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It hurts so good ♠ ALDÉRIC
Dim 23 Jan 2011 - 14:53
ALDERIC&HELENA
I was looking for the great escape to chase my demons away...
I was looking for the great escape to chase my demons away...
Nous étions samedi, pour une fois la température c'était voulu être clémente et ensoleillée, chose non pas la plus courante à Norwich. J'avais donc décidé de sortir, profiter un peu du beau temps qui ne durerait surement pas éternellement. Assise là, sur ce banc tout près d'un parc baigné d'un doux soleil, j'étais perdue dans mes songes. Comme bien souvent depuis mon arrivée ici, je ne pouvais m'empêcher de penser à lui, Aldéric... Alors que j'avais été un moment distraite par un vol d'oiseau un peu plus loin, mes pensés revinrent vers lui au grand galop. Avait-il refait sa vie? Était-il devenu quelqu'un de différent en tout point ou au contraire il n'avait pas changé? Avait-il continué sur cette voie, comme il avait commencé, à se foutre en l'air petit à petit? J'osai espérer que non. Pour avoir durant un court moment de ma vie sombré dans une déchéance des plus dures à gérer. J'avais flirté l'espace d'une année avec son monde et j'en étais ressortie à temps... je lui souhaitai du fond du cœur d'avoir eu la chance de faire de même.
Le premier inconnu passant part là m'aurait trouvé bien étrange, j'étais assise sur ce banc, les jambes croisée, habillé le plus simplement du monde. Jeans accompagnés de bottes à talons montant assez haut et un long manteau noir pour recouvrir un épais pull en laine beige, bien trop grand pour moi. J'étais plus où moins bien coiffée et pour cacher l'absence de maquillage sur mon visage fatigué par les nuits blanches que je passais à ruminer, de grosses lunettes de soleils qui me masquait parfaitement bien les yeux. À cause de cela il était dur de voir ou je regardais exactement mais mon attention était portée au loin, devant moi, sur un écureuil curieux qui s'approchait discrètement des poubelles, je le regardais sans vraiment le voir, bien trop occuper à réfléchir, imaginer des scénarios sur ma vie, et autre. En ce début d'après-midi, après m'être durement réveillée devant la télévision à onze heure du matin, j'avais décidé de sortir prendre l'air après une douche rapide dans la quelle j'avais éclatée en sanglot. C'était une manière comme une autre de gérer la pression, le stress, la peur, le doute et tout les questionnements qui ne cessaient de me traverser l'esprit, pleurer un bon coup, quand s'en était trop, quand les émotions semblaient devenir ingérables... Sous les trombes d'eau qui me coulait sur le visage j'avais évacué un peu de stress, me maudissant de ne pas savoir comment gérer ma vie et mes relations mieux que ça. Une fois remise sur pied je m'étais habillée rapidement avant de sortir, l'air frais ayant pour but de me faire le plus grand bien. Je m'étais arrêtée dans le premier café que j'avais croisé sur mon chemin et j'étais partit avec. J'avais marché une bonne heure, sans trop savoir où je me dirigeais. Mes pieds m'avaient guidé à l'entrée de ce parc verdoyant, fort sympathique. Je m'y étais donc arrêtée. Une fois assise sur le banc j'avais posé mon café à côté de moi pour pouvoir fouiller librement dans mes poches. Ne voulant pas m'encombrer outre mesure, j'étais sortie sans sac à main. Je sortis de ces dernières un paquet de clopes, j'en avais calée une entre mes lèvres avant de l'allumer rapidement. La première et longue bouffée que je tirais fut salvatrice, alors que je sentais mes poumons se remplir de cette fumée dense, mon esprit se calmait légèrement. Je me sentais alors apaisée, comme si tout mes soucis ne représentait plus rien. Évidement, après avoir tiré quelques fois sur ma cigarette, cette sensation d'euphorie se résorba bien vite, laissant simplement place à un état de conscience plus ou moins calme. Le geste régulier et rassurant de ma main vers mes lèvres gardait mon cerveau assez occupée pour parvenir à rester dans un état relativement calme.
