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Et j'ai fui ta lumière {Ekstasy}
Dim 28 Mar 2010 - 21:29
« Lust... »
L'écho lointain d'une voix familière que je n'entendais qu'à peine : tous étaient devenus à mes yeux de sordides fantômes inutiles et aux couleurs ternes. Inintéressants ectoplasmes ne vivant que pour l'absurde, au moins aussi absurde sans doute que la relation que j'entretenais avec cette jolie blonde et qui semblait me bouffer l'âme de ses crocs aiguisés et perfides. Mon coeur agité ne battait plus que sous des rouages rouillés qui n'avaient plus rien de vivant ; j'étais humain sans l'être, laissant mon âme vagabonder hors de mon corps alors abandonné à la brise glaçante. De mes lèvres au bout de mes doigts, le froid avait pris possession de moi pour mieux me faire passer pour mort ; la pâleur cadavérique de ma peau contrastant avec ces cernes se creusant un peu plus sous mes yeux fauves auraient pu me faire passer pour un macchabée si je n'esquissais pas aussi souvent des sourires carnassiers et n'adressais pas aussi régulièrement ces oeillades mauvaises et piquantes. Je me faisais ange déchu, descendu des limbes et de son paradis amoureux pour venir ouvrir de nouveau les portes des géhennes et voler le trône ardent de Belzébuth, car ma personnalité même s'était faite plus agressive et perfide. Jamais l'on ne m'avait vu aussi mauvais et froid, lorsque plus mesquin que jamais je m'enorgueuillais de faire du mal à mes petites victimes : plus je frappais fort, et plus j'exorcisais ma souffrance que je passais alors à une autre personne. Mes yeux assombris de nuages noirs et orageux se perdirent sur un point invisibles sur le sol, ne daignant pas ciller sous la voix amicale qui scanda de nouveau mon prénom et ne m'arrachant qu'un claquement agacé de ma langue contre mon palais.
« Fuck off, qu'est-ce que tu veux ? » sifflais-je soudain agressif à l'encontre de mon ami surpris qui fit un bond en arrière.
« C'est l'anniversaire de Tony ce soir, tu voulais lui organiser une fête mémorable, tu te souviens ? … On a un problème, on retrouve plus la vodka. »
« On l'a vidée hier soir. » rétorquais-je alors d'un ton sec et méprisant, agacé par la voix de mon interlocuteur troublant ma sérénité décrépie.
« Ah oui... c'est vrai. »
L'acidité de mon palpitant s'insufflait en mon corps tel un poison sournois remontant mes veines, battant mes tempes, infiltrant mes poumons et teintant mes mots d'une note agressive et brutale. Je ne pensais plus ni n'aspirais plus à rien, si ce n'était que trouver encore et toujours ce moyen d'exorciser la noirceur de ma souffrance en rendant plus malheureux encore mon entourage. Je suppose que c'est ce qu'on appelle l'absence d'empathie, ou tout simplement posséder un coeur de glace. La raison de cette acidité piquante était néanmoins bien gardée pour moi, et je refusais d'en faire part à quiconque, ainsi qu'à moi-même. Mais pour quiconque avait l'oeil observateur, il pouvait alors remonter l'éveil de mes démons à ce jour où je n'étais officieusement plus en couple avec la belle Ekstasy – et officiellement où j'avais rompu avec mon propre professeur – , démons vaillamment redoublés depuis ce jour où j'avais appris que l'un de nos professeurs était parti se ressourcer outre Manche, en compagnie d'un élève. Me refusant néanmoins de me laisser aller à la décrépitude amoureuse que je trouvais mielleuse et trop candide pour la ciguë habitant mon palpitant, je muais cette peine en une fougue rageuse et enfiellée qui n'épargnait plus personne, ou presque. Passant une main dans mes cheveux sombres, je poussais un soupir las et glacé avant de grommeler quelques excuses à peine audibles, mais soulageant néanmoins mon ami dont le corps raidi se détendit avant de m'esquisser un sourire.
« C'est rien, on a tous des hauts et des bas pas vrai ? … en tout cas, tu peux aller en acheter à Norwich ? J'ai examen de runes dans vingt minutes... »
J'acquiesçais d'un signe de tête avant de me lever dans un mutisme teinté d'une morsure glaçante, sentant la chaleur du regard de mon ami accrocher mes omoplates avec inquiétude. Plus les jours passaient, et plus les bruits de couloir me disaient différent : les pauvres âmes ne comprenaient pas en réalité, que j'étais simplement le même mais déployant d'avantage de venin qu'à l'accoutumée. Mon aura se noircissant de plus en plus, perdant de sa lumière au profit d'une clarté ténébreuse plus nébuleuse, je m'employais à passer maître de la cruauté perfide, m'appliquant avec parcimonie. Et même avec ce poison érigé fièrement, je demeurais néanmoins le junkie aimant la fête et le regard des belles courtisanes dévorantes, affamées par le parfum épicé que je pouvais laisser dans mon sillage. C'est ainsi que j'accordais quelques sourires lourds de sous-entendus à quelques demoiselles battant des cils sur mon passage, refusant néanmoins de me faire accompagner sur la route de Norwich et préférant faire le chemin en solitaire. Ainsi perdu dans mes pensées, il me semblait avoir marché longuement sans même m'en rendre compte, chaque pas me menant vers le village de sorciers et m'enfonçant un peu plus dans ma léthargie. Ce fut néanmoins un parfum familier, d'une douceur cannelle et piquée de senteurs délicates de lys, qui me fit lever la tête alors que suivais nonchalamment le sentier sinueux menant au village commerçant. La silhouette gracile et vaporeuse d'Ekstasy apparut devant moi : ancienne amante, factice ou véritable, belle adversaire sur le terrain de Quidditch, mais surtout amie envers laquelle je m'étais éloigné. Elle comme les autres avait ainsi subi ma froideur de mon désarroi que je conservais pour moi ; à trop vouloir ne pas exprimer ma peine me déchirant le coeur, j'avais fini par creuser un fossé trop grand entre mon entourage et moi. Accélérant le pas d'une prestance sans égale, j'arrivais à la hauteur de la jolie brune, mon regard fauve observant un instant son visage séraphique et me rappelant avec reproche combien j'avais oublié que sa beauté était lumineuse. Esquissant ce fameux sourire carnassier qui m'était propre, j'entamais la conversation sans jamais venir au sujet de notre éloignement indélicat.
« Magnifique robe. » murmurais-je dans un compliment rare et de ce fait sincère, dévorant peut-être un peu trop la cambrure de son dos et le tracé de ses hanches de mon regard prédateur. « Un rencard ? » achevais-je dans une curiosité peut-être mal placée, mais pardonnée par mon statut d'ami.
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Re: Et j'ai fui ta lumière {Ekstasy}
Lun 29 Mar 2010 - 19:49
Une véritable amitié, c'est comme une étoile. Elle ne brille vraiment que lorsque nous traversons les périodes sombres de notre vie.
Les yeux fermés, endormie dans son lit aux draps pourpres, Ekstasy rattrapait tout le sommeil de retard qu’elle avait accumulé au rythme soutenu des fêtes et des soirées d’Hungcalf. Aujourd’hui étant samedi, elle n’avait pas cours de la journée et avait prévu de dormir jusqu’à midi, de se reposer et de ne rien faire de spécial tout l’après-midi et enfin, de sortir s’amuser le soir.
Malheureusement son programme repos était sans compter sur son amie Jessica et sur Izzie, une très bonne amie de de cette-dernière, qui entrèrent en trombe dans la chambre de la jeune fille. « Eksta ! » Tout en scandant son prénom, la jeune fille sauta à côté d’elle sur son lit ce qui fit maugréer Ekstasy. « Pourquoi j’oublie toujours de fermer la porte … » Les deux filles ne relevèrent pas et Izzie adressa un clin d’œil complice à Jessica avant d’aller ouvrir les volets ce qui brûla les yeux encore épuisés de la belle au bois dormant. « On a une bonne raison. Dis-lui, Jess… » Cela réveilla immédiatement Ekstasy qui se retrouva assise sur son lit en quelques secondes. Elle lança un regard mauvais à son amie. « Quoi ? Me dire quoi, Jessica ? » Ses yeux clairs qui se posaient à tour de rôle sur Izzie et sur Jessica trahissaient une note d’angoisse ; elle redoutait d’avance ce qu’avaient comploté ses deux amies. « Hé bien ce matin, lorsque nous sommes allées déjeuner, Izzie et moi, on a … » Comme pour faire languir son amie, Jessica marqua une pause et d’un léger coup de tête, demanda à Izzie de poursuivre. Les lèvres redressées en un sourire amusé, cette dernière continua : « On a croisé dans les couloirs un Summerbee, un blond ultra sexy… Tu connais Jess, elle drague tout ce qui bouge.. Ne fais pas cette tête-là, Jess, c’est vrai !.. Donc elle s’est avancée vers lui pour lui demander ce qu’il avait prévu de faire aujourd’hui mais il s’est trouvé que ledit monsieur avait déjà quelqu’un en vue… Toi. » Ekstasy grimaça, cela s’annonçait mal. Elle croisa le regard brun de Jessica tandis qu’un sourire sarcastique et illusoire se dessinait sur son visage aux traits fins et encore mal réveillés ; « Et ? » Il ne fallut pas beaucoup de temps pour que Jessica débite d’une traite ; « Et on lui a dit que tu le retrouveras à Norwich à midi, il t’invite à déjeuner. » En voyant le visage impassible d’Ekstasy qui ne trahissait que de l’ennui, Jessica prit la peine de s’expliquer : « Eksta, depuis que tu n’es plus avec Lust, tu sembles moins… je sais pas, moins dissolue.. c’est un compliment pour moi, Eks’, d’être dissolu.. » Ekstasy leva les yeux au ciel mais n’interrompit pas son amie. « C’est vrai quoi, ne m’en veux pas… Avant, il était rare de te voir rentrer dans ta chambre seule, et désormais.. eh bien, désormais, tu refuses même certaines avances venant de beaux garçons. On dirait presque que Whitaker t’a brisée le cœur. » Ekstasy serra les dents, plongeant son regard impétueux dans celui de Jessica. Pour qui se prenait-elle, à dire des choses pareilles ? Elle était peut-être l’une de ses plus proches amies mais elle n’avait pas à juger sans cesse son comportement. Néanmoins, sa « relation » avec Lust avait duré assez longtemps pour que son amie croie qu’elle s’était attachée à lui et que leur rupture lui était restée à travers la gorge. Mais c’était faux. Certes, Lust lui manquait beaucoup depuis l’extinction de son idylle avec son professeur bien-aimé, mais il lui manquait en tant qu’ami. Elle comprenait aisément qu’il avait besoin de prendre ses distances par rapport à ses amis s’il souffrait d’une peine de cœur mais elle ne l’acceptait pas réellement ; elle avait besoin de lui et aurait aimé que ce besoin soit réciproque. « Bon Eksta, dépêche-toi, on lui a dit que si tu n’étais pas au café à midi et demi, c’était que tu ne voulais pas venir. Allez, file. Oh, et puis…fais-toi belle. » Siffla Jessica en jetant un regard réprobateur au jean et au sweet ample qui étaient jetés en vrac sur la chaise de bureau d’Ekstasy, tenue qu’elle portait la veille. La Wright fusilla son amie du regard avant de filer dans la salle de bain pour prendre une douche. Comme si j’allais me dépêcher, pensa-t-elle, narquoise.
Après une bonne demi-heure à bénéficier des sensations fructueuses que l’eau tiède avait sur son corps de porcelaine, Ekstasy sortit de sa salle de bain et remarqua avec soulagement que ses amies n’étaient plus là. Elle se dirigea vers sa commode et hésita quelques secondes avant de finalement enfiler une robe nacre mi- longue qui dévoilait légèrement sa gorge mais surtout son dos cambré et brossa ses cheveux cuivrés, les laissant flotter sur ses épaules.
Lorsqu’elle fut prête, elle se rendit à Norwich, profitant du calme qui lui insufflait une profonde sérénité, et des rayons de soleil qui caressaient doucement son visage au teint basané. Jetant un rapide coup d’œil à sa montre, elle constata qu’il était midi passé d’un quart et qu’elle allait finir par être en retard. Soupirant insensiblement, elle allait accélérer le pas lorsqu’un visage connu et cher apparut dans son champs de vision. Ekstasy s’arrêta et regarda Lust droit dans les yeux, ne sachant pas vraiment quoi dire. Elle lui adressa un sourire sans lueur, bien trop blessée pour lui redonner tout de suite de son éclat, lui-même ayant contribué à lui en voler. Néanmoins, s’il y avait bien quelque chose de dérangeant, c’était qu’il était impossible d’en vouloir à Lust Whitaker, d’autant plus lorsqu’il esquissait un de ses fameux sourires charismatiques, qu’il plongeait son regard velouté dans le vôtre, et que vos yeux étaient comme aimantés sur son visage à la beauté céleste. « Magnifique robe. » Bien que flattée, Ekstasy ne répondit rien et se contenta de déposer un baiser sur la joue de son ami, profitant de cette proximité pour humer son parfum délicat avec ferveur. Plus qu’elle ne l’aurait avoué, cette effluve lui avait terriblement manqué. « Un rencard ? » Ekstasy mordit sa lèvre inférieure carminée, hésitant quelques secondes. Elle n’avait aucune envie d’aller à son rendez-vous, elle n’avait aucune envie de voir le jeune Summerbee même s’il était beau, même s’il était charmant. Elle n’avait pas envie de grand-chose, à vrai dire. Peut-être mis à part de passer du temps avec Lust... Après tout, cela faisait désormais longtemps et s’il avait engagé la conversation, elle avait sans doute des chances. Son regard voilé contrastant avec le sourire aguicheur qu’elle posa sur lui, elle répondit de sa voix suave ; « Suis-je obligée d’avoir un rencard pour mettre une jolie robe ? On ne sait jamais sur qui on va tomber… » Cette phrase implicite prononcée, elle dévisagea son ami et profita de cet instant prospère pour réapprendre chacun de ses traits. Lorsqu’elle était sortie avec lui à Poudlard, elle avait parcouru chacune de ses formes, caresser avec passion sa chair et embrasser sa bouche avec toute l’ardeur qui émanait d’elle. Elle avait aimé son corps le temps de plusieurs nuits, jusqu’au jour où elle avait appris à aimer son cœur encore plus. C’était à partir de ce moment-là qu’ils étaient réellement devenus amis, et Ekstasy ne regrettait en rien ce qu’il s’était produit entre eux, gardant même d’excellents souvenirs.
« Je t’en veux. » En baissant ses yeux azurs, la jeune Wright attrapa la main opaline du jeune homme qu’elle entrelaça chastement dans la sienne. « Je t’en veux mais je peux comprendre.. » souffla-t-elle doucement, le visage toujours incliné et son regard concentré sur leurs mains qu’elle avait réuni. Ekstasy n’ajouta rien d’autre, sachant éperdument que, parfois, certains mots étaient de trop et que le silence pouvait facilement les combler. Lust savait bien tout cela, de toute manière. Elle était simplement déçue, déçue d’elle-même, de voir que ses tentatives pour le sortir des abîmes avaient été vaines.
Ekstasy changea soudainement de sujet, n’aimant pas s’éterniser sur des choses délicates ; elle lâcha la main de Lust avec réticence et lui demanda, sans vraiment espérer quoique ce soit ; « Et toi, quel bon vent t’amène à Norwich ? » Instantanément, la jeune femme jeta un coup d’œil derrière son ami pour voir si ce dernier n’était pas accompagné par une quelconque femme qu’elle n’avait pas aperçu plus tôt. En général, lorsqu’il y avait Lust, il y avait toujours une tonne de jolies filles derrière lui..elle espérait que ce n’était pas le cas aujourd’hui, pour pouvoir en profiter un peu. « Hum, Lust ? Tu n’es pas accompagné, rassure-moi? » Se rendant compte de sa phrase à double-sens, Ekstasy ria légèrement et rectifia ses paroles : « Enfin je voulais dire, je ne te dérange pas ? » Il manquerait plus qu’il soit avec une de ces filles de joie totalement méprisables et ce serait le comble. Ekstasy avait envie d’avoir Lust rien que pour elle et de rattraper le temps qu’ils avaient perdu durant ces dernières semaines.
