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[terminé]Lulia#4 >> sous mon sein la grenade
Lun 21 Sep 2020 - 17:38
Londres la belle, la grise, est emmurée dans son smog habituel. Epaix nuage, tantôt blanc, tantôt gris, le jour tombe aussi vite qu’un soufflet retiré trop tôt du four. Pourquoi il a toujours cet espèce d’aura magique dans l’air. Tu adores cette ville, tu l’as toujours aimé, peut être justement parce que les jours de pluies qui sont fréquents ne ternissent pas le paysage habituel. Les jours de pluie à Londres ne sont pas triste, la preuve, il pleut des chats et des chiens.
Dans cet environnement tantôt glauque, tantôt feutré, tu suis à pas de loup Adalia Blackthorn. Ca ne te prend pas souvent de jouer les détectives privés muni d’un trench coat et d’un parapluie en guise d’accessoire de mode. Cependant il y a des fois où il faut s’inventer un personnage atypique pour arriver à ses fins. Toi tu veux savoir ce que la brune manigance.
Autrefois lune de ton éblouissant soleil, tu n’aurais rien reproché à la belle sinon d’avoir ses histoires, ses secrets. Aujourd’hui, ce sont ces mêmes secrets qui ont complètement tout gâcher. Les secrets, une des choses que tu aimes le moins, que tu essaies de refouler. Tu es un livre ouvert, on te l’a déjà reprocher. Mais est ce une mauvaise chose en soit ? Ne pas avoir besoin de dissimuler tout, tout le temps, pour vivre dans une paranoïa digne d’un mauvais thriller. Tu ne veux pas que ça devienne ta vie. Mais pour des gens comme Adalia, les secrets sont le quotidien. C’est bien entendu une façon de se protéger du monde, d’avoir un jardin secret, mais à quel prix ? Il n’y a plus de partage, on ne fait que se pointer à une mascarade tous les jours. Peut être que tu vis dans un monde idyllique, ou que tu crois que tu vis dans un tel monde, mais si tu peux en être heureuse, ainsi soit il.
Fine investigatrice, tu la suis de suffisamment loin pour pas qu’elle te remarque du moins tu l’espère. La pluie, et la foule aident tes manigances. Elle ne semble pas spécialement se cacher, mais son air à un je ne sais quoi de réellement intrigant. Elle n’a que très rarement l’air épanouie, et sur ses traits tirés il est facile de deviner sous la volonté de fer, la fatigue tapie dans l’ombre.
Jusuq’où irez vous ? La curiosité ronge ton cerveau. Plusieurs possibilités, même une infinité d’entre elles comme d’autant de chemin dans le futur que vous pourriez emprunter. Elle tourne à droite, et tu finis par avoir la réponse aux questions muettes.
Le cimetière.
Que faites vous là ? Si c’est un lieu de rendez vous, c’est sans doute le plus sordide. Il n’y a que les moldus qui pensent encore que les sorciers se réunissent dans ce genre d’endroit. Elle entre par la grande grille, tu laisses le temps s’écouler avant de faire de même discrète ombre dans le jour qui tombe.
@adalia blackthorn
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Re: [terminé]Lulia#4 >> sous mon sein la grenade
Lun 21 Sep 2020 - 18:52
Macabre anniversaire et à chaque fois la journée est difficile pour Adalia. Pourtant, chaque année, elle se force à entreprendre ce pèlerinage qui l’accable toujours un peu plus. Parce qu’elle lui doit bien ça, parce que ça lui rappelle à chaque fois ce contre quoi elle se bat. Guilty. Murmurent les ombres sur son passage. Weak. Ajoutent d’autres, la poussant à accélérer le pas jusqu’au grilles du cimetière. Elle se fait discrète la Blackthorn, ne souhaite pas attirer l'attention sur elle. Vêtue d'une longue robe sombre et d'une cape doublée de fourrure elle se glisse entre les passants, retient ses grognements lorsqu'elle reste coincée derrière une groupe d’enfants et finit par entrer dans le lieu de recueillement sorcier du vieux Londres. Elle connait le chemin par coeur, pourrait s'y rendre les yeux fermés mais elle prête attention à tous les détails, elle guette tout ce qui pourrait paraître inhabituel, sa dernière visite dans un cimetière s’était soldée par un séjour à Sainte Marie, elle préférait être prudente.
Mais malgré ses précautions, elle ne tarde pas à parvenir à son objectif. Un tombeau austère, de marbre sombre qui semblait presque être oublié de tous, au fond d'une allée transverse. « Hi… » Qu’elle murmure en se penchant pour déposer le bouquet de fleurs ensorcelées sur la tombe. Main gantée de noir qui vient glisser contre la plaque : Nicolas Everton, 1998-2013 peut-on lire en lettre dorées. Un soupir, une larme qui manque de couler sur sa joue mais elle la retient car elle sent un regard sur sa nuque, elle se sent épiée, surveillée. Un scène qui lui en rappelle bien trop une autre, quelques mois auparavant mais elle tente de faire taire ses inquiétudes, certaine que c’est la paranoïa qui parle. « J’ai tellement de choses à te raconter… » Qu’elle murmure, accroupie devant le caveau, tentant de se remémorer ses traits, finalement sans succès tant elle avait tenté d'enfermer ses souvenirs. Tellement de choses avaient eu lieu cette année, tellement de choses depuis la dernière fois où elle s’était rendue auprès de lui. Cette fois, elle était seule, contrairement à toutes les autres années où Quartus l'avait accompagnée, désormais le jeune homme était de l’autre côté du globe et elle devait porter sa croix sans son aide.
Alors qu'elle s'apprête à évoquer baby, et Quartus, et tout sa famille biologique, tout ce qui lui pèse sur le coeur et qu'elle a besoin de confier à quelqu’un, quelqu'un qui ne parlera plus jamais, un bruit attire son attention. Sur le qui-vive, elle se redresse un peu trop brusquement, baguette qui glisse dans sa main : « Hominum Revelio » Qu’elle souffle en entendant un caillou crisser à nouveau derrière elle. « Qui est là ? » Demande-t’elle en serrant les dents, main qui ne quitte pas le manche de sa baguette, souvenirs amers de l’Espagne qui lui reviennent en tête et l’inquiétude qui grimpe en même temps. Il fait sombre, le jour se couche et la pluie n’aide pas à reconnaitre la personne qui se trouve cachée à quelques pas d’elle. Anxieuse, prête à se défendre si nécessaire, elle attend la réponse en tentant de faire taire les battements sourds de son coeur dans ses tympans.
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Re: [terminé]Lulia#4 >> sous mon sein la grenade
Lun 28 Sep 2020 - 12:04
Tu ne seras sans doute jamais auror, ni même espionne et c’est bien mieux comme ça. Franchement en détective tu n’es pas très douée, il vaut mieux que tu restes à ce que tu sais faire. Cependant tu as quand même réussi à suivre Adalia jusqu’au cimetière sans qu’elle ne se retourne dans l'expectative de trouver quelqu’un à ses trousses. Tu ne sais pas vraiment ce qu’il te prend à la suivre comme ça, mais il se trouve que tu ne lui fais plus confiance, assez pour penser que son attitude est tout ce qu’il y a de plus louche et qu’il faut que tu mettes ton nez dans ses affaires. Enfin c’est la curiosité qui te pousses à continuer malgré le fait que ça ne soit pas foncièrement une bonne idée.
