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Vole petit poulet [PV Esme]
Dim 29 Avr 2018 - 22:02
J'étais très perturbée ces derniers jours. Trop de changements étaient arrivés. Bon d'accord, il n'y en avait eu qu'un seul, mais c'était bien trop vu l'ampleur qu'il prenait dans ma tête. J'avais du mal à me concentrer durant mes cours, ce qui d'habitude ne me pose guère de soucis. J'arrivais toujours à suivre, à être une bonne élève, quoique des fois rêveuse et dissipée, un peu comme tout le monde. Mais pas à ce point. Jamais. Il allait falloir que je demande conseil à quelqu'un, mais en réalité, j'ignorais qui. Aislin ? Je lui faisais confiance… mais le sujet était réellement délicat. Dione ? Nous étions à peine colocataires et je la craignais quelque peu possessive. De plus, je doutais sincèrement que ça puisse être discutés entre élèves de l'université. Il me fallait une personne neutre et extérieure. Et pour ça, c'était déjà tout trouvé pour moi. Adélaïde allait m'aider sans pour autant me poser trop de question. Il fallait que je songe à l'appeler, ça allait être bien plus pratique et simple que d'y envoyer George, mon hibou. Au moins, je savais de source sûre que ma sœur allait être d'une aide précieuse. Enfin… j'avais la prétention de le croire. Après tout, elle était mon exacte opposé, elle avait donc forcément les réponses aux questions que je me posais.
Je déambulais en cet après-midi ensoleillé et libre de cours. J'avais besoin de prendre l'air, j'étouffais dans la chambre, et ça m'avait véritablement fait du bien, au moins, j'arrivais à respirer. Pensive durant mon errance Je baissais le regard alors que ma main glissait sur la plume que je portais en collier. Elle avait obstinément la couleur jaune depuis plusieurs jours. Je savais ce que ça signifiait et pourquoi. Seulement, je n'arrivais pas à y croire. Pas à moi. J'avais échappé à ça depuis 25 ans, et il fallait que ça me tombe sur le coin de la gueule, comme ça, sans prévenir ? Non hors de question… pourtant je savais que le sortilège lancé sur la plume était parfait, l'enseignante de sortilège l'avait même validé, et je savais que ça fonctionnait sur les autres personnes que moi… Tiens oui ce n'était pas bête ça, il fallait peut-être que je la fasse réparer ? Changer de porteur ? Un peu comme l'anneau unique dans le Seigneur des Anneaux ? L'espoir fait vivre comme on dit ! En attendant de trouver quelqu'un qui puisse toucher ma plume, je la secouais. C'était peut-être un faux contact ? Un faux contact dans un sortilège, oui, bien sûr, c'est parfaitement cohérent à mon esprit confus ! Je décrochais mon collier à mon cou et posais la plume sur l'herbe pour voir si elle devenait verte, comme elle l'avait beaucoup été lorsque j'avais lancé mon sort. J'espérais qu'elle adopte un peu le comportement d'un caméléon et me prouve un dysfonctionnement. Mais puisque je tenais la chainette et que je ne touchais plus la plume, elle redevint arc-en-ciel. Ben merde alors…. Timidement je venais la frôler du bout de l'index, et un cercle autour de mon doigt devint instantanément jaune. D'ordinaire les couleurs se mélangeaient, comme si la plume cherchait l'émotion. Mais là, il n'y avait aucun doute.
Je baissais la tête, accroupie par terre, ma plume tenue à bout de bras. Pourquoi tant de haine ? Pourquoi moi ? Pourquoi la vie ? Pourquoi Merlin ? Pourquoi la pluie et le beau temps ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Véritablement, j'étais désespérée et je sentais ma gorge se nouer sous la tension et l'angoisse. J'avais presque envie de pleurer. Je ne voulais pas être une victime.
Je poussais un très long soupir las avant de relever la tête en rattachant la chainette autour de mon cou machinalement. Sur mes habits, la plume reprenait ses couleurs arc-en-ciel initiales. Bon et j'étais où là ? Avec tout ça j'avais erré comme une âme en peine sans véritablement faire attention d'où mes pas m'emmenaient. Je remarquais alors le terrain de Quidditch qui n'était plus qu'à quelques mètres. Mon visage se déformait alors en une longue grimace. Non mais sérieusement ? Sérieusement ?? Tout me menait à "ça" !
Je me relevais, en rage, et je venais donner un fort coup de pied dans un caillou qui se trouvait ici et qui devait sûrement voir sa vie défiler devant lui avant l'impact. Il volait jusque dans un buisson alors que j'étais tendue par la rage et la frustration. Je menais mes mains dans mes cheveux en les ébouriffants. Je ne remarquais même pas la jeune femme qui se rapprochait.
- Raaaahhh ce n'est pas possible !!
(Et voilà ! @Esme Conyngham )
Je déambulais en cet après-midi ensoleillé et libre de cours. J'avais besoin de prendre l'air, j'étouffais dans la chambre, et ça m'avait véritablement fait du bien, au moins, j'arrivais à respirer. Pensive durant mon errance Je baissais le regard alors que ma main glissait sur la plume que je portais en collier. Elle avait obstinément la couleur jaune depuis plusieurs jours. Je savais ce que ça signifiait et pourquoi. Seulement, je n'arrivais pas à y croire. Pas à moi. J'avais échappé à ça depuis 25 ans, et il fallait que ça me tombe sur le coin de la gueule, comme ça, sans prévenir ? Non hors de question… pourtant je savais que le sortilège lancé sur la plume était parfait, l'enseignante de sortilège l'avait même validé, et je savais que ça fonctionnait sur les autres personnes que moi… Tiens oui ce n'était pas bête ça, il fallait peut-être que je la fasse réparer ? Changer de porteur ? Un peu comme l'anneau unique dans le Seigneur des Anneaux ? L'espoir fait vivre comme on dit ! En attendant de trouver quelqu'un qui puisse toucher ma plume, je la secouais. C'était peut-être un faux contact ? Un faux contact dans un sortilège, oui, bien sûr, c'est parfaitement cohérent à mon esprit confus ! Je décrochais mon collier à mon cou et posais la plume sur l'herbe pour voir si elle devenait verte, comme elle l'avait beaucoup été lorsque j'avais lancé mon sort. J'espérais qu'elle adopte un peu le comportement d'un caméléon et me prouve un dysfonctionnement. Mais puisque je tenais la chainette et que je ne touchais plus la plume, elle redevint arc-en-ciel. Ben merde alors…. Timidement je venais la frôler du bout de l'index, et un cercle autour de mon doigt devint instantanément jaune. D'ordinaire les couleurs se mélangeaient, comme si la plume cherchait l'émotion. Mais là, il n'y avait aucun doute.
Je baissais la tête, accroupie par terre, ma plume tenue à bout de bras. Pourquoi tant de haine ? Pourquoi moi ? Pourquoi la vie ? Pourquoi Merlin ? Pourquoi la pluie et le beau temps ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Véritablement, j'étais désespérée et je sentais ma gorge se nouer sous la tension et l'angoisse. J'avais presque envie de pleurer. Je ne voulais pas être une victime.
Je poussais un très long soupir las avant de relever la tête en rattachant la chainette autour de mon cou machinalement. Sur mes habits, la plume reprenait ses couleurs arc-en-ciel initiales. Bon et j'étais où là ? Avec tout ça j'avais erré comme une âme en peine sans véritablement faire attention d'où mes pas m'emmenaient. Je remarquais alors le terrain de Quidditch qui n'était plus qu'à quelques mètres. Mon visage se déformait alors en une longue grimace. Non mais sérieusement ? Sérieusement ?? Tout me menait à "ça" !
Je me relevais, en rage, et je venais donner un fort coup de pied dans un caillou qui se trouvait ici et qui devait sûrement voir sa vie défiler devant lui avant l'impact. Il volait jusque dans un buisson alors que j'étais tendue par la rage et la frustration. Je menais mes mains dans mes cheveux en les ébouriffants. Je ne remarquais même pas la jeune femme qui se rapprochait.
- Raaaahhh ce n'est pas possible !!
(Et voilà ! @Esme Conyngham )
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Re: Vole petit poulet [PV Esme]
Lun 30 Avr 2018 - 21:54
Vole petit poulet
Avec Abigail Dowell
Esme ressortait tout juste de son cours d'arithmancie. Elle se souvenait adorer cette matière, au même titre que toutes les autres, en somme, mais ce cours-ci avait été particulièrement éprouvant. Nous étions fin avril, la sorcière avait repris les cours depuis un petit mois, mais elle peinait toujours à suivre. Sa dépression lui avait fait perdre beaucoup, et malgré l'aide d'Archibald qui lui passait les cours et lui permettait de rattraper son retard, huit mois à Hungcalf ne se regagnaient pas en quelques semaines. Elle se retrouvait assise au milieu des salles de classe, ne sachant exactement de quoi on lui parlait, une situation à laquelle l'élève assidue qu'elle était ne s'habituait pas du tout.
Si aller en cours n'était donc pas toujours tâche facile, l'état de la Conyngham continuait de s'améliorer. Sa conversation avec Zeno, la première depuis des mois, y avait été pour beaucoup, et elle avait l'impression de progresser de moins en moins difficilement, dans un brouillard qui, enfin, s'évacuait. Bien sûr, elle redoutait le jour où elle croiserait son ex-copain au bras de Fiona, ou qui sait, si ce n'était pas elle, d'une autre fille ; et même si au fond d'elle résidait toujours une lueur d'espoir, d'un avenir lointain qu'ils pourraient avoir ensemble, elle se sentait prête à aller de l'avant. la brune sortait de plus en plus, s'était même autorisée à accompagner Caël au bal. Les rayons de soleil qui semblaient être revenus éclairer sa vie mettaient également en lumière la gentillesse de ses amis, ceux qui l'avaient accompagné avec patience durant cette période difficile. Elle leur en était extrêmement redevable, et cherchait activement un moyen de leur montrer.
C'était donc à la fois pleine de nouveaux espoirs et lessivée qu'Esme se dirigeait vers la prochaine étape de son après-midi : le terrain de quidditch. Un large sac de sport qui portait l’emblème des Lufkin se balançait sur son épaule, le manche de son Éclair de feu en sortait. Pas de vol cet après-midi, mais elle allait quand même se défouler un petit peu, sachant que le terrain était libre. Et puis, il ne s'agissait pas de jouer, mais de voler, alors elle pouvait déborder un peu de l'espace de jeu... Elle n'était plus qu'à une vingtaine de mètres des gradins quand qu'un caillou lui passa sous le nez à la vitesse de l'éclair avant de se nicher dans le buisson d'à côté, coupant net le fil de ses pensées. "Raaaahhh ce n'est pas possible !". Ayant tout juste manqué de se blesser, Esme tourna rapidement la tête vers la provenance de la plainte, et du caillou : elle découvrit, avec surprise, une Ethelred de son cours d'astronomie.
Elle connaissait Abigail depuis Poudlard, mais ne lui avait jamais vraiment parlé, malgré les cours qu'elles avaient eus et continuaient à avoir en commun. Dans son souvenir, elle l'aimait bien, mais sa timidité était la seule chose que l'on savait d'elle. Un peu énervée par le projectile, Esme se dit que la jeune femme ne l'avait sûrement pas visée, tant elle semblait stressée par autre chose. Elle s'en approcha et s'enquit de savoir si tout allait bien. "Abigail ? Quelque chose ne va pas ?". Se retrouvant en face de son interlocutrice, la Lufkin remarqua la tension de cette dernière. Une mauvaise nouvelle, peut-être ? Elle remarqua une plume attachée en pendentif ; drôle de bijou, pensa-t-elle.
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Re: Vole petit poulet [PV Esme]
Mar 1 Mai 2018 - 10:29
Comme un arrêt sur image je me stoppais net en entendant une voix vaguement familière et surtout mon prénom entier. Je me retournais vivement vers la jeune femme que je reconnaissais alors au premier coup d'œil. Mes cheveux en pétards puisque je venais de les ébouriffer je venais cacher mes mains dans mon dos et j'enfonçais ma tête dans mes épaules en signe de timidité. Pourtant, avec elle, je n'avais plus trop à l'être.
En effet, nous avions suivi énormément de cours ensemble à Poudlard. J'étais Poufsouffle, elle était Serdaigle. Nous n'avions échangé que des politesses ou peut-être un peu plus de temps à autre, sans aller plus loin. Je m'étais toujours dis que je passais peut-être à côté d'une jolie amitié, pourtant ça ne m'avait jamais vraiment décidée à surmonter ma timidité et à aller plus avant avec elle. Et même si je ne l'avais pas montré et que je ne m'étais contentée que de le ressentir tout au fond de moi, j'avais été heureuse et même un peu soulagée de la retrouver en cours d'astronomie. Comme quoi, le monde est tout petit de temps à autre. Une tête connue dans un lieu inconnu était toujours rassurant, surtout pour moi. Néanmoins, ça ne m'avait toujours pas décidé à aller davantage à sa rencontre. Dans cette université j'étais bien plus studieuse qu'à Poudlard car j'y voyais mon but et le métier que j'avais réellement envie de faire plus tard. J'étais donc bien plus concentrée sur mon travail que sur les amitiés. La preuve, il m'avait fallut 7 ans avant de rencontrer Aislin et d'enfin m'ouvrir un tant soit peu.
- Esme, bonjour. Désolée, je ne t'avais pas vue...
Ainsi, le fait qu'elle s'inquiète de mon état ne m'étonnait guère. Et peut-être parce que je lui avais presque envoyé un missile au plein milieu du front je n'étais pas non plus surprise qu'elle vienne me parler. À l'instar d'une petite tortue, je redressais un peu la tête en lui souriant maladroitement. J'étais touchée qu'elle s'informe sur mon état, mais après tout ça ne semblait pas si étrange. Moi qui étais toujours réservée et calme, elle venait de me voir un peu plus explosive, ce qui avait dû la surprendre un peu. Et quand bien même j'avais envie de parler de ce qui me tracassait, je ne pouvais pas le faire avec elle. Avec personne du campus. C'est en pinçant un peu mes lèvres et avec un regard légèrement fuyant que je lui répondais.
- Ça va aller, je te remercie.
Je n'avais vraiment pas envie de m'étendre sur ma vie privée pour le moment, je n'étais pas assez à l'aise pour cela. Je le lui signifiais avec un petit sourire amical. Quoiqu'il en soit, j'étais bien contente de la rencontrer, et de la rencontrer ici. Ça allait peut-être enfin nous rapprocher un peu. Après tout voilà plus de 10ans que nous étions presque accoudées ensemble et nous nous sommes contentées de n'échanger que des politesses. Il y avait tout de même des signes qui ne trompaient pas, de tout petits rien de la vie qui faisaient que le destin s'acharnait quelque peu. Après tout, si nous nous sommes côtoyées aussi longtemps c'était peut-être pour quelque chose au final, non ? Curieuse de connaître ce "quelque chose", je n'avais pas envie de m'enfuir, pour une fois. Je la lorgnais de haut en bas sans aucune impolitesse et je terminais sur son sac de sport.
L'éclair de feu n'était pas bien difficile à voir et à identifier, pourtant, s'il y avait bien une chose que j'ignorais sur Esme, c'était qu'elle prenne des cours de vol… et peut-être même qu'elle jouait dans l'équipe Lufkin. Intriguée, je décidais de passer outre mes soucis personnels en les balayant mentalement avec le balai de ma camarade.
- Tu vas t'entraîner pour un match ?
Tout au fond de moi, je craignais tout de même que de parler de Quidditch puisse me ramener à ma source principale de préoccupation. Pourtant je devais bien essayer de me changer les idées. Cela dit, je me tirais une balle dans le pied aussi parce que je détestais voler. Ç’aurait été sur le dos d'un cheval ailé ou d'un dragon ça aurait été mon activité principale, mais sur un bout de bois, je n'arrivais vraiment pas à m'y faire. C'était comme de transplaner.
Mais… n'ai-je pas dis plus tôt que des fois, le destin pouvait s'acharner ?
En effet, nous avions suivi énormément de cours ensemble à Poudlard. J'étais Poufsouffle, elle était Serdaigle. Nous n'avions échangé que des politesses ou peut-être un peu plus de temps à autre, sans aller plus loin. Je m'étais toujours dis que je passais peut-être à côté d'une jolie amitié, pourtant ça ne m'avait jamais vraiment décidée à surmonter ma timidité et à aller plus avant avec elle. Et même si je ne l'avais pas montré et que je ne m'étais contentée que de le ressentir tout au fond de moi, j'avais été heureuse et même un peu soulagée de la retrouver en cours d'astronomie. Comme quoi, le monde est tout petit de temps à autre. Une tête connue dans un lieu inconnu était toujours rassurant, surtout pour moi. Néanmoins, ça ne m'avait toujours pas décidé à aller davantage à sa rencontre. Dans cette université j'étais bien plus studieuse qu'à Poudlard car j'y voyais mon but et le métier que j'avais réellement envie de faire plus tard. J'étais donc bien plus concentrée sur mon travail que sur les amitiés. La preuve, il m'avait fallut 7 ans avant de rencontrer Aislin et d'enfin m'ouvrir un tant soit peu.
- Esme, bonjour. Désolée, je ne t'avais pas vue...
Ainsi, le fait qu'elle s'inquiète de mon état ne m'étonnait guère. Et peut-être parce que je lui avais presque envoyé un missile au plein milieu du front je n'étais pas non plus surprise qu'elle vienne me parler. À l'instar d'une petite tortue, je redressais un peu la tête en lui souriant maladroitement. J'étais touchée qu'elle s'informe sur mon état, mais après tout ça ne semblait pas si étrange. Moi qui étais toujours réservée et calme, elle venait de me voir un peu plus explosive, ce qui avait dû la surprendre un peu. Et quand bien même j'avais envie de parler de ce qui me tracassait, je ne pouvais pas le faire avec elle. Avec personne du campus. C'est en pinçant un peu mes lèvres et avec un regard légèrement fuyant que je lui répondais.
- Ça va aller, je te remercie.
Je n'avais vraiment pas envie de m'étendre sur ma vie privée pour le moment, je n'étais pas assez à l'aise pour cela. Je le lui signifiais avec un petit sourire amical. Quoiqu'il en soit, j'étais bien contente de la rencontrer, et de la rencontrer ici. Ça allait peut-être enfin nous rapprocher un peu. Après tout voilà plus de 10ans que nous étions presque accoudées ensemble et nous nous sommes contentées de n'échanger que des politesses. Il y avait tout de même des signes qui ne trompaient pas, de tout petits rien de la vie qui faisaient que le destin s'acharnait quelque peu. Après tout, si nous nous sommes côtoyées aussi longtemps c'était peut-être pour quelque chose au final, non ? Curieuse de connaître ce "quelque chose", je n'avais pas envie de m'enfuir, pour une fois. Je la lorgnais de haut en bas sans aucune impolitesse et je terminais sur son sac de sport.
L'éclair de feu n'était pas bien difficile à voir et à identifier, pourtant, s'il y avait bien une chose que j'ignorais sur Esme, c'était qu'elle prenne des cours de vol… et peut-être même qu'elle jouait dans l'équipe Lufkin. Intriguée, je décidais de passer outre mes soucis personnels en les balayant mentalement avec le balai de ma camarade.