Malheureusement son programme repos était sans compter sur son amie Jessica et sur Izzie, une très bonne amie de de cette-dernière, qui entrèrent en trombe dans la chambre de la jeune fille. « Eksta ! » Tout en scandant son prénom, la jeune fille sauta à côté d’elle sur son lit ce qui fit maugréer Ekstasy. « Pourquoi j’oublie toujours de fermer la porte … » Les deux filles ne relevèrent pas et Izzie adressa un clin d’œil complice à Jessica avant d’aller ouvrir les volets ce qui brûla les yeux encore épuisés de la belle au bois dormant. « On a une bonne raison. Dis-lui, Jess… » Cela réveilla immédiatement Ekstasy qui se retrouva assise sur son lit en quelques secondes. Elle lança un regard mauvais à son amie. « Quoi ? Me dire quoi, Jessica ? » Ses yeux clairs qui se posaient à tour de rôle sur Izzie et sur Jessica trahissaient une note d’angoisse ; elle redoutait d’avance ce qu’avaient comploté ses deux amies. « Hé bien ce matin, lorsque nous sommes allées déjeuner, Izzie et moi, on a … » Comme pour faire languir son amie, Jessica marqua une pause et d’un léger coup de tête, demanda à Izzie de poursuivre. Les lèvres redressées en un sourire amusé, cette dernière continua : « On a croisé dans les couloirs un Summerbee, un blond ultra sexy… Tu connais Jess, elle drague tout ce qui bouge.. Ne fais pas cette tête-là, Jess, c’est vrai !.. Donc elle s’est avancée vers lui pour lui demander ce qu’il avait prévu de faire aujourd’hui mais il s’est trouvé que ledit monsieur avait déjà quelqu’un en vue… Toi. » Ekstasy grimaça, cela s’annonçait mal. Elle croisa le regard brun de Jessica tandis qu’un sourire sarcastique et illusoire se dessinait sur son visage aux traits fins et encore mal réveillés ; « Et ? » Il ne fallut pas beaucoup de temps pour que Jessica débite d’une traite ; « Et on lui a dit que tu le retrouveras à Norwich à midi, il t’invite à déjeuner. » En voyant le visage impassible d’Ekstasy qui ne trahissait que de l’ennui, Jessica prit la peine de s’expliquer : « Eksta, depuis que tu n’es plus avec Lust, tu sembles moins… je sais pas, moins dissolue.. c’est un compliment pour moi, Eks’, d’être dissolu.. » Ekstasy leva les yeux au ciel mais n’interrompit pas son amie. « C’est vrai quoi, ne m’en veux pas… Avant, il était rare de te voir rentrer dans ta chambre seule, et désormais.. eh bien, désormais, tu refuses même certaines avances venant de beaux garçons. On dirait presque que Whitaker t’a brisée le cœur. » Ekstasy serra les dents, plongeant son regard impétueux dans celui de Jessica. Pour qui se prenait-elle, à dire des choses pareilles ? Elle était peut-être l’une de ses plus proches amies mais elle n’avait pas à juger sans cesse son comportement. Néanmoins, sa « relation » avec Lust avait duré assez longtemps pour que son amie croie qu’elle s’était attachée à lui et que leur rupture lui était restée à travers la gorge. Mais c’était faux. Certes, Lust lui manquait beaucoup depuis l’extinction de son idylle avec son professeur bien-aimé, mais il lui manquait en tant qu’ami. Elle comprenait aisément qu’il avait besoin de prendre ses distances par rapport à ses amis s’il souffrait d’une peine de cœur mais elle ne l’acceptait pas réellement ; elle avait besoin de lui et aurait aimé que ce besoin soit réciproque. « Bon Eksta, dépêche-toi, on lui a dit que si tu n’étais pas au café à midi et demi, c’était que tu ne voulais pas venir. Allez, file. Oh, et puis…fais-toi belle. » Siffla Jessica en jetant un regard réprobateur au jean et au sweet ample qui étaient jetés en vrac sur la chaise de bureau d’Ekstasy, tenue qu’elle portait la veille. La Wright fusilla son amie du regard avant de filer dans la salle de bain pour prendre une douche. Comme si j’allais me dépêcher, pensa-t-elle, narquoise.
Après une bonne demi-heure à bénéficier des sensations fructueuses que l’eau tiède avait sur son corps de porcelaine, Ekstasy sortit de sa salle de bain et remarqua avec soulagement que ses amies n’étaient plus là. Elle se dirigea vers sa commode et hésita quelques secondes avant de finalement enfiler une robe nacre mi- longue qui dévoilait légèrement sa gorge mais surtout son dos cambré et brossa ses cheveux cuivrés, les laissant flotter sur ses épaules.
Lorsqu’elle fut prête, elle se rendit à Norwich, profitant du calme qui lui insufflait une profonde sérénité, et des rayons de soleil qui caressaient doucement son visage au teint basané. Jetant un rapide coup d’œil à sa montre, elle constata qu’il était midi passé d’un quart et qu’elle allait finir par être en retard. Soupirant insensiblement, elle allait accélérer le pas lorsqu’un visage connu et cher apparut dans son champs de vision. Ekstasy s’arrêta et regarda Lust droit dans les yeux, ne sachant pas vraiment quoi dire. Elle lui adressa un sourire sans lueur, bien trop blessée pour lui redonner tout de suite de son éclat, lui-même ayant contribué à lui en voler. Néanmoins, s’il y avait bien quelque chose de dérangeant, c’était qu’il était impossible d’en vouloir à Lust Whitaker, d’autant plus lorsqu’il esquissait un de ses fameux sourires charismatiques, qu’il plongeait son regard velouté dans le vôtre, et que vos yeux étaient comme aimantés sur son visage à la beauté céleste. « Magnifique robe. » Bien que flattée, Ekstasy ne répondit rien et se contenta de déposer un baiser sur la joue de son ami, profitant de cette proximité pour humer son parfum délicat avec ferveur. Plus qu’elle ne l’aurait avoué, cette effluve lui avait terriblement manqué. « Un rencard ? » Ekstasy mordit sa lèvre inférieure carminée, hésitant quelques secondes. Elle n’avait aucune envie d’aller à son rendez-vous, elle n’avait aucune envie de voir le jeune Summerbee même s’il était beau, même s’il était charmant. Elle n’avait pas envie de grand-chose, à vrai dire. Peut-être mis à part de passer du temps avec Lust... Après tout, cela faisait désormais longtemps et s’il avait engagé la conversation, elle avait sans doute des chances. Son regard voilé contrastant avec le sourire aguicheur qu’elle posa sur lui, elle répondit de sa voix suave ; « Suis-je obligée d’avoir un rencard pour mettre une jolie robe ? On ne sait jamais sur qui on va tomber… » Cette phrase implicite prononcée, elle dévisagea son ami et profita de cet instant prospère pour réapprendre chacun de ses traits. Lorsqu’elle était sortie avec lui à Poudlard, elle avait parcouru chacune de ses formes, caresser avec passion sa chair et embrasser sa bouche avec toute l’ardeur qui émanait d’elle. Elle avait aimé son corps le temps de plusieurs nuits, jusqu’au jour où elle avait appris à aimer son cœur encore plus. C’était à partir de ce moment-là qu’ils étaient réellement devenus amis, et Ekstasy ne regrettait en rien ce qu’il s’était produit entre eux, gardant même d’excellents souvenirs.
« Je t’en veux. » En baissant ses yeux azurs, la jeune Wright attrapa la main opaline du jeune homme qu’elle entrelaça chastement dans la sienne. « Je t’en veux mais je peux comprendre.. » souffla-t-elle doucement, le visage toujours incliné et son regard concentré sur leurs mains qu’elle avait réuni. Ekstasy n’ajouta rien d’autre, sachant éperdument que, parfois, certains mots étaient de trop et que le silence pouvait facilement les combler. Lust savait bien tout cela, de toute manière. Elle était simplement déçue, déçue d’elle-même, de voir que ses tentatives pour le sortir des abîmes avaient été vaines.
Ekstasy changea soudainement de sujet, n’aimant pas s’éterniser sur des choses délicates ; elle lâcha la main de Lust avec réticence et lui demanda, sans vraiment espérer quoique ce soit ; « Et toi, quel bon vent t’amène à Norwich ? » Instantanément, la jeune femme jeta un coup d’œil derrière son ami pour voir si ce dernier n’était pas accompagné par une quelconque femme qu’elle n’avait pas aperçu plus tôt. En général, lorsqu’il y avait Lust, il y avait toujours une tonne de jolies filles derrière lui..elle espérait que ce n’était pas le cas aujourd’hui, pour pouvoir en profiter un peu. « Hum, Lust ? Tu n’es pas accompagné, rassure-moi? » Se rendant compte de sa phrase à double-sens, Ekstasy ria légèrement et rectifia ses paroles : « Enfin je voulais dire, je ne te dérange pas ? » Il manquerait plus qu’il soit avec une de ces filles de joie totalement méprisables et ce serait le comble. Ekstasy avait envie d’avoir Lust rien que pour elle et de rattraper le temps qu’ils avaient perdu durant ces dernières semaines.
- InvitéInvité
Re: Et j'ai fui ta lumière {Ekstasy}
Mar 30 Mar 2010 - 23:48
Il y avait trop longtemps que je n'avais plus croisé le satin de ses pupilles complices ni même posé mes yeux fauves sur la somptuosité de son sourire enjôleur. Il y avait également trop longtemps que je ne m'étais pas repu de sa beauté : même en tant que simple ami, il y avait parfois des charmes purs tels que celui de Ekstasy, que je ne me cachais pas de dévorer par une simple oeillade. Sans doute avais-je hérité de ce côté maternel de l'amour des arts, car plus que jamais j'adulais la perfection de la grâce féminine, et la jolie demoiselle faisait partie de ces chefs-d'oeuvre. Qui donc pouvait blâmer le mécène que j'étais, lorsque je me contentais de regarder, après tout... quand bien même il était vrai que le regard que je posais sur Ekstasy aujourd'hui, changeait légèrement des oeillades que j'avais l'habitude de lui offrir en tant qu'ami. Une lueur plus mordante et prédatrice s'était ainsi logé dans mes pupilles ambrées, avides de dévorer sa peau d'opaline d'un appétit que je me devais de réprimer, car le nom de Cassandra résonnait encore si fort en ma poitrine que mon palpitant gorgé de son doux prénom semblait ne battre que pour elle. Néanmoins, les affres de la jalousie me faisaient paradoxalement agir comme un parvenu sans coeur : plus mon esprit me forçait à voir ma Cassandra dans les bras d'un autre de ses élèves, et plus mon estomac se contorsionnait sous l'afflux de mon propre venin, embrasant mes sens et éveillant mes démons : malheureusement pour Ekstasy, sa beauté sublimée eut pour seul effet de me faire poser sur elle un regard carnassier, comme si la demoiselle n'était qu'un morceau de chair fraîche. La jalousie, visiblement, exerçait sur moi une force obscure et triviale, me ramenant à mes plus vils instincts primaires : la luxure. Mes pupilles lubriques se voilèrent soudainement d'une lueur amicale, comme si le prisme de mes plusieurs facettes s'était retourné à son avantage, lorsque la demoiselle m'adressa un sourire blessé, mué d'une voix harmonieuse.
« Suis-je obligée d’avoir un rencard pour mettre une jolie robe ? On ne sait jamais sur qui on va tomber… »
« J'avoue. »
Adressant un sourire cette fois chaleureux à mon amie, je pensais plus que jamais ces paroles. Ma vie n'avait été que rencontres imprévues, délicieuses ou au contraire amères, et je ne pouvais par ailleurs qu'aduler ce qui sortait ainsi de la routine, moi qui avais horreur de la banalité. Un silence néanmoins vint s'installer entre nous, comme dépeignant symboliquement ce fossé que j'avais creusé : nous avions besoin de temps pour nous retrouver et rattraper notre complicité envolée, quand bien même nous n'étions pas vraiment indifférents l'un à l'autre. Car je ne l'avais pas reniée, pas plus qu'elle ne m'évitait, mais nous avions simplement besoin de souffler sur les cendres de notre éloignement par le biais sans doute d'une minute de silence faisant le deuil de notre complicité pourtant palpable du bout des doigts, pour nous réapproprier cette amitié. Certes je n'avais pas été un bon ami, l'avais-je d'ailleurs un jour été, mais je tenais à Ekstasy bien plus que je ne voulais me l'avouer ; après tout si cela n'avait pas été le cas, jamais je ne me serais risqué de garder à mes côtés une ancienne amante ponctuelle. En tant que Don Juan expérimenté, je connaissais les erreurs à éviter concernant les demoiselles : ne jamais rester en contact avec celles qui avaient passé bien plus d'une nuit dans ses bras, c'était se risquer à entendre reproche sur reproche le reste de ses jours, à moins que la demoiselle ne vaille la peine de la garder. Et elle en valait la peine ; avec ses grands yeux satinés et son sourire cerise dont le rouge damnait les anges, sa robe telle une traîne jalousée par la course du soleil se cachant honteusement derrière les nuages gris face à la beauté de la brunette, je ne me voyais guère l'abandonner. Et pourtant, c'était bel et bien ce que j'avais fait.
« Je t’en veux. » La sincérité de sa réplique tombant du ciel au même titre que sa beauté ne me surprit pas : au contraire il me semblait que j'avais attendu son aveu dès notre première parole échangée. C'était ce qui m'avait fortement séduit chez Ekstasy : si j'avais d'abord posé mes yeux sur elle seulement pour ses courbes aguicheuses et appétissantes comme toutes mes conquêtes, j'avais par la suite découvert une demoiselle bien loin d'être terne et sans saveur, mais au contraire muée d'une sincérité crue et touchante qui m'avait plu plus que jamais. Demeurant taciturne, je conservais un visage impassible malgré la profondeur de mon regard pénétrant se logeant dans le sien avec sérieux. « Je t’en veux mais je peux comprendre... »
« Je sais. » fut les seuls mots qui s'échappèrent de mes lèvres par un murmure suave et bas, porté par mon parfum épicé. Quand bien même je lui étais reconnaissant pour ces aveux teintés d'une véracité innocente et forte, je ne pouvais me résigner à m'excuser, du moins pas dans l'immédiat. Les pardons avaient toujours été rares, lorsqu'ils émanaient de ma personne, autant que les aveux amoureux ou d'affection : ces mots-ci semblaient m'irriter la gorge chaque fois qu'ils en passaient le seuil. « ... J'aurais aimé avoir ta qualité. »
Un bref sourire se dessina au coin de mes lèvres désirables alors que je demeurais tout de même trop vague quant à ma réponse ; j'espérais néanmoins qu'après toutes ces années, Ekstasy me comprendrait. J'étais en effet envieux de cette qualité noble qu'elle possédait : celle de pardonner et de comprendre les erreurs des autres. J'en étais pour ma part incapable, en tant qu'atroce égocentrique que j'étais, et si jusque là je me fichais bien d'avoir tous les défauts du monde, je me rendais compte maintenant que j'étais en couple, qu'il me fallait faire des concessions... Effort difficile voire insurmontable pour un jeune homme dont le coeur était cristallisé d'un égotisme énorme. La demoiselle attrapa alors ma main avec douceur, dans une chaleur amicale et vraie qui me poussa à poser mes prunelles pensives sur nos doigts entrelacés : depuis combien de temps n'avais-je pas eu de contact aussi vrai avec un ami ? Moi qui pourtant étais des plus tactiles et demeurais loyal et sincère en amitié (et par ailleurs au contraire, farouche et violent ennemi), les avais ces derniers temps délaissés pour mieux ressasser ma colère et faire bouillir mon venin en mes veines. La voix d'Ekstasy me sortit néanmoins de ma léthargie, et je ne pus qu'arquer les sourcils de surprise lorsque je l'entendis prononcer quelques mots dont je ne saisissais pas tout à fait le sens.
« Hum, Lust ? Tu n’es pas accompagné, rassure-moi? » La rassurer, pourquoi donc ? Je me retournais brièvement, à l'instar de ses prunelles chatoyantes avisant par-dessus mon épaule, avant de porter de nouveau mes rétines fauves sur la jeune fille, comme celle-ci esquissa un bref sourire cristallin. « Enfin je voulais dire, je ne te dérange pas ? »
« Hmm... Cela fait beaucoup de questions en peu de temps, avoue que je te trouble. »
D'un sourire taquin, je ne daignais pas détourner mon regard du sien comme je reprenais mon chemin, l'invitant à faire de même. Ma main alors libérée de la douce emprise de la jolie Wright, je la plongeais dans ma poche avant d'en sortir un paquet de cigarettes, portant l'une d'entre elles à mes lèvres avant de l'allumer et de recracher un nuage de fumée.