Tu la suis de loin, derrière les arbres, te cachant, épiant la jeune femme. Elle s’arrête devant une tombe mais tu es trop loin pour savoir de qui il peut bien s’agir, et ainsi comprendre pourquoi elle est venue jusque là. Pourrait il s’agir d’un parent ? Ca serait probable sinon que viendrait elle faire là ? Cependant tu n’as pas l’impression que ça soit ça. Quelque chose de lointain fait écho dans ta mémoire. Le dos appuyé contre l’arbre tu réfléchis à des années en arrière… Avant que ça ne fasse tilt dans ton esprit tu es surprise dans ta réflexion. « Hominum Revelio » Tu es repérée. Il ne te reste qu’à sortir de ta cachette, à peine peinée, le regard déjà dur pour affronter Adalia. Tu ne comptes pas l'affronter en duel, aussi avances tu les mains en l’air pour montrer que tu n’es pas armée, et sort finalement à découvert. « C’est moi. » Sans doute n’avais tu besoin de parler. Tu n’as pas non plus besoin de te justifier en réalité. Tu pouvais juste passer par là, comme n’importe qui d’autre dans ce cimetière… Bien sûr il semblerait bien que vous ne soyez que toute les deux.
A mesure que tu te rapproche tu vois enfin les lettres posées sur la tombe. Tu ne peux t’empêcher de murmurer. « Nicolas… » Alors tu comprends mieux ce qu’elle fait là. Ca fait tellement longtemps. C’était un autre endroit, un autre temps, ailleurs tout simplement. Ca te replonge dans des souvenirs qui n’étaient pas remonté à la surface depuis de nombreuses années. Tu ne sais pas quoi dire, peut être culpabilises tu un peu d’avoir pensé à mal alors que tout cela a à voir avec un deuil. « Ca fait si longtemps... » Tu étais là quand ils l’ont mis en terre, mais tu n’aurais su dire dans laquelle de ses allées c’étaient, les souvenirs se sont voilés comme ceux dont on ne veut pas se souvenir quand ils sont pas assez beaux. L’esprit les modifie, les adoucit, pour qu’ils fassent moins mal, mais quand ils se rappellent à nous ils sont toujours si noirs. Malgré les mots que vous avez échangé durant l’été, tu éprouves un élan de compassion envers elle. A t’elle jamais été heureuse depuis ?
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Re: [terminé]Lulia#4 >> sous mon sein la grenade
Mer 30 Sep 2020 - 23:30
La présence en ce jour était nécessaire, comme une obligation morale à laquelle elle s’astreignait, car elle lui devait bien ça. La culpabilité la rongeait, il était six pieds sous terre, et c’était certainement par sa faute. Jamais elle n’avait été persuadée du rôle joué par ses parents dans l’affaire, mais les mots de Scar résonnaient toujours dans son esprit. Ces mots qui l’avaient poussée à quitter Watson, pour le préserver de ce qu’ils pourraient faire, pour que lui ne subisse pas le même sort. Donner à manger au poissons… Que la mort avait dû être lente à venir le cueillir, perdant son oxygène petit à petit alors que les flots noirs de la Tamise l’entouraient comme autant de bras qui l’attiraient vers le fond. Les points noirs qui envahissent la vision, les poumons qui s’escriment à trouver de leur, l’eau qui envahit tout, la perte de connaissance qui se fait bien trop lente, l’agonie qui semble durer une éternité avant que la mort ne vienne embrasser l’âme brisée par la lutte inégale contre l’eau… « Lo siento mucho… » Qu’elle souffle en passant une main sur son visage, cuir du gant qui lui apporte un peu de fraicheur, qui lui permet de rester ancrée dans la réalité. Habituellement, c’était la main de Quartus accrochée à son bras qui lui offrait cette accroche, qui la forçait à ne pas se perdre dans des souvenirs fugaces mais bien trop douloureux, mais il n’était pas là, et elle, n’avait pas d’autre choix que d’être là.
Un bruit qui attire son attention, l’inquiétude, la peur d’une attaque, le coeur qui se met à battre un peu trop fort et la baguette prête à se défendre. Mais la silhouette qui apparait dans l’ombre n’est pas bien inquiétante, quoi que peu agréable. Luce. Des semaines que les deux jeunes femmes ne s’étaient pas adressé la parole, qu’Adalia faisait au mieux pour ne pas se préoccuper du sort de celle qu’elle considérait, jusqu’à lors comme sa meilleure amie. Et voilà qu’elle lui fonce littéralement dessus à peine un pied mis à Londres. « C’est moi. » Le regard se fait encore plus froid, si seulement c’était possible, alors qu’elle observe la jeune femme s’avancer, mains en évidences comme pour prouver sa bonne foi, vers elle. « Nicolas… » Le nom prononcé dans la bouche de Luce arrache une grimace à l’espagnole, elle ne voulait pas l’entendre, elle ne voulait pas qu’elle parle de lui, elle n’avait pas le droit. Pas après tout ce qu’elle avait osé sans même faire semblant de comprendre, ou d’essayer. « Ça fait si longtemps… » Elle serre une nouvelle fois les dents, pense à quitter l’endroit, à partir pour s’éloigner de la présence nocive de la blonde mais ce n’était pas à elle de baisser la tête devant la De Gray, pas à elle de fuir, c’était son pèlerinage et elle y avait droit. « Tu me suivais ? Ou les cimetières sont ton nouveau lieu de villégiature préféré ? » Qu’elle siffle en jaugeant la jeune femme de haut en bas, n’attendant finalement pas de réponse, que la réponse soit l'une ou l'autre, c'était aussi décevant, quoi qu'elle ne s'attendait plus à rien de la part de la summerbee.
Le regard se détourne de la blonde, effleure, presque à regret les courbes morbides de la pierre tombale, parfois, elle ne réalisait pas. Nicolas lui semblait comme un songe, elle se demandait s'il avait finalement réellement existé, mais ce cimetière se rappelait à elle chaque année, et à chaque fois elle se souvenait de son échec, elle se souvenait qu’elle n’avait plus le droit à une telle erreur. « Je ne vais pas me battre avec toi aujourd’hui Lucrece. Alors si tu viens cracher ton venin, ravale tes bassesses et reviens un autre jour. » Elle n’a pas la patience Adalia, ni même l’envie de prétendre ne pas exécrer la présence de la jeune femme.
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Re: [terminé]Lulia#4 >> sous mon sein la grenade
Mar 13 Oct 2020 - 11:00
On peut dire que tu ne t’attendais pas à suivre Ada jusque dans un cimetière aujourd’hui. Tu n’avais jamais entrepris d’espionner qui que ce soit de toute ta vie en réalité, ce n’est pas que tu n’es pas curieuse. Plutôt respectueuse en général, loin d’être une commère tu préfèrerais largement que les gens s’occupent de leur affaire plutôt que de la vie d’autrui. Après tout, il y a suffisamment de soucis dans une vie pour ne pas rajouter les cancans et autres ragots en prime. Aujourd’hui pourtant, tu as dérogé à la règle. La relation avec Ada est tellement tendue, que tu aurais sans doute eu mieux fait de t’abstenir. tu sais que si elle te voyait -comme s’est non étonnamment le cas- la confrontation qui s’ensuivrait du fait serait difficile.
Cependant l’objet de sa visite te laissant sans voix, tu es loin d’être tout à fait capable de créer une altercation avec ton ancienne meilleure amie. Tu n’as aucune raison de la provoquer, à la différence d’elle qui d’un seul coup vient de s’en découvrir un millier.
