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a woman's game (jaïna)
Ven 22 Mai 2020 - 14:02
(mood) Le monde moldu brûle. Crise chez les producteurs de papier de toilette. Remise en question du modèle capitaliste : la décroissance est-elle possible? Les grands titres s’enlignent depuis des semaines sur la mappemonde médiatique de ton bureau, sans que tu y portes terriblement attention – du côté sorcier, des négociations sont en cours pour restaurer certaines voies d’accès diplomatiques au Ministre de la Magie iranien, isolé depuis plusieurs mois pour avoir appuyé son homologue moldu dans ses menaces et agressions anti-occidentales. Une impressionnante réussite à glisser dans ton palmarès que de rapprocher la Perse de Londres au détriment de Moscou – la douce Russie t’en veut probablement un peu.
À une plus petite échelle, un autre succès – celui de ta stagiaire. Si sa personnalité ambitieuse t’a plu dès le premier jour, tu ne lui as pas fait de cadeaux, toujours méfiante de ces universitaires qui se croient tout acquis parce qu’ils ont des diplômes et qu’on leur pose de beaux optimal sur leurs travaux bien propres. La Grymm a un charisme indéniable – juchée sur ses talons vertigineux, elle force ses interlocuteurs à lever les yeux, mais une seule présence physique est bien insuffisante. Ces derniers mois, tu l’as mise à l’épreuve de la meilleure façon qui soit pour un animal du genre : en la forçant à être humble. Réduite aux travaux d’arrière-plan, ceux pour lesquels on se fend la cervelle sans récolter les lauriers – mais il fallait qu’elle comprenne les rouages, l’Écossaise, et quoi de mieux en cela que les tâches fastidieuses de rédiger des revues de presse, mettre à jour des index d’évolution de jurisprudence (que tu ne consulteras probablement pas, mais quand on se fait inspecter, il faut hocher la tête et dire qu’on est au jus), faire des recherches sur des sujets que tu connais déjà. L’affûter comme une lame qui viendra rejoindre ton arsenal avant de l’aider à constituer sa propre armée.
Elle ne t’a pas déçue, et sa récompense a été chèrement méritée : t’accompagner à la Confédération internationale des sorciers et être chargée d’une part minime d’un accord. Le genre de carré de sable parfait pour que la demoiselle de platine mette ses apprentissages en pratique. Vous déplaçant ensemble vers le réseau de cheminées par lequel on accède à la tour de Babel de la communauté internationale magique, vous avez pénétré dans la ruche bourdonnante avant que tu la guides dans le dédale de couloirs de l’imposante structure. Autour de vous, divers chargés de projets, équipes diplomatiques, pages afférant à divers Ministères et autres employés fourmillent, robes de sorciers de couleurs bigarrées tranchant avec l’austérité de vos propres robes noires, Londres préférant des tenues plus conservatrices pour ses délégués.
« Votre heure de gloire approche, Macleòid », souffles-tu alors que vous vous dirigez vers une des salles de négociations. Une portion mineure de l’accord, dont tu lui as laissé les soins : ajouter des provisions au sujet du partage de l’espace aérien sorcier à la frontière entre la Russie et l’Iran. Le point n’est pas contentieux, aussi devrait-il se dérouler sans embûches – une excellente occasion d’apprentissage pour Jaïna, avec toi, derrière, en guise de filet de sécurité (même si tu lui as clairement dit que tu risquerais surtout de la laisser se noyer si elle décidait de te faire honte). Vous vous apprêtez à rejoindre la petite salle de conférence lorsqu’un page de Londres vous intercepte. Tu le connais de vue : jeune, fraîchement diplômé, trop honnête pour faire long feu dans votre Département, mais il a l’avantage d’être efficace dans son travail, une qualité que tu apprécies. « Votre excellence, nous venons de recevoir un hibou de l’honorable directeur Wakefield ». Sourcils haussés, tu fais un geste légèrement impatient pour qu’il vous donne l’information désirée et abandonne son discours protocolaire. Tu t’es habituée aux « votre excellence » qu’on réserve aux diplomates et ambassadeurs avec le temps. « Crachez le morceau, Evans », te contentes-tu de dire, doigts recourbés comme si tu lui faisais signe d’avancer. « Situation problématique en Biélorussie. Le directeur veut vous y envoyer avec son excellence @Oscar Hangbé, plus tard aujourd’hui. Une rupture possible du secret magique en lien avec la crise pandémique du monde moldu ».
« Putain de merde ils pouvaient pas rester tranquilles deux minutes, que Morgane castre leurs descendants et eux avec », siffles-tu entre tes dents en russe dans un anonymat confortable, avant de hocher la tête, te passant une main dans les cheveux. « Ok. Merci, Evans. Vous pouvez y aller ». Le page tourne les talons, et tu accordes un regard à ta stagiaire. « Sink or swim, Macleòid. Donc vous me faites ça proprement, et rapidement. Ensuite, on va se trouver un coin et vous allez m’expliquer l’étendue de la situation de la pandémie chez les moldus ». Ce n’était pas un de tes dossiers, donc tu l’as suivi distraitement – prise de connaissance de la pandémie, sans plus. Maintenant qu’il s’agit d’une question de rupture du secret sorcier, toutefois, la balle retombe dans ton terrain – sans compter le fait qu’il semblerait que le directeur veuille te mettre avec ton ancien rival. Cette journée s’annonce plaisante à souhait.
