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and I want to feel you too
Lun 9 Avr 2018 - 12:10
From dusk till dawn ~
D'expérience de rêveuse contemplative, les moments les plus magiques arrivent lorsqu'on s'y attend le moins. Les meilleures observations stellaires de Sapphire avaient eu lieu lors d'expéditions spontanées. Les plus beaux moments de complicité avec sa famille prenaient place au détour d'un câlin improvisé lors d'un soir ordinaire. Les fous rires les plus mémorables tombaient toujours à des moments inexpliqués. Les soirées les plus inattendues étaient souvent les plus heureuses. Ce soir, rien ne préparait la Lufkin à vivre l'un des moments les plus excitants de sa vie. Elle qui ne jurait que par la découverte érudite, par l'exploration de mystères cryptées, elle qui plaçait la quête de savoir au-dessus des émotions humaines banales, ce soir elle avait vibré au contact d'une autre personne.
Présente au Vampire's Night pour l'anniversaire de Sasha, la timide Loufoca s'était sentie un peu en retrait, droite dans sa robe de soirée en tweed fushia. Elle était contente d'être là pour son frère de coeur, et avait eu le plaisir de croiser d'autres personnes chères à son coeur, Elia, Scylla, Eliott. Et lui. Il était là, lui aussi, dans un superbe costume. Sous les lumières criardes de la boite de nuit, au milieu de gens plus ou moins sobres, dans un environnement qui convenait si peu à l'Irlandaise, elle avait connu le délice de danser avec Hermès. Elle avait senti ses mains sur sa taille et dans les siennes, elle avait senti son odeur et son souffle court, elle avait croisé ses yeux noirs, cet éblouissant ciel noir dans lequel elle se perdait. Quel sentiment enivrant, oser se lancer sous le regard encourageant de Sasha, échanger quelques mots discrets avec Hermès, rire et sautiller avec lui sans se poser de questions sur un quickstep, sentir l'emballement de son coeur lors du slow qui les a rapprochés…
Il était indéniable que Sapphire ressentait quelque chose de nouveau pour le Wright. Jamais elle ne s'était ainsi senti transportée par la présence de quelqu'un. Ce vertige l'avait d'abord paralysée de peur, mais depuis peu elle se sentait l'envie de s'y confronter et de voir où la chance la mènerait. Hermès ressentait-il la même chose ? Et si c'était le cas, envisagerait-il la même chose que Sapphire ? La sorcière savait que sa position quant aux relations sentimentales était marginale parmi les gens de sa génération, mais elle n'imaginait pas le sorcier chercher à la manipuler pour obtenir sa vertu. Malgré les mises en garde sur les hommes qu'on lui faisait depuis longtemps, elle pressentait -espérait- qu'il était différent. Un peu comme elle. Manifestement Hermès était troublé par elle également, et il avait laissé entendre qu'elle comptait pour lui. Ce qui posait problème, c'était la mise en pratique. Comment faire le premier pas, comment se révéler ? Personne ne voulait trop s'avancer, par crainte d'une déception… mais cette posture d'attente risquait aussi de laisser passer les occasions. Alors que leur rapprochement inédit transportait Sapphire de joie, Hermès avait prétexté une excuse pour fuir. Il s'agissait bien d'une fuite, sans doute possible, vu sa précipitation à quitter la soirée.
Confuse, l'Irlandaise avait fini par sortir du Vampire's Night à son tour. Dehors, il pleuvait. Sans se soucier de se retrouver mouillée, la sorcière fit quelques pas au hasard dans la rue. Elle ne savait pas ce qu'elle cherchait mais elle ne voulait plus se trouver à l'intérieur. Voulait-elle courir après Hermès ? Quoi, pour le forcer à dire ce qu'il ne voulait visiblement pas exprimer ? Elle marchait de toute manière bien trop lentement pour espérer le rattraper, si tant était qu'il n'avait pas déjà transplané. En tout cas, elle avait besoin de prendre l'air et elle ne se sentait plus d'humeur à faire la fête. Toute l'émotion incroyable de sa proximité avec Hermès avait été brisée brutalement, et elle se sentait un peu amère. Pourquoi était-ce si compliqué ? Quand elle se trouvait en la présence du sorcier, il lui semblait que quelque chose de merveilleux, qu'elle pouvait presque toucher du doigt, l'attendait, là, tout près… Ne pouvaient-ils pas s'ouvrir l'un à l'autre pour essayer de trouver et vivre ce trésor indicible ? Des gouttes roulant de son chignon jusque dans sa nuque, Sapphire frissonnait tout en marchant, les bras croisés. Elle n'était pas triste, elle était perplexe, confuse, contrariée.
Brusquement, la silhouette d'Hermès apparut devant elle, de dos. Il marchait lui aussi, tout aussi mouillé. La sorcière s'arrêta un instant, le coeur battant. Should I go to him ? Maybe he doesn't want me to. Lassée d'abandonner chaque tentative, l'Irlandaise soupira pour reprendre du courage et rejoignit le Wright d'un pas décidé. Hermès ? Elle tira légèrement sur la manche humide de son costume, juste pour qu'il puisse se retourner. Ses yeux bleus le scrutèrent un instant, avec une certaine confusion. Ok, and now what ? Prenant conscience qu'ils étaient tous les deux sous la pluie, elle sortit sa baguette. Meteorribilis Recanto. D'un mouvement circulaire du poignet, la baguette pointée vers le ciel, elle créa une zone au-dessus de leur tête où la pluie ne tombait plus. Leurs visages ruisselaient encore un peu, mais au moins cela ne s'aggraverait pas. Sur l'instant, Sapphire se moquait bien d'être trempée. Elle voulait juste… quoi, elle ne le savait pas exactement, mais elle ne voulait pas qu'Hermès parte si vite. Je sais qu'il est tard, reprit-elle en référence au prétexte utilisé par le sorcier pour partir, mais je voulais… La panique qui la saisit se dissipa un peu lorsqu'elle planta son regard dans le sien. A sky full of stars. Nous n'avons pas pu parler. J'ai réellement aimé vous voir ce soir, et danser avec vous... Vous dansez très bien, d'ailleurs. Elle rit nerveusement, ne sachant plus trop où elle voulait en venir. Je veux dire, votre compagnie m'est vraiment agréable. De gêne, sa baguette toujours à la main, elle détourna le regard vers le sol. Je ne voudrais pas vous retenir si vous tenez vraiment à rentrer. Une porte de sortie, toujours, au cas où le Wright ne partagerait pas son envie de rapprochement. J'avais juste l'impression que vous cherchiez à éviter quelque chose en partant ainsi, et je me demandais si je pouvais savoir quoi… Le ton se fit un peu plus timide, un peu plus hésitant. Sa gorge se serra sur ces derniers mots.
Présente au Vampire's Night pour l'anniversaire de Sasha, la timide Loufoca s'était sentie un peu en retrait, droite dans sa robe de soirée en tweed fushia. Elle était contente d'être là pour son frère de coeur, et avait eu le plaisir de croiser d'autres personnes chères à son coeur, Elia, Scylla, Eliott. Et lui. Il était là, lui aussi, dans un superbe costume. Sous les lumières criardes de la boite de nuit, au milieu de gens plus ou moins sobres, dans un environnement qui convenait si peu à l'Irlandaise, elle avait connu le délice de danser avec Hermès. Elle avait senti ses mains sur sa taille et dans les siennes, elle avait senti son odeur et son souffle court, elle avait croisé ses yeux noirs, cet éblouissant ciel noir dans lequel elle se perdait. Quel sentiment enivrant, oser se lancer sous le regard encourageant de Sasha, échanger quelques mots discrets avec Hermès, rire et sautiller avec lui sans se poser de questions sur un quickstep, sentir l'emballement de son coeur lors du slow qui les a rapprochés…
Il était indéniable que Sapphire ressentait quelque chose de nouveau pour le Wright. Jamais elle ne s'était ainsi senti transportée par la présence de quelqu'un. Ce vertige l'avait d'abord paralysée de peur, mais depuis peu elle se sentait l'envie de s'y confronter et de voir où la chance la mènerait. Hermès ressentait-il la même chose ? Et si c'était le cas, envisagerait-il la même chose que Sapphire ? La sorcière savait que sa position quant aux relations sentimentales était marginale parmi les gens de sa génération, mais elle n'imaginait pas le sorcier chercher à la manipuler pour obtenir sa vertu. Malgré les mises en garde sur les hommes qu'on lui faisait depuis longtemps, elle pressentait -espérait- qu'il était différent. Un peu comme elle. Manifestement Hermès était troublé par elle également, et il avait laissé entendre qu'elle comptait pour lui. Ce qui posait problème, c'était la mise en pratique. Comment faire le premier pas, comment se révéler ? Personne ne voulait trop s'avancer, par crainte d'une déception… mais cette posture d'attente risquait aussi de laisser passer les occasions. Alors que leur rapprochement inédit transportait Sapphire de joie, Hermès avait prétexté une excuse pour fuir. Il s'agissait bien d'une fuite, sans doute possible, vu sa précipitation à quitter la soirée.
Confuse, l'Irlandaise avait fini par sortir du Vampire's Night à son tour. Dehors, il pleuvait. Sans se soucier de se retrouver mouillée, la sorcière fit quelques pas au hasard dans la rue. Elle ne savait pas ce qu'elle cherchait mais elle ne voulait plus se trouver à l'intérieur. Voulait-elle courir après Hermès ? Quoi, pour le forcer à dire ce qu'il ne voulait visiblement pas exprimer ? Elle marchait de toute manière bien trop lentement pour espérer le rattraper, si tant était qu'il n'avait pas déjà transplané. En tout cas, elle avait besoin de prendre l'air et elle ne se sentait plus d'humeur à faire la fête. Toute l'émotion incroyable de sa proximité avec Hermès avait été brisée brutalement, et elle se sentait un peu amère. Pourquoi était-ce si compliqué ? Quand elle se trouvait en la présence du sorcier, il lui semblait que quelque chose de merveilleux, qu'elle pouvait presque toucher du doigt, l'attendait, là, tout près… Ne pouvaient-ils pas s'ouvrir l'un à l'autre pour essayer de trouver et vivre ce trésor indicible ? Des gouttes roulant de son chignon jusque dans sa nuque, Sapphire frissonnait tout en marchant, les bras croisés. Elle n'était pas triste, elle était perplexe, confuse, contrariée.
Brusquement, la silhouette d'Hermès apparut devant elle, de dos. Il marchait lui aussi, tout aussi mouillé. La sorcière s'arrêta un instant, le coeur battant. Should I go to him ? Maybe he doesn't want me to. Lassée d'abandonner chaque tentative, l'Irlandaise soupira pour reprendre du courage et rejoignit le Wright d'un pas décidé. Hermès ? Elle tira légèrement sur la manche humide de son costume, juste pour qu'il puisse se retourner. Ses yeux bleus le scrutèrent un instant, avec une certaine confusion. Ok, and now what ? Prenant conscience qu'ils étaient tous les deux sous la pluie, elle sortit sa baguette. Meteorribilis Recanto. D'un mouvement circulaire du poignet, la baguette pointée vers le ciel, elle créa une zone au-dessus de leur tête où la pluie ne tombait plus. Leurs visages ruisselaient encore un peu, mais au moins cela ne s'aggraverait pas. Sur l'instant, Sapphire se moquait bien d'être trempée. Elle voulait juste… quoi, elle ne le savait pas exactement, mais elle ne voulait pas qu'Hermès parte si vite. Je sais qu'il est tard, reprit-elle en référence au prétexte utilisé par le sorcier pour partir, mais je voulais… La panique qui la saisit se dissipa un peu lorsqu'elle planta son regard dans le sien. A sky full of stars. Nous n'avons pas pu parler. J'ai réellement aimé vous voir ce soir, et danser avec vous... Vous dansez très bien, d'ailleurs. Elle rit nerveusement, ne sachant plus trop où elle voulait en venir. Je veux dire, votre compagnie m'est vraiment agréable. De gêne, sa baguette toujours à la main, elle détourna le regard vers le sol. Je ne voudrais pas vous retenir si vous tenez vraiment à rentrer. Une porte de sortie, toujours, au cas où le Wright ne partagerait pas son envie de rapprochement. J'avais juste l'impression que vous cherchiez à éviter quelque chose en partant ainsi, et je me demandais si je pouvais savoir quoi… Le ton se fit un peu plus timide, un peu plus hésitant. Sa gorge se serra sur ces derniers mots.
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Re: and I want to feel you too
Sam 14 Avr 2018 - 21:09
Les joues ruisselantes de larmes, Hermès s’éloignait péniblement de la boîte de nuit afin de prendre la direction d’Hungcalf sous une pluie battante. Le sorcier aurait pu transplaner directement sitôt le seuil du Vampire’s Night franchit, mais il avait besoin de prendre l’air. Peu importe si l’averse abîmait son costume ou si l’eau et les faibles températures lui glaçaient le sang. Le jeune homme venait probablement de tout gâcher avec Sapphire en l’abandonnant lâchement sur la piste de danse. Le français souhaitait en effet lui demander si elle avait lu le poème numéro six publié dans Le Chineur à l’occasion du Blue Love’s Day, un acrostiche explicite quant à ses propres sentiments, mais sa timidité le rattrapa au triple galop et l’emporta sur son envie de lui déclarer sa flamme, créant ainsi un malaise qu’il préféra fuir avant même d’y être pleinement confronté. Delacroix trouva une excuse plus ou moins bidon, prétextant qu’un joueur de Quidditch professionnel comme lui ne devait pas veiller aussi tard, ce qui était vrai, même s’il dérogeait pourtant bien des règles lorsqu’il se retrouvait en compagnie de l’élue de son cœur. Hermès se maudissait lui-même de s’être comporté ainsi, comme un enfant, d’autant plus qu’il ne supportait pas les mensonges et que son meilleur ami ne tarderait certainement pas à remuer le couteau dans la plaie en lui rappelant cette soirée et son attitude désastreuse face à Miss McBee. Perdu dans ses pensées, le jeune homme marchait lentement, le regard planté vers l’horizon, dans le vide, le flou, alors qu’il prenait de plus en plus conscience qu’il devrait sans doute passer à autre chose, et ce même si cela lui paraissait difficile à admettre. L’amour qu’il ressentait à l’égard de la Lufkin demeurait intact quoiqu’elle puisse penser de lui en cet instant.