- Tu vas t'entraîner pour un match ?
Tout au fond de moi, je craignais tout de même que de parler de Quidditch puisse me ramener à ma source principale de préoccupation. Pourtant je devais bien essayer de me changer les idées. Cela dit, je me tirais une balle dans le pied aussi parce que je détestais voler. Ç’aurait été sur le dos d'un cheval ailé ou d'un dragon ça aurait été mon activité principale, mais sur un bout de bois, je n'arrivais vraiment pas à m'y faire. C'était comme de transplaner.
Mais… n'ai-je pas dis plus tôt que des fois, le destin pouvait s'acharner ?
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Re: Vole petit poulet [PV Esme]
Ven 4 Mai 2018 - 22:05
Vole petit poulet
Avec Abigail Dowell
Esme n'était pas l'exemple type de la femme qui a de la conversation. En fait, à la base, elle était sûrement de nature plutôt introvertie. Mais ayant grandit dans la famille où elle avait grandi, savoir divertir les foules par le langage était primordial. Elle avait donc été, depuis toute petite, façonnée par ses parents pour manier la langue de la façon la plus plaisante qui soit, et poussée à sociabiliser très tôt. En y songeant, elle se disait qu'elle aurait pu être drastiquement différente en évoluant dans un autre milieu que le sien. Qu'elle aurait eu le potentiel pour devenir une jeune femme timide et renfermée sur elle-même, comme Abigail, qui se tenait devant elle à cet instant. Sur ce point, elle était contente d'avoir reçu les enseignements des Conyngham : être à l'aise au contact des autres était un véritable atout.
A bien y regarder, sa camarade était loin d'avoir l'air dans son assiette. Les cheveux en pétard, les sourcils froncés, son allure correspondait presque à celle d'un animal solitaire tout juste sorti de sa grotte. Tandis qu'elle s'excusait, Esme fut prise d'une vague de remords : durant toutes ces années, il était arrivé qu'elles discutent, de temps à autres, mais Esme n'avait jamais usé de sa sociabilité pour se rapprocher de la jeune femme, qui sous sa grande timidité avait pourtant l'air agréable. Peut-être était-elle trop focalisée sur ses autres amies à l'époque pour approfondir sa relation avec la Ethelred et ex-Poufsouffle, souvent seule, et qui aurait sans doute eu, selon la Lufkin, bien besoin d'une amie sur qui compter à Poudlard. Mais tout n'était peut-être pas joué : elles étaient maintenant l'une en face de l'autre, ne sachant pas vraiment quoi se dire, et elles auraient peut-être aussi bien fait de continuer leur chemin chacune de leur côté, mais à la grande surprise de l'étudiante en architecture, ce fut son interlocutrice qui embraya sur un sujet de conversation.
"Tu vas t'entraîner pour un match ?", s'enquit-elle, intriguée. En fait, Abigail avait presque l'air stressée à la vue du balais qui dépassait de son sac. "Pas forcément pour un match, mais je vais voler en tout cas", lui répondit-elle avec un sourire. Un souvenir de première année lui revint soudain. Dans le parc de Poudlard, les élèves de Serdaigle faisaient face à ceux de Poufssouffle. C'était le premier cours de vol, et chacun devait ordonner à son balais, pour la toute première fois, de se lever. Sans se rappeler des détails, elle se souvint que le vol n'était pas quelque chose d'évident pour sa camarade. "Je suis remplaçante dans l'équipe des Lufkin... Mais je vole aussi juste pour le plaisir, comme maintenant. Et toi, tu persévères ?", se renseigna-t-elle, montrant qu'elle se souvenait de l'inconfort de la jeune femme avec l'objet.
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Re: Vole petit poulet [PV Esme]
Dim 6 Mai 2018 - 12:51
Mon interlocutrice semblait surprise que je puisse chercher la conversation. C'était normal vu le genre de personne que je pouvais être, et le passé en commun que nous avions toutes les deux. Elle avait pourtant la gentillesse de me répondre, avec le sourire qui plus est. J'avais l'impression de l'avoir touchée dans un centre d'intérêt important pour elle. À l'époque de Poudlard, je ne l'avais pas plus observée que ça, mais je me souvenais simplement qu'elle semblait à l'aise avec les balais, plus que moi. Mais ce n'était pas bien difficile d'être plus à l'aise que moi. Les balais je les utilisais seulement pour faire le ménage, et encore, c'était lorsque je me trouvais dans la monde moldu. Au fond, j'étais contente de voir qu'elle ait pu pousser sa passion jusqu'à être remplaçante de l'équipe Lufkin.
Avec le temps chacune avait trouvé sa passion, elle le vol, moi les dragons, et nous semblions toutes les deux plus ou moins accomplie dans ces activités.
- Voler pour te détendre ?
Ce n'était pas une activité qui me détendait, je préférais côtoyer des dragons, de près ou de loin, pour me détendre. Mais pour le moment je n'avais pas l'occasion de le faire, et donc me détendre était difficile. D'ordinaire je m'en contentais, mais en ce moment ça m'était bien plus difficile.
Je commençais en effet à mal vivre tout ce que je ressentais et j'avais beaucoup de mal à me changer les idées, à changer de cadre. Je n'étais pas habituée à le faire, donc je ne savais pas comment le faire. Je n'avais jamais vécu autant de péripéties dans ma vie, ainsi, j'étais perdue. D'autant plus que je ne pouvais en parler à strictement personne, je me devais de garder le silence. Je sentais le poids de ce secret peser lourd comme un tank dans ma poitrine. Pourtant je le supportais sans me plaindre et sans le montrer. C'était presque une question de survie.
Revenant à la Lufkin, je venais joindre mes mains dans mon dos.
- Ta place de remplaçante tu l'a voulue ? Tu ne voulais pas être une joueuse titulaire ?
J'étais curieuse d'en apprendre plus sur elle, avec tout ce temps que nous avions passé ensemble sans vraiment se connaître, il était peut-être temps de changer un peu ce scénario. Sans avoir l'intention d'en faire ma meilleure amie pour l'instant, je souhaitais simplement être en compagnie agréable, et je savais qu'Esme pouvait m'aider malgré elle aujourd'hui.
Si je ne savais pas vraiment comment me changer les idées, au moins j'essayais du mieux que je le pouvais. Cela dit, je devais reconnaître également que ça avait un fond intéressé. Si mes pas m'avaient mené sans que je m'en rende compte au terrain de Quidditch s'était pour une bonne raison. Et ce n'était pas que pour rencontrer la Lufkin. C'était un peu un moyen pour moi de me rapprocher de ce que je ne pouvais pas atteindre pour le moment. Que je ne pourrai même jamais toucher. Pour se changer les idées effectivement ce n'était peut-être pas l'idéal que d'avoir toujours un rapport avec le problème en question, pourtant, c'était plus fort que moi. Et je voulais profiter d'être avec Esme pour pouvoir enfin partager quelque chose avec elle.
Je grimaçais un peu à sa question.
- Et bien… je n'ai pas vraiment eu l'occasion de voler à nouveau depuis des années donc… non, je ne persévère pas trop.
Je lui souriais amicalement, une idée me venant à l'esprit.
- Est-ce que tu me permets de t'accompagner ?
Peut-être qu'il n'était pas temps de changer uniquement notre habitude de se voir sans trop se parler. Après tout... ?
Avec le temps chacune avait trouvé sa passion, elle le vol, moi les dragons, et nous semblions toutes les deux plus ou moins accomplie dans ces activités.
- Voler pour te détendre ?
Ce n'était pas une activité qui me détendait, je préférais côtoyer des dragons, de près ou de loin, pour me détendre. Mais pour le moment je n'avais pas l'occasion de le faire, et donc me détendre était difficile. D'ordinaire je m'en contentais, mais en ce moment ça m'était bien plus difficile.
Je commençais en effet à mal vivre tout ce que je ressentais et j'avais beaucoup de mal à me changer les idées, à changer de cadre. Je n'étais pas habituée à le faire, donc je ne savais pas comment le faire. Je n'avais jamais vécu autant de péripéties dans ma vie, ainsi, j'étais perdue. D'autant plus que je ne pouvais en parler à strictement personne, je me devais de garder le silence. Je sentais le poids de ce secret peser lourd comme un tank dans ma poitrine. Pourtant je le supportais sans me plaindre et sans le montrer. C'était presque une question de survie.
Revenant à la Lufkin, je venais joindre mes mains dans mon dos.
- Ta place de remplaçante tu l'a voulue ? Tu ne voulais pas être une joueuse titulaire ?
J'étais curieuse d'en apprendre plus sur elle, avec tout ce temps que nous avions passé ensemble sans vraiment se connaître, il était peut-être temps de changer un peu ce scénario. Sans avoir l'intention d'en faire ma meilleure amie pour l'instant, je souhaitais simplement être en compagnie agréable, et je savais qu'Esme pouvait m'aider malgré elle aujourd'hui.
Si je ne savais pas vraiment comment me changer les idées, au moins j'essayais du mieux que je le pouvais. Cela dit, je devais reconnaître également que ça avait un fond intéressé. Si mes pas m'avaient mené sans que je m'en rende compte au terrain de Quidditch s'était pour une bonne raison. Et ce n'était pas que pour rencontrer la Lufkin. C'était un peu un moyen pour moi de me rapprocher de ce que je ne pouvais pas atteindre pour le moment. Que je ne pourrai même jamais toucher. Pour se changer les idées effectivement ce n'était peut-être pas l'idéal que d'avoir toujours un rapport avec le problème en question, pourtant, c'était plus fort que moi. Et je voulais profiter d'être avec Esme pour pouvoir enfin partager quelque chose avec elle.
Je grimaçais un peu à sa question.
- Et bien… je n'ai pas vraiment eu l'occasion de voler à nouveau depuis des années donc… non, je ne persévère pas trop.
Je lui souriais amicalement, une idée me venant à l'esprit.
- Est-ce que tu me permets de t'accompagner ?
Peut-être qu'il n'était pas temps de changer uniquement notre habitude de se voir sans trop se parler. Après tout... ?
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Re: Vole petit poulet [PV Esme]
Jeu 10 Mai 2018 - 16:35
Vole petit poulet
Avec Abigail Dowell
Le visage d'Abigail affichait un air déconcerté. Elle semblait halluciner que l'on puisse décider, de son plein gré, d'enfourcher un balai et de se propulser dans les airs pour le plaisir. Pourtant, pour la Lufkin, voler était, de façon évidente, la plus jouissive des activités du monde magique. Ayant passé son enfance parmi les moldus et en croyant être des leurs, les contes de fées la passionnaient, si bien qu'elle en réclamait toujours un avant de dormir. Ces créatures pouvaient quitter la terre ferme à toute heure du jour et de la nuit, et goûter à une liberté sans bornes, qu'Esme ne pouvait que fantasmer. Alors une fois à Poudlard, quand elle apprit qu'elle en avait la capacité à l'aide d'un simple bout de bois, ce fut la meilleure nouvelle de sa vie. Son enthousiasme pour le vol ne s'était jamais épuisé : elle ressentait, à chaque séance, la même exhalation qu'au premier jour. Mais en face d'elle, Abigail était une sang-mêlé. Sans doute avait-elle eu connaissance du vol à balais bien plus tôt dans sa vie qu'Esme, et donc avait été moins impatiente à l'idée de s'y essayer. "J'adore voler, mais on ne peut pas dire que j'ai un don pour le quidditch... Je me débrouille, et mon niveau était satisfaisant pour l'équipe des Serdaigle, mais maintenant, vaut mieux que je reste sur la touche et qu'on m'appelle en cas de besoin", répondit l'ex-poursuiveuse à la question de son interlocutrice. Peut-être aurait-elle aimé être plus qu'une simple remplaçante, mais elle essayait d'être la moins amère possible par rapport à cela.
Voler semblait effrayer la Ethelred : pourtant, il semblait à Esme que sa camarade était loin d'être une poule mouillée. Elle tapait même dans les dragons, si ses souvenirs étaient bons, des créatures qui étaient loin d'inspirer confiance à l'étudiante. "Eh bien… je n'ai pas vraiment eu l'occasion de voler à nouveau depuis des années donc… non, je ne persévère pas trop". Chacun son truc, effectivement. Esme se demandait si elle aurait un jour le courage de s'approcher de plus près des dragons. Après tout, peut-être que son travail l'y obligerait, à un moment ou à un autre. Elle aurait peut-être même besoin de s'en défendre, car même si devenir auror n'était pas vraiment son plan de carrière, l'imprévu pouvait vite sonner à la porte. La proposition d'Abigail vint prouver à Esme qu'elle n'était pas la plus courageuse des deux. "Bien sûr ! Tu as l'air d'avoir besoin de décompresser, tu ferais bien de venir avec moi", lança Esme avec un clin d’œil taquin. Peut-être Abigail allait-elle retenter l'expérience du balais volant, qui sait ?
Elles parcoururent les quelques mètres qui les séparaient du stade. L'ex-Serdaigle souleva un pan de tissu pour pénétrer dans les gradins, et le retint en l'air pour laisser entrer sa camarade. Esme déposa son grand sac sur un banc, et en sortit seulement un élastique avec lequel elle s'attacha les cheveux. Pas d'entraînement de quidditch, donc pas besoin de se changer ; sa cape de sorcier ferait très bien l'affaire. Elle ôta tout de même sa cravate, histoire d'être plus à l'aise, et saisit son Éclair de Feu. Prête à rejoindre le sol du stade, elle s'adressa à Abigail : "Alors ? Tu veux tenter quelque chose, aujourd'hui ?".
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Re: Vole petit poulet [PV Esme]
Sam 12 Mai 2018 - 10:40
J'étais attristée par la réponse de cette femme que je connaissais depuis Poudlard. Je connaissais la situation de vouloir faire toujours plus, d'aimer ce qu'on faisait, mais d'avoir un niveau limité. C'était un peu ce que je ressentais durant mes cours de sortilèges avec Madame Castilla. J'avais beau me donner de la peine, de toujours essayer de rendre l'enseignante fière, ça ne semblait jamais vraiment être assez.
Il me semblait que je voyais mon interlocutrice un peu amère dans sa réponse, comme si elle aurait voulu faire plus, être plus reconnue dans l'équipe de Quidditch des Lufkin. Peut-être allais-je pouvoir l'encourager à se donner à fond pour y arriver ? Il ne fallait pas qu'elle se rabaisse, si le plaisir de voler était présent elle avait forcément un petit truc lorsqu'elle était sur son balai, j'en étais persuadée. Pour moi, c'était l'inverse, je n'aimais pas voler, donc je savais par avance que je n'allais avoir aucun talent pour ça. Mon seul intérêt serait éventuellement pour fuir un dragon que j'aurai aux fesses. Et encore, je serai capable de me casser la figure dans une branche, un pont ou une tour, pourquoi pas hein. Je me contentais donc de hocher la tête comme toute réponse, je ne voulais pas mettre les pieds dans le plat, je connaissais mon habilité maladroite pour venir en aide aux autres.
Je souriais à Esme lorsqu'elle acceptait que je l'accompagne et je la suivais donc jusqu'au stade. Je restais silencieuse durant les quelques mètres à faire, remuant les paroles qu'elle venait de prononcer. J'avais besoin de décompresser … Décompresser… moi ? Je n'avais jamais besoin de décompresser, j'étais le genre de personne pour qui les ennuis passaient cent mètres au-dessus de ma tête. Qu'on me juge, qu'on m'ignore, qu'on me chercher des histoires ou qu'on me drague, tout m'indifférait et m'étais égal. Je n'avais qu'une seule envie : devenir dragonologue et étudier ces animaux. Après tout, les bêtes ne jugent pas, elles agissent directement, sans détour ou arrière-pensée. Je me sentais bien plus proches d'elles, qu'importe leurs formes et leurs tailles, que la plupart des êtres humains, en dehors de ma famille. Les dragons étaient simplement ceux que j'affectionnais particulièrement.
Alors… pourquoi aurai-je besoin de décompresser puisque je n'avais jamais aucun tracas ? Je n'arrivais pas à me sortir cette question de la tête, et je baissais mon regard sur ma plume arc-en-ciel posée sur mon haut. Si je la touchais elle devenait jaune… c'était bien pour ça que je devais décompresser… ne pas me prendre la tête pour ce genre de chose. Après tout, autour de moi tout le monde vivait ça. J'étais l'exception qui avait échappé à la règle jusqu'à maintenant, il n'était donc pas étonnant que ça me tombait sur le coin de la tronche, enfin.
Je suivais la Lufkin dans les gradins en passant le pan de tissu qu'elle soulevait pour que je puisse passer. Après avoir grimpé quelques marches, je m'asseyais sur un banc, juste à côté du sac de la jeune femme. Mes jambes collées l'une contre l'autre, je posais mes mains sur mes cuisses en la regardant déballer son Eclair de Feu dans ma position légèrement recroquevillée, timide et discrète. Comme à mon habitude. Voir quelqu'un voler allait peut-être me changer réellement les idées, même si j'en doutais. J'étais au cœur de ce qui me tracassais… enfin, presque. Je cachais mes soucis derrière un petit sourire amusé alors que je voyais Esme se préparer et saisir son balai.
- Montre-moi déjà les progrès que tu as fait !
Il était inutile que je me précipite à lui demander d'enfourcher à mon tour son balai, déjà, j'avais ma réticence habituelle, et ensuite il ne m'appartenait pas. De plus, j'étais réellement curieuse de voir les progrès qu'elle avait fait depuis Poudlard. Je la trouvais déjà douée à cette époque, même si elle semblait prétendre le contraire. Alors maintenant son niveau devait forcément être meilleur. Même si je n'étais pas du tout une experte du vol ou du Quidditch, je pouvais peut-être tout de même l'aider de par mon inexpérience. Peut-être allais-je pouvoir voir les petits détails que personne ne voyait. L'espoir fait vivre.
Il me semblait que je voyais mon interlocutrice un peu amère dans sa réponse, comme si elle aurait voulu faire plus, être plus reconnue dans l'équipe de Quidditch des Lufkin. Peut-être allais-je pouvoir l'encourager à se donner à fond pour y arriver ? Il ne fallait pas qu'elle se rabaisse, si le plaisir de voler était présent elle avait forcément un petit truc lorsqu'elle était sur son balai, j'en étais persuadée. Pour moi, c'était l'inverse, je n'aimais pas voler, donc je savais par avance que je n'allais avoir aucun talent pour ça. Mon seul intérêt serait éventuellement pour fuir un dragon que j'aurai aux fesses. Et encore, je serai capable de me casser la figure dans une branche, un pont ou une tour, pourquoi pas hein. Je me contentais donc de hocher la tête comme toute réponse, je ne voulais pas mettre les pieds dans le plat, je connaissais mon habilité maladroite pour venir en aide aux autres.