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Re: a woman's game (jaïna)
Lun 15 Juin 2020 - 15:59
C’était là une des pires crises sanitaires connus depuis des années. Les comparaisons vont bon train sur cette grippette qui atteint la population des moldus, avec la grippe espagnole, avec la peste. Et l’humain ne trouve rien de mieux que se ruer sur du papier toilette et sur des paquets de pâte. Normal, les pâtes, c’est la vie. L’humain moldu se rue dans les supermarchés et fait preuve du pire là où l’entraide aurait dû être de mise. Et toi, tu te délectes des vidéos sur Youtube, des informations parlant de ces pauvres gens obligés de... juste rester chez eux, en vérité. S’en était ridicule. Tu t’étais même amusé à comparaitre les différents gouvernements et leur gestion de la crise, les conséquences sur l’économie. Riant doucement de ces idiots d’anglais qui laissaient leur populace sortir jusqu’à ce qu’enfin, l’étincelle se fasse. Et surtout, God save the Queen.
Mais là où tu as été très très triste, c’était la fermeture de certains lieux. Les bars. Devant te contenter des bars de sorciers. Les magasins. Le shopping devrait attendre. Bien qu’ayant sournoisement usé de la poste moldu pour assouvir tes compulsions de vêtements –ou ton besoin urgent de pile. Cela dit, là où ça t’a apporté gros, c’était pour ton stage. Même si tu es déjà plus qu’assidue, tu as pu en rajouter encore un peu, faisant toujours preuve de bonne volonté -sans non plus être une carpette. T’appliquant à la moindre tâche même si celle-ci pouvait paraitre insignifiante. Toujours attentive aux discussions et les oreilles qui trainent partout. MacLeòid entend tout, sans forcément le dire. Tu sais garder ta langue dans ta bouche et l’usé au bon moment.
Et les efforts et ta patience paient. Après les nuits de quatre heures pour boucler tout ce que tu as à faire dans une journée, après les innombrable recherche et thermos de café descendue ainsi qu’énormément de cinnamone roll avalé sur le pouce en guise de repas de midi –et de cigarettes fumés- te voilà enfin récompensé. Et ceux qui te connaisse savent très bien : tu n’es pas connue pour ta patience. Il faut croire que certains miracles existent. Être chargée d’une part d’un accord à la Confédération internationale des sorciers. Voilà qui t’avait mis dans tout tes états -intérieurement, la nouvelle ayant été accueilli par un sourire satisfaitet fort probablement par un Je ne vous décevrais pas, maître. Le stress est présent, mais tu as tout préparé, classé, relu au moins mille fois. Hors de question de mettre dans l’embarras Lubia. Hors de question de te mettre dans l’embarras.
Le jour J, le ventre grogne, mais tu n’affiches qu’une mine neutre. Ressassant les détails de ta partie. Tu en viendrais presque à ignorer la grandeur du bâtiment. La grandeur des couloirs. Le sourire en coin à sa remarque alors que tes doigts s’affairent à lisser correctement les pans de ta jupe. L’apparence compte toujours autant. Sait-on jamais que ta jolie face puisse te sortir de l’embarras. ”- Je l'attendais avec impatience.“ Et tout ne peux se passer que bien. Il ne peut pas en être autrement. Tu as une confiance en toi qui peut faire pâlir. Ou qui pourrait un jour te trahir.
Mais les pas sont stoppés devant la salle de conférence. Ecoutant distraitement les mots du jeune homme. Tu le retiens, l’étouffement de rire qui te prend en entendant Honorable directeur Wakefield. Il n’était honorable que d’un certain point de vue. Moqueuse. Les lèvres qui se pincent alors que tu te ressaisis rapidement. Ce n’était pas le moment de se déconcentrer pour si peu. Tu finis par hocher la tête, la pression qui augmente, mais en aucun cas ne fait surface. Si seulement tu pouvais avoir ce même self control pour tout... ”- Allons nager avec ces fameux requins.” C’était ton heure. C’était ton moment. Et tu inspires grandement avant d’entrer dans la pièce.
Les minutes défilent. Les dialogues aussi. Si bon nombre aurait pu se retrouver bloquer par la façon impressionnante que certains usait pour s’exprimer, toi tu rebondis dessus pour ne pas te retrouver trop impressionné. C’est une première, il y a un peu d’appréhension. L’avantage étant que tu n‘es pas timide pour un galion, tâchant de ne pas prendre trop tes aises non plus, restant la plus polie et la plus courtoise possible, sans omettre d’user de ta langue et de tes crocs acérés. Le juste milieu pour une baignade au milieu des requins. C’est que tu y prendrais goût. Novice, mais ce n’est pas pour autant que tu te laisses bouffer.