La rentrée à Hungcalf s'était fait plus simplement que je ne l'aurais crut sur certains points. J'avais rencontré de sympathique personnes, créés quelques liens avec un garçon plutôt charmant et j'avais eu l'occasion de me faire quelques camarades, rien de sérieux évidement, ma présence ici était bien trop récente. M'enfin tout ça pour dire que je m'en sortait plutôt bien. Il y avait eu les premiers jours, cette constante appréhension de croiser Aldéric à chaque fois que je passais un coin de l'immense château, mais jamais ce ne fut le cas. Apparemment il était quelqu'un de plutôt discret et ne déambulait pas dans les couloirs pour son simple plaisir, ce n'était pas mon genre non plus, il était de ce fait normal que nous n'ayons eu l'occasion de nous voir. Chaque jour sans le rencontrer rendait les choses un peu plus difficiles, comme si laisser passer le temps risquait de rendre les retrouvailles plus ardues. Cela faisait donc une semaine maintenant que j'avais passé entre les murs de l'école sans la moindre trace de lui. J'avais entendu quelques personnes parler de lui, par si par là, mais je n'avais pas voulu ébruiter de ma présence, je n'avais donc posé aucunes questions. Au moins je savais que je ne m'étais pas trompé, il était vraiment là. Il était là et j'avais peur, peur de sa réaction quand il me verrait. Il serait furieux, sans aucun doute et je tremblais à l'idée d'affronter sa colère... non pas parce que je le craignait quand il était furieux contre moi, mais parce que ça me faisait mal, mal de le voir dans tout ses états à cause de moi, mal de savoir que tout était de ma faute... après toutes ses années sans l'avoir vu, je savais pertinemment que ce serait la même chose... Je tirais une nouvelle fois sur ma clope quand des bruits de pas vinrent interrompre mes pensés. Je tournais les yeux pour apercevoir un homme qui marchait d'un pas régulier. Ce fut son allure que je reconnue en premier, trop éblouie par le soleil pour remarquer autre chose. Mon cœur se serra tellement fort que je crus à ce moment incapable de prononcer le moindre mot, alors que l'homme marchait sans me reconnaître – chose compréhensible vu mon accoutrement ne laissant rien paraître – son esprit fonctionnait à toute allure histoire de trouver quelque chose à dire, un moyen d'attirer son attention. J'avais si longtemps pensé à ces retrouvailles, la manière dont je l'aborderais, ce que j'allais devoir lui dire, mais là, rien, rien ne venait, rien ne sortait. Il était sur le point de me glisser entre les doigts... il semblait songeur, je ne faisais en ce moment pas partit de son décors, surement pas, il était impossible qu'il ne pense à moi, qu'il s'attende à me trouver ici, il serait probablement surpris, j'avais peur, encore. Prononcé son nom aurait suffit à l'arrêter, mais rien de sortait, je me raclais la gorge, moyen classique pour se faire remarquer. « Tu pourrais dire bonjour... » C'était horrible, prononcer ces mots, comment avais-je pu dire quelque chose de si stupide, je voulais remonter le temps, de quelques secondes seulement, pour être prête quand il arriverait... mais c'était trop tard, mon cœur battait à tout allure, il faillit s'arrêter quand Aldéric en fit de même. Je portais ma cigarette à mes lèvres histoire de me ressaisir.
