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paradis perdus × althea
Dim 16 Mai 2021 - 22:17
paradis perdus ; ft. @Althea d'Arenberg
De délicats volutes de fumée s'échappent de la cigarette qui se meurt entre les doigts de Vesper tandis qu'il relit avec attention les divers contrats, notes et lettres qui, dans quelques semaines, garantiront au Styx son ouverture officielle. C'est une nouvelle page qui se tourne pour les Pêchés et leur entreprise ; le casino quittera bientôt l'ombre et le secret. La fortune familiale des Luynes, garantie par tante Cassandre (qui n'a point hésité à franchir la Manche pour superviser l'affaire de son regard habitué), a permis des travaux plus rapides, fourni d'excellents avocats et de bonnes assurances, ainsi qu'une discrétion parfaite sur les petites affaires illégales du Styx, qui resteront dans l'obscurité – un architecte, contact de longue date de la famille de Vesper, se charge de cette partie officieuse des travaux. Il semble rester encore tant à faire, et la charge de travail semblera massive jusqu'à la toute fin, il le sait bien. Relevant le nez, il jette un œil à sa montre à gousset – des heures déjà qu'il a quitté le casino pour se réfugier dans le silence confortable du bureau réservé aux Pêchés, mais comme bien souvent, il ne ressent pas le besoin ni l'envie de se reposer, cycle de sommeil perturbé auquel il s'accommode depuis des années déjà.
Écrasant son mégot dans le cendrier, il se lève, s'étire, roule ses épaules ankylosées par le temps passé courbé au bureau avant de quitter la pièce pour se diriger vers le bar. En cette fin de soirée, les quelques clients restant s'échappent du Styx pour rejoindre le monde des vivants à la surface ; Glenn finit son service, et Vesper lui offre une tape sur l'épaule en lui souhaitant une bonne soirée tandis qu'il prend sa place derrière le bar pour se servir un whisky. Les nuits finissent souvent de la même façon, dans l'antre des pêcheurs – les videurs font dégager les plus récalcitrants à quitter les lieux, et ne restent plus qu'eux, pêchés capitaux qui se croisent, traînent, font les comptes de la soirée. Une silhouette gracieuse s'approche du bar, et Vesper fait glisser un martini jusqu'à Althea lorsqu'elle vient s'y accouder. « I still have some work to do on our employees' future official contracts but I'll do that with Greed later, » marmonne-t-il dans son verre. « Besoin d'une pause. And how was your night, dearest ? » un baise-main déposé sur les doigts fins de la demoiselle, habitude qu'il n'a jamais vraiment perdue. Son regard inquisiteur cherche sur le visage de la jeune femme des signes de fatigue ou de douleur ; car sa question ne concerne pas uniquement les affaires, et l'étudiant en médicomagie tient à recevoir des retours réguliers sur les potions expérimentales qu'il fournit à sa patiente.
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Re: paradis perdus × althea
Sam 14 Aoû 2021 - 14:08
et ne me laisse jamais seule,
27 juin 2021, 2:30. (outfit) (mood)
et j'abdique, j'abandonne, j'en ai brûlé ton drapeau blanc
tant que les notes résonnent, je jure qu'on peut arrêter le temps
(( et ne me laisse jamais seule ))
En cercles concentriques, sa vie se mesure –
Ceux qui s’éloignent du centre, les masques à glisser
L’étudiante tantôt désœuvrée, l’ennui lui pétrit le cœur
L’historienne en devenir, l’espoir prudent lui masse les viscères
La malade qui s’y fait (presque) pas, la rage lui caresse le ventre
La danseuse qui raccroche ses chaussons, l’inspiration lui tend les bras
La capricieuse à la recherche de secrets, voir la souffrance chez les autres –
Le réconfort étrange de les rassurer et de se savoir en communauté.
la danseuse qu'ils abandonnent, l'un et l'autre.