« Corvée de vodka.... » soufflais-je pour justifier mon excursion seul à Norwich. « D'ailleurs ramène-toi à l'anniversaire de Tony ce soir, il se fera un plaisir de te revoir. » J'haussais les épaules dans un faux détachement mais mué dans ma prestance et mon arrogance légendaires, le regard assuré figé droit devant moi alors que je poursuivais d'un air semi absent. « Entre nous je n'ai plus à être accompagné. » continuais-je alors en posant mes rétines sur Ekstasy dans un sourire, faisant comprendre implicitement que mon idylle secrète avait reprise. « … mais... j'ai l'impression de devenir fou. La jalousie sans doute. Plus je suis entouré, plus je me sens menacé, et plus j'attaque, même si je sais que c'est stupide. Je n'aurais pas du m'éloigner autant, ça n'apporte rien de bon. »
Le sérieux de mes aveux se plombaient d'une sincérité rare et sombre, si je n'avais pas eu Ekstasy face à moi, sans doute ne me serais-je jamais confié. Mais je me sentais le devoir de me justifier auprès d'elle, comme pour la remercier de sa propre sincérité en retour.
« Suis-je obligée d’avoir un rencard pour mettre une jolie robe ? On ne sait jamais sur qui on va tomber… »
« J'avoue. »
Adressant un sourire cette fois chaleureux à mon amie, je pensais plus que jamais ces paroles. Ma vie n'avait été que rencontres imprévues, délicieuses ou au contraire amères, et je ne pouvais par ailleurs qu'aduler ce qui sortait ainsi de la routine, moi qui avais horreur de la banalité. Un silence néanmoins vint s'installer entre nous, comme dépeignant symboliquement ce fossé que j'avais creusé : nous avions besoin de temps pour nous retrouver et rattraper notre complicité envolée, quand bien même nous n'étions pas vraiment indifférents l'un à l'autre. Car je ne l'avais pas reniée, pas plus qu'elle ne m'évitait, mais nous avions simplement besoin de souffler sur les cendres de notre éloignement par le biais sans doute d'une minute de silence faisant le deuil de notre complicité pourtant palpable du bout des doigts, pour nous réapproprier cette amitié. Certes je n'avais pas été un bon ami, l'avais-je d'ailleurs un jour été, mais je tenais à Ekstasy bien plus que je ne voulais me l'avouer ; après tout si cela n'avait pas été le cas, jamais je ne me serais risqué de garder à mes côtés une ancienne amante ponctuelle. En tant que Don Juan expérimenté, je connaissais les erreurs à éviter concernant les demoiselles : ne jamais rester en contact avec celles qui avaient passé bien plus d'une nuit dans ses bras, c'était se risquer à entendre reproche sur reproche le reste de ses jours, à moins que la demoiselle ne vaille la peine de la garder. Et elle en valait la peine ; avec ses grands yeux satinés et son sourire cerise dont le rouge damnait les anges, sa robe telle une traîne jalousée par la course du soleil se cachant honteusement derrière les nuages gris face à la beauté de la brunette, je ne me voyais guère l'abandonner. Et pourtant, c'était bel et bien ce que j'avais fait.
« Je t’en veux. » La sincérité de sa réplique tombant du ciel au même titre que sa beauté ne me surprit pas : au contraire il me semblait que j'avais attendu son aveu dès notre première parole échangée. C'était ce qui m'avait fortement séduit chez Ekstasy : si j'avais d'abord posé mes yeux sur elle seulement pour ses courbes aguicheuses et appétissantes comme toutes mes conquêtes, j'avais par la suite découvert une demoiselle bien loin d'être terne et sans saveur, mais au contraire muée d'une sincérité crue et touchante qui m'avait plu plus que jamais. Demeurant taciturne, je conservais un visage impassible malgré la profondeur de mon regard pénétrant se logeant dans le sien avec sérieux. « Je t’en veux mais je peux comprendre... »
« Je sais. » fut les seuls mots qui s'échappèrent de mes lèvres par un murmure suave et bas, porté par mon parfum épicé. Quand bien même je lui étais reconnaissant pour ces aveux teintés d'une véracité innocente et forte, je ne pouvais me résigner à m'excuser, du moins pas dans l'immédiat. Les pardons avaient toujours été rares, lorsqu'ils émanaient de ma personne, autant que les aveux amoureux ou d'affection : ces mots-ci semblaient m'irriter la gorge chaque fois qu'ils en passaient le seuil. « ... J'aurais aimé avoir ta qualité. »
Un bref sourire se dessina au coin de mes lèvres désirables alors que je demeurais tout de même trop vague quant à ma réponse ; j'espérais néanmoins qu'après toutes ces années, Ekstasy me comprendrait. J'étais en effet envieux de cette qualité noble qu'elle possédait : celle de pardonner et de comprendre les erreurs des autres. J'en étais pour ma part incapable, en tant qu'atroce égocentrique que j'étais, et si jusque là je me fichais bien d'avoir tous les défauts du monde, je me rendais compte maintenant que j'étais en couple, qu'il me fallait faire des concessions... Effort difficile voire insurmontable pour un jeune homme dont le coeur était cristallisé d'un égotisme énorme. La demoiselle attrapa alors ma main avec douceur, dans une chaleur amicale et vraie qui me poussa à poser mes prunelles pensives sur nos doigts entrelacés : depuis combien de temps n'avais-je pas eu de contact aussi vrai avec un ami ? Moi qui pourtant étais des plus tactiles et demeurais loyal et sincère en amitié (et par ailleurs au contraire, farouche et violent ennemi), les avais ces derniers temps délaissés pour mieux ressasser ma colère et faire bouillir mon venin en mes veines. La voix d'Ekstasy me sortit néanmoins de ma léthargie, et je ne pus qu'arquer les sourcils de surprise lorsque je l'entendis prononcer quelques mots dont je ne saisissais pas tout à fait le sens.
« Hum, Lust ? Tu n’es pas accompagné, rassure-moi? » La rassurer, pourquoi donc ? Je me retournais brièvement, à l'instar de ses prunelles chatoyantes avisant par-dessus mon épaule, avant de porter de nouveau mes rétines fauves sur la jeune fille, comme celle-ci esquissa un bref sourire cristallin. « Enfin je voulais dire, je ne te dérange pas ? »
« Hmm... Cela fait beaucoup de questions en peu de temps, avoue que je te trouble. »
D'un sourire taquin, je ne daignais pas détourner mon regard du sien comme je reprenais mon chemin, l'invitant à faire de même. Ma main alors libérée de la douce emprise de la jolie Wright, je la plongeais dans ma poche avant d'en sortir un paquet de cigarettes, portant l'une d'entre elles à mes lèvres avant de l'allumer et de recracher un nuage de fumée.
« Corvée de vodka.... » soufflais-je pour justifier mon excursion seul à Norwich. « D'ailleurs ramène-toi à l'anniversaire de Tony ce soir, il se fera un plaisir de te revoir. » J'haussais les épaules dans un faux détachement mais mué dans ma prestance et mon arrogance légendaires, le regard assuré figé droit devant moi alors que je poursuivais d'un air semi absent. « Entre nous je n'ai plus à être accompagné. » continuais-je alors en posant mes rétines sur Ekstasy dans un sourire, faisant comprendre implicitement que mon idylle secrète avait reprise. « … mais... j'ai l'impression de devenir fou. La jalousie sans doute. Plus je suis entouré, plus je me sens menacé, et plus j'attaque, même si je sais que c'est stupide. Je n'aurais pas du m'éloigner autant, ça n'apporte rien de bon. »
Le sérieux de mes aveux se plombaient d'une sincérité rare et sombre, si je n'avais pas eu Ekstasy face à moi, sans doute ne me serais-je jamais confié. Mais je me sentais le devoir de me justifier auprès d'elle, comme pour la remercier de sa propre sincérité en retour.
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Re: Et j'ai fui ta lumière {Ekstasy}
Mer 31 Mar 2010 - 16:21
- Se trouver à quelques centimètres de Lust lui faisait un drôle d’effet. Elle pouvait frôler de ses doigts opalins son doux visage, elle pouvait inhaler les délicieuses arômes qui s’émanaient de lui, pouvait de nouveau lui parler en toute quiétude, comme si le fossé qui s’était creusé entre eux ces derniers temps n’était qu’une lugubre illusion, qu’un hostile mirage.
Maintes fois, elle l’avait croisé dans les couloirs vétustes d’Hungcalf et avait tenté de capter son regard fauve sans succès, essuyant échec sur échec, avant de conclure que cela ne servait à rien, et qu’il fallait qu’elle lui laisse le temps de chasser les souffrances de son être. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, elle comprenait même qu’il avait besoin de temps et de prendre du recul, étant presque comme lui pour cela. Elle n’aimait pas parler de son passé, même à Velvet ou à Kaylee, puisque ce dernier avait entaillé son cœur de plaies bien profondes pour être partagées. Elle savait par conséquent que chaque personne avait ses points faibles, ses fragilités, et qu’il valait mieux ne pas insister si ces personnes ne vous les dévoilaient pas de leurs pleins grés.
« J'avoue. » Un mince sourire se dessina sur le visage d’Ekstasy lorsqu’elle remarqua la véracité du sourire de son ami. Il semblait aller mieux ; il avait sans doute enfin tiré un trait sur la femme qui avait bousculé son cœur, le faisant connaître un sentiment aussi nouveau que puissant ; l’amour. Sans connaître cette femme mais sachant qu’elle la fréquentait sûrement, étant un professeur ou un membre du personnel d’Hungcalf, Ekstasy éprouvait de l’aversion pour elle. Elle était l’unique femme à avoir réussi à noircir de la sorte Lust, et pour cela, elle lui en voulait.
Franche dans ses propos lorsqu’elle lui dévoila ses sentiments, elle ne ressentait pas l’envie de les perpétuer. Peut-être avait-elle simplement besoin de les extérioriser, elle qu'on, il n’y a pas si longtemps, avait envoyé chez un psychologue en lui reprochant d’intérioriser toutes ses sensations –et d’être dépendante à la drogue, soit dit en passant. « Je sais. » Ekstasy plongea son regard clair dans celui de son interlocuteur sans dire un mot, se contentant de laisser ses iris s’enticher de ses pupilles mordorées et abandonnant un court silence éthéré s’installer entre eux, avant qu’il reprenne : « ... J'aurais aimé avoir ta qualité. » Ekstasy marqua une brève pause, laissant le vent émettre les seuls bruits de la nature en soufflant doucement contre leurs nuques dorées. Certes, Ekstasy avait pour faculté de pardonner aisément, de comprendre le mutisme de ses proches lorsqu’ils en avaient besoin, mais cela n’était pas sans séquelles. Elle s’efforçait de prendre sur elle, sachant que c’était la seule chose à faire si elle ne voulait pas perdre définitivement un être cher. Et Lust était un être cher. Etant un de ses plus proches amis depuis Poudlard, même ancien amant, elle ne se voyait pas laisser leur amitié se briser et souhaitait au contraire la cristalliser pour qu’elle perdure dans l’avenir. Adressant un sourire à Lust, Ekstasy répondit avec sincérité ; « Peut-être, mais tu as bien d’autres qualités enviables, Lust. Et je ne parle pas que de ta beauté incandescente. »
Bien plus que son sourire gracieux, Lust regroupait de nombreuses qualités ; il était intelligent, ingénieux, rusé, charismatique, drôle et distingué. Même si certaines des connaissances d’Ekstasy croyaient voir en Lust le Diable en personne parce qu’il avait brisé leurs cœurs, à elles, pauvres jeunes filles trop naïves possédant des étoiles dans les yeux et croyant tout de suite qu’un amour ardent était né de l’union de leurs deux corps, mais elle savait que c’était faux. Lust se rapportait davantage au milieu céleste qu’aux ténèbres, et ce n’étaient pas quelques jalouses qui allaient altérer la vision qu’elle avait de lui.
Demandant ensuite à Lust s’il était seul –tout en confusion, d’ailleurs-, elle redoutait déjà sa réponse. Elle voulait l’avoir rien que pour elle, juste quelques instants, qu’ils retrouvent l’harmonieuse complicité qui les unissait encore il n’y a pas si longtemps. « Hmm... Cela fait beaucoup de questions en peu de temps, avoue que je te trouble. » Affichant un sourire railleur, elle haussa les épaules et posa un regard malicieux sur le jeune homme. «Il en faut plus, pour me troubler. » Ses lèvres laissèrent s’échapper un éclat de rire avant que son ami reprenne ; « Corvée de vodka... D'ailleurs ramène-toi à l'anniversaire de Tony ce soir, il se fera un plaisir de te revoir. » Les commissures des lèvres relevées en un léger sourire, elle acquiesça ; « Compte sur moi. » Cette soirée tombait bien étant donné qu’elle avait déjà prévu de sortir sans connaître encore le programme des meilleurs fêtes. D’autant plus que cela faisait désormais un bon bout de temps qu’elle n’avait pas traîné avec les amis de Lust.
« Entre nous je n'ai plus à être accompagné. » La jeune Wright se figea immédiatement, surprise des aveux de Lust. Elle qui avait cru que son histoire d’amour était définitivement terminée et que le temps lui avait redonné goût à la vie, voilà qu’elle s’était totalement trompée. Au final, Ekstasy ne savait pas si elle devait se réjouir pour son ami ou si elle devait plutôt craindre ce recommencement. Lui qui semblait renaître de ses cendres prenait de nouveau le risque de se brûler les ailes. « … mais... j'ai l'impression de devenir fou. La jalousie sans doute. Plus je suis entouré, plus je me sens menacé, et plus j'attaque, même si je sais que c'est stupide. Je n'aurais pas du m'éloigner autant, ça n'apporte rien de bon. » Certes, elle était flattée que Lust ait décidé de se confier à elle, mais malheureusement pour lui, elle était loin d’être une experte dans ce domaine, n’ayant jamais connu ce que certains appellaient le grand amour et qu’elle comprennait plus sous le nom d’amour fou. Elle appréhendait le jour où elle tomberait éperdument amoureuse puisqu’elle avait déjà entendu, de ses proches, quelques histoires qui se terminaient toujours dans un bain de sang pourpre. Ce que disait Lust ne pouvait qu’appuyer ses pensées ; l’amour conduit irrévocablement à la folie. « Lust… » Souffla-t-elle de sa voix douce, comme pour gagner du temps et réfléchir à ce qu’elle allait dire, aux mots qu’elle devait choisir avec soin pour essayer d’apaiser son ami. « Ce n’est pas stupide, c’est une réaction humaine. » Un léger silence s’installa entre eux tandis que la langue d’Ekstasy vint claquer contre son palais, agacée contre elle-même de ne pas avoir encore trouvé les bons mots pour exorciser les souffrances de Lust. Au bout de quelques secondes, elle poursuivit ; «Je crois que chaque personne contient une part de jalousie, plus ou moins grande, selon leurs vécus, leurs caractères, leurs fiertés et tout cela... Après, il faut essayer de ne pas laisser cette jalousie dépasser la raison, même si c’est dur.. surtout, je pense, lorsqu’on a pas l’habitude de s’attacher aussi fortement à quelqu’un. Mais si tu as confiance en cette personne, tu devrais réussir à triompher sur une bonne partie de ta jalousie.. mais tu la surpasseras jamais complètement, j’imagine. La jalousie est vendue avec l'amour.» Ekstasy révélait à Lust les pensées qui se déroulaient dans sa tête avec maladresse, elle en convenait. Elle posa ses pupilles azures sur le sol, ne se sentant pas vraiment à sa place ; Pourquoi Lust avait-il choisi de se confier à elle, la petite Wright trop souvent accompagnée d’un sachet de cocaïne, trop souvent à proximité de bouteilles de vodka, de tequila, ou de whisky ? Elle ne connaissait de l’amour que ce qu’elle lisait dans des romans, et tout le monde est bien d’accord pour dire que la vie est bien plus complexe qu’une simple histoire à l'eau de rose. Mais si, avec ses misérables connaissances dans ce domaine et les sentiments purs qu’elle éprouvait pour ses proches pouvaient s’avérer être d’une quelconque aide pour Lust, elle les lui ferait partager. Cependant, elle avait déjà eu la malheureuse occasion de connaître les effets de l’amour que Lust portait pour cette fameuse femme, de voir le poison que Lust avait tenté d’évacuer et sentait qu’il était dans son devoir de lui dire de se méfier. «Fais attention que cela ne te détruise pas. Je ne supporterai pas être contrainte d'être éloignée de toi, encore une fois.» Depuis des semaines et des semaines, elle n'avait pas passé un moment comme celui-là avec Lust. Depuis des semaines et des semaines, elle s'inquiétait pour lui, se demandant comment elle pourrait l'aider. Peut-être était-ce égoïste mais maintenant qu'ils commençaient tout juste à renouer contact, elle ne voulait pas qu'il s'échappe de sa vie et de son quotidien de nouveau.