Elle montre les dents sans tarder, c’était anticipable sans doute. Tu ne réponds pas à sa question, ce n’est qu’une provocation, et tu n’as rien à dire. Enfin tu pourrais formuler un charmant trait d’esprit pour l’asticoter un peu… Même pas tu y penses. Par contre tu peux faire un commentaire sur la réflexion suivant. « Je suis pas venue pour me battre avec toi. » Mais la vraie question qu’il aurait fallu poser c’est pourquoi es tu venue ici ? Parce qu’à part avoué que tu l’as suivi à cause de son air louche… Tu n’as pas non plus envie de lui dire que tu es désolée pour les mots que vous avez échangé. Ce n’est pas le cas. Tu n’es pas désolée d’être toi, même si elle pense que tu es la dernière des idiotes et la plus grande des égoïstes.« Je ne sais pas vraiment pourquoi je t’ai suivie en réalité… » Tu réfléchis à haute voix, pas sûre que ça soit la meilleure des réparties. « Tu viens ici tous les ans … ? » Là encore ce n’est peut être pas la technique la plus sûre pour ne pas s’attirer les foudres de l’espagnole. Et en même temps tu as l’impression que tout ce que tu dis pourrait être une bonne raison pour te prendre un retour de bâton. Il y a nombre de questions qui se bousculent à présent au portillon de ton cerveau. Mais tu restes statique, attendant déjà de voir si elle serait encline à répondre à la première d’entre elle. Après tout ce temps… L’eau a coulé sous les ponts depuis, et tu te demandes ce qui guide ses pas jusqu’ici. La culpabilité ? Le souvenir du temps passé plus heureux qu’aujourd’hui ? Tu vois le personnage qu’elle veut montrer, et celui qui se dessine dessous alors que quelques secondes auparavant elle s'adressait à une pierre tombale froide et inerte. Bien sûr elle n’est pas obligée de te répondre, elle pourrait tout aussi bien te dire de foutre le camp, que ça te regarde pas. C’est un bout de votre passé un commun qui remonte à la surface d’une drôle de façon. Tu ne peux rien exiger d’elle, et pourtant… Une part de toi s’inquiète de la voir là. Parce que tu as toujours été inquiète pour elle, parce que malgré les mots durs, tu ne peux pas effacer des années d’amitié. Il y a une incompatibilité entre vos désirs, même vos façons de penser qui ont maintenant complètement bifurquées. Il se pourrait que tu es encore espoir malgré tout. Si seulement elle pouvait se passer de ses jugements, tu te passerais volontier des tiens.
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Re: [terminé]Lulia#4 >> sous mon sein la grenade
Mar 20 Oct 2020 - 21:29
L’intrusion de la sorcière dans le cimetière, dans son espace vital, dans l’intimité de son deuil n’était pas pour mettre Adalia particulièrement à l’aise. Cependant, elle n’eut pas comme premier réflexe de hurler à la blonde de déguerpir, encore moins de se fermer totalement. N’allez pas croire qu’elle était prête à lui ouvrir grand les bras mais elle restait à un certain niveau d’équilibre, teinté malgré tout par la colère et la rancoeur. Elle retombait dans ses travers, un désintérêt froid et plat, elle n’était plus à l’étape des cris et des insultes, elle voulait seulement l’oublier, l’effacer de son décor déjà trop abimé. Elle n’avait absolument pas besoin d’un autre pantin mal intentionné sur son théâtre de marionnettes, pas avec tous ceux qui s’efforçaient déjà de la noyer, toujours un peu plus. « Non Lucrèce, je ne fais pas des rituels étranges à tous les coins de rue, je suis une Blackthorn mais je trempe pas dans ces trucs louches d’un autre temps, désolée de t’arrêter dans ta petit vendetta. » Qu’elle répond d’un ton un peu trop sec à la non question de la De Gray. Impossible pour elle de ne pas offrir des intentions peu louables à la blonde tant leur dernier échange lui restait amer. Elle savait bien maintenant ce que Lucrèce pensait d’elle, elle savait qu’elle lui prêtait tous les maux du monde et ce n’était certainement pas pour une visite de courtoisie qu’elle l’avait prise en filature. Elle avait beau avoir ses défauts Adalia, être naïve était loin d’en être un.
Et le sujet de Nicolas lui arrache un nouveau glapissement étouffé, un bâtiment de coeur qui se perd, la gorge qui devient sèche : Merlin qu’elle se sent impuissante face à sa pierre tombale. Et si elle ne savait jamais vraiment comment réagir face à l’évidence de sa mort, elle ne savait pas plus comment réagir face à Luce. Devait-elle laisser parler sa rancoeur et l’envoyer promener ? La repousser comme elle savait si bien le faire et rester encapuchonner dans son deuil ? Ou bien, à défaut de lui pardonner les affronts qu’elle lui avait faits, la laisser participer à ce moment où elle avait définitivement besoin de quelqu’un ? Les relations sociales n’avaient jamais été le fort de la Blackthorn qui les trouvaient bien trop difficiles et imprévisibles, mais fait était que ces derniers mois, c’était ses propres émotions qui la menaient dans eaux troubles. La réponse se fait alors rapide, sans fioritures, un simple fait : « Oui, tous les ans pour son anniversaire. » Un nouveau silence se pose sur le cimetière, elle ne sait pas si elle veut en dire plus, elle ne sait pas si elle doit en dire plus. Mais finalement, les mots glissent d’entre ses lèvres pincées, c’est plus facile avec la summerbee, après tout elles avaient été meilleures amies. Un autre temps lui semble t’il tant cette période parait lointaine. « Avec Quartus. » Et l’absence du sorcier se fait encore plus pesante à son bras, le froid l’envahit et elle esquisse un sourire sans joie, la douleur du manque, comme une drogue à laquelle elle n’était pas encore sevrée. « Enfin, jusqu’à cette année. » Putain d’année.
Une pause à nouveau, le regard se perd dans des souvenirs d'un autre temps, souvenirs où les visages se mêlent, Nicolas, Quartus, et même l’ombre d’un brésilien dont elle ne supportait plus entendre le nom, elle se perd dans ses songes avant de revenir calmement à la réalité, non sans une once de tristesse perdue dans ses prunelles glacées : « Je lui dois bien ça, après tout. » Finit-elle par ajouter en haussant légèrement les épaules pour revenir se pencher sur la tombe, arrangeant avec une rare douceur une fleur fraiche que la légère brise automnale avait fait glisser plus loin du bouquet chaleureux.
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Re: [terminé]Lulia#4 >> sous mon sein la grenade
Jeu 22 Oct 2020 - 22:12
Qu’elle accepte le fait d’être une Blackthorn et qu’elle dise ne pas tremper dans les trucs louches semble se contredire comme concept. Ce n’est pas une nouveauté que de dire que ça va de paire dans cette famille. La plus innocente étant sans doute Juliet, mais pour les autres… Qu’en est il réellement d’Adalia ? Tu ne saurais vraiment le dire, c’est comme si tu la connaissais très bien sur certains aspects, et pas du tout sur d’autres. Hélas ce sont les détails les plus importants de sa vie qui t’échappent. Finalement tu n’as le droit qu’à ce qu’elle voulait bien te dire jusque là: pas grand chose. C’est principalement ce que tu lui reproche, d’être une amie exécrable. En même temps est ce vraiment de sa faute ? Tu t’es déjà retrouvée à te poser cette question. On ne lui a sans doute jamais appris qu’on pouvait s’élever différemment, notamment en s’ouvrant et sans doute en faisant preuve de ce qu’elle semble voir comme une faiblesse. L’inverse de ce que tu es, la lune de ton soleil. L’agression peut être justifiée, mais vous auriez sans doute pu vous en passer. Pas besoin de raviver une flamme dormante. Alors prudente tu décides de ne pas répondre, tu décides de jouer les grandes personnes finalement, comme si ses commentaires de petite fille acculée ne te touchaient. C’est clairement un mensonge de façade.