Derrière la promesse de légalité du Styx, il y a les deux nouvelles pièces des entrailles des cercles dantesques – celui des Furies, rêve de violence de @Dimitri Majewski transmuté en réalité par les fantasmes des Péchés capitaux et les soins du Russe. La sienne, rêve d’Oubli pour mieux se faire faucheuse de souvenirs. Le Léthé sans nom réel, codename nightcar pour un sobriquet lancé entre Vesper et son cousin Bragnam alors qu’ils devisaient avec @Retha O'Ryan au sujet de l’endroit. Son futur domaine. La princesse déshéritée en a fait son projet, sa nouvelle passion depuis que le Styx se tient désormais presque seul. Il y a la gestion, derrière, la montagne d’innombrables paperasses entre légalité en attente finale d’approbation ministérielle et les fines lignes illégales qui se cachent entre les colonnes des chiffriers soignés de Leo. Pourtant, depuis que Hunter a repris les rênes de la gestion artistique du cabaret, elle peut enfin respirer, Althea, concentrer ses énergies sur autre chose que la scène qui lui incinère les prunelles de pluie sous un orage qui n’a jamais fini de se lever.
mais c'est qu'il se barre, le fuckboy.
Le spectacle de la veille était superbe. La voix roucoulante d’@Awa Blackthorn, les roulements de hanches d’@Alice Hangbé, parcourus des cliquetis des claquettes et @Timothy Kaiser, superbe dans ses interprétations dramatiques. La belle Adalia en guise de Malade, et son cœur s’est serré de la voir sur scène, exécutant la pièce de ballet alors que la ballerine éclopée aurait dû pouvoir décrocher le rôle – si ce n’était du reste, de ses nerfs incendiés. La Belge avait rejoint Hunter en coulisses après la performance des artistes, nostalgie piquée d’ennui dissimulée dans son regard derrière une fierté bien réelle, et les compliments sincères qu’elle avait lancés en hordes au danseur devenu chorégraphe et directeur artistique. Elle a passé la journée ailleurs, toutefois, séparée de son Américain par quelques missions de dernière minute pour le compte du Styx, passant discrètement à la Griffe pour déposer un affectueux lemon curd entre les mains de @Leonardo Moreno et lui dire à plus tard.
À plus tard, ouais – aurevoir.
He’s leaving. He’s leaving and you can’t do shit, Thea.
Hunter s’en va.
L’Américain a tenté de lui expliquer, tout – de lui faire valoir les besoins de sa carrière, ses envies, l’offre inestimable que lui fait le père d’@Elsbeth Ballarini, l’opportunité exceptionnelle pour un ancien danseur qui a tenté de se redresser professionnellement depuis deux ans, avec succès. Il a plaidé la relation à distance, que la Suisse n’est pas si loin, et elle a hoché la tête, la belle, un peu sonnée, fait mine de comprendre, retenu ses reproches pour ne pas éteindre la lueur dans ses prunelles à lui, gardé son fiel derrière sa langue pour ne pas effacer le sourire terriblement charmant sur le visage de Hunter. Ça lui fait mal, et elle ne dit rien, elle sourit, elle fait semblant que tout ira bien, elle dit oui, elle dit mais non, elle dit bien sûr, elle accepte tout et fait mine de tirer un agenda de son sac pour faire des croix sur tous ses weekends, plaide qu’ils deviendront des abonnés des portoloins et que le Département des Transports n’aura qu’à bien se tenir, elle ne veut pas lui ternir l’éclat, pas à lui, pour ne pas éclater, elle.
Et plutôt que de se défouler l’âme sur le parquet, notes violentes à l’appui, la danseuse calcinée quitte son appartement après que son Américain lui ait fait jurer qu’elle allait bien (oui oui, bien sûr, mais oui, on se verra encore plus souvent, ne t’inquiète pas, we’ll make it work) pour rejoindre l’antre des péchés capitaux. Salue le videur d’un hochement de tête, a envie de se blottir contre Leo pour lui demander comment on fait, pour cesser de se laisser transpercer le cœur. Adresse un sourire en coin à Glenn, ses prunelles légèrement plissées devant le sourire ravageur du Gallagher alors qu’il quitte leur antre, et finit installée au bar derrière lequel se tient son ancienne tendre moitié. (( mensonge, il sera toujours sa moitié, la saveur entêtante des cœurs qui se sont aimés trop fort, mais la blessure de savoir qu’il aura choisi son nom plutôt qu’elle toujours vive, des années plus tard, mais il faut l’oublier, celle-là, ne pas lui adresser les reproches trop faciles. alors on s’ignore, on oublie, on en aime un autre, tellement fort, mais il ne faut pas trop le souligner à son tout codépendant ))
