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Tout ce que je ne dis pas - Agrippa
Sam 26 Jan 2019 - 19:47
Tout ce que je ne dis pas
juliet & agrippa
Assise au bord de l’étang je regardais ce paysage qui m’avait vu grandir ; Swan Manor. Combien de fois petite avais-je couru après les cygnes simplement pour m’amuser ? Aujourd’hui je les regardais avec sérénité. J’étais de retour à la maison depuis presque deux semaines maintenant et le docteur m’avait laissé entendre que je n’étais plus sujette aux évanouissements. Ma tension était revenue à la normale et même s’il m’avait fait parvenir quelques potions pour ne pas déprimer je ne pouvais pas dire que j’étais au comble du bonheur. Néanmoins, j’étais assez bien. Assez bien pour reprendre les cours, assez bien pour paraître normal aux yeux des gens. Mais pas assez bien pour reprendre, demain, le chemin de l’école de manière tout à fait sereine. Trop de questions m’envahissaient l’esprit et la première était : serait-il là ?
Oui lui, toujours lui ! Mais je ne pouvais pas laisser des années d’amour secret s’envoler. Je l’aimais, envers et contre tout. Même si je l’avais quitté de la manière la plus lâche et la plus immorale possible je ne pouvais m’empêcher de penser à lui et j’avais cette angoisse en moi de l’instant où nous nous ferions à nouveau face. Est-ce qu’il sera de retour à l’université ? Après tout il jouait pour une équipe de Quidditch semi-pro, il n’aurait sans doute eu aucun mal à expliquer son absence. Je soupirais. Passer à autre chose, passer à autre chose, penser positif.
« Un peu de thé mademoiselle ? » Je me tournais vers Kasper, un de nos elfes de maison qui apportait du thé. « Oh oui merci. Mais, comment à tu su que je serais là ? » Je ne savais même pas pourquoi je demandais. « Votre père m’a envoyé vous apportez ce thé. Il aimerait vous voir dès que je vous aurai terminé de vous reposer. » J’affichais un sourire poli et pris la tasse de thé à la menthe avant de regarder l’elfe disparaitre. Bien sûr. Toujours père. Je devais reconnaitre en revanche que mère avait bien su plaider ma cause puisqu’il ne me déshéritait ni ne m’avait renié. Nos conversations se faisaient rares mais j’avais bien saisi que je n’avais plus droit à l’erreur. Son attention était tout de même étrange. Voulait-il faire un geste gentil envers moi ? Je verrais bien. En attendant son thé avait un arrière-goût un peu bizarre.
Je vis alors mère s’approcher de moi. Tiens donc. Décidément rien n’échappait jamais à mes parents. « Bonjour mère. » je n’avais pas besoin de l’inviter à se joindre à moi autour de la table de jardin, je savais qu’elle le ferait d’elle-même. « Désirez-vous un peu de thé ? Père me l’a fait porter. Mais je vous préviens il est infect. Je ne le bois que par politesse. » Pourquoi j’avais dit ça ? Je me sentais rougir de honte, c’était très malpoli. Totalement vraie, mais mal polie.
Oui lui, toujours lui ! Mais je ne pouvais pas laisser des années d’amour secret s’envoler. Je l’aimais, envers et contre tout. Même si je l’avais quitté de la manière la plus lâche et la plus immorale possible je ne pouvais m’empêcher de penser à lui et j’avais cette angoisse en moi de l’instant où nous nous ferions à nouveau face. Est-ce qu’il sera de retour à l’université ? Après tout il jouait pour une équipe de Quidditch semi-pro, il n’aurait sans doute eu aucun mal à expliquer son absence. Je soupirais. Passer à autre chose, passer à autre chose, penser positif.
« Un peu de thé mademoiselle ? » Je me tournais vers Kasper, un de nos elfes de maison qui apportait du thé. « Oh oui merci. Mais, comment à tu su que je serais là ? » Je ne savais même pas pourquoi je demandais. « Votre père m’a envoyé vous apportez ce thé. Il aimerait vous voir dès que je vous aurai terminé de vous reposer. » J’affichais un sourire poli et pris la tasse de thé à la menthe avant de regarder l’elfe disparaitre. Bien sûr. Toujours père. Je devais reconnaitre en revanche que mère avait bien su plaider ma cause puisqu’il ne me déshéritait ni ne m’avait renié. Nos conversations se faisaient rares mais j’avais bien saisi que je n’avais plus droit à l’erreur. Son attention était tout de même étrange. Voulait-il faire un geste gentil envers moi ? Je verrais bien. En attendant son thé avait un arrière-goût un peu bizarre.
Je vis alors mère s’approcher de moi. Tiens donc. Décidément rien n’échappait jamais à mes parents. « Bonjour mère. » je n’avais pas besoin de l’inviter à se joindre à moi autour de la table de jardin, je savais qu’elle le ferait d’elle-même. « Désirez-vous un peu de thé ? Père me l’a fait porter. Mais je vous préviens il est infect. Je ne le bois que par politesse. » Pourquoi j’avais dit ça ? Je me sentais rougir de honte, c’était très malpoli. Totalement vraie, mais mal polie.
(c) DΛNDELION
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Re: Tout ce que je ne dis pas - Agrippa
Dim 27 Jan 2019 - 10:55
Les bras croisés, penchée à la fenêtre de mon bureau, j'observais ma fille installée dans notre jardin enneigé. Je me souvenais de ce froid d'hiver qu'il y avait, vingt ans auparavant alors que je mettais au monde cette même enfant. C'était comme si je le revivais chaque année comme la première fois. Pourtant, j'étais forcée d'admettre que le temps avait passé, maintenant que je voyais cette jeune femme non loin de l'étang. Mon enfant, ma fierté, celle que je chérissais sans doute le plus, et celle que j'avais failli perdre. Je m'étais battue bec et ongles contre mon époux pour que les conditions de vie de Juliet restent stables, et je n'étais pas peu fière de moi d'avoir obtenu gain de cause. Fort heureusement, j'étais douée en argumentation, et Winston n'était pas blanc comme neige, même pas avec moi, je le savais. J'avais donc pu faire pencher la balance en la faveur de notre enfant.
Une mèche blonde vint s'évanouir devant mon visage alors que je penchais légèrement la tête, songeuse. Combien de temps cette situation inconfortable pour toute notre famille allait-elle durer ? Au fond, avait-elle seulement été confortable un jour ? Pour moi, c'était une évidence que non. Sans que ma vie ait été un enfer sans pareil, je savais que je n'étais pas heureuse, mais hélas, il avait fallu qu'il arrive malheur à l'un de mes enfants pour que je daigne m'en rendre compte. Étais-je à ce point aveugle ? Un léger soupir traversa mes narines tandis qu'un mouvement attira mon regard dans mon champ de vision périphérique. L'elfe de maison qui avait pour habitude de ne servir que moi chez les Skinner remuait nerveusement, n'osant visiblement pas prendre la parole de crainte que je ne le maltraite. Réaction tout à fait justifiée s'il en est, voilà des jours que j'avais laissé mon petit serviteur tranquille. J'étais las de cette violence. Pour le moment.
- Qu'y a-t-il Pernille ?
- Madame, je venais simplement m'assurer que vous ne manquiez de rien.
D'un simple geste de la main, je lui signifiais que je la congédiais, et elle ne se fit pas prier pour transplaner dans une autre pièce de notre manoir, sans doute en cuisine. Elle savait qu'avec moi, il ne fallait pas insister.
Maintenant tirée de mes songes, je me décidais enfin à quitter mon bureau, jugeant que mes affaires pour notre famille étaient pour le moment en ordre. Si Winston faisait beaucoup, il en allait de même pour moi et l'administration. J'avais toujours su tenir la main d'une main de fer dans un gant de velours.
Tranquillement, de mon pas lent mais décidé, je descendais les grands escaliers, jusqu'à saisir mon manteau et l'enfiler sans un bruit. Une fois dehors, je laissais mes pas écraser la neige dans ce crissement typique, que je trouvais pour le moins agréable. Sans accélérer la cadence et sans me défaire de mon attitude décidée, je m'approchais de la jeune femme jusqu'à ce qu'elle me remarque et me propose du thé. Plissant les yeux à ses étranges paroles, je fronçais un peu le nez tout en prenant place après avoir chassé la neige par ma magie d'un simple revers de la main.