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Re: It hurts so good ♠ ALDÉRIC
Mer 26 Jan 2011 - 0:10
D’un geste las et répétitif, expression concentrée et imperturbable de rigueur, je passais le rasoir sur ma peau rendue rugueuse par une barbe de deux jours. La minutie avec laquelle je procédais à l’opération en deviendrait presque ridicule. Le miroir en face de moi renvoyait une image livide, d’outre-tombe. J’étais aussi fringant que quelqu’un qui avait traversé les neuf cercles de l’enfer. Mon passé de sportif m’avait permis de garder une carrure acceptable, qui n’avait pas été dramatiquement amaigrie par cette maladie qui me rongeait de l’intérieur tel un poison insidieux et mortel. Néanmoins, mon corps était marqué par ce mal être qui me caractérisait tant. Ces trop nombreuses cicatrices sur ma peau crayeuse témoignaient de mon passé sulfureux, vécu sur les chapeaux de roues. Des blessures tantôt acquises au cœur de violentes bagarres ou au cours d’actes de vandalisme, tantôt issues de ma folie furieuse, de l’époque où mon autodestruction avait été programmée et très largement enclenchée. Un léger picotement me fit grimacer. Retour à la réalité. Je m’étais coupé. Ma joue présentait à présent une légère estafilade écarlate. Je soupirai lourdement. Je me rappelais ô combien ces lames pouvaient être tranchantes pour m’être infligé des entailles bien plus profondes. Et parfois, encore maintenant, il m’arrivait de penser qu’il me serait tellement facile de trancher cette veine qui drainait toute ma vie, et qui palpitait sous la peau fine de mon cou, d’un simple geste malencontreux. À la place, je me contentai simplement de poser le rasoir sur le bord du lavabo et de rincer mon visage sous le jet d’eau fraîche du robinet, tentant de ne pas prêter attention au mince filet écarlate qui s’abîmait à présent dans les profondeurs de la tuyauterie. Un instant plus tard, j’avais enfoui mon visage blessé dans la serviette éponge, avant d’appliquer un minuscule pansement sur cette coupure qui allait me défigurer plusieurs jours durant. Cela ne m’émouvait pas outre mesure. J’avais déjà vécu pire, les ecchymoses qui après avoir viré au violet, puis au gris, viraient enfin au jaune, les point de suture. La douleur physique qui n’égalera jamais vraiment celle qui me rongeait de l’intérieur, depuis la mort de Jimmy, depuis la mort de papa. Depuis que je savais que j’allais être père à mon tour.
J’étais las de toute cette pourriture qui m’habitait, de ce goût amer que la culpabilité laissait sur ma langue. Bien sûr, j’avais connu des moments de bonheur, comme tout à chacun. Mais ils avaient vite cédé le pas à l’amertume, à l’abnégation. Désormais, le temps m’était compté, et les médecins avaient été optimistes en me disant qu’il ne restait plus que cinq ans à vivre. Cinq ans au terme desquels je m’éteindrai, bien plus déchu que je ne l’étais déjà. On m’avait éjecté du paradis, de la terre promise comme Pharaon avait chassé d’Egypte Moïse et les siens, la terre me paraissait tellement plus laide dès lors qu’elle n’était plus vue du ciel. Le retour à la réalité était bien trop douloureux. Le retour du boomerang également. Avoir tenté de me noyer sous la douche n’aura rien changé au problème, je me sentais toujours aussi sale, aussi putride, la pourriture suintait de toutes les pores de ma peau. J’étais un être immonde, abject, désormais, on pouvait voir sur mon visage moribond tout le dégoût que j’éprouvais envers ma personne. Triste sire que j’étais. Je m’appuyai sur le rebord du lavabo, torse nu, agité par mes sombres réflexions. Mes lèvres s’étaient pincées en une moue désabusée, tandis que je remuais mes sombres pensées. Ma nouvelle vie monastique me sied mal, je n’ai jamais été un enfant de cœur, à m’entendre prôner de la sorte la vertu avait quelque chose de risible. Je n’avais jamais été vraiment capable de m’exorciser de mes vieux démons, quoique je puisse tenter ils revenaient immanquablement à la charge. Le sang avait coulé, tout autant que les larmes. Mais rien n’avait bougé d’un iota, tout s’entêtait à stagner, comme si le destin s’amusait à me narguer encore, comme s’il ne l’avait pas déjà assez fait. Je relevai finalement la tête, non sans grimacer du fait de mes épaules douloureuses d’être aussi crispées. Je n’avais même plus apparence humaine, j’oscillais entre deux mondes, j’avais renoncé à vivre depuis bien longtemps, et la mort ne voulait pas de moi. J’errais tel un fantôme parmi les vivants, me lassant de leurs frasques, de leurs débordements. Plus rien ne m’importait, tout m’ennuyait. Je les maudissais presque de connaître un quotidien bien plus palpitant que le mien. Voilà ce que j’étais devenu, après tant d’années passées à vagabonder sans but, me contentant simplement de survivre. Un putain de fantôme.