Une voix familière l’interpella alors et, bientôt, le sorcier fut contraint de se retourner sous la pression d’une main tirant sur la manche de son costume. Ses yeux sombres, semblables à un ciel dépourvu d’astres, s’illuminèrent subitement à la vision de Sapphire, laissant apparaître de petites étoiles. Sa présence semblait si inespérée qu’il n’y croyait tout simplement pas, pensant qu’un mirage, une illusion, se tenait devant lui. Son cœur battait à tout rompre et son estomac fit un nouveau bond au creux de son ventre. La sorcière prit la parole, non sans avoir jeté un sortilège au-dessus de leurs têtes pour les protéger de la pluie qui sévissait toujours sur la petite ville d’Inverness, alors que le garçon craignait déjà les mots de la jeune femme. Hésitante, l’étudiante s’avérait finalement aussi peu assurée que lui et planta son regard dans le sien. Poussé par une force surnaturelle, Hermès se rapprocha de sa Sirène sans la quitter du regard, buvant chacune de ses paroles, envoûté par ces diamants couleur saphir et ensorcelé par cette voix si mélodieuse à ses oreilles. Miss McBee lui ouvrait visiblement son cœur, lui assurant une nouvelle fois qu’elle aimait être en sa compagnie et le gratifiant qui plus est d’un compliment qui le fit sourire. « J’avais certainement la meilleure cavalière ce soir », pensa-t-il, préférant ne pas le déclarer à voix haute pour le moment. La gorge de Sapphire se serrait et sa voix se fit plus timide sur sa dernière phrase, ce qui mit la puce à l’oreille du sorcier qui pensait qu’elle espérait elle aussi quelque chose. La même chose que lui. La poitrine de Hermès se souleva, laissant échapper un soupir du fond de ses poumons. L’étudiant se résignait à lui révéler ce qu’il ressentait pour Sapphire, celle-ci ayant deviné la raison de sa fuite. La vie lui offrait une seconde chance, et il n’aurait certainement pas une troisième tentative pour se rattraper…
- Vous avez raison, commença-t-il en cherchant les mots appropriés pour ne pas blesser Miss McBee à cause d’une maladresse, de termes mal employés. Votre compagnie m’est très agréable aussi, et comme je vous l’ai déjà dis, vous êtes une personne importante à mes yeux. J’ai été très honoré de partager deux danses avec vous, de partager mon temps avec vous ce soir, mais… Le jeune homme reprit son souffle, constatant qu’il parlait – trop – vite, en s’efforçant de trouver la meilleure formule pour expliquer ce qu’il ressentait, alors que son cœur s’emballait de plus belle, entre passion et panique. Vous êtes comme une Sirène pour moi. Vous m’attirez et m’effrayez à la fois. Non pas que vous soyez effrayante, hein ! Ce n’est pas ce que je voulais dire, glissa-t-il rapidement pour ne pas heurter Sapphire avec ces mots, tandis que la Sirène, et en particuliers Blóðughadda, le terrifiait depuis qu’il fut à deux doigts de se noyer au cours de son enfance. Je n’ai simplement jamais ressenti cela auparavant pour une fille. J’ai l’impression de sauter dans le vide, de mettre ma vie en jeu en vous disant cela… Vous n’êtes pas une fille comme les autres à mes yeux. Vous êtes une fille spéciale. Il baissa les yeux en direction de ses mains, alors qu’il jouait nerveusement avec ses doigts. Tout à l’heure, je voulais simplement vous demander si vous aviez lu le poème numéro six publié dans Le Chineur, mais je n’ai pas pu. Je craignais votre réponse. Ce que je ressens pour vous est dedans, précisa-t-il en relevant les yeux vers sa bien-aimée. Enfin, en partie, termina-t-il avec un rire gêné.
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Re: and I want to feel you too
Mar 17 Avr 2018 - 11:59
From dusk till dawn ~
Se jeter à l'eau sous la pluie, c'était plutôt cocasse. Sapphire aurait pu trouver cela drôle si elle avait un peu de recul sur la situation, mais son coeur était trop impliqué dans la scène. Serré, affolé, gonflé d'espoir, lourd de craintes, il palpitait à un rythme anarchique depuis qu'elle avait rattrapé Hermès dans la rue, décidée à ne pas le laisser partir aussi vite. Elle tenta d'ouvrir son coeur mais les mots restaient bloqués dans sa gorge. Mélangeant politesse et pudeur, la sorcière parvint juste à demander si le Wright était parti pour fuir quelque chose. Ignorant s'il comprendrait les raisons de sa question, elle attendait son explication, le visage aussi ruisselant que le sien. De sa main droite, elle tenait haut sa baguette, un peu comme un parapluie magique qui les protégeait désormais de la pluie. Hermès sembla résigné à parler. Vous avez raison. Raison sur quoi ? Qu'il cherchait à l'éviter ? Ou qu'il avait quelque chose à lui dire ? Sentant qu'il allait se confier, Sapphire entrouvrit les lèvres, laissant s'échapper un soupir similaire à celui du sorcier dont elle s'apprêtait à boire les paroles. Votre compagnie m’est très agréable aussi, et comme je vous l’ai déjà dis, vous êtes une personne importante à mes yeux. J’ai été très honoré de partager deux danses avec vous, de partager mon temps avec vous ce soir, mais… « mais ». Il y avait un « mais ». Sapphire voulut se dire qu'elle aurait dû voir venir la fin de cette phrase. Il allait lui dire qu'il ne ressentait rien pour elle, rien de plus qu'une amicale politesse, qu'elle s'était fourvoyée et qu'il n'était pas correct qu'elle continue à imaginer plus de choses. Ce « mais » tranchait douloureusement avec l'étalage de compliments qui le précédait. Le visage assombri, les lèvres pincées pour retenir une prochaine envie de pleurer, elle esquissa un hochement de tête comme pour se préparer à accepter la fin du discours. At least I tried.
Un peu essoufflé, ce qui interpella la sorcière, Hermès reprit la parole. Vous êtes comme une Sirène pour moi. Vous m’attirez et m’effrayez à la fois. Encore une fois, les mots du Wright n'étaient pas ceux qu'elle attendait. Perplexe, elle fixa ses grands yeux surpris dans les siens, sans savoir si elle devait rire ou se vexer d'une comparaison aussi saugrenue. Attirante ? Dans quel sens ? Se méprenait-il sur ses intentions à elle ? Et pourquoi effrayante ? Les sourcils froncés, la sorcière se sentait déroutée. Non pas que vous soyez effrayante, hein ! Ce n’est pas ce que je voulais dire, se reprit-il rapidement. Sapphire ne put s'empêcher de remarquer, avec une certaine tendresse, que lui aussi avait du mal à trouver les mots. Elle se radoucit et attendit qu'il parvienne à parler sans détour. Il méritait bien qu'elle lui laisse le bénéfice du doute. Elle était bien placée pour savoir à quel point il pouvait être difficile de s'exprimer. Je n’ai simplement jamais ressenti cela auparavant pour une fille. J’ai l’impression de sauter dans le vide, de mettre ma vie en jeu en vous disant cela… Vous n’êtes pas une fille comme les autres à mes yeux. Vous êtes une fille spéciale, déclara le Wright, le regard fuyant. Un rêve. C'était un rêve, non ? Ou un instant d'absence, dans lequel Sapphire imaginait Hermès prononcer ces paroles ? Les yeux écarquillés de stupeur, la Lufkin sentit une vague d'émotion la submerger. Elle ne sentait même plus son propre coeur battre. La chaleur qui l'envahit se heurta à la fraicheur de sa peau mouillée, et elle frissonna un peu brusquement. Son regard s'agita, parcourant Hermès de son visage baissé à ses doigts nerveux. Réalisant la portée de ses mots, qui étaient incroyablement réels, Sapphire se mordit la lèvre de joie. Elle eut brusquement envie de lui sauter au cou, soulagée, légère, euphorique. Dans l'idée qu'elle se faisait de ce genre de moment, elle aurait préféré se comporter en lady, rester digne et pudique, en se contentant d'aquiescer sobrement… mais le sourire radieux qui illuminait son visage trahissait amplement sa réaction.
Tout à l’heure, je voulais simplement vous demander si vous aviez lu le poème numéro six publié dans Le Chineur, mais je n’ai pas pu. Je craignais votre réponse. Ce que je ressens pour vous est dedans… Enfin, en partie. Les dernières paroles sortirent Sapphire de sa rêverie. Elle oublia un instant les mots qu'elle aurait voulu répondre aux aveux d'Hermès et tenta de se concentrer sur ce qu'il venait d'ajouter. Le Chineur ? Oh. Non, je ne l'ai pas lu. La sorcière ne s'était jamais intéressée à ce journal et les rares fois où on le lui avait montré, c'était quand des rumeurs la concernaient. Récemment ces rumeurs impliquaient également le Wright d'ailleurs, mais ils auraient probablement l'occasion d'en parler. Je ne savais pas qu'on pouvait y publier des poèmes. Un peu embarrassée de ne pas avoir eu accès à ce texte, elle ne put s'empêcher de s'attendrir plus que de raison pour l'information principale : Hermès avait publié un poème à son sujet. Son sourire se fit plus timide et son regard plus ému. Vous m'avez écrit un poème ? prononça-t-elle d'une voix infiniment douce. Personne ne lui avait jamais écrit de poème. Je suis désolée de l'avoir raté. Elle était sincère, elle aimerait beaucoup le lire, mais rien qu'avoir appris qu'il existait la rendait heureuse. Sans s'en rendre compte, la Lufkin s'était rapprochée d'Hermès, les yeux plongés dans les siens.
Elle aurait voulu lui dire qu'elle n'avait pas l'impression d'avoir manqué quoi que ce soit car il était un poème à lui seul, sa nervosité, sa maladresse, la beauté de son regard… mais elle pressentait que ce n'était pas très approprié à dire. Il valait mieux faire les choses dans l'ordre et commencer par répondre à son pas vers elle. Je comprends ce que vous voulez dire… Je n'ai jamais ressenti ça non plus pour qui que ce soit. Je ne cesse de penser à vous depuis la première fois. Les yeux bleus croisaient ceux du Wright, sans réussir à s'y déposer trop longtemps tant la sorcière était transportée de lui ouvrir son coeur. Je… Je ne sais pas du tout comment m'y prendre, mais mon trouble est profondément sincère. Elle glissa un regard à ses mains, qu'elle voulut saisir, mais raccrocha plutôt sa main gauche sur sa baguette, par timidité. De quoi avez vous peur exactement ? Ce n'était pas tant qu'elle ne comprenait pas son appréhension, mais Sapphire avait envie de l'entendre expliciter ce qu'il craignait en se dévoilant à elle, ce qu'il espérait également. Elle aussi avait peur, elle aussi ressentait ce vertige avant de s'élancer, comme si elle pouvait tomber dans le vide au lieu de voler, elle aussi redoutait qu'il ne partage pas vraiment ses intentions ou qu'il lui fasse mal. Les yeux de nouveau vissés dans ceux d'Hermès, elle attendait qu'il lui dise qu'il ressentait la même chose. C'est là qu'elle réalisa sa proximité avec lui. Troublée, partagée entre une envie indécente de se blottir contre lui et la crainte que les choses n'aillent trop vite, la Lufkin se redressa et se rappela qu'ils étaient trempés. Les gouttes qui avaient coulé dans sa nuque commençaient à lui donner froid. Peut-être pourrions nous transplaner directement à Hungcalf, ou ailleurs ? Elle ne voulait pas partir tout de suite. Hungcalf n'était pas forcément l'endroit où elle voulait absolument se retrouver avec lui, surtout depuis que le Chineur les surveillait, mais elle supposa que c'était la destination prévue par Hermès. Peu lui importait, tant qu'elle restait en sa compagnie. Pour terminer cette conversation dans un environnement plus sec. Parce que son dernier frisson, cette fois-ci, était bien dû au froid.
Un peu essoufflé, ce qui interpella la sorcière, Hermès reprit la parole. Vous êtes comme une Sirène pour moi. Vous m’attirez et m’effrayez à la fois. Encore une fois, les mots du Wright n'étaient pas ceux qu'elle attendait. Perplexe, elle fixa ses grands yeux surpris dans les siens, sans savoir si elle devait rire ou se vexer d'une comparaison aussi saugrenue. Attirante ? Dans quel sens ? Se méprenait-il sur ses intentions à elle ? Et pourquoi effrayante ? Les sourcils froncés, la sorcière se sentait déroutée. Non pas que vous soyez effrayante, hein ! Ce n’est pas ce que je voulais dire, se reprit-il rapidement. Sapphire ne put s'empêcher de remarquer, avec une certaine tendresse, que lui aussi avait du mal à trouver les mots. Elle se radoucit et attendit qu'il parvienne à parler sans détour. Il méritait bien qu'elle lui laisse le bénéfice du doute. Elle était bien placée pour savoir à quel point il pouvait être difficile de s'exprimer. Je n’ai simplement jamais ressenti cela auparavant pour une fille. J’ai l’impression de sauter dans le vide, de mettre ma vie en jeu en vous disant cela… Vous n’êtes pas une fille comme les autres à mes yeux. Vous êtes une fille spéciale, déclara le Wright, le regard fuyant. Un rêve. C'était un rêve, non ? Ou un instant d'absence, dans lequel Sapphire imaginait Hermès prononcer ces paroles ? Les yeux écarquillés de stupeur, la Lufkin sentit une vague d'émotion la submerger. Elle ne sentait même plus son propre coeur battre. La chaleur qui l'envahit se heurta à la fraicheur de sa peau mouillée, et elle frissonna un peu brusquement. Son regard s'agita, parcourant Hermès de son visage baissé à ses doigts nerveux. Réalisant la portée de ses mots, qui étaient incroyablement réels, Sapphire se mordit la lèvre de joie. Elle eut brusquement envie de lui sauter au cou, soulagée, légère, euphorique. Dans l'idée qu'elle se faisait de ce genre de moment, elle aurait préféré se comporter en lady, rester digne et pudique, en se contentant d'aquiescer sobrement… mais le sourire radieux qui illuminait son visage trahissait amplement sa réaction.