Rapidement. Le plus rapidement que tu peux. Tu n’es pas encore très au point, mais l’objectif est atteint. Sans trop de bavure, mais pour une première, tu ne t’es pas trouvé trop immondes. C’est en sortant de la salle –laissant filer un soupir de soulagement presque inaudible- que tu te retournes. ”- Je suppose qu’il y aura des choses à revoir.” Etonnement, tu es très critique sur toi-même, toi qui te considères toujours comme parfaite. Mais puisque tu ne maitrise pas cet aspect là -pour le moment- de ta vie, tu attaches une grande importance à être débriefer. A savoir où ça à pêcher. Où tu t’es bien débrouillée. Ce qu’il faut revoir et surtout travailler. ”- Mais la pandémie n’attend pas, il me semble que vous êtes attendue. C’est un véritable foutoir chez les moldus, les médias ne parlent que de ça, toute la journée.” Que tu laisses échapper dans un claquement de langue sur le palais. Ces moldus... Le pas qui reste vif, peut-être un moyen d’évacuer la pression qui s’évertuait à trainer encore par-là, tu cherches un coin –une machine à café maybe- pour exposer ce que tu sais.
Les yeux qui balaient la pièce avant de remettre sur ton épaule la lanière de ton sac. C’était très long d’expliquer tout ce qu’il s’était passé en si peu de temps. Les ampleurs que ça avait pris. Tout ça à cause de l’homme, selon toi. ”- La pandémie a touché, à ce jour, environ cinq millions de personnes depuis que le premier cas a été déclaré officiellement en décembre en Chine. Je dis officiellement puisqu’il y a des recherches qui veulent démontrer qu’elle a démarré bien avant.” Ces chinois et leurs petites cachoteries. ”- Le premier cas hors chine a été déclaré mi-janvier 2019.” Une petite moue puis tu enchaines rapidement avec quelques faits divers. ”- C’est un virus qui apparemment pourrait muter et donc se propager plus facilement. Il peut se transmettre dans l’air, c’est ce qui permit à l’épidémie de se développer très rapidement. ” C’était quelque chose quand même. ”- Beaucoup de moldus ont pris ça à la légère. Ne se sont pas rendu compte de l’importance et de la gravité de la situation, ni de la vitesse de contagion. Quand les pays de l’Europe ont commencé à être touché et que la situation à empirer, ils ont commencé à confiner les pays. Fermer les commerces non importants et de proximités, les espaces verts publics, les zones de loisirs. Fermer les frontières également pour éviter que les touristes et étrangers ne viennent contaminer leur sol. Pour les moldus, la vie s’est suspendue, se réduisant à travailler, faire ses courses et rentrer chez soi.”
Une moue de réflexion apparait alors que tu continues sur ta lancé. ”- L’économie mondial -et au sein même des pays- a pris une sacrée claque. Beaucoup de personnes ont perdu leur commerce, leur emploi. Le prix du baril de pétrole a même été dans le négatif, c’est dire à quel point c’était critique. La bourse s’est effondrée, c’était une catastrophe. Sans compter des pays en guerre comme en Iran ou au Yémen où déjà sans ça, c’est une catastrophe sanitaire, avec une pandémie par-dessus, ça n’a pas arrangé les choses.” Tu fais une pause. Relève la tête sans avoir fini ton exposé pour autant. ”- Est-ce que cela vous dérangerait que nous continuions dehors ? J’aimerais prendre un peu l’air.” C’est qu’à force de parler, tu as un peu la pâteuse. Et tu n’aurais pas dit non à une petite cigarette, si elle te le permet. Ce qui lui permettrait de te poser autant de question qu'elle souhaite egalement.
lumos maxima
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Re: a woman's game (jaïna)
Mar 28 Juil 2020 - 0:09
Allons nager avec ces fameux requins. Et si tu n’es pas du genre à te joindre à des manifestations, préférant au contraire avancer tes propres dossiers toi-même, et en coulisses, une ombre de sourire satisfait ne peut que se dessiner à la commissure de tes lèvres en voyant ta protégée agir. Petit air de girl power, un peu. Coupante, dotée des charmes d’une sirène – et des dangers de noyade les accompagnant, même pour les soi-disant requins auxquels elle fait face. Tu adoptes une posture presque paresseuse, faisant valser tes dés entre tes doigts. Ta nonchalance a tout d’une attitude factice, pourtant – tu ne perds pas une seule bribe de ce qui se passe autour de vous, qu’il s’agisse du procès verbal se déroulant à l’oral ou du compte rendu gestuel que les négociations font naître chez tous les participants. Un tic ici et là, un regard de doute échangé entre un chargé de mission subalterne et son supérieur, qui se déguisent plutôt rapidement lorsque Jaïna les regarde, mais qui ne cherchent pas spécialement à t’éviter, toi – t’es qu’une femme qui manipule des dés en attente (im)patiente de la fin des tractations diplomatiques. Tu cherches à donner confiance à la grymm, et que cette attitude transparaisse : voyez ce que je vous emmène en guise d’adversaire, pour qu’elle se fasse les dents sur vous. Une crotale dont tu veux aiguiser les dents et préciser le visu – un potentiel destructeur que tu préfèrerais fin, meurtrier.