- InvitéInvité
Re: Et j'ai fui ta lumière {Ekstasy}
Dim 4 Avr 2010 - 12:39
La fumée grise envahissant mes poumons d'un poison jouissif, parvenait paradoxalement à me sentir mieux. J'avais la sérénité insufflée en mes veines et chassant les quelques soubresauts de colère que j'avais eus dans la salle commune ; le lunatique que j'étais était bien trop soumis à ces changements d'humeur reflétant les multiples facettes de ma personnalité, et je ne pouvais nier que cela demeurait à la longue éprouvant. Sentir les joies d'une idylle amoureuse battre votre coeur pour mieux voir l'assaut de la jalousie ou de la perfide colère battre par la suite vos tempes trop fortement devenait vite une épreuve physique qu'il fallait le mieux contrôler. Malheureusement pour moi, j'étais un jeune homme sanguin : de mes lèvres rouges d'hémoglobine à mes regards appelant à la chair, j'avais en moi cette impulsivité presque bestiale qui m'embrasait pour un rien. Fort heureusement j'avais à mes côtés le plus doux des remèdes, bien meilleur encore que l'acariâtre nicotine : la belle Ekstasy. Insufflant à mes poumons par le seul biais de ses sourires, même blessés, une bouffée d'air frais, j'avais ce sentiment de respirer à nouveau. Etrange sensation que bien peu de personnes parvenaient à m'octroyer : peut-être était-ce par ce que la jolie Wright avait réussi le pari universel, là où beaucoup avaient échoué ; devenir une amie sincère après avoir été mon amante. Peut-être aussi était-ce dû à son prénom : dieu que je l'aimais et qu'il me faisait sourire intérieurement. J'aimais cette drogue après tout plus que d'accoutumée, pourquoi n'en serait-ce pas de même avec la belle créature portant en étendard et si divinement son appellation ? Jamais je n'avais vu de drogues avoir aussi belle publicité ; car il fallait l'avouer, la jeune brunette avait pour elle une beauté toute particulière. De toutes les amantes que j'avais eu, et Dieu que mes mains de mécène aimaient ces joyaux étincelants, je devais me rendre à l'évidence qu'Ekstasy avait pour elle ce charme indubitable en plus : était-ce le reflet de ses yeux chatoyant, la beauté de son sourire d'ange pouvant mettre le diable à terre, la délicatesse de ses traits purs et opalins... Je ne saurais que dire, et ne savais seulement que si mon coeur n'avait guère été aussi froid, que si comme bon nombre de mes camarades il tombait amoureux bien trop aisément, je n'aurais pu que flancher face à la grâce de ses courbes et la vivacité de son esprit. L'histoire avait été toute autre, car mué dans un égocentrisme cristallisé en mon palpitant glacé, nous étions devenus simplement amis proches, un exploit néanmoins pour une ancienne de mes conquêtes. C'était la preuve ultime que je ne la considérais pas comme les autres, telle une vulgaire poupée que je pourrais manipuler de nouveau à ma guise pour mieux la glisser encore dans mes draps et lui promettre la lune par quelques vers poétiques. Par ailleurs le compliment qu'elle me fit me laissa néanmoins doucement méfiant ; c'était avec taquinerie et complicité que j'attendais le point de chute, le « mais » venant fatalement suivre le compliment inattendu... alors même que rien ne vint. C'est ainsi que finalement je me livrais à elle, dans des aveux qu'on ne me connaissait que peu, et qui pourtant avaient été naturels avec la jolie brune, quand bien même et comme à mon habitude, je demeurais quelque peu vague dans mes propos.
« Lust… Ce n’est pas stupide, c’est une réaction humaine. »
Sur ces paroles que l'on sentait vacillantes, comme cherchant à combler leur faille, nous continuâmes de marcher d'un pas ralenti tandis que d'un soupir je perdais mes prunelles ambrées au loin, ma fidèle Lucky Strike nichée entre mes doigts fins. Le silence s'installa alors, comme je réfléchissais à ses mots : en un sens je n'étais pas certain que la réaction que j'avais eue était véritablement celle à adopter, combien de personnes avais-je vu se lamenter ou se réfugier dans les bras d'un proche après une déception amoureuse. Pour ma part je n'avais été que froideur, colère et luxure : à croire que j'avais fait intimement le pari de réunir en moi les sept péchés capitaux. J'avais hurlé ma rage sur mes amis, avait passé ma brusquerie sur mes ennemis, et m'étais repu plus que nécessaire de la chair fraîche des demoiselles dans un excès lubrique carnassier. J'ignorais ainsi si Ekstasy avait raison, je n'étais pas même persuadé au fond qu'il y avait une réaction universelle à adopter, mais l'avantage de ses mots étaient qu'ils me faisaient du bien et apaisaient ma souffrance endormie. Ekstasy était ma Morphine. A l'écho de ces mots profilés dans l'ombre de mes pensées, je ne pus m'empêcher de réprimer un sourire, qui fut néanmoins suivi par une démonstration d'agacement de la belle demoiselle qui continua alors.
«Je crois que chaque personne contient une part de jalousie, plus ou moins grande, selon leurs vécus, leurs caractères, leurs fiertés et tout cela... Après, il faut essayer de ne pas laisser cette jalousie dépasser la raison, même si c’est dur.. surtout, je pense, lorsqu’on a pas l’habitude de s’attacher aussi fortement à quelqu’un. Je fronçais un instant les sourcils à l'entente de cette réplique pleine de vérité, d'une oeillade pour autant néanmoins méprisante que j'avais à mon encontre. Bien sûr que je m'attachais aux personnes, mais jusque là cela n'avait été qu'amitié profonde ou liens particuliers... Rien qui ne m'offrait la crainte de les perdre vraiment, tandis que le poison amoureux vous offrait toujours cette angoisse que je haïssais de perdre l'être aimé. Je me maudissais intérieurement d'être tombé dans les filets de ce noble sentiment, perdu entre l'extase des joies du coeur, et la volonté poignante de me l'arracher sur le champ « Mais si tu as confiance en cette personne, tu devrais réussir à triompher sur une bonne partie de ta jalousie.. mais tu la surpasseras jamais complètement, j’imagine. La jalousie est vendue avec l'amour.»
« Je n'ai pas confiance en elle. »
Mes mots échappés de mes lèvres carmin s'étaient libérés d'une vivacité telle que je ne pus les retenir. Sans doute était-ce l'élan de mon coeur me scandant de me livrer entièrement et d'arrêter de me mentir à moi-même. Bien sûr que je n'avais plus confiance en elle : la crainte d'être trompé de nouveau était toujours si ancrée en mon sang et tatouée sur ma chair, que je ne pouvais en faire autrement. C'était ce manque total de confiance qui par ailleurs attisait ma jalousie dangereuse. Relevant mes pupilles fauves et sérieuses sur Ekstasy d'une prestance déconcertante, un nuage de fumée s'échappa en même temps que ma prochaine réplique murmurée d'un timbre suave et grave.
« Tout est à refaire, mais plus rien ne sera jamais vraiment solide. Elle m'a trompé. » susurrais-je alors, avant de m'apercevoir de l'ironie de mes propos. Le briseur de coeur trompé ; voilà qui pourrait en faire jaser plus d'un. Esquissant néanmoins un véritable sourire amusé, peut-être trop partisan du cynisme pur, je plongeais mes yeux complices dans les siens avant de rajouter avec taquinerie, oubliant le sérieux de mes propos sur lesquels néanmoins je ne me lamentais pas. « Tu as le droit de rire... Seulement si tu cours vite. » Mes pupilles ambrées brillèrent néanmoins d'une lueur de défi, et le prédateur en moi s'éveilla à l'instinct du jeu du chat et de la souris. Mon sourire se fit alors carnassier l'espace d'une seconde d'absence durant laquelle mon naturel vicieux avait repris le dessus, avant que je ne reprenne mes esprits et me rappelle que j'étais face à Ekstasy, et non face à une proie à attraper. Je détournais ainsi le regard avant de secouer brièvement la tête dans un soupir. « Tu sais comme moi les conneries que je peux faire... Les bruits de couloir à mon sujet ne sont pas toujours complètement faux. Je ne veux pas de ça avec elle. »
Ma voix profilée dans un murmure se fit anxieuse comme je fronçais les sourcils, perdu dans mes pensées : j'avais déjà, dit-on, violé une demoiselle à une soirée, tenté d'en faire de même avec Jadzia lors de mon anniversaire, tenté d'envoyer à six pieds sous terre par le simple biais de cognards l'un de mes rivaux au Quidditch... Le feu brûlant en mon sang me rendait tant irresponsable que je craignais fortement une horreur de la sorte à venir et faite par mes soins.
«Fais attention que cela ne te détruise pas. Je ne supporterai pas être contrainte d'être éloignée de toi, encore une fois.»
D'un sourire léger, je tournais de nouveau mon regard sur la fraîcheur de ses traits délicats, avant de poser ma main libre sur la hanche pour mieux la rapprocher de moi et lui déposer un baiser sur sa joue rosée. Etrangment si mes conquêtes me disaient sans coeur, j'avais toujours été tactile avec mes proches.
« Je te le promets. » soufflais-je de ma voix suave alors que nous continuâmes la route jusqu'à enfin attendre Norwich. M'arrêtant alors à l'entrée du village sorcier, je me détachais de la demoiselle avant de jeter ma cigarette à terre dans un dernier nuage de fumée. « Assez parlé de moi. Tu as rendez-vous avec qui ? » demandais-je en posant mes rétines fauves sur les bâtisses de pierre, mué plus d'un instinct protecteur que vraiment piqué de curiosité, quand bien même Ekstasy ne m'avait pas soufflé mot d'un quelconque rencard.
« Lust… Ce n’est pas stupide, c’est une réaction humaine. »
Sur ces paroles que l'on sentait vacillantes, comme cherchant à combler leur faille, nous continuâmes de marcher d'un pas ralenti tandis que d'un soupir je perdais mes prunelles ambrées au loin, ma fidèle Lucky Strike nichée entre mes doigts fins. Le silence s'installa alors, comme je réfléchissais à ses mots : en un sens je n'étais pas certain que la réaction que j'avais eue était véritablement celle à adopter, combien de personnes avais-je vu se lamenter ou se réfugier dans les bras d'un proche après une déception amoureuse. Pour ma part je n'avais été que froideur, colère et luxure : à croire que j'avais fait intimement le pari de réunir en moi les sept péchés capitaux. J'avais hurlé ma rage sur mes amis, avait passé ma brusquerie sur mes ennemis, et m'étais repu plus que nécessaire de la chair fraîche des demoiselles dans un excès lubrique carnassier. J'ignorais ainsi si Ekstasy avait raison, je n'étais pas même persuadé au fond qu'il y avait une réaction universelle à adopter, mais l'avantage de ses mots étaient qu'ils me faisaient du bien et apaisaient ma souffrance endormie. Ekstasy était ma Morphine. A l'écho de ces mots profilés dans l'ombre de mes pensées, je ne pus m'empêcher de réprimer un sourire, qui fut néanmoins suivi par une démonstration d'agacement de la belle demoiselle qui continua alors.
«Je crois que chaque personne contient une part de jalousie, plus ou moins grande, selon leurs vécus, leurs caractères, leurs fiertés et tout cela... Après, il faut essayer de ne pas laisser cette jalousie dépasser la raison, même si c’est dur.. surtout, je pense, lorsqu’on a pas l’habitude de s’attacher aussi fortement à quelqu’un. Je fronçais un instant les sourcils à l'entente de cette réplique pleine de vérité, d'une oeillade pour autant néanmoins méprisante que j'avais à mon encontre. Bien sûr que je m'attachais aux personnes, mais jusque là cela n'avait été qu'amitié profonde ou liens particuliers... Rien qui ne m'offrait la crainte de les perdre vraiment, tandis que le poison amoureux vous offrait toujours cette angoisse que je haïssais de perdre l'être aimé. Je me maudissais intérieurement d'être tombé dans les filets de ce noble sentiment, perdu entre l'extase des joies du coeur, et la volonté poignante de me l'arracher sur le champ « Mais si tu as confiance en cette personne, tu devrais réussir à triompher sur une bonne partie de ta jalousie.. mais tu la surpasseras jamais complètement, j’imagine. La jalousie est vendue avec l'amour.»
« Je n'ai pas confiance en elle. »
Mes mots échappés de mes lèvres carmin s'étaient libérés d'une vivacité telle que je ne pus les retenir. Sans doute était-ce l'élan de mon coeur me scandant de me livrer entièrement et d'arrêter de me mentir à moi-même. Bien sûr que je n'avais plus confiance en elle : la crainte d'être trompé de nouveau était toujours si ancrée en mon sang et tatouée sur ma chair, que je ne pouvais en faire autrement. C'était ce manque total de confiance qui par ailleurs attisait ma jalousie dangereuse. Relevant mes pupilles fauves et sérieuses sur Ekstasy d'une prestance déconcertante, un nuage de fumée s'échappa en même temps que ma prochaine réplique murmurée d'un timbre suave et grave.
« Tout est à refaire, mais plus rien ne sera jamais vraiment solide. Elle m'a trompé. » susurrais-je alors, avant de m'apercevoir de l'ironie de mes propos. Le briseur de coeur trompé ; voilà qui pourrait en faire jaser plus d'un. Esquissant néanmoins un véritable sourire amusé, peut-être trop partisan du cynisme pur, je plongeais mes yeux complices dans les siens avant de rajouter avec taquinerie, oubliant le sérieux de mes propos sur lesquels néanmoins je ne me lamentais pas. « Tu as le droit de rire... Seulement si tu cours vite. » Mes pupilles ambrées brillèrent néanmoins d'une lueur de défi, et le prédateur en moi s'éveilla à l'instinct du jeu du chat et de la souris. Mon sourire se fit alors carnassier l'espace d'une seconde d'absence durant laquelle mon naturel vicieux avait repris le dessus, avant que je ne reprenne mes esprits et me rappelle que j'étais face à Ekstasy, et non face à une proie à attraper. Je détournais ainsi le regard avant de secouer brièvement la tête dans un soupir. « Tu sais comme moi les conneries que je peux faire... Les bruits de couloir à mon sujet ne sont pas toujours complètement faux. Je ne veux pas de ça avec elle. »
Ma voix profilée dans un murmure se fit anxieuse comme je fronçais les sourcils, perdu dans mes pensées : j'avais déjà, dit-on, violé une demoiselle à une soirée, tenté d'en faire de même avec Jadzia lors de mon anniversaire, tenté d'envoyer à six pieds sous terre par le simple biais de cognards l'un de mes rivaux au Quidditch... Le feu brûlant en mon sang me rendait tant irresponsable que je craignais fortement une horreur de la sorte à venir et faite par mes soins.
«Fais attention que cela ne te détruise pas. Je ne supporterai pas être contrainte d'être éloignée de toi, encore une fois.»
D'un sourire léger, je tournais de nouveau mon regard sur la fraîcheur de ses traits délicats, avant de poser ma main libre sur la hanche pour mieux la rapprocher de moi et lui déposer un baiser sur sa joue rosée. Etrangment si mes conquêtes me disaient sans coeur, j'avais toujours été tactile avec mes proches.