Je souriais à Esme lorsqu'elle acceptait que je l'accompagne et je la suivais donc jusqu'au stade. Je restais silencieuse durant les quelques mètres à faire, remuant les paroles qu'elle venait de prononcer. J'avais besoin de décompresser … Décompresser… moi ? Je n'avais jamais besoin de décompresser, j'étais le genre de personne pour qui les ennuis passaient cent mètres au-dessus de ma tête. Qu'on me juge, qu'on m'ignore, qu'on me chercher des histoires ou qu'on me drague, tout m'indifférait et m'étais égal. Je n'avais qu'une seule envie : devenir dragonologue et étudier ces animaux. Après tout, les bêtes ne jugent pas, elles agissent directement, sans détour ou arrière-pensée. Je me sentais bien plus proches d'elles, qu'importe leurs formes et leurs tailles, que la plupart des êtres humains, en dehors de ma famille. Les dragons étaient simplement ceux que j'affectionnais particulièrement.
Alors… pourquoi aurai-je besoin de décompresser puisque je n'avais jamais aucun tracas ? Je n'arrivais pas à me sortir cette question de la tête, et je baissais mon regard sur ma plume arc-en-ciel posée sur mon haut. Si je la touchais elle devenait jaune… c'était bien pour ça que je devais décompresser… ne pas me prendre la tête pour ce genre de chose. Après tout, autour de moi tout le monde vivait ça. J'étais l'exception qui avait échappé à la règle jusqu'à maintenant, il n'était donc pas étonnant que ça me tombait sur le coin de la tronche, enfin.
Je suivais la Lufkin dans les gradins en passant le pan de tissu qu'elle soulevait pour que je puisse passer. Après avoir grimpé quelques marches, je m'asseyais sur un banc, juste à côté du sac de la jeune femme. Mes jambes collées l'une contre l'autre, je posais mes mains sur mes cuisses en la regardant déballer son Eclair de Feu dans ma position légèrement recroquevillée, timide et discrète. Comme à mon habitude. Voir quelqu'un voler allait peut-être me changer réellement les idées, même si j'en doutais. J'étais au cœur de ce qui me tracassais… enfin, presque. Je cachais mes soucis derrière un petit sourire amusé alors que je voyais Esme se préparer et saisir son balai.
- Montre-moi déjà les progrès que tu as fait !
Il était inutile que je me précipite à lui demander d'enfourcher à mon tour son balai, déjà, j'avais ma réticence habituelle, et ensuite il ne m'appartenait pas. De plus, j'étais réellement curieuse de voir les progrès qu'elle avait fait depuis Poudlard. Je la trouvais déjà douée à cette époque, même si elle semblait prétendre le contraire. Alors maintenant son niveau devait forcément être meilleur. Même si je n'étais pas du tout une experte du vol ou du Quidditch, je pouvais peut-être tout de même l'aider de par mon inexpérience. Peut-être allais-je pouvoir voir les petits détails que personne ne voyait. L'espoir fait vivre.
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Re: Vole petit poulet [PV Esme]
Sam 19 Mai 2018 - 18:50
Vole petit poulet
Son balai bien en main, Esme rejoignit la pelouse au-dessus de laquelle tant de matchs s'étaient déroulés. Abigail voulait voir ce qu'elle savait faire avant de se décider à voler. On ne se rend jamais bien compte de ses propres progrès. C'est comme la croissance d'un enfant : la famille éloignée poussera de grands cris à Noël, "Oh ! Comme il a grandi !", mais les parents et l'enfant lui-même ne remarqueront jamais le changement jour après jour. La Lufkin s'interrogea : avait-elle progressé ? Oui, sans doute : les entraînements avaient été réguliers, et elle avait beaucoup changé physiquement depuis Poudlard. Moins frêle, plus stable, elle avait gagné en technique et en force. Sept ans de pratique supplémentaires n'allaient pas être rendus invisibles par les six mois de pause qu'elle s'était vue obliger de s'accorder.
Arrivée en bas des gradins, Esme foula le terrain, sa longue cape rasant le sol. Elle enfourcha son éclair de feu, replaça le tissu noir de sorte à ce que le haut de ses jambes ne puissent pas être découvertes par le vent ou le mouvement, et se tourna vers Abi qui la regardait depuis là-haut, installée dans la section des Lufkin. Bientôt, très bientôt, elle serait à sa hauteur. La sorcière poussa sur son pied droit et s'envola aussi sec. Elle s’éleva jusqu'à arriver au niveau de sa camarade, puis se courba pour aller en sa direction. Le vent était déjà un peu plus prononcé qu'à terre, il s'engouffrait dans sa queue-de-cheval, flattant sa nuque. Plus il y avait de vent et plus elle se sentait libre.
Elle se redressa sur son manche et pivota sur la droite pour freiner juste sous le nez de la Ethelred. Comment allait-elle bien pouvoir l'impressionner ? "Tu sais quoi ?", fit-elle, d'humeur joueuse. "Je vais slalomer entre les tours du stade", et sur-ce, elle partit à toute allure jusqu'en haut du gradin où se trouvait Abi. De là, elle contourna la tourelle en damiers blancs et bleus par la gauche, puis la suivante par la droite, et parcourut ainsi toute la circonférence du stade, en laissant le moins de temps possible entre deux virages. C'était un exercice type des entraînements, et il était mine de rien très utile de s'y adonner souvent pour limiter les chances de se prendre une poutre de bois en pleine tête lors d'un match.
Elle revint vite vers l'étudiante, en descendant vers elle cette fois, et se stoppa juste en face de celle-ci. Elle lâcha son balai pour resserrer sa queue de cheval qui, avec la vitesse, s'était en partie fait la malle, s'équilibrant à l'aide de ses jambes. "Ça décoiffe au sens littéral du terme", affirma-elle en riant. "Ça te dis d'essayer ?", s'enquit la brune. Esme se sentait d'humeur à jouer les entraîneuses, pour une fois.
Codage par Libella sur Graphiorum
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Re: Vole petit poulet [PV Esme]
Dim 20 Mai 2018 - 12:04
J'observais la jeune femme se rendre sur la pelouse tout en restant calmement assise sur le banc, côté Lufkin. J'avais légèrement l'impression d'être une traitresse à ma maison, pourtant je ne pouvais m'empêcher d'esquisser un léger sourire à cette idée. Aujourd'hui, j'étais d'autant plus grise que je ne l'étais d'ordinaire. Je ne voulais plus rien ressentir, être sur le fil de la neutralité. Je ne voulais plus rien penser, n'être que concentrée sur la joueuse de quidditch en contre-bas. Je voulais rester braise sur notre destin commun qui semblait nous forcer à nous rapprocher.
Les genoux se touchant, mes poignets posés dessus, les mains jointes, je regardais Esme avec confiance tandis qu'elle enfourchait son balai. Contrairement à moi elle avait toujours été douée dans cette activité. J'aimais la sensation que l'on pouvait ressentir lorsqu'on est dans les airs, je n'avais en plus aucun mal à l'imaginer puisque je l'avais aussi vécu. Pourtant… j'avais une sorte de réticence à être là en-haut, sur un balai. Ce n'était même pas la peur de tomber, je n'avais pas non plus le vertige. Peut-être simplement qu'être avec un autre être vivant dans les airs me rassurerait… comme sur un cheval ailé par exemple. Au moins, ils avaient une âme, eux. Pas les balais.
Pourtant, lorsque je voyais cette connaissance d'enfance prendre son envole et slalomer entre les tours, je ne pouvais que me sentir admirative. Non pas parce qu'elle accomplissait quelque chose je n'osais pas faire ou que je sentais une envie de vouloir lui ressembler. Pas du tout… J'étais admirative du talent qu'elle avait, des progrès effectués depuis la dernière fois que je l'avais vue sur un balai, donc au moins une dizaine d'années. Hélas, je n'avais pas beaucoup d'échelle de comparaison, je ne connaissais pas assez bien ce sport pour ça, ni les autres joueurs, ou encore la simple activité de voler. Ainsi, lorsqu'elle revenait vers moi je ne pouvais m'empêcher de l'applaudir, calmement, en souriant.
- Tu m'étonnes que ça décoiffe… mais ça semble te faire du bien.
Je lui fis un clin d'œil tout en remuant un peu les jambes, sans me redresser.
- Je confirme, tu as fait des progrès incroyables !
La laissant resserrer sa queue de cheval, j'admirais rien que le fait de la voir si stable sur son balai. Pourtant, je sursautais légèrement lorsqu'elle me proposait de monter à mon tour sur son balai.
- Heu… je veux bien, mais je ne te garanti pas l'état de ton éclair de feu ensuite…
Après tout, pourquoi refuser ? nous étions là pour faire plus ample connaissance et pour que je puisse penser à autre chose… même si ça ne fonctionnait pas très bien pour l'heure, j'avais toujours un coin de ma tête qui était là-bas, dans l'université, comme mon cœur arraché en deux. Pourtant je ne laissais rien paraître, et je me relevais même. D'un signe de la main, je signifiais à la jeune femme que je me rendais sur la pelouse. Hors de question que je commence depuis les gradins, j'allais me casser un bras en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Calmement donc, je redescendais les marches, en songeant à ce qui me préoccupais le plus aujourd'hui. Je perdais même mon sourire maintenant que j'étais à l'abri des regards. Je me sentais véritablement perturbée… et je ne pouvais pas admettre cette vérité. Pas comme ça. Pas maintenant. Pas dans ces conditions.
Réapparaissant à l'intérieur du stade, j'enfilais à nouveau mon masque en souriant, et je posais mes mains dans mon dos en attendant qu'Esme me rejoigne.
- Bon… rafraichis moi la mémoire avant tout.
Comme dit, voilà des années que je n'avais pas enfourché un balai, en mauvaise sorcière que j'étais, ou en grande fidèle de sang-mêlé, c'était selon. Qui plus est, l'objet n'était pas à moi, hors de question que je n'y fasse ne serait-ce qu'une raie.
Les genoux se touchant, mes poignets posés dessus, les mains jointes, je regardais Esme avec confiance tandis qu'elle enfourchait son balai. Contrairement à moi elle avait toujours été douée dans cette activité. J'aimais la sensation que l'on pouvait ressentir lorsqu'on est dans les airs, je n'avais en plus aucun mal à l'imaginer puisque je l'avais aussi vécu. Pourtant… j'avais une sorte de réticence à être là en-haut, sur un balai. Ce n'était même pas la peur de tomber, je n'avais pas non plus le vertige. Peut-être simplement qu'être avec un autre être vivant dans les airs me rassurerait… comme sur un cheval ailé par exemple. Au moins, ils avaient une âme, eux. Pas les balais.
Pourtant, lorsque je voyais cette connaissance d'enfance prendre son envole et slalomer entre les tours, je ne pouvais que me sentir admirative. Non pas parce qu'elle accomplissait quelque chose je n'osais pas faire ou que je sentais une envie de vouloir lui ressembler. Pas du tout… J'étais admirative du talent qu'elle avait, des progrès effectués depuis la dernière fois que je l'avais vue sur un balai, donc au moins une dizaine d'années. Hélas, je n'avais pas beaucoup d'échelle de comparaison, je ne connaissais pas assez bien ce sport pour ça, ni les autres joueurs, ou encore la simple activité de voler. Ainsi, lorsqu'elle revenait vers moi je ne pouvais m'empêcher de l'applaudir, calmement, en souriant.
- Tu m'étonnes que ça décoiffe… mais ça semble te faire du bien.
Je lui fis un clin d'œil tout en remuant un peu les jambes, sans me redresser.
- Je confirme, tu as fait des progrès incroyables !
La laissant resserrer sa queue de cheval, j'admirais rien que le fait de la voir si stable sur son balai. Pourtant, je sursautais légèrement lorsqu'elle me proposait de monter à mon tour sur son balai.
- Heu… je veux bien, mais je ne te garanti pas l'état de ton éclair de feu ensuite…
Après tout, pourquoi refuser ? nous étions là pour faire plus ample connaissance et pour que je puisse penser à autre chose… même si ça ne fonctionnait pas très bien pour l'heure, j'avais toujours un coin de ma tête qui était là-bas, dans l'université, comme mon cœur arraché en deux. Pourtant je ne laissais rien paraître, et je me relevais même. D'un signe de la main, je signifiais à la jeune femme que je me rendais sur la pelouse. Hors de question que je commence depuis les gradins, j'allais me casser un bras en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Calmement donc, je redescendais les marches, en songeant à ce qui me préoccupais le plus aujourd'hui. Je perdais même mon sourire maintenant que j'étais à l'abri des regards. Je me sentais véritablement perturbée… et je ne pouvais pas admettre cette vérité. Pas comme ça. Pas maintenant. Pas dans ces conditions.
Réapparaissant à l'intérieur du stade, j'enfilais à nouveau mon masque en souriant, et je posais mes mains dans mon dos en attendant qu'Esme me rejoigne.
- Bon… rafraichis moi la mémoire avant tout.
Comme dit, voilà des années que je n'avais pas enfourché un balai, en mauvaise sorcière que j'étais, ou en grande fidèle de sang-mêlé, c'était selon. Qui plus est, l'objet n'était pas à moi, hors de question que je n'y fasse ne serait-ce qu'une raie.
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Re: Vole petit poulet [PV Esme]
Dim 20 Mai 2018 - 18:54
Vole petit poulet
Esme n'avait pas tardé à redescendre, de peur que sa camarade ne se sente délaissée. Elle savait qu'Abigail était de nature solitaire, mais pour une fois qu'elles faisaient un truc ensemble, elle voulait être à la hauteur et lui tenir bonne compagnie. Surtout que la Ethelred lui avait parue vraiment chamboulée, quelques minutes plus tôt. Elle l'avait crue en route pour une tâche difficile, mais il faut croire qu'il n'en était rien, puisqu'elle avait d'elle-même proposé d'accompagner la Lufkin au stade. Intriguée, Esme n'osait pas demander davantage d'informations à Abi au sujet de son état ; et puis, elle semblait à présent calmée, plus sereine, perchée là dans les gradins d'une équipe qu'elle ne soutenait pas.
En lui proposant de tenter le vol, Esme espérait ne pas provoquer la dissolution de cette sérénité. Puisqu'Abi l'avait suivi, Esme avait eu la sensation que sa camarade était partante pour tenter l'expérience. Mais était-ce vraiment raisonnable de s'y adonner aujourd'hui, alors qu'elle lui avait semblé si tendue ? La Lufkin se promit de faire très attention avec elle, et de ne pas la faire monter trop haut pour ce premier envol, du moins la première tentative depuis un certain temps. Elle remercia la Ethelred qui l'avait complimentée en effectuant un semi-salut, assez petit pour ne pas se retourner sur le balai. Alors qu'elle répondait positivement à sa proposition, les deux jeunes femmes se rendirent sur la pelouse, Abigail à pied, et Esme à balai.
Arrivée en bas, la née-moldu posa les pieds au sol et coucha l'objet à terre. Elle écouta la semi-plaisanterie de son amie et y lui assura avec un sourire :"ne t'inquiète pas, il n'y a aucune raison que mon balai en ressorte endommagé. D'abord, parce que tu ne vas pas te blesser... Et puis, parce que tu ne vas pas commencer là-dessus !". Son ton était amusé. L'éclair de feu était un balai bien trop puissant pour une débutante, et Esme tenait au confort de son élève. Elle brandit sa baguette et appela un des balais disponibles dans les locaux du stade, à une centaine de mètres. "Accio !". Un balai de moyenne qualité, mais fiable, sorti par une fenêtre et parcouru toute la longueur du stade, pour se stopper juste devant Abigail. "On va y aller en douceur, d'accord ?". Esme leva le regard vers son interlocutrice, qui affichait un sourire contrit. "T'es sûre que ça va ? Si tu ne te sens pas prête, surtout, dis-le-moi. On est pas obligé de le faire aujourd'hui". Elle voulait s'assurer de l'état réel de la jeune femme avant de s'engager dans cette activité.
Codage par Libella sur Graphiorum
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Re: Vole petit poulet [PV Esme]
Lun 21 Mai 2018 - 16:16
Le sourire et les paroles de la Lufkin me rassurèrent. Ne pas commencer sur un éclair de feu était en effet judicieux. Le pire dans cette histoire c'est que je ne pouvais pas déterminer mon niveau. Ça faisait longtemps que je n'avais pas remis les fesses sur un balai alors peut-être que j'avais tout oublié… ou alors c'était comme le vélo, ça ne s'oubliait pas. J'allais sans doute bien vite le savoir tandis que la sorcière en face de moi appelait un balai d'entraînement, bien moins fougueux que le sien. Tant mieux, je préférais les vieux canassons pour débuter, c'était parfait. Intérieurement, je remerciais Esme pour cette attention et cette présence d'esprit de ne pas me faire monter sur le sien… mais peut-être était-ce logique pour elle et pas pour moi à cause de mes lacunes en la matière ? Après tout, si je devais l'emmener avec moi en exploration de dragons, je ne l'emmènerais pas tout de suite chercher des Magyars à pointes… Le balai arrivé en face de moi, je le prenais dans ma main gauche tandis que ma camarade m'assurait que tout ira bien et que la douceur était de mise.
Je ramenais le balai vers moi lorsque ses paroles suivantes m'arrachèrent un air surpris. Si je n'arrivais pas à cacher mes problèmes, c'est que je n'étais pas aussi discrète que ce que je voudrai. Il allait véritablement falloir que je fasse quelque chose, je ne pouvais pas continuer ainsi, je le savais. Je me sentais rongée de l'intérieur à petit feu, et je ne savais pas quoi faire, ni à qui en parler. Même ma sœur n'avait pas tous les détails. Je ne pouvais pas. C'était tout simplement hors de question que je dise quoique ce soit. Non pas que j'en avais honte… Juste que c'était… trop secret. Qui plus est, j'étais la seule à le porter, ce secret. Et j'étais même peut-être la seule à ressentir ce que je ressentais… alors pourquoi me prendre autant la tête ? après tout… c'était humain, ce genre de sentiment… non ?
Je me doutais que mon amie d'enfance souhaitait s'assurer de mon état pour que je sois attentive une fois en l'air, car un instant d'inattention et ça allait être la chute, je n'en avais aucun doute, et mes cours à Poudlard n'étaient pas si effacés que ça dans ma mémoire. Inspirant un grand coup, je fermais un instant les yeux pour les rouvrir en souriant.
- Ça va, ça me changera les idées… enfin tant qu'on ne va pas trop haut.
Pour accentuer ma crainte, je levais les yeux vers le ciel. Au fond de moi, j'avais envie de me perdre dans les nuages printaniers, sentir leur fraicheur sur mon visage et pouvoir me perdre dans cet océan cotonneux… Pourtant rien n'était plus sûr, à cet instant précis, que la terre ferme.
Joignant le geste à la parole pour ne pas étendre le sujet davantage, puisque je n'avais pas envie d'en parler maintenant, j'enfourchais le balai tout en l'agrippant comme je l'avais appris des années auparavant. Je regardais ensuite à ma droite en baissant les yeux, puis à ma gauche, comme si je cherchais un interrupteur ou la clé du contact. Mais évidemment, je jouais un peu la comédie, je n'avais pas oublié comme faire, et c'est donc doucement que j'élevais le balai dans les airs, juste de quelques centimètres. J'étais si concentrée sur ce que je faisais que j'en sortais ma langue, coincée entre mes lèvres pincées. Je tanguais un peu de droite à gauche puis réussissais à me stabiliser. Une fois fait, je regardais ma camarade en souriant.