Il faut que tu te focalises sur le plus important.
Malgré ce que tu aurais pu croire, elle répond à la seule question que tu as formulé. Tu es surprise, et l’émotion se lit facilement sur ton visage. L’absence de Quartus est pour toi une nouveauté cependant. Tu ne sais pas ce qui as provoqué cette anormale absence du périmètre. Même si la question vaut la peine d’être posée, tu la garde pour toi pour l’instant. Il faut dire que tu ne sais rien de la vie de la jeune femme depuis ce qui te semble maintenant un temps très long. Tu n’as pas cherché à savoir. Tu as compris qu’elle n’approuvait pas ce que tu tentais de faire, tu as compris que vous n’étiez définitivement pas sur la même longueur d’onde. Tu lui en veux, mais pas directement pour ça. Non, en réalité ce que tu ne comprendras jamais c’est ce refus de bonheur qu’elle s’impose, et que tu te refuses de cautionner.
Pourtant la souffrance tu arrives à la lire en elle bien qu’elle soit fermée. Est ce l’ambiance du lieu ? La symbolique de ce jour ? Ou parce qu’elle réalise qu’elle est seule… ?
Un instant vous êtes toutes les deux perdues dans vos pensées. Les mots qui s’échappent de la jeune femme, ça met quelques secondes à faire un chemin dans ton esprit. Qu’est ce que cette insinuation ? Insinue t’elle qu’elle est pour quelque chose dans la raison de sa mort ? Ou bien parle t’elle de ses sentiments pour lui, de leur relation... ? « Ada c’était un accident ce qui s’est passé… » Tu marques une pause, tu es toujours a quelques mètres d’elle n’osant pas te rapprocher. « Je sais qu’il était important pour toi et il le savait lui aussi… » Tu ne sais pas vraiment quoi lui dire, réconforter la jeune femme on ne peut pas dire que c’est quelque chose à laquelle elle t’est habituée, encore moins dans l’équilibre instable de votre relation actuelle. Est ce seulement ce dont elle a envie ? Tu marches sur des oeufs, et chaque pas en avant est dangereux, peut t’éloigner du bord ou t’y précipiter au choix. Tu ne saurais pas dire toi même ce que tu veux, ou ce que tu en penses. Ton coeur balance entre la compassion et la colère que tu éprouves pour elle.
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Re: [terminé]Lulia#4 >> sous mon sein la grenade
Dim 25 Oct 2020 - 11:48
Des années que les deux jeunes femmes évoluaient main dans la main, presque comme deux soeurs, elles avaient grandi ensemble, s’étaient soutenues, du moins, avaient essayé et les voilà comme des étrangères au milieu d’un cimetière brumeux. La colère d’Adalia, sa rancoeur envers Lucrèce était toujours bien réelle, bien présente, mais était-ce suffisant pour balayer tout ce temps ? Certainement était-ce pour cela qu’elle parlait, pour cela qu’elle avouait ce qu’elle ne lui avait jamais avoué auparavant : que son coeur avait battu pour quelqu’un si fort qu’il en était mort.
« Tu n’en sais rien Luce » Et si les mots sont durs, le ton n’est pas aussi cassant qu’il avait pu l’être, le surnom de son ancienne amie glisse sans mal entre ses lèvres. Elle ne l’attaquait pas cette fois, elle ne faisait que présenter un fait. « Tu ne sais pas ce qu’il s’est passé. » Pendant longtemps, elle l’avait aussi ignoré, naïve enfant qui croyait à la thèse de l’accident, jusqu’à ce qu’Eliott lui ouvre les yeux, il y a deux années de cela, lui arrachant un autre amour dans le même temps. Les accidents n’existaient pas, du moins, pas dans son monde. Et elle avait fait le lien, la dispute, les pleurs, la soirée passée enfermée dans sa chambre, dans le sombre manoir des Blackthorn. Le visage compatissant de Claudia, cela n’arrivait jamais, et l’attention qu’elle avait porté à sa benjamine, pour la première fois. Elle y avait cru, elle avait voulu y croire, que pour une fois, elle avait une mère. Mais non, rien du tout. Une semaine plus tard à peine, alors que les plaies de la dispute n’étaient même pas pansées, le corps sans vie du jeune homme repêché dans la Tamise, il n’y avait pas de coïncidences.
Relevant le regard vers la blonde elle demande, presque innocemment, d’un ton si détaché qu’il en devenait presque inquiétant : « Tu as une idée de combien de temps cela prend de se noyer ? » Une légère pause mais elle ne laisse pas le temps à la summerbee de répondre, la réthorique de la question était palpable. « Jusqu’à quinze minutes avant que le coeur ne s’arrête de battre. Bien sûr, la perte de connaissance a lieu avant mais… Quinze minutes pour s’assurer qu’il n’y a aucune chance que la personne s’en sorte. » Elle avait souvent cauchemardé de cette scène, elle qui étouffait, l’eau qui rentrait dans ses poumons, inlassablement et au dessus, le visage froid d’un parent qui la maintenait sous l’eau. « C’est long, quinze minutes. » Fait-elle remarquer, perdue dans ses pensées. « Quand je plonge dans le lac je reste sous l’eau pendant peut être deux minutes ? Et j’ai déjà l’impression que mon esprit est perdu autre part. » Il y avait aussi des fois où elle ne souhaitait juste pas remonter et où elle voulait se laisser couler, attirée par les sirènes qui lui faisaient miroiter une vie plus douce. « Mon pauvre Nicolas… » Qu’elle souffle presque pour elle même en serrant les dents, émotion qu’elle cherchait à renfermer au fond de son coeur.
Finalement, elle répond à la dernière remarque, qui se voulait certainement compatissante de la De Gray : « Il était important pour moi oui, mais il serait encore vivant si cela n’avait pas été le cas. » Souffle-t’elle doucement en fermant les yeux pour bloquer les larmes qui prenaient place devant son regard océan. Elle ne porte pas l’accusation ouvertement, elle sait que Luce comprendra le sous-entendu, elle sait l’opinion qu’elle possède déjà des Blackthorn et si elle est en colère à l’idée de lui donner un peu plus de grain à moudre elle n’arrive pas à prétendre, pas aujourd’hui. Tout ce à quoi elle s’accroche, c’est ce besoin de protéger ses proches maintenant, elle s’interdit d’aimer, oui, mais il n’y a qu’elle qui en souffre. « C’est la croix que je porte, mon fardeau, parce que je n’ai rien pu faire pour l’empêcher, et parce qu’il serait encore là si je ne l’avais pas… » Le mot a du mal à sortir, elle déglutit légèrement peu encline à se montrer dans un tel état de faiblesse habituellement « Aimé. »
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Re: [terminé]Lulia#4 >> sous mon sein la grenade
Lun 26 Oct 2020 - 14:30
“Tu ne sais pas ce qu’il s’est passé.” Vraiment ? Es tu si loin de la vérité… ? Tu te rappelles de cette période, de l’annonce faite. La mort d’un jeune homme n’est pas quelque chose de commun. Pour la plupart d’entre vous c’était la première fois que la mort était si proche de vous, tangible. Toi même tu n’avais jamais été confrontée à une telle situation avant la mort de Nicolas. Tu n’avais perdu aucun proche, aucun ami. Tu te souviens dans l’état étrange dans lequel ça t’avait plongé. “Explique moi…” Tes mots se perdent alors qu’elle reprend sur l’idée la plus morbide. Tu n’as pas envie d’avoir ces détails sur la noyade.