Les couperets tombent, ainsi que les signatures. Vous aurez à rapporter vos documents dans vos chambres législatives respectives afin de les faire mettre en application – le travail des diplomates n’étant que la première étape. Ensuite vient le tour des juristes, chargés de s’assurer de la mise en marche du précieux fruit de votre labeur. « Je suppose qu’il y aura des choses à revoir ». En temps normal, tu prendrais le temps d’indiquer chaque faux pas immédiatement, tant qu’ils sont frais dans vos deux mémoires, mais les rétroactions, aspect incontournable de tout processus d’apprentissage, devront attendre. « Des détails. Les accès territoriaux étaient les plus importants, et on les a », dis-tu, gardant également les compliments pour plus tard – si tu étais mécontente, elle l’aurait rapidement su. Faisant signe à Jaïna de te suivre dans un des petits salons privés de la CIS, montrant tes identifications à l’entrée, tu vous sers une dose de caféine, incluant une rasade de brandy dans le tien – jetant un coup d’œil interrogateur à la jeune femme à savoir si elle en aimerait aussi.
Avalant le liquide fumant, tu ne quittes pas la demoiselle de platine alors qu’elle te dresse le portrait des conséquences globales de la maladie – que tu connais un peu mieux que ses aspects biomagiques (normal). Les informations qu’elle débite avec une précision articulée s’inscrivent en version courte dans ta cervelle, complétant le tableau de celles que tu comprenais déjà. L’aspect temporel est utile, et tu hoches la tête pour l’encourager à poursuivre alors qu’elle explique le facteur de contagion de la maladie. Lorsque l’Écossaise énumère les mesures internationales mises en place, tu lui fais un signe de la main pour qu’elle accélère, relativement au fait de cette composante de la problématique. « Est-ce que cela vous dérangerait que nous continuions dehors ? J’aimerais prendre un peu l’air. » Surprise, tu fronces les sourcils, impatiente d’en savoir plus, mais un grain de patience se dépose sur toi, malgré ton besoin pressant d’avoir toutes les informations avant d’allerau combatrejoindre Oscar. Tu n'as pas eu beaucoup de stagiaires, et aucun qui se soit assez mérité ta confiance pour être laissé libre comme tu viens de le faire avec elle - et tu te rappelles, soudain, le vertige et l'adrénaline de tes premières négociations. « Fair enough », prononces-tu, guidant la jeune femme à travers le dédale de couloirs de la ruche au cœur des relations internationales sorcières. « mais qu’il soit note que c’est seulement parce que les négociations ont été couronnées de succès, Macleòid. » L’air frais de Helsinki vous accueille, et tu respires – à vrai dire, t’en as besoin, toi aussi.
Tirant ton boitier à cigarettes en argent de la poche de ton veston, tu en offres une à ta stagiaire, tirant une bouffée de nicotine avant de poursuivre ton interrogatoire. « pour la contagion de ce mal, des études médicomagiques ont-elles déjà été faites dans la communauté sorcière? Se transmet-il aux sorciers? » Tu vis seule sur un bateau – la question de la contagion ne t’a pas réellement troublée avant cet instant. Il est curieux de réaliser à quel point les mondes magique et moldu peuvent vivre si près, occupant parfois les mêmes villes et quartiers, et continuent de ne pas se toucher. Tu portes ton pouce et index gauches à tes tempes, te les massant légèrement. « et quels sont ses effets réels sur les moldus? Je croyais avoir lu que c’était une simple grippe. Pourquoi la panique de masse? Question d’effectifs hospitaliers, ou le noyau est plus complexe? » Jack of all trades, master of none – et tu avais d’autres chats à fouetter que celui-ci. À présent, tu te sens plutôt désarmée, et tu n’iras certainement pas affronter ton ancien rival sans avoir toutes les informations nécessaires à la réussite de votre mission.
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Re: a woman's game (jaïna)
Lun 10 Aoû 2020 - 18:07
Un sourire de gratitude orne tes lèvres. Tu aurais probablement pété une pile sans ta cigarette, mais tu aurais su te contenir. Un peu. La tête se hoche doucement, un sourire de victoire qui apparait. Succès. Ce mot est grisant, les chevilles se gonflent encore un peu.
La nicotine dans les veines, tu as enfin les idées qui se remettent correctement en place. Un secouement de tête pour première réponse alors que la fumée s’échappe de tes narines. ”- J’ai été justement curieuse sur le sujet, puisque je suis souvent entouré de moldu. J’ai lu quelques articles de médicomages spécialisés qui ont travaillé sur ce sujet.” Les bras se croisent sur ton ventre, reprenant d’un ton un peu plus posé qu’auparavant. ”- Il semblerait que la communauté sorcière soit épargné par ce mal. Certains chercheurs penchant sur le gêne sorcier. D’autre sur le fait que la magie protègerait le sorcier de cette maladie. Il a même été question de la nature du sang pendant un moment, mais même les nés-moldus semblent épargné. Tout ramène vraiment à notre nature.” Dans un songe, tu te dis que tout de même, les sorciers peuvent attraper des grippes, des rhumes et autre maladie banale comme le qualifierait les moldus. Serait-ce là un mal inventé par les sorciers et juste pour éradiquer les moldus ?#Noussachons. Mais la théorie du complot n’est pas à favoriser. ”- Et si certains ont songé que c’était un coup monté - entre les moldus, ou entre sorciers/moldus- l’hypothèse est écartée à chaque fois.”.
