plus attention que ça mais... on dirait que pour une fois elles étaient justifiées. Quoique. Peut-être que vous faîtes partie de ces gens qui apprécient de se tailler les dents pour se donner des airs un peu plus sombres et effrayants et… » Et stupides. « Bref. En tout cas si tel est le cas, très bonne initiative. Vous avez soudainement l’air beaucoup plus cool qu’il y a deux minutes. » En attendant, Yasha ne le prend toujours pas au sérieux et ne daigne même pas répondre à ses questions. Pas que cela le gêne mais eh, il venait de passer de perturbateur ennuyeux à perturbateur stylé. Sa réflexion vient du fond du coeur, ça le rend vraiment beau gosse ces canines-là ! code by lizzou — img/gifs by TUMBLR — 604 WORDS. |
- InvitéInvité
Re: nightcall. ⊹ thomas&yasha
Dim 7 Jan 2018 - 12:26
J'ai les idées qui se remettent en place tranquillement et c'est tant mieux. Parce que le garçon que j'ai en face de moi semble d'une espèce bien particulière. Le genre à manier avec précaution.
Il suffit de voir la façon dont il me répond, tout en me scrutant comme si j'étais une chose. Il n'y a pas besoin d'être un aigle pour comprendre qu'il se paye ma tête. Une manière particulièrement agaçante d'éviter de répondre à mes questions, au passage.
C'est typique.
Parce-que concrètement, des comme lui, j'en côtoie tous les jours. C'est le genre de personne dont les parents ont beaucoup dit qu'il était « spécial ».
Je veux dire, même en ayant enfreint trois ou quatre règles, il trouve le moyen de faire comme si de rien n'était. Et si je creusais un peu, ça ne m'étonnerait pas qu'il cherche à m'expliquer que, dans le fond, c'est moi qui suis en faute.
C'est pratique d'adapter la réalité à sa sauce, mais ça manque toujours de panache, vue de loin. Un fonctionnement de « pas fini », si l'on peut dire.
« Qu'est-ce que t'essayais de faire ?
Je répète alors, d'un ton égal.
Je n'ai aucune envie de rentrer dans son petit jeu en répondant à son commentaire sur ma dentition. Ça n'en finirait pas. Et le ping-pong, ça m'emmerde.
Sans compter que je ne tiens pas à ce qu'on s'éternise dans les parages. L'orée du bois peut-être dangereuse à cette heure. Les bestioles profitent du calme pour sortir. Et s'il n'est déjà pas recommandé de se balader tout seul en forêt pendant la journée, la nuit, c'est pire.
A ce titre, il me semble entendre des craquements de branches et de feuilles, à proximité. J'ai tout de suite le réflexe d'éteindre ma baguette, histoire d'éviter d'attirer l'attention sur nous. A croire qu'il suffit de penser à un risque pour qu'il se présente...
Ma vue retrouve immédiatement toute son acuité, l'éclat du lumos en moins à gérer.
Sans un mot, ni mouvement, j'observe l'espace alentour.
Avec un peu de bol, c'est juste une biche, ou un truc du genre. Mais je ne suis pas fou : il y a bien un animal en train de marcher pas loin.
Il suffit de voir la façon dont il me répond, tout en me scrutant comme si j'étais une chose. Il n'y a pas besoin d'être un aigle pour comprendre qu'il se paye ma tête. Une manière particulièrement agaçante d'éviter de répondre à mes questions, au passage.
C'est typique.
Parce-que concrètement, des comme lui, j'en côtoie tous les jours. C'est le genre de personne dont les parents ont beaucoup dit qu'il était « spécial ».
Je veux dire, même en ayant enfreint trois ou quatre règles, il trouve le moyen de faire comme si de rien n'était. Et si je creusais un peu, ça ne m'étonnerait pas qu'il cherche à m'expliquer que, dans le fond, c'est moi qui suis en faute.
C'est pratique d'adapter la réalité à sa sauce, mais ça manque toujours de panache, vue de loin. Un fonctionnement de « pas fini », si l'on peut dire.
« Qu'est-ce que t'essayais de faire ?
Je répète alors, d'un ton égal.
Je n'ai aucune envie de rentrer dans son petit jeu en répondant à son commentaire sur ma dentition. Ça n'en finirait pas. Et le ping-pong, ça m'emmerde.
Sans compter que je ne tiens pas à ce qu'on s'éternise dans les parages. L'orée du bois peut-être dangereuse à cette heure. Les bestioles profitent du calme pour sortir. Et s'il n'est déjà pas recommandé de se balader tout seul en forêt pendant la journée, la nuit, c'est pire.
A ce titre, il me semble entendre des craquements de branches et de feuilles, à proximité. J'ai tout de suite le réflexe d'éteindre ma baguette, histoire d'éviter d'attirer l'attention sur nous. A croire qu'il suffit de penser à un risque pour qu'il se présente...
Ma vue retrouve immédiatement toute son acuité, l'éclat du lumos en moins à gérer.
Sans un mot, ni mouvement, j'observe l'espace alentour.
Avec un peu de bol, c'est juste une biche, ou un truc du genre. Mais je ne suis pas fou : il y a bien un animal en train de marcher pas loin.
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