Tout à l’heure, je voulais simplement vous demander si vous aviez lu le poème numéro six publié dans Le Chineur, mais je n’ai pas pu. Je craignais votre réponse. Ce que je ressens pour vous est dedans… Enfin, en partie. Les dernières paroles sortirent Sapphire de sa rêverie. Elle oublia un instant les mots qu'elle aurait voulu répondre aux aveux d'Hermès et tenta de se concentrer sur ce qu'il venait d'ajouter. Le Chineur ? Oh. Non, je ne l'ai pas lu. La sorcière ne s'était jamais intéressée à ce journal et les rares fois où on le lui avait montré, c'était quand des rumeurs la concernaient. Récemment ces rumeurs impliquaient également le Wright d'ailleurs, mais ils auraient probablement l'occasion d'en parler. Je ne savais pas qu'on pouvait y publier des poèmes. Un peu embarrassée de ne pas avoir eu accès à ce texte, elle ne put s'empêcher de s'attendrir plus que de raison pour l'information principale : Hermès avait publié un poème à son sujet. Son sourire se fit plus timide et son regard plus ému. Vous m'avez écrit un poème ? prononça-t-elle d'une voix infiniment douce. Personne ne lui avait jamais écrit de poème. Je suis désolée de l'avoir raté. Elle était sincère, elle aimerait beaucoup le lire, mais rien qu'avoir appris qu'il existait la rendait heureuse. Sans s'en rendre compte, la Lufkin s'était rapprochée d'Hermès, les yeux plongés dans les siens.
Elle aurait voulu lui dire qu'elle n'avait pas l'impression d'avoir manqué quoi que ce soit car il était un poème à lui seul, sa nervosité, sa maladresse, la beauté de son regard… mais elle pressentait que ce n'était pas très approprié à dire. Il valait mieux faire les choses dans l'ordre et commencer par répondre à son pas vers elle. Je comprends ce que vous voulez dire… Je n'ai jamais ressenti ça non plus pour qui que ce soit. Je ne cesse de penser à vous depuis la première fois. Les yeux bleus croisaient ceux du Wright, sans réussir à s'y déposer trop longtemps tant la sorcière était transportée de lui ouvrir son coeur. Je… Je ne sais pas du tout comment m'y prendre, mais mon trouble est profondément sincère. Elle glissa un regard à ses mains, qu'elle voulut saisir, mais raccrocha plutôt sa main gauche sur sa baguette, par timidité. De quoi avez vous peur exactement ? Ce n'était pas tant qu'elle ne comprenait pas son appréhension, mais Sapphire avait envie de l'entendre expliciter ce qu'il craignait en se dévoilant à elle, ce qu'il espérait également. Elle aussi avait peur, elle aussi ressentait ce vertige avant de s'élancer, comme si elle pouvait tomber dans le vide au lieu de voler, elle aussi redoutait qu'il ne partage pas vraiment ses intentions ou qu'il lui fasse mal. Les yeux de nouveau vissés dans ceux d'Hermès, elle attendait qu'il lui dise qu'il ressentait la même chose. C'est là qu'elle réalisa sa proximité avec lui. Troublée, partagée entre une envie indécente de se blottir contre lui et la crainte que les choses n'aillent trop vite, la Lufkin se redressa et se rappela qu'ils étaient trempés. Les gouttes qui avaient coulé dans sa nuque commençaient à lui donner froid. Peut-être pourrions nous transplaner directement à Hungcalf, ou ailleurs ? Elle ne voulait pas partir tout de suite. Hungcalf n'était pas forcément l'endroit où elle voulait absolument se retrouver avec lui, surtout depuis que le Chineur les surveillait, mais elle supposa que c'était la destination prévue par Hermès. Peu lui importait, tant qu'elle restait en sa compagnie. Pour terminer cette conversation dans un environnement plus sec. Parce que son dernier frisson, cette fois-ci, était bien dû au froid.
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Re: and I want to feel you too
Ven 22 Juin 2018 - 15:20
Une Force supérieure semblait accorder une seconde chance aux deux jeunes sorciers, comme si un marionnettiste tirait les ficelles de leurs vies si mouvementées, soufflant alors à Hermès le besoin de marcher jusqu’à l’Université et poussant Sapphire loin du Vampire’s Night pour venir le rejoindre dans l’allée principale de Myrddin Wyllt District, à quelques dizaines de mètres seulement de la boîte de nuit. Résigné, comprenant qu’il s’agissait peut-être là de sa dernière occasion pour conquérir le cœur de Miss McBee, et n’aimant pas du tout les mensonges à l’image des Pégases ayant fréquentés l’école de sorcellerie Beauxbâtons, le français admit bien assez tôt qu’il la fuyait ce soir-là avant d’avouer ses sentiments avec une certaine maladresse et une profonde sincérité. Les mots employés ne furent pas toujours justes, ne manquant pas, parfois, de dérouter l’irlandaise, ce qui mit le Wright davantage dans l’embarras. Sa comparaison douteuse avec la Sirène pour décrire ce qu’il ressentait en cet instant n’eut pas l’effet escompté auprès de la jeune femme, contraignant Delacroix à expliciter ses émotions de plus belle. Redoutant dores et déjà la réponse de la sorcière, le jeune homme jouait nerveusement avec ses doigts, et plus particulièrement avec le pouce et l’index de la main gauche, ainsi que l’annulaire de la main droite, comme si il se passait une bague au doigt. Un geste inconscient qui trahissait pleinement ses envies, ses aspirations avec la Lufkin qui lui faisait face. Sans même lever le regard vers celle-ci, Hermès lui confia enfin l’existence d’un poème qu’il avait écrit lui-même à son sujet, un acrostiche dont le but fut de lui transmettre une déclaration enflammée qui le paralysa néanmoins à la vue de sa Muse quelques heures plus tôt. Plongeant finalement ses yeux dans les prunelles de sa bien-aimée, le garçon fut presque soulagé d’entendre sa réponse négative, convaincu que ces quelques vers furent l’une des plus mauvaises idées qu’il n’ait jamais eu de toute sa vie. Le jeune homme, qui ne prétendait même pas être un poète amateur, fit sa propre auto-critique et pensait en effet que ces quelques lignes étaient ridicules et que les filles ne lisaient plus ce type de huitain, bien que Sapphire soit friande de littérature. Le sourire timide et la voix douce de Miss McBee le rassuraient pourtant et lui redonnaient confiance sur son intention. Les deux sorciers, désormais très proches, ne se quittaient plus des yeux. Hermès pouvait sentir le souffle de la Lufkin sur son visage, et le monde semblait s’être arrêté de tourner.
- Oui, parvint-il à prononcer. Un acrostiche écrit en français avec les lettres de votre prénom, précisa le Wright. La jeune femme s’excusait alors de ne pas avoir lu ce poème pour lequel Delacroix se donna beaucoup de mal. Bien loin d’être rancunier, le garçon ne lui en tint pas rigueur, conscient que tout le monde ne lisait pas ce journal à ragots et qu’il rédigea le huitain dans l’espoir, peut-être, de ne pas être compris par la principale concernée, la langue de Molière n’étant pas son langage maternel. Vous ne l’auriez certainement pas compris, de toute façon, avoua le Wright en haussant les épaules pour balayer l’embarras de Sapphire d’un geste.
Hermès pouvait être séduit facilement, et certaines jeunes femmes peu scrupuleuses en profitèrent durant les premières années de sa scolarité à Beauxbâtons. Le français ne savait jamais comment exprimer ses sentiments, ne connaissant que les échecs, jusqu’à ce qu’une étudiante fasse finalement le premier pas durant une soirée bien arrosée, quelques heures seulement après qu’il ait triomphé de la Maison de la Terre avec son équipe, remportant ainsi la Coupe de Quidditch en 2009. Neuf ans plus tard, il constatait que la sorcière présente en ce moment même devant lui avait probablement, elle aussi, fait le premier pas vers lui en venant lui proposer son aide chez Fleury & Bott. Craignant une nouvelle fois d’être rejeté, le Wright fut en fin de compte agréablement surpris, apaisé d’entendre les mots de Sapphire qui faisaient incroyablement écho aux siens. Un grand sourire fendait peu à peu son visage, jusqu’à ce qu’elle lui demande ce qui l’effrayait. Il prenait quelques secondes avant de se dévoiler à nouveau, à la manière d’un enfant souhaitant annoncer à sa mère qu’il venait de faire une bêtise.
- Je craignais que mes sentiments à votre égard ne soient pas partagés, commença-t-il en baissant une nouvelle fois les yeux vers ses doigts. Que mes craintes se réalisent et que mes états d’âme finissent par briser notre amitié et nous séparent définitivement, alors que je ne souhaite qu’une chose : être à vos côtés le plus longtemps possible, termina-t-il en plongeant son regard dans celui de Miss McBee. La pluie s’abattait toujours sur le petit village écossais, douchant ainsi les deux étudiants, et si Hermès ne fut absolument pas gêné par ce torrent, il voyait bien que Sapphire tremblait de froid. Celle-ci suggéra alors de transplaner à Hungcalf ou ailleurs afin de terminer la conversation loin de ce déluge. Le jeune homme réfléchit un instant. En quittant le Vampire’s Night ce soir-là, il prévoyait effectivement de rentrer au château. Mais la jeune femme le rattrapa, changeant par conséquent le cours de leur histoire. Le français pensa à un endroit qu’il connaissait et qu’il aimerait faire découvrir à son amoureuse. Un petit bourg qui leur permettrait, plus tard, de se rendre à la librairie familiale si Miss McBee le désirait. Le Wright réalisa à ce moment-là que son long manteau bleu marine se trouvait toujours dans le vestiaire de la boîte de nuit. Nous pourrions aller à Klothilde-la-Brave. C’est un petit village de sorciers situé à quelques kilomètres de Paris. J’aimerais vous montrer quelque chose, proposa-t-il en agitant sa baguette d’un mouvement de sa main gauche en prononçant la formule « Accio manteau » dans sa tête. Le vêtement arriva rapidement. Delacroix le saisit dans ses mains et le tendit immédiatement à la Lufkin : Vous devriez le mettre. Je ne voudrais pas que vous attrapiez froid. L’une des poches de la veste contenait un trousseau de clefs magiques et l’une d’elles pourraient leur être utile dans quelques heures. Dès lors que le manteau fut sur les épaules de Miss McBee, Hermès tendit sa main droite vers cette dernière. Le Normand apprécia l’entremêlement de leurs doigts durant quelques secondes, puis décida de transplaner.
Une grande place éclairée par une dizaine de lampadaires en forme d’arceau se dressait devant eux. Des sorciers, parfois accompagnés de leurs enfants, déambulaient partout dans le village entouré d’imposants remparts datant du Moyen-Âge. Certains se précipitaient vers un grand carrousel situé à quelques mètres seulement de la position des deux jeunes sorciers. Hermès tourna la tête vers sa princesse, un large sourire aux lèvres : Je venais ici avec ma famille lorsque j’étais plus jeune. Que diriez-vous d’une petite partie de manège pour fêter la Saint-Valentin ?
- Oui, parvint-il à prononcer. Un acrostiche écrit en français avec les lettres de votre prénom, précisa le Wright. La jeune femme s’excusait alors de ne pas avoir lu ce poème pour lequel Delacroix se donna beaucoup de mal. Bien loin d’être rancunier, le garçon ne lui en tint pas rigueur, conscient que tout le monde ne lisait pas ce journal à ragots et qu’il rédigea le huitain dans l’espoir, peut-être, de ne pas être compris par la principale concernée, la langue de Molière n’étant pas son langage maternel. Vous ne l’auriez certainement pas compris, de toute façon, avoua le Wright en haussant les épaules pour balayer l’embarras de Sapphire d’un geste.
Hermès pouvait être séduit facilement, et certaines jeunes femmes peu scrupuleuses en profitèrent durant les premières années de sa scolarité à Beauxbâtons. Le français ne savait jamais comment exprimer ses sentiments, ne connaissant que les échecs, jusqu’à ce qu’une étudiante fasse finalement le premier pas durant une soirée bien arrosée, quelques heures seulement après qu’il ait triomphé de la Maison de la Terre avec son équipe, remportant ainsi la Coupe de Quidditch en 2009. Neuf ans plus tard, il constatait que la sorcière présente en ce moment même devant lui avait probablement, elle aussi, fait le premier pas vers lui en venant lui proposer son aide chez Fleury & Bott. Craignant une nouvelle fois d’être rejeté, le Wright fut en fin de compte agréablement surpris, apaisé d’entendre les mots de Sapphire qui faisaient incroyablement écho aux siens. Un grand sourire fendait peu à peu son visage, jusqu’à ce qu’elle lui demande ce qui l’effrayait. Il prenait quelques secondes avant de se dévoiler à nouveau, à la manière d’un enfant souhaitant annoncer à sa mère qu’il venait de faire une bêtise.