Je pensais à Bree, à Capri, à Helena, et tout cela dans le désordre. Maman s’invitait parfois dans mon esprit torturé et tortueux, parfois rejointe par mon géniteur qui avait obtenu d’un claquement de doigts ce que je désirais depuis bien trop longtemps. Mais la haine que j’éprouvais envers lui était bien trop intense pour que je me m’en émeuve outre mesure, son absence avait tout simplement laissé un vide que ma hargne avait bien rapidement comblé. Quelle abomination étais-je devenu pour ne plus pleurer mes morts? D’un geste mécanique, pâle reflet de la machinerie bien rodée de mon quotidien, j’enfilai un t-shirt sombre, qui s’accordait parfaitement à mes idées noires. Je me regardais une fois de plus le nombril, oublieux du monde extérieur, ignorant délibérément que je n’étais pas le seul à connaître des drames. J’eus une pensée pour Bree, pour son père qu’elle ne pouvait pas voir parce que sa mère s’y opposait. Quelle injustice. L’humanité était tombée bien bas pour qu’une mère puisse avoir de telles idées. Je ne pouvais pas m’empêcher de porter un jugement sévère sur celle qui allait être ma belle-mère à une époque plus ou moins proche. Et elle me le rendait bien. Je n’étais pas assez bien pour sa fille. Mon amour, mon tendre amour, belle à en damner un saint, elle que j’aimais à en crever. Quelques pensées incohérentes plus tard, j’étais fin prêt. Je n’en pouvais plus de l’espace confiné de cet appartement, ces murs que je voyais presque continuellement. Ces derniers temps, je m’étais presque coupé du monde, tant la façon dont il tournait me paraissait absurde, tant mes pairs me désolaient au plus haut point. Je me rendais compte à présent que j’avais l’esprit clair, presque sevré de ces saloperies qui me bouffaient le sang. Je me rendais compte de leur médiocrité, de la bassesse de leurs agissements. Même si en mon for intérieur, je savais que je ne valais pas beaucoup mieux. Machinalement, je shootai dans un caillou, qui ricocha quelques instants. Sortir, sur le coup, m’avait paru être une bonne idée. Mais même le paysage qui s’étalait sous mes yeux, quand bien même il ne s’agirait que du simple jardin public paraissait tout aussi morose que le décor dans lequel j’étais incarcéré bien malgré moi. Tout était d’une époustouflante banalité, tout était d’un fade à pleurer. Rien ne semblait vouloir briser cette harmonie acquise depuis si longtemps, là où la nature avait fini par reprendre ses droits malgré les aménagements faits de la main de l’homme. Sauf peut-être…« Tu pourrais dire bonjour... » Cette voix résonna comme un écho familier dans ma tête, bien qu’elle aurait pu s’adresser à quelqu’un d’autre, pas forcément à moi. Pourtant, c’était une sensation qui venait des tripes, une certitude inébranlable. Je connaissais cette voix, mais je ne l’avais plus entendue depuis si longtemps…Tant et si bien qu’au prime abord je crus à une défaillance de mon esprit perturbé, comme s’il se plaisait à faire ressurgir les fantômes du passé par intermittence. Avais-je seulement rêvé? Je fermai les yeux, un moment, tentant de m’imprégner des sons qui venaient à moi. Espérant entendre une nouvelle fois cette voix salvatrice, mais aux accents si douloureux. Je me retournai finalement, lentement. Théâtralement ridicule. C’est sur ce banc que je la vis. Comme si on ne s’était jamais quittés. Un mot, un souffle tremblant. « Helena? » Son prénom mourut sur mes lèvres devenues soudainement blêmes. Mon cœur, lui, s’était mis à cogner à tout rompre.