Morgane bénisse les publications fournit avec pleind’amourde bonne volonté par Darius, via lesquels tu as pu en apprendre beaucoup plus, ainsi que ceux qui faisaient leurs recherches sur ça. Après quelques heures de curiosités totalement morbide sur le nombre de mort en Asie, puis en Europe, puis les Etats-Unis qui flambent, tu t’es penché sur les effets chez les moldus. Ne comprenant toujours pas pourquoi le Royaume-Unis a mis tant de temps à agir. C'est vrai quoi, tous les bons bars se retrouvent fermé maintenant ! N’oublions pas ces pauvres gens qui souffrent dans un lit d’hôpital. ”- Les premiers symptômes se sont apparentés à une grosse grippe. Fièvre, courbature, toux sèche, fatigue extrême, perte du gout et de l’odorat. Avec le temps, les chercheurs ont parlé de mutation de virus. Une forme complexe est apparue avec des symptômes grave comme une difficulté respiratoire, essoufflement, douleur à la poitrine, sensation d’étouffement, perte de l’élocution ou de la motricité.” Tu dodelines de la tête en observant ta tutrice. La lèvre qui se mordille avant d’ajouter ”- Sans compter qu’encore d’autres symptômes se sont avérer être ceux de la maladie. Alors tout la définit comme une maladie respiratoire, des symptômes cutanées et digestifs sont apparu. Une belle merde en somme.” Que tu conclus en haussant un sourcil.
Heureusement du coup que les sorciers n’étaient pas touchés. Mais il restait très clair que le monde avait trop tardé à réagir. ”- Il y’a eu des arrivés massifs dans les hôpitaux de gens touchés. Des tests qui n‘étaient pas encore au point et qui ne s’avérait pas forcément fiable.” En plus, tu as vu une vidéo des tests. Dans le nez. Trop barbare pour toi. ”- Les gens les plus gravement atteint sont dans des services de... Réanimation je crois... Enfin ils sont branchés a des machines qui les font respirer. Ceux qui ont la forme simple sont invité à se mettre en quarantaine chez eux et attendre que ça passe puisqu’il n’y a aucun réel traitement.” Tu finis ta cigarette, écrasant celle-ci dans le cendrier. ”- Le problème est que les hôpitaux se sont rapidement retrouvés surchargées. A devoir faire des choix dans les personnes à sauver puisqu’il n’y avait pas assez de moyens pour prendre en charge les malades. La panique à gagner les gens de cette façon, quand ils se sont rendus compte que c’était un peu plus grave que ce que les gouvernements annonçaient au départ. Ils ont dû envoyer les malades parfois loin de chez eux pour être soigné, des fois hors du pays. Il y a eut une sorte de solidarité entre certains pays.” Tu fais craquer un peu ta nuque, les doigts se déliant dessus délicatement. ”- Pour l’heure, ils ont recommandé une distanciation sociale, un mètre entre les gens, pas d’embrassade, pas de poignée de main, bien se laver les mains...” Ton visage se plisse un peu à cette dernière. Comme s’il fallait apprendre aux gens à être propre. ”-… Le port du masque est conseillé.” Pour finir, avec un sourire moqueur.
En attendant, les bars uppés sont toujours fermés. que tu songes avec tristesse.
”- Si vous en avez besoin ou l’utilité, je peux vous transmettre les résultats de recherches que l’on m’a transmises, ainsi que les écrits. Ils sont très intéressants.” Même si la moitié des mots médicaux t’ont valu le droit d’ouvrir un dictionnaire sur internet pour comprendre. D’où asthénie veut dire fatigue et céphalée veut dire mal à la tête ?
lumos maxima
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Re: a woman's game (jaïna)
Lun 17 Aoû 2020 - 22:31
Tu l’écoutes disserter, te taisant. Tes yeux ne la lâchent pas, fixés sur ses traits, ses expressions faciales, ses tics gestuels. Ta protégée semble avoir un trop plein d’adrénaline qui n’a pas été entièrement dépensé par ses négociations – besoin de sortir par n’importe quel véhicule, s’accrochant aux nerfs de ses doigts. Sans que ton visage te trahisse, tu souris intérieurement. Tu te souviens avoir fait les cent pas de nombreuses fois, besoin d’évacuer en cassant des trucs sur ton bateau lorsque tu sortais de tes premières négociations. Immobile alors qu’elle parle, cherchant les pépites parmi le flot – toute information peut être pertinente, mais pas nécessairement utile ici. À l’affut d’un angle que tu ne connais pas encore, les doigts de ta conscience tamisent ses propos comme un de ces aventuriers américains prêt à plier bagage pour le gold rush de l’ouest. Consciencieusement, l’or des fous se sépare du trésor, aux particules si fines se glissant parmi l’inutile. fleeting gold. Tes prunelles scintillant lorsqu’elles trouvent enfin le butin rutilant – mais tu poursuis ton ouvrage, au cas où de nouvelles pépites se présenteraient. On n’est jamais trop riche, après tout.