- Je craignais que mes sentiments à votre égard ne soient pas partagés, commença-t-il en baissant une nouvelle fois les yeux vers ses doigts. Que mes craintes se réalisent et que mes états d’âme finissent par briser notre amitié et nous séparent définitivement, alors que je ne souhaite qu’une chose : être à vos côtés le plus longtemps possible, termina-t-il en plongeant son regard dans celui de Miss McBee. La pluie s’abattait toujours sur le petit village écossais, douchant ainsi les deux étudiants, et si Hermès ne fut absolument pas gêné par ce torrent, il voyait bien que Sapphire tremblait de froid. Celle-ci suggéra alors de transplaner à Hungcalf ou ailleurs afin de terminer la conversation loin de ce déluge. Le jeune homme réfléchit un instant. En quittant le Vampire’s Night ce soir-là, il prévoyait effectivement de rentrer au château. Mais la jeune femme le rattrapa, changeant par conséquent le cours de leur histoire. Le français pensa à un endroit qu’il connaissait et qu’il aimerait faire découvrir à son amoureuse. Un petit bourg qui leur permettrait, plus tard, de se rendre à la librairie familiale si Miss McBee le désirait. Le Wright réalisa à ce moment-là que son long manteau bleu marine se trouvait toujours dans le vestiaire de la boîte de nuit. Nous pourrions aller à Klothilde-la-Brave. C’est un petit village de sorciers situé à quelques kilomètres de Paris. J’aimerais vous montrer quelque chose, proposa-t-il en agitant sa baguette d’un mouvement de sa main gauche en prononçant la formule « Accio manteau » dans sa tête. Le vêtement arriva rapidement. Delacroix le saisit dans ses mains et le tendit immédiatement à la Lufkin : Vous devriez le mettre. Je ne voudrais pas que vous attrapiez froid. L’une des poches de la veste contenait un trousseau de clefs magiques et l’une d’elles pourraient leur être utile dans quelques heures. Dès lors que le manteau fut sur les épaules de Miss McBee, Hermès tendit sa main droite vers cette dernière. Le Normand apprécia l’entremêlement de leurs doigts durant quelques secondes, puis décida de transplaner.
Une grande place éclairée par une dizaine de lampadaires en forme d’arceau se dressait devant eux. Des sorciers, parfois accompagnés de leurs enfants, déambulaient partout dans le village entouré d’imposants remparts datant du Moyen-Âge. Certains se précipitaient vers un grand carrousel situé à quelques mètres seulement de la position des deux jeunes sorciers. Hermès tourna la tête vers sa princesse, un large sourire aux lèvres : Je venais ici avec ma famille lorsque j’étais plus jeune. Que diriez-vous d’une petite partie de manège pour fêter la Saint-Valentin ?
- InvitéInvité
Re: and I want to feel you too
Dim 24 Juin 2018 - 20:08
From dusk till dawn ~
La soirée prenait un tournant tellement inattendu que Sapphire n'aurait jamais cru à ce scénario, qui semblait sorti de l'imagination excessivement romantique d'Elia Muller. Tout s'était enchainé si vite qu'elle avait encore du mal à ne pas se dire qu'elle rêvait. Pourtant elle se trouvait bien là, trempée par la pluie, à entendre le Wright lui dire à quel point il était attaché à elle. Seuls sous le ciel sombre, mouillés par les gouttes, abrités sous le même parapluie magique… cela pouvait paraître digne d'un cliché de film moldu, alors que rien n'avait été calculé, rien n'était prévisible. C'était ce qui constituait la magie de cette rencontre. Hermès expliqua qu'il avait effectivement composé un poème à l'attention de Sapphire dans le Chineur, que la sorcière ne lisait malheureusement pas. Un acrostiche écrit en français avec les lettres de votre prénom.Vous ne l’auriez certainement pas compris, de toute façon, précisa le jeune homme comme pour déculpabiliser la blonde de l'avoir raté. Touchée par l'intention romantique d'Hermès, Sapphire mit un instant avant de répondre dans un murmure, encore soufflée par la délicatesse de son geste. Oh. Mon français doit être un peu rouillé pour un écrit aussi raffiné, en effet, acquiesça-t-elle pour aller dans le sens du sorcier. Le père de Sapphire était d'origine française et avait enseigné la langue à ses enfants, avec plus ou moins de succès. La blonde s'était montrée plutôt sérieuse dans son apprentissage, évidemment, mais le pratiquait si peu qu'elle n'avait jamais atteint un niveau réellement solide, surtout pour lire de la poésie. Néanmoins, elle se promit mentalement d'essayer de se procurer le dit numéro du Chineur. Il y avait fort à parier que quelqu'un le possédait parmi ses camarades. Si elle n'arrivait pas à le comprendre elle-même, peut-être oserait-elle le montrer à sa sœur ainée, qui était bilingue ? ...Peut-être se contenterait-elle de le garder précieusement, charmée rien qu'à l'idée qu'Hermès l'avait composé pour elle.
L'anecdote du poème terminée, la Lufkin répondit au courageux pas que le sorcier avait fait envers elle en lui ouvrant son coeur. Le regard glissant dans ses yeux, sur ses mains, sur le sol, elle s'efforça d'exprimer le trouble qu'il avait provoqué en elle dès leur première entrevue et la place qu'il occupait dans son esprit depuis. Alors qu'elle se comportait en jeune femme discrète et pudique la plupart du temps, le transport de cet échange d'aveux lui donnait envie de sauter au cou d'Hermès, ou de lui saisir les mains pour glisser ses doigts entre les siens. Retenue par sa prudence, elle se contentait de sourire, car elle ne pouvait s'en empêcher, et d'essayer de calmer les battements euphoriques de son coeur. Puisque le Wright avait exprimé une crainte, elle lui demanda de quoi il avait peur. Le regard fuyant, dans une attitude enfantine qui fit fondre un peu plus le coeur ému de l'Irlandaise, le jeune homme répondit. Je craignais que mes sentiments à votre égard ne soient pas partagés. Son honnêteté toucha Sapphire encore davantage. Elle sentit des larmes affleurer à la surface de ses yeux. Sa pudeur, ses maladresses, sa fuite, tout ça n'avaient été que des preuves qu'il partageait la même attirance et la même crainte qu'elle. Que mes craintes se réalisent et que mes états d’âme finissent par briser notre amitié et nous séparent définitivement, alors que je ne souhaite qu’une chose : être à vos côtés le plus longtemps possible, termina-t-il en osant relever les yeux dans ceux de la sorcière. Celle-ci fit l'effort de ravaler l'émotion qui tremblait dans son regard.
Se perdre dans les iris noirs d'Hermès l'apaisa. C'était donc cela, être aimée en retour ? Elle aurait voulu rester là indéfiniment, ce doux sourire sur le visage, avec la sensation d'être exactement là où elle devrait être, d'être à sa place, cette délicieuse sensation qui parcourait son corps au rythme de son souffle rapide. Elle réalisa alors leur proximité physique et se demanda à quel moment elle s'était approchée à ce point. Une envie indécente de rompre la distance qui restait afin de se blottir dans ses bras la saisit, et cela acheva de la rappeler à l'ordre. Sapphire se redressa. La sensation des gouttes ruisselant dans son cou lui rappela qu'elle était trempée. Bien qu'elle n'avait aucune envie de quitter Hermès à cet instant, elle suggéra de transplaner ailleurs afin de pouvoir parler à loisir sans avoir froid. Le sorcier proposa rapidement une destination. Nous pourrions aller à Klothilde-la-Brave. C’est un petit village de sorciers situé à quelques kilomètres de Paris. J’aimerais vous montrer quelque chose. Ravie et curieuse de la suggestion, Sapphire répondit d'un sourire affirmé. J'en serais enchantée. Le Wright ramena son manteau d'un sortilège informulé et l'offrit à la blonde. Merci… Elle rompit le sort de sa baguette qui les protégeait de la pluie et déposa le vêtement sur ses épaules. La lourdeur du manteau, la douceur de son tissu et la subtile odeur d'Hermès qui s'en dégageait lui donna l'impression d'être réchauffée instantanément. Le sorcier lui tendit ensuite la main. Allons-y, je m'en remets à vous, dit Sapphire en glissant doucement sa main dans la sienne. Les mots choisis faisaient peut-être référence à bien plus que le transplanage prévu.
Elle conserva sa main dans la sienne lorsqu'elle ouvrit les yeux pour découvrir le lieu d'atterrissage. Une place de village médiéval, de grands lampadaires à la française, des couples et des familles qui déambulaient autour d'eux. Le sourire charmé de la blonde rencontra celui d'Hermès. Je venais ici avec ma famille lorsque j’étais plus jeune. La sorcière jeta encore un regard alentour en prenant conscience qu'il l'avait amenée dans un endroit intime, lié à son enfance, à sa famille. Ce genre de détails comptait beaucoup à ses yeux. C'est vraiment charmant ! annonça-t-elle avec enthousiasme, heureuse de pouvoir voir un morceau de son histoire personnelle. Que diriez-vous d’une petite partie de manège pour fêter la Saint-Valentin ? proposa le jeune homme en désignant le carrousel de la place. Il ne fallait pas le dire deux fois. C'était à la fois si romantique et si enfantin, rien n'aurait pu lui faire davantage plaisir pour apprécier la place de Klothilde-la-Brave. Avec plaisir ! Et l'Irlandaise lâcha alors la main d'Hermès pour courir vers le manège. Deux chevaux de bois se trouvant l'un à côté de l'autre les reçurent pour cavaliers. Amusée, d'autant plus facilement transportée dans l'ambiance du carrousel qu'elle avait le coeur léger d'amour, Sapphire riait doucement de les voir tous deux profiter du manège comme de grands enfants. C'était si doux, si simple, si gai. Elle n'avait pas besoin de surinterprêter chaque geste, de réfléchir à ce qu'elle devait dire ou taire. Il n'y avait qu'à se laisser porter par le mouvement du carrousel, par la musique, par la douce euphorie qui la liait à Hermès.
Entre deux tours de manège, Sapphire descendit de cheval pour entrainer le sorcier sur une autre monture : un gros niffleur en bois peint. Il était conçu pour une seule personne, mais il était aisé de s'y installer à deux en se serrant, elle assise devant lui, agrippée à la barre dorée. Le rapprochement physique était inévitable et pourtant elle n'avait pas hésité une seconde, dans son élan d'enfant innocente. Après tout, s'ils tombaient tous les deux amoureux, qu'y avait-il de mal à s'asseoir l'un contre l'autre pour profiter d'un tour de manège ? Sapphire se sentait si bien là qu'elle ferma les yeux pour mieux savourer les sensations. Le léger tourbillon du manège. L'air frais de la nuit française. La mélodie parsemée des rires des enfants. Le manteau chaud d'Hermès sur ses épaules, et son corps calé derrière le sien, comme un trône rassurant, celui du sorcier qui avait pris le titre de prince dans son coeur. Leur installation précaire ne résista pas à l'arrêt du carrousel à la fin du tour, et la secousse les fit presque dégringoler de leur nuage. Ils se rattrapèrent en riant et laissèrent leur place à d'autres usagers enthousiastes. Le rire encore au bord des lèvres, Sapphire leva son regard dans les yeux étoilés du sorcier avant de soupirer délicieusement. Jamais je n'aurais cru passer une si belle soirée en sortant ce soir. Les joues rosies -de froid ? de chaud ? d'émotion ?, elle fit quelques pas sur la place à ses côtés. Ses doigts caressaient pensivement les bords du manteau qu'elle conservait, humidifiant légèrement le col de ses cheveux mouillés. Est-ce que votre pays vous manque beaucoup lorsque vous êtes en Ecosse ? Peut-être passez-vous du temps avec d'anciens élèves de Beauxbâtons pour garder un contact avec le français ? Puisqu'il l'avait emmenée ici, Sapphire avait envie de comprendre sa relation avec son pays d'origine. En tant qu'Irlandaise, elle se sentait très attachée à sa terre, même si Inverness n'en était pas si loin, et devoir changer de langue aurait peut-être été un regret pour elle. Curieuse, elle souhaitait aussi s'imaginer la vie sociale d'Hermès à Hungcalf, les amis qu'il avait. Maintenant qu'elle avait ouvert son coeur, elle se sentait en droit de poser les questions lui passait par la tête, car elle aussi voulait être à ses côtés le plus longtemps possible, et pas seulement pour cette nuit.
L'anecdote du poème terminée, la Lufkin répondit au courageux pas que le sorcier avait fait envers elle en lui ouvrant son coeur. Le regard glissant dans ses yeux, sur ses mains, sur le sol, elle s'efforça d'exprimer le trouble qu'il avait provoqué en elle dès leur première entrevue et la place qu'il occupait dans son esprit depuis. Alors qu'elle se comportait en jeune femme discrète et pudique la plupart du temps, le transport de cet échange d'aveux lui donnait envie de sauter au cou d'Hermès, ou de lui saisir les mains pour glisser ses doigts entre les siens. Retenue par sa prudence, elle se contentait de sourire, car elle ne pouvait s'en empêcher, et d'essayer de calmer les battements euphoriques de son coeur. Puisque le Wright avait exprimé une crainte, elle lui demanda de quoi il avait peur. Le regard fuyant, dans une attitude enfantine qui fit fondre un peu plus le coeur ému de l'Irlandaise, le jeune homme répondit. Je craignais que mes sentiments à votre égard ne soient pas partagés. Son honnêteté toucha Sapphire encore davantage. Elle sentit des larmes affleurer à la surface de ses yeux. Sa pudeur, ses maladresses, sa fuite, tout ça n'avaient été que des preuves qu'il partageait la même attirance et la même crainte qu'elle. Que mes craintes se réalisent et que mes états d’âme finissent par briser notre amitié et nous séparent définitivement, alors que je ne souhaite qu’une chose : être à vos côtés le plus longtemps possible, termina-t-il en osant relever les yeux dans ceux de la sorcière. Celle-ci fit l'effort de ravaler l'émotion qui tremblait dans son regard.