J’étais las de toute cette pourriture qui m’habitait, de ce goût amer que la culpabilité laissait sur ma langue. Bien sûr, j’avais connu des moments de bonheur, comme tout à chacun. Mais ils avaient vite cédé le pas à l’amertume, à l’abnégation. Désormais, le temps m’était compté, et les médecins avaient été optimistes en me disant qu’il ne restait plus que cinq ans à vivre. Cinq ans au terme desquels je m’éteindrai, bien plus déchu que je ne l’étais déjà. On m’avait éjecté du paradis, de la terre promise comme Pharaon avait chassé d’Egypte Moïse et les siens, la terre me paraissait tellement plus laide dès lors qu’elle n’était plus vue du ciel. Le retour à la réalité était bien trop douloureux. Le retour du boomerang également. Avoir tenté de me noyer sous la douche n’aura rien changé au problème, je me sentais toujours aussi sale, aussi putride, la pourriture suintait de toutes les pores de ma peau. J’étais un être immonde, abject, désormais, on pouvait voir sur mon visage moribond tout le dégoût que j’éprouvais envers ma personne. Triste sire que j’étais. Je m’appuyai sur le rebord du lavabo, torse nu, agité par mes sombres réflexions. Mes lèvres s’étaient pincées en une moue désabusée, tandis que je remuais mes sombres pensées. Ma nouvelle vie monastique me sied mal, je n’ai jamais été un enfant de cœur, à m’entendre prôner de la sorte la vertu avait quelque chose de risible. Je n’avais jamais été vraiment capable de m’exorciser de mes vieux démons, quoique je puisse tenter ils revenaient immanquablement à la charge. Le sang avait coulé, tout autant que les larmes. Mais rien n’avait bougé d’un iota, tout s’entêtait à stagner, comme si le destin s’amusait à me narguer encore, comme s’il ne l’avait pas déjà assez fait. Je relevai finalement la tête, non sans grimacer du fait de mes épaules douloureuses d’être aussi crispées. Je n’avais même plus apparence humaine, j’oscillais entre deux mondes, j’avais renoncé à vivre depuis bien longtemps, et la mort ne voulait pas de moi. J’errais tel un fantôme parmi les vivants, me lassant de leurs frasques, de leurs débordements. Plus rien ne m’importait, tout m’ennuyait. Je les maudissais presque de connaître un quotidien bien plus palpitant que le mien. Voilà ce que j’étais devenu, après tant d’années passées à vagabonder sans but, me contentant simplement de survivre. Un putain de fantôme.
Je pensais à Bree, à Capri, à Helena, et tout cela dans le désordre. Maman s’invitait parfois dans mon esprit torturé et tortueux, parfois rejointe par mon géniteur qui avait obtenu d’un claquement de doigts ce que je désirais depuis bien trop longtemps. Mais la haine que j’éprouvais envers lui était bien trop intense pour que je me m’en émeuve outre mesure, son absence avait tout simplement laissé un vide que ma hargne avait bien rapidement comblé. Quelle abomination étais-je devenu pour ne plus pleurer mes morts? D’un geste mécanique, pâle reflet de la machinerie bien rodée de mon quotidien, j’enfilai un t-shirt sombre, qui s’accordait parfaitement à mes idées noires. Je me regardais une fois de plus le nombril, oublieux du monde extérieur, ignorant délibérément que je n’étais pas le seul à connaître des drames. J’eus une pensée pour Bree, pour son père qu’elle ne pouvait pas voir parce que sa mère s’y opposait. Quelle injustice. L’humanité était tombée bien bas pour qu’une mère puisse avoir de telles idées. Je ne pouvais pas m’empêcher de porter un jugement sévère sur celle qui allait être ma belle-mère à une époque plus ou moins proche. Et elle me le rendait bien. Je n’étais pas assez bien pour sa fille. Mon amour, mon tendre amour, belle à en damner un saint, elle que j’aimais à en crever. Quelques pensées incohérentes plus tard, j’étais fin prêt. Je n’en pouvais plus de l’espace confiné de cet appartement, ces murs que je voyais presque continuellement. Ces derniers temps, je m’étais presque coupé du monde, tant la façon dont il tournait me paraissait absurde, tant mes pairs me désolaient au plus haut point. Je me rendais compte à présent que j’avais l’esprit clair, presque sevré de ces saloperies qui me bouffaient le sang. Je me rendais compte de leur médiocrité, de la bassesse de leurs agissements. Même si en mon for intérieur, je savais que je ne valais pas beaucoup mieux. Machinalement, je shootai dans un caillou, qui ricocha quelques instants. Sortir, sur le coup, m’avait paru être une bonne idée. Mais même le paysage qui s’étalait sous mes yeux, quand bien même il ne s’agirait que du simple jardin public paraissait tout aussi morose que le décor dans lequel j’étais incarcéré bien malgré moi. Tout était d’une époustouflante banalité, tout était d’un fade à pleurer. Rien ne semblait vouloir briser cette harmonie acquise depuis si longtemps, là où la nature avait fini par reprendre ses droits malgré les aménagements faits de la main de l’homme. Sauf peut-être…« Tu pourrais dire bonjour... » Cette voix résonna comme un écho familier dans ma tête, bien qu’elle aurait pu s’adresser à quelqu’un d’autre, pas forcément à moi. Pourtant, c’était une sensation qui venait des tripes, une certitude inébranlable. Je connaissais cette voix, mais je ne l’avais plus entendue depuis si longtemps…Tant et si bien qu’au prime abord je crus à une défaillance de mon esprit perturbé, comme s’il se plaisait à faire ressurgir les fantômes du passé par intermittence. Avais-je seulement rêvé? Je fermai les yeux, un moment, tentant de m’imprégner des sons qui venaient à moi. Espérant entendre une nouvelle fois cette voix salvatrice, mais aux accents si douloureux. Je me retournai finalement, lentement. Théâtralement ridicule. C’est sur ce banc que je la vis. Comme si on ne s’était jamais quittés. Un mot, un souffle tremblant. « Helena? » Son prénom mourut sur mes lèvres devenues soudainement blêmes. Mon cœur, lui, s’était mis à cogner à tout rompre.