Les informations sur les divers symptômes et les effectifs hospitaliers s’inscrivent avec le reste, en guise de détails supplémentaires davantage que de cibles principales. Tu as trouvé ton fil, et tu le saisis. « Les théories du complot ». Les mots se faufilent entre tes lèvres, et tu lui jettes un regard pensif. Serait-ce le nœud du problème qui vous occupera, ton collègue et toi? Tes prunelles se fixent sur le visage poupin de la blonde avec l’intensité d’un requin ayant enfin trouvé sa proie. « Vous avez mentionné un coup monté – » une odeur dans l’air t’arrête dans tes pas, et tu tournes la tête vers le jeune homme se dirigeant à nouveau dans votre direction. Même pas moyen de fumer tranquille deux minutes. « Evans », le salues-tu à nouveau, prête à lever les yeux au ciel et invectiver tous les ancêtres du pauvre page qui n’a au demeurant que le rôle de messager – et ils disent qu’il ne faut pas leur tirer dessus, mais il ferait un sac de frappe diablement efficace, le petit. « Un problème de communication avec le Ministère, une erreur de fuseau horaire. Son excellence Hangbé devrait arriver dans une heure ». Hochant la tête, tu fais signe au page qu’il peut repartir, grognant en russe entre tes dents. « ça commence bien … ». Tu redonnes ton attention à Jaïna, tirant une nouvelle latte sur ta cigarette.
Ta main se pose sur ton visage, pouce et index lissant simultanément tes sourcils. La mine agacée de qui doit gérer trente dossiers en même temps. T’as une capacité d’adaptation assez formidable, mais t’aimes pas les surprises. Espérant qu’il s’agit réellement d’une simple erreur administrative et pas d’un message codé indiquant qu’il y aura des problèmes supplémentaires à venir, tu recommences. « Ok Macleòid, nous disions donc. Les théories du complot, et que ça saute. Qui les alimente, qui semble s’en servir, et pourquoi c’est spécifiquement ce qui m’intéresserait parmi toutes les informations que vous m’avez données? » Si vous avez du temps devant vous, aussi bien en faire une occasion d’apprentissage supplémentaire pourton esclaveta stagiaire – une pause clope ne justifie pas un abandon des méninges. « et je doute avoir le temps pour les écrits, malheureusement, mais si vous pouvez m’en faire une synthèse le plus rapidement possible, j’en prendrai connaissance … si la situation ne se règle pas aujourd’hui ». Tu lèves les yeux au ciel – si Morgane veille sur toi, tu seras débarrassée de ce dossier (et de ton binôme forcé) d’ici la fin de la journée.
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Re: a woman's game (jaïna)
Mar 29 Sep 2020 - 11:41
Tu allais enchainer. Mais l’arrivée du sbire –oui, oui un sbire- le pas pressée et d’un air un peu stressé (peut-être que la présence de dame le rend nerveux, ça impressionne tant de beauté) - te permet de faire un break et de rassembler le reste de tes idées sur le sujet, ne pouvant t’empêcher d’afficher un sourire quelque peu narquois, caché sous ta cigarette glissée entre tes lèvres. Ainsi donc, tu as encore moins de temps pour faire le reste du topo. Tes yeux roulent vers le plafond, bravo la communication.
Alors, tu ne perds pas de temps pour reprendre dès qu’elle te le redemande. Inutile de faire perdre du temps d’autant que tu sais ce que tu as à dire. ”- Officiellement, le virus est apparu en Chine et est d’origine animale. Quelqu’un qui a mangé du pangolin.” Et quelle idée de manger ce genre de festin, que tu te dis. Pensée qui se voit en direct sur ton visage vu l’air perplexe apparaissant sur tes traits. Il y avait des jours où tu étais très mauvaise joueuse de poker. Mais face à tamaitressetutrice et ayant toujours besoin de te relâcher un peu, tu laisses les réactions filer. ”- Un porte-parole de la diplomatie chinoise a évoqué à la mi-mars, sans éléments concrets, l'hypothèse que l'armée américaine ait pu introduire le virus dans son pays. L’épidémie serait originaire des Etats-Unis. Le virus aurait été fabriqué là-bas, puis importé par un militaire américain lors des Jeux mondiaux militaires d’octobre 2019, à Wuhan, berceau de l’épidémie. Tout ça dans le but de pouvoir accuser la Chine et de l’isoler sur la scène internationale alors qu’on sait tous que ces deux superpuissances se livrent une guerre d’influence sans merci.”