Se perdre dans les iris noirs d'Hermès l'apaisa. C'était donc cela, être aimée en retour ? Elle aurait voulu rester là indéfiniment, ce doux sourire sur le visage, avec la sensation d'être exactement là où elle devrait être, d'être à sa place, cette délicieuse sensation qui parcourait son corps au rythme de son souffle rapide. Elle réalisa alors leur proximité physique et se demanda à quel moment elle s'était approchée à ce point. Une envie indécente de rompre la distance qui restait afin de se blottir dans ses bras la saisit, et cela acheva de la rappeler à l'ordre. Sapphire se redressa. La sensation des gouttes ruisselant dans son cou lui rappela qu'elle était trempée. Bien qu'elle n'avait aucune envie de quitter Hermès à cet instant, elle suggéra de transplaner ailleurs afin de pouvoir parler à loisir sans avoir froid. Le sorcier proposa rapidement une destination. Nous pourrions aller à Klothilde-la-Brave. C’est un petit village de sorciers situé à quelques kilomètres de Paris. J’aimerais vous montrer quelque chose. Ravie et curieuse de la suggestion, Sapphire répondit d'un sourire affirmé. J'en serais enchantée. Le Wright ramena son manteau d'un sortilège informulé et l'offrit à la blonde. Merci… Elle rompit le sort de sa baguette qui les protégeait de la pluie et déposa le vêtement sur ses épaules. La lourdeur du manteau, la douceur de son tissu et la subtile odeur d'Hermès qui s'en dégageait lui donna l'impression d'être réchauffée instantanément. Le sorcier lui tendit ensuite la main. Allons-y, je m'en remets à vous, dit Sapphire en glissant doucement sa main dans la sienne. Les mots choisis faisaient peut-être référence à bien plus que le transplanage prévu.
Elle conserva sa main dans la sienne lorsqu'elle ouvrit les yeux pour découvrir le lieu d'atterrissage. Une place de village médiéval, de grands lampadaires à la française, des couples et des familles qui déambulaient autour d'eux. Le sourire charmé de la blonde rencontra celui d'Hermès. Je venais ici avec ma famille lorsque j’étais plus jeune. La sorcière jeta encore un regard alentour en prenant conscience qu'il l'avait amenée dans un endroit intime, lié à son enfance, à sa famille. Ce genre de détails comptait beaucoup à ses yeux. C'est vraiment charmant ! annonça-t-elle avec enthousiasme, heureuse de pouvoir voir un morceau de son histoire personnelle. Que diriez-vous d’une petite partie de manège pour fêter la Saint-Valentin ? proposa le jeune homme en désignant le carrousel de la place. Il ne fallait pas le dire deux fois. C'était à la fois si romantique et si enfantin, rien n'aurait pu lui faire davantage plaisir pour apprécier la place de Klothilde-la-Brave. Avec plaisir ! Et l'Irlandaise lâcha alors la main d'Hermès pour courir vers le manège. Deux chevaux de bois se trouvant l'un à côté de l'autre les reçurent pour cavaliers. Amusée, d'autant plus facilement transportée dans l'ambiance du carrousel qu'elle avait le coeur léger d'amour, Sapphire riait doucement de les voir tous deux profiter du manège comme de grands enfants. C'était si doux, si simple, si gai. Elle n'avait pas besoin de surinterprêter chaque geste, de réfléchir à ce qu'elle devait dire ou taire. Il n'y avait qu'à se laisser porter par le mouvement du carrousel, par la musique, par la douce euphorie qui la liait à Hermès.
Entre deux tours de manège, Sapphire descendit de cheval pour entrainer le sorcier sur une autre monture : un gros niffleur en bois peint. Il était conçu pour une seule personne, mais il était aisé de s'y installer à deux en se serrant, elle assise devant lui, agrippée à la barre dorée. Le rapprochement physique était inévitable et pourtant elle n'avait pas hésité une seconde, dans son élan d'enfant innocente. Après tout, s'ils tombaient tous les deux amoureux, qu'y avait-il de mal à s'asseoir l'un contre l'autre pour profiter d'un tour de manège ? Sapphire se sentait si bien là qu'elle ferma les yeux pour mieux savourer les sensations. Le léger tourbillon du manège. L'air frais de la nuit française. La mélodie parsemée des rires des enfants. Le manteau chaud d'Hermès sur ses épaules, et son corps calé derrière le sien, comme un trône rassurant, celui du sorcier qui avait pris le titre de prince dans son coeur. Leur installation précaire ne résista pas à l'arrêt du carrousel à la fin du tour, et la secousse les fit presque dégringoler de leur nuage. Ils se rattrapèrent en riant et laissèrent leur place à d'autres usagers enthousiastes. Le rire encore au bord des lèvres, Sapphire leva son regard dans les yeux étoilés du sorcier avant de soupirer délicieusement. Jamais je n'aurais cru passer une si belle soirée en sortant ce soir. Les joues rosies -de froid ? de chaud ? d'émotion ?, elle fit quelques pas sur la place à ses côtés. Ses doigts caressaient pensivement les bords du manteau qu'elle conservait, humidifiant légèrement le col de ses cheveux mouillés. Est-ce que votre pays vous manque beaucoup lorsque vous êtes en Ecosse ? Peut-être passez-vous du temps avec d'anciens élèves de Beauxbâtons pour garder un contact avec le français ? Puisqu'il l'avait emmenée ici, Sapphire avait envie de comprendre sa relation avec son pays d'origine. En tant qu'Irlandaise, elle se sentait très attachée à sa terre, même si Inverness n'en était pas si loin, et devoir changer de langue aurait peut-être été un regret pour elle. Curieuse, elle souhaitait aussi s'imaginer la vie sociale d'Hermès à Hungcalf, les amis qu'il avait. Maintenant qu'elle avait ouvert son coeur, elle se sentait en droit de poser les questions lui passait par la tête, car elle aussi voulait être à ses côtés le plus longtemps possible, et pas seulement pour cette nuit.
- InvitéInvité
Re: and I want to feel you too
Dim 9 Sep 2018 - 15:50
Libéré de toutes ses craintes, de tous ses tourments liés à l’amour qu’il ressentait à l’égard de Sapphire et à la potentialité que ses sentiments ne soient absolument pas partagés, Hermès se détendit, dévoilant petit à petit une toute autre facette de sa personnalité. Celle d’un garçon extraverti, d’un enfant joyeux et joueur dissimulé derrière le jeune homme timide et tellement discret que tout le monde – ou presque – croyait si bien connaître. Ravi de pouvoir passer quelques heures supplémentaires en compagnie de sa bien-aimée, le français l’emmena ainsi dans un village médiéval normand qu’il connaissait bien pour y être venu tous les ans durant son enfance, non sans l’avoir vêtue de son propre manteau dans un geste paternel, bienveillant et plein de douceur afin qu’elle n’attrape pas froid à cause de la pluie diluvienne qui s’abattait sur eux, en Écosse, jusqu’à lors. Le son des gouttes d’eau martelant les rues de Inverness laissait place aux rires des enfants et à la musique aérienne d’un carrousel situé à une centaine de mètres, sur la Grand-Place de Klothilde-la-Brave. Le cœur léger, et rêvant depuis quelques années de venir ici avec une amoureuse, le Wright proposa rapidement à sa petite princesse de faire une partie de manège pour fêter dignement la Saint-Valentin et inscrire définitivement cette date du 14 février 2018 dans le marbre. Vraisemblablement enthousiaste à l’idée de suspendre le temps présent pendant quelques instants afin de retrouver la gaieté, l’innocence et l’inconscience d’une enfant, Miss McBee lâcha subitement sa main en exclamant sa joie pour se diriger vers le carrousel sous le regard affectueux du jeune sorcier qui ne put s’empêcher de retenir un éclat de rire. Hermès contemplait la sorcière qui s’éloignait vers la place, celle qu’il attendait finalement depuis tout ce temps. S’élançant à la poursuite de la jolie nymphe à la chevelure dorée, le jeune mortel ne mit pas longtemps à la rattraper, et tous deux s’installèrent sur un cheval en bois peint sous les rires amusés de quelques enfants surpris de voir deux adultes sur un manège. Le français jeta un petit coup d’œil en direction de Sapphire et ria à son tour, partageant l’euphorie de sa copine probablement égayée de les voir s’amuser ensembles comme deux adolescents. Plus rien n’existait en la présence du farfadet. Delacroix se sentait de nouveau libre en France où il semblait moins connu, loin des obligations dues à son image médiatique et à sa célébrité. Le regard des autres lui importait peu. La fatigue qu’il éprouvait depuis plusieurs semaines paraissait tout de suite moins présente, moins persistante.
La partie de manège s’acheva néanmoins si vite que Hermès n’eut pas l’impression d’en avoir pleinement profité. Miss McBee devait ressentir la même chose que lui, car elle l’entraîna aussitôt vers un niffleur, un animal bien plus familier du monde des sorciers, sur lequel ils s’assirent sous l’impulsion de la sorcière, les obligeant tous deux à se serrer l’un contre l’autre. Les yeux du Faucon se posaient alors sur les épaules de la jeune créature et descendaient lentement vers ses hanches en suivant sa crinière ambrée. Le garçon, à la recherche d’un appui pour éviter une chute malvenue, ne savait pas vraiment à quel endroit poser ses mains. La barre dorée sur laquelle Sapphire se tenait lui semblait tellement éloignée qu’il craignait de l’écraser sous son poids en s’y agrippant lui-même. N’osant visiblement pas se cramponner à sa chérie, Hermès posa ses membres sur ses cuisses. Les légères secousses, propres au bon fonctionnement du manège, le firent cependant changer d’avis. Le français plaça ainsi timidement ses mains sur les flancs de sa bien-aimée, de manière à pouvoir anticiper une éventuelle dégringolade, tout en veillant à ce que le contact soit délicat et infime. Le Wright se laissait alors bercer par la musique romantique, tandis que son regard balayait brièvement la foule. Deux parents encourageant leurs enfants attirèrent son attention, lui rappelant sa propre famille durant son enfance. Les frises picturales qu’il voyait sur le carrousel lui faisaient quant à elles penser à l’école de sorcellerie Beauxbâtons où il étudia durant sept longues et éprouvantes années. Le parfum fleuri de Sapphire, une délicieuse mixture de pomme mêlée à l’odeur enivrante de la fleur blanche, vint charmer les narines de Hermès, lui ouvrant dès lors l’appétit. Ce second tour de manège se terminait à nouveau avec de légers soubresauts, si bien que les deux jeunes étudiants durent se rattraper mutuellement dans un rapprochement plus appuyé afin de ne pas chuter. Le jeune homme récupéra ainsi son portefeuille resté dans le manteau que portait Miss McBee auprès de cette dernière pour payer le forain auquel il laissa généreusement la monnaie, manifestement de bien bonne humeur ce soir-là après ce dernier fou rire en compagnie de la Lufkin.
- C’est grâce à vous. Si vous ne m’aviez pas rattrapé un peu plus tôt dans la soirée, nous ne serions probablement jamais venu ici, avoua le sorcier en soutenant le regard azuréen de sa petite-amie. Le cœur serré par cette cruelle réalité, le français fit quelques pas de façon à contourner légèrement le carrousel, entraînant Miss McBee qui marchait désormais à ses côtés, afin de prendre la direction d’une crêperie située dans une ruelle dissimulée derrière la place principale. Le village, dont le nom fut donné en hommage à une grande Enchanteresse du Moyen-Âge nommée Klothilde, fut construit de manière circulaire à une époque où sorciers et moldus vivaient encore ensembles. De nombreux manuels d’Histoire de la Magie rapportent qu’un sanctuaire magique se tenait autrefois au centre de la cité, là où se trouvait maintenant le carrousel, que des villageois moldus ont brûlés pour de sinistres et mystérieuses raisons. Une guerre civile a alors éclatée, créant un climat de terreur et de paranoïa entre les deux races. Klothilde, constatant que les habitants couraient tout droit à leurs propres pertes, proposa au chef moldu de mettre fin au conflit grâce à un duel singulier sans aucune magie dans lequel deux Champions représentant chacun les intérêts d’une communauté s’affronteraient sous le regard de Dieu. Particulièrement brave, et bien qu’elle fut le fruit de ces deux mondes, la sorcière se désigna elle-même comme Protectrice de la communauté magique en mettant la présence de ses semblables en jeu au sein du village. Manfred, le vieux chef moldu, désigna son meilleur Chevalier pour affronter la sorcière en acceptant de quitter le village avec les siens en cas de défaite. Klothilde, surnommée plus tard « La Brave », triompha. Les moldus quittèrent alors la cité et divers sortilèges furent employés pour cacher le village et le rendre incartable. Au fil des siècles, cette cité n’est devenue qu’une simple Légende, qu’un simple mythe aux yeux des moldus qui, pour certains, rêvaient de vivre parmi les sorciers.