- Spoiler:
- Pouarf, je ne suis pas franchement convaincue :/ j'essaierai de faire plus court et plus rapide la prochaine fois (l)
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Re: It hurts so good ♠ ALDÉRIC
Jeu 27 Jan 2011 - 0:28
« Helena? » J'entendis ce mot résonner milles fois dans ma tête, tant de fois qu'il me sembla que ce n'était plus le mien. Il devint durant un moment un simple mot égaré dans l'espace temps, tellement égaré d'ailleurs que s'en était déchirant de le voir si seul. Comme si la personne qui l'avait prononcé savait que c'était en vain, un faux espoir, qu'il était bien perdu et que de le prononcer ne le ramènerait surement pas, mais il tentait sa chance tout de même. C'était troublant... Sa voix, c'était bien sa voix, celle que je venais t'entendre. Elle me martelait les oreilles, bien trop dure à suporter... Aldéric... celui qui avait tant été pour moi, mon tout, ma raison de vivre... Il avait été le premier... Le premier homme à qui j'avais accordé toute ma confiance, le premier certes, mais aussi le dernier. Depuis lui, personne ne m'avait tant connu, personne n'avait été capable de voir en moi comme lui le faisait. Mais pour une fois, alors qu'il se retournait lentement pour comprendre d'où provenait ce bruit, j'eus un choc. L'espace d'un instant c'était comme si nous avions échanger les rôles, que quelques années plus tard ce ne soit plus à lui de devoir veiller sur moi, mais le contraire. Je ressentis ce besoin imminent de me lever pour accourir vers lui, le prendre dans mes bras, le serrer le plus fort que je le pouvais pour pouvoir prendre sur moi un peu de se fardeau qu'il semblait transporter. Ça se ressentait dans ses gestes, sur son visage fatigué, dans sa voix cassée. Il était hanté par quelque chose, trop de chose, il n'était pas libre de ses pensés et son regard sombre et atterré en disait long, il était à la dérive, et j'étais là, comme un revenant, plantée devant lui sur mon banc de jardin public à le regarder, clope à la main, lunettes de soleils... et tout ce que j'avais trouvé à dire était '' tu pourrais dire bonjour '' … Comme je pouvais me détester parfois.
C'était surement un rêve, ou plutôt un cauchemar, je me réveillerais surement d'une minute à l'autre, dans mon lit, comme bien souvent il m'arrivait de le faire ces derniers temps, rêvant régulièrement de ces fameuses retrouvailles qui tardaient à arriver. Le voir dans cet état était beaucoup plus que je ne pouvais supporter... Comment avais-je osée le laisser durant tant d'années à la dérive? Comment avais-je à ce point pu manquer de cœur pour abandonner cet homme que j'avais tant aimé? J'ai été une fille horrible. Il avait tout donné pour moi quand j'étais plus jeune et jamais je n'avais été capable de lui rendre la monnaie de sa pièce, après tout ce qu'il avait fait pour moi, j'avais baissé les bras au moindre obstacle, parce que cette fois si je n'avais pas été la seule à souffrir, parce que j'avais crus qu'imposer ma souffrance à la famille était un mauvais choix, qu'ils en avaient déjà assez de leurs chagrins pour supporter le mien que je trouvais démesurément grand. Comme si à l'annonce de cette nouvelle, à la lettre envoyée par Maryse ma place dans cette famille c'était effacée, comme la vie de Jimmy c'était envolée, la mienne n'était plus auprès d'eux. J'avais préférer disparaître et laisser seul Aldéric pleurer la mort de notre frère alors que j'avais fais de même de mon côté, alors que nous aurions pu traverser cette étape ensembles...
