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Flash-back "Des retrouvailles douloureuses" [PV]
Lun 21 Jan 2019 - 19:15
Samedi 5 octobre 2018,
Un mois que j'avais quitté le Brésil, je m'acclimatais tout doucement à ma nouvelle vie. Il faisait si froid ici que je ne me sentais d'humeur toujours irritable.
Mon appartement était encore un vrai chantier. Je n'avais pas le cœur à l'aménager. Des cartons, rien aux murs, des meubles fonctionnels et sans âme ne me donnaient pas envie de passer du temps chez moi.
Seule, je me sentais si seule. Personne à qui parler hormis mes collègues qui étaient surchargés de travail comme je l'étais. J'acceptais de les remplacer à la moindre occasion pour ne plus penser à cette douleur qui me détruisait chaque jour un peu plus.
Aujourd'hui, j'étais libre, aucune obligation professionnelle. Après une nuit remplie de cauchemars, je me levai tel un zombie. Que faire ? Mon regard se posa sur les cartons que je n'avais toujours pas déballés. Je ne trouvais pas la force de me replonger dans mes souvenirs heureux avec Rayane. Revoir son visage, relire ses missives. Non, je ne le pouvais pas...
Une longue douche brûlante fut nécessaire pour me réchauffer. Je choisis une tenue basique : un pantalon large noir, un pull-over en laine vert émeraude et une paire de boots plates. Je coiffai ma longue chevelure feu en queue d'abraxan haute. Mes yeux se posèrent sur mon reflet. Des cernes trahissaient mes insomnies. A quoi bon les cacher en utilisant des artifices ? Je me fichais comme de ma dernière cape de l'opinion de celles et ceux que je croiserais.
Après un déjeuner frugal, je me forçai à sortir pour découvrir le quartier sorcier "Myrddin Wylt". Je flânai en regardant les vitrines. Une pancarte me tapa à l’œil. "La griffe de l'hippo", je poussai la porte et je me rendis directement au premier étage. Je débusquai un grimoire sur les plantes magiques écossaises. Peut-être que je pourrais créer de nouveaux remèdes pour soigner les créatures magiques.
Après cet achat, la froideur m'incita à chercher un refuge. Mes pas me guidèrent vers le "black wolf". Le cadre était intimiste et la musique classique agréable à écouter. Je m'installai à une place libre et un serveur me donna la carte. Au moment où j'allais me plonger dans la lecture des mets et des breuvages proposés, je remarquai un des clients déjà présents.
Mes yeux s'arrondirent de surprise quand je reconnus Hiroshi, le petit frère de cœur de mon aimé disparu. Bouleversée, je lui fis simplement un petit signe de tête... Allait-il venir me parler ? Est-ce que je réussirais à évoquer mon amour perdu ?
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Re: Flash-back "Des retrouvailles douloureuses" [PV]
Ven 25 Jan 2019 - 18:32
TANAKA Hiroshi
AISLINN Amaranthe
FLASH BACK : Des retrouvailles douloureuses.
La journée avait été longue. D'abord, il y avait eu les cours. Plus particulièrement celui de dragonologie. Bien qu'Hiroshi n'avait nullement l'intention de devenir dragonologue, à son arrivée à Hungcalf et en découvrant l'opportunité d'en apprendre plus sur ces créatures de légende, le japonais n'avait pas hésité une seconde. Et cela lui plaisait, même si, plus il en apprenait sur eux, plus ils perdaient à ses yeux le côté mythique que les moldus entretenaient à l'égard de ces bêtes. Mais c'était un petit mal pour un grand bien. Comme cela arrivait parfois, le cours avait porté sur la pratique et chaque élève avait eu la chance de s'occuper d'un bébé dragon. Malheureusement, le portugais à museau long dont Hiroshi avait eu la garde s'était montré quelque peu récalcitrant. Incapable de le contrôler assez pour lui administrer les soins nécessaires, le japonais avait du laisser la main au professeur. Même si ce dernier lui avait assuré qu'il était juste tombé sur un dragoneau de particulièrement mauvaise humeur, lui avait du mal à accepter l'excuse. Peut-être n'était-il juste pas assez doués pour tisser des liens avec les créatures qu'il l'avait toujours pensé.