Interdite tu écoutes les mots d’Ada, tu les sens glisser sur toi, ton expression ne cache sans doute pas l’effet que ça te fait. Tu sens une boule naître dans ton estomac. Tu comprends l'autoflagellation qu’elle s’inflige seule comme une grande. Pourquoi voudrait elle revivre ça encore et encore ? Elle divague, te prends dans son songe, et tu la suis. Tu imagines aisément la surface de l’eau noire au dessus de ta tête, prendre ta respiration jusqu’à ce que ça ne soit plus possible, et remonter à la surface dans un état second.
Pourquoi pense t’elle qu’il ne serait pas mort si elle ne l’avait pas aimé ? Elle ne peut pas l’avoir tué de ses mains. Alors quoi ? C’était un accident, c’est ce qu’ils ont dit. Alors quoi ? Tu voudrais lui répéter que ce n’est pas de sa faute. Tu voudrais… Quelque chose te retient pourtant. Elle semble si fragile, loin de la Ada qui vociférait quand vous étiez à l’institut des semaines plutôt.
Tes pas te ramènent vers elle, tu espères qu’elle ne va pas s’enfuir. Tu ne vois pas autre chose à faire que de glisser tes bras autour d’elle pour la serrer contre toi. Pas longtemps, une fraction de seconde, juste un instant de répit, de trève là dedans. Le drapeau blanc est levé. Mais tu ne sais pas quoi dire pour autant. “Ada … ” Vous n’avez pas été si proche physiquement depuis des mois. Il y a un grondement de tonnerre quelque part au dessus de vos tête, et la pluie commence à tomber à petite goutte sur vous deux mouillant la pierre tombale à vos pieds. “Pourquoi tu penses que c’est de ta faute ? Arrête de t'infliger ça... ” Tu ne peux pas soupçonner la vérité, sans doute parce que tu ne veux pas la voir en face. Peu importe ce que tu penses de sa famille, essayer de visualiser des gens en tuer d’autres parce qu’ils sont gênants… Ce n’est pas quelque chose que tu conçois… Pas encore. Les gouttes d’eau se glissent entre vous, et tu baisses les bras qui se retrouvent le long de ton corps. Baguette en main tu enchantes un parapluie pour vous protéger. Il faut encore quelques secondes pour que l’idée fasse son bout de chemin dans ton esprit. Mais là encore tu te dis que ce sont les balivernes de ton esprit qui voit forcément le mal chez les blackthorn.
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Re: [terminé]Lulia#4 >> sous mon sein la grenade
Lun 26 Oct 2020 - 22:04
Elle a avoué son mal-être avec une facilité rare, elle a ouvert son coeur a la demoiselle qui l’a piétiné quelques semaines auparavant et pourtant, lorsque Luce s’approche pour l’enlacer avec douceur, elle ne se dégage pas. Elle se glace légèrement, désamour pour les contacts physiques qui la suivait depuis bien des années mais elle ne fuit pas. Elle profite d’un instant de répit, mais cela ne dure qu’un instant avant que le poids de ses actes ne retombe sur ses épaules fatiguées. « Parce que c’est ma faute Luce. » Souffle-t’elle en marquant un léger mouvement de recul, pluie qui commence à tomber sur les deux jeunes femmes, inondant le visage de l’espagnole, lui permettant de laisser échapper quelques larmes qui se perdent sous ses joues. « Tu ne comprends donc pas ? » Qu’elle demande d’une voix presque enfantine, brisée par une tristesse qu’elle enfermait au fond d’elle tous les autres jours de l’année et qui se déversait comme l’eau d’un océan déchainé, balayant son masque et toute sa prestance. « I told them. » Commence-t’elle en levant un regard clair vers la jeune femme : « I told them I loved him. » Et même cet aveu, des années après lui était douloureux. Depuis elle s’était éloignée le plus possible de toutes ces émotions. Mais elle tombait, tombait toujours pour les mauvaises personnes. Nicola, Watson, Evandro, son coeur s’emballe mais elle ne s’autorise pas. Elle veut les protéger, elle veut qu’ils vivent même si c’est rien d’elle, elle meurt de les voir avec d’autres mais elle se plie aux demandes des parents.
Elle marque une pause, le regard fuyant, perdu dans des souvenirs d'un autre temps, d’un temps plus doux, avant qu’elle ne comprenne. « I told them he made me cry. » Elle était dévastée ce jour-là en rentrant au manoir après une énième dispute. Après un nouveau désaccord qui les avaient poussés à se déchirer. Elle n’avait jamais ressenti l’amour avant ça Adalia, gamine inexpérimenté et encore naïve et ils en avaient profité, ils avaient brisé l’innocence de leur benjamine, comme ils avaient brisé celle de tous les autres. « I thought they would help me » Elle pensait qu’ils lui offriraient des conseils avisés, elle avait eu l’espoir que pour une fois, ils prennent à coeur leur rôle de parents. Mais ils n’avaient pas la même vision « They just… » Elle ne dira pas les mots, parce que même les morts avaient des oreilles, même les tombes qu’on pensait silencieuses pouvaient s’avérer bavardes. Elle ne disait pas les mots parce qu’elle ne voulait pas rendre le tout plus réel, parce qu’elle n’arrivait pas encore à accuser de vive voix ceux qui, elle en restait encore persuadée, l’avaient sauvée d’une vie en famille d’accueil. « Few days after, he was gone. » Dead. He was dead. Mais elle ne disait pas non plus le mot, terriblement pudique sur ce qui s’était passé, sur son échec, sur sa culpabilité. Il y a une main qui passe sur ses joues alors que le parapluie de la summerbee les protège maintenant toutes les deux des intempéries, main presque rageuse qui vient effacer les larmes comme tant de preuves dissimulées de sa faiblesse.
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Re: [terminé]Lulia#4 >> sous mon sein la grenade
Lun 26 Oct 2020 - 22:39
Tu l'as prise dans tes bras parce que tu ne savais pas quoi faire d'autre face à la détresse dans les traits, et le regard d'Ada. Tu ne l'as sans doute jamais vu comme ça depuis que vous êtes adultes toutes les deux. Il faut dire que pendant des années elle a pris soin de ranger ses sentiments dans une petite boîte et d'avaler la clef pour que personne n'y ait accès. C'est comme ça que tu visualisais Adalia jusqu'ici. Tu sais qu'il c'est passé des choses au fil des ans qui l'ont rendue comme ça. Tu la connaissais avant que la situation échappe de vos mains. Quel fut le point de non retour ? Tu ne saurais pas donner une date précise si il y en a une. Mais peut être que c'est la mort de Nicolas finalement.
Le contact ne dure qu'un instant, mais suffisamment pour que pendant ce laps de temps tu ais l'impression de retrouver ta meilleure amie, pour te convaincre que cette relation n'est pas finie même si on dirait le contraire.