- Yeah ! Un bon début pour ton élève non ?
J'élargissais un peu mon sourire, non pas à cause de l'exploit que je venais d'effectuer, mais parce que, l'espace de quelques secondes, j'avais réussi à me concentrer sur autre chose que sur ce que je ressentais. Que ce soit la peur du balai… ou l'affection particulière qui me transperçait la poitrine.
Je ramenais le balai vers moi lorsque ses paroles suivantes m'arrachèrent un air surpris. Si je n'arrivais pas à cacher mes problèmes, c'est que je n'étais pas aussi discrète que ce que je voudrai. Il allait véritablement falloir que je fasse quelque chose, je ne pouvais pas continuer ainsi, je le savais. Je me sentais rongée de l'intérieur à petit feu, et je ne savais pas quoi faire, ni à qui en parler. Même ma sœur n'avait pas tous les détails. Je ne pouvais pas. C'était tout simplement hors de question que je dise quoique ce soit. Non pas que j'en avais honte… Juste que c'était… trop secret. Qui plus est, j'étais la seule à le porter, ce secret. Et j'étais même peut-être la seule à ressentir ce que je ressentais… alors pourquoi me prendre autant la tête ? après tout… c'était humain, ce genre de sentiment… non ?
Je me doutais que mon amie d'enfance souhaitait s'assurer de mon état pour que je sois attentive une fois en l'air, car un instant d'inattention et ça allait être la chute, je n'en avais aucun doute, et mes cours à Poudlard n'étaient pas si effacés que ça dans ma mémoire. Inspirant un grand coup, je fermais un instant les yeux pour les rouvrir en souriant.
- Ça va, ça me changera les idées… enfin tant qu'on ne va pas trop haut.
Pour accentuer ma crainte, je levais les yeux vers le ciel. Au fond de moi, j'avais envie de me perdre dans les nuages printaniers, sentir leur fraicheur sur mon visage et pouvoir me perdre dans cet océan cotonneux… Pourtant rien n'était plus sûr, à cet instant précis, que la terre ferme.
Joignant le geste à la parole pour ne pas étendre le sujet davantage, puisque je n'avais pas envie d'en parler maintenant, j'enfourchais le balai tout en l'agrippant comme je l'avais appris des années auparavant. Je regardais ensuite à ma droite en baissant les yeux, puis à ma gauche, comme si je cherchais un interrupteur ou la clé du contact. Mais évidemment, je jouais un peu la comédie, je n'avais pas oublié comme faire, et c'est donc doucement que j'élevais le balai dans les airs, juste de quelques centimètres. J'étais si concentrée sur ce que je faisais que j'en sortais ma langue, coincée entre mes lèvres pincées. Je tanguais un peu de droite à gauche puis réussissais à me stabiliser. Une fois fait, je regardais ma camarade en souriant.
- Yeah ! Un bon début pour ton élève non ?
J'élargissais un peu mon sourire, non pas à cause de l'exploit que je venais d'effectuer, mais parce que, l'espace de quelques secondes, j'avais réussi à me concentrer sur autre chose que sur ce que je ressentais. Que ce soit la peur du balai… ou l'affection particulière qui me transperçait la poitrine.
- InvitéInvité
Re: Vole petit poulet [PV Esme]
Dim 27 Mai 2018 - 15:18
Vole petit poulet
Si Esme s'inquiétait de la condition psychologique d'Abigail à cet instant (non pas qu'elle ne lui imaginait une quelconque maladie mentale, mais la jeune femme lui semblait très crispée pour s'adonner au vol), les conditions météorologiques, elles, étaient au beau fixe. La température était douce et annonçait le mois de mai, et le vent, assez présent pour porter quiconque s'y accrochait, n'avait toutefois pas la puissance nécessaire pour déstabiliser une débutante. Esme fixait Abigail d'un regard presque maternel, prête à reporter l'activité à un autre jour, quand celle-ci lui assura qu'elle se sentait prête. Soit. "Ne t'inquiète pas, je ne vais pas t'envoyer saluer les étoiles tout de suite, gardons ça pour le cours d'astronomie", répondit la Lufkin. Sur cette plaisanterie, elle se demanda s'il était possible d'aller dans l'espace à balai, et s'étonna de ne pas y avoir pensé auparavant. L'idée d'une nouvelle recherche à la bibliothèque germa dans son esprit.
Sans qu'Esme n'ait besoin de provoquer quoique se soit, Abigail saisit le balai posé à ses pieds et l'enfourcha. La novice, concentrée sur le mouvement, avait sorti sa langue, ce qui fit glousser la brune. "Yeah ! Un bon début pour ton élève non ?". Esme ne comprit pas, puis remarqua qu'Abi avait effectivement décollé les pieds du sol et peinait à présent à se stabiliser. Elle était toute fière, et la Lufkin applaudit, sincèrement émue. Elle vint ensuite doucement pousser sur le dos de la Ethelred, qu'elle redressa, et releva ses coudes pour assouplir sa position. "J'aime ta prise d'initiative ! Aujourd'hui, il n'y a pas beaucoup de vent, mais il faut que tu saches ça : la meilleure façon d'effectuer un décollage stable et sans risque de chute est de monter relativement rapidement et à vitesse constante jusqu'à environ deux mètres de haut, le tout en étant le plus détendu possible". Sur ces mots, la sorcière lui montra l'exemple. Départ jambes tendues et dos droit, elle donna un léger coup de pied sur la terre avant de s'élever de façon fluide, se courbant légèrement vers l'avant, et freina en se redressant et en tirant le manche vers elle, à deux mètres de hauteur.
"Bien sûr, détendu ne veut pas dire mou : il faut tout de même avoir une prise assez ferme sur le manche, puisqu'il est l'instrument principal de direction. Allier fermeté et souplesse, c'est l'art du vol à balai". Esme se plaisait à s'improviser professeure. Elle redescendit et se posa sur la terre ferme, invitant Abi à faire de même. "Ça, c'était la théorie : j'en conviens, c'est plus facile à dire qu'à faire, mais je t'assure que c'est la manière la plus facile de décoller", conclut-elle, toujours souriante. Obligée de passer par ce genre d'explications pour la sécurité d'Abigail, elle espérait la motiver plutôt que l'effrayer. "Tu te sens capable de faire un départ comme celui-ci ? Je suis sûre que tu peux y arriver".
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Re: Vole petit poulet [PV Esme]
Dim 27 Mai 2018 - 19:10
Je souriais à la remarque de la jeune femme quant à l'astronomie. C'était vrai que nous avions ce cours en commun, et pour le moment jamais nous ne nous étions rapprochées, ou mises ensemble pour étudier. C'était vraiment très très con, et j'avais envie d'y remédier dès la prochaine nuit que nous aurions en commun en haut de la tour. Après tout il n'y avait pas de raison que rien ne change après notre entrevue dans ce stade. C'était déjà en train de changer actuellement, tout du moins, c'est ce qu'il me semblait.
À mon exploit de vaincre ma peur du balai, je voyais qu'Esme n'avait pas tout à fait suivi ce que je venais de faire. Je lui laissais le temps de percuter avant de revenir poser mes pieds au sol. Aahhh Terre, Terre, mon aimée si douce et affectueuse… C'était quand la Lufkin applaudissait que je la regardais avec une légère lueur de malice dans les yeux, j'avais eu envie de la taquiner, pourtant je voyais dans son regard qu'elle semblait véritablement émue, ce qui me pris au dépourvu. Sans réagir, je la laissais venir corriger ma position tout en la retenant pour la suite. Je n'étais pas non plus totalement incapable de voler, je savais même le faire, c'était juste que je détestais ça. Mais je n'avais pas oublié les rudiments. Néanmoins, j'écoutais les conseils de la jeune femme avec attention avant de la regarder s'envoler, à deux mètres, puis redescendre vers moi. Enfonçant ma tête dans mes épaules, je la regardais en clignant des yeux, un peu dubitative.
- Heu… deux mètres c'est bien la hauteur d'un immeuble de 18 étages ?
Évidemment je savais que j'exagérais, d'autant plus qu'elle venait de me le montrer. Mais deux mètres c'était déjà beaucoup plus haut que moi, de 40 centimètres ! C'était super haut ! … pense la jeune femme qui n'avait pas peur d'un dragon cracheur de feu aux épines empoisonnées. Est-ce qu'il y avait un problème de proportion du danger en moi ? Oui… sans doute oui, et je le réalisais à cet instant précis. Reprenant mon souffle, comme si je voulais m'éviter une crise de panique, je hochais frénétiquement la tête.
- D'accord… cool et détendu… mais attentif et ferme. Je sais faire.
Oui, je savais faire, j'étais presque tout le temps comme ça à dire vrai. Timide et renfermée, mais acceptant la conversation en paraissant détendue. C'était sans doute ce genre de trait de caractère qui m'avait menée chez les Ethelred, et je devais admettre que cette maison m'allait comme un gant.
Je devais vraiment vaincre ma peur du vol… car j'étais persuadée, tout au fond de moi, que ça allait m'aider à vaincre autre chose. Ce qui s'éveillait dans ma poitrine, et que je refusais d'admettre par-dessus tout. Je savais que j'allais y parvenir, je savais que j'allais pouvoir le faire. Nom d'une pipe en bois, aller !
J'allais m'élancer et au dernier moment je me retenais. Aaahhh mais c'était haut deux mètres !! C'était… c'était au moins plus de huit milles ! Je sentais un peu la sueur gagner mon front. Je n'étais pas en crise de panique, mais c'était tout l'effort que je fournissais, ça valait bien un deux cents mètres à la haie. Ho oui, facile. Je regardais alors Esme d'un regard un peu fuyant.
- Tu ne voudrais pas plutôt… peindre ou… faire un câlin aux arbres ?
Ce que je venais de suggérer était totalement idiot… je fermais les yeux en me crispant un peu, réalisant ce que je venais de dire. J'aurai aimé qu'elle comprenne que j'avais peur, mais que je voulais y aller. Je devais y aller ! Hop ! … ah mais je n'avais pas aqua poney en fait ? Ah non ça devait être la semaine prochaine, crotte… Bon ben quand faut y aller… Ho mais n'est-ce pas une famille de canard que j'entends au loin appeler à l'aide ? … Ah non c'était le vent… et je ne parlais pas le vent donc je ne comprenais pas... Je serrais les dents. Aller purée ! Décolle espèce de mouche !
Sous le coup de l'agacement, je me penchais en avait et m'élevais dans les airs, à environ deux mètres comme me l'avait demandé la Lufkin. Je réussissais à me stabiliser tant bien que mal, mais je ressemblais davantage à une petite boule sur un balai qu'à une véritable personne, j'étais crispée et penchée en avant, comme on pourrait être penchée sur l'encolure d'un cheval. J'agitais un peu les pieds avant de les ramener contre moi et je regardais en bas. La vache, c'était haut. C'était vraiment deux mètres là ? Non... je m'étais sans doute élevée plus haut, genre entre cinq et dix. Et soudainement, je savais ce que ressentais les chats lorsqu'ils étaient coincés en haut d'un arbre. Je n'arrivais plus à redescendre…
- Au secours…
À mon exploit de vaincre ma peur du balai, je voyais qu'Esme n'avait pas tout à fait suivi ce que je venais de faire. Je lui laissais le temps de percuter avant de revenir poser mes pieds au sol. Aahhh Terre, Terre, mon aimée si douce et affectueuse… C'était quand la Lufkin applaudissait que je la regardais avec une légère lueur de malice dans les yeux, j'avais eu envie de la taquiner, pourtant je voyais dans son regard qu'elle semblait véritablement émue, ce qui me pris au dépourvu. Sans réagir, je la laissais venir corriger ma position tout en la retenant pour la suite. Je n'étais pas non plus totalement incapable de voler, je savais même le faire, c'était juste que je détestais ça. Mais je n'avais pas oublié les rudiments. Néanmoins, j'écoutais les conseils de la jeune femme avec attention avant de la regarder s'envoler, à deux mètres, puis redescendre vers moi. Enfonçant ma tête dans mes épaules, je la regardais en clignant des yeux, un peu dubitative.
- Heu… deux mètres c'est bien la hauteur d'un immeuble de 18 étages ?
Évidemment je savais que j'exagérais, d'autant plus qu'elle venait de me le montrer. Mais deux mètres c'était déjà beaucoup plus haut que moi, de 40 centimètres ! C'était super haut ! … pense la jeune femme qui n'avait pas peur d'un dragon cracheur de feu aux épines empoisonnées. Est-ce qu'il y avait un problème de proportion du danger en moi ? Oui… sans doute oui, et je le réalisais à cet instant précis. Reprenant mon souffle, comme si je voulais m'éviter une crise de panique, je hochais frénétiquement la tête.
- D'accord… cool et détendu… mais attentif et ferme. Je sais faire.
Oui, je savais faire, j'étais presque tout le temps comme ça à dire vrai. Timide et renfermée, mais acceptant la conversation en paraissant détendue. C'était sans doute ce genre de trait de caractère qui m'avait menée chez les Ethelred, et je devais admettre que cette maison m'allait comme un gant.
Je devais vraiment vaincre ma peur du vol… car j'étais persuadée, tout au fond de moi, que ça allait m'aider à vaincre autre chose. Ce qui s'éveillait dans ma poitrine, et que je refusais d'admettre par-dessus tout. Je savais que j'allais y parvenir, je savais que j'allais pouvoir le faire. Nom d'une pipe en bois, aller !
J'allais m'élancer et au dernier moment je me retenais. Aaahhh mais c'était haut deux mètres !! C'était… c'était au moins plus de huit milles ! Je sentais un peu la sueur gagner mon front. Je n'étais pas en crise de panique, mais c'était tout l'effort que je fournissais, ça valait bien un deux cents mètres à la haie. Ho oui, facile. Je regardais alors Esme d'un regard un peu fuyant.
- Tu ne voudrais pas plutôt… peindre ou… faire un câlin aux arbres ?
Ce que je venais de suggérer était totalement idiot… je fermais les yeux en me crispant un peu, réalisant ce que je venais de dire. J'aurai aimé qu'elle comprenne que j'avais peur, mais que je voulais y aller. Je devais y aller ! Hop ! … ah mais je n'avais pas aqua poney en fait ? Ah non ça devait être la semaine prochaine, crotte… Bon ben quand faut y aller… Ho mais n'est-ce pas une famille de canard que j'entends au loin appeler à l'aide ? … Ah non c'était le vent… et je ne parlais pas le vent donc je ne comprenais pas... Je serrais les dents. Aller purée ! Décolle espèce de mouche !
Sous le coup de l'agacement, je me penchais en avait et m'élevais dans les airs, à environ deux mètres comme me l'avait demandé la Lufkin. Je réussissais à me stabiliser tant bien que mal, mais je ressemblais davantage à une petite boule sur un balai qu'à une véritable personne, j'étais crispée et penchée en avant, comme on pourrait être penchée sur l'encolure d'un cheval. J'agitais un peu les pieds avant de les ramener contre moi et je regardais en bas. La vache, c'était haut. C'était vraiment deux mètres là ? Non... je m'étais sans doute élevée plus haut, genre entre cinq et dix. Et soudainement, je savais ce que ressentais les chats lorsqu'ils étaient coincés en haut d'un arbre. Je n'arrivais plus à redescendre…
- Au secours…
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Re: Vole petit poulet [PV Esme]
Mer 30 Mai 2018 - 19:42
Vole petit poulet
Devant la mine déconfite d'Abigail, la Lufkin ne pu s'empêcher de laisser s'échapper un petit rire. Ses yeux menaçaient de rouler hors de leurs orbites alors qu'elle s'inquiétait : "Heu… deux mètres c'est bien la hauteur d'un immeuble de 18 étages ?". Esme, amusée, secoua la tête de gauche à droite en levant les yeux au ciel. La passionnée des dragons qui semblait incapable de décrocher les pieds du sol. Tellement ironique, et inattendu. Mais la sorcière croyait à la force intérieure de la novice, et la laissa se concentrer en gardant le silence. Elle vit dans les yeux et les contractions musculaires de son élève les signes de la détresse, puis de l'auto-conviction, et, enfin, de la mise en action... Qui furent d'un seul coup éteints par ceux du découragement. "Tu ne voudrais pas plutôt… peindre ou… faire un câlin aux arbres ?".
Esme répondit le plus sérieusement du monde qu'elle ne s'était que rarement adonnée à de telles activités. "Mes derniers tableaux datent de quand j'avais dix ans... Quand aux arbres, si tu me prouves que mon étreinte leur plaira, je veux bien essayer. Mais d'abord, je suis sûre qu'ils veulent te voir rejoindre leur cîme". Un clin d’œil espiègle fut joint à l'issue de sa phrase. Seulement quelques secondes plus tard, de façon très soudaine et spontanée, Abigail s'éleva dans les airs, d'abord avec l'assurance d'un joueur de Quidditch ; mais arrivée en l'air, alors qu'elle réalisait l'audace de son ascension, elle perdit confiance, et se recroquevilla. "C'est bien ! Tiens toi droite !", lui cria la nouvelle coach. Voyant qu'Abi était montée un peu trop haut, et lui semblait trop crispée pour ne pas risquer une chute, Esme s'élança à son tour dans les airs pour la rejoindre. Abigail était extrêmement tendue et fixait le vide, terrorisée. A son niveau, la brune appuya sur le manche de sa camarade, et les deux balais redescendirent doucement, jusqu'à arriver aux deux mètres de hauteur préconisés.
Elle gardait toutefois une main sur le manche de son amie. "Essaie de copier ma position, et tu seras plus stable qu'une statue". Bon, à Hungcalf et dans le monde magique en général, il n'était pas rare que les statues bougent, mais l'idée était là. "C'était un très bon début ! Faut pas perdre confiance, détendue comme tu étais au départ, il n'y avait aucune raison que tu tombes", lui assura-t-elle. Esme essayait de se rappeler de ses propres débuts sur un balai, des phrases qu'on avait pu lui dire pour qu'elle ait davantage confiance en cette magie de l'élévation, qu'elle portait en elle, mais qui ne pouvait être actionnée qu'en étant associée à ce merveilleux objet, tant de fois fantasmé, qu'était le balai volant. En tant que née-moldue, il avait fallu, avant d'apprendre à voler, s'habituer au fait que cela était effectivement possible. La peur de l'inconnu avait donc été plus forte que chez les sang-purs et sang-mêlés. Mais à onze ans, l'enfant est encore très adaptable, et moins farouche qu'à l'âge adulte. Une question vint soudain à Esme. "Tu voles à dos de dragon ? Ou bien tu as les mêmes appréhensions ?". Esme aurait été étonnée d'entendre qu'Abi ne s'aventurait pas de temps à autre sur le dos de sa créature préférée. Outre nourrir sa propre curiosité, elle espérait que cette question permette à la Ethelred de penser à autre chose et de se stabiliser de manière naturelle.