Une gorgée de café et tu enchaines rapidement. Tu sais qu’elle n’a pas le temps. Mais ce n’est pas une raison pour se précipiter dans les dire. ”- Fin mars 2020 : Le président américain revendique la notion de virus chinois. Appuyant fortement sur le fait qu’il venait de Chine. Après une très courte période d’accalmie entre les deux puissances, durant laquelle la Chine a invité à s’unir face à l’épidémie, Trump, ainsi que plusieurs de ses colalborateurs, n’ont pas hésité a affirmé que si l’origine était bel et bien chinoise, le virus aurait été créer en laboratoire et serait en réalité une arme bactériologique, utilisé par la Chine pour affaiblir les U.S.A., notamment.” Un rictus apparait sur tes lèvres. ”- Ce qui serait ironique, pour une fois que du made in china fonctionnerait bien et longtemps...” Tu n’as pas pu la retenir, cette remarque. Pouffant doucement de rire comme si ça t’aidait aussi à laisser filer la pression. Si on ne peut pas rire une seconde... Mais tu redeviens sérieuse dans la seconde. ”- Les accusations sont apparus alors que les cas ne faisaient qu’augmenter aux Etats-Unis. Le laboratoire chinois a bien évidement affirmé ne pas être à l’origine du virus, l’OMS affirmant également qu’il s’agit bien d’un virus d’origine animale.”
Pause gorgée de café. Tu grimaces un instant, avant d’enchainer à nouveau. ”- Il y a quelques semaines, les Etats-Unis ont offert leur soutien à Taïwan, en proposant à l’OMS d’inviter ces derniers à l’assemblée annuelle et ceux malgré l’opposition de la Chine. Dans un même temps, la mission américaine auprès de l’ONU a publié des messages en soulignant que Taïwan est un modèle pour le monde pendant la pandémie.” Une moue s’affiche clairement sur ton visage. ”- Forcément, la Chine n’a pas bien réagi en estimant que les américains se mêlait un peu trop de leurs affaires internes et en rappelant que Taïwan est une partie inaliénable de la Chine.” Les yeux se posent un instant en l’air comme pour retrouver ton fil. Mais tu en as presque finis sur ton exposé Chine-USA. ”- Washighton continue d’enfoncer le clou en insistant que sur le fait que le virus vient d’un laboratoire. Estimant même que la Chine a commis un Tchernobyl biologique contre les Etats-Unis.” Ce qui est fou, puisque tous les pays sont touchés. ”- D’autant que les Etats-Unis se sont permit de comparer la gestion de l’épidémie par la Chine à celle de la dissimulation de la catastrophe nucléaire par l’ex-URSS en 1986” T e rappelant même avoir lu que les porte-paroles américains disaient que dans vingt ans, il y aurait une série HBO dédié à cela. Covid-19, quel titre accrocheur. Pour sûre que tu ne regarderas jamais ce genre de série.
Tes méninges s’activent encore un peu plus. Nicotine aidante dans ta petite réflexion, quelques conclusions t’apparaissent comme logique. ”- L’intérêt ici est clair. Tous ceci rappelle clairement une autre période déjà vécut par les États-Unis, d’ailleurs. A force d’accusations et de menaces, de confrontations des politiques, les deux pays sont au bord d’une guerre froide. Bien qu'ils le soient déjà depuis quelques temps, là, c'est de plus en plus concret. Avec toutes les conséquences que ça emmènerait sur le monde, économiquement parlant déjà, même si au niveau commercial c’est déjà la guerre entre eux depuis bien longtemps. Malgré la trêve depuis janvier, tu sais pertinemment que les deux pays bataillent pour le monopole mondial. "- Mais elle pourrait aussi créer un mur technologique, avec un côté gravitant autour des USA et un autre côté gravitant autour de la Chine, amenant les gens à choisir leur camps.” Continuant sur ta réflexion, tu glisses tes doigts dans tes cheveux pour les remettre en arrière. ”- La question va être pour nous : quel sera la place de l’Europe dans ce conflit à venir ? Pourrait-elle jouer la médiatrice entre les deux puissances afin de faciliter le dialogue et les négociations ? Ou prendra t-elle partie pour l'un des deux ?” Une réflexion que tu te fais plus à toi-même et auquel tu n’auras de conclusion qu’avec le temps et la suite des évènements.
Tu hoches alors la tête, sachant alors exactement comment ton temps allait être usé dans l’après-midi. Synthèse avec quelques documents importants. ”- Je vous préparerais ça dans l’après-midi, ça sera toujours utile. Sans vouloir être pessimiste, je ne suis pas sûre qu’ils aient fini de se lancer la balle, quand bien même ce serait judicieux à la vue de la catastrophe sanitaire aux Etats-Unis” Le nombre de mort était affolant. La gestion de crise, encore plus.