Curieuse et visiblement intéressée par la vie personnelle de Hermès, celle que les médias eux-mêmes ne connaissaient pas ou peu, Miss McBee brisa de nouveau le silence pour lui demander si son pays natal, la France, lui manquait et s’il passait éventuellement du temps en compagnie d’anciens étudiants de Beauxbâtons, notamment pour ne pas avoir le mal du pays en Écosse et garder un contact avec sa langue maternelle. Bien qu’il ait grandit entre La Hague, sa maison, et Paris, où travaillaient ses parents, avant d’intégrer l’école de sorcellerie française située dans les Pyrénées, le jeune homme ne se sentait pas affecté par sa nouvelle vie outre-Manche. L’adolescent discret qu’il fut jadis durant sa scolarité au collège tissa trop peu de liens, si bien qu’il rencontra ses véritables amis à Hungcalf, à commencer par Sullivan Phelps, son meilleur ami. Ayant signé en faveur des Frelons de Wimbourne sur les conseils avisés de la directrice de sa Maison, Adoración Castilla, Delacroix décida de la choisir comme agent, la préférant aux vautours inconnus qui tournaient souvent autour des jeunes joueurs talentueux, créant ainsi une relation amicale importante avec la professeur de Sortilèges espagnole qui exerçait depuis quelques semaines maintenant à l’Université. Trois ans plus tard, Maike Sieger, rare amie et ancienne coéquipière qui jouait désormais au sein des Flèches d’Appleby, rejoignit les bancs de l’école fondée par Eldewin Arturus Hungcalf. Ces deux femmes étrangères furent les seules amies que le garçon ait pu compter dans ses relations à Beauxbâtons, et parler le français avec elles pouvait sembler paradoxal. Hermès soupirait silencieusement, conscient qu’il marchait sur un terrain miné. Le sorcier n’aimait pas évoquer son passé entre 2002 et 2009, même si les deux dernières années furent plus glorieuses, préférant que ses nouveaux amis aient une image différente de ce qu’il a pu renvoyer à cette période.
- Pas spécialement, répondit honnêtement le jeune homme. J’aime beaucoup La Hague, mais mon pays ne me manque pas. Miss McBee savait qu’il aimait considérablement sa région natale, le français l’ayant même comparée à l’Irlande, terre de son interlocutrice, le jour de leur première rencontre en affirmant grandement apprécier la beauté des paysages. Je suis surtout attaché à ma famille et ma maison, mais j’ai passé une grande partie de ma vie dans les Pyrénées, loin de ma région natale. Aujourd’hui, je suis heureux de vivre en Grande-Bretagne. J’ai appris une autre langue, découvert une autre culture et rencontré l’amour. Delacroix posa une nouvelle fois le regard sur sa petite princesse, non sans arborer un sourire qui en disait long sur ses sentiments. Ça fait neuf ans que je suis arrivé à Hungcalf. Je m’y sens chez moi maintenant. Je parle français uniquement lorsque je suis en compagnie de ma grande amie, Adoración Castilla, la nouvelle professeur de Sortilèges qui est aussi mon agent ou bien quand je revois mon ancienne coéquipière Maike Sieger qui est elle aussi une amie proche - en-dehors de ma famille évidemment. Le Wright marqua une petite pause, la mine dubitative. La seule chose qui me manque vraiment en France, ce sont les crêpes au caramel et aux pommes, lâcha-t-il finalement en riant. Je suis persuadé que vous allez aimer cette petite merveille qui est certainement mon dessert préféré.
Le jeune couple approchait dès à présent du Vieux Moulin, la crêperie bâtie sur les ruines de l’ancienne meunerie de Klothilde-la-Brave. Les deux sorciers, situés maintenant à une centaine de mètres, pouvaient dores et déjà entendre de la musique celtique et sentir la bonne odeur de la crêpe que Hermès associait volontiers à un foyer chaleureux ainsi qu’à la famille. Il observait Miss McBee un court instant en se demandant si elle appréciait ce parfum autant que lui. Poli, le jeune homme laissa l’irlandaise entrer devant lui, pensant que cela lui permettrait également de découvrir ce lieu en premier, le garçon n’y étant pas revenu depuis des années. Un chat noir au museau et au ventre blanc ayant manifestement bien vécu les accueillit. Le français s’accroupit à la hauteur du félin, reconnaissant le chaton aperçu il y a vingt ans lors de sa première visite en ce lieu, pour lui offrir quelques douces caresses accompagnées d’un petit « Bonjour, toi ». Les Delacroix possédaient deux chats à la chaumière, deux véritables boules de poils qui ne manquaient pas d’amour. Le Wright envisageait d’en récupérer un, un jour, dans un refuge, une fois qu’il serait installé chez lui. L’animal devait ainsi percevoir l’affection que ressentait le Normand pour les matous. En se relevant, l’étudiant balaya rapidement la salle du regard, constatant que peu de tables rondes en bois d’acacia demeuraient inoccupées. Il se dirigea ainsi vers une place libre où il s’installa face à sa jolie princesse. La serveuse vint rapidement prendre leurs commandes. Comme à son habitude, le sorcier demanda une crêpe aux pommes avec un soupçon de caramel pour lui ainsi qu’une autre crêpe pour sa petite-amie qui devait choisir elle-même ce qu’elle désirait dans son dessert, Hermès ne connaissant pas ses goûts à ce niveau-là. Pour accompagner ce mets délicieux, et aussi pour se réchauffer, Delacroix acheta deux chocolats chauds.
- On va se régaler, fit le français en se frottant vigoureusement les mains, visiblement prêt à dévorer sa crêpe. Les deux amoureux échangèrent quelques mots en attendant le retour de la serveuse avec toutes leurs commandes, alors qu’un petit orchestre composé de deux violonistes et d’une chanteuse jouaient de la musique sur une scène spécialement aménagée à l’occasion de la Saint-Valentin. Le garçon contemplait les diverses guirlandes mauve et violette parfois affublées de la phrase « Joyeuse Saint-Valentin » inscrite en lettres d’argent autour de lui, alors qu’un plateau fut finalement posé sur la table. La serveuse laissa l’addition et disparut pour prendre une nouvelle commande à quelques pas. Bon appétit, glissa le jeune homme dans sa langue maternelle, curieux d’entendre le petit accent de Sapphire si celle-ci lui répondait en français, avant de s’emparer de sa fourchette et de son couteau pour déguster son dessert. A chacune de ses bouchées, entrecoupées par trois ou quatre gorgées de chocolat chaud, Hermès retrouvait toutes les saveurs d’une bonne crêpe produite dans une crêperie comme celle-ci : le goût légèrement sucré de la pomme, la présence à peine perceptible du caramel qui lui donnait tout son charme sans oublier la pâte si particulière qui fondait dans sa bouche en quelques secondes. Dès qu’il eut terminé, le Wright s’essuya la bouche à l’aide d’une serviette et prépara la monnaie pour payer. C’est toujours aussi excellent, reprit l’étudiant en anglais tout en observant Sapphire terminer son repas. J’espère que vous n’êtes pas trop épuisée par cette soirée, parce que j’ai une dernière surprise pour vous.
Loin d’être pressé, Delacroix resta néanmoins dans le restaurant durant plusieurs minutes afin de profiter de l’ambiance festive qui régnait au Vieux Moulin. Les musiciens invitèrent les clients à frapper dans les mains en rythme avec la musique, ce que fit naturellement le français, tandis que des danseurs apparaissaient sur scène. Hermès ignorait encore jusqu’où le mènerait son histoire avec la Lufkin, mais il se surprit à penser que la Tap Dance pourrait être un bon choix pour un éventuel mariage. Il appréciait réellement le spectacle. A la pause entre la troisième et la quatrième musique, le Normand pensa qu’ils pouvaient maintenant quitter cet endroit. Bien éduqué, le garçon ramassa les assiettes, posa les tasses dessus et prit le tout de sa main gauche, alors qu’il gardait la monnaie de l’addition dans son autre main, pour se diriger vers le comptoir où il transmit le tout à un vieil homme moustachu au crâne dégarni.
- Pourrions-nous utiliser votre réseau de cheminettes, s’il vous plaît ? demanda poliment Hermès. Voyant que les jeunes sorciers venaient de consommer dans son établissement, le patron acquiesça avec un chaleureux « Bien sûr ! » en désignant un passage dans son dos. Le sorcier le remercia et se dirigea immédiatement vers deux petites portes battantes pour passer derrière le comptoir et rejoindre le couloir où se trouvait trois cheminées. L’ancien Pégase se retourna vers sa bien-aimée. Nous allons nous rendre à Paris, dans la librairie des mes parents, fit-il en prenant le pot de poudre de cheminette dans une main. Mais nous ne pouvons pas entrer directement. Nous devrons emprunter la Grande Galerie. Vous devrez dire « Allée de la Fontaine d’Or » bien fort et distinctement. Répétez après moi : « Allée de la Fontaine d’Or ». Hermès fit répéter cette phrase à Miss McBee jusqu’à ce que ce soit suffisamment compréhensible, ceci afin d’éviter un accident. Parfait, s’exclama-t-il en se glissant dans la cheminée. Je vous attend là-bas. « Allée de la Fontaine d’Or », dit-il en laissant tomber une pincée de poudre. Le français disparut dans une grande flamme verte et arriva, comme prévu, dans une rue où se dressaient plusieurs boutiques. Le toit magique au-dessus de la Grande Galerie laissait entrevoir une demi-lune, tantôt masquée par de sombres nuages. Sapphire apparut à son tour quelques secondes plus tard dans l’âtre de la cheminée empruntée auparavant par le jeune homme. J’espère que le voyage n’a pas été trop pénible, dit le français, conscient que certains sorciers pouvaient vivre quelques mésaventures dans un réseau de cheminettes aussi vaste que celui-là. Pourrais-je avoir le trousseau de clefs qui est dans la poche droite de mon manteau, s’il vous plaît ? Le Wright prit les clefs dans ses mains et fit quelques pas en direction d’une boutique reconnaissable en plein jour grâce à sa devanture rouge et son nom, Le Salon des Grimoires, inscrit en lettres d’or pour attirer l’attention des clients. Il enfonça une petite clef dorée dans la serrure et poussa la porte. Bienvenue au Salon des Grimoires, s’exclama-t-il avant de laisser la Lufkin passer devant lui. Ne venez pas vous réfugier ici sans cette clef. Le Sortilège de Déverrouillage ne fonctionnera pas, poursuivit-il pour plaisanter. Plusieurs sortilèges protégeaient en effet la boutique des cambriolages, et seule une clef complétant le mécanisme de protection pouvait l’ouvrir. Le garçon lança un sortilège informulé, allumant alors diverses torches électriques qui éclairaient parfaitement les bibliothèques disposées un peu partout dans le magasin ainsi que le comptoir pendant qu’il fermait la porte à clef derrière eux. Le Normand laissa l’irlandaise flâner à travers la boutique à sa convenance, en lui assurant qu’elle trouverait forcément ce qu’elle désirait. Hermès suivait sa princesse à bonne distance, les mains dans le dos en se demandant vers quelle étagère se dirigerait-elle et surtout, quel livre choisirait-elle. L’étudiant contemplait sa bien-aimée tel un père observant sa fille découvrir le monde. Miss McBee pénétrait un peu plus dans son intimité, le français ayant probablement passé la majeure partie de son enfance dans cet endroit, en compagnie de Harmonie et de ses parents. Un grimoire eut finalement la préférence de la sorcière. Delacroix traduit le résumé du livre en anglais et, voyant l’intérêt de la jeune femme pour celui-ci, lui proposa de se rendre à l’étage, là où même aucun client ne se rendait. Le jeune couple passa derrière le comptoir et gravit un escalier en colimaçon. Le magnifique parquet de la boutique laissait place à de la moquette bleu. Quelques bibliothèques se dressaient dans cette pièce, mais elles demeuraient moins nombreuses qu’au rez-de-chaussée. Le Wright se dirigeait vers un canapé rouge faisant face à deux fauteuils de la même couleur, situés au coin de la salle, près d’une cheminée. Le garçon jeta un nouveau sortilège et un feu émergea de l’âtre, réchauffant davantage les deux amoureux. Le français s’assit dans le canapé, invitant la Lufkin à en faire autant. La Sirène s’installa ainsi à ses côtés et lui tendit le livre. Le sorcier l’ouvrit et commença à raconter l’histoire que renfermait ce grimoire, non sans la traduire en anglais, ce qui pouvait parfois donner lieu à des situations amusantes. Le temps passait, et l’intérêt de Sapphire pour le récit semblait s’élargir, car elle vint s’installer sur les genoux de Hermès qui fut à la fois légèrement embarrassé et agréablement surpris, cette dernière émotion prenant évidemment le dessus. Le garçon poursuivit dès lors sa lecture jusqu’à la fin du chapitre. Il tourna la page, visiblement prêt à lire la suite, mais aucun mot ne sortit de sa bouche. Hermès venait de s’endormir, le grimoire entre les mains.
La partie de manège s’acheva néanmoins si vite que Hermès n’eut pas l’impression d’en avoir pleinement profité. Miss McBee devait ressentir la même chose que lui, car elle l’entraîna aussitôt vers un niffleur, un animal bien plus familier du monde des sorciers, sur lequel ils s’assirent sous l’impulsion de la sorcière, les obligeant tous deux à se serrer l’un contre l’autre. Les yeux du Faucon se posaient alors sur les épaules de la jeune créature et descendaient lentement vers ses hanches en suivant sa crinière ambrée. Le garçon, à la recherche d’un appui pour éviter une chute malvenue, ne savait pas vraiment à quel endroit poser ses mains. La barre dorée sur laquelle Sapphire se tenait lui semblait tellement éloignée qu’il craignait de l’écraser sous son poids en s’y agrippant lui-même. N’osant visiblement pas se cramponner à sa chérie, Hermès posa ses membres sur ses cuisses. Les légères secousses, propres au bon fonctionnement du manège, le firent cependant changer d’avis. Le français plaça ainsi timidement ses mains sur les flancs de sa bien-aimée, de manière à pouvoir anticiper une éventuelle dégringolade, tout en veillant à ce que le contact soit délicat et infime. Le Wright se laissait alors bercer par la musique romantique, tandis que son regard balayait brièvement la foule. Deux parents encourageant leurs enfants attirèrent son attention, lui rappelant sa propre famille durant son enfance. Les frises picturales qu’il voyait sur le carrousel lui faisaient quant à elles penser à l’école de sorcellerie Beauxbâtons où il étudia durant sept longues et éprouvantes années. Le parfum fleuri de Sapphire, une délicieuse mixture de pomme mêlée à l’odeur enivrante de la fleur blanche, vint charmer les narines de Hermès, lui ouvrant dès lors l’appétit. Ce second tour de manège se terminait à nouveau avec de légers soubresauts, si bien que les deux jeunes étudiants durent se rattraper mutuellement dans un rapprochement plus appuyé afin de ne pas chuter. Le jeune homme récupéra ainsi son portefeuille resté dans le manteau que portait Miss McBee auprès de cette dernière pour payer le forain auquel il laissa généreusement la monnaie, manifestement de bien bonne humeur ce soir-là après ce dernier fou rire en compagnie de la Lufkin.