J'avais crut que le revoir me ferait du bien, j'avais espéré que c'était ce qu'il me fallait pour aller mieux. Mais au moment même ou mon regard croisa le sien je sentis un immense vide se creuser dans mon ventre, une douleur violente se rependre en tout mon être. Ces retrouvailles étaient éprouvantes... Enfin, étais-ce vraiment des retrouvailles? Était-il vraiment là? Je ne rêvais pas? Je relevais mes lunettes de soleil sur le sommet de mon crâne, comme si le voir véritablement, sans l'intermédiaire de cet écran fumé, allait changer quelque chose, rendre les choses plus réelle. J'en profitais par la même occasion pour me mettre debout, question de politesse, et puis comme ça, pour me mettre à son niveau, parce que je ne voulais pas qu'il me regarde de tout là haut. Parce que j'espérais tout au fond de moi pouvoir éventuellement l'étreindre, le prendre dans mes bras, même si je n'osais pas. L'émotion montait, petit à petit, c'était trop à gérer pour moi et alors que je le dévisageais, je parvins tout juste à prononcer quelques mots d'une voix qui ne c'était pas voulue aussi tremblante qu'elle l'étais. « Pas terrible comme surprise hein …» À quoi je m'étais attendu? De merveilleuses retrouvailles, comme dans les films ou dans un immense champs ou poussent de belles fleurs à perte de vues nous courrions dans les bras l'un de l'autre en riant? Ou encore qu'il se mette à crier, à me sermonner? À me demander pourquoi j'étais partie? Puis à peine j'eus prononcé ses paroles que mes yeux s'emplirent de larmes. Je laissais mollement tomber ma cigarette à mes pieds alors qu'elle était à moitié fumée, portant une main à mon visage comme si celle si pourrait voiler à Aldéric les violents sanglots qui commençaient à me déchirer en silence, à m'étreindre les trippes. Je ne faisais pas de bruit mais la douleur n'en était pas moindre. Je n'avais pas prévu que les choses se passent ainsi, je n'avais pas prévu de perdre toute contenance devant lui et de m'effondrer de la sorte, mais se fut trop dur, le choc trop grand, j'avais craqué. C'était un terrible manque de respect, ce n'était pas mon rôle de pleuré, c'est moi qui avais fuis et qui devais assumer la conséquence de mes actes. Mais le voir là, devant moi était tellement irréel, dur à concevoir et à supporter... Je m'étais cru bien plus forte, j'avais pensé pouvoir affronter tout cela en temps que fille responsable que j'étais devenue en prenant la décision de refaire face à mon passer, mais tout cela n'avait fait que déterrer des sentiments trop profondément enfouis, mon cœur se promenait en terre hostile, ne sachant plus différencier de ce qui était bon ou non en ce moment, il faisait un gros mélange de tout ce qu'il était en train de ressentir pour faire sortir tout cela en larmes qui roulait abondamment sur mes joues, je tournais vivement la tête, je refusais qu'il me voit ainsi car je savais qu'il avait bien d'autres chats à fouetter que mes petits chagrin. Je n'étais pas revenue ici pour représenter un poids de plus sur les épaules à Aldéric, il fallait que je me ressaisisse. C'était dur. « Je suis désolée. » Désolée de pleurer comme une gamine devant toi? Désolée d'avoir été une dégonflée? Ces mots d'excuses voulaient en dire long...