« Je te le promets. » soufflais-je de ma voix suave alors que nous continuâmes la route jusqu'à enfin attendre Norwich. M'arrêtant alors à l'entrée du village sorcier, je me détachais de la demoiselle avant de jeter ma cigarette à terre dans un dernier nuage de fumée. « Assez parlé de moi. Tu as rendez-vous avec qui ? » demandais-je en posant mes rétines fauves sur les bâtisses de pierre, mué plus d'un instinct protecteur que vraiment piqué de curiosité, quand bien même Ekstasy ne m'avait pas soufflé mot d'un quelconque rencard.
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Re: Et j'ai fui ta lumière {Ekstasy}
Dim 11 Avr 2010 - 13:49
Ekstasy pouvait encore très bien comprendre pourquoi elle s’était éprise de Lust. Il avait cette chose en plus, ce charisme imposant, cet attrait qui faisait que la gente féminine se retournait sur son passage. Bien que leur histoire avait été à des milliers de kilomètres de la grande et belle idylle qu’on connait dans les feuilletons, qu’elle avait plus été proche de la fameuse devise ; « sex, drugs and rock ‘n’ roll », se souvenir des moments passés ensemble faisait toujours naître un petit sourire amusé sur son visage. Et maintenant, dévisageant de ses yeux lumineux la divine silhouette de son ami, elle pouvait en plus se vanter d’avoir réussi quelque chose de plus, quelque chose que peu de filles n’avaient pu avoir la jactance de prétendre ; elle se comptait désormais dans son cercle d’amis. Passant une main dans ses cheveux cuivrés, elle continua l’observation des traits du Grymm sans éprouver aucune gêne. Après tout, de trop longues semaines s’étaient écoulées depuis la dernière fois qu’ils s’étaient parlés, s’octroyer ce droit était naturel.
Lorsque les deux amis entamèrent une conversation plus profonde et plus délicate, Ekstasy ne put s’empêcher de sourire intérieurement. Retrouver un peu l’intimité qui les liait avant qu’il ne s’éloigne d’elle ne pouvait que la combler. « Je n'ai pas confiance en elle. » Une moue préoccupée crispa les traits fins de la jeune femme. Effectivement, si Lust n’avait pas confiance en sa bien-aimée, c’était déjà plus dur. D’un autre côté, elle le comprenait totalement ; elle-même n’accordait pas sa confiance facilement. La jalousie est vendue avec l’amour, mais la confiance ne fait pas partie du lot. Ce serait bien trop aisé sinon, pensa-t-elle, sans déclarer ses pensées à haute voix. « Tout est à refaire, mais plus rien ne sera jamais vraiment solide. Elle m'a trompé. » Voilà. Elle comprenait désormais pourquoi Lust avait rompu avec le professeur qui avait ébranlé son cœur, pourquoi il avait eu le besoin de s’évader et pourquoi une étincelle défaite logeait dans son regard mordoré. C’était compréhensif, qu’après l’avoir trompé, cette femme aurait du mal à regagner sa confiance. D’un geste automatique, elle pressa doucement la main de son ami, comme si ce contact pouvait lui transmettre les ondes réconfortantes qu’elle ne savait nullement transcrire par des mots. Ou, du moins, si elle essayait, cela promettait d’être encore plus vague et plus incertain que les propos qu’elle avait tenus il y a à peine une minute. Relâchant l’étreinte de leurs mains, elle plongea ses yeux nacrés dans ceux de Lust, esquissant un pâle sourire. « Tu as le droit de rire... Seulement si tu cours vite. » Ce même-sourire s’accentua légèrement aux dires du garçon. Ekstasy ne pouvait ignorer le côté ironique de ce que lui révélait Lust. Qui aurait cru, qu’un jour, le beau brun au cœur inaccessible ressentirait le désarroi connu de toutes les personnes ayant été trompé par qui elles aimaient ? Néanmoins, elle ne rirait pas. Pas spécialement par respect, surtout parce qu’elle savait que même si Lust en parlait d’une voix légère, il fallait éviter de plaisanter trop sur ce sujet ; Ekstasy avait déjà connu cette souffrance, souffrance qui avait, d’ailleurs, encore plus ulcéré sa fierté que son cœur. Avec Elia, à Poudlard, lorsqu’elle commençait tout juste à s’attacher à lui et qu’il l’avait trompée, par peur. Comme un lâche. La jolie brune chassa rapidement ses souvenirs de sa mémoire, se rappelant qu’Elia et elle étaient désormais amis, et qu’elle n’était plus supposée lui en vouloir encore. De plus, elle était passée à autre chose même si son orgueil était toujours taché. « Malheureusement pour toi, je cours vite... » Ces mots s’étaient échappés de ses lèvres de façons naturelle et friponne, évitant alors à la jeune fille de débattre sur le sujet délicat qu’il venait d’aborder, et répondant ainsi à la lueur provocante qui occupait les yeux de Lust. « Tu sais comme moi les conneries que je peux faire... Les bruits de couloir à mon sujet ne sont pas toujours complètement faux. Je ne veux pas de ça avec elle. » Ekstasy haussa doucement ses frêles épaules, pointant ses pupilles bleus emplis de candeur et de pureté dans les iris de son interlocuteur, candeur qui donnait d’ailleurs un joli contraste avec la démone qu’elle pouvait parfois être. Elle n’était pas le genre de filles à prendre au pied de la lettre les rumeurs, ni même à les écouter, mais vivre 24h sur 24h dans une université dont un des maîtres est Lust, n’épargne tout de même pas les échos qui peuvent parvenir facilement jusqu’à ses oreilles. Quoiqu’il en soit, elle n’était absolument pas le genre de fille qui jugeait les faits et gestes des autres. Elle-même avait fait certaines choses dont elle n’était pas très fière. Elle en faisait même encore, après tout. « Je vois. C’est tout à ton honneur. »
Un coup de vent aérien souffla, faisant onduler sa robe blanche sur sa peau presqu’aussi opaline. Pourtant, malgré la légère brise, le temps était beau : il faisait bon et un flamboyant soleil logeait dans le ciel, éloignant de son éclat doré les nuages et laissant chanter quelques oiseaux colorés. C’était une belle journée. Une douce journée de printemps comme Ekstasy les aimait, comme elle en avait rêvé pendant l’hiver froid et enneigé que Norwich avait connu. Après la pluie, le beau temps. Dicton qui était, aujourd’hui, véridique ; autant pour cette journée ensoleillée que pour les deux étudiants qui se baladaient comme deux bons vieux amis dans une allée de Norwich, semblant faire abstraction de la distance qui s’était installée entre eux depuis quelques semaines.
Ekstasy n’était pas du genre à montrer sa sensibilité, le besoin incommensurable qu’elle avait de ses amis, mais elle avait le réel besoin d’être rassurée. Peut-être était-ce parce qu’elle n’avait pas grandi dans des conditions très aimantes, qu’elle avait été rejeté dès sa naissance par sa mère ou encore que son père adoptif n’était qu’un vieil ivrogne et que la seule véritable discussion qu’elle avait eu avec lui tournait autour de la mort. Oui, cela devait pour cela qu’elle avait la nécessité de se sentir proche des gens qu’elle aimait. Même si Lust pouvait s’avérer machiavélique et manipulateur à souhaits, elle avait confiance en lui et savait qu’il ne se servirait jamais des faiblesses qu’elle essayait du mieux qu’elle pouvait de dissimuler, pour seul but de la faire souffrir. Lorsqu’il le lui promit, Ekstasy plongea ses yeux myosotis dans le regard aux doux reflets ambrés du Grymm, profitant du délicat baiser qu’il posa sur sa joue. « Je te le promets. » Elle l’espérait. Elle espérait qu’il tiendrait cette promesse, car reperdre encore une fois contact avec lui, tiraillerait son cœur déjà bien froissé par des côtés. Les commissures de ses lèvres se relevèrent en un sourire éblouissant tandis qu’elle levait doucement son visage vers le ciel, s'ennivrant des rayons de soleil et de l’ivresse opaque que ces derniers lui déversaient. « Assez parlé de moi. Tu as rendez-vous avec qui ? » Ekstasy reporta son attention sur le Grymm, haussant les épaules, une étincelle amusée au fond de ses pupilles. «A vrai dire, je ne sais pas. » Elle ria légèrement avant de lui expliquer ; « Un Summerbee que je ne connais pas. Je n’ai pas donné mon consentement d’ailleurs, mais Jessica m’a forcée.. Puis comme je n’avais rien de mieux à faire… » Retrouvant son caractère impétueux et volcanique, elle adressa un sourire enjôleur à Lust, le regardant avec malice. « Mais ma journée s’embellit par ta simple présence.» Aguicheuse, la jeune Wright ? Peut-être un peu. Être en compagnie d’un bel homme comme Lust ne laisse pas indifférente, évidemment. Marquant une courte pause, Ekstasy replaça une de ses mèches brunes derrière son oreille. «Enfin. Tu veux que je t’accompagne à acheter la vodka ? Connaissant l’avidité avec laquelle se jettent les étudiants sur les boissons alcoolisés en soirée, tu auras probablement besoin de mes petits bras pour porter tout ça. » De toutes façons, Ekstasy ne comptait pas vraiment aller à son rencart. Vu son manque d’envie imposant, elle était certaine qu’elle ne saurait cacher son ennui au pauvre homme, ce qui serait encore pire pour lui que si elle ne s’y rendait pas. Et puis, pour une fois qu’elle avait Lust rien que pour elle, elle ne voulait pas le laisser filer si facilement, surtout lorsqu’une partie de son être angoissait un éventuel retour d’humeur du Grymm. Bien trop de personnes sont lunatiques.
Lorsque les deux amis entamèrent une conversation plus profonde et plus délicate, Ekstasy ne put s’empêcher de sourire intérieurement. Retrouver un peu l’intimité qui les liait avant qu’il ne s’éloigne d’elle ne pouvait que la combler. « Je n'ai pas confiance en elle. » Une moue préoccupée crispa les traits fins de la jeune femme. Effectivement, si Lust n’avait pas confiance en sa bien-aimée, c’était déjà plus dur. D’un autre côté, elle le comprenait totalement ; elle-même n’accordait pas sa confiance facilement. La jalousie est vendue avec l’amour, mais la confiance ne fait pas partie du lot. Ce serait bien trop aisé sinon, pensa-t-elle, sans déclarer ses pensées à haute voix. « Tout est à refaire, mais plus rien ne sera jamais vraiment solide. Elle m'a trompé. » Voilà. Elle comprenait désormais pourquoi Lust avait rompu avec le professeur qui avait ébranlé son cœur, pourquoi il avait eu le besoin de s’évader et pourquoi une étincelle défaite logeait dans son regard mordoré. C’était compréhensif, qu’après l’avoir trompé, cette femme aurait du mal à regagner sa confiance. D’un geste automatique, elle pressa doucement la main de son ami, comme si ce contact pouvait lui transmettre les ondes réconfortantes qu’elle ne savait nullement transcrire par des mots. Ou, du moins, si elle essayait, cela promettait d’être encore plus vague et plus incertain que les propos qu’elle avait tenus il y a à peine une minute. Relâchant l’étreinte de leurs mains, elle plongea ses yeux nacrés dans ceux de Lust, esquissant un pâle sourire. « Tu as le droit de rire... Seulement si tu cours vite. » Ce même-sourire s’accentua légèrement aux dires du garçon. Ekstasy ne pouvait ignorer le côté ironique de ce que lui révélait Lust. Qui aurait cru, qu’un jour, le beau brun au cœur inaccessible ressentirait le désarroi connu de toutes les personnes ayant été trompé par qui elles aimaient ? Néanmoins, elle ne rirait pas. Pas spécialement par respect, surtout parce qu’elle savait que même si Lust en parlait d’une voix légère, il fallait éviter de plaisanter trop sur ce sujet ; Ekstasy avait déjà connu cette souffrance, souffrance qui avait, d’ailleurs, encore plus ulcéré sa fierté que son cœur. Avec Elia, à Poudlard, lorsqu’elle commençait tout juste à s’attacher à lui et qu’il l’avait trompée, par peur. Comme un lâche. La jolie brune chassa rapidement ses souvenirs de sa mémoire, se rappelant qu’Elia et elle étaient désormais amis, et qu’elle n’était plus supposée lui en vouloir encore. De plus, elle était passée à autre chose même si son orgueil était toujours taché. « Malheureusement pour toi, je cours vite... » Ces mots s’étaient échappés de ses lèvres de façons naturelle et friponne, évitant alors à la jeune fille de débattre sur le sujet délicat qu’il venait d’aborder, et répondant ainsi à la lueur provocante qui occupait les yeux de Lust. « Tu sais comme moi les conneries que je peux faire... Les bruits de couloir à mon sujet ne sont pas toujours complètement faux. Je ne veux pas de ça avec elle. » Ekstasy haussa doucement ses frêles épaules, pointant ses pupilles bleus emplis de candeur et de pureté dans les iris de son interlocuteur, candeur qui donnait d’ailleurs un joli contraste avec la démone qu’elle pouvait parfois être. Elle n’était pas le genre de filles à prendre au pied de la lettre les rumeurs, ni même à les écouter, mais vivre 24h sur 24h dans une université dont un des maîtres est Lust, n’épargne tout de même pas les échos qui peuvent parvenir facilement jusqu’à ses oreilles. Quoiqu’il en soit, elle n’était absolument pas le genre de fille qui jugeait les faits et gestes des autres. Elle-même avait fait certaines choses dont elle n’était pas très fière. Elle en faisait même encore, après tout. « Je vois. C’est tout à ton honneur. »
Un coup de vent aérien souffla, faisant onduler sa robe blanche sur sa peau presqu’aussi opaline. Pourtant, malgré la légère brise, le temps était beau : il faisait bon et un flamboyant soleil logeait dans le ciel, éloignant de son éclat doré les nuages et laissant chanter quelques oiseaux colorés. C’était une belle journée. Une douce journée de printemps comme Ekstasy les aimait, comme elle en avait rêvé pendant l’hiver froid et enneigé que Norwich avait connu. Après la pluie, le beau temps. Dicton qui était, aujourd’hui, véridique ; autant pour cette journée ensoleillée que pour les deux étudiants qui se baladaient comme deux bons vieux amis dans une allée de Norwich, semblant faire abstraction de la distance qui s’était installée entre eux depuis quelques semaines.
Ekstasy n’était pas du genre à montrer sa sensibilité, le besoin incommensurable qu’elle avait de ses amis, mais elle avait le réel besoin d’être rassurée. Peut-être était-ce parce qu’elle n’avait pas grandi dans des conditions très aimantes, qu’elle avait été rejeté dès sa naissance par sa mère ou encore que son père adoptif n’était qu’un vieil ivrogne et que la seule véritable discussion qu’elle avait eu avec lui tournait autour de la mort. Oui, cela devait pour cela qu’elle avait la nécessité de se sentir proche des gens qu’elle aimait. Même si Lust pouvait s’avérer machiavélique et manipulateur à souhaits, elle avait confiance en lui et savait qu’il ne se servirait jamais des faiblesses qu’elle essayait du mieux qu’elle pouvait de dissimuler, pour seul but de la faire souffrir. Lorsqu’il le lui promit, Ekstasy plongea ses yeux myosotis dans le regard aux doux reflets ambrés du Grymm, profitant du délicat baiser qu’il posa sur sa joue. « Je te le promets. » Elle l’espérait. Elle espérait qu’il tiendrait cette promesse, car reperdre encore une fois contact avec lui, tiraillerait son cœur déjà bien froissé par des côtés. Les commissures de ses lèvres se relevèrent en un sourire éblouissant tandis qu’elle levait doucement son visage vers le ciel, s'ennivrant des rayons de soleil et de l’ivresse opaque que ces derniers lui déversaient. « Assez parlé de moi. Tu as rendez-vous avec qui ? » Ekstasy reporta son attention sur le Grymm, haussant les épaules, une étincelle amusée au fond de ses pupilles. «A vrai dire, je ne sais pas. » Elle ria légèrement avant de lui expliquer ; « Un Summerbee que je ne connais pas. Je n’ai pas donné mon consentement d’ailleurs, mais Jessica m’a forcée.. Puis comme je n’avais rien de mieux à faire… » Retrouvant son caractère impétueux et volcanique, elle adressa un sourire enjôleur à Lust, le regardant avec malice. « Mais ma journée s’embellit par ta simple présence.» Aguicheuse, la jeune Wright ? Peut-être un peu. Être en compagnie d’un bel homme comme Lust ne laisse pas indifférente, évidemment. Marquant une courte pause, Ekstasy replaça une de ses mèches brunes derrière son oreille. «Enfin. Tu veux que je t’accompagne à acheter la vodka ? Connaissant l’avidité avec laquelle se jettent les étudiants sur les boissons alcoolisés en soirée, tu auras probablement besoin de mes petits bras pour porter tout ça. » De toutes façons, Ekstasy ne comptait pas vraiment aller à son rencart. Vu son manque d’envie imposant, elle était certaine qu’elle ne saurait cacher son ennui au pauvre homme, ce qui serait encore pire pour lui que si elle ne s’y rendait pas. Et puis, pour une fois qu’elle avait Lust rien que pour elle, elle ne voulait pas le laisser filer si facilement, surtout lorsqu’une partie de son être angoissait un éventuel retour d’humeur du Grymm. Bien trop de personnes sont lunatiques.