La capricieuse accepte son martini, sourire reconnaissant aux lèvres qui ne cache pas tout à fait l’orage qui gronde dans ses yeux. « I still have some work to do on our employees' future official contracts but I'll do that with Greed later ». Et Leonardo repassera certainement derrière en toute discrétion, comme d’habitude. Pas les honneurs, que la besogne réelle. « Besoin d'une pause. And how was your night, dearest ? » et ses lèvres effleurent les jointures de la ballerine, qui lui sourit en retour sans réfléchir, tant l’automatisme est là depuis leur adolescence. Le regard du Français cherche les failles, et elle ne les lui offre pas – pas tout à fait. « Fantastique. J’ai passé la soirée à me demander si j’irais pas faire une ligne dans un coin, even if I’ve been going strong on the no-episode suit. » La voix qui ironise, mais elle s’est occupé les mains et l’esprit toute la journée, la belle, pour ne pas être tentée par les produits circulant au Styx. Absence exceptionnelle, elle qui y circule éventuellement tous les soirs ou presque – mais c’est dans le quasi silence des fins de soirée que le danger court. Aussi bien se réfugier ici, où la came est de qualité. « A long break. Ste plait. » La voix plaide, demande. « Il s’en va. Hunter », souffle la francophone. « Les Ballarini lui ont fait une offre qu’il ne pouvait pas refuser. ‘Fin qu’il ne voulait pas refuser. It’ll be fine. We’ll make it work. It’s fine, Switzerland isn’t that far. » Essaie de se convaincre.
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Re: paradis perdus × althea
Dim 15 Aoû 2021 - 0:26
y a une tempête qui gronde dans le regard d'althea tandis qu'elle s'approche et accepte le martini gracieusement glissé vers elle ; les bourrasques se changent en brise lorsqu'elle sourit tandis que les lèvres du jeune homme effleurent ses phalanges - mais il a beau la sonder du regard, elle ne laisse rien paraître. c'est une danse qu'il connait par coeur depuis des années maintenant : elle et lui, infiniment différents et pourtant si similaires, qui tournent autour du pot en une valse masquée jusqu'à ce que la vérité s'arrache à leurs gorges. eux qui se voilent la face lorsque quelque chose les touche au coeur. alors il fait les premiers pas dans cette mascarade et ne dit mot pour l'instant, esquisse un sourire cynique lorsqu'elle répond ironiquement : « Fantastique. J’ai passé la soirée à me demander si j’irais pas faire une ligne dans un coin, even if I’ve been going strong on the no-episode suit. » si althea cède aux appels des substances plus facilement le soir, l'inverse est vrai pour vesper, qui a tendance à utiliser un joli cocktail de médicaments et de poudreuse pour se forcer à tenir debout lors des premières heures du jour, et à anesthésier son esprit dans les volutes herbeux lorsque sonne minuit - résultat de l'ironie douce-amère qu'est celle de dormir le jour et vivre la nuit. « good news on the no-episode thing, » murmure-t-il en esquissant un petit sourire rassuré - la préparation actuelle n'est peut-être pas le remède miracle, mais constitue pour l'instant la meilleure solution trouvée - il oscultera althea un peu plus en détail bientôt afin de s'assurer qu'aucun effet secondaire dangereux ne l'ait atteinte.
la mascarade ne dure pas, ce soir ; « A long break. Ste plait. » quelque chose en vesper s'allarme immédiatement. « Il s’en va. Hunter. » qu'est-ce qui, dans ces quelques mots, suffit à faire monter en lui colère et indignation ? est-ce l'improbabilité de la nouvelle - hunter et althea, ce couple qui semblait inévitable - ou bien la soudaineté des mots ? est-ce parce que vesper a toujours trouvé hunter indigne des faveurs de la jeune femme et lui trouve plus de défauts que de qualité ? ou peut-être est-ce un reste de regret d'une ère terminée depuis longtemps déjà qui a laissé un goût âcre à son palais - parce qu'il l'a déjà faite souffrir, et qu'elle s'était refermée, et qu'à présent qu'elle s'est ouverte il est proprement injuste qu'elle se retrouve abandonnée à nouveau. « Les Ballarini lui ont fait une offre qu’il ne pouvait pas refuser. ‘Fin qu’il ne voulait pas refuser. It’ll be fine. We’ll make it work. It’s fine, Switzerland isn’t that far. » le rythme de son sang cognant contre ses tempes est aussi bruyant à ses oreilles que la voix de la jeune femme tandis qu'il songe que répondre do you want me to burn or bury his remains? n'est peut-être pas la chose la plus appropriée à l'instant. il expire lentement, force la tension dans son dos à se détendre : « une longue pause, hein ? on peut faire ça. » il serre délicatement la main libre de thea dans la sienne, son pouce effleurant ses phalanges en une caresse apaisante. « what do you want right now, dearest ? » demande-t-il, une offre de contrôle pour échapper l'espace d'un instant à une situation qui se glisse hors de sa prise. ((his tone is even, not overly soft, not blunt, not sharp, not too tender. quoi qu'elle demande, il le lui offrira.))