lumos maxima
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Re: a woman's game (jaïna)
Sam 28 Nov 2020 - 22:44
Le jugement culturel se lit sur les traits de l’Écossaise – si vous étiez à l’intérieur, tu la tancerais vertement de laisser passer cette réaction, contraire à l’étiquette diplomatique régnant entre les murs de l’imprenable et mobile tour de Babel derrière vous. Tu préfères voir la réaction comme le relâchement d’un trop plein de pression, signe de confiance entre vous, dont la relation est fondée sur l’apprentissage et le respect mutuel de femmes aimant le pouvoir. Parce que vous êtes dehors, loin d’oreilles indiscrètes et de prunelles inquisitrices, tu laisses toi aussi filer les commentaires non-verbaux – léger haussement de sourcil face à des théories toutes plus saugrenues les unes que les autres. En cette ère post-moderne, il est si aisé de remettre les savoirs en question, surtout lorsque la fée internet se propose pour soulager tous les vices perçus de la société. Heureusement, ce fléau ne gangrène pas la société sorcière, mais les réseaux sociaux ayant fait une incursion bien réelle dans les mœurs magiques de la nouvelle génération, tu te doutes qu’il ne s’agit que d’une question de temps avant que des complotistes anarchistes apparaissent chez les sorciers.
Un léger rire t’échappe au commentaire sur le made in china de ta stagiaire, et tu pinces rapidement les lèvres, lui adressant un regard de faux reproches. Le rappel de Tchernobyl te fait légèrement redresser la tête – bien entendu. Silencieuse, tu hoches la tête, acceptant ses explications de qualité, avant de lever légèrement un doigt lorsqu’elle a terminé. « La guerre froide ne s’est jamais terminée, Macleòid. Nous avons eu droit à un bref sursis après la fracture de l’URSS moldu, mais sans plus. Le conflit a simplement changé de visage depuis que l’actuel président moldu russe est en poste ». Ce cher Vladimir ayant eu le culot typiquement slave de faire croire à de vraies élections et un réel changement de poste – car après tout, qui dirait qu’il est président de la fédération russe depuis 1999? Allons, il ne l’a pas été de 2008 à 2012, pour plutôt occuper le rôle de … président du gouvernement. (bonnet blanc, blanc bonnet.) Pourtant, tu comprends l’intérêt de ce genre de leader, qui a su garder intact un pays gigantesque qui se serait volontiers fracturé en 75 états sans sa poigne de fer – 75 nouveaux interlocuteurs diplomatiques sur la scène internationale. Impensable. Pour le meilleur (et toujours le pire), Putin est le gardien de la stabilité intérieur de la géographie politique russe. « et la RPC constitue désormais un troisième pôle bien moins négligeable dans ce conflit qui n’en a pas l’apparence qu’elle ne l’était jadis. Nul doute que la Chine cherchera à se placer en grande défenderesse de la solidarité médicale internationale, là où d’autres pays vont se refermer sur eux-mêmes et s’engager dans des guerres commerciales autour du matériel – chacun pour soi. »
Des commandes qui seront certainement gardées ou volées, des tensions diplomatiques … dans la culture capitaliste occidentale, on n’aide que lorsqu’on a une épingle à tirer du jeu. Et la patience électorale est très fine en contexte de confinement. « À voir ce que ce genre de merdier impliquera pour nos dossiers à nous – notre Directeur m’a affirmé vouloir me pousser vers des missions diplomatiques de nature économique, à l’avenir. Certaines tensions dans le Caucase risquent d’ouvrir de nouvelles voies commerciales à la Russie et peu de diplomates ont de l’expertise à ce niveau. Les nuits vont encore être courtes », préviens-tu, avant de jeter un œil à l’heure. Une dernière cigarette, vous avez le temps, vu le retard de l’autre. Posant un regard pensif sur le visage de l’Écossaise, tu croises les bras à la hauteur de ta taille, soufflant en l’air la fumée âcre teintée de nicotine. « Avez-vous déjà songé à ce que vous entendez faire de vos cours optionnels cette année, Macleòid? À votre choix de carrière, une fois l’année écoulée? Les diplomates ne se font pas nommer en un claquement de doigts post-graduation, surtout pas à Londres où les postulants d’expérience sont très nombreux. Remarquez, tous les candidats n’ont pas le Directeur du département pour oncle – à moins qu’on ne l’accuse de népotisme, dans votre cas. » Tu réfléchis à voix haute, mais qu’à demi : il reste un an de formation à Jaïna, assez pour recalculer ses plans si elle le souhaite. La Calédonienne est une femme brillante et roublarde, elle aura certainement compris que son lignage familial au sein du Ministère peut être autant un atout en ce qui concerne les contacts et les portes aisément ouvertes qu’un réel boulet – on n’oserait certainement pas accuser une nomination en sa faveur de népotisme, mais ne pourrait-on pas ternir sa réussite en le murmurant derrière elle, lorsque son dos gracile se retourne au rythme de ses talons aiguilles claquant sur le sol marbré du Ministère? « Mais pour qui sait demander à la bonne enseigne, des budgets intéressants peuvent très bien être libérés pour des chargés de mission ou de projets sous la supervision de membres senior de l’appareil diplomatique du Ministère.» Ton regard se pose sur elle – ouvert, curieux. Tu as voulu l’affuter comme une lame, l’Écossaise, comme ta mentor l’a fait pour toi jadis. Comme elle, tu offres désormais le monde – tu es une superviseure exigeante, mais tu sais récompenser les efforts, et la grymm a multiplié ceux-ci depuis un an.