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Re: Et j'ai fui ta lumière {Ekstasy}
Mer 14 Avr 2010 - 20:21
Après m'être confié de la sorte, je me devais de m'avouer qu'un changement de sujet était dès lors le bienvenue. Et non pas que j'étais de ce fait mal à l'aise ou aurais pu apparaître gêné, mais je n'avais guère l'habitude de me livrer autant, quand bien même mes aveux n'avaient été finalement profilés qu'à demi-mots. Je bifurquais alors sur autre chose, m'attardant plutôt sur Ekstasy dont les légères cernes creusées sous ses yeux satinés laissaient témoigner quelques soucis : j'ignorais lesquels mais ne me ferais pas investigateur pour autant afin de lui arracher en retour quelques confidences. Je n'étais pas de ceux qui imploraient les aveux des autres pour mieux les réconforter, car je jugeais au contraire que tout le monde avait droit à sa part de mystère, et que chacun pouvait se confier s'il le désirait, et non pas parce qu'il se sentait forcé par une simple politesse hypocrite. Si Ekstasy avait pour elle des soucis et souhaitait m'en parler, alors j'accueillerais ses confidences d'une oreille attentive, sans jamais la juger ni même m'apitoyer sur son sort. C'était étrangement bien souvent la qualité qu'on m'octroyait alors : j'écoutais avec sincérité, mais ne me répandais pas en réconforts mielleux et hypocrites. Je ne croyais pas en les plats 'Tout ira bien' alors que visiblement rien n'irait mieux, mais je me faisais présent et offrais volontiers mon épaule à mes amis si ces derniers désiraient verser quelques larmes. C'est ainsi que je préférais lancer le sujet du fameux rencart – si toutefois la jolie Wright en avait bien un – plutôt que de poser une question stupide sonnant creux, et à laquelle très certainement elle ne me répondrait que par un 'je vais bien ne t'en fais pas', d'un simple sourire triste. Je l'entendis parler du Summerbee sans vraiment l'écouter, à vrai dire il semblait que ces derniers temps je vouais un mépris farouche pour ceux de cette Maison, quand bien même la majorité n'y était pour rien. Mais le simple fait de me persuader que l'amant de ma Cassandra portait leur blason, suffisait à tourner vers eux ma haine enfiellée et ma colère injuste : ma tolérance avait ses limites et butait au moindre soubresaut de ma personnalité lunatique. J'acquiesçais donc sans vraiment l'écouter, préférant taire le feu en moi qui pourtant embrasa mon côté volage et lubrique, dans un élan psychologique trouble. J'avais besoin de me prouver que ces étincelles animales et primitives n'étaient pas éteintes en moi, j'avais besoin de me sentir vivre sans elle, comme pour me venger malgré moi d'une éventuelle autre tromperie que ma française me ferait dans le dos. Ce fut donc avec un regard plein d'appétence que je toisais Ekstasy qui murmura quelques paroles agréables à mon encontre ; quel mal y avait-il après tout à dévorer des yeux pareille beauté.
« Mais ma journée s’embellit par ta simple présence.»
« Alors c'est que la lumière devait vraiment te manquer pour dire ces idioties... »
J'eus un sourire taquin à son encontre, comme mes prunelles fauves devinrent rieuses et amicales. C'était étrange de s'entendre dire pareil compliment, après tout je ne pouvais prétendre à une bonté d'âme affirmée, j'avais autant d'ennemis derrière moi que de coeurs brisés, et que dire de ma jolie Wright que j'avais refusé de voir pendant si longtemps, me faisant absent à ses côtés. Nous marchions dans les rues de Norwich sous un soleil léger dont les rayons faibles venaient heurter la peau d'opaline de ma belle compagne du moment ; je soupçonnais la lumière d'être jalouse de pareille beauté et de tenter d'en ravir son éclat, en vain. Plus encore, je me surpris à toiser la jeune fille d'une oeillade discrète mais envieuse, redécouvrant ses courbes et sa grâce naturelle, le clair obscur de son charme rayonnant, la finesse de son visage et ses jambes délicates portant sa silhouette fine. De pensée en pensée, je percevais même dans la brume de mes souvenirs ces moments intimes passés ensemble ; un froissement de drap, un grincement de sommier, le son satiné des tissus qui se heurtent, des sourires et des caresses, une complicité particulière... Je hochais négativement la tête d'un geste bref ; il ne me fallait pas que je tombe de nouveau dans les rouages de la perversité lubrique et des moeurs légères, quand bien même l'idée de flirter avec la douce Wright semblait s'être ancrée en mon esprit avec acharnement. Quelle étrange attitude, n'est-ce pas, que de parler de la femme que l'on aime tout en doutant d'elle, avant de finalement tenter une approche audacieuse vers une autre demoiselle. Mais je me sentais perdu, sonné par le glas de l'amour sordide qui m'avait mis à terre : je n'avais jamais vraiment aimé jusque maintenant, et voilà que je devais tout apprendre, en passant par l'apprentissage des concessions. Pourquoi continuais-je notre idylle si je ne faisais plus confiance à ma Cassandra, quand bien même je l'aimais toujours, qu'adviendrait-il de moi, où allais-je, où enterrerais-je mon coeur, et comment taire cet appétit insatiable de luxure quand je ne voyais plus que mon amante dans les bras d'un autre. J'étais désespérant de mauvaises moeurs et de péchés enracinés dans ma chair, je n'étais fait pour rendre personne heureux tant j'étais égocentrique : la preuve en était qu'en cet instant je n'agissais que par bon plaisir, me délectant de la vision éthérée que m'offrait Ekstasy par sa beauté, et que j'aurais voulu toucher du bout des doigts.
«Enfin. Tu veux que je t’accompagne à acheter la vodka ? Connaissant l’avidité avec laquelle se jettent les étudiants sur les boissons alcoolisés en soirée, tu auras probablement besoin de mes petits bras pour porter tout ça. »
« Tu te fatiguerais à porter autant de litres d'alcool... Et si je devais t'épuiser pour quelque chose, ce ne serait certainement pas de cette manière. »
Cette fois ma réplique vicieuse ne pouvait que lever les sous-entendus jusque là équivoques, mon regard même se voila d'un sérieux qui laissait percevoir que je pensais réellement ce que j'avançais alors que je ne daignais pas détourner mon regard du sien. Arrivés auprès d'un pub grandement prisé par les étudiants de Hungcalf, au point que j'en étais devenu familier avec le patron qui m'appelait de sa voix forte et chaleureuse par mon prénom, j'en poussais la porte avant de faire un signe galant à la jolie Wright, la priant d'y entrer sous son regard étonné. A l'intérieur, les rires et les tintements de pintes de verre se faisaient entendre, mués dans une atmosphère conviviale et agitée tandis que je me dirigeais vers une table, invitant Ekstasy à s'asseoir en face de moi. Brisant alors le silence entre nous teinté des interrogations tacites de la demoiselle, j'esquissais un sourire en coin avant d'accrocher son regard d'une lueur concupiscente et avide.
« Avais-je oublié de le préciser, tu as rencart avec moi. »
Je m'amusais de ma propre audace tandis que mes rétines fauves vinrent accrocher les siennes avec défi, peut-être était-ce cela que l'on appelait l'arrogance exacerbé. J'allais pour renchérir autre chose, d'une réplique tissée de mots peut-être trop crus et directs, loin de tous les sous-entendus que j'avais fait jusqu'alors, lorsqu'une silhouette s'approcha de notre table. Grand bien lui fasse finalement, car je n'étais pas certain que le fait de me sentir perdu et de vouloir renouer avec mon ancien moi, le Lust débauché et avide de luxure, était une excuse viable pour tenter de flirter avec Ekstasy. La belle, bien que peut-être flattée par cette avidité qu'elle allumait dans mon regard, valait bien mieux qu'un ancien amant et actuel ami qui ne tentait plus que de s'adonner au jeu du flirt. Mes yeux noisette roulèrent néanmoins vers le plafond lorsque je reconnus un jeune homme comme étant un Summerbee à la chevelure blonde, probablement le rencart de mon amie, d'ailleurs.
« Ekstasy je te cherche depuis tout à l'heure. On avait rendez-vous dans le pub de l'autre rue, tu as dû te tromper. » fit-il dans un sourire majestueux et arrogant avant de toiser la demoiselle avec appétit. « Ta robe est magnifique et.. »
« ...Et probablement facile à enlever, mais tu n'en auras pas l'opportunité aujourd'hui. »
Le jeune homme posa ses yeux émeraudes sur mon visage aux attraits du diable à l'entente de ma voix suave et basse, esquissant un bref sourire crispé. Il faisait partie de mes détracteurs sans jamais vraiment oser le scander : plutôt du genre commère à parler dans mon dos mais éviter mes foudres. Voilà pourquoi il n'osa rien dire, quand bien même je lui dérobais son propre rencart... Et quand bien même je n'avais pas à envoyer balader les prétendants d'Ekstasy, tel un loup gardant farouchement sa propre proie.
« Salut Lust. » répliqua-t-il d'une voix soudain beaucoup plus hésitante et mal assurée, d'une salutation polie que je ne lui rendis que par un sourire vil et mesquin.
« Mais ma journée s’embellit par ta simple présence.»
« Alors c'est que la lumière devait vraiment te manquer pour dire ces idioties... »
J'eus un sourire taquin à son encontre, comme mes prunelles fauves devinrent rieuses et amicales. C'était étrange de s'entendre dire pareil compliment, après tout je ne pouvais prétendre à une bonté d'âme affirmée, j'avais autant d'ennemis derrière moi que de coeurs brisés, et que dire de ma jolie Wright que j'avais refusé de voir pendant si longtemps, me faisant absent à ses côtés. Nous marchions dans les rues de Norwich sous un soleil léger dont les rayons faibles venaient heurter la peau d'opaline de ma belle compagne du moment ; je soupçonnais la lumière d'être jalouse de pareille beauté et de tenter d'en ravir son éclat, en vain. Plus encore, je me surpris à toiser la jeune fille d'une oeillade discrète mais envieuse, redécouvrant ses courbes et sa grâce naturelle, le clair obscur de son charme rayonnant, la finesse de son visage et ses jambes délicates portant sa silhouette fine. De pensée en pensée, je percevais même dans la brume de mes souvenirs ces moments intimes passés ensemble ; un froissement de drap, un grincement de sommier, le son satiné des tissus qui se heurtent, des sourires et des caresses, une complicité particulière... Je hochais négativement la tête d'un geste bref ; il ne me fallait pas que je tombe de nouveau dans les rouages de la perversité lubrique et des moeurs légères, quand bien même l'idée de flirter avec la douce Wright semblait s'être ancrée en mon esprit avec acharnement. Quelle étrange attitude, n'est-ce pas, que de parler de la femme que l'on aime tout en doutant d'elle, avant de finalement tenter une approche audacieuse vers une autre demoiselle. Mais je me sentais perdu, sonné par le glas de l'amour sordide qui m'avait mis à terre : je n'avais jamais vraiment aimé jusque maintenant, et voilà que je devais tout apprendre, en passant par l'apprentissage des concessions. Pourquoi continuais-je notre idylle si je ne faisais plus confiance à ma Cassandra, quand bien même je l'aimais toujours, qu'adviendrait-il de moi, où allais-je, où enterrerais-je mon coeur, et comment taire cet appétit insatiable de luxure quand je ne voyais plus que mon amante dans les bras d'un autre. J'étais désespérant de mauvaises moeurs et de péchés enracinés dans ma chair, je n'étais fait pour rendre personne heureux tant j'étais égocentrique : la preuve en était qu'en cet instant je n'agissais que par bon plaisir, me délectant de la vision éthérée que m'offrait Ekstasy par sa beauté, et que j'aurais voulu toucher du bout des doigts.
«Enfin. Tu veux que je t’accompagne à acheter la vodka ? Connaissant l’avidité avec laquelle se jettent les étudiants sur les boissons alcoolisés en soirée, tu auras probablement besoin de mes petits bras pour porter tout ça. »
« Tu te fatiguerais à porter autant de litres d'alcool... Et si je devais t'épuiser pour quelque chose, ce ne serait certainement pas de cette manière. »
Cette fois ma réplique vicieuse ne pouvait que lever les sous-entendus jusque là équivoques, mon regard même se voila d'un sérieux qui laissait percevoir que je pensais réellement ce que j'avançais alors que je ne daignais pas détourner mon regard du sien. Arrivés auprès d'un pub grandement prisé par les étudiants de Hungcalf, au point que j'en étais devenu familier avec le patron qui m'appelait de sa voix forte et chaleureuse par mon prénom, j'en poussais la porte avant de faire un signe galant à la jolie Wright, la priant d'y entrer sous son regard étonné. A l'intérieur, les rires et les tintements de pintes de verre se faisaient entendre, mués dans une atmosphère conviviale et agitée tandis que je me dirigeais vers une table, invitant Ekstasy à s'asseoir en face de moi. Brisant alors le silence entre nous teinté des interrogations tacites de la demoiselle, j'esquissais un sourire en coin avant d'accrocher son regard d'une lueur concupiscente et avide.
« Avais-je oublié de le préciser, tu as rencart avec moi. »
Je m'amusais de ma propre audace tandis que mes rétines fauves vinrent accrocher les siennes avec défi, peut-être était-ce cela que l'on appelait l'arrogance exacerbé. J'allais pour renchérir autre chose, d'une réplique tissée de mots peut-être trop crus et directs, loin de tous les sous-entendus que j'avais fait jusqu'alors, lorsqu'une silhouette s'approcha de notre table. Grand bien lui fasse finalement, car je n'étais pas certain que le fait de me sentir perdu et de vouloir renouer avec mon ancien moi, le Lust débauché et avide de luxure, était une excuse viable pour tenter de flirter avec Ekstasy. La belle, bien que peut-être flattée par cette avidité qu'elle allumait dans mon regard, valait bien mieux qu'un ancien amant et actuel ami qui ne tentait plus que de s'adonner au jeu du flirt. Mes yeux noisette roulèrent néanmoins vers le plafond lorsque je reconnus un jeune homme comme étant un Summerbee à la chevelure blonde, probablement le rencart de mon amie, d'ailleurs.
« Ekstasy je te cherche depuis tout à l'heure. On avait rendez-vous dans le pub de l'autre rue, tu as dû te tromper. » fit-il dans un sourire majestueux et arrogant avant de toiser la demoiselle avec appétit. « Ta robe est magnifique et.. »
« ...Et probablement facile à enlever, mais tu n'en auras pas l'opportunité aujourd'hui. »
Le jeune homme posa ses yeux émeraudes sur mon visage aux attraits du diable à l'entente de ma voix suave et basse, esquissant un bref sourire crispé. Il faisait partie de mes détracteurs sans jamais vraiment oser le scander : plutôt du genre commère à parler dans mon dos mais éviter mes foudres. Voilà pourquoi il n'osa rien dire, quand bien même je lui dérobais son propre rencart... Et quand bien même je n'avais pas à envoyer balader les prétendants d'Ekstasy, tel un loup gardant farouchement sa propre proie.
« Salut Lust. » répliqua-t-il d'une voix soudain beaucoup plus hésitante et mal assurée, d'une salutation polie que je ne lui rendis que par un sourire vil et mesquin.