Suite à ça, l'étudiant avait passé un bon moment à ruminer. Sa mère au Brésil, bien qu'elle travaille dur, avait des fins de mois quelque peu difficiles. C'est donc naturellement qu'il lui envoyait un peu d'argent qu'il avait économisé de temps à autres. Mais ses réserves étaient à présent proche de l'extinction. En trouvant un job de son côté, il pourrait l'aider plus efficacement et avoir plus d'argent pour ses propres besoins. C'était le moins qu'il pouvait faire pour celle qui avait tout donné pour lui. Mais il redoutait de devoir se mettre à la recherche d'un emploi. Il n'était pas sûr que cela le mène où que ce soit. Lorsqu'il s'agissait de s'imaginer être embauché par un patron, le jeune homme partait souvent défaitiste. Il était au fond de lui persuadé que personne ne le trouverait assez bon pour vouloir de lui dans son commerce. Peut-être était-ce là une des séquelles d'avoir vécu dans la rue tant d'années, considéré à la limite du nuisible ? Certainement. De toute façon, un moment viendrait où il n'aurait plus la possibilité de repousser l'échéance et où il se retrouverait sans autre choix que de se mettre à chercher, non ? Autant attendre encore un peu, alors. Après tout, le manque d'argent était une bonne motivation. Puis par le passé, il avait réussi à travailler comme cuisinier au Brésil, dans un petit restaurant japonais familial, alors il ne fallait pas perdre espoir.
Jugeant qu'il l'avait mérité suite à cette journée, l'étudiant s'était rendu dans un bar pour laisser la pression et les inquiétudes retomber. C'était le genre d'endroit où il n'aurait jamais pensé pouvoir mettre les pieds il y a quelques années en arrière. Proposant les plats les plus raffinés et atypiques de Myrddin Wyllt District, l'intérieur regorgeait de mobilier de qualité taillé dans un bois d’ébène finement travaillé. Hiroshi s'était installé dans un des quelques fauteuils autour de l'immense cheminée, une coupe de saké à la main, contemplant l'âtre. Il n'était pas bien sûr de consommer l'alcool, lui qui, de par ce qu'il savait de son père, était méfiant au sujet de boire lorsque les choses vont mal. Le verre était plutôt là car il lui donnait l'impression de faire partie d'un tout. Lui, le fauteuil, la cheminé, la coupe. C'était entier. Ne vous inquiétez pas si vous ne comprenez pas, lui-même avait du mal parfois.
C'est alors qu'un fantôme de son passé arriva. Pas un vrai fantôme dont le monde magique avait le secret, bien sûr. Simplement quelqu'un qu'il n'avait pas revu depuis... longtemps. C'était d'ailleurs la première fois en quatre années passées à Inverness qu'il la voyait ici et aux dernières nouvelles, elle vivait encore au Brésil. Quoi qu'il en soit, elle l'avait vu. Le regardait. Le cœur du japonais, qui était pris au dépourvu, battait vite. Il ne savait pas que faire. Depuis la mort de Rayane, celui qui avait veillé sur lui comme un grand frère l'aurait fait à Castelobruxo et par la suite, il n'avait pas revu Amaranthe, sa compagne. Pas même à l'enterrement, ne s'y étant pas rendu, ayant juste envoyé ses doléances par hibou. Serait-il bizarre qu'il aille lui parler, après tout ça ? Bien sûr. Serait-il bizarre de ne pas y aller alors que leur regard s'étaient croisés ? Tout autant. Ce ne fut que lorsqu'elle lui adressa un signe de tête qu'Hiroshi se décida. Buvant d'un trait son saké pour se donner du courage, il se leva et marcha jusqu'à elle.
Bonsoir, Amaranthe. Je... ne m'attendais pas à te voir ici. Hiroshi failli lui demander comment elle allait et ce ne fut qu'in extremis qu'il se retint. La question était idiote, il le savait. Mais toutes celles qui lui venaient en tête n'étaient pas mieux. Le japonais avait l'impression de marcher sur des œufs. Je peux me joindre à toi ? Je comprendrais que tu dises non, cela dit...
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Re: Flash-back "Des retrouvailles douloureuses" [PV]
Lun 28 Jan 2019 - 19:46
La surprise ne dura qu'un instant. Elle fut vite remplacée par une colère froide. Mon regard noisette devint glacial quand je vis qu'il osait s'approcher pour me saluer.
Cet égoïste n'avait même pas daigné venir faire ses adieux à celui qui le considérait comme son petit frère, celui qui l'avait protégé et aidé pendant toutes ses études. Son absence aux funérailles était inexcusable. Comment pouvait-il croire qu'un banal petit mot était suffisant ?
Le père de Rayane avait été choqué de ce manque de considération alors qu'il l'avait accueilli les bras ouverts dans leur maison. Il se souvenait de l'affection de son fils unique à son égard.