- C’est grâce à vous. Si vous ne m’aviez pas rattrapé un peu plus tôt dans la soirée, nous ne serions probablement jamais venu ici, avoua le sorcier en soutenant le regard azuréen de sa petite-amie. Le cœur serré par cette cruelle réalité, le français fit quelques pas de façon à contourner légèrement le carrousel, entraînant Miss McBee qui marchait désormais à ses côtés, afin de prendre la direction d’une crêperie située dans une ruelle dissimulée derrière la place principale. Le village, dont le nom fut donné en hommage à une grande Enchanteresse du Moyen-Âge nommée Klothilde, fut construit de manière circulaire à une époque où sorciers et moldus vivaient encore ensembles. De nombreux manuels d’Histoire de la Magie rapportent qu’un sanctuaire magique se tenait autrefois au centre de la cité, là où se trouvait maintenant le carrousel, que des villageois moldus ont brûlés pour de sinistres et mystérieuses raisons. Une guerre civile a alors éclatée, créant un climat de terreur et de paranoïa entre les deux races. Klothilde, constatant que les habitants couraient tout droit à leurs propres pertes, proposa au chef moldu de mettre fin au conflit grâce à un duel singulier sans aucune magie dans lequel deux Champions représentant chacun les intérêts d’une communauté s’affronteraient sous le regard de Dieu. Particulièrement brave, et bien qu’elle fut le fruit de ces deux mondes, la sorcière se désigna elle-même comme Protectrice de la communauté magique en mettant la présence de ses semblables en jeu au sein du village. Manfred, le vieux chef moldu, désigna son meilleur Chevalier pour affronter la sorcière en acceptant de quitter le village avec les siens en cas de défaite. Klothilde, surnommée plus tard « La Brave », triompha. Les moldus quittèrent alors la cité et divers sortilèges furent employés pour cacher le village et le rendre incartable. Au fil des siècles, cette cité n’est devenue qu’une simple Légende, qu’un simple mythe aux yeux des moldus qui, pour certains, rêvaient de vivre parmi les sorciers.
Curieuse et visiblement intéressée par la vie personnelle de Hermès, celle que les médias eux-mêmes ne connaissaient pas ou peu, Miss McBee brisa de nouveau le silence pour lui demander si son pays natal, la France, lui manquait et s’il passait éventuellement du temps en compagnie d’anciens étudiants de Beauxbâtons, notamment pour ne pas avoir le mal du pays en Écosse et garder un contact avec sa langue maternelle. Bien qu’il ait grandit entre La Hague, sa maison, et Paris, où travaillaient ses parents, avant d’intégrer l’école de sorcellerie française située dans les Pyrénées, le jeune homme ne se sentait pas affecté par sa nouvelle vie outre-Manche. L’adolescent discret qu’il fut jadis durant sa scolarité au collège tissa trop peu de liens, si bien qu’il rencontra ses véritables amis à Hungcalf, à commencer par Sullivan Phelps, son meilleur ami. Ayant signé en faveur des Frelons de Wimbourne sur les conseils avisés de la directrice de sa Maison, Adoración Castilla, Delacroix décida de la choisir comme agent, la préférant aux vautours inconnus qui tournaient souvent autour des jeunes joueurs talentueux, créant ainsi une relation amicale importante avec la professeur de Sortilèges espagnole qui exerçait depuis quelques semaines maintenant à l’Université. Trois ans plus tard, Maike Sieger, rare amie et ancienne coéquipière qui jouait désormais au sein des Flèches d’Appleby, rejoignit les bancs de l’école fondée par Eldewin Arturus Hungcalf. Ces deux femmes étrangères furent les seules amies que le garçon ait pu compter dans ses relations à Beauxbâtons, et parler le français avec elles pouvait sembler paradoxal. Hermès soupirait silencieusement, conscient qu’il marchait sur un terrain miné. Le sorcier n’aimait pas évoquer son passé entre 2002 et 2009, même si les deux dernières années furent plus glorieuses, préférant que ses nouveaux amis aient une image différente de ce qu’il a pu renvoyer à cette période.
- Pas spécialement, répondit honnêtement le jeune homme. J’aime beaucoup La Hague, mais mon pays ne me manque pas. Miss McBee savait qu’il aimait considérablement sa région natale, le français l’ayant même comparée à l’Irlande, terre de son interlocutrice, le jour de leur première rencontre en affirmant grandement apprécier la beauté des paysages. Je suis surtout attaché à ma famille et ma maison, mais j’ai passé une grande partie de ma vie dans les Pyrénées, loin de ma région natale. Aujourd’hui, je suis heureux de vivre en Grande-Bretagne. J’ai appris une autre langue, découvert une autre culture et rencontré l’amour. Delacroix posa une nouvelle fois le regard sur sa petite princesse, non sans arborer un sourire qui en disait long sur ses sentiments. Ça fait neuf ans que je suis arrivé à Hungcalf. Je m’y sens chez moi maintenant. Je parle français uniquement lorsque je suis en compagnie de ma grande amie, Adoración Castilla, la nouvelle professeur de Sortilèges qui est aussi mon agent ou bien quand je revois mon ancienne coéquipière Maike Sieger qui est elle aussi une amie proche - en-dehors de ma famille évidemment. Le Wright marqua une petite pause, la mine dubitative. La seule chose qui me manque vraiment en France, ce sont les crêpes au caramel et aux pommes, lâcha-t-il finalement en riant. Je suis persuadé que vous allez aimer cette petite merveille qui est certainement mon dessert préféré.
Le jeune couple approchait dès à présent du Vieux Moulin, la crêperie bâtie sur les ruines de l’ancienne meunerie de Klothilde-la-Brave. Les deux sorciers, situés maintenant à une centaine de mètres, pouvaient dores et déjà entendre de la musique celtique et sentir la bonne odeur de la crêpe que Hermès associait volontiers à un foyer chaleureux ainsi qu’à la famille. Il observait Miss McBee un court instant en se demandant si elle appréciait ce parfum autant que lui. Poli, le jeune homme laissa l’irlandaise entrer devant lui, pensant que cela lui permettrait également de découvrir ce lieu en premier, le garçon n’y étant pas revenu depuis des années. Un chat noir au museau et au ventre blanc ayant manifestement bien vécu les accueillit. Le français s’accroupit à la hauteur du félin, reconnaissant le chaton aperçu il y a vingt ans lors de sa première visite en ce lieu, pour lui offrir quelques douces caresses accompagnées d’un petit « Bonjour, toi ». Les Delacroix possédaient deux chats à la chaumière, deux véritables boules de poils qui ne manquaient pas d’amour. Le Wright envisageait d’en récupérer un, un jour, dans un refuge, une fois qu’il serait installé chez lui. L’animal devait ainsi percevoir l’affection que ressentait le Normand pour les matous. En se relevant, l’étudiant balaya rapidement la salle du regard, constatant que peu de tables rondes en bois d’acacia demeuraient inoccupées. Il se dirigea ainsi vers une place libre où il s’installa face à sa jolie princesse. La serveuse vint rapidement prendre leurs commandes. Comme à son habitude, le sorcier demanda une crêpe aux pommes avec un soupçon de caramel pour lui ainsi qu’une autre crêpe pour sa petite-amie qui devait choisir elle-même ce qu’elle désirait dans son dessert, Hermès ne connaissant pas ses goûts à ce niveau-là. Pour accompagner ce mets délicieux, et aussi pour se réchauffer, Delacroix acheta deux chocolats chauds.
- On va se régaler, fit le français en se frottant vigoureusement les mains, visiblement prêt à dévorer sa crêpe. Les deux amoureux échangèrent quelques mots en attendant le retour de la serveuse avec toutes leurs commandes, alors qu’un petit orchestre composé de deux violonistes et d’une chanteuse jouaient de la musique sur une scène spécialement aménagée à l’occasion de la Saint-Valentin. Le garçon contemplait les diverses guirlandes mauve et violette parfois affublées de la phrase « Joyeuse Saint-Valentin » inscrite en lettres d’argent autour de lui, alors qu’un plateau fut finalement posé sur la table. La serveuse laissa l’addition et disparut pour prendre une nouvelle commande à quelques pas. Bon appétit, glissa le jeune homme dans sa langue maternelle, curieux d’entendre le petit accent de Sapphire si celle-ci lui répondait en français, avant de s’emparer de sa fourchette et de son couteau pour déguster son dessert. A chacune de ses bouchées, entrecoupées par trois ou quatre gorgées de chocolat chaud, Hermès retrouvait toutes les saveurs d’une bonne crêpe produite dans une crêperie comme celle-ci : le goût légèrement sucré de la pomme, la présence à peine perceptible du caramel qui lui donnait tout son charme sans oublier la pâte si particulière qui fondait dans sa bouche en quelques secondes. Dès qu’il eut terminé, le Wright s’essuya la bouche à l’aide d’une serviette et prépara la monnaie pour payer. C’est toujours aussi excellent, reprit l’étudiant en anglais tout en observant Sapphire terminer son repas. J’espère que vous n’êtes pas trop épuisée par cette soirée, parce que j’ai une dernière surprise pour vous.
Loin d’être pressé, Delacroix resta néanmoins dans le restaurant durant plusieurs minutes afin de profiter de l’ambiance festive qui régnait au Vieux Moulin. Les musiciens invitèrent les clients à frapper dans les mains en rythme avec la musique, ce que fit naturellement le français, tandis que des danseurs apparaissaient sur scène. Hermès ignorait encore jusqu’où le mènerait son histoire avec la Lufkin, mais il se surprit à penser que la Tap Dance pourrait être un bon choix pour un éventuel mariage. Il appréciait réellement le spectacle. A la pause entre la troisième et la quatrième musique, le Normand pensa qu’ils pouvaient maintenant quitter cet endroit. Bien éduqué, le garçon ramassa les assiettes, posa les tasses dessus et prit le tout de sa main gauche, alors qu’il gardait la monnaie de l’addition dans son autre main, pour se diriger vers le comptoir où il transmit le tout à un vieil homme moustachu au crâne dégarni.
- Pourrions-nous utiliser votre réseau de cheminettes, s’il vous plaît ? demanda poliment Hermès. Voyant que les jeunes sorciers venaient de consommer dans son établissement, le patron acquiesça avec un chaleureux « Bien sûr ! » en désignant un passage dans son dos. Le sorcier le remercia et se dirigea immédiatement vers deux petites portes battantes pour passer derrière le comptoir et rejoindre le couloir où se trouvait trois cheminées. L’ancien Pégase se retourna vers sa bien-aimée. Nous allons nous rendre à Paris, dans la librairie des mes parents, fit-il en prenant le pot de poudre de cheminette dans une main. Mais nous ne pouvons pas entrer directement. Nous devrons emprunter la Grande Galerie. Vous devrez dire « Allée de la Fontaine d’Or » bien fort et distinctement. Répétez après moi : « Allée de la Fontaine d’Or ». Hermès fit répéter cette phrase à Miss McBee jusqu’à ce que ce soit suffisamment compréhensible, ceci afin d’éviter un accident. Parfait, s’exclama-t-il en se glissant dans la cheminée. Je vous attend là-bas. « Allée de la Fontaine d’Or », dit-il en laissant tomber une pincée de poudre. Le français disparut dans une grande flamme verte et arriva, comme prévu, dans une rue où se dressaient plusieurs boutiques. Le toit magique au-dessus de la Grande Galerie laissait entrevoir une demi-lune, tantôt masquée par de sombres nuages. Sapphire apparut à son tour quelques secondes plus tard dans l’âtre de la cheminée empruntée auparavant par le jeune homme. J’espère que le voyage n’a pas été trop pénible, dit le français, conscient que certains sorciers pouvaient vivre quelques mésaventures dans un réseau de cheminettes aussi vaste que celui-là. Pourrais-je avoir le trousseau de clefs qui est dans la poche droite de mon manteau, s’il vous plaît ? Le Wright prit les clefs dans ses mains et fit quelques pas en direction d’une boutique reconnaissable en plein jour grâce à sa devanture rouge et son nom, Le Salon des Grimoires, inscrit en lettres d’or pour attirer l’attention des clients. Il enfonça une petite clef dorée dans la serrure et poussa la porte. Bienvenue au Salon des Grimoires, s’exclama-t-il avant de laisser la Lufkin passer devant lui. Ne venez pas vous réfugier ici sans cette clef. Le Sortilège de Déverrouillage ne fonctionnera pas, poursuivit-il pour plaisanter. Plusieurs sortilèges protégeaient en effet la boutique des cambriolages, et seule une clef complétant le mécanisme de protection pouvait l’ouvrir. Le garçon lança un sortilège informulé, allumant alors diverses torches électriques qui éclairaient parfaitement les bibliothèques disposées un peu partout dans le magasin ainsi que le comptoir pendant qu’il fermait la porte à clef derrière eux. Le Normand laissa l’irlandaise flâner à travers la boutique à sa convenance, en lui assurant qu’elle trouverait forcément ce qu’elle désirait. Hermès suivait sa princesse à bonne distance, les mains dans le dos en se demandant vers quelle étagère se dirigerait-elle et surtout, quel livre choisirait-elle. L’étudiant contemplait sa bien-aimée tel un père observant sa fille découvrir le monde. Miss McBee pénétrait un peu plus dans son intimité, le français ayant probablement passé la majeure partie de son enfance dans cet endroit, en compagnie de Harmonie et de ses parents. Un grimoire eut finalement la préférence de la sorcière. Delacroix traduit le résumé du livre en anglais et, voyant l’intérêt de la jeune femme pour celui-ci, lui proposa de se rendre à l’étage, là où même aucun client ne se rendait. Le jeune couple passa derrière le comptoir et gravit un escalier en colimaçon. Le magnifique parquet de la boutique laissait place à de la moquette bleu. Quelques bibliothèques se dressaient dans cette pièce, mais elles demeuraient moins nombreuses qu’au rez-de-chaussée. Le Wright se dirigeait vers un canapé rouge faisant face à deux fauteuils de la même couleur, situés au coin de la salle, près d’une cheminée. Le garçon jeta un nouveau sortilège et un feu émergea de l’âtre, réchauffant davantage les deux amoureux. Le français s’assit dans le canapé, invitant la Lufkin à en faire autant. La Sirène s’installa ainsi à ses côtés et lui tendit le livre. Le sorcier l’ouvrit et commença à raconter l’histoire que renfermait ce grimoire, non sans la traduire en anglais, ce qui pouvait parfois donner lieu à des situations amusantes. Le temps passait, et l’intérêt de Sapphire pour le récit semblait s’élargir, car elle vint s’installer sur les genoux de Hermès qui fut à la fois légèrement embarrassé et agréablement surpris, cette dernière émotion prenant évidemment le dessus. Le garçon poursuivit dès lors sa lecture jusqu’à la fin du chapitre. Il tourna la page, visiblement prêt à lire la suite, mais aucun mot ne sortit de sa bouche. Hermès venait de s’endormir, le grimoire entre les mains.