- InvitéInvité
Re: Et j'ai fui ta lumière {Ekstasy}
Dim 18 Avr 2010 - 20:46
Les romantiques parlaient d’amour, de rêves et d’espoirs. Parfois même de mort, mais ceci était pour renforcer les louanges qu’ils vouaient à l’amour, elle en était convaincue. Ekstasy, elle, s’excluait de ce sentiment. Du moins, elle aimerait en être épargnée. Pour elle, c’était quelque chose d’absurde, qui ne servait qu’à créer davantage de faiblesses.. quelque chose d’inconscient qu’elle préfèrerait éviter. Elle, elle parlait de passion : elle faisait tout avec, elle se détruisait avec passion, elle embrassait avec passion, elle haïssait avec passion…
Regardant Lust et la beauté de ses traits d’ange divin, elle éprouva pour lui une forte compassion. Tomber fou amoureux d’une personne blessait autant que cela devait rendre heureux. Si ce n’est plus. « Alors c'est que la lumière devait vraiment te manquer pour dire ces idioties... » Ses prunelles azurs se posèrent sur son ami, sans trahir la moindre émotion. Que pouvait-elle répondre ? Que pouvait-elle lui dire ? Si lui-même ne désirait pas croire en la clarté qu’il proférait, cela ne servirait sans doute à rien d’insister. De plus, depuis le temps qu’elle le connaissait, elle avait appris qu’il était têtu et que le faire changer d’opinion n’était pas aisé. Quant à savoir si la lumière lui manquait.. Un sourire hypocrite se dessina sur son visage alors qu’elle y réfléchissait. La lumière lui avait toujours un peu manquée, ce n’était pas nouveau… mais si son gouffre s’était encore plus creusé ces derniers temps, elle n’en savait rien : elle était habituée à sombrer dans les abîmes sans chercher d’accroche et croyait s’en sortir dès qu’un de ses amis lui tendait la main. Bon sang, qu’est-ce qu’elle pouvait être plus fragile qu’elle aimait le croire… Au moins, après ses pratiquement dix-neuf années passées sur une Terre déchainée, elle avait appris à cacher son côté fleur bleue. « Tu te fatiguerais à porter autant de litres d'alcool... Et si je devais t'épuiser pour quelque chose, ce ne serait certainement pas de cette manière. » Ekstasy lui jeta un rapide coup d’œil amusé tandis qu’un sourire joueur illuminait son visage de nacre. Même avec le cœur encore blessé, Lust ne devrait pas jouer à ça. Pas avec Ekstasy du moins, elle n’était pas assez forte pour le repousser et l’empêcher de commettre une erreur. Il ne fallait pas croire qu’elle était aussi angélique que l’étaient ses traits, elle était luxurieuse et ne s’en cachait pas. De plus, elle avait déjà savouré quelques nuits enchantées au côté du beau Grymm : si l’occasion se présentait de nouveau, elle ne sait pas si elle aurait la volonté d’imposer son veto. « Hum, effectivement, je suis convaincue que tu en trouverais une plus tentante… »
Entrant dans le pub, la jeune Wright jeta un coup d’œil circulaire autour d’elle et sourit au propriétaire des lieux qui accueillit d’ailleurs Lust chaleureusement en tant qu’habitué. Elle suivit son ami vers une table et s’assit en face de lui sans rien dire, le regardant simplement de ses yeux clairs. Peu importe, elle ne trouvait pas que le silence qui s’était installé entre eux était pesant... et Ekstasy n’était pas le genre de fille à parler tout le temps pour combler les éventuels blancs même si cela laissait des ‘anges passer’.
« Avais-je oublié de le préciser, tu as rencart avec moi. » La jeune Wright arqua un sourcil et regarda malicieusement son ami. Eh bien, elle avait de la chance aujourd’hui, ce rencart improvisé était bien plus stimulant que celui qu’elle était supposée avoir. Elle allait répondre à l’audace de Lust lorsqu’un jeune homme s’approcha de leur table. Elle leva ses yeux surpris vers lui, et baissa ensuite légèrement le visage, gênée, lorsqu’elle apprit que c’était son initial rencart. « Ekstasy je te cherche depuis tout à l'heure. On avait rendez-vous dans le pub de l'autre rue, tu as dû te tromper. » Ekstasy leva de nouveau les yeux vers le Summerbee – comment s’appelait-il, déjà ? Jessica lui avait mentionnée son prénom ou non ? Elle ne s’en rappelait même plus. Cette situation était incommodante bien qu’amusante et elle ne savait pas si elle devait se blâmer ou en rire. « Ta robe est magnifique et.. » « ...Et probablement facile à enlever, mais tu n'en auras pas l'opportunité aujourd'hui. » Ekstasy se tourna vers Lust, surprise de ses propos directs avant de finalement se mettre à rire. Elle ne pouvait qu’admirer l’aplomb dont il faisait part. « Salut, euh … » Le Summerbee lui adressa un sourire séducteur avant de lui faire un clin d’œil. « Jason. » Ekstasy hocha doucement la tête et passa sa main dans sa chevelure mordorée avant de répondre d’un ton qu’elle voulait doux : « Jason. Je ne me suis pas trompée... J’ai croisé Lust et puis… je me suis dit qu’être en sa compagnie était une manière séduisante de passer ma journée. » Elle cherchait un minimum d’obligeance, elle qui n’éprouvait d’habitude aucune compassion envers les compagnons trop collants, mais malheureusement, c’était encore plus difficile. La jeune fille plongea son regard dans les yeux ambrés de Lust, comme pour mettre à part le Summerbee - Jason-, et pour lui faire comprendre qu’il n’était pas le bienvenu. C’était méchant, c’était facile, mais elle s’en fichait royalement : après tout, elle n’avait pas désiré ce rendez-vous et ce, même si Jason n’était, effectivement, pas du tout repoussant à contempler. Entre Jason, son esthétique, et sûrement sa simple envie de la dévorer, et Lust, son charme titanesque et l’amitié qu’elle lui portait, le choix était vite fait. De plus, si lui décidait de la dévorer, cela la dérangerait moins. « Et c'est vrai que si quelqu'un aura le privilège de m'enlever ma robe, ce sera Lust, sans aucun doute. » Ses yeux espiègles brillaient tandis qu'elle esquissait un sourire coquin : Si Jason n'avait pas compris qu'il était de trop maintenant, elle ferait encore plus appel à son coté luciférien.
FLASH BACK
« Maman ? » Ekstasy regarda tristement sa mère qui, assise sur une chaise de cuisine, se tenait la tête entre les mains comme si le ciel s’était abattu sur elle. « Maman, tu vas bien ? » Sara Beansley leva enfin ses yeux chocolat sur sa fille adoptive et lui adressa un sourire factice ayant pour seul but de diminuer son inquiétude. « Oui, Stasy. Vas te coucher maintenant.. Tu as vu l’heure ?! Bon sang, je suis sûre que tu es la seule gamine de dix ans à te coucher aussi tard… Je suis désolée… » La petite fille qu’était encore Ekstasy secoua vigoureusement la tête avant de poser sa main livide sur l’épaule de sa mère et de frotter doucement. « Désolée pourquoi ? C’est pas à toi de t’excuser, c’est à l’autre. » Ce dernier mot s’était détaché du ton enfantin qu’elle employait pourtant : elle l’avait sifflé de sa voix hautaine et cinglante, emplie de mépris, sortant ainsi un peu de sa colère. De sa déception aussi. « Ne parle pas de ton père comme ça. C’est un homme bon. » La petite brune s’était levée et avait fait le tour de la table, agitée comme une puce, avant de vitupérer : « Un homme bon ? Maman, il t’a frappée. » Elle s’avança vers sa mère et caressa d’un revers de la main la joue rougie par le coup qu’avait porté Josh à sa femme. Depuis qu’il avait perdu son boulot, il passait son temps à boire sur le canapé et à regarder des matchs de sports. Et lorsqu’il était froissé pour quelque chose de futile ou que Sara tentait de lui faire retrouver la raison, il la frappait sans aucun regret, sans aucun remord. Ce petit manège répugnait la jeune enfant. « Maman, pourquoi tu restes avec lui ? De toutes façons, il ne sert à rien. C’est qu’un enfoiré, un salopard, un… » La main de sa mère vola sur le visage opalin de la jeune fille avant de finalement retenir un cri horrifié. « Oh, je suis … je suis désolée Stasy… » Le regard haineux, la bouche entrouverte de surprise, les lèvres frémissantes de dégoût, Ekstasy parvint néanmoins à articuler : « Pourquoi tu restes avec lui ? » La femme âgée d’une trentaine d’années poussa un profond soupir, haussant les épaules avec désinvolture. «Parce que je l’aime. » Les lèvres rosées d’Ekstasy laissèrent fuir un éclat de rire mauvais, tandis qu’elle déclarait, accompagnée de sa superbe : « Je te plains. Moi, ça ne m’arrivera jamais. » Sara avait secoué la tête et l’avait fixée de son regard impassible. «Petite idiote, cela serait bien trop facile si ce serait à nous de décider. Et la vie adore tout compliquer. »
FLASK BACK END
« Maman ? » Ekstasy regarda tristement sa mère qui, assise sur une chaise de cuisine, se tenait la tête entre les mains comme si le ciel s’était abattu sur elle. « Maman, tu vas bien ? » Sara Beansley leva enfin ses yeux chocolat sur sa fille adoptive et lui adressa un sourire factice ayant pour seul but de diminuer son inquiétude. « Oui, Stasy. Vas te coucher maintenant.. Tu as vu l’heure ?! Bon sang, je suis sûre que tu es la seule gamine de dix ans à te coucher aussi tard… Je suis désolée… » La petite fille qu’était encore Ekstasy secoua vigoureusement la tête avant de poser sa main livide sur l’épaule de sa mère et de frotter doucement. « Désolée pourquoi ? C’est pas à toi de t’excuser, c’est à l’autre. » Ce dernier mot s’était détaché du ton enfantin qu’elle employait pourtant : elle l’avait sifflé de sa voix hautaine et cinglante, emplie de mépris, sortant ainsi un peu de sa colère. De sa déception aussi. « Ne parle pas de ton père comme ça. C’est un homme bon. » La petite brune s’était levée et avait fait le tour de la table, agitée comme une puce, avant de vitupérer : « Un homme bon ? Maman, il t’a frappée. » Elle s’avança vers sa mère et caressa d’un revers de la main la joue rougie par le coup qu’avait porté Josh à sa femme. Depuis qu’il avait perdu son boulot, il passait son temps à boire sur le canapé et à regarder des matchs de sports. Et lorsqu’il était froissé pour quelque chose de futile ou que Sara tentait de lui faire retrouver la raison, il la frappait sans aucun regret, sans aucun remord. Ce petit manège répugnait la jeune enfant. « Maman, pourquoi tu restes avec lui ? De toutes façons, il ne sert à rien. C’est qu’un enfoiré, un salopard, un… » La main de sa mère vola sur le visage opalin de la jeune fille avant de finalement retenir un cri horrifié. « Oh, je suis … je suis désolée Stasy… » Le regard haineux, la bouche entrouverte de surprise, les lèvres frémissantes de dégoût, Ekstasy parvint néanmoins à articuler : « Pourquoi tu restes avec lui ? » La femme âgée d’une trentaine d’années poussa un profond soupir, haussant les épaules avec désinvolture. «Parce que je l’aime. » Les lèvres rosées d’Ekstasy laissèrent fuir un éclat de rire mauvais, tandis qu’elle déclarait, accompagnée de sa superbe : « Je te plains. Moi, ça ne m’arrivera jamais. » Sara avait secoué la tête et l’avait fixée de son regard impassible. «Petite idiote, cela serait bien trop facile si ce serait à nous de décider. Et la vie adore tout compliquer. »
FLASK BACK END
Regardant Lust et la beauté de ses traits d’ange divin, elle éprouva pour lui une forte compassion. Tomber fou amoureux d’une personne blessait autant que cela devait rendre heureux. Si ce n’est plus. « Alors c'est que la lumière devait vraiment te manquer pour dire ces idioties... » Ses prunelles azurs se posèrent sur son ami, sans trahir la moindre émotion. Que pouvait-elle répondre ? Que pouvait-elle lui dire ? Si lui-même ne désirait pas croire en la clarté qu’il proférait, cela ne servirait sans doute à rien d’insister. De plus, depuis le temps qu’elle le connaissait, elle avait appris qu’il était têtu et que le faire changer d’opinion n’était pas aisé. Quant à savoir si la lumière lui manquait.. Un sourire hypocrite se dessina sur son visage alors qu’elle y réfléchissait. La lumière lui avait toujours un peu manquée, ce n’était pas nouveau… mais si son gouffre s’était encore plus creusé ces derniers temps, elle n’en savait rien : elle était habituée à sombrer dans les abîmes sans chercher d’accroche et croyait s’en sortir dès qu’un de ses amis lui tendait la main. Bon sang, qu’est-ce qu’elle pouvait être plus fragile qu’elle aimait le croire… Au moins, après ses pratiquement dix-neuf années passées sur une Terre déchainée, elle avait appris à cacher son côté fleur bleue. « Tu te fatiguerais à porter autant de litres d'alcool... Et si je devais t'épuiser pour quelque chose, ce ne serait certainement pas de cette manière. » Ekstasy lui jeta un rapide coup d’œil amusé tandis qu’un sourire joueur illuminait son visage de nacre. Même avec le cœur encore blessé, Lust ne devrait pas jouer à ça. Pas avec Ekstasy du moins, elle n’était pas assez forte pour le repousser et l’empêcher de commettre une erreur. Il ne fallait pas croire qu’elle était aussi angélique que l’étaient ses traits, elle était luxurieuse et ne s’en cachait pas. De plus, elle avait déjà savouré quelques nuits enchantées au côté du beau Grymm : si l’occasion se présentait de nouveau, elle ne sait pas si elle aurait la volonté d’imposer son veto. « Hum, effectivement, je suis convaincue que tu en trouverais une plus tentante… »
Entrant dans le pub, la jeune Wright jeta un coup d’œil circulaire autour d’elle et sourit au propriétaire des lieux qui accueillit d’ailleurs Lust chaleureusement en tant qu’habitué. Elle suivit son ami vers une table et s’assit en face de lui sans rien dire, le regardant simplement de ses yeux clairs. Peu importe, elle ne trouvait pas que le silence qui s’était installé entre eux était pesant... et Ekstasy n’était pas le genre de fille à parler tout le temps pour combler les éventuels blancs même si cela laissait des ‘anges passer’.
« Avais-je oublié de le préciser, tu as rencart avec moi. » La jeune Wright arqua un sourcil et regarda malicieusement son ami. Eh bien, elle avait de la chance aujourd’hui, ce rencart improvisé était bien plus stimulant que celui qu’elle était supposée avoir. Elle allait répondre à l’audace de Lust lorsqu’un jeune homme s’approcha de leur table. Elle leva ses yeux surpris vers lui, et baissa ensuite légèrement le visage, gênée, lorsqu’elle apprit que c’était son initial rencart. « Ekstasy je te cherche depuis tout à l'heure. On avait rendez-vous dans le pub de l'autre rue, tu as dû te tromper. » Ekstasy leva de nouveau les yeux vers le Summerbee – comment s’appelait-il, déjà ? Jessica lui avait mentionnée son prénom ou non ? Elle ne s’en rappelait même plus. Cette situation était incommodante bien qu’amusante et elle ne savait pas si elle devait se blâmer ou en rire. « Ta robe est magnifique et.. » « ...Et probablement facile à enlever, mais tu n'en auras pas l'opportunité aujourd'hui. » Ekstasy se tourna vers Lust, surprise de ses propos directs avant de finalement se mettre à rire. Elle ne pouvait qu’admirer l’aplomb dont il faisait part. « Salut, euh … » Le Summerbee lui adressa un sourire séducteur avant de lui faire un clin d’œil. « Jason. » Ekstasy hocha doucement la tête et passa sa main dans sa chevelure mordorée avant de répondre d’un ton qu’elle voulait doux : « Jason. Je ne me suis pas trompée... J’ai croisé Lust et puis… je me suis dit qu’être en sa compagnie était une manière séduisante de passer ma journée. » Elle cherchait un minimum d’obligeance, elle qui n’éprouvait d’habitude aucune compassion envers les compagnons trop collants, mais malheureusement, c’était encore plus difficile. La jeune fille plongea son regard dans les yeux ambrés de Lust, comme pour mettre à part le Summerbee - Jason-, et pour lui faire comprendre qu’il n’était pas le bienvenu. C’était méchant, c’était facile, mais elle s’en fichait royalement : après tout, elle n’avait pas désiré ce rendez-vous et ce, même si Jason n’était, effectivement, pas du tout repoussant à contempler. Entre Jason, son esthétique, et sûrement sa simple envie de la dévorer, et Lust, son charme titanesque et l’amitié qu’elle lui portait, le choix était vite fait. De plus, si lui décidait de la dévorer, cela la dérangerait moins. « Et c'est vrai que si quelqu'un aura le privilège de m'enlever ma robe, ce sera Lust, sans aucun doute. » Ses yeux espiègles brillaient tandis qu'elle esquissait un sourire coquin : Si Jason n'avait pas compris qu'il était de trop maintenant, elle ferait encore plus appel à son coté luciférien.