- Père te l'a fait porter mmh ?
La sincérité et le ton que venait d'employer Juliet était pour le moins peu commun lorsque nous la connaissions bien, tout du moins, comme moi je la connaissais. Avec mes années d'expériences, et pour l'avoir moi-même employé un bon nombre de fois, je savais reconnaitre les effets d'un veritaserum lorsque j'en voyais. Sans pour autant le relever, je le notais en mémoire afin de retenir, encore une fois, cette action contre mon époux. La vengeance est un plat qui se mange froid.
- Non merci mon enfant, je n'ai besoin de rien d'autre que de m'assurer de ton état. Comment te sens-tu aujourd'hui ?
Plongeant mon regard azuré dans le sien, je lui souriais avec douceur, lui signifiant toute ma sincérité et la douceur dont je voulais faire preuve à l'instant présent. D'ordinaire, j'aurai sans doute profité de la situation et du sérum pour tirer les vers du nez de ma fille, mais l'idée ne fit que me frôler l'esprit. Je lui avais promis que j'allais changer pour elle, c'était ce que je m'employais à faire, même si les vieilles habitudes ont la vie dures.
Une mèche blonde vint s'évanouir devant mon visage alors que je penchais légèrement la tête, songeuse. Combien de temps cette situation inconfortable pour toute notre famille allait-elle durer ? Au fond, avait-elle seulement été confortable un jour ? Pour moi, c'était une évidence que non. Sans que ma vie ait été un enfer sans pareil, je savais que je n'étais pas heureuse, mais hélas, il avait fallu qu'il arrive malheur à l'un de mes enfants pour que je daigne m'en rendre compte. Étais-je à ce point aveugle ? Un léger soupir traversa mes narines tandis qu'un mouvement attira mon regard dans mon champ de vision périphérique. L'elfe de maison qui avait pour habitude de ne servir que moi chez les Skinner remuait nerveusement, n'osant visiblement pas prendre la parole de crainte que je ne le maltraite. Réaction tout à fait justifiée s'il en est, voilà des jours que j'avais laissé mon petit serviteur tranquille. J'étais las de cette violence. Pour le moment.
- Qu'y a-t-il Pernille ?
- Madame, je venais simplement m'assurer que vous ne manquiez de rien.
D'un simple geste de la main, je lui signifiais que je la congédiais, et elle ne se fit pas prier pour transplaner dans une autre pièce de notre manoir, sans doute en cuisine. Elle savait qu'avec moi, il ne fallait pas insister.
Maintenant tirée de mes songes, je me décidais enfin à quitter mon bureau, jugeant que mes affaires pour notre famille étaient pour le moment en ordre. Si Winston faisait beaucoup, il en allait de même pour moi et l'administration. J'avais toujours su tenir la main d'une main de fer dans un gant de velours.
Tranquillement, de mon pas lent mais décidé, je descendais les grands escaliers, jusqu'à saisir mon manteau et l'enfiler sans un bruit. Une fois dehors, je laissais mes pas écraser la neige dans ce crissement typique, que je trouvais pour le moins agréable. Sans accélérer la cadence et sans me défaire de mon attitude décidée, je m'approchais de la jeune femme jusqu'à ce qu'elle me remarque et me propose du thé. Plissant les yeux à ses étranges paroles, je fronçais un peu le nez tout en prenant place après avoir chassé la neige par ma magie d'un simple revers de la main.
- Père te l'a fait porter mmh ?
La sincérité et le ton que venait d'employer Juliet était pour le moins peu commun lorsque nous la connaissions bien, tout du moins, comme moi je la connaissais. Avec mes années d'expériences, et pour l'avoir moi-même employé un bon nombre de fois, je savais reconnaitre les effets d'un veritaserum lorsque j'en voyais. Sans pour autant le relever, je le notais en mémoire afin de retenir, encore une fois, cette action contre mon époux. La vengeance est un plat qui se mange froid.
- Non merci mon enfant, je n'ai besoin de rien d'autre que de m'assurer de ton état. Comment te sens-tu aujourd'hui ?
Plongeant mon regard azuré dans le sien, je lui souriais avec douceur, lui signifiant toute ma sincérité et la douceur dont je voulais faire preuve à l'instant présent. D'ordinaire, j'aurai sans doute profité de la situation et du sérum pour tirer les vers du nez de ma fille, mais l'idée ne fit que me frôler l'esprit. Je lui avais promis que j'allais changer pour elle, c'était ce que je m'employais à faire, même si les vieilles habitudes ont la vie dures.
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Re: Tout ce que je ne dis pas - Agrippa
Dim 27 Jan 2019 - 18:53
Tout ce que je ne dis pas
juliet & agrippa
Mère était tout aussi étonnée que moi de l’attention que père m’avait portée avec son thé mais elle ne s’étala pas sur le sujet, après tout, il arrivait que père fasse des choses que personne d’autre que lui ne comprenait. Je prenais une nouvelle gorgée me demandant vraiment comment l’elfe de père avait pu autant le raté, après tout, j’étais certaine que même moi qui n’avais jamais mis un pied en cuisine j’étais capable de faire un thé convenable. « Non merci mon enfant, je n'ai besoin de rien d'autre que de m'assurer de ton état. Comment te sens-tu aujourd'hui ? » Je levais les épaules alors que j’avalais la boisson chaude. « Bof. Je me pose plein de questions. »
Je regardais le paysage enneigé devant nous en songeant au fait que bizarrement j’avais envie de lui dire tout ce que j’avais sur le cœur. « J’ai peur de ne pas réussir à retrouver ma place à Hungcalf, peur d’échouer dans mes études parce que j’aurais loupé trop de cours et surtout, je ne peux pas m’empêcher de penser à Lewis. » À la seconde où son nom franchissait mes lèvres je les clouaient ensemble. Qu’est-ce qui me prenait de parler de lui ? Père avait bien insisté sur le fait que c’était un sujet tabou maintenant. Son nom ne devait plus jamais reparaitre c’était la condition de mon retour à la maison. « Je crois que je suis toujours amoureuse de lui et ça me fait peur de le recroiser » je plaquais mes mains sur ma bouche, regardant honteusement mère. Pourquoi je disais tout ça ? « Pardon je ne sais pas pourquoi je vous dis tout ça. »
Je regardais le paysage enneigé devant nous en songeant au fait que bizarrement j’avais envie de lui dire tout ce que j’avais sur le cœur. « J’ai peur de ne pas réussir à retrouver ma place à Hungcalf, peur d’échouer dans mes études parce que j’aurais loupé trop de cours et surtout, je ne peux pas m’empêcher de penser à Lewis. » À la seconde où son nom franchissait mes lèvres je les clouaient ensemble. Qu’est-ce qui me prenait de parler de lui ? Père avait bien insisté sur le fait que c’était un sujet tabou maintenant. Son nom ne devait plus jamais reparaitre c’était la condition de mon retour à la maison. « Je crois que je suis toujours amoureuse de lui et ça me fait peur de le recroiser » je plaquais mes mains sur ma bouche, regardant honteusement mère. Pourquoi je disais tout ça ? « Pardon je ne sais pas pourquoi je vous dis tout ça. »
(c) DΛNDELION
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Re: Tout ce que je ne dis pas - Agrippa
Lun 28 Jan 2019 - 20:08
En écoutant les paroles de ma fille, je ne pouvais m’empêcher d’étirer mes lèvres pour sourire. Non pas ce sourire sournois qui ornais d’ordinaire mon visage, ce qui pouvait paraître étrange. Non, j’étais amusée et presque attendrie. J’ignorais les sombres desseins de mon époux en donnant cette potion à Juliet, mais ce n’était pas moi que ça allait impacter, tout du moins, pas de cette manière. J’avais toujours désiré connaître les pensées de ma fille, pour pouvoir mieux l’aider et la comprendre. Hélas, elle était trop bien éduquée, et trop renfermée pour me faire confiance. Je ne l’en blâmais pas, je ne l’avais pas spécialement aidée.