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Re: paradis perdus × althea
Mer 18 Aoû 2021 - 21:54
et ne me laisse jamais seule,
27 juin 2021, 2:30. (outfit) (mood)
et j'abdique, j'abandonne, j'en ai brûlé ton drapeau blanc
tant que les notes résonnent, je jure qu'on peut arrêter le temps
(( et ne me laisse jamais seule ))
Sans grande conviction, elle tente de se convaincre. We’ll make it work. Mais c’est l’abandon, à nouveau – de son deuxième amour, qu’elle confie à son premier (qui l’a lâchée, lui aussi). Ça lui porte un coup à l’Orgueil, de le lui admettre. Que son Américain s’en va, lui aussi. Comme si elle n’était qu’une ratée des émotions, mais comment faire, lorsque c’est à lui qu’elle veut parler? Incapable de tout à fait se séparer de Vesper, son âme jumelle et précieuse, alors elle avoue, se mord une lèvre. À sa demande, son regard hésite, ses phalanges se serrent autour des doigts de Vesper. Ses repères, entre ses doigts, parce que cette amertume au goût doux, elle la connait, au moins. Apprivoisée depuis longtemps. « I don’t know. » Le soupir, et sa main libre se porte entre ses mèches brunes, les autres doigts refusant de quitter leur perchoir comme elle le fait si souvent, condamnant le Français à ne fonctionner qu’avec un seul membre, l’autre réquisitionné pour fins de réconfort et d’ancrages.
La veille lui revient, avec @Leonardo Moreno – se faufiler hors du lit aux petites heures du matin, son danseur dormant èa poings fermés, laissant une note derrière qu’il ne retrouverait qu’au matin, certainement. La capricieuse s’est glissée dans l’antre des péchés capitaux, son démon familier toujours fidèle au poste. « I thought I needed to break things, so I went to see Leo yesterday. Ended up crying comme une putain de mauviette. » Roulée en boule contre le sorcier capable d’éventrer des loubards sans sourciller et de lui adresser un sourire de connivence l’instant d’après. Incapable d’aller voir Vesper directement, car ç’aurait été trop près d’elle, trop lui imposer, à lui – et pourtant, la voici. Ce que c’est que de tenter d’échapper à son repère le plus ancien, celui qui la ressent le mieux. « I just … Merde. Ça va aller, hein? » Lève les prunelles de pluie vers le Français, s’égare le long de ses traits fins, accrochée à la ligne délicate de ses paupières. « It’ll be fine. C’est ce que je lui ai dit. Une putain de menteuse. J’sais pas comment on va faire, entre sa carrière et moi ici au Styx. Surtout que je dois le remplacer ici. Tu penses que le poste est maudit, dis? », suggère la danseuse, ironie mordante dans la voix.
Les dents qui mordent les lippes carmin. Encore. « D’abord Soledad, puis Hunter … si t’as un ennemi à faire disparaître et que tu veux pas que nos chers amis se salissent leurs blanches pattes, t’as qu’à lui donner le poste. Dans trois mois il est disparu, et je suis encore là à recoller les morceaux. » Râle. Parce que ça la fait doublement chier – ils sont tous là, à gérer les trafics, les informations, mais la fibre artistique de la plupart d’entre eux est digne d’une œuvre de ces enfants de la maternelle dont les parents affichent les coloriages ridicules sur leur frigo. « Je sais pas pourquoi je m’entête. C’est pas comme si cette putain de scène me faisait plaisir, en plus. Mais non. Fallait que ce soit un cabaret et pas juste un casino. Connasse. » Dure, encore. Ancrée entre ses doigts, toujours. Elle lui sourit pauvrement. « I’m sorry. I’m rambling. Tu m’aimes un petit peu? »
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