Esme répondit le plus sérieusement du monde qu'elle ne s'était que rarement adonnée à de telles activités. "Mes derniers tableaux datent de quand j'avais dix ans... Quand aux arbres, si tu me prouves que mon étreinte leur plaira, je veux bien essayer. Mais d'abord, je suis sûre qu'ils veulent te voir rejoindre leur cîme". Un clin d’œil espiègle fut joint à l'issue de sa phrase. Seulement quelques secondes plus tard, de façon très soudaine et spontanée, Abigail s'éleva dans les airs, d'abord avec l'assurance d'un joueur de Quidditch ; mais arrivée en l'air, alors qu'elle réalisait l'audace de son ascension, elle perdit confiance, et se recroquevilla. "C'est bien ! Tiens toi droite !", lui cria la nouvelle coach. Voyant qu'Abi était montée un peu trop haut, et lui semblait trop crispée pour ne pas risquer une chute, Esme s'élança à son tour dans les airs pour la rejoindre. Abigail était extrêmement tendue et fixait le vide, terrorisée. A son niveau, la brune appuya sur le manche de sa camarade, et les deux balais redescendirent doucement, jusqu'à arriver aux deux mètres de hauteur préconisés.
Elle gardait toutefois une main sur le manche de son amie. "Essaie de copier ma position, et tu seras plus stable qu'une statue". Bon, à Hungcalf et dans le monde magique en général, il n'était pas rare que les statues bougent, mais l'idée était là. "C'était un très bon début ! Faut pas perdre confiance, détendue comme tu étais au départ, il n'y avait aucune raison que tu tombes", lui assura-t-elle. Esme essayait de se rappeler de ses propres débuts sur un balai, des phrases qu'on avait pu lui dire pour qu'elle ait davantage confiance en cette magie de l'élévation, qu'elle portait en elle, mais qui ne pouvait être actionnée qu'en étant associée à ce merveilleux objet, tant de fois fantasmé, qu'était le balai volant. En tant que née-moldue, il avait fallu, avant d'apprendre à voler, s'habituer au fait que cela était effectivement possible. La peur de l'inconnu avait donc été plus forte que chez les sang-purs et sang-mêlés. Mais à onze ans, l'enfant est encore très adaptable, et moins farouche qu'à l'âge adulte. Une question vint soudain à Esme. "Tu voles à dos de dragon ? Ou bien tu as les mêmes appréhensions ?". Esme aurait été étonnée d'entendre qu'Abi ne s'aventurait pas de temps à autre sur le dos de sa créature préférée. Outre nourrir sa propre curiosité, elle espérait que cette question permette à la Ethelred de penser à autre chose et de se stabiliser de manière naturelle.
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Re: Vole petit poulet [PV Esme]
Jeu 31 Mai 2018 - 20:42
C'est qu'elle répondait à mes idioties en plus, et avec un certain sérieux qui m'étonnait, mais m'amusait aussi. Je reconnaissais bien là son petit côté riche que je ne possédais pas. J'avais déjà pu observer cette attitude chez elle à Poudlard sans pour autant m'y arrêter avant aujourd'hui. Après tout, ça m'était égal puisque nous ne nous sommes jamais vraiment parlé… et au final, même maintenant ça ne me dérangeait pas. C'était un petit côté que j'appréciais, et qui détachait des autres élèves que je pouvais connaître ou observer. Ça changeait de ces étudiants hautains qui bousculaient tout le monde et qui se croyaient tout permis. Un peu de civilité ne faisait jamais de mal, et c'était en ça que j'appréciais Esme aussi.
Son côté calme et clairvoyant arrivait à m'atteindre et à me détendre. C'était un peu l'inverse d'Aislin qui elle faisait ressortir mon côté le plus fou. Pour ces deux extrêmes, je les appréciais toutes les deux.
Pourtant une fois là-haut, je me sentais un peu trop vulnérable. Mes cours de vol de balais à Poudlard étaient finalement bien trop loin pour que ça me revienne instinctivement. Un peu une honte pour une sang-pure, d'autant plus que ma sœur était très à l'aise sur un balai… Bon d'accord, comparé à moi, ma sœur était à l'aise partout, ce n'était pas difficile au même temps. Fort heureusement ma sauveuse ne tardait pas à me rejoindre pour attraper le manche de mon balai et me faire redescendre à une hauteur un peu plus raisonnable. Toujours un peu haut pour moi, mais déjà bien acceptable pour mes nerfs. Qu'est-ce qui m'avait pris d'accepter de monter sur ce truc déjà ? Un balai c'était bon à faire du ménage, pas à voler. On voyait des balais volants dans les contes pour enfants moldus, pas dans la vie de sorcier ! Tsss, franchement…
À cette pensée, je levais les yeux sur ma camarade et soupirai un peu. Ah si… on en voyait aussi chez les sorciers, c'était juste moi qui n'était pas normale. Ce qu'elle me demandait était plus facile à dire qu'à faire, néanmoins j'essayais de m'appliquer. Sans regarder en bas, et pourtant je n'avais pas le vertige, je restais encore un instant crispée, la tête enfoncée dans mes épaules et mes jambes remontées contre moi. J'étais souple quand j'en avais envie, c'était un bon point d'observation tiens…
Se détendre, il fallait que je me détende… Avec toute la bonne volonté du monde, j'essayais donc d'abord par décrisper mes extrémités, en commençant par mes doigts. Ainsi, petit à petit, j'arrivais à lâcher un peu le balai de mes doigts, cessant de m'y cramponner. Comme naturellement, tout le reste de mon corps suivant et mes jambes redescendaient lentement dans le vide. Seule ma tête restait encore obstinément dans mes épaules, mais ça, c'était davantage un réflexe, car je me mettais souvent dans cette position à cause de ma timidité, un peu pour me cacher. Mes yeux arrondis par le peu d'assurance que j'avais, je regardais la Lufkin en essayant d'imiter sa position. Pour le coup, je lui faisais confiance, et c'était rare que je mette ma confiance ainsi entre les mains d'une personne. Pourtant, j'avais déjà l'impression d'être proche d'elle, sans doute à cause de nos études en communs durant notre adolescence. Elle aurait pu m'envoyer valser au loin, me brisant les os par la même occasion, mais je ne la voyais pas faire ça… et si vraiment elle le faisait… et bien, j'étais bien naïve alors.
Cependant, lorsque le mot "dragon" parvint à mes oreilles, je clignais des yeux, surprise, et lentement, comme une tortue sortant de sa carapace, ma tête quittait mes épaules. Sa question me surprenait davantage. Les lois imposées sur les dragons lui étaient-elles donc inconnues ? Et voler à dos de dragon, même si c'était un aboutissement de rêve et qui me procurerait sans doute la plus grande jouissance de toute mon existence, elle était également extrêmement risquée et compromise avec nos méthodes actuelles.
Grâce à sa question, j'oubliais un instant la lourdeur de ma poitrine, et le fait que j'étais sur un balai.
- Le dressage de dragon est interdit. Et même si certaine réserves essaient quand même de le pratiquer, voler à dos de dragon reste encore un rêve… ou un accident.
Je lui souriais avec douceur. Oui, par accident s'était possible. Un balai qui se retournait par exemple pendant une course poursuite avec un dragon, et pouf, on finit sur le dos de la bestiole. Après tout, c'était un scenario tout à fait plausible, en tout cas à mes yeux, et je ne doutais pas que certains sorciers étaient assez dérangés du citron pour s'essayer à ce genre de pratique. Personnellement, ce n'était pas ce que je voulais entretenir dans la dragonologie. Tout en continuant à me détendre et à me redresser sans y prendre trop garde, je terminais de répondre.
- Mais j'aurai peut-être moins d'appréhensions sur un cheval ailé en fait.
Passionnée des animaux magiques jusqu'au bout, la petite fille que j'avais été avait rêvé de voir et de toucher un cheval ailé… un pégase dans le langage moldu. Moi qui appréciais particulièrement les légendes moldues avec les dragons, celles avec les chevaux ne restaient pas en reste, comme beaucoup d'autres d'ailleurs. Je m'osais même à un sourire en la regardant alors que le vent vint caresser mes cheveux et les agiter lentement autour de mon visage.
- Pourquoi ?
Son côté calme et clairvoyant arrivait à m'atteindre et à me détendre. C'était un peu l'inverse d'Aislin qui elle faisait ressortir mon côté le plus fou. Pour ces deux extrêmes, je les appréciais toutes les deux.
Pourtant une fois là-haut, je me sentais un peu trop vulnérable. Mes cours de vol de balais à Poudlard étaient finalement bien trop loin pour que ça me revienne instinctivement. Un peu une honte pour une sang-pure, d'autant plus que ma sœur était très à l'aise sur un balai… Bon d'accord, comparé à moi, ma sœur était à l'aise partout, ce n'était pas difficile au même temps. Fort heureusement ma sauveuse ne tardait pas à me rejoindre pour attraper le manche de mon balai et me faire redescendre à une hauteur un peu plus raisonnable. Toujours un peu haut pour moi, mais déjà bien acceptable pour mes nerfs. Qu'est-ce qui m'avait pris d'accepter de monter sur ce truc déjà ? Un balai c'était bon à faire du ménage, pas à voler. On voyait des balais volants dans les contes pour enfants moldus, pas dans la vie de sorcier ! Tsss, franchement…
À cette pensée, je levais les yeux sur ma camarade et soupirai un peu. Ah si… on en voyait aussi chez les sorciers, c'était juste moi qui n'était pas normale. Ce qu'elle me demandait était plus facile à dire qu'à faire, néanmoins j'essayais de m'appliquer. Sans regarder en bas, et pourtant je n'avais pas le vertige, je restais encore un instant crispée, la tête enfoncée dans mes épaules et mes jambes remontées contre moi. J'étais souple quand j'en avais envie, c'était un bon point d'observation tiens…
Se détendre, il fallait que je me détende… Avec toute la bonne volonté du monde, j'essayais donc d'abord par décrisper mes extrémités, en commençant par mes doigts. Ainsi, petit à petit, j'arrivais à lâcher un peu le balai de mes doigts, cessant de m'y cramponner. Comme naturellement, tout le reste de mon corps suivant et mes jambes redescendaient lentement dans le vide. Seule ma tête restait encore obstinément dans mes épaules, mais ça, c'était davantage un réflexe, car je me mettais souvent dans cette position à cause de ma timidité, un peu pour me cacher. Mes yeux arrondis par le peu d'assurance que j'avais, je regardais la Lufkin en essayant d'imiter sa position. Pour le coup, je lui faisais confiance, et c'était rare que je mette ma confiance ainsi entre les mains d'une personne. Pourtant, j'avais déjà l'impression d'être proche d'elle, sans doute à cause de nos études en communs durant notre adolescence. Elle aurait pu m'envoyer valser au loin, me brisant les os par la même occasion, mais je ne la voyais pas faire ça… et si vraiment elle le faisait… et bien, j'étais bien naïve alors.
Cependant, lorsque le mot "dragon" parvint à mes oreilles, je clignais des yeux, surprise, et lentement, comme une tortue sortant de sa carapace, ma tête quittait mes épaules. Sa question me surprenait davantage. Les lois imposées sur les dragons lui étaient-elles donc inconnues ? Et voler à dos de dragon, même si c'était un aboutissement de rêve et qui me procurerait sans doute la plus grande jouissance de toute mon existence, elle était également extrêmement risquée et compromise avec nos méthodes actuelles.
Grâce à sa question, j'oubliais un instant la lourdeur de ma poitrine, et le fait que j'étais sur un balai.
- Le dressage de dragon est interdit. Et même si certaine réserves essaient quand même de le pratiquer, voler à dos de dragon reste encore un rêve… ou un accident.
Je lui souriais avec douceur. Oui, par accident s'était possible. Un balai qui se retournait par exemple pendant une course poursuite avec un dragon, et pouf, on finit sur le dos de la bestiole. Après tout, c'était un scenario tout à fait plausible, en tout cas à mes yeux, et je ne doutais pas que certains sorciers étaient assez dérangés du citron pour s'essayer à ce genre de pratique. Personnellement, ce n'était pas ce que je voulais entretenir dans la dragonologie. Tout en continuant à me détendre et à me redresser sans y prendre trop garde, je terminais de répondre.
- Mais j'aurai peut-être moins d'appréhensions sur un cheval ailé en fait.
Passionnée des animaux magiques jusqu'au bout, la petite fille que j'avais été avait rêvé de voir et de toucher un cheval ailé… un pégase dans le langage moldu. Moi qui appréciais particulièrement les légendes moldues avec les dragons, celles avec les chevaux ne restaient pas en reste, comme beaucoup d'autres d'ailleurs. Je m'osais même à un sourire en la regardant alors que le vent vint caresser mes cheveux et les agiter lentement autour de mon visage.
- Pourquoi ?
- InvitéInvité
Re: Vole petit poulet [PV Esme]
Dim 3 Juin 2018 - 22:15
Vole petit poulet
Donner un cours de vol à Abigail changeait Esme de ses habitudes. Souvent, lorsqu'elle allait voler après les cours, c'était dans le but de se défouler ; la jeune femme s'émancipait dans le ciel qui lui était offert, elle y traçait sa route aérienne, toujours plus haut, toujours plus vite : ainsi, elle se détendait. Mais l'arrivée d'Abigail sur le terrain constituait un retour aux sources assez intéressant. La Lufkin savourait chaque seconde de cette petite expérience en tant que professeur de vol improvisée. Elle avait toujours su qu'elle ne ferait pas du quidditch son métier, bien trop passionnée par l’architecture ; toutefois, ses qualités de pédagogue profitaient bien de cette opportunité pour être exploitées.
Sur ses conseils, la Ethelred se détendit un peu, et d'après sa réaction lorsqu'Esme lui avait parlé de dragons, son but de la distraire avait été atteint. "Le dressage de dragons est interdit. Et même si certaines réserves essaient quand même de le pratiquer, voler à dos de dragon reste encore un rêve… ou un accident". Ça alors. Même après plus de quinze ans, il y avait encore beaucoup de choses que la brune ignorait sur le monde magique. Elle avait en tête les dessins animés et autres joyeusetés moldues dépeignant chevaliers à dos de dragons, et avait bêtement supposé que cette image était applicable dans le monde réel. "C'est vrai ? Je ne savais pas. Tu vas croire que je maltraite les animaux...", confessa-t-elle, un peu gênée. Mais Abigail lui souriait et ne semblait pas juger la bourde commise. "Parfois, je confonds encore les contes et la réalité", se justifia-t-elle avec un petit rire.
Alors que son élève s'inquiétait du pourquoi de sa question, Esme remarqua avec triomphe que celle-ci adoptait désormais la posture parfaite. Le choix du sujet de conversation avait été très pertinent. "Je me demande d'où vient ta crainte, si c'est du vertige, ou juste de l'inconfort. Les balais sont beaucoup plus fins, et surtout plus inertes que les animaux volants, alors je crois que c'est leur nature qui ne te plaît pas, la hauteur en soi ne doit pas te poser de problèmes...". La Lufkin raisonnait à voix haute. "J'adorerais voler à dos de pégase. Un autre jour peut-être ?", lui proposa-t-elle en plaisantant à moitié. Sur ce, elle vola autour de la Etherled, pour venir se placer de l'autre côté. Aucun but dans ce déplacement sinon de bouger. "On peut s'arrêter là, ou bien voler côte à côte - et à une vitesse raisonnable, tu te doutes bien, et faire le tour du stade", proposa-t-elle, désireuse de poursuivre la "leçon".
Sur ses conseils, la Ethelred se détendit un peu, et d'après sa réaction lorsqu'Esme lui avait parlé de dragons, son but de la distraire avait été atteint. "Le dressage de dragons est interdit. Et même si certaines réserves essaient quand même de le pratiquer, voler à dos de dragon reste encore un rêve… ou un accident". Ça alors. Même après plus de quinze ans, il y avait encore beaucoup de choses que la brune ignorait sur le monde magique. Elle avait en tête les dessins animés et autres joyeusetés moldues dépeignant chevaliers à dos de dragons, et avait bêtement supposé que cette image était applicable dans le monde réel. "C'est vrai ? Je ne savais pas. Tu vas croire que je maltraite les animaux...", confessa-t-elle, un peu gênée. Mais Abigail lui souriait et ne semblait pas juger la bourde commise. "Parfois, je confonds encore les contes et la réalité", se justifia-t-elle avec un petit rire.
Alors que son élève s'inquiétait du pourquoi de sa question, Esme remarqua avec triomphe que celle-ci adoptait désormais la posture parfaite. Le choix du sujet de conversation avait été très pertinent. "Je me demande d'où vient ta crainte, si c'est du vertige, ou juste de l'inconfort. Les balais sont beaucoup plus fins, et surtout plus inertes que les animaux volants, alors je crois que c'est leur nature qui ne te plaît pas, la hauteur en soi ne doit pas te poser de problèmes...". La Lufkin raisonnait à voix haute. "J'adorerais voler à dos de pégase. Un autre jour peut-être ?", lui proposa-t-elle en plaisantant à moitié. Sur ce, elle vola autour de la Etherled, pour venir se placer de l'autre côté. Aucun but dans ce déplacement sinon de bouger. "On peut s'arrêter là, ou bien voler côte à côte - et à une vitesse raisonnable, tu te doutes bien, et faire le tour du stade", proposa-t-elle, désireuse de poursuivre la "leçon".
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Re: Vole petit poulet [PV Esme]
Lun 4 Juin 2018 - 14:50
Je ne pouvais m'empêcher de sourire à la Lufkin et même de rire un peu, ce qui était un miracle sachant sur quoi j'avais les fesses posées. Il m'en fallait bien plus pour juger les gens, et ce n'était certainement pas elle qui allait s'attirer mes foudres la première… et quand je parlais de foudre, j'entendais de petites étincelles… un genre de feu follet… si ce n'était pas simplement de l'ignorance pure et simple, ce qui, au final, reviendrait presque au même à ce que nous avons vécu jusqu'à aujourd'hui.
- Je ne penserai jamais ça de toi voyons. Et moi aussi, je crois souvent encore vivre dans un conte…
Risquant un coup d'œil en bas, je regardais l'herbe du terrain qui me paraissait bien loin.
- Sauf là, maintenant, tout de suite.
Mon teint pâlit quelque peu avant que je me redresse pour reprendre la position enseignée tout en fixant ma camarade. Oui, bien souvent, je me croyais vivre dans une autre réalité. J'avais déjà été élevée dans deux mondes, celui des moldus et celui des sorciers. Alors, les contes et les légendes, ce n'était qu'une formalité maintenant, non ? Sans compter ce qui me tenaillait la poitrine depuis maintenant quelque jour. La douleur me rappelait néanmoins que j'étais belle et bien vivante, mais pourtant je croyais vivre sur une autre planète. Moi, ressentir ça ? C'était… non, juste pas possible, je ne pouvais pas l'admettre. Surtout pas, et encore moins pour la personne concernée. Hors de question, je faisais l'impasse sur tout cela. C'était forcément à cause du fait que je forçais un peu sur l'alcool de temps en temps… bon d'accord, moins d'une fois par année, mais il y a des gens plus sensibles que d'autre, j'en faisais peut-être partie. Ou alors j'avais tout imaginé… ou encore je rêvais. C'est ça oui, je rêvais, voilà pourquoi j'étais assise sur un balai à parler de dragon avec une fille que j'appréciais mais à qui je n'avais jamais rien adressé d'autre que des politesses. C'était un rêve vachement réaliste purée, même le vent dans mes cheveux il semblait réel… et surtout il était vachement long, parce que là les jours défilaient, ce serait pas mal que je me décide à me réveiller…
Revenant sur la jeune femme, je hochais la tête à ses paroles.