Elle insiste continue de répéter que c'est de sa faute. Que tu ne comprends pas. Tu peux la rejoindre sur ce point. Tu ne comprends pas où elle veut en venir, pourquoi elle répète cela en boucle.
Tu es désolée pour elle, et tu ne sais pas comment l'aider. Tu fronces les sourcils, impuissante. Elle l'aimait, tu le savais, tu les voyais souvent ensemble et à cette époque elle te racontait encore ce genre de choses. Tu n'oses pas la toucher à nouveau ne voulant pas lui imposer le contact physique qui lui est pénible. Tu es juste là à écouter.
La vérité se dessine. Les sentiments d'une adolescente exprimés aux mauvaises personnes et d'un seul coup le petit ami qui disparaît sans raison. Se pourrait il que…? Tu ouvres la bouche, aucun son n'en sort, donc tu la refermes. Les larmes coulent sur les joues de la jeune femme, tu t'autorises à poser ta main sur son bras. Tu es sous le choc. Tu agis par instinct, parce que ton cerveau lui ne réagit pas. Il essaie d'analyser ce que tu as compris et pourtant c'est comme si il ne voulait pas. La pire des réflexions que tu te sois faite sur les Blackthorn serait donc vraie ? Se seraient rien de plus qu'une bande de meurtriers qui ont adoptés des enfants pour devenir les pions d'un échiquiers vivants où les sacrifices servent un gouvernement fictif ?
Tu te sens nauséeuse… Tamaharu, Blackthorn… Ni a t'il aucune famille pour agir "normalement"? Ou est-ce la seule normalité que connaissent les sang purs dont le cerveau est détraqué à cause des mariages incestueux ?
Alors que tu restes silencieuse tu réalises que la fille qui te fais face, qui ne ressemble plus qu'au fantôme d'Adalia est plus que courageuse. "Ada… " Ta voix est douce, complètement à l'encontre de ce qu'il se passe dans ta tête. "Je vais te ramener à la maison… faire un thé et te préparer un bain." Tu ne veux pas la laisser seule ici, chez elle, nulle part. C'est plus fort que toi. "Viens, arrête de te faire du mal… " Tu voudrais la ramener de ses souvenirs douloureux dans le présent même si il n'est sans doute pas plus doux.
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Re: [terminé]Lulia#4 >> sous mon sein la grenade
Mar 27 Oct 2020 - 7:52
Les digues étaient rompues, tout ce qui empêchait Adalia de sombrer, disparu, détruit. A peine avait elle commencé à parler de lui, elle qui ne le faisait habituellement jamais, la force de la culpabilité, de la tristesse, de la colère et du deuils avaient tout emporté sur leur passage. Elle ne parlait pas de Nicola. Même les autres années, elle se contentait de venir se recueillir sur sa tombe, épaulée par sa moitié elle restait silencieuse, lui séchant les quelques larmes qui venaient tâcher son visage de porcelaine tandis qu’elle lui faisait un récit imaginaire de tout ce qu’il avait manqué, de tout ce qu’il aurait aimé. Elle ne l’aimait plus, non, son coeur s’était rompu à son absence, mais elle voulait qu’il vive, elle voulait qu’il vive même si pour ça c’est elle qui arrêtait de respirer. Cette année, c’était différent, Quartus n’était plus là, son soutien indéfectible, disparu lui aussi, quelque part sur le globe, à des centaines de kilomètres, vivant une nouvelle vie dans laquelle elle n’avait plus sa place autrement qu’en temps que cousine. Cette année c’était différent car l’écho de sa trahison avait touché un autre de ses proches. Elle se souvenait encore de la colère, si rare cependant, de sa jeune cousine, des mots, des accusations qui avaient semblé glisser sur elle sans une accroche mais qui la rendaient nauséeuse rien que d’y penser. Elle n’avait rien dit cette fois, et pourtant. C’était aussi différent parce que Luce était là, et malgré le désaccord profond qui existait entre les deux jeunes femmes : elle était là. Elle ne partait pas, elle ne fuyait pas, elle ne s’offusquait pas des actes des Blackthorn, ou du moins pas à haute voix.
Elle était bien trop perdue dans sa tristesse Adalia pour se rendre compte du choc dans lequel se trouvait la blonde, mais, la main sur son bras la ramena un peu à la réalité. Les yeux papillonnent, se posent un instant sur le visage de la summerbee avant de se reperdre dans le vague. Partir ? Elle ne pouvait pas, elle n’avait pas le droit, c’était son jour, le jour où elle devait être là pour lui.
« I don’t want to leave him… » La voix se fait plaintive alors que son regard reste accroché aux lettre enluminées qui siègent sur la pierre tombale comme autant de lames qui viennent transpercer son coeur abimé. « Luce I don’t want him to be alone… » Et si cela n’avait aps grand sens aujourd’hui si ce n’était pour faire écho à ce rituel qu’elle s’imposait chaque année, ce pèlerinage « He was alone… » Sa voix est secouée par un sanglot qu’elle tente de réprimer en serrant les dents avec force He died alone. Abandonné, glissant dans les abimes de la Tamise, seul. « I left him… I wasn’t here, I should have been there. » Parce que sa fierté l’avait poussé à refuser son invitation, à refuser de le rencontrer ce soir-là pour s’expliquer, pour compenser les dernières semaines chaotiques. Elle l’avait laissé, et puisqu’elle l’avait laissé, il était mort. Mais malgré son discours haché, malgré ses dires, elle n’oppose aucune résistance à Luce lorsque cette dernière l’entraine vers la sortie du cimetière. Elle est fatiguée de se battre, elle n’en a pas le courage, ni la force, elle veut juste que la douleur disparaisse. « You do not have to. » Souffle-t’elle cependant à la jeune femme, un écho à ce lien qu’elle ne partageait peut-être plus, à ce rôle qu’elle n’était plus forcée de remplir. « I could stay, I should stay… I'll go back home later... » Mais il y avait son coeur qui se déchirait un peu plus à chaque instant passé dans ce cimetière, ce coeur qu’elle mettait une longue année à panser, à réparer pour le détruire toujours un peu plus à chaque morbide anniversaire. Au début pour le deuil seulement, et puis pour la culpabilité qui la rongeait, en y repensant, elle l’avait toujours su, que c’était sa faute, mais les mots étaient tout de même bien trop sûrs, les maux bien trop forts.
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Re: [terminé]Lulia#4 >> sous mon sein la grenade
Mer 28 Oct 2020 - 10:37
Tu ne veux pas la laisser ici, et tu ne la laisseras pas ici toute seule. Peu importe les mots que vous vous êtes échangés, elle est dans un tel état qu’elle ne mérite pas d’être abandonnée.
Doucement tu l’attires au travers des sentiers qu’elle a suivi seule à l’allée. Tu l’as tiens par le bras alors qu’elle délire à voix basse. Tu préfères ne pas répondre. Tu ne saurais quoi dire à ses divagations. Il est mort, il est ainsi seul pour le reste de l’éternité, mais Ada le sait, tu n’as pas besoin de dire quelque chose. Tu as de la peine pour elle, et tu ne sais pas comment la soulager de cet enfer sinon l’en tirer le plus rapidement, le plus doucement possible.
“But I want to.” Tu glisses sur le même ton. Elle continue de vouloir lutter mais il n’y a bien que son esprit qui le fait, le corps lui obéit aveuglément comme si il savait d’avance ce qui est mieux pour elle.