Je croisai mes bras, fermée à ses propos. Je l'écoutai sans le quitter des yeux. Hiroshi pouvait y lire un mélange de déception et de colère. Comment mon Aimé avait-il pu se tromper à ce point sur son compte ? Il m'avait confié à quel point il avait confiance en lui.
J'arquai un sourcil quand il dit qu'il ne s'attendait pas à me voir ici. Il espérait ne jamais me recroiser car il savait qu'il prendrait cher .
Je sifflai échaudée:
- C'est ta honte et ton ingratitude qui s'expriment ! Installe-toi Hiroshi...
Je le jaugeais et il avait plutôt intérêt à s'asseoir sur la chaise en face de moi si il ne voulait pas que j'explose comme une beuglante et que je montre à tous les présents quel ami pitoyable, il l'était.
- Je t'écoute... Rayane t'aimait comme un frère ! Explique-moi les raisons de ton absence ! Je doute fortement de pouvoir les comprendre. Mais essaie...
Cet égoïste n'avait même pas daigné venir faire ses adieux à celui qui le considérait comme son petit frère, celui qui l'avait protégé et aidé pendant toutes ses études. Son absence aux funérailles était inexcusable. Comment pouvait-il croire qu'un banal petit mot était suffisant ?
Le père de Rayane avait été choqué de ce manque de considération alors qu'il l'avait accueilli les bras ouverts dans leur maison. Il se souvenait de l'affection de son fils unique à son égard.
Je croisai mes bras, fermée à ses propos. Je l'écoutai sans le quitter des yeux. Hiroshi pouvait y lire un mélange de déception et de colère. Comment mon Aimé avait-il pu se tromper à ce point sur son compte ? Il m'avait confié à quel point il avait confiance en lui.
J'arquai un sourcil quand il dit qu'il ne s'attendait pas à me voir ici. Il espérait ne jamais me recroiser car il savait qu'il prendrait cher .
Je sifflai échaudée:
- C'est ta honte et ton ingratitude qui s'expriment ! Installe-toi Hiroshi...
Je le jaugeais et il avait plutôt intérêt à s'asseoir sur la chaise en face de moi si il ne voulait pas que j'explose comme une beuglante et que je montre à tous les présents quel ami pitoyable, il l'était.
- Je t'écoute... Rayane t'aimait comme un frère ! Explique-moi les raisons de ton absence ! Je doute fortement de pouvoir les comprendre. Mais essaie...
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Re: Flash-back "Des retrouvailles douloureuses" [PV]
Ven 1 Fév 2019 - 17:27
TANAKA Hiroshi
AISLINN Amaranthe
FLASH BACK : Des retrouvailles douloureuses.
Le regard d'Amaranthe devint glacial et Hiroshi regretta instantanément d'être venu. Cela avait été une mauvaise idée, de toute évidence. Il avait été idiot de croire qu'un lien existait encore entre eux après la disparition de Rayane. Il avait pourtant réussi à se convaincre à l'époque qu'il ferait mieux de s'éloigner, pour eux. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'il ne se s'était pas rendu à l'enterrement, même si cela lui avait brisé le cœur. La seule raison pour laquelle il avait été le bienvenue dans la famille de Rayane était le bon vouloir de ce dernier. Dès lors de son trépas, le japonais n'était devenu qu'un intrus. Une relique du passé juste bonne à disparaître. Mais il ne pouvait leur en vouloir.
Hiroshi lui-même n'avait jamais bien compris pourquoi son aîné à Castelobruxo l'avait pris sous son aile. N'allez pas vous y tromper, il en avait été ravi et admirait Rayane comme on admire un grand frère. Le brésilien lui avait fait découvrir le monde magique qu'il ne connaissait que très peu, l'avait aidé un nombre incalculable de fois et avait même été jusqu'à le présenter à sa copine, Amaranthe et à son père qui tenait une clinique de vétérimage. Le petit garçon qui n'avait eu que sa mère avait été comblé de découvrir tout cela, cette deuxième famille. Puis Rayane mouru. Et avec cela, les illusions qu'Hiroshi s'était plu à croire. Le père de Rayane et Amaranthe avaient perdu un fils et un mari. Prétendre qu'il souffrait autant qu'eux aurait été une insulte impardonnable, lui qui n'était de la famille que dans sa tête. Et pourtant, il avait eu l'impression de perdre une partie de lui.. Incapable de cacher sa peine tout autant qu'il l'était de la montrer à ceux souffrant certainement bien plus que lui, il s'était éloigné d'eux. Pour qu'ils puissent faire leur deuil en paix, sans avoir à penser à Hiroshi, petit garçon que Rayane avait pris sous son aile.