- C'est le balai. Ce n'est pas vivant… je ne sais pas… je n'ai pas confiance.
Je me forçais à un petit sourire en prononçant ces mots, je ne voulais pas lui paraître désobligeante. Les peurs étaient souvent inconsidérées. Après tout, pourquoi avoir peur d'une petite souris ou d'une petite araignée ? C'était presque mignon, pourtant bien des gens hurlaient en les voyants. Et bien moi, c'était les balais, voilà. Un balai, c'était bon à faire le ménage, à pousser la poussière d'un point A à un point B, pas à voler et faire des matchs. Mais chacun sa vision de la chose. Lorsqu'elle parlait des chevaux volants je ne pouvais m'empêcher de sentir ma curiosité piquée au vif.
- Tu sais où on pourrait en monter ?
Ça pouvait être une jolie aventure, toutes les deux, à dos de pégase. À mes yeux, ça avait un je ne sais quoi de presque romantique, alors qu'il n'y avait aucune raison pour que ce soit le cas. Romantique… voilà que des mots qui avaient été rayés de mon vocabulaire jusqu'à maintenant faisaient leurs apparitions. C'était le début de la fin, assurément.
Et puisqu'on parlait de voler, et que je me sentais un peu plus à l'aise en retrouvant mes vieilles marques de Poudlard concernant les cours de vol, je haussais un peu les épaules. À dire vrai, j'avais peur de redescendre… comme si ça allait me ramener à une réalité d'autant plus douloureuse. Ici dans les airs au moins, on ne pouvait pas m'attraper. Pas trop.
- Allons-y.
Me rappelant mes vieux réflexes, je poussais le balai en avant pour me diriger vers les gradins où nous nous étions arrêtées un peu plus tôt. Je me concentrais un instant sur le maniement du balai, et lorsque je me sentais plus à l'aise, je m'osais à tourner la tête en direction de l'université, là-bas, au loin, tandis que mes cheveux venaient battre délicatement mon visage enfantin. Je replongeais dans mes pensées, inexorablement, comme si je tombais dans un gouffre et que je n'avais pas d'autre choix que de me laisser englober par tous ces ténèbres. Je restais donc silencieuse et pensive plusieurs minutes, jusqu'à me décider à rompre le silence.
- Dis… est-ce que tu as déjà ressenti… quelque chose qui te dépassais ?
- Je ne penserai jamais ça de toi voyons. Et moi aussi, je crois souvent encore vivre dans un conte…
Risquant un coup d'œil en bas, je regardais l'herbe du terrain qui me paraissait bien loin.
- Sauf là, maintenant, tout de suite.
Mon teint pâlit quelque peu avant que je me redresse pour reprendre la position enseignée tout en fixant ma camarade. Oui, bien souvent, je me croyais vivre dans une autre réalité. J'avais déjà été élevée dans deux mondes, celui des moldus et celui des sorciers. Alors, les contes et les légendes, ce n'était qu'une formalité maintenant, non ? Sans compter ce qui me tenaillait la poitrine depuis maintenant quelque jour. La douleur me rappelait néanmoins que j'étais belle et bien vivante, mais pourtant je croyais vivre sur une autre planète. Moi, ressentir ça ? C'était… non, juste pas possible, je ne pouvais pas l'admettre. Surtout pas, et encore moins pour la personne concernée. Hors de question, je faisais l'impasse sur tout cela. C'était forcément à cause du fait que je forçais un peu sur l'alcool de temps en temps… bon d'accord, moins d'une fois par année, mais il y a des gens plus sensibles que d'autre, j'en faisais peut-être partie. Ou alors j'avais tout imaginé… ou encore je rêvais. C'est ça oui, je rêvais, voilà pourquoi j'étais assise sur un balai à parler de dragon avec une fille que j'appréciais mais à qui je n'avais jamais rien adressé d'autre que des politesses. C'était un rêve vachement réaliste purée, même le vent dans mes cheveux il semblait réel… et surtout il était vachement long, parce que là les jours défilaient, ce serait pas mal que je me décide à me réveiller…
Revenant sur la jeune femme, je hochais la tête à ses paroles.
- C'est le balai. Ce n'est pas vivant… je ne sais pas… je n'ai pas confiance.
Je me forçais à un petit sourire en prononçant ces mots, je ne voulais pas lui paraître désobligeante. Les peurs étaient souvent inconsidérées. Après tout, pourquoi avoir peur d'une petite souris ou d'une petite araignée ? C'était presque mignon, pourtant bien des gens hurlaient en les voyants. Et bien moi, c'était les balais, voilà. Un balai, c'était bon à faire le ménage, à pousser la poussière d'un point A à un point B, pas à voler et faire des matchs. Mais chacun sa vision de la chose. Lorsqu'elle parlait des chevaux volants je ne pouvais m'empêcher de sentir ma curiosité piquée au vif.
- Tu sais où on pourrait en monter ?
Ça pouvait être une jolie aventure, toutes les deux, à dos de pégase. À mes yeux, ça avait un je ne sais quoi de presque romantique, alors qu'il n'y avait aucune raison pour que ce soit le cas. Romantique… voilà que des mots qui avaient été rayés de mon vocabulaire jusqu'à maintenant faisaient leurs apparitions. C'était le début de la fin, assurément.
Et puisqu'on parlait de voler, et que je me sentais un peu plus à l'aise en retrouvant mes vieilles marques de Poudlard concernant les cours de vol, je haussais un peu les épaules. À dire vrai, j'avais peur de redescendre… comme si ça allait me ramener à une réalité d'autant plus douloureuse. Ici dans les airs au moins, on ne pouvait pas m'attraper. Pas trop.
- Allons-y.
Me rappelant mes vieux réflexes, je poussais le balai en avant pour me diriger vers les gradins où nous nous étions arrêtées un peu plus tôt. Je me concentrais un instant sur le maniement du balai, et lorsque je me sentais plus à l'aise, je m'osais à tourner la tête en direction de l'université, là-bas, au loin, tandis que mes cheveux venaient battre délicatement mon visage enfantin. Je replongeais dans mes pensées, inexorablement, comme si je tombais dans un gouffre et que je n'avais pas d'autre choix que de me laisser englober par tous ces ténèbres. Je restais donc silencieuse et pensive plusieurs minutes, jusqu'à me décider à rompre le silence.
- Dis… est-ce que tu as déjà ressenti… quelque chose qui te dépassais ?
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Re: Vole petit poulet [PV Esme]
Sam 9 Juin 2018 - 17:29
Vole petit poulet
Alors qu'Esme observait consciencieusement le comportement d'Abigail, la voyant se crisper à nouveau, elle remarqua encore la plume qui pendait à son cou. Elle lui sembla avoir changé de couleur, ce qui était, en somme, très probable, mais la Lufkin n'en fut que plus intriguée par la nature de l'objet. "C'est le balai. Ce n'est pas vivant… je ne sais pas… je n'ai pas confiance", expliqua Abi, confirmant les hypothèses qu'elle avait formulées. Elle comprenait bien sa crainte, mais ne voulait pas l'encourager à descendre de l'objet pour l'instant ; le plus dur avait été fait. Le vol devait être un plaisir. Si son amie venait à réclamer à rejoindre la terre ferme, elle l'accompagnerait sans discuter, mais tant qu'Abi restait dans les airs, la Lufkin voulait lui montrer l'amusement que l'on pouvait trouver dans le vol à balai. De plus, elle avait le pressentiment que cette séance ne pouvait que bien se passer. La magie qui se trouvait en elles et au sein du lieu encadrait cette initiative aérienne avec bienveillance, elle le savait.
La question d'Abi prouvait sa motivation pour une balade d'un autre ordre. "Aucune idée. J'en ai vu une fois, en Espagne, mais je ne les ai pas montés, leur propriétaire était assez possessif", se souvint la brune. Habituée à monter des chevaux dans le monde moldu, sa sœur aînée, également cavalière, l'avait beaucoup enviée lorsqu'elle avait su que sa cadette partait à la rencontre des pégases pour l'été. La Lufkin n'avait même pas pu lui ramener des photos, à cause du risque que celles-ci soient débusquées. "Je pense que si on demande à ton prof de SCM, il saura nous aiguiller". Esme s'étonna qu'Abi n'ait pas de contact d'éleveurs de chevaux ailés de par son cursus, mais connaissait-elle personnellement un architecte de chaque mouvement artistique ? Sûrement pas.
Sur l'acquiescement de l'apprentie dragonologue, les deux jeunes femmes s'engagèrent doucement mais sûrement dans leur tour du stade, épousant la courbe circulaire de l'infrastructure sans que le vent léger ne les perturbe. "Dis… est-ce que tu as déjà ressenti… quelque chose qui te dépassait ?". Intriguée, la bleue tourna la tête vers sa camarade. "Dépasser... Dans quel sens ?", s'enquit-elle. Elle ralentit un peu. "Là, par exemple, tu me dépasses", affirma-t-elle, peu fière de son piètre jeu de mots, mais elle cherchait encore à détendre la novice du balai. En vérité, elle connaissait bien les différents sens du mot "dépassé", et avait particulièrement expérimenté son sens figuré, chaque fois qu'elle avait tenté, en vain, de devenir aussi rusée que ses frères et sœurs entrés en politique. Ce sentiment désagréable et très décourageant s'était éloigné d'elle depuis qu'elle usait de ses capacités de legilimens avec les adversaires de sa famille.
La question d'Abi prouvait sa motivation pour une balade d'un autre ordre. "Aucune idée. J'en ai vu une fois, en Espagne, mais je ne les ai pas montés, leur propriétaire était assez possessif", se souvint la brune. Habituée à monter des chevaux dans le monde moldu, sa sœur aînée, également cavalière, l'avait beaucoup enviée lorsqu'elle avait su que sa cadette partait à la rencontre des pégases pour l'été. La Lufkin n'avait même pas pu lui ramener des photos, à cause du risque que celles-ci soient débusquées. "Je pense que si on demande à ton prof de SCM, il saura nous aiguiller". Esme s'étonna qu'Abi n'ait pas de contact d'éleveurs de chevaux ailés de par son cursus, mais connaissait-elle personnellement un architecte de chaque mouvement artistique ? Sûrement pas.
Sur l'acquiescement de l'apprentie dragonologue, les deux jeunes femmes s'engagèrent doucement mais sûrement dans leur tour du stade, épousant la courbe circulaire de l'infrastructure sans que le vent léger ne les perturbe. "Dis… est-ce que tu as déjà ressenti… quelque chose qui te dépassait ?". Intriguée, la bleue tourna la tête vers sa camarade. "Dépasser... Dans quel sens ?", s'enquit-elle. Elle ralentit un peu. "Là, par exemple, tu me dépasses", affirma-t-elle, peu fière de son piètre jeu de mots, mais elle cherchait encore à détendre la novice du balai. En vérité, elle connaissait bien les différents sens du mot "dépassé", et avait particulièrement expérimenté son sens figuré, chaque fois qu'elle avait tenté, en vain, de devenir aussi rusée que ses frères et sœurs entrés en politique. Ce sentiment désagréable et très décourageant s'était éloigné d'elle depuis qu'elle usait de ses capacités de legilimens avec les adversaires de sa famille.
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- InvitéInvité
Re: Vole petit poulet [PV Esme]
Sam 9 Juin 2018 - 20:43
L'Espagne… et voilà, ça m'y ramenait encore. D'abord le Quidditch, qui avait mené mes pas jusqu'ici, puis maintenant l'Espagne et les pégases. Je manquais de tomber de mon balai, glissant légèrement sur le côté en écoutant ma camarade bleue. Contre ma peau, à moitié cachée par mon haut, ma plume passa du jaune à plusieurs nuances de bleus et de verts. Je n'y prenais pourtant pas garde, concentrée à rester sur mon bout de bois. J'essayais également d'avoir une certaine contenance également pour ne pas trop alarmer mon interlocutrice. Je ne pouvais pas me permettre d'être trop indiscrète sur ce qui m'arrivait. C'était mon secret. Néanmoins, j'avais l'impression que je devais soulager quelque peu mon esprit.
Fort heureusement, elle vint à mentionner le professeur de soins aux créatures magiques. Mon esprit arrivait donc à reprendre le droit chemin et ne pas trop s'éloigner des sentiers battus.
- C'est une bonne idée oui, je lui demanderai et je te tiendrai informée.
Je lui souriais en la fixant comme si j'étais en train de lui faire une promesse. Et c'était le cas. Ce genre de petits projets innocents étaient tout à fait agréable à mon goût, d'autant plus que ce serait enfin l'occasion de véritablement passer du temps ensemble. Plus que maintenant donc. J'aimais bien ce genre de projet… non seulement ça me changeait les idées, mais ça me rappelait un peu l'excursion en Louisiane que j'avais faites avec Aislin… et au final, j'y avais gagné une amie. Et puisque le destin semblait vouloir nous forcer à nous connaître, Esme et moi, autant aller dans son sens, pour une fois. Je me notais donc mentalement d'aller voir mon enseignant un peu plus tard. Je tenais réellement à cette idée, même si je ne le montrais peut-être pas forcément.
Pourtant la trêve de mes pensées était de courte durée puisque, une fois en mouvement, je reprenais son fil, mon cœur s'enserrant dans ma poitrine. Et je soupirai, car il n'avait pas ce qu'il désirait. Je posais donc une question dont je ne comprenais pas même moi le véritable sens. Néanmoins, la Lufkin y répondait d'un ton léger, comme si elle avait détecté ma détresse. En la regardant ralentir, je ne pouvais m'empêcher d'étirer mes lèvres en un fin sourire, mon regard se faisant reconnaissant.
- Non non je veux dire… comme sentiment.
C'était difficile pour moi d'en dire plus. En partie parce que je ne le voulais pas, mais aussi parce que je ne le pouvais pas. Pas dans le sens du secret, mais parce que je ne savais pas comment faire. Jusqu'à maintenant j'avais toujours été maitresse de moi-même, de ce que je ressentais, de mes sentiments. Ça me tombait dessus ainsi, un peu… comme un coup de foudre ? Moi qui pensais être l'élue des dieux et être épargnée par toutes ces conneries… je me trompais lourdement. Et plus dure était la chute… mais je craignais davantage l'atterrissage. Par ailleurs, ce n'était pas qu'une image alors que j'avais les fesses sur un balai, à voler, et que je pouvais tomber à tout moment. Prenant une grande inspiration, je reprenais.
- Tu sais, comme un truc qui t'arrive et auquel tu ne t'attendais pas. Et que du coup ça t'occupe sans arrêt l'esprit. Comme… tomber amoureux.
Je ralentissais moi aussi en la regardant d'un air un peu interrogateur, observant si cette fois j'avais été plus claire. Je l'avais dis, ou tout du moins, j'avais prononcé les mots. C'était déjà un début...
Fort heureusement, elle vint à mentionner le professeur de soins aux créatures magiques. Mon esprit arrivait donc à reprendre le droit chemin et ne pas trop s'éloigner des sentiers battus.
- C'est une bonne idée oui, je lui demanderai et je te tiendrai informée.
Je lui souriais en la fixant comme si j'étais en train de lui faire une promesse. Et c'était le cas. Ce genre de petits projets innocents étaient tout à fait agréable à mon goût, d'autant plus que ce serait enfin l'occasion de véritablement passer du temps ensemble. Plus que maintenant donc. J'aimais bien ce genre de projet… non seulement ça me changeait les idées, mais ça me rappelait un peu l'excursion en Louisiane que j'avais faites avec Aislin… et au final, j'y avais gagné une amie. Et puisque le destin semblait vouloir nous forcer à nous connaître, Esme et moi, autant aller dans son sens, pour une fois. Je me notais donc mentalement d'aller voir mon enseignant un peu plus tard. Je tenais réellement à cette idée, même si je ne le montrais peut-être pas forcément.
Pourtant la trêve de mes pensées était de courte durée puisque, une fois en mouvement, je reprenais son fil, mon cœur s'enserrant dans ma poitrine. Et je soupirai, car il n'avait pas ce qu'il désirait. Je posais donc une question dont je ne comprenais pas même moi le véritable sens. Néanmoins, la Lufkin y répondait d'un ton léger, comme si elle avait détecté ma détresse. En la regardant ralentir, je ne pouvais m'empêcher d'étirer mes lèvres en un fin sourire, mon regard se faisant reconnaissant.
- Non non je veux dire… comme sentiment.
C'était difficile pour moi d'en dire plus. En partie parce que je ne le voulais pas, mais aussi parce que je ne le pouvais pas. Pas dans le sens du secret, mais parce que je ne savais pas comment faire. Jusqu'à maintenant j'avais toujours été maitresse de moi-même, de ce que je ressentais, de mes sentiments. Ça me tombait dessus ainsi, un peu… comme un coup de foudre ? Moi qui pensais être l'élue des dieux et être épargnée par toutes ces conneries… je me trompais lourdement. Et plus dure était la chute… mais je craignais davantage l'atterrissage. Par ailleurs, ce n'était pas qu'une image alors que j'avais les fesses sur un balai, à voler, et que je pouvais tomber à tout moment. Prenant une grande inspiration, je reprenais.
- Tu sais, comme un truc qui t'arrive et auquel tu ne t'attendais pas. Et que du coup ça t'occupe sans arrêt l'esprit. Comme… tomber amoureux.
Je ralentissais moi aussi en la regardant d'un air un peu interrogateur, observant si cette fois j'avais été plus claire. Je l'avais dis, ou tout du moins, j'avais prononcé les mots. C'était déjà un début...
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Re: Vole petit poulet [PV Esme]
Dim 10 Juin 2018 - 16:07
Vole petit poulet
Les deux jeunes femmes discutaient depuis une petite demi-heure seulement, et elles faisaient déjà des plans ensemble. D'excursions, qui plus est. Esme découvrait avec étonnement la personnalité d'Abigail, se rendait compte qu'elle la trouvait drôlement sympathique et que ça collait bien entre elles. Elle se sentit bête de ne pas avoir pensé à faire l'effort de l'approcher auparavant. La Lufkin lui sourit alors qu'Abi lui promettait de s'informer auprès de son professeur. Bien qu'elle en ai vu seulement une fois en Espagne, Esme se doutait qu'il devait être possible de rencontrer des pégases sans aller aussi loin. Il y avait toujours le trans-planage, en sachant que plus les distances parcourues étaient grandes, plus il y avait de chances de se perdre. La bleue se dit qu'elle irait vérifier si à tout hasard, des chevaux ailés peuplaient l'île du Kelpy, où la plupart des étudiants de Hungcalf allait se rendre une fois les vacances commencées. Peut-être auraient-elles l'occasion d'en monter là-bas, qui sait.
