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lust for life (ariadne)
Mer 10 Avr 2019 - 18:21
Lundi 11 mars 2019
Premier jour de retour à l’hôpital. Première fois depuis plus de deux mois que j’enfile la blouse verte au col tartan. La semaine dernière, le collègue qui suit mon cas depuis l’accident m’a autorisée à reprendre le travail. Il m’a aussi autorisée à transplaner, et qu’est-ce que je me suis fait plaisir ! Ca m’avait tellement manquée, de transplaner. Le travail aussi, par Merlin. Bref, c’est le retour, et comme d’habitude, c’est la folie. Et il faut avouer que je suis un peu rouillée, encore. On m’a dit qu’il fallait que je me ménage, que je fasse attention à moi, mais est-ce que j’ai vraiment envie de me ménager au travail ? Je ne l’ai jamais fait, je ne commencerai pas aujourd'hui. Pourtant, j’ai toujours suivi ce que le mage me recommandait, mais là je ne peux pas. Du coup, malgré le fait que je sois plus lente qu’avant, je ne manque pas d’entrain et je suis toujours prête à sauter sur l’occasion lorsqu’un nouveau cas se présente.
D’ailleurs, le bipeur sonne dans les bureaux du service pédiatrie. Ca provient des urgences. Sautant sur mes pieds, j’annonce aux collègues que j’y vais. Un transplanage, une porte poussée et je me retrouve dans le grand hall pour les urgences communes. Tout en attachant mes cheveux en queue de cheval, je m’avance vers l’infirmière de l’accueil. “On m’a bipé, pour la pédiatrie ?”
@ariadne eberhart
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Re: lust for life (ariadne)
Jeu 11 Avr 2019 - 17:32
Il y avait des jours où tout allait bien, et d'autres où on ferait mieux de rester sous les draps de notre lit et de ne surtout pas y bouger. Aujourd'hui, c'était un jour du second cas pour moi. Levée du pied gauche, je n'avais pas vu l'essentiel sur un patient la veille, ce qui m'avait perturbé pour la nuit. Les erreurs, je ne me les pardonnais pas, surtout lorsqu'elles venaient de moi. Heureusement, elles se comptaient sur les doigts d'une main, mais je ne voulais pas passer à la deuxième.
Alors en arrivant dans mon service ce matin j'avais secoué toute mon équipe pour qu'elle tourne d'arrache-pied, et tous savaient que dans mes moments d'humeur, il ne fallait pas chercher à discuter, surtout lorsque je n'étais pas en tort. Même si le service urgentiste fonctionnait beaucoup mieux depuis mon arrivée, tout n'était pas encore parfait. Il était difficile de changer les vieilles habitudes lorsqu'elles sont enlisées dans la boue et la crasse du temps.
Mes visions, bien que souvent conflictuelles avec mon humeur, étaient de précieuses alliées avec mon travail. Je pouvais prévoir les cas les plus sérieux avant même que l'ambulance ne nous fasse parvenir le patient. Souvent, cela étonnait mes subordonnées, mais je cachais si bien mon don qu'ils suggéraient simplement que j'avais une grande capacité de prévoyance et qu'il m'était facile d'anticiper. Ce n'était pas si faux.
Voilà pourquoi j'avais bipé le service de pédiatrie avant même que l'enfant ne passe la porte, accompagné des ambulanciers.
Fixant l'un des responsables pour qu'il me transmette ses informations, je restais parfaitement stoïque devant le cas apparemment très grave du petit garçon.
Environ 3 ans, tousse en crachant du sang et a la peau anormalement bleuté. Il ne fallait pas être devin pour le constater, mais simplement savoir ouvrir les yeux et les poser sur ce pauvre enfant. Apparemment il aurait avalé quelque chose qui se serait coincé dans son thorax.
Purée les gosses c'est d'un con…
Prenant l'agacement sur moi, je prodiguais les premiers soins à l'enfant avec une précision chirurgicale malgré le cas stressant et les parents pleurant à chaudes larmes derrière la porte des urgences. Heureusement que le lieu leur était interdit, je les aurai viré à coup de pied dans l'arrière-train sinon.