D’ordinaire, j’aurai pu tirer profit de la situation, la faire parler de sujets sensibles pour obtenir les informations que je souhaitais avoir, mais étrangement, je n’en avais pas envie. Je ne voulais que son bien, et retourner le couteau dans la plaie n’était pas placer mes pions convenablement sur mon échiquier. Depuis son départ, je ne désirais qu’une chose : me rapprocher davantage de mes enfants, et Juliet avait toujours été la priorité sur ses frères.
- Ne t’excuse pas mon enfant, ton père t’a offert un joli cadeau avec ce thé au Veritaserum.
Baissant mon regard sur la tasse qu’elle avait dans la main, j’humectais mes lèvres sans pour autant perdre la douceur qui tirait mes traits. Sans doute était-ce déstabilisant pour elle de me voir ainsi, car ça devait faire écho à de très lointain souvenirs, lorsqu’elle était qu’une toute petite fille pas encore en âge de comprendre le poids qui pesait sur ses épaules.
- Je voudrais t’aider. Mon ton était sincère. Je plissais les yeux avant de continuer. Ta place, ce sera à toi de la faire que ce soit à Hungcalf ou dans ta vie, il te faut oser t’imposer un peu, te défendre. De plus, tu n’es pas idiote Juliet, tu as fait ce que je n’ai jamais osé, il n’y a donc pas de raison que tu ne parviennes pas à faire tes études. Qui plus est, je suis là pour t’aider à réviser si tu en as besoin, il en va de même pour tes frères, et tu as sans doutes des amis. Amis qui t’aideront à retrouver une place confortable à l’université, ne crois-tu pas ?
À demi-mot je m’étais confiée à mon enfant en admettant qu’elle avait osé partir, qu’elle avait fait ce que moi je m’étais toujours interdit. J’ignorais si elle allait le relever, mais qu’importe, l’effort était là. Tranquillement, croisant mes doigts sur la table devant moi, je réfléchissais rapidement pour la suite.
- Concernant ton Lewis, je ne saurai guère te guider hélas, l’amour, en dehors de celui que je vous porte, à tes frères et toi, m’est un sentiment quelque peu méconnu. Peut-être… est-ce que ça passera avec le temps ?
Encore une fois, je me confiais à elle, à moitié. Le mariage avec son père avait toujours été arrangé, ce n’était pas une nouveauté. Que je puisse tomber amoureuse de Winston aurait pu être une option, or, ça n’était jamais arrivée, et quand bien même ma beauté, j’étais presque persuadée qu’il en allait de même pour lui. Nous avions fait notre devoir, voilà tout. Qu’importe les sentiments. J'avais la naïveté, pour une fois, de croire que ma fille saurait voir l'effort, et surtout, le garder pour elle et ne pas aller le crier sur tous les toits. Je voulais établir une relation de confiance avec elle, ce qui nous avait cruellement manqué jusque-là.
- Y a-t-il quelque chose en particulier que je puisse faire pour toi ?
D’ordinaire, j’aurai pu tirer profit de la situation, la faire parler de sujets sensibles pour obtenir les informations que je souhaitais avoir, mais étrangement, je n’en avais pas envie. Je ne voulais que son bien, et retourner le couteau dans la plaie n’était pas placer mes pions convenablement sur mon échiquier. Depuis son départ, je ne désirais qu’une chose : me rapprocher davantage de mes enfants, et Juliet avait toujours été la priorité sur ses frères.
- Ne t’excuse pas mon enfant, ton père t’a offert un joli cadeau avec ce thé au Veritaserum.
Baissant mon regard sur la tasse qu’elle avait dans la main, j’humectais mes lèvres sans pour autant perdre la douceur qui tirait mes traits. Sans doute était-ce déstabilisant pour elle de me voir ainsi, car ça devait faire écho à de très lointain souvenirs, lorsqu’elle était qu’une toute petite fille pas encore en âge de comprendre le poids qui pesait sur ses épaules.
- Je voudrais t’aider. Mon ton était sincère. Je plissais les yeux avant de continuer. Ta place, ce sera à toi de la faire que ce soit à Hungcalf ou dans ta vie, il te faut oser t’imposer un peu, te défendre. De plus, tu n’es pas idiote Juliet, tu as fait ce que je n’ai jamais osé, il n’y a donc pas de raison que tu ne parviennes pas à faire tes études. Qui plus est, je suis là pour t’aider à réviser si tu en as besoin, il en va de même pour tes frères, et tu as sans doutes des amis. Amis qui t’aideront à retrouver une place confortable à l’université, ne crois-tu pas ?
À demi-mot je m’étais confiée à mon enfant en admettant qu’elle avait osé partir, qu’elle avait fait ce que moi je m’étais toujours interdit. J’ignorais si elle allait le relever, mais qu’importe, l’effort était là. Tranquillement, croisant mes doigts sur la table devant moi, je réfléchissais rapidement pour la suite.
- Concernant ton Lewis, je ne saurai guère te guider hélas, l’amour, en dehors de celui que je vous porte, à tes frères et toi, m’est un sentiment quelque peu méconnu. Peut-être… est-ce que ça passera avec le temps ?
Encore une fois, je me confiais à elle, à moitié. Le mariage avec son père avait toujours été arrangé, ce n’était pas une nouveauté. Que je puisse tomber amoureuse de Winston aurait pu être une option, or, ça n’était jamais arrivée, et quand bien même ma beauté, j’étais presque persuadée qu’il en allait de même pour lui. Nous avions fait notre devoir, voilà tout. Qu’importe les sentiments. J'avais la naïveté, pour une fois, de croire que ma fille saurait voir l'effort, et surtout, le garder pour elle et ne pas aller le crier sur tous les toits. Je voulais établir une relation de confiance avec elle, ce qui nous avait cruellement manqué jusque-là.
- Y a-t-il quelque chose en particulier que je puisse faire pour toi ?
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Re: Tout ce que je ne dis pas - Agrippa
Mer 30 Jan 2019 - 13:47
Tout ce que je ne dis pas
juliet & agrippa
Je ne savais pas pourquoi je m’ouvrais tellement à mère. Ce n’était pas mon genre et ce n’était clairement pas la relation que nous avions toujours eu ensemble même si finalement la situation me plaisait. Un peu comme si nous étions une mère et sa fille « normale ». Des gens normaux qui s’aiment, se confient l’une à l’autre sans complexe, sans jugement. J’avais toujours rêvé d’une telle relation avec elle sans la toucher du doigt. « Ne t’excuse pas mon enfant, ton père t’a offert un joli cadeau avec ce thé au Veritaserum. » Je reposais immédiatement la tasse. Du Veritaserum ? je la regardais dégouté. « Mais…pourquoi ? » je ne savais même pas pourquoi je posais la question alors que la réponse était évidente. Il voulait me mitrailler de questions pour me faire passer pour instable, me faire rester à la maison. Je baissais les yeux, triste et déçue. Nous n’étions pas une famille normale, nous ne le serions jamais.
« Je voudrais t’aider. Ta place, ce sera à toi de la faire que ce soit à Hungcalf ou dans ta vie, il te faut oser t’imposer un peu, te défendre. De plus, tu n’es pas idiote Juliet, tu as fait ce que je n’ai jamais osé, il n’y a donc pas de raison que tu ne parviennes pas à faire tes études. Qui plus est, je suis là pour t’aider à réviser si tu en as besoin, il en va de même pour tes frères, et tu as sans doutes des amis. Amis qui t’aideront à retrouver une place confortable à l’université, ne crois-tu pas ? » Je l’écoutais patiemment approuvant tout ce qu’elle me disait, notant toutefois qu’elle prétendait n’avoir pas osé faire ce que j’avais faits, suivre son grand amour ? je gardais cette information à l’esprit de côté me disant que j’y resongerais plus tard, après tout, imaginer mère aimer un homme était assez difficile. Je savais qu’elle n’avait jamais aimé père. Personne n’aimait père. « Concernant ton Lewis, je ne saurai guère te guider hélas, l’amour, en dehors de celui que je vous porte, à tes frères et toi, m’est un sentiment quelque peu méconnu. Peut-être… est-ce que ça passera avec le temps ? » Peut-être. Ou peut-être pas. Seul le temps me le confiera. « Y a-t-il quelque chose en particulier que je puisse faire pour toi ? »
Maintenant qu’elle ne le disait j’avais en effet envie qu’elle fasse quelque chose pour moi concernant Lewis mais si je n’avais pas eu de Veritaserum dans les veines sans doute ne lui aurais-je jamais demandé. « Mère…est-ce que vous pourriez vérifier ? S’il est revenu à l’université ? Juste... pour que je sache. » c’était mal. Et ce n’était pas du tout mon genre d’espionner ou de demander ce genre de chose mais si je savais au moins je pourrais m’y préparer. Ne pas savoir, c’était pire.