Tu la guides avec le minimum de contact possible, et tu finis par arriver à la sortir de là. Le chemin du retour semble avoir pris une éternité en comparaison de l’allée. Il n’y a pas que cela qui ait changé, ton état d’esprit aussi. Tu es dans un espèce de flou artistique inexplicable, compliqué et tourbillonnant. Tu as du mal à enregistrer le fait que les Blackthorn pour une raison obscure aurait décidé de tuer le petit ami de leur fille. Surtout à cet âge tendre où les unions arrangées n’avaient pas encore lieu d’être. Un schéma bien solitaire de la vie d’Ada se dessine dans ton esprit.
Vous passez la grille du cimetière. Il faut retourner à Inverness. Dans le noir de la nuit qui tombe il ne faut que quelques minutes pour trouver un endroit isolé et transplané. Vous atterrissez en douceur devant l’appartement d’Adalia. “Tu as la clef ?” Tu ne vas quand même pas fouiller ses poches pour la trouver, mais tu vois bien que la jeune femme est encore dans son monde. Le retour à la réalité va être difficile.
Vous finissez par arriver, tu la laisses pour faire un thé. Tu connais la maison assez pour être à l’aise avec ça. Tu es plongée dans tes pensées, perdue dans ce que tu viens d’apprendre sans arriver à trouver le haut du bas. La discussion que vous avez eu cette été te revient en mémoire. Tu songes à nouveau que tu ne sais rien de sa vie, de ce qu’elle cache, de ce qu’elle est finalement… Est ce que tu as envie de découvrir tous les détails sachant qu’ils risquent à coup sûr d’être sordides ? C’est l’eau qui boue qui te réveille du songe. Machinalement à l’aide de ta baguette tu prépares un plateau. Tu reviens dans le salon à la recherche d’Ada.
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Re: [terminé]Lulia#4 >> sous mon sein la grenade
Mer 28 Oct 2020 - 22:28
Le trajet du retour se passe comme dans un mauvais rêve, perdue dans les délires de son esprit malade, Adalia ne se rend à peine compte qu’elle s’éloigne. Elle veut rester pourtant, elle voudrait tenir la promesse qu’elle a faite à Nicolas, mais elle n’en a pas la force. Pas toute seule. Alors, elle se laisse entrainer par Luce, elles sortent du cimetière, leurs pas les mênent dans le Londres moldu, et puis elles transplanent, Adalia est déjà bien trop secouée pour que son estomac se retourne un peu plus. Les marches jusqu’à l’appartement sont une épreuve mais finalement, elles parviennent toutes les deux sur le palier de l’appartement. A la question de Luce, elle acquiesce silencieusement, main qui fouille dans sa poche, en sort la baguette et se place devant la porte, déverrouillant les mécanismes de protection que Mikhail avait installés sur les portes de l’appartement lorsqu’ils avaient déménagés. Les mouvements sont secs, mécaniques, elle ne saurait dire ce qu’elle faisait, elle avançait comme un automate, une partie de son coeur perdue en mer.
L’atmosphère rassurante, à défaut de réellement douce, de l’appartement, l’enveloppe immédiatement. De l’autre côté de la porte, un des chats de son frère vient à la rencontre des demoiselles, ronronne contre les jambes tremblantes de la Blackthorn qui passe ce qui lui semble être d’interminables instants à se défaire de son manteau et de ses chaussures, dans un état second, avant de glisser, pieds nus, jusqu’à la pièce principale. Sur la table, un pli attire son attention, une lettre cachetée du Moyen Orient, des nouvelles de Quartus, en avance par rapport à leur heure habituelle. Mais elle n’a pas la force de feindre une bonne humeur quelconque. Plus, l’idée d’apprendre qu’il allait bien, loin d’elle, finit de détruire ses dernières barrières. Fuite précipité vers la salle de bain elle ne peut retenir sa nausée. De nouvelles larmes glissent sur son visage, frustrée autant qu’elle est triste elle passe quelques minutes à retrouver son souffle, à arranger son teint, et à essuyer les traces de larmes sur ses joues avant de sortir de la suite qu’elle occupait.
Elle traine les pieds jusqu’au salon, perdue dans ses pensées. Regard fatigué qui se redresse avec un temps de retard lorsque les pas de Luce se font entendre de l’autre côté de la pièce, croise les iris inquiets de la blonde avant que la voix enrouée de l’étudiante ne s’élève doucement : « Est-ce que tu veux bien m’aider ? » La phrase était si étrange dans sa bouche qu’elle lui laissa comme un goût âpre, mélange de honte et de la bile qui lui restait dans la gorge elle prend sur elle pour ne pas fuir son propre domicile. « Je n’arrive pas à l’ouvrir. » Petite fiole au contenu verdâtre tenue dans le creux de sa main, doigts trop tremblants pour ne pas risquer d'en perdre le précieux contenu. « Le psychomage m’a prescrit ça, pour quand les crises sont trop violentes. » L’angoisse, la colère, le désespoir, la violence, ces émotions qui se pressaient sous le masque fissuré de la petite poupée parfaite exposée durant les réceptions mondaines. Elle souffle des morceaux de son quotidien à la summerbee sans même y prêter attention : une journée de vérité avant que le rôle ne refasse son chemin.
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Re: [terminé]Lulia#4 >> sous mon sein la grenade
Jeu 29 Oct 2020 - 10:31
Arriver jusqu’à l’appartement d’Adalia n’est pas une partie de plaisir. Tu es inquiète, tu ne sais pas comment aider ton amie -si vous êtes encore amie- et tu ne sais quoi penser de tout ce qu’elle t’a appris. Tu te dis que même si tes parents ne sont pas ce que tu voudrais qu’ils soient, tu es chanceuse malgré tout. Ils ne tueront pas Lorcan parce que tu as transgressé leurs règles, tu ne les en crois pas capable. Jamais ton père n’irait jusque là, tu le crois doué d’une morale. Ce n’est apparemment pas le cas de tout le monde en ce bas monde. Ca te parait invraisemblable qu’on en arrive là, pourquoi d’ailleurs ? Pour rien. Il n’y a rien qui justifie un tel acte. Si définitif, froid, dénué de sentiments. Déjà que tu pensais qu’adopter des enfants et les faire se marier entre eux est sincèrement limite… Mais là on a atteint un extrême que tu pensais être issu de ton esprit paranoïaque, pas de la vérité. Ca te fait peur d’un coup d’un seul. Jusqu’où va la folie du monde ? N’y a t’il pas suffisamment de noirceur en l’état pour en rajouter sous des prétextes ridicules ?
Tu abandonnes la jeune femme pendant un instant pour faire un thé, et tu ne l’entends pas fuir jusqu’à la salle de bain. Appuyer contre le plan de travail tu regardes dans le vide. Les larmes n’ont pas coulé sur tes joues, quelque part tu es toujours en état de choc. Tu sais que tu ne pourras parler de ce que tu viens d’apprendre à personne. Tu vas garder ce secret sur ton coeur pour Ada parce que tu ne veux pas rajouter à sa peine. Ce n’est pas le genre de penser qu’on échange à la cafétéria autour d’un café, pas même autour d’un verre. C’est le genre de choses qu’on ne dit pas… Et pourtant. Pourtant il faut que ça sorte à un moment non?