Obéissant comme un pantin de bois, l'étudiant s'installa quand Amaranthe le lui intima. A ce moment précis, il aurait voulu disparaître, tant il se sentait mal. Lorsqu'elle évoqua l'amour fraternel que Rayane lui avait porté, son cœur se serra. Le goût du sang envahi sa bouche. Sans même s'en rendre compte, il mordait l'intérieur de sa joue pour contenir la peine que tout cela faisait renaître en lui. S'il ne l'avait pas montré à l'époque, ce n'était pas pour le faire maintenant, dût-il mentir. Il n'avait pas le droit, lui qui était moins à plaindre.
D'une voix qu'il voulait impassible bien que ce soit impossible, il répondit à son aînée.
Je... j'ai pensé que ce n'était pas nécessaire. Il déglutit difficilement, conscient que cela pouvait être très mal interprété. Il n'y a pas réellement de raison. Je n'aurais pas été à ma place, là bas.
Malgré son discours, on pouvait voir sur le visage d'Hiroshi, si l'on prenait la peine de l'observer, que quelque chose n'allait pas. Et de fait. Rien allait, en cet instant. La peine qu'il avait tant enfouie menaçait de remonter devant celle pour qui il l'avait caché.
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Re: Flash-back "Des retrouvailles douloureuses" [PV]
Sam 9 Fév 2019 - 19:55
Je ne le quittais pas des yeux et j'aurais aimé pouvoir lire dans ses pensées et savoir si il ressentait des remords de ne pas être venu aux obsèques de Rayane.
Hiroshi était mal à l'aise. Et pourtant, il obtempéra et s'assit en face de moi. Observatrice, je remarquai sa mimique. Essayait-il de cacher sa peine ?
Il finit par répondre et le ton de sa voix était étrange comme si il se forçait à prononcer cette phrase inacceptable. Ainsi, pour lui il n'avait pas besoin de venir. Sa présence n'était pas nécessaire.
Maladroit, il continua en affirmant qu'il n'aurait pas été à sa place si il avait assisté à la cérémonie. Je pris le temps de l'analyser avant de répondre. Son langage corporel trahissait à la fois de la gêne et de la douleur. Et je compris que je m'étais fourvoyée. Il était lui aussi en deuil et il n'avait jamais pu exprimer sa tristesse.
Je me penchais vers lui pour poser ma main sur la sienne et lui dire d'une voix radoucie :
- Hiroshi, tu te trompes. Tu étais très important pour Rayane. Nous nous connaissons pas très bien et je le regrette. Mais, nous aurions pu nous soutenir mutuellement et lui rendre un dernier hommage ensemble.
Je fis une légère pause et je repensai à ce que son père (Murylo) m'avait dit quand je suis partie m'installer à Inverness. Il avait été en colère, choqué au départ. Puis, il avait réfléchi et m'avait demandé si jamais, je croisais Hiroshi de ne pas me montrer trop dure et de lui laisser une chance de s'expliquer.
- Murylo t'a accueilli au départ pour faire plaisir à son fils. Puis, il a appris à te connaître et il t'a vu grandir. Vous partagez la même passion pour les créatures magiques. Il te respecte et t'aime. N'en doute jamais. Et sache que tu feras toujours parti de la famille.
La perche était tendue et j'espérais qu'il la prenne. Il pouvait s'exprimer avec sincérité sans honte. Sa peine était légitime. Il ne fallait pas qu'il en doute.
Hiroshi était mal à l'aise. Et pourtant, il obtempéra et s'assit en face de moi. Observatrice, je remarquai sa mimique. Essayait-il de cacher sa peine ?
Il finit par répondre et le ton de sa voix était étrange comme si il se forçait à prononcer cette phrase inacceptable. Ainsi, pour lui il n'avait pas besoin de venir. Sa présence n'était pas nécessaire.
Maladroit, il continua en affirmant qu'il n'aurait pas été à sa place si il avait assisté à la cérémonie. Je pris le temps de l'analyser avant de répondre. Son langage corporel trahissait à la fois de la gêne et de la douleur. Et je compris que je m'étais fourvoyée. Il était lui aussi en deuil et il n'avait jamais pu exprimer sa tristesse.