Et puis il y avait autre chose qui me perturbait. « Il y a une question que j’aimerais vous poser, qui n’a rien à voir avec lui. » Je ne savais pas trop comment tourner mes mots. « Tzvetelina… elle me déteste n’est-ce pas ? ... elle n’est pas venu me voir. Je… j’aimerais faire quelque chose… »
« Je voudrais t’aider. Ta place, ce sera à toi de la faire que ce soit à Hungcalf ou dans ta vie, il te faut oser t’imposer un peu, te défendre. De plus, tu n’es pas idiote Juliet, tu as fait ce que je n’ai jamais osé, il n’y a donc pas de raison que tu ne parviennes pas à faire tes études. Qui plus est, je suis là pour t’aider à réviser si tu en as besoin, il en va de même pour tes frères, et tu as sans doutes des amis. Amis qui t’aideront à retrouver une place confortable à l’université, ne crois-tu pas ? » Je l’écoutais patiemment approuvant tout ce qu’elle me disait, notant toutefois qu’elle prétendait n’avoir pas osé faire ce que j’avais faits, suivre son grand amour ? je gardais cette information à l’esprit de côté me disant que j’y resongerais plus tard, après tout, imaginer mère aimer un homme était assez difficile. Je savais qu’elle n’avait jamais aimé père. Personne n’aimait père. « Concernant ton Lewis, je ne saurai guère te guider hélas, l’amour, en dehors de celui que je vous porte, à tes frères et toi, m’est un sentiment quelque peu méconnu. Peut-être… est-ce que ça passera avec le temps ? » Peut-être. Ou peut-être pas. Seul le temps me le confiera. « Y a-t-il quelque chose en particulier que je puisse faire pour toi ? »
Maintenant qu’elle ne le disait j’avais en effet envie qu’elle fasse quelque chose pour moi concernant Lewis mais si je n’avais pas eu de Veritaserum dans les veines sans doute ne lui aurais-je jamais demandé. « Mère…est-ce que vous pourriez vérifier ? S’il est revenu à l’université ? Juste... pour que je sache. » c’était mal. Et ce n’était pas du tout mon genre d’espionner ou de demander ce genre de chose mais si je savais au moins je pourrais m’y préparer. Ne pas savoir, c’était pire.
Et puis il y avait autre chose qui me perturbait. « Il y a une question que j’aimerais vous poser, qui n’a rien à voir avec lui. » Je ne savais pas trop comment tourner mes mots. « Tzvetelina… elle me déteste n’est-ce pas ? ... elle n’est pas venu me voir. Je… j’aimerais faire quelque chose… »
(c) DΛNDELION
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Re: Tout ce que je ne dis pas - Agrippa
Dim 3 Fév 2019 - 20:45
La vive réaction de ma fille en reposant la tasse m'étira un léger sourire. Lorsqu'elle le voulait, elle pouvait donc avoir des réactions moins contrôlées, c'était tout à fait ce que j'aurai aimé voir plus souvent chez elle. Mais ce joli minois pouvait cacher bien des secrets. Juliet me ressemblait bien plus que ce que j'aurai pu espérer, et c'était parfait ainsi. Tout du moins, parfait pour moi.
Avec un léger geste de la main, prenant un air non coupable, je clignais quelque fois des paupières à sa question, me faisant perdre toute crédibilité d'innocence. Pourtant, je l'étais.
- Va savoir. Peut-être que ton père avait l'intention de venir te voir plus tard ou d'avoir une conversation avec lui. Hélas, je me suis interposée. Nous allons attendre que les effets s'estompent. Je plissais légèrement les yeux avant de reprendre immédiatement. Sauf si tu souhaites parler à ton père sans détour ?
Après tout, c'était peut-être possible que mon enfant souhaite dire ses quatre vérités à son père, même si, dans sa situation, je doutais que ça puisse lui apporter beaucoup. Winston était d'autant plus manipulateur et fourbe que moi, quoiqu'il en soit, il venait de commettre une grave erreur en donnant du Veritaserum à notre fille. Notre première règle était de ne jamais lever la main sur notre progéniture, car notre famille comptait avant tout. Voilà qu'il venait de bafouer l'élément le plus essentiel à notre entente. Il me donnait une nouvelle raison de me retourner contre lui, de le mettre à terre et de me laisser les rênes des Skinner. Toutefois, ce n'était pas encore suffisant, il me fallait un élément plus fort. J'avais tout de même davantage d'eau à mon moulin grâce à ma fille. S'en prendre à mes enfants était la plus grave erreur que quiconque aurait pu faire, et voilà que mon propre mari s'y m'était. Ça ne resterait pas impuni. Jamais.
Faisant fi de la situation pour l'instant et ne désirant pas profiter de la faiblesse de mon trésor, je continuais la conversation dans le seul et unique but de lui venir en aide. Juliet semblait, étrangement, prendre en compte ce que je lui disais et y réfléchir. C'était surprenant, surtout pour moi, mais ce n'était pas pour me déplaire. J'avais l'impression que nous étions enfin dans une relation plus habituelle elle et moi, que nous étions en train de construire quelque chose, une relation plus durable. J'espérais de tout mon cœur ne pas me tromper.
Cependant, l'objectif de sa demande m'interpella, ce qui se traduisait par un battement de cil un peu plus nerveux tandis que mon visage restait détaché. Mais de manière calculée, je me permettais de hausser lentement un sourcil.
- Si c'est ce que tu souhaites alors je vérifierai. Mais pourquoi voudrais-tu savoir ? Aurais-tu peur de l'affronter ?
Faire face aux difficultés et aux gens qui nous entouraient, c'était un art que je maitrisais avec brio. Je savais me contrôler et être maitresse de mes émotions pour ne pas me trahir lorsque je devais parler à quelqu'un que je ne désirais pas voir. C'était même l'histoire de mon couple depuis mon mariage. J'avais même été obligée de partager ma couche avec cet homme que je n'appréciais pas plus que de raison. J'avais fait mon devoir, voilà tout. Ça ne m'avait jamais spécialement dérangée davantage, mais je savais depuis ma naissance à quel point je prenais sur moi, à quel point j'enfermais mes désirs. Tout ça, c'était pour ma famille, pour mes enfants. Pour Juliet.
Son interrogation suivante adoucit mes traits tandis qu'un sourire léger et attendri m'échappa. Il disparut cependant bien vite aux souvenirs des conditions qui s'étaient déroulées. Un rapide et sec soupir traversa mes narines tandis que j'offrais la carte de la vérité à ma fille.
- Non Juliet ça n'a rien à voir avec toi, vraiment. Tzvetelina a trompé Adriel, et ton père l'a alors répudiée.
La seule haine qui existait dans cette situation était celle de Winston. Lina avait toujours été une femme que j'appréciais, malgré les apparences. Elle m'avait été fidèle et dévouée, et j'aurai pu pardonner son écart de conduite sous certaines conditions particulièrement sévères. Winston, lui, avait préféré la facilité en forçant un divorce. Quoiqu'il en soit, depuis cet instant, je voyais mon ainé bien plus heureux et semblant fier d'être à présent au bras de Belladonna. C'était un détail sur lequel je devais encore enquêter pour m'assurer du bonheur de mon fils.
Revenant sur Juliet, j'élargissais sensiblement mon sourire.
- Tu pourras sans doute la croiser à nouveau dans les couloirs de l'université pour lui parler. Je suis à peu près certaine qu'elle n'a rien contre toi.
Avec un léger geste de la main, prenant un air non coupable, je clignais quelque fois des paupières à sa question, me faisant perdre toute crédibilité d'innocence. Pourtant, je l'étais.
- Va savoir. Peut-être que ton père avait l'intention de venir te voir plus tard ou d'avoir une conversation avec lui. Hélas, je me suis interposée. Nous allons attendre que les effets s'estompent. Je plissais légèrement les yeux avant de reprendre immédiatement. Sauf si tu souhaites parler à ton père sans détour ?