- InvitéInvité
Re: Et j'ai fui ta lumière {Ekstasy}
Mer 19 Mai 2010 - 22:37
Le Summerbee se contenta de déglutir de frustration, éteignant la lumière viscérale et meurtrière de ses yeux enchanteurs lorsqu'il vint poser son regard sur moi suite à la fausse excuse de la belle Wright. Nous nous fichions de lui, royalement, et le pauvre prétendant éconduit ne pouvait que le saisir avec suffisance tant nos sourires se faisaient moqueurs et mesquins ; j'aimais ce côté bourreau qui me seyait si bien, j'aimais jouir de la souffrance et du malaise des autres, leur malêtre venant embaumer mes plaies ouvertes pour mieux les cicatriser. Je me nourrissais du malheur des autres pour embourber le mien derrière quelques vagues superficielles et ternes de jouissance malsaine, mais c'était ainsi que je me sentais le mieux. Jusqu'à ce que je ne comprenne que les affres de l'amour, vanté pourtant avec mérite, était bien plus destructeur qu'une banale affaire de passe-temps veillant à meurtrir un coeur ou mutiler une estime. Je connaissais pourtant Jason de vue ; le Summerbee loyal et amical, avait aussi pour lui ses démons qui se nommaient violence et brutalité, ainsi je le soupçonnais de bouillir de rage derrière son sang froid exemplaire et son visage crispé. Les pupilles se dilatent, les mains deviennent moites, la poitrine se soulève d'un rythme plus irrégulier bien qu'à peine perceptible, lorsque la colère afflue en nos veines et vient se noyer dans les tréfonds de notre myocarde agité : j'étais presque persuadé que le jeune homme en éprouvait tous les symptômes. Et moi, fidèle bourreau au regard luisant d'une étincelle sadique, le fixait d'un sourire non feint, me délectant de son implosion douloureuse : souffre, que je déverse toute mon agonie sur tes épaules. Ce Summerbee sera mon exutoire pour un temps, quelques instants, pas plus de quelques minutes, à vrai dire. Et en moi-même j'avais ce désir brûlant de lui souffler avec perversité ô combien il la voulait, combien il désirait Ekstasy, et ô combien il souffrirait d'avantage si je lui murmurais de ma voix épicée que ce serait moi, ce soir, l'heureux élu trônant dans son lit de satin. Mes instincts joueurs de carnassier vicieux avaient repris le dessus, pour autant je me retins avec difficulté par respect pour ma camarade que je ne devais pas prendre pour une vulgaire poupée, mais aussi pour Cassandra envers qui je ne pouvais lui essuyer l'affront d'une infidélité. Mais dieu qu'il était difficile de chasser le naturel, lorsque toute mon âme tressaillait de faire du mal et de savourer cette échéance. J'allais finalement pour susurrer ma sentence venimeuse d'un sourire radieux et d'une oeillade ténébreuse, lorsque Ekstasy eut la bonne idée de prendre parole.
« ... Jason. Je ne me suis pas trompée... J’ai croisé Lust et puis… je me suis dit qu’être en sa compagnie était une manière séduisante de passer ma journée. »
Mon rictus moqueur envers le Summerbee s'intensifia un peu plus, et je vins soutenir ses prunelles noires et blessées dans une arrogance digne des plus grands rois. Me délectant de son estime mutilée, je ne daignais détourner mon regard du sien, bien décidé à le soumettre à notre torture le plus longtemps possible : j'avais soif de cruauté infaillible et de mesquinerie venimeuse, le poison latent en mes veines n'avait guère eu l'occasion de s'extirper depuis bien trop longtemps. Etait-il possible que Cassandra n'ait réussi à faire de moi, et sans doute malgré moi, un homme bon ? Stupide question qui ne demandait au final aucun effort de réflexion tant elle brillait par son absurdité, j'aimais trop l'acidité du venin pour laisser mon aura s'illuminer d'une quelconque manière. Face au mutisme du prétendant, la belle reprit avec désinvolture :
« Et c'est vrai que si quelqu'un aura le privilège de m'enlever ma robe, ce sera Lust, sans aucun doute. »
Mon regard de braise vint se piqueter de quelques lueurs lubriques et affamées, venant nourrir la colère du Summerbee qui me dévisageait avec haine. Inutile d'être légilimens pour savoir ce qu'il pensait : je leur volais tout, lorsque j'étais présent. L'attention des professeurs, les sourires des demoiselles en pâmoison, les regards de leurs camarades : j'avais réussi à faire de ma personne un épicentre autour duquel gravitait mon petit monde... Autour duquel gravitait le monde. L'Etat c'est moi, aurais-je osé clamé si je n'avais pas trouvé la situation délicieusement amusante et divinement humiliante pour ce pauvre Jason. Bien sûr, que j'étais arrogant et égocentrique, c'était un point indéniable de ma personnalité et que j'approuvais sans mentir, mais qu'y pouvais-je si j'aimais attirer l'attention et voir le regard des autres sur moi. Qu'y pouvais-je si je n'avais que ce moyen-ci pour me sentir exister, car je savais pertinemment que le jour où ma popularité vacillera, où je sortirais de Hungcalf pour devenir sorcier parmi les sorciers, je souffrirais de cette non-existence en ne me voyant plus vivre dans le regard des autres. Quelle pathétique destinée... D'une oeillade amusée, je fixais le Summerbee tourner les talons afin de se diriger d'un pas vif trahissant sa colère muette vers un groupe d'étudiants de sa même Maison. N'y prêtant guère plus attention, je posais mes obsidiennes dévorantes sur la belle demoiselle, mes rétines toujours porteuses de cette lueur lubrique qui ne me quittait que peu.
« Pauvre Jason, tu as brisé son coeur. » murmurais-je d'une voix sensuelle et suave, un sourire cruel au coin de mes lèvres carmins. Il me semblait que les Summerbee demeuraient ces temps-ci tous porteurs de mes doutes, et de mes angoisses, et en cela je mourrais d'envie de tous les abattre plus bas que terre. « Dis moi Ekstasy. » Mon regard ténébreux vint se planter dans le sien avec sérieux, tandis que le silence s'installa comme pour donner plus d'intensité à mes prochaines paroles à venir. Elle comme moi, savions que les mots qui allaient franchir la barrière de mes lèvres, auraient du à jamais être tues. Et pourtant je fis l'affront de les lui souffler, d'une voix lubrique et savoureuse, tandis que mon regard pénétra l'immensité satinée de ses prunelles. « Me laisseras-tu enlever ta robe ce soir ? »
Quelle erreur que celle de recouvrer ses mauvaises manies : le naturel perfide et vicieux de mon âme trouble et noire reprenait le dessus, souhaitant se soigner elle-même de ses plaies par un peu trop de lubricité. Pourquoi tant de désir, pourquoi tant de souffrance, était-ce le bon moyen que de m'adonner au jeu du flirt dangereux, dans l'unique espoir de guérir mon âme tailladée de doutes affreux ? Je restais convaincu du bon remède de mon acte et de ma demande, ne pensant néanmoins aucunement aux conséquences.
« ... Jason. Je ne me suis pas trompée... J’ai croisé Lust et puis… je me suis dit qu’être en sa compagnie était une manière séduisante de passer ma journée. »
Mon rictus moqueur envers le Summerbee s'intensifia un peu plus, et je vins soutenir ses prunelles noires et blessées dans une arrogance digne des plus grands rois. Me délectant de son estime mutilée, je ne daignais détourner mon regard du sien, bien décidé à le soumettre à notre torture le plus longtemps possible : j'avais soif de cruauté infaillible et de mesquinerie venimeuse, le poison latent en mes veines n'avait guère eu l'occasion de s'extirper depuis bien trop longtemps. Etait-il possible que Cassandra n'ait réussi à faire de moi, et sans doute malgré moi, un homme bon ? Stupide question qui ne demandait au final aucun effort de réflexion tant elle brillait par son absurdité, j'aimais trop l'acidité du venin pour laisser mon aura s'illuminer d'une quelconque manière. Face au mutisme du prétendant, la belle reprit avec désinvolture :
« Et c'est vrai que si quelqu'un aura le privilège de m'enlever ma robe, ce sera Lust, sans aucun doute. »
Mon regard de braise vint se piqueter de quelques lueurs lubriques et affamées, venant nourrir la colère du Summerbee qui me dévisageait avec haine. Inutile d'être légilimens pour savoir ce qu'il pensait : je leur volais tout, lorsque j'étais présent. L'attention des professeurs, les sourires des demoiselles en pâmoison, les regards de leurs camarades : j'avais réussi à faire de ma personne un épicentre autour duquel gravitait mon petit monde... Autour duquel gravitait le monde. L'Etat c'est moi, aurais-je osé clamé si je n'avais pas trouvé la situation délicieusement amusante et divinement humiliante pour ce pauvre Jason. Bien sûr, que j'étais arrogant et égocentrique, c'était un point indéniable de ma personnalité et que j'approuvais sans mentir, mais qu'y pouvais-je si j'aimais attirer l'attention et voir le regard des autres sur moi. Qu'y pouvais-je si je n'avais que ce moyen-ci pour me sentir exister, car je savais pertinemment que le jour où ma popularité vacillera, où je sortirais de Hungcalf pour devenir sorcier parmi les sorciers, je souffrirais de cette non-existence en ne me voyant plus vivre dans le regard des autres. Quelle pathétique destinée... D'une oeillade amusée, je fixais le Summerbee tourner les talons afin de se diriger d'un pas vif trahissant sa colère muette vers un groupe d'étudiants de sa même Maison. N'y prêtant guère plus attention, je posais mes obsidiennes dévorantes sur la belle demoiselle, mes rétines toujours porteuses de cette lueur lubrique qui ne me quittait que peu.
« Pauvre Jason, tu as brisé son coeur. » murmurais-je d'une voix sensuelle et suave, un sourire cruel au coin de mes lèvres carmins. Il me semblait que les Summerbee demeuraient ces temps-ci tous porteurs de mes doutes, et de mes angoisses, et en cela je mourrais d'envie de tous les abattre plus bas que terre. « Dis moi Ekstasy. » Mon regard ténébreux vint se planter dans le sien avec sérieux, tandis que le silence s'installa comme pour donner plus d'intensité à mes prochaines paroles à venir. Elle comme moi, savions que les mots qui allaient franchir la barrière de mes lèvres, auraient du à jamais être tues. Et pourtant je fis l'affront de les lui souffler, d'une voix lubrique et savoureuse, tandis que mon regard pénétra l'immensité satinée de ses prunelles. « Me laisseras-tu enlever ta robe ce soir ? »
Quelle erreur que celle de recouvrer ses mauvaises manies : le naturel perfide et vicieux de mon âme trouble et noire reprenait le dessus, souhaitant se soigner elle-même de ses plaies par un peu trop de lubricité. Pourquoi tant de désir, pourquoi tant de souffrance, était-ce le bon moyen que de m'adonner au jeu du flirt dangereux, dans l'unique espoir de guérir mon âme tailladée de doutes affreux ? Je restais convaincu du bon remède de mon acte et de ma demande, ne pensant néanmoins aucunement aux conséquences.
- InvitéInvité
Re: Et j'ai fui ta lumière {Ekstasy}
Mar 15 Juin 2010 - 20:37
- Les yeux mordorés de la jeune femme ignoraient royalement le Summerbee pour mieux se poser dans le regard ténébreux de Lust. Dans quelques secondes, Jason comprendrait enfin qu'il était de trop et les laisserait tranquilles. Il suffisait de patienter... Dommage que la patience ne fasse en aucun cas partie de ses qualités. Les secondes passaient, durant lesquelles un sourire fier et arrogant s’installa et fendit délicatement le visage de la Wright. Lorsque Jason leur jeta un regard noir, blessé dans son ego, avant de s'éloigner de leur table, elle le suivit un quart de seconde des yeux avant de reporter son attention sur Lust. Ce n’était pas trop tôt.
« Pauvre Jason, tu as brisé son cœur. »
Ekstasy eut un léger rire et leva les yeux au ciel en exagérant ironiquement la situation.
« Et ça va m'empêcher de dormir. »
Alors qu'elle allait relancer la conversation sur un ton léger et amical, elle remarqua l’expression sérieuse de son ami et resta un instant figée, son regard soutenant toujours celui du beau grymm.
« Dis-moi Ekstasy. »
Qu'allait-il lui dire ? La jeune fille avait le pressentiment que les mots qui allaient suivre pourraient être lourds de conséquences.
« Me laisseras-tu enlever ta robe ce soir ? »
Il ne fallait pas qu'il la tente. Elle, elle n'était pas amoureuse, elle n'avait le cœur altéré que par l'usure de la vie et des évènements qui l'accompagnent, pas par la trahison d'un violent amour. S'évader dans la débauche, s'enivrer de plaisirs lubriques, idolâtrer le vice et se moquer de la vertu, étaient pour elle, une excellente méthode pour repousser la lassitude et le chagrin. C’était moins efficace que les drogues, certes, mais c'était presqu'aussi amusant. Lorsque l'on souffre d'une peine de cœur, se plonger dans l'abîme du stupre aide sans doute à ignorer le malaise, mais remonter à la surface devient alors plus dur.
Lust attirait toujours énormément la jeune femme. Ils étaient sortis ensemble à Poudlard, avaient appris à se connaître -aussi bien caractériellement que physiquement-, étaient de nouveau sortis ensemble à Hungcalf, mais cette-fois ci d'une manière totalement différente puisqu'aucun rapport physique ne s'était mêlé à leur relation et que ce n'était qu'un service qu'Ekstasy rendait à Lust pour protéger son idylle. Désormais qu’elle n’avait plus à jouer la fausse petite amie passionnée, ils étaient simplement amis. Et pourtant, il n'était pas dans son habitude d'être amie avec ses exs, surtout que Lust exerçait en elle un désir considérable. Il est dur d'être bons amis lorsque l'on souhaite parfois plus, mais il est aussi dur d'être plus et de rester bons amis...
« Huum… Ce serait plus pratique pour te montrer la lingerie que j'ai achetée la semaine dernière...»
Il ne fallait pas que son côté aguicheur domine. Elle avait peur. Peur de reperdre tout ce qu'elle avait retrouvé en rencontrant Lust aujourd'hui, à cause des désirs ardents de lubricité de jeunes adultes. Légèrement songeuse, elle se demanda ce qui lui prenait… Après tout, elle n’avait pas à se poser autant de questions... Il n'y a pas si longtemps, elle fonçait tête baissée sans s'inquiéter de ce qui arriverait après. Mais elle redoutait de perdre de nouveau un de ses meilleurs amis. Elle aimait Lust en amant, elle l'aimait sûrement davantage en ami. C’est à cet instant qu’un proverbe fit irruption dans son esprit : Qui vivra verra... Ce proverbe faisait office de réponse pour bon nombre de questions.
« Mais moi, je ne regretterai pas. Toi par contre...»
Elle laissa planer ces derniers mots quelques secondes. Elle connaissait Lust et se demandait si le jeu de flirt qui s'était installé entre eux n'était pas, pour lui, qu'un besoin de vengeance, qu'une envie de blesser la femme dont il est amoureux, autant qu'elle lui a fait mal... C'était une réaction certes insalubre mais tellement compréhensible !
« Je n’en suis pas si sûre. »
Elle planta ses prunelles dans celles du si désirable Lust, attendant une quelconque réaction de sa part. Il valait mieux qu’ils arrêtent ce petit jeu de séduction dès maintenant. Il le valait mieux pour lui comme pour elle, peut-être plus pour lui, mais elle avait le sentiment certain que s’ils dépassaient la limite, une répercussion pénible serait présente.
[ désolée pour le retard :(. (l) ]
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