Je me penchais vers lui pour poser ma main sur la sienne et lui dire d'une voix radoucie :
- Hiroshi, tu te trompes. Tu étais très important pour Rayane. Nous nous connaissons pas très bien et je le regrette. Mais, nous aurions pu nous soutenir mutuellement et lui rendre un dernier hommage ensemble.
Je fis une légère pause et je repensai à ce que son père (Murylo) m'avait dit quand je suis partie m'installer à Inverness. Il avait été en colère, choqué au départ. Puis, il avait réfléchi et m'avait demandé si jamais, je croisais Hiroshi de ne pas me montrer trop dure et de lui laisser une chance de s'expliquer.
- Murylo t'a accueilli au départ pour faire plaisir à son fils. Puis, il a appris à te connaître et il t'a vu grandir. Vous partagez la même passion pour les créatures magiques. Il te respecte et t'aime. N'en doute jamais. Et sache que tu feras toujours parti de la famille.
La perche était tendue et j'espérais qu'il la prenne. Il pouvait s'exprimer avec sincérité sans honte. Sa peine était légitime. Il ne fallait pas qu'il en doute.
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Re: Flash-back "Des retrouvailles douloureuses" [PV]
Mar 19 Fév 2019 - 1:40
TANAKA Hiroshi
AISLINN Amaranthe
FLASH BACK : Des retrouvailles douloureuses.
Le regard d'Amaranthe ne le lâchait pas et cela n'aidait en rien Hiroshi à se sentir à l'aise, bien au contraire. Cela dit, il doutait que ce soit le but de toute façon. Il n'était pas bien certain de ce qu'il lisait dans les yeux de la femme mais ce n'était pas de la tendresse. Comment lui en vouloir.
Le jeune homme répondit aux questions qui lui avaient été posées, bien que ce soit difficile. Il s'était imaginé des centaines de fois faire face à Amaranthe ou bien Murylo, leur expliquant tout, admettant à quel point il était triste lui aussi. Mais à l'époque comme aujourd'hui, il se devait de mentir. Car il n'avait aucun droit de s'approprier un malheur qui n'était pas réellement le sien. Après tout, le lien qui l'unissait à eux était mort avec Rayane. C'était forcément le cas, car pour quelle autre raison auraient-ils prit la peine de le tolérer ?
Mais, venant contredire tout son raisonnement, arriva le geste d'Amaranthe. Lorsqu'elle se pencha vers lui c'est de justesse qu'il parvint à rester immobile, lutant contre son instinct de protection qui lui avait hurler de s'écarter. Au cas où. Mais ce qui suivit pris Hiroshi plus au dépourvu que si elle lui avait asséné une gifle. Malgré ses efforts, elle avait percé à jour ce qu'il ressentait vraiment, comme si elle lisait son histoire dans un livre ouvert. Les mots de la femme lui faisaient autant de bien que de mal. Savoir qu'il avait été et était encore accepté pour lui était un soulagement énorme. Mais en contrepartie... Si ce qu'Amaranthe disait était vrai et qu'il faisait parti de la famille malgré le départ de Rayane. Si son deuil et sa tristesse n'étaient pas illégitime. Cela voulait dire qu'il n'avait pas assisté à l'enterrement du défunt par pure bêtise. Les adieux qu'il aurait tant aimé lui faire n'aurait jamais vraiment lieu à cause de son idiotie. Le cœur du japonais se serra jusqu'à être douloureux et une grande vague de froid l'envahi, le faisant frisonner. Les larmes lui montèrent aux yeux sans pour autant déborder. Il n'aurait su dire si elles traduisaient un soulagement immense ou un chagrin terrible. Quelque chose céda en lui, emportant au passage sa détermination passée de ne pas s'autoriser à montrer son chagrin, légitime ou non, devant les proches de son ami décédé.
Je... Hiroshi inspira profondément le temps de rassembler son courage. J'aurais voulu être là. Le voir une dernière fois. Lui dire adieu. Mais je ne pensais pas avoir ma place auprès de vous, qui aviez perdu un mari, un fils. Je ne voulais pas vous offenser en affichant ma peine face à vous.
La chaleur de la main d'Amaranthe sur la sienne le rassurait, alors qu'il se livrait enfin, après tant de temps.
Je suis désolé. Vous ne méritiez pas ça. Et lui non plus. Faute de pouvoir m'excuser auprès de lui, je ferais ce qu'il faut pour me faire pardonner de toi et de Murylo. Peu importe le temps que cela prendra.
Au fond de lui, Hiroshi savait bien que ce n'était pas ce qu'aurait voulu Rayane.
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