Après tout, c'était peut-être possible que mon enfant souhaite dire ses quatre vérités à son père, même si, dans sa situation, je doutais que ça puisse lui apporter beaucoup. Winston était d'autant plus manipulateur et fourbe que moi, quoiqu'il en soit, il venait de commettre une grave erreur en donnant du Veritaserum à notre fille. Notre première règle était de ne jamais lever la main sur notre progéniture, car notre famille comptait avant tout. Voilà qu'il venait de bafouer l'élément le plus essentiel à notre entente. Il me donnait une nouvelle raison de me retourner contre lui, de le mettre à terre et de me laisser les rênes des Skinner. Toutefois, ce n'était pas encore suffisant, il me fallait un élément plus fort. J'avais tout de même davantage d'eau à mon moulin grâce à ma fille. S'en prendre à mes enfants était la plus grave erreur que quiconque aurait pu faire, et voilà que mon propre mari s'y m'était. Ça ne resterait pas impuni. Jamais.
Faisant fi de la situation pour l'instant et ne désirant pas profiter de la faiblesse de mon trésor, je continuais la conversation dans le seul et unique but de lui venir en aide. Juliet semblait, étrangement, prendre en compte ce que je lui disais et y réfléchir. C'était surprenant, surtout pour moi, mais ce n'était pas pour me déplaire. J'avais l'impression que nous étions enfin dans une relation plus habituelle elle et moi, que nous étions en train de construire quelque chose, une relation plus durable. J'espérais de tout mon cœur ne pas me tromper.
Cependant, l'objectif de sa demande m'interpella, ce qui se traduisait par un battement de cil un peu plus nerveux tandis que mon visage restait détaché. Mais de manière calculée, je me permettais de hausser lentement un sourcil.
- Si c'est ce que tu souhaites alors je vérifierai. Mais pourquoi voudrais-tu savoir ? Aurais-tu peur de l'affronter ?
Faire face aux difficultés et aux gens qui nous entouraient, c'était un art que je maitrisais avec brio. Je savais me contrôler et être maitresse de mes émotions pour ne pas me trahir lorsque je devais parler à quelqu'un que je ne désirais pas voir. C'était même l'histoire de mon couple depuis mon mariage. J'avais même été obligée de partager ma couche avec cet homme que je n'appréciais pas plus que de raison. J'avais fait mon devoir, voilà tout. Ça ne m'avait jamais spécialement dérangée davantage, mais je savais depuis ma naissance à quel point je prenais sur moi, à quel point j'enfermais mes désirs. Tout ça, c'était pour ma famille, pour mes enfants. Pour Juliet.
Son interrogation suivante adoucit mes traits tandis qu'un sourire léger et attendri m'échappa. Il disparut cependant bien vite aux souvenirs des conditions qui s'étaient déroulées. Un rapide et sec soupir traversa mes narines tandis que j'offrais la carte de la vérité à ma fille.
- Non Juliet ça n'a rien à voir avec toi, vraiment. Tzvetelina a trompé Adriel, et ton père l'a alors répudiée.
La seule haine qui existait dans cette situation était celle de Winston. Lina avait toujours été une femme que j'appréciais, malgré les apparences. Elle m'avait été fidèle et dévouée, et j'aurai pu pardonner son écart de conduite sous certaines conditions particulièrement sévères. Winston, lui, avait préféré la facilité en forçant un divorce. Quoiqu'il en soit, depuis cet instant, je voyais mon ainé bien plus heureux et semblant fier d'être à présent au bras de Belladonna. C'était un détail sur lequel je devais encore enquêter pour m'assurer du bonheur de mon fils.
Revenant sur Juliet, j'élargissais sensiblement mon sourire.
- Tu pourras sans doute la croiser à nouveau dans les couloirs de l'université pour lui parler. Je suis à peu près certaine qu'elle n'a rien contre toi.
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Re: Tout ce que je ne dis pas - Agrippa
Mer 13 Fév 2019 - 15:01
Tout ce que je ne dis pas
juliet & agrippa
« Va savoir. Peut-être que ton père avait l'intention de venir te voir plus tard ou d'avoir une conversation avec lui. Hélas, je me suis interposée. Nous allons attendre que les effets s'estompent. Sauf si tu souhaites parler à ton père sans détour ?» Je fis non du visage. C’est vrai qu’il m’avait offert ce thé et m’avait fait passer le message qu’il voulait qu’on parle. Voulait-il me manipuler pour faire dire que je n’étais pas prête à partir ou cherchait-il simplement à savoir qui me passait par la tête ? Voir en savoir plus sur mon escapade avec Lewis. Encore une fois j’avais l’esprit embrouillé, plus encore que je ne l’avais jamais eu depuis le début de ma convalescence. Père était un mystère et en même temps… c’était si prévisible. Je soupirais. Je ne pouvais rien faire d’autre.
Je demandais alors à mère si elle pouvait vérifier pour Lewis. « Si c'est ce que tu souhaites alors je vérifierai. Mais pourquoi voudrais-tu savoir ? Aurais-tu peur de l'affronter ? » Je regardais ailleurs, réfléchissant à ma réponse. Les effets du veritaserum semblaient s’estomper peu à peu. Mais je n’avais pas envie de mentir. « Peut-être ? Je ne sais pas. Je pense qu’il reviendra, mais… » Je ne savais pas comment exprimer mes pensées clairement. « Soit il est là et je l’éviterais alors je serais vraiment un monstre, soit c’est lui qui m’évitera alors je serais vraiment un monstre, soit il me confronte et j’ai peur. Peur d’être faible parce que… soit honnête mère, je ne serais jamais aussi forte que vous. Moi j’ai peur d’aimer et de souffrir, de ne pas assez aimer et de faire souffrir, peur de souffrir parce que je n’aime pas je… je suis perdue. » Je regardais le sol, me tortillant les mains. « Me trouvez-vous stupide ? Parce que je crois que je le suis. »
J’avais toujours joué le rôle de la jolie princesse attendant d’être délivré et ce rôle m’allait bien ; en dehors d’attendre le grand amour, que savais-je faire d’autre . Une fois qu’il était parvenu jusqu’à moi je n’ai pas été en mesure de lui répondre ce qu’il attendait. J’ai juste…continué d’attendre de l’amour. Et une fois encore, en parlant de Lina, je réalisais que je cherchais qu’elle m’aime, alors qu’elle n’avait aucune raison de le faire. « Non Juliet ça n'a rien à voir avec toi, vraiment. Tzvetelina a trompé Adriel, et ton père l'a alors répudiée. » Je ne savais pas quoi répondre à ça. A vrai dire, je ne m’y attendais absolument pas. « De…quoi ? » C’était comme une bombe atomique qui me tombait dessus, pour le coup, Lewis passait au second plan. « Mais pourquoi ? Avec qui ? Est-ce que l’on est sûr ? Je veux dire… C’est Lina ! Elle n’aurait jamais pu faire ça ! Père s’est trompé, c’est certain ! » Je ne pouvais pas imaginer ma sœur faire ça, enfin, mon ex belle-sœur. Elle était si parfaite, si… Lina ! C’était mon modèle, mon exemple à suivre. Non. Je ne pouvais pas le croire. Je devais l’entendre de sa bouche. « Tu pourras sans doute la croiser à nouveau dans les couloirs de l'université pour lui parler. Je suis à peu près certaine qu'elle n'a rien contre toi. » Ces derniers mots me redonnaient un peu de chaleur malgré tout. Oui, je lui parlerais. « Mais du coup... Adriel… il… il est seul ? » Ma question pouvait sembler stupide mais il était l’héritier et chez les sangs purs, aucun héritier ne restait célibataire.