- InvitéInvité
Re: and I want to feel you too
Dim 30 Sep 2018 - 20:35
From dusk till dawn ~
Ô nuit, belle nuit… Les amoureux s'étaient avoués leurs sentiments sous la pluie écossaise et savouraient la légèreté de leur coeur soulagé dans l'air nocturne français. Après des tours en carrousel comme des enfants, Sapphire et Hermès se promenaient sur la place Klothilde-la-Brave. L'Irlandaise, adorable fouineuse, en cherchait savoir plus sur le sorcier qui avait ravi son coeur. Elle rosit délicieusement lorsqu'il mentionna que sa vie en Grande-Bretagne lui avait permis de trouver l'amour. Ça fait neuf ans que je suis arrivé à Hungcalf. Je m’y sens chez moi maintenant. Je parle français uniquement lorsque je suis en compagnie de ma grande amie, Adoración Castilla, la nouvelle professeur de Sortilèges qui est aussi mon agent ou bien quand je revois mon ancienne coéquipière Maike Sieger qui est elle aussi une amie proche - en-dehors de ma famille évidemment. Hochant la tête, Sapphire enregistrait les informations. Elle ne connaissait pas Maike Sieger mais fut surprise d'apprendre que Mrs Castilla était proche d'Hermès. C'était son enseignante de sortilèges depuis cette année et elle la trouvait très respectable. Son estime pour elle augmenta considérablement, bien qu'elle fut déjà élevée. Sa présence dans la vie du sorcier ne faisait que confirmer quelle genre de personne droite et stable il était. La seule chose qui me manque vraiment en France, ce sont les crêpes au caramel et aux pommes, ajoutant le brun en riant. Je suis persuadé que vous allez aimer cette petite merveille qui est certainement mon dessert préféré. L'Irlandaise sourit à cette confidence gourmande, qui lança leur expédition jusqu'à la crêperie du Vieux Moulin.
Découvrant le lieu charmant avec curiosité et malice, Sapphire se plaisait à observer Hermès évoluer dans cet endroit familier. Elle ne cessait de se répéter que tout ceci était réel, qu'elle se trouvait à ses côtés, qu'il acceptait son amour et qu'il était amoureux d'elle en retour. Que c'était aussi simple que ça, alors que c'était en même temps tout à fait extraordinaire. Quand la serveuse, française, prit la commande d'Hermès et se tourna vers l'Irlandaise, la sorcière rougit instantanément. Il fallait s'exprimer en français ! Son père, d'origine française, lui avait enseigné la langue des heures durant, seulement elle ne s'était pas montrée aussi assidue que sa sœur aînée. Prise au dépourvu, Sapphire cherchait dans sa mémoire comment traduire ce qu'elle aurait voulu manger. Finalement, une solution de facilité lui traversa l'esprit. Hum… La même chose ? articula-t-elle laborieusement avec un bel accent irlandais, incertaine d'avoir prononcé les bons mots. Elle lança un sourire embarrassé à Hermès. Je ne crois pas être capable de commander autre chose en français ! confia la blonde avec un rire léger.
La soirée continua dans l'ambiance feutrée et romantique de la Saint-Valentin, ponctuée une nouvelle fois par l'accent marqué de Sapphire qui répondit Bon appétit ! à son sorcier, qui avait l'air de s'amuser de l'entendre prononcer sa langue maternelle. En payant l'addition, Hermès proposa à la jeune femme de prolonger la soirée par une dernière surprise. Nous allons nous rendre à Paris, dans la librairie des mes parents. L'idée conquit le coeur de la blonde, qui soupira de joie. Hermès avait déjà évoqué ce lieu lors de leur toute première rencontre et Sapphire était flattée d'être invitée dans un lieu si cher au sorcier. Une librairie, qui plus était ! Mais nous ne pouvons pas entrer directement. Nous devrons emprunter la Grande Galerie. Vous devrez dire « Allée de la Fontaine d’Or » bien fort et distinctement. Répétez après moi : « Allée de la Fontaine d’Or ». Il fallut s'appliquer à répéter le nom parfaitement car les accidents de cheminette pouvaient être très problématiques. Les yeux plissés par la concentration, Sapphire faisait de son mieux. La première tentative ressemblait à quelque chose comme « alley du la foe taine dorr », mais la sorcière persévérante ne se contenterait pas d'une telle approximation. Non. Elle redemanda à Hermès de lui prononcer chaque mot séparément. Allée ? Allée de… Le premier mot fit sens brusquement et elle comprit le suivant facilement. Oh, allée de la fontaine… Le dernier lui paraissait mystérieux, car plus éloigné du mot anglais. La traduction d'Hermès éclaira finalement le problème. Ah, or. Allée de la fontaine d'or ! Elle répéta une dernière fois en hochant la tête comme pour s'assurer qu'elle n'allait pas se tromper le moment venu. Allée de la fontaine d'or.
Ils se retrouvèrent sans encombres dans la Galerie. J’espère que le voyage n’a pas été trop pénible. Pourrais-je avoir le trousseau de clefs qui est dans la poche droite de mon manteau, s’il vous plaît ? Elle avait presque oublié qu'elle portait encore le manteau de son aimé. Ah ! Oui. Bien sûr. Elle glissa les clefs dans les mains du sorcier et le suivit pour entrer dans la librairie. Bienvenue au Salon des Grimoires. A l'invitation du Français, la blonde déambula dans les rayons, le regard émerveillé, les doigts effleurant les étagères. C'était tout comme il l'avait amenée dans une caverne aux trésors. Puisqu'Hermès lui avait suggéré de choisir un livre pour le découvrir ensemble, l'enfantine sorcière avait laissé son instinct arrêter ses yeux sur la tranche d'un grimoire. Les deux tourtereaux montèrent enfin à l'étage pour lire ensemble : Sapphire ne voyait pas de meilleure manière de clore cette soirée incroyable, cette rencontre fortuite en Ecosse qui s'était transformée en rendez-vous galant.
Comme sur le manège un peu plus tôt, l'Irlandaise oublia les convenances pour s'installer contre Hermès, presque sur ses genoux, poussée par la passion de la lecture, l'envie de confort, l'envie de rapprochement innocent. Elle qui était si pudique, si pétrie de manières d'un autre temps, elle qui ne comprenait pas les mœurs décadentes de sa génération, elle ne parvenait pas à voir ce qu'il pouvait avoir de mal à s'asseoir ainsi contre le sorcier. Leur amour était sincère, réciproque et pur. Hermès n'y verrait rien de sous-entendu, parce qu'elle-même n'y mettait rien de sous-entendu. L'apaisement était tellement présent entre eux qu'ils finirent par s'endormir ainsi, la tête de Sapphire sur l'épaule du brun, en plein milieu d'une page du grimoire.
Découvrant le lieu charmant avec curiosité et malice, Sapphire se plaisait à observer Hermès évoluer dans cet endroit familier. Elle ne cessait de se répéter que tout ceci était réel, qu'elle se trouvait à ses côtés, qu'il acceptait son amour et qu'il était amoureux d'elle en retour. Que c'était aussi simple que ça, alors que c'était en même temps tout à fait extraordinaire. Quand la serveuse, française, prit la commande d'Hermès et se tourna vers l'Irlandaise, la sorcière rougit instantanément. Il fallait s'exprimer en français ! Son père, d'origine française, lui avait enseigné la langue des heures durant, seulement elle ne s'était pas montrée aussi assidue que sa sœur aînée. Prise au dépourvu, Sapphire cherchait dans sa mémoire comment traduire ce qu'elle aurait voulu manger. Finalement, une solution de facilité lui traversa l'esprit. Hum… La même chose ? articula-t-elle laborieusement avec un bel accent irlandais, incertaine d'avoir prononcé les bons mots. Elle lança un sourire embarrassé à Hermès. Je ne crois pas être capable de commander autre chose en français ! confia la blonde avec un rire léger.
La soirée continua dans l'ambiance feutrée et romantique de la Saint-Valentin, ponctuée une nouvelle fois par l'accent marqué de Sapphire qui répondit Bon appétit ! à son sorcier, qui avait l'air de s'amuser de l'entendre prononcer sa langue maternelle. En payant l'addition, Hermès proposa à la jeune femme de prolonger la soirée par une dernière surprise. Nous allons nous rendre à Paris, dans la librairie des mes parents. L'idée conquit le coeur de la blonde, qui soupira de joie. Hermès avait déjà évoqué ce lieu lors de leur toute première rencontre et Sapphire était flattée d'être invitée dans un lieu si cher au sorcier. Une librairie, qui plus était ! Mais nous ne pouvons pas entrer directement. Nous devrons emprunter la Grande Galerie. Vous devrez dire « Allée de la Fontaine d’Or » bien fort et distinctement. Répétez après moi : « Allée de la Fontaine d’Or ». Il fallut s'appliquer à répéter le nom parfaitement car les accidents de cheminette pouvaient être très problématiques. Les yeux plissés par la concentration, Sapphire faisait de son mieux. La première tentative ressemblait à quelque chose comme « alley du la foe taine dorr », mais la sorcière persévérante ne se contenterait pas d'une telle approximation. Non. Elle redemanda à Hermès de lui prononcer chaque mot séparément. Allée ? Allée de… Le premier mot fit sens brusquement et elle comprit le suivant facilement. Oh, allée de la fontaine… Le dernier lui paraissait mystérieux, car plus éloigné du mot anglais. La traduction d'Hermès éclaira finalement le problème. Ah, or. Allée de la fontaine d'or ! Elle répéta une dernière fois en hochant la tête comme pour s'assurer qu'elle n'allait pas se tromper le moment venu. Allée de la fontaine d'or.
Ils se retrouvèrent sans encombres dans la Galerie. J’espère que le voyage n’a pas été trop pénible. Pourrais-je avoir le trousseau de clefs qui est dans la poche droite de mon manteau, s’il vous plaît ? Elle avait presque oublié qu'elle portait encore le manteau de son aimé. Ah ! Oui. Bien sûr. Elle glissa les clefs dans les mains du sorcier et le suivit pour entrer dans la librairie. Bienvenue au Salon des Grimoires. A l'invitation du Français, la blonde déambula dans les rayons, le regard émerveillé, les doigts effleurant les étagères. C'était tout comme il l'avait amenée dans une caverne aux trésors. Puisqu'Hermès lui avait suggéré de choisir un livre pour le découvrir ensemble, l'enfantine sorcière avait laissé son instinct arrêter ses yeux sur la tranche d'un grimoire. Les deux tourtereaux montèrent enfin à l'étage pour lire ensemble : Sapphire ne voyait pas de meilleure manière de clore cette soirée incroyable, cette rencontre fortuite en Ecosse qui s'était transformée en rendez-vous galant.
Comme sur le manège un peu plus tôt, l'Irlandaise oublia les convenances pour s'installer contre Hermès, presque sur ses genoux, poussée par la passion de la lecture, l'envie de confort, l'envie de rapprochement innocent. Elle qui était si pudique, si pétrie de manières d'un autre temps, elle qui ne comprenait pas les mœurs décadentes de sa génération, elle ne parvenait pas à voir ce qu'il pouvait avoir de mal à s'asseoir ainsi contre le sorcier. Leur amour était sincère, réciproque et pur. Hermès n'y verrait rien de sous-entendu, parce qu'elle-même n'y mettait rien de sous-entendu. L'apaisement était tellement présent entre eux qu'ils finirent par s'endormir ainsi, la tête de Sapphire sur l'épaule du brun, en plein milieu d'une page du grimoire.