L'air de rien, Esme augmentait légèrement la vitesse à laquelle elles volaient, en conservant toutefois une altitude assez modérée, pour ne pas trop perturber sa camarade. Mais celle-ci semblait tracassée par autre chose, et ne remarquerait sans doute pas les subterfuges d'Esme pour l'inciter à se dépasser aériennement parlant. "Non non je veux dire… comme sentiment". La jeune femme acquiesça lentement à cette précision, quelque peu intriguée par la question de la Ethelred. Parlait-elle d'être dépassée par un événement ? Ou par autre chose ? La façon dont la question était posée traduisait forcément que ce sentiment d'être dépassé était ressenti par Abigail en ce moment-même. "Tu sais, comme un truc qui t'arrive et auquel tu ne t'attendais pas. Et que du coup ça t'occupe sans arrêt l'esprit. Comme… tomber amoureux".
Esme fut surprise par cette révélation, si bien qu'elle ralentit automatiquement pour voler exactement au niveau de son amie et pouvoir lui parler en face. C'est que cette discussion devenait sérieuse, maintenant ! Elle fronça les sourcils tandis qu'elle s'interrogeait. "Etre dépassée en amour, ça peut arriver lorsqu'on rencontre un problème, un événement inattendu, qu'on ne se sent pas à la hauteur...", réfléchissait Esme à voix haute, faisant ainsi écho à ses lointains problèmes de couple. "Mais pour moi, quand on tombe amoureux, c'est antérieur à tout ça ; il ne s'agit justement pas d'être dépassé, mais de s'abandonner tout entier à un sentiment contre lequel on ne veut plus lutter". Satisfaite d'avoir su formuler le fond de sa pensée, Esme restait dubitative face à Abi, ne comprenant pas exactement ce qu'elle avait voulu dire. Elle hésitait à approfondir le sujet, de peur d'entrer dans des questions trop privées, mais ajouta tout de même : "Éventuellement, la découverte du sentiment amoureux peut intriguer jusqu'à provoquer un sentiment de dépassement, je suppose...". Elle pouvait imaginer que quelqu'un n'ayant jamais aimé se retrouve désemparé une fois face à ce sentiment si imposant. Mais à la vérité, cela ne lui était jamais arrivé. Une fois tombée amoureuse, elle n'avait pas eu peur, et s'était tout de suite jetée dans cet amour, comme une évidence. Peut-être que, contrairement à elle, Abigail était en train de tomber amoureuse pour la première fois ?
L'air de rien, Esme augmentait légèrement la vitesse à laquelle elles volaient, en conservant toutefois une altitude assez modérée, pour ne pas trop perturber sa camarade. Mais celle-ci semblait tracassée par autre chose, et ne remarquerait sans doute pas les subterfuges d'Esme pour l'inciter à se dépasser aériennement parlant. "Non non je veux dire… comme sentiment". La jeune femme acquiesça lentement à cette précision, quelque peu intriguée par la question de la Ethelred. Parlait-elle d'être dépassée par un événement ? Ou par autre chose ? La façon dont la question était posée traduisait forcément que ce sentiment d'être dépassé était ressenti par Abigail en ce moment-même. "Tu sais, comme un truc qui t'arrive et auquel tu ne t'attendais pas. Et que du coup ça t'occupe sans arrêt l'esprit. Comme… tomber amoureux".
Esme fut surprise par cette révélation, si bien qu'elle ralentit automatiquement pour voler exactement au niveau de son amie et pouvoir lui parler en face. C'est que cette discussion devenait sérieuse, maintenant ! Elle fronça les sourcils tandis qu'elle s'interrogeait. "Etre dépassée en amour, ça peut arriver lorsqu'on rencontre un problème, un événement inattendu, qu'on ne se sent pas à la hauteur...", réfléchissait Esme à voix haute, faisant ainsi écho à ses lointains problèmes de couple. "Mais pour moi, quand on tombe amoureux, c'est antérieur à tout ça ; il ne s'agit justement pas d'être dépassé, mais de s'abandonner tout entier à un sentiment contre lequel on ne veut plus lutter". Satisfaite d'avoir su formuler le fond de sa pensée, Esme restait dubitative face à Abi, ne comprenant pas exactement ce qu'elle avait voulu dire. Elle hésitait à approfondir le sujet, de peur d'entrer dans des questions trop privées, mais ajouta tout de même : "Éventuellement, la découverte du sentiment amoureux peut intriguer jusqu'à provoquer un sentiment de dépassement, je suppose...". Elle pouvait imaginer que quelqu'un n'ayant jamais aimé se retrouve désemparé une fois face à ce sentiment si imposant. Mais à la vérité, cela ne lui était jamais arrivé. Une fois tombée amoureuse, elle n'avait pas eu peur, et s'était tout de suite jetée dans cet amour, comme une évidence. Peut-être que, contrairement à elle, Abigail était en train de tomber amoureuse pour la première fois ?
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Re: Vole petit poulet [PV Esme]
Dim 10 Juin 2018 - 20:00
"Tomber amoureux". C'était un terme que j'entendais depuis mon entrée à Poudlard, et même un peu avant avec ma sœur. Mais contrairement aux autres, ce terme m'indifférait, ou au pire il m'arrachait rire moqueur ou soupir. Effectivement ça ne m'était jamais arrivé donc je n'avais pas pu comprendre toutes les désillusions des gens qui s'étaient confiés à moi. Je ne les avais jamais pris de haut pour autant, néanmoins, je m'estimais chanceuse de ne jamais avoir été foudroyée de la sorte, je trouvais ça inutile en réalité, mais surtout parce que je n'y avait vu que des déboires. En quoi l'amour pouvait-il être fort et positif lorsqu'on ne voit qu'impatience, douleur, jalousie et peur ? Je savais qu'Aislin en avait souffert, et j'étais à peu près certaine que la Lufkin à mes côtés sur son balai avait dû subir également. Pourquoi donc s'encombrer d'un sentiment aussi fort mais aussi destructeur alors qu'il y a tant d'autres émotions à vivre ? La passion, celle qui nous prend aux tripes, l'amitié, la fraternité, la joie pure et simple, l'extase en accomplissant simplement une action qui nous fait du bien ? Soigner un animal pour moi, par exemple. Je ne l'avais jamais compris, et maintenant que j'avais cette flèche qui me transperçait le cœur, j'étais d'autant plus confuse, car je ne ressentais rien d'agréable. De passionnel, oui. Mais ce n'était pas dans le bon sens du terme.
Avec tout ça, je réalisais que nous avions accéléré uniquement lorsque ma prof de vol ralentissait en me regardant, les sourcils froncés. Elle n'était pas une Lufkin pour rien, elle savait user de subterfuges pour me faire oublier sur quoi j'étais assise. Il allait falloir que je me méfie, pourtant, je ne pouvais m'empêcher de sourire très légèrement.
- S'abandonner…
Répétais-je, pensive après avoir écouté ses paroles. S'abandonner car on ne veut plus lutter… ça faisait sens, dans le fond, j'en avais déjà marre de ressentir cette merde, donc j'avais déjà envie de m'y abandonner. Pourtant, je ne le faisais pas, comme si tout en moi, jusqu'à la moindre de mes molécules, refusait d'admettre ce sentiment. Je ne le pouvais pas, c'était impossible, et cette fois, c'était surtout parce que la situation m'en empêchait bel et bien. Si je m'abandonnais, je devais faire face à un danger évidant, et je n'en avais pas envie. Je prenais déjà beaucoup de risque en tant qu'Animagus à me promener seule la nuit dans la forêt, ou en côtoyant les dragons. Alors me rajouter volontairement des problèmes au sein de l'université, non, je ne me sentais pas prête.
Je fixais devant moi en pensant à tout cela jusqu'à ce qu'elle reprenne la parole. Je la lorgnais du coin de l'œil en l'écoutant, tout en guidant mon balai, de plus en plus à l'aise, même si je restais crispée à cause de ma situation et de notre discussion. Paradoxalement, en parler, et avoir pu prononcer les mots m'avait comme soulagé d'un poids.
- Tu ne te souviens pas ? De ta première fois.
Je ne voulais pas paraître indiscrète vis-à-vis de mon amie, et je ne voulais pas non plus lui rappeler de mauvais souvenirs. Je lui souriais alors en précisant.
- Enfin, si tu veux répondre.
Encore une fois, je ne savais guère comment me positionner dans cette conversation, et dans ces sentiments. La seule personne avec qui j'en parlais véritablement, c'était ma sœur. Et je savais qu'avec elle, je n'avais pas besoin de faire de jolies formulations, ou de redouter de la blesser, elle me connaissait trop bien pour que ça puisse arriver, sauf si je le faisais vraiment exprès, ce dont je ne me permettrais pas.
Mais peut-être que si Esme pouvait se souvenir de la première fois dont elle était tombée amoureuse, j'aurai pu relativiser, ou pas. J'aurai pu m'identifier, et mieux comprendre certaines choses qui semblaient encore m'échapper. Pourtant, j'en avais vu des amoureux, et j'en avais entendu des conneries. Mais maintenant que je le subissais moi aussi, car c'était véritablement le subir, je ne pouvais plus m'en désintéresser, je devais faire face… pour mieux continuer la lutte et ne pas abandonner.
Avec tout ça, je réalisais que nous avions accéléré uniquement lorsque ma prof de vol ralentissait en me regardant, les sourcils froncés. Elle n'était pas une Lufkin pour rien, elle savait user de subterfuges pour me faire oublier sur quoi j'étais assise. Il allait falloir que je me méfie, pourtant, je ne pouvais m'empêcher de sourire très légèrement.
- S'abandonner…
Répétais-je, pensive après avoir écouté ses paroles. S'abandonner car on ne veut plus lutter… ça faisait sens, dans le fond, j'en avais déjà marre de ressentir cette merde, donc j'avais déjà envie de m'y abandonner. Pourtant, je ne le faisais pas, comme si tout en moi, jusqu'à la moindre de mes molécules, refusait d'admettre ce sentiment. Je ne le pouvais pas, c'était impossible, et cette fois, c'était surtout parce que la situation m'en empêchait bel et bien. Si je m'abandonnais, je devais faire face à un danger évidant, et je n'en avais pas envie. Je prenais déjà beaucoup de risque en tant qu'Animagus à me promener seule la nuit dans la forêt, ou en côtoyant les dragons. Alors me rajouter volontairement des problèmes au sein de l'université, non, je ne me sentais pas prête.
Je fixais devant moi en pensant à tout cela jusqu'à ce qu'elle reprenne la parole. Je la lorgnais du coin de l'œil en l'écoutant, tout en guidant mon balai, de plus en plus à l'aise, même si je restais crispée à cause de ma situation et de notre discussion. Paradoxalement, en parler, et avoir pu prononcer les mots m'avait comme soulagé d'un poids.
- Tu ne te souviens pas ? De ta première fois.
Je ne voulais pas paraître indiscrète vis-à-vis de mon amie, et je ne voulais pas non plus lui rappeler de mauvais souvenirs. Je lui souriais alors en précisant.
- Enfin, si tu veux répondre.
Encore une fois, je ne savais guère comment me positionner dans cette conversation, et dans ces sentiments. La seule personne avec qui j'en parlais véritablement, c'était ma sœur. Et je savais qu'avec elle, je n'avais pas besoin de faire de jolies formulations, ou de redouter de la blesser, elle me connaissait trop bien pour que ça puisse arriver, sauf si je le faisais vraiment exprès, ce dont je ne me permettrais pas.
Mais peut-être que si Esme pouvait se souvenir de la première fois dont elle était tombée amoureuse, j'aurai pu relativiser, ou pas. J'aurai pu m'identifier, et mieux comprendre certaines choses qui semblaient encore m'échapper. Pourtant, j'en avais vu des amoureux, et j'en avais entendu des conneries. Mais maintenant que je le subissais moi aussi, car c'était véritablement le subir, je ne pouvais plus m'en désintéresser, je devais faire face… pour mieux continuer la lutte et ne pas abandonner.
- InvitéInvité
Re: Vole petit poulet [PV Esme]
Mer 13 Juin 2018 - 13:15
Vole petit poulet
L'air pensif d'Abigail à ses propos indiqua à la Lufkin qu'elle avait fini par mettre le doigt sur ce qui la tracassait depuis le début. Elle fut attendrie en réalisant l'état dans lequel la Ethelred semblait s'être mise en découvrant qu'elle était sujette au sentiment amoureux - Esme avait failli finir borgne, avec le caillou projeté par Abi, qui lui avait frôlé le nez. Elle sourit en repensant à cette entrée en matière, pas rancunière pour un sou. Sa curiosité naturelle vint vite frapper à la porte de ses pensées, se demandant qui pouvait bien être l'homme - ou la femme ? - qui faisait chavirer le cœur de la timide étudiante. Mais l'identité du troublemaker n'était pas la seule chose qui rendait Esme perplexe. La perturbation d'Abi, certes absolument adorable, s'expliquait difficilement si elle en était bien aux premiers émois. Pour la Conyngham, si l'amour avait parfois vocation à angoisser l'individu, ce désagrément venait après ; la première étape n'était que papillons dans le ventre et symphonies mélodieuses rythmées par les battements du cœur. Or, Abigail semblait beaucoup trop stressée pour une jeune femme nouvellement entichée.
Toutes ces tergiversations menèrent les deux sorcières à ralentir encore plus, jusqu'à amorcer la descente. Discuter tout en volant à balai n'était pas évident, entre le bruit du vent et la déconcentration que cela pouvait amener. Abigail finit par sortir de son introspection pour poser une question qui prit la Lufkin de court : "Tu ne te souviens pas ? De ta première fois". On arrivait donc aux choses sérieuses ! Plutôt pudique, Esme fut un peu déconcertée par la question, y voyant un changement de sujet assez surprenant. Rapidement, elle reconsidéra les hypothèses qu'elle avait précédemment formulées. Peut-être que la Ethelred avait justement dépassé le stade des premiers sentiments ressentis, et qu'elle s'apprêtait à sauter le pas avec l'élu de son cœur ? Voilà qui donnerait un sens à son sentiment d'être dépassée. Abigail ajouta qu'elle n'était pas obligée de répondre, mais la solidarité féminine poussa Esme à se remémorer sa première fois, et à lui confectionner un résumé des plus rassurants possibles.
"Je pense que tout le monde se souvient de sa première fois... La mienne s'est passée sans accroc. La première est rarement la meilleure, mais tant qu'il y a des sentiments, tu peux être sûre que ça se passera bien", assura la brune, sur le ton de la confidence. Prenant en considération l'état anxieux de sa camarade, et voulant s'assurer qu'elle ne fasse pas de bêtises, elle ajouta : "Tu as tout ton temps, en tout cas". Certes, vingt-cinq ans, statistiquement, c'était tard. Mais il n'y avait pas d'âge, au fond, pour être prête : à chacun son rythme. Arrivée à quelques mètres du sol, Esme piqua vers le bas et désenfourcha son balai une fois sur la terre ferme. Puis, elle se retourna pour vérifier l’atterrissage de son amie.
Toutes ces tergiversations menèrent les deux sorcières à ralentir encore plus, jusqu'à amorcer la descente. Discuter tout en volant à balai n'était pas évident, entre le bruit du vent et la déconcentration que cela pouvait amener. Abigail finit par sortir de son introspection pour poser une question qui prit la Lufkin de court : "Tu ne te souviens pas ? De ta première fois". On arrivait donc aux choses sérieuses ! Plutôt pudique, Esme fut un peu déconcertée par la question, y voyant un changement de sujet assez surprenant. Rapidement, elle reconsidéra les hypothèses qu'elle avait précédemment formulées. Peut-être que la Ethelred avait justement dépassé le stade des premiers sentiments ressentis, et qu'elle s'apprêtait à sauter le pas avec l'élu de son cœur ? Voilà qui donnerait un sens à son sentiment d'être dépassée. Abigail ajouta qu'elle n'était pas obligée de répondre, mais la solidarité féminine poussa Esme à se remémorer sa première fois, et à lui confectionner un résumé des plus rassurants possibles.
"Je pense que tout le monde se souvient de sa première fois... La mienne s'est passée sans accroc. La première est rarement la meilleure, mais tant qu'il y a des sentiments, tu peux être sûre que ça se passera bien", assura la brune, sur le ton de la confidence. Prenant en considération l'état anxieux de sa camarade, et voulant s'assurer qu'elle ne fasse pas de bêtises, elle ajouta : "Tu as tout ton temps, en tout cas". Certes, vingt-cinq ans, statistiquement, c'était tard. Mais il n'y avait pas d'âge, au fond, pour être prête : à chacun son rythme. Arrivée à quelques mètres du sol, Esme piqua vers le bas et désenfourcha son balai une fois sur la terre ferme. Puis, elle se retourna pour vérifier l’atterrissage de son amie.
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- InvitéInvité
Re: Vole petit poulet [PV Esme]
Mer 13 Juin 2018 - 17:46
Il était vrai que s’abandonner à ses sentiments semblaient la solution de facilité, et je devais avouer que ça me séduisait. Ne plus me battre et accepter… mais c’était plus fort que moi, je n’y arrivais pas. Au-delà des papillons, ou dans mon cas des chenilles plutôt, au creux du ventre, je ressentais un profond malaise, comme si je m’étais cru trop intouchable. Le retour du bâton était véritablement douloureux. Et alors que nous entamions une lente descente après avoir fait notre tour, j’écoutais les paroles d’Esme comme si elle était la Sage Parole qui allait me libérer, délivrer. Sauf que… ses mots étaient un peu étranges. Me parlait-elle par énigme soudainement ? Pourquoi ressentir pour la première fois le sentiment amoureux était rarement le meilleur ? Et pourquoi avec elle ça s’était passé sans accroc ? Et pourquoi parlait-elle de sentiment alors que je parlais dé…
WOW !!!
Ma surprise était totale, et clairement visible sur mon visage, les yeux arrondis, la bouche grande ouverte. Alors que je réalisais de quoi elle venait de parler, je sursautais, littéralement. Ola attend collinette, moi je te parle de sentiment, pas de l’acte de chaire, celui là était encore bien plus au-dessus de ma tête que le simple fait d’être amoureux. Pour le coup, je fus tellement surprise que j’en lâchais mon balai, et comme un vieux sac de pomme de terre, je me sentais glisser sur la droite… inexorablement. Et comme le chiot que j’étais à cette instant, j’essayais de me rattraper, en vain. Fort heureusement, il n’y avait que quelque centimètre qui me séparait du sol, et je tombai, les quatre fers en l’air, mais sans réelle douleur. Poussant un gros soupir alors que mon balai atterrissait sans accro tout seul à côté de moi, ainsi que la Lufkin, je me redressais assise, laissant échapper un rire nerveux. Elle aurait peut-être pu me prendre pour une dingue à rire comme ça, pourtant, toute l’angoisse de ce que je ressentais était en train de s’évacuer, comme si la soupape de sécurité venait de céder.
Attendant tranquillement que je puisse récupérer un semblant de nerf, je me retournais vers mon amie sans me relever.