Je demandais alors à mère si elle pouvait vérifier pour Lewis. « Si c'est ce que tu souhaites alors je vérifierai. Mais pourquoi voudrais-tu savoir ? Aurais-tu peur de l'affronter ? » Je regardais ailleurs, réfléchissant à ma réponse. Les effets du veritaserum semblaient s’estomper peu à peu. Mais je n’avais pas envie de mentir. « Peut-être ? Je ne sais pas. Je pense qu’il reviendra, mais… » Je ne savais pas comment exprimer mes pensées clairement. « Soit il est là et je l’éviterais alors je serais vraiment un monstre, soit c’est lui qui m’évitera alors je serais vraiment un monstre, soit il me confronte et j’ai peur. Peur d’être faible parce que… soit honnête mère, je ne serais jamais aussi forte que vous. Moi j’ai peur d’aimer et de souffrir, de ne pas assez aimer et de faire souffrir, peur de souffrir parce que je n’aime pas je… je suis perdue. » Je regardais le sol, me tortillant les mains. « Me trouvez-vous stupide ? Parce que je crois que je le suis. »
J’avais toujours joué le rôle de la jolie princesse attendant d’être délivré et ce rôle m’allait bien ; en dehors d’attendre le grand amour, que savais-je faire d’autre . Une fois qu’il était parvenu jusqu’à moi je n’ai pas été en mesure de lui répondre ce qu’il attendait. J’ai juste…continué d’attendre de l’amour. Et une fois encore, en parlant de Lina, je réalisais que je cherchais qu’elle m’aime, alors qu’elle n’avait aucune raison de le faire. « Non Juliet ça n'a rien à voir avec toi, vraiment. Tzvetelina a trompé Adriel, et ton père l'a alors répudiée. » Je ne savais pas quoi répondre à ça. A vrai dire, je ne m’y attendais absolument pas. « De…quoi ? » C’était comme une bombe atomique qui me tombait dessus, pour le coup, Lewis passait au second plan. « Mais pourquoi ? Avec qui ? Est-ce que l’on est sûr ? Je veux dire… C’est Lina ! Elle n’aurait jamais pu faire ça ! Père s’est trompé, c’est certain ! » Je ne pouvais pas imaginer ma sœur faire ça, enfin, mon ex belle-sœur. Elle était si parfaite, si… Lina ! C’était mon modèle, mon exemple à suivre. Non. Je ne pouvais pas le croire. Je devais l’entendre de sa bouche. « Tu pourras sans doute la croiser à nouveau dans les couloirs de l'université pour lui parler. Je suis à peu près certaine qu'elle n'a rien contre toi. » Ces derniers mots me redonnaient un peu de chaleur malgré tout. Oui, je lui parlerais. « Mais du coup... Adriel… il… il est seul ? » Ma question pouvait sembler stupide mais il était l’héritier et chez les sangs purs, aucun héritier ne restait célibataire.
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Re: Tout ce que je ne dis pas - Agrippa
Dim 17 Fév 2019 - 16:51
Les paroles de ma fille me mirent six pieds sous terre. Comment une créature aussi douce qu'elle pouvait prétendre à ce genre d'image de soi-même ? Écarquillant les yeux, je l'écoutais avec un étonnement non feint, jusqu'à ce qu'elle-même baisse le regard pour venir se tortiller les mains. Sans une once d'hésitation, je me redressais alors et venais déposer des doigts fins et délicats sur ceux de ma fille. À moitié redressée, la surplombant de ma hauteur, je me permettais de me baisser légèrement pour ne pas paraître trop intimidante. Je n'étais pas dans cet état d'esprit aujourd'hui, et je ne voulais plus l'être. Fermement, mais avec grande douceur, je répondais vivement.
- Non Juliet ne pense surtout pas ça, tu te trompes, je t'assure. Je marquais un temps d'arrêt, un fin sourire venant étirer la commissure de mes lèvres. Tu n'es pas un monstre, qu'importe la situation, et c'est normal d'avoir peur. Moi aussi j'ai peur, tout le temps. Peur pour vous, mes enfants, peur pour la situation de notre famille, peur de mal agir. Ce n'est pas se ressenti qui nous rend faible, ce sont les actes que nous faisons. Écoute… Nouveau silence, je tirais ma chaise jusqu'à moi tout en restant proche de ma fille. Dans un soupir, je lui tapotais la main avant de reprendre le contact. Ce que j'allais dire n'étais pas plaisant, en tout cas, pour moi. Je suis forte peut-être sur bien des points, mais parce que j'ai appris à l'être, parce que je ne voulais plus souffrir comme toi tu souffres maintenant. Je voulais… non, je devais être forte, pour mon mariage, pour les Skinner, pour ton père… pour Adriel. C'est vous, enfants, qui m'avez donné la force de faire face et de confronter les pires situations. Mais tu sais… Il n'y a pas d'amour dans tout cela. Pour vous bien sûr, mais… mais pas pour votre père. Cette fois, je ne le disais pas à demi-mot, je le disais franchement. Ce n'était pas une surprise, mais le dire faisait toujours quelque chose. Juliet… tu as eu la force, le courage, la chance, la possibilité incroyable et folle de tomber amoureuse, et d'être aimée en retour. Même si ça n'as pas duré, tu as pu profiter de ce qu'offrait ce sentiment, de cette chaleur, de ces bienfaits. Ça ne m'est jamais arrivé, et ce n'est pas à mon âge que j'espère tomber amoureuse, mon cœur est sans doute devenu trop sec… Même si une lueur triste traversa mon regard bleu glacé, je souriais avec tendresse à mon enfant. Tu n'es pas stupide, Juliet. Tu agis de manière normale, tu as peur, parce que ton instinct te dicte de te défendre, seulement, il ne sait pas comment. Mais sache que toi, tu as eu la force et le courage de faire ce que je n'ai jamais osé faire. Tu as vécu une expérience qui me sera sans doute à jamais inconnue. Alors tu vois, je ne suis pas si forte en finalité. Et il n'y a rien de stupide là-dedans. D'accord ?
Fin sourire tendre, je me redressais enfin pour à nouveau mettre mon dos droit. Légèrement courbée ainsi, ayant baissé le ton, je m'étais assurée que seule Juliet puisse entendre ce que j'avais dit, et qu'il n'y ait pas une oreille mal intentionnée qui trainait dans le coin. Avec le veritaserum dans le thé de ma fille, je me méfiais qu'il n'y ait pas autre chose. Laissant mes prunelles bleutées se promener un instant sur le lac, j'écoutais mon enfant me parler alors de sa belle-sœur. Sa surprise ne m'étonna guère, et même si un sourire restait figé sur mes lèvres, mon regard changea sensiblement pour devenir beaucoup plus sérieux.
- On en est certain oui, quant au pourquoi et avec qui, je ne saurai te répondre avec exactitude. Un élève Ethelred ce me semble. Un soupir rapide et franc traversa mes narines. Il n'y avait hélas pas de doute possible… je ne te cache pas que j'ai été très déçue et touchée par cet événement. Ça n'avait rien d'agréable.
Volontairement, j'occultais le nom du garçon en question. J'en faisais une affaire personnelle et de plus, je n'étais pas du genre à donner des noms facilement, même à ma fille. La souffrance des autres ne me dérangeait pas particulièrement d'ordinaire mais dans la situation présente, il s'agissait de mon fils, de mon aîné. Puis, Tzvetelina était cette belle-fille parfaite sur qui je pensais pouvoir compter toute ma vie. Je m'étais trompée, et perdre une alliée dans ma famille avait été fort déplaisant. J'aurai pu la défendre, mais elle avait blessé Adriel, elle était en tort, et je ne pouvais décemment rien faire. Qu'elle soit répudiée n'avait été que justice, hélas.
- Tu penses, ton père n'allait pas laisser ton frère célibataire bien longtemps. Non, c'est la promise de Jarvis, Belladonna Pennington qui est à présent la fiancée d'Adriel.