Me permettant d'effectuer un trou dans la peau de l'enfant, je lui plaçais un tuyau afin qu'il puisse respirer. La magie faisait beaucoup de miracles, hélas, elle ne permettait pas de respirer si la conduite était bouchée. Affairée à le soigner pour le stabiliser, je ne prenais pas garde à la pédiatre qui venait me rejoindre, et sa voix fut un choc électrique.
Purée il fallait que ce soit elle.
Levant à peine mon regard gris métallique sur elle, ma longue chevelure de feu attachée en un chignon sévère mais pratique au-dessus de ma tête, je l'accueillais d'une voix un peu distante. Non pas parce que j'étais aux faits de ce qui était arrivé entre elle et Evan, non pas parce que je le lui reprochais, j'étais bien trop professionnelle pour cela. Non, j'étais un peu froide parce que j'étais concentrée sur mon jeune cas.
- Jan, 3 ans, a avalé un corps étranger et a manqué de s'étouffer avec. Si vous pouvez m'aider à le stabiliser avec vos connaissances qui compléteront les miennes, je pense que ses parents nous en seront reconnaissants.
Avec un rapide sourire, je me permettais tout de même de m'arrêter pour lui adresser un sourire rapide et poli, avant de terminer d'entuber l'enfant pour l'aider à respirer.
Alors en arrivant dans mon service ce matin j'avais secoué toute mon équipe pour qu'elle tourne d'arrache-pied, et tous savaient que dans mes moments d'humeur, il ne fallait pas chercher à discuter, surtout lorsque je n'étais pas en tort. Même si le service urgentiste fonctionnait beaucoup mieux depuis mon arrivée, tout n'était pas encore parfait. Il était difficile de changer les vieilles habitudes lorsqu'elles sont enlisées dans la boue et la crasse du temps.
Mes visions, bien que souvent conflictuelles avec mon humeur, étaient de précieuses alliées avec mon travail. Je pouvais prévoir les cas les plus sérieux avant même que l'ambulance ne nous fasse parvenir le patient. Souvent, cela étonnait mes subordonnées, mais je cachais si bien mon don qu'ils suggéraient simplement que j'avais une grande capacité de prévoyance et qu'il m'était facile d'anticiper. Ce n'était pas si faux.
Voilà pourquoi j'avais bipé le service de pédiatrie avant même que l'enfant ne passe la porte, accompagné des ambulanciers.
Fixant l'un des responsables pour qu'il me transmette ses informations, je restais parfaitement stoïque devant le cas apparemment très grave du petit garçon.
Environ 3 ans, tousse en crachant du sang et a la peau anormalement bleuté. Il ne fallait pas être devin pour le constater, mais simplement savoir ouvrir les yeux et les poser sur ce pauvre enfant. Apparemment il aurait avalé quelque chose qui se serait coincé dans son thorax.
Purée les gosses c'est d'un con…
Prenant l'agacement sur moi, je prodiguais les premiers soins à l'enfant avec une précision chirurgicale malgré le cas stressant et les parents pleurant à chaudes larmes derrière la porte des urgences. Heureusement que le lieu leur était interdit, je les aurai viré à coup de pied dans l'arrière-train sinon.
Me permettant d'effectuer un trou dans la peau de l'enfant, je lui plaçais un tuyau afin qu'il puisse respirer. La magie faisait beaucoup de miracles, hélas, elle ne permettait pas de respirer si la conduite était bouchée. Affairée à le soigner pour le stabiliser, je ne prenais pas garde à la pédiatre qui venait me rejoindre, et sa voix fut un choc électrique.
Purée il fallait que ce soit elle.
Levant à peine mon regard gris métallique sur elle, ma longue chevelure de feu attachée en un chignon sévère mais pratique au-dessus de ma tête, je l'accueillais d'une voix un peu distante. Non pas parce que j'étais aux faits de ce qui était arrivé entre elle et Evan, non pas parce que je le lui reprochais, j'étais bien trop professionnelle pour cela. Non, j'étais un peu froide parce que j'étais concentrée sur mon jeune cas.
- Jan