C'était surement un rêve, ou plutôt un cauchemar, je me réveillerais surement d'une minute à l'autre, dans mon lit, comme bien souvent il m'arrivait de le faire ces derniers temps, rêvant régulièrement de ces fameuses retrouvailles qui tardaient à arriver. Le voir dans cet état était beaucoup plus que je ne pouvais supporter... Comment avais-je osée le laisser durant tant d'années à la dérive? Comment avais-je à ce point pu manquer de cœur pour abandonner cet homme que j'avais tant aimé? J'ai été une fille horrible. Il avait tout donné pour moi quand j'étais plus jeune et jamais je n'avais été capable de lui rendre la monnaie de sa pièce, après tout ce qu'il avait fait pour moi, j'avais baissé les bras au moindre obstacle, parce que cette fois si je n'avais pas été la seule à souffrir, parce que j'avais crus qu'imposer ma souffrance à la famille était un mauvais choix, qu'ils en avaient déjà assez de leurs chagrins pour supporter le mien que je trouvais démesurément grand. Comme si à l'annonce de cette nouvelle, à la lettre envoyée par Maryse ma place dans cette famille c'était effacée, comme la vie de Jimmy c'était envolée, la mienne n'était plus auprès d'eux. J'avais préférer disparaître et laisser seul Aldéric pleurer la mort de notre frère alors que j'avais fais de même de mon côté, alors que nous aurions pu traverser cette étape ensembles...
J'avais crut que le revoir me ferait du bien, j'avais espéré que c'était ce qu'il me fallait pour aller mieux. Mais au moment même ou mon regard croisa le sien je sentis un immense vide se creuser dans mon ventre, une douleur violente se rependre en tout mon être. Ces retrouvailles étaient éprouvantes... Enfin, étais-ce vraiment des retrouvailles? Était-il vraiment là? Je ne rêvais pas? Je relevais mes lunettes de soleil sur le sommet de mon crâne, comme si le voir véritablement, sans l'intermédiaire de cet écran fumé, allait changer quelque chose, rendre les choses plus réelle. J'en profitais par la même occasion pour me mettre debout, question de politesse, et puis comme ça, pour me mettre à son niveau, parce que je ne voulais pas qu'il me regarde de tout là haut. Parce que j'espérais tout au fond de moi pouvoir éventuellement l'étreindre, le prendre dans mes bras, même si je n'osais pas. L'émotion montait, petit à petit, c'était trop à gérer pour moi et alors que je le dévisageais, je parvins tout juste à prononcer quelques mots d'une voix qui ne c'était pas voulue aussi tremblante qu'elle l'étais. « Pas terrible comme surprise hein …» À quoi je m'étais attendu? De merveilleuses retrouvailles, comme dans les films ou dans un immense champs ou poussent de belles fleurs à perte de vues nous courrions dans les bras l'un de l'autre en riant? Ou encore qu'il se mette à crier, à me sermonner? À me demander pourquoi j'étais partie? Puis à peine j'eus prononcé ses paroles que mes yeux s'emplirent de larmes. Je laissais mollement tomber ma cigarette à mes pieds alors qu'elle était à moitié fumée, portant une main à mon visage comme si celle si pourrait voiler à Aldéric les violents sanglots qui commençaient à me déchirer en silence, à m'étreindre les trippes. Je ne faisais pas de bruit mais la douleur n'en était pas moindre. Je n'avais pas prévu que les choses se passent ainsi, je n'avais pas prévu de perdre toute contenance devant lui et de m'effondrer de la sorte, mais se fut trop dur, le choc trop grand, j'avais craqué. C'était un terrible manque de respect, ce n'était pas mon rôle de pleuré, c'est moi qui avais fuis et qui devais assumer la conséquence de mes actes. Mais le voir là, devant moi était tellement irréel, dur à concevoir et à supporter... Je m'étais cru bien plus forte, j'avais pensé pouvoir affronter tout cela en temps que fille responsable que j'étais devenue en prenant la décision de refaire face à mon passer, mais tout cela n'avait fait que déterrer des sentiments trop profondément enfouis, mon cœur se promenait en terre hostile, ne sachant plus différencier de ce qui était bon ou non en ce moment, il faisait un gros mélange de tout ce qu'il était en train de ressentir pour faire sortir tout cela en larmes qui roulait abondamment sur mes joues, je tournais vivement la tête, je refusais qu'il me voit ainsi car je savais qu'il avait bien d'autres chats à fouetter que mes petits chagrin. Je n'étais pas revenue ici pour représenter un poids de plus sur les épaules à Aldéric, il fallait que je me ressaisisse. C'était dur. « Je suis désolée. » Désolée de pleurer comme une gamine devant toi? Désolée d'avoir été une dégonflée? Ces mots d'excuses voulaient en dire long...
- Spoiler:
- mais non c'est très bien. c'est très beau ce que tu écris (l) c'est plutôt moi qui suis pas à la hauteur
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