- Non Juliet ne pense surtout pas ça, tu te trompes, je t'assure. Je marquais un temps d'arrêt, un fin sourire venant étirer la commissure de mes lèvres. Tu n'es pas un monstre, qu'importe la situation, et c'est normal d'avoir peur. Moi aussi j'ai peur, tout le temps. Peur pour vous, mes enfants, peur pour la situation de notre famille, peur de mal agir. Ce n'est pas se ressenti qui nous rend faible, ce sont les actes que nous faisons. Écoute… Nouveau silence, je tirais ma chaise jusqu'à moi tout en restant proche de ma fille. Dans un soupir, je lui tapotais la main avant de reprendre le contact. Ce que j'allais dire n'étais pas plaisant, en tout cas, pour moi. Je suis forte peut-être sur bien des points, mais parce que j'ai appris à l'être, parce que je ne voulais plus souffrir comme toi tu souffres maintenant. Je voulais… non, je devais être forte, pour mon mariage, pour les Skinner, pour ton père… pour Adriel. C'est vous, enfants, qui m'avez donné la force de faire face et de confronter les pires situations. Mais tu sais… Il n'y a pas d'amour dans tout cela. Pour vous bien sûr, mais… mais pas pour votre père. Cette fois, je ne le disais pas à demi-mot, je le disais franchement. Ce n'était pas une surprise, mais le dire faisait toujours quelque chose. Juliet… tu as eu la force, le courage, la chance, la possibilité incroyable et folle de tomber amoureuse, et d'être aimée en retour. Même si ça n'as pas duré, tu as pu profiter de ce qu'offrait ce sentiment, de cette chaleur, de ces bienfaits. Ça ne m'est jamais arrivé, et ce n'est pas à mon âge que j'espère tomber amoureuse, mon cœur est sans doute devenu trop sec… Même si une lueur triste traversa mon regard bleu glacé, je souriais avec tendresse à mon enfant. Tu n'es pas stupide, Juliet. Tu agis de manière normale, tu as peur, parce que ton instinct te dicte de te défendre, seulement, il ne sait pas comment. Mais sache que toi, tu as eu la force et le courage de faire ce que je n'ai jamais osé faire. Tu as vécu une expérience qui me sera sans doute à jamais inconnue. Alors tu vois, je ne suis pas si forte en finalité. Et il n'y a rien de stupide là-dedans. D'accord ?
Fin sourire tendre, je me redressais enfin pour à nouveau mettre mon dos droit. Légèrement courbée ainsi, ayant baissé le ton, je m'étais assurée que seule Juliet puisse entendre ce que j'avais dit, et qu'il n'y ait pas une oreille mal intentionnée qui trainait dans le coin. Avec le veritaserum dans le thé de ma fille, je me méfiais qu'il n'y ait pas autre chose. Laissant mes prunelles bleutées se promener un instant sur le lac, j'écoutais mon enfant me parler alors de sa belle-sœur. Sa surprise ne m'étonna guère, et même si un sourire restait figé sur mes lèvres, mon regard changea sensiblement pour devenir beaucoup plus sérieux.
- On en est certain oui, quant au pourquoi et avec qui, je ne saurai te répondre avec exactitude. Un élève Ethelred ce me semble. Un soupir rapide et franc traversa mes narines. Il n'y avait hélas pas de doute possible… je ne te cache pas que j'ai été très déçue et touchée par cet événement. Ça n'avait rien d'agréable.
Volontairement, j'occultais le nom du garçon en question. J'en faisais une affaire personnelle et de plus, je n'étais pas du genre à donner des noms facilement, même à ma fille. La souffrance des autres ne me dérangeait pas particulièrement d'ordinaire mais dans la situation présente, il s'agissait de mon fils, de mon aîné. Puis, Tzvetelina était cette belle-fille parfaite sur qui je pensais pouvoir compter toute ma vie. Je m'étais trompée, et perdre une alliée dans ma famille avait été fort déplaisant. J'aurai pu la défendre, mais elle avait blessé Adriel, elle était en tort, et je ne pouvais décemment rien faire. Qu'elle soit répudiée n'avait été que justice, hélas.
- Tu penses, ton père n'allait pas laisser ton frère célibataire bien longtemps. Non, c'est la promise de Jarvis, Belladonna Pennington qui est à présent la fiancée d'Adriel.
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Re: Tout ce que je ne dis pas - Agrippa
Ven 22 Fév 2019 - 13:06
Tout ce que je ne dis pas
juliet & agrippa
J’écoutais mère prononcer des paroles que je n’aurais jamais cru possible d’entendre un jour. À cet instant je l’aimais. Vraiment. J’avais le sentiment de goûter pour la toute première fois le gout d’une véritable relation mère/fille. Elle me disait ce que j’avais besoin d’entendre pour me redonner un élan, une force même infime de pouvoir me relever et j’avais envie de saisir cette chance. Pour elle, là, maintenant, j’avais envie de me battre pour la rendre fière de moi. « Et il n'y a rien de stupide là-dedans. D'accord ? » J’acquiesçais du visage. Le sujet était clos.
Mais une autre inquiétude me bouleversait ; Lina. Je ne pouvais pas croire qu’elle ait pu faire preuve d’autant d’irresponsabilité ceci dit, qui étais-je pour jugé ? J’avais fait la même chose, sinon pire. Mais elle ? si belle, si forte… «On en est certain oui, quant au pourquoi et avec qui, je ne saurai te répondre avec exactitude. Un élève Ethelred ce me semble. Il n'y avait hélas pas de doute possible… je ne te cache pas que j'ai été très déçue et touchée par cet événement. Ça n'avait rien d'agréable. » J’imaginais bien la scène. Ma petite escapade devait sembler être qu’un problème mineur au moment des faits. Je comprenais maintenant aussi pourquoi père était si réticent à ce que je retourne à Hungcalf. Il ne voulait pas que je la croise, que je lui parle, qu’elle me dise que j’avais eu raison et que sais-je d’autre. Mais j’avais besoin de savoir, de lui parler, de comprendre. Moi qui l’aimais tant, comment n’avais-je pas pu voir qu’elle en aimait un autre ? Je ne prétendais pas connaître tous les secrets de cette famille mais pour le secret d’Adriel j’étais au courant. «Tu penses, ton père n'allait pas laisser ton frère célibataire bien longtemps. Non, c'est la promise de Jarvis, Belladonna Pennington qui est à présent la fiancée d'Adriel. » Je toussais d’un coup, m’étranglant presque. Je savais que mère allait deviner que je cachais quelque chose et je n’allais pas le nier, pas maintenant que nous commencions une véritable relation.
« Mère je… ne penser pas que je sois impertinente mais je repose la question, est-ce vrai pour Lina ? » Même si j’adorais Adriel et l’univers entier savait à quel point je l’aimais, la coïncidence était trop évidente. « Mère… » Je regardais autour de nous, vérifiant qu’aucune oreille indiscrète ne se baladait. « Vous… » J’hésitais. « Vous saviez pour Adriel et Bella ? Je veux dire qu’ils étaient amoureux et ça depuis des années. Même Adriel marié et Bella fiancée ils s’échangeaient des lettres d’amour. Je le sais parce que je les ai vu, j’en ai parlé avec Bella l’an dernier. Elle m’avait juré qu’elle arrêterait et je suis certaine qu’elle l’a fait, en tout cas elle me semblait sincère. » Je me mordais les lèvres. « Je ne veux pas passer pour une intrigante mais ça me semble étrange que d’un coup on découvre que Lina qui a toujours été fidèle devient infidèle justement au moment où Bella avait décidé de renoncer à Adriel ? » Mais en y repensant c’est vrai que Lina n’était pas heureuse. Peut-être étais-ce un arrangement entre eux deux. Ceci dit si c’était le cas Lina avait beaucoup perdu et Adriel beaucoup gagné. C’était injuste. « Oublions sa mère, de toute manière ça ne me regarde pas. »
Mais une autre inquiétude me bouleversait ; Lina. Je ne pouvais pas croire qu’elle ait pu faire preuve d’autant d’irresponsabilité ceci dit, qui étais-je pour jugé ? J’avais fait la même chose, sinon pire. Mais elle ? si belle, si forte… «On en est certain oui, quant au pourquoi et avec qui, je ne saurai te répondre avec exactitude. Un élève Ethelred ce me semble. Il n'y avait hélas pas de doute possible… je ne te cache pas que j'ai été très déçue et touchée par cet événement. Ça n'avait rien d'agréable. » J’imaginais bien la scène. Ma petite escapade devait sembler être qu’un problème mineur au moment des faits. Je comprenais maintenant aussi pourquoi père était si réticent à ce que je retourne à Hungcalf. Il ne voulait pas que je la croise, que je lui parle, qu’elle me dise que j’avais eu raison et que sais-je d’autre. Mais j’avais besoin de savoir, de lui parler, de comprendre. Moi qui l’aimais tant, comment n’avais-je pas pu voir qu’elle en aimait un autre ? Je ne prétendais pas connaître tous les secrets de cette famille mais pour le secret d’Adriel j’étais au courant. «Tu penses, ton père n'allait pas laisser ton frère célibataire bien longtemps. Non, c'est la promise de Jarvis, Belladonna Pennington qui est à présent la fiancée d'Adriel. » Je toussais d’un coup, m’étranglant presque. Je savais que mère allait deviner que je cachais quelque chose et je n’allais pas le nier, pas maintenant que nous commencions une véritable relation.