- Non non je ne parlais pas de cette première fois là… mais de la première fois où tu as ressenti quelque chose pour quelqu’un. Donc, que tu es tombée amoureuse.
Au moins, maintenant, j’avais le sourire, et je me penchais en avant pour récupérer mon balai et le ramener vers moi, observant si je ne l’avais pas abîmé durant ma chute. Me posant en tailleur, je montrais à Esme que j’étais disposée à discuter encore un peu, si elle le souhaitait et qu’elle n’avait pas d’autres obligations. En réalité, j’étais bien avec elle, et je croyais, peut-être un peu naïvement, qu’elle ne me ferait pas de tord. Et pour finir, j’avais vraiment besoin de parler, même si ce n’était que de la pluie et du beau temps.
Puis, la pièce tombait au fond. Je réalisais alors que mon amie d’enfance avait passé un cap qui m’était encore totalement inconnu… et … bon sang, pourquoi est-ce que je l’enviais alors qu’avant qu’elle ne m’en parle, je n’y avais jamais songé un seul instant ? Je vins me frotter le nez un peu nerveusement, avant de reprendre tout en essayant de rester tranquille alors qu’à l’intérieur, je bouillonnais.
- Tu vois c’est… un peu nouveau pour moi alors… je ne comprends pas tout.
Je haussais un peu les épaules en détournant le regard, comme si j’étais gênée et que j’avais honte… et c’était le cas. À mon âge, je découvrais ce que des adolescents de treize ans découvraient pour la première fois. S’en était risible. Ou mignon ? Je ne savais pas trop.
WOW !!!
Ma surprise était totale, et clairement visible sur mon visage, les yeux arrondis, la bouche grande ouverte. Alors que je réalisais de quoi elle venait de parler, je sursautais, littéralement. Ola attend collinette, moi je te parle de sentiment, pas de l’acte de chaire, celui là était encore bien plus au-dessus de ma tête que le simple fait d’être amoureux. Pour le coup, je fus tellement surprise que j’en lâchais mon balai, et comme un vieux sac de pomme de terre, je me sentais glisser sur la droite… inexorablement. Et comme le chiot que j’étais à cette instant, j’essayais de me rattraper, en vain. Fort heureusement, il n’y avait que quelque centimètre qui me séparait du sol, et je tombai, les quatre fers en l’air, mais sans réelle douleur. Poussant un gros soupir alors que mon balai atterrissait sans accro tout seul à côté de moi, ainsi que la Lufkin, je me redressais assise, laissant échapper un rire nerveux. Elle aurait peut-être pu me prendre pour une dingue à rire comme ça, pourtant, toute l’angoisse de ce que je ressentais était en train de s’évacuer, comme si la soupape de sécurité venait de céder.
Attendant tranquillement que je puisse récupérer un semblant de nerf, je me retournais vers mon amie sans me relever.
- Non non je ne parlais pas de cette première fois là… mais de la première fois où tu as ressenti quelque chose pour quelqu’un. Donc, que tu es tombée amoureuse.
Au moins, maintenant, j’avais le sourire, et je me penchais en avant pour récupérer mon balai et le ramener vers moi, observant si je ne l’avais pas abîmé durant ma chute. Me posant en tailleur, je montrais à Esme que j’étais disposée à discuter encore un peu, si elle le souhaitait et qu’elle n’avait pas d’autres obligations. En réalité, j’étais bien avec elle, et je croyais, peut-être un peu naïvement, qu’elle ne me ferait pas de tord. Et pour finir, j’avais vraiment besoin de parler, même si ce n’était que de la pluie et du beau temps.
Puis, la pièce tombait au fond. Je réalisais alors que mon amie d’enfance avait passé un cap qui m’était encore totalement inconnu… et … bon sang, pourquoi est-ce que je l’enviais alors qu’avant qu’elle ne m’en parle, je n’y avais jamais songé un seul instant ? Je vins me frotter le nez un peu nerveusement, avant de reprendre tout en essayant de rester tranquille alors qu’à l’intérieur, je bouillonnais.
- Tu vois c’est… un peu nouveau pour moi alors… je ne comprends pas tout.
Je haussais un peu les épaules en détournant le regard, comme si j’étais gênée et que j’avais honte… et c’était le cas. À mon âge, je découvrais ce que des adolescents de treize ans découvraient pour la première fois. S’en était risible. Ou mignon ? Je ne savais pas trop.
- InvitéInvité
Re: Vole petit poulet [PV Esme]
Mer 13 Juin 2018 - 18:50
Vole petit poulet
Si Esme avait regardé sa camarade en lui parlant, elle aurait remarqué le froncement progressif de ses sourcils ; mais ayant pris les devants pour l’atterrissage, ce ne fut qu'une fois debout sur le sol du stade qu'elle se retourna pour trouver Abigail à terre, sur le dos. "Ça va ?!", s'exclama-t-elle, ne pouvant dissimuler un léger gloussement. La chute n'avait pas due être douloureuse, puisqu'elle n'avait fait aucun bruit et qu'Esme l'avait quitté des yeux lorsqu'elles étaient à peine à un mètre au-dessus du sol. De plus, Abi riait, ce qui prouvait au moins qu'elle ne s'était pas blessée. Peut-être l'avait-elle chamboulée avec ces histoires ? Elle avait pourtant essayé d'être la plus rassurante possible...
"Non non je ne parlais pas de cette première fois là… mais de la première fois où tu as ressenti quelque chose pour quelqu’un. Donc, que tu es tombée amoureuse". Un "Oh !" de surprise sorti de la bouche de la Lufkin, suivi d'un éclat de rire. "Pardon, il y a eu un malentendu je crois", s'expliqua-t-elle rapidement, un peu honteuse d'avoir embrayé sur un sujet très intime pour une première discussion. Malheureusement, Abigail semblait deux fois plus gênée qu'elle. Esme s'approcha et lui tendit la main pour la relever, ayant saisi son éclair de feu de l'autre. "Tu vois c’est… un peu nouveau pour moi alors… je ne comprends pas tout", fit Abi en haussant les épaules, le regard lointain. Esme pesait ses mots avant de parler, ne souhaitant surtout pas remettre la jeune femme dans un nouvel embarras. "Bien sûr, je comprends que tu sois chamboulée !", assura-t-elle, ouvrant grand les yeux. Elle secouait la tête de gauche à droite, cherchant ses mots, tandis qu'elle entraînait Abi vers les gradins. De nouveau assises sur le long banc au niveau duquel Esme avait laissé ses affaires, elles pouvaient discuter calmement.
La Lufkin tâcha d'abord de répondre aux interrogations de son amie, en replongeant dans ses souvenirs. Encore à ce jour, Esme était secrètement amoureuse de son ex ; il lui fallut bien des efforts pour se rappeler que s'il était l'homme qu'elle avait aimé le plus intensément de sa vie, il n'était pas le premier. "A Poudlard, j'ai eu des sentiments pour un garçon", commença-t-elle, se remémorant avec tendresse ces candides souvenirs. Elle tut son nom, ne jugeant pas cela important. "J'avais les fameux papillons dans le ventre quand je le voyais, je perdais mes moyens... Parfois, quand je craignais que cela ne soit pas réciproque, j'étais triste et ça m'étouffait un peu". Alors qu'elle s'entendait parler, Esme comprit la sensation éprouvée par Abigail. "Ecoute, au début en tout cas, il ne faut pas trop se poser de questions", lui dit-elle. Ironique de la part d'une grande anxieuse, mais c'était néanmoins vrai. "Je veux dire, ce n'est pas sans raison que le sentiment se loge dans les entrailles et pas dans le cerveau", continua-t-elle avec un sourire à destination de mademoiselle Dowell. Comme elle, elle devait avoir tendance à trop réfléchir. Au fil du temps, Esme avait appris à lâcher prise, et elle espérait que son amie réussisse à faire de même.
"Non non je ne parlais pas de cette première fois là… mais de la première fois où tu as ressenti quelque chose pour quelqu’un. Donc, que tu es tombée amoureuse". Un "Oh !" de surprise sorti de la bouche de la Lufkin, suivi d'un éclat de rire. "Pardon, il y a eu un malentendu je crois", s'expliqua-t-elle rapidement, un peu honteuse d'avoir embrayé sur un sujet très intime pour une première discussion. Malheureusement, Abigail semblait deux fois plus gênée qu'elle. Esme s'approcha et lui tendit la main pour la relever, ayant saisi son éclair de feu de l'autre. "Tu vois c’est… un peu nouveau pour moi alors… je ne comprends pas tout", fit Abi en haussant les épaules, le regard lointain. Esme pesait ses mots avant de parler, ne souhaitant surtout pas remettre la jeune femme dans un nouvel embarras. "Bien sûr, je comprends que tu sois chamboulée !", assura-t-elle, ouvrant grand les yeux. Elle secouait la tête de gauche à droite, cherchant ses mots, tandis qu'elle entraînait Abi vers les gradins. De nouveau assises sur le long banc au niveau duquel Esme avait laissé ses affaires, elles pouvaient discuter calmement.
La Lufkin tâcha d'abord de répondre aux interrogations de son amie, en replongeant dans ses souvenirs. Encore à ce jour, Esme était secrètement amoureuse de son ex ; il lui fallut bien des efforts pour se rappeler que s'il était l'homme qu'elle avait aimé le plus intensément de sa vie, il n'était pas le premier. "A Poudlard, j'ai eu des sentiments pour un garçon", commença-t-elle, se remémorant avec tendresse ces candides souvenirs. Elle tut son nom, ne jugeant pas cela important. "J'avais les fameux papillons dans le ventre quand je le voyais, je perdais mes moyens... Parfois, quand je craignais que cela ne soit pas réciproque, j'étais triste et ça m'étouffait un peu". Alors qu'elle s'entendait parler, Esme comprit la sensation éprouvée par Abigail. "Ecoute, au début en tout cas, il ne faut pas trop se poser de questions", lui dit-elle. Ironique de la part d'une grande anxieuse, mais c'était néanmoins vrai. "Je veux dire, ce n'est pas sans raison que le sentiment se loge dans les entrailles et pas dans le cerveau", continua-t-elle avec un sourire à destination de mademoiselle Dowell. Comme elle, elle devait avoir tendance à trop réfléchir. Au fil du temps, Esme avait appris à lâcher prise, et elle espérait que son amie réussisse à faire de même.
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Re: Vole petit poulet [PV Esme]
Mer 13 Juin 2018 - 19:29
Je ris de bon cœur avec elle. Cette tête qu’elle faisait en réalisant qu’elle s’était avancée sur un sujet dans lequel je n’aurai jamais osé mettre les pieds. Je faisais un petit geste de la main, comme si je chassais une mouche, pour lui signifier que je ne me formalisais pas malgré ma gêne apparente. De toute façon, tout dans ma vie me gênais, alors un peu plus, un peu moins, ça ne faisait pas une énorme différence. Je reprenais mon souffle et acceptais la main tendue vers moi pour me relever, sans lâcher mon balai. Je m’époussetais tranquillement, ma plume s’étant extirpée de sous mon haut pour apparaître à présent très clairement aux yeux de la Lufkin. Elle ornait les couleurs de l’arc-en-ciel, semblait légère et était finement et délicatement accrochée à une chainette autour de mon cou. D’une longueur raisonnable, la pointe de la plume m’arrivait approximativement entre les deux seins.
Rabattant une mèche rebelle de mes cheveux derrière mes oreilles je suivais la jeune femme jusque dans les gradins où nous retrouvions nos affaires. Elle son sac de sport, moi mon sac de cours. Pourtant, je le repoussais un peu de la main et m’asseyais après avoir posé mon balai à côté du sien avec précaution. J’observais la jeune femme qui semblait soudainement pensive, comme si soulever des souvenirs aussi lointains étaient douloureux. D’un coup, je me mordais la lèvre inférieure, me sentant un peu coupable de parler de ce genre de chose avec elle. Je me sentais largement égoïste, et ce n’était clairement pas dans mon caractère. Je n’étais pas timide pour rien, je détestais imposer mes points de vue, ma présence, ou quoique ce soit d’autre… alors imposer à la bleue une discussion pouvant être douloureuse ne me plaisait pas. Toutefois, je lui avais dis précédemment qu’elle n’était pas obligée de me répondre, même si elle n’avait pas saisi le véritable sujet.
J’en riais encore une fois, nerveusement, mais amusée, alors que j’écoutais ce qu’elle me disait. Je n’avais pas l’indiscrétion de lui demander de quel garçon il s’agissait, je m’en contre fichait, et c’était du passé. Je remuais déjà bien assez le couteau dans la plaie, inutile d’en rajouter. Calmant ma petite euphorie de l’instant dont j’avais du mal à me remettre, je me penchais un peu en avant, le visage tourné vers mon interlocutrice. Entre mes bras posés sur mes cuisses, ma plume en pendentif valsait tranquillement, suivant mon mouvement.
Pour l’heure, ce qu’elle me disait me parlait, ça faisait sens dans ma tête et dans mon cœur. Lorsque je pensais à cette fameuse personne qui avait volé mon âme bien malgré elle, j’en avais des papillons au creux des reins. Ou des fourmis. Ou des abeilles. Enfin le truc bizarre quoi. Et lorsque j’étais à côté de cette dite personne, j’en perdais mes moyens, j’avais beaucoup de mal à rester calme et naturelle, des fois même je tremblais… et lorsqu’elle me touchait, je croyais imploser. Le malheur dans toute cette histoire, c’était que je n’avais ni le droit de le montrer ni le droit de ressentir tout ça. C’était ce détail, et non pas le moins important, que je devais éluder à Esme dans mon histoire.
Mais je ne pouvais m’empêcher de froncer les sourcils lorsqu’elle me signifiait de ne pas trop me poser de questions.
- Comment je dois faire alors, sans me poser de questions ?
Ben oui hein, c’était tout nouveau pour moi, et en bonne cérébrale que j’étais, il me fallait bien comprendre le pourquoi du comment de la chose et essayer d’entrevoir les possibilités… même si c’était impossible. C’est vrai ça… pourquoi me posais-je autant de question alors que la relation désirée était impossible ?
De ce que je retenais de cette conversation, c’était que je devais m’abandonner à mes sentiments, et ne pas réfléchir… que je devais agir, tout simplement, en somme.
Mhéhéwé… c’était plus facile à dire qu’à faire, surtout dans ma situation, purée.
Peut-être que les paroles de mon amie seraient différentes si je lui signifiais la véritable situation. Mais encore une fois, je ne le pouvais pas. Cela dit, ses dernières paroles m’arrachèrent un rire ironique.
- Pas sans raison ? Ce sont quoi les raisons d’après toi alors ?
Parce que là, en dehors de me pourrir la vie, je ne voyais pas vraiment la véritable raison que je puisse ressentir pareille émotion pour une telle personne. J’étais sans doute mal câblée depuis ma naissance. La preuve rien qu’avec mon apparence enfantine. Non vraiment, j’avais un problème, et aimer quelqu'un comme ça n’avait véritablement aucune raison. Aucune. Je crois ?
Poussant un léger soupir, je me redressais calmement, posant mes mains sur mes cuisses, ma plume revenant se poser contre mon haut.
- Excuses moi de te poser toutes ces questions... si ça t'es trop douloureux, ne te forces pas. Je comprendrai.
Rabattant une mèche rebelle de mes cheveux derrière mes oreilles je suivais la jeune femme jusque dans les gradins où nous retrouvions nos affaires. Elle son sac de sport, moi mon sac de cours. Pourtant, je le repoussais un peu de la main et m’asseyais après avoir posé mon balai à côté du sien avec précaution. J’observais la jeune femme qui semblait soudainement pensive, comme si soulever des souvenirs aussi lointains étaient douloureux. D’un coup, je me mordais la lèvre inférieure, me sentant un peu coupable de parler de ce genre de chose avec elle. Je me sentais largement égoïste, et ce n’était clairement pas dans mon caractère. Je n’étais pas timide pour rien, je détestais imposer mes points de vue, ma présence, ou quoique ce soit d’autre… alors imposer à la bleue une discussion pouvant être douloureuse ne me plaisait pas. Toutefois, je lui avais dis précédemment qu’elle n’était pas obligée de me répondre, même si elle n’avait pas saisi le véritable sujet.
J’en riais encore une fois, nerveusement, mais amusée, alors que j’écoutais ce qu’elle me disait. Je n’avais pas l’indiscrétion de lui demander de quel garçon il s’agissait, je m’en contre fichait, et c’était du passé. Je remuais déjà bien assez le couteau dans la plaie, inutile d’en rajouter. Calmant ma petite euphorie de l’instant dont j’avais du mal à me remettre, je me penchais un peu en avant, le visage tourné vers mon interlocutrice. Entre mes bras posés sur mes cuisses, ma plume en pendentif valsait tranquillement, suivant mon mouvement.
Pour l’heure, ce qu’elle me disait me parlait, ça faisait sens dans ma tête et dans mon cœur. Lorsque je pensais à cette fameuse personne qui avait volé mon âme bien malgré elle, j’en avais des papillons au creux des reins. Ou des fourmis. Ou des abeilles. Enfin le truc bizarre quoi. Et lorsque j’étais à côté de cette dite personne, j’en perdais mes moyens, j’avais beaucoup de mal à rester calme et naturelle, des fois même je tremblais… et lorsqu’elle me touchait, je croyais imploser. Le malheur dans toute cette histoire, c’était que je n’avais ni le droit de le montrer ni le droit de ressentir tout ça. C’était ce détail, et non pas le moins important, que je devais éluder à Esme dans mon histoire.
Mais je ne pouvais m’empêcher de froncer les sourcils lorsqu’elle me signifiait de ne pas trop me poser de questions.
- Comment je dois faire alors, sans me poser de questions ?
Ben oui hein, c’était tout nouveau pour moi, et en bonne cérébrale que j’étais, il me fallait bien comprendre le pourquoi du comment de la chose et essayer d’entrevoir les possibilités… même si c’était impossible. C’est vrai ça… pourquoi me posais-je autant de question alors que la relation désirée était impossible ?
De ce que je retenais de cette conversation, c’était que je devais m’abandonner à mes sentiments, et ne pas réfléchir… que je devais agir, tout simplement, en somme.
Mhéhéwé… c’était plus facile à dire qu’à faire, surtout dans ma situation, purée.
Peut-être que les paroles de mon amie seraient différentes si je lui signifiais la véritable situation. Mais encore une fois, je ne le pouvais pas. Cela dit, ses dernières paroles m’arrachèrent un rire ironique.
- Pas sans raison ? Ce sont quoi les raisons d’après toi alors ?
Parce que là, en dehors de me pourrir la vie, je ne voyais pas vraiment la véritable raison que je puisse ressentir pareille émotion pour une telle personne. J’étais sans doute mal câblée depuis ma naissance. La preuve rien qu’avec mon apparence enfantine. Non vraiment, j’avais un problème, et aimer quelqu'un comme ça n’avait véritablement aucune raison. Aucune. Je crois ?
Poussant un léger soupir, je me redressais calmement, posant mes mains sur mes cuisses, ma plume revenant se poser contre mon haut.
- Excuses moi de te poser toutes ces questions... si ça t'es trop douloureux, ne te forces pas. Je comprendrai.
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