Tu finis par t’en sortir avec la boisson, et quand tu reviens vers Ada elle semble très fatiguée et ailleurs. Ses yeux encore brillants. Tu ne la blâmes pas. Tu poses le plateau sur la table. Tu envisages de lui tendre une tasse avant d’être stoppée dans ton élan par sa voix qui brise le silence. Sans même y penser tu tends la main pour saisir le flacon qu’elle te tend. Tes yeux se posent dessus, est ce que tu dois vraiment lui donner ça à prendre ? Une sorte d’antidépresseur sans doute. Tu n’es pas spécialisée dans le domaine. Tes neurones tournent à plein régime. Ne peux tu pas lui accorder ce repos ?
Depuis combien de temps prend t’elle ce genre de médicament ? En un geste tu ouvres le flacon.
“Here you go.”
Un instant plus tard tu es assise à coté d’elle et lui tends la tasse de thé que tu as laissé de côté pour répondre à sa requête. “Depuis combien de temps … ?” La question t’a échappée et tu ne la finis même pas, laissant flotter dans les airs l’hésitation de ce celle qui sait qu’elle n’aurais pas dû poser la question.
Tu prends ta propre tasse dans les mains, le liquide chaud n’arrive pourtant pas à réchauffer ton corps qui semble avoir perdu cette capacité dans le cimetière glacé.
Tu regardes la jeune femme ne sachant tout à fait quoi faire à nouveau à part faire acte de présence. Tu te rends compte que tu étais plus à l’aise quand tu étais entrain de préparer le thé, au moins tes mains étaient occupées.
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Re: [terminé]Lulia#4 >> sous mon sein la grenade
Ven 30 Oct 2020 - 21:09
Fiole ouverte en un claquement de doigts elle sent l’odeur âpre de la potion lui chatouiller les narines. Si seulement elle était efficaces mais son effet, supposément très fort, laissait grandement à désirer et ne faisait qu’apaiser légèrement les angoisses de la jeune femme. Ce jour-là, elle aurait bien eu besoin de tout enfermer à clé, même les voix qui lui hurlaient sa culpabilité. Petit silence, le thé qui réchauffe la jeune femme avant que Luce ne pose une nouvelle question, presque avortée, gênée : « Ça ? » Demande-t’elle calmement alors qu’elle montre la fiole dont le contenu avait été déversé dans le thé brulant. « Depuis avril » Qu’elle souffle doucement avant de faire un léger mouvement de la main, englobant ce qui voulait être elle et ses crises : « Tout ça... A while » La fin de l'année passée finalement et ces révélations qui ont tout remis en question. Elle hausse vaguement les épaules, les détails de ses états psychologiques étaient bien trop honteux pour qu’elle s’y attarde. Les séances avec le psychomage étaient douloureuses, mentalement du moins, la ramenaient à des traumatismes qu’elle avait renfermé durant trop longtemps, la poussait à remettre en cause toute sa constitution, tout ce qui lui permettait de garder pieds. Cela faisait des semaines qu’elle n’y était pas allée, bien trop obnubilée à conserver les apparences, bien trop consciente que son état ne s’améliorait pas.
Le silence se pose entre les deux demoiselles, les mains de l’espagnole, serrées sur tasse brulante ne tremblaient presque plus et il lui faut quelques temps avant de reprendre : « Ne te sens pas obligée de rester, tu as fait plus que ta part en me ramenant. Tu dois avoir d’autres choses à faire, d’autres personnes auprès de qui passer du temps. » Une once de jalousie au fond de son ton, peut être, mais ce n’était pas certain. Peut-être bien seulement le dépit de voir tous ceux à qui elle tenait lui être arrachés par le destin ou les desseins malsains de certains. Elle ne souhaitait sa solitude à personne pourtant, encore moins à Luce qui avait été (était) son amie depuis de longues années, elle avait son rang à tenir, les Blackthorn n’acceptaient pas d’écart mais heureusement, d’autres pouvaient vivre.
Et alors qu’elle s’apprêtait à raccompagner Lucrèce à la porte, se relevant avec un peu de peine du fauteuil donc lequel elle était installée, une voix résonna dans le vestibule de l’appartement : « Moon ? Tu es là ? » Quelques pas, un instant de flottement du côté du salon avant que la brune ne réagisse : « Euh, oui oui Jok, dans le salon » Fiole glissée discrètement dans un pan de sa robe la Blackthorn passe une main sous ses yeux pour en faire disparaître les dernières traces de larmes et reprend le masque, façade de calme qui cache la tempête dévastatrice. Elle a toujours ce regard fatigué, et un peu triste, houle qui souffle sous la surface de ses pupilles océan mais elle laisse déjà derrière elle le moment de faiblesse, ou de vrai, qu’elle avait laissé paraître face à la De Gray. Alors que son grand frère entre dans la pièce elle lance un regard presque implorant à la summerbee, lui intimant silencieusement de faire comme si de rien n’était avant de reprendre, voix légèrement éclaircie par un raclement de gorge : « Effectivement il nous faudra étudier les documents dont tu me parles, c’est dommage que tu ne les aies pas sur tout, tu penses pouvoir me les faire parvenir par hibou lorsque tu seras rentrée ? » La conversation change du tout au tout, l’ouverture se referme aussi brusquement, Adalia reprend son rôle et offre une porte de sortie à la blonde.fin pour ada
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Re: [terminé]Lulia#4 >> sous mon sein la grenade
Lun 2 Nov 2020 - 10:52
Pourrais tu t’en vouloir de n’avoir rien vu ? Tu peux rendre à César ce qui est à César. Adalia est une bonne actrice, tout à fait capable de cacher ses émotions, et si elle ne voulait pas que tu saches, tu ne pouvais rien savoir. Mais tout de même après toutes ses années, on ne peut pas dire que ça ne te touche pas. Si aveugle tu as été, incapable de percer la carapace. Si tu ne l’avais pas suivi aujourd’hui, tu n’aurais jamais réussi à voir au travers des mots. Tu sais qu’elle n’a pas craqué par plaisir, si le masque a enfin lâché, c’est parce qu’elle n’avait plus le choix. Il y avait un trop plein. Y a t’il seulement quelque chose que tu puisses faire maintenant ? A part imposer ta présence tu es démunie.
Sans doute qu’Adalia l’a bien compris. Elle te repousse à nouveau. Ce qui n’a absolument rien d’étonnant. Tu sens l’amertume dans sa voix. “Ne fais pas ça...” tu aurais pu tout aussi bien dire: ne me repousse pas. Mais c’est déjà trop tard. Déjà elle est sur ses pieds, et tu vois le masque se recomposer de lui même sans que tu puisses l’arrêter.
Tu la regardes mais tu n’esquisses pas le moindre geste.
La voix qui s’élève dans la maison te fait sursauter, tu ne t’attendais pas à voir quelqu’un d’autre ici aujourd’hui. Un autre Blackthorn, et avant que tu n’ais le temps de réagir, Adalia fait comme si de rien n’était, parlant de documents… L’espace d’un instant totalement déstabilisée tu ne comprends absolument pas de quoi elle parle. La seule chose qui te vient à l’esprit est d'acquiescer de la tête, et de te lever à ton tour.
Alors que tu prends la direction de la sortie, tu croises le regard du frère de la jeune femme sans dire un mot. Avant de passer la porte, alors que tu es suivie d’Adalia tu ne peux retenir un dernier mot. “I’ll come back later. Take care of you. ” Plus tard… ? Mais quand ? Tu ne saurais le dire. Tu disparais en transplanant une fois devant la maison, atterrissant chez toi l’esprit encombré et noircie des pensées de l’après midi.
fin
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