« Mère je… ne penser pas que je sois impertinente mais je repose la question, est-ce vrai pour Lina ? » Même si j’adorais Adriel et l’univers entier savait à quel point je l’aimais, la coïncidence était trop évidente. « Mère… » Je regardais autour de nous, vérifiant qu’aucune oreille indiscrète ne se baladait. « Vous… » J’hésitais. « Vous saviez pour Adriel et Bella ? Je veux dire qu’ils étaient amoureux et ça depuis des années. Même Adriel marié et Bella fiancée ils s’échangeaient des lettres d’amour. Je le sais parce que je les ai vu, j’en ai parlé avec Bella l’an dernier. Elle m’avait juré qu’elle arrêterait et je suis certaine qu’elle l’a fait, en tout cas elle me semblait sincère. » Je me mordais les lèvres. « Je ne veux pas passer pour une intrigante mais ça me semble étrange que d’un coup on découvre que Lina qui a toujours été fidèle devient infidèle justement au moment où Bella avait décidé de renoncer à Adriel ? » Mais en y repensant c’est vrai que Lina n’était pas heureuse. Peut-être étais-ce un arrangement entre eux deux. Ceci dit si c’était le cas Lina avait beaucoup perdu et Adriel beaucoup gagné. C’était injuste. « Oublions sa mère, de toute manière ça ne me regarde pas. »
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Re: Tout ce que je ne dis pas - Agrippa
Sam 23 Fév 2019 - 19:25
Puisque ma fille ne semblait pas revenir sur le sujet de ses inquiétudes, j'avais la prétention de croire qu'il était clos. Aurais-je réussi à la rassurer un peu ? Je l'espérais de tout mon cœur, en tout cas, je la voyais moins abattue, et même si je devinais que l'effet du Veritaserum était en train de se dissiper, je la voyais toujours sincère avec moi. Elle avait l'air d'avoir repris un peu d'aplomb, ses attitudes étaient moins hésitantes et moins gênées. Je ne pouvais m'empêcher de sourire presque avec tendresse lorsqu'elle en revint à me parler de sa belle-sœur, même si sa soudaine toux avait attiré mon attention.
Toutefois, les informations que venaient de me donner ma cadette n'étaient pas tombées dans l'oreille d'une sourde. Moi qui avais toujours eu les yeux partout, ainsi que les oreilles, je m'étais toujours fortement doutée de quelque chose entre Adriel et Belladonna, néanmoins, j'avais mis un point d'honneur à éviter au maximum de m'immiscer dans la vie privée de mes enfants. Leur père s'en chargeait déjà avec brio, et c'était cette attitude de ma part qui, à mon avis, m'avait fait perdre ma fille. Car je n'avais pas pu la conseiller ou la guider, je lui avais laissé sa liberté.
Dans tous les cas, je ne pouvais que me réjouir qu'il y ait une erreur sur l'échiquier de Winston puisqu'il semblait avoir lié, à son insu, deux jeunes gens qui s'aimaient. Toutefois, il me fallait à présent aller m'occuper de Jarvis pour éviter les soucis familiaux. Cela pourtant ne m'empêchait pas de saisir le sous-entendu caché dans les paroles de Juliet, et que je sois intriguée fut traduit par un léger froncement de sourcils. Venant joindre mes mains sur la table devant nous, je regardais mon enfant avec calme, même si les prunelles glacées devinrent perçantes, car c'était dans ma nature. Protéger les miens et essayer de déjouer les complots, surtout s'ils étaient internes.
- Penses-tu qu'il y ait un lien entre l'infidélité de Tzvetelina et les sentiments entre ton frère et sa fiancée actuelle ?
Je savais que le commérage, il ne fallait jamais le prendre au pied de la lettre. J'étais habituée aux fausses rumeurs avec ma famille, nous étions souvent des cibles, tout comme les Muller et les Blackwood. Néanmoins, je savais démêler le vrai du faux. C'était par ailleurs le Chineur qui m'avait mené à aller interroger Tzvetelina. Il me fallait donc avoir le plus d'informations possibles pour déjouer un potentiel problème au sein de ma famille.
Car il n'y avait rien de plus important à mes yeux.
- Penses-tu que la démarche ait été volontaire de sa part pour provoquer un divorce. Penses-tu qu'elle souhaitait quitter notre famille à ce point ?
Franchement, j'en serais étonnée, mais qui sait après tout ? J'avais passé beaucoup de temps avec la jeune femme, j'avais la prétention de croire que nous étions devenues un peu des confidentes même si je gardais une main mise sur Tzvetelina. J'en étais presque devenue à la considérer que ma propre fille, ce qui n'était pas rien.
Alors le fait d'apprendre qu'elle se serait volontairement flagellée pour quitter les Skinner et provoquer un divorce, j'avais un peu du mal à le croire. Surtout que son état, devant Winston et son père, lorsqu'elle avait été répudiée, n'avait pas été une scène de théâtre.
Néanmoins, j'étais une personne très appliquée, j'aimais avoir tous les détails pour pouvoir mieux calculer mes réactions futures. J'avais donc besoin des informations que détenait ma fille.
Toutefois, les informations que venaient de me donner ma cadette n'étaient pas tombées dans l'oreille d'une sourde. Moi qui avais toujours eu les yeux partout, ainsi que les oreilles, je m'étais toujours fortement doutée de quelque chose entre Adriel et Belladonna, néanmoins, j'avais mis un point d'honneur à éviter au maximum de m'immiscer dans la vie privée de mes enfants. Leur père s'en chargeait déjà avec brio, et c'était cette attitude de ma part qui, à mon avis, m'avait fait perdre ma fille. Car je n'avais pas pu la conseiller ou la guider, je lui avais laissé sa liberté.
Dans tous les cas, je ne pouvais que me réjouir qu'il y ait une erreur sur l'échiquier de Winston puisqu'il semblait avoir lié, à son insu, deux jeunes gens qui s'aimaient. Toutefois, il me fallait à présent aller m'occuper de Jarvis pour éviter les soucis familiaux. Cela pourtant ne m'empêchait pas de saisir le sous-entendu caché dans les paroles de Juliet, et que je sois intriguée fut traduit par un léger froncement de sourcils. Venant joindre mes mains sur la table devant nous, je regardais mon enfant avec calme, même si les prunelles glacées devinrent perçantes, car c'était dans ma nature. Protéger les miens et essayer de déjouer les complots, surtout s'ils étaient internes.
- Penses-tu qu'il y ait un lien entre l'infidélité de Tzvetelina et les sentiments entre ton frère et sa fiancée actuelle ?
Je savais que le commérage, il ne fallait jamais le prendre au pied de la lettre. J'étais habituée aux fausses rumeurs avec ma famille, nous étions souvent des cibles, tout comme les Muller et les Blackwood. Néanmoins, je savais démêler le vrai du faux. C'était par ailleurs le Chineur qui m'avait mené à aller interroger Tzvetelina. Il me fallait donc avoir le plus d'informations possibles pour déjouer un potentiel problème au sein de ma famille.
Car il n'y avait rien de plus important à mes yeux.
- Penses-tu que la démarche ait été volontaire de sa part pour provoquer un divorce. Penses-tu qu'elle souhaitait quitter notre famille à ce point ?
Franchement, j'en serais étonnée, mais qui sait après tout ? J'avais passé beaucoup de temps avec la jeune femme, j'avais la prétention de croire que nous étions devenues un peu des confidentes même si je gardais une main mise sur Tzvetelina. J'en étais presque devenue à la considérer que ma propre fille, ce qui n'était pas rien.
Alors le fait d'apprendre qu'elle se serait volontairement flagellée pour quitter les Skinner et provoquer un divorce, j'avais un peu du mal à le croire. Surtout que son état, devant Winston et son père, lorsqu'elle avait été répudiée, n'avait pas été une scène de théâtre.
Néanmoins, j'étais une personne très appliquée, j'aimais avoir tous les détails pour pouvoir mieux calculer mes réactions futures. J'avais donc besoin des informations que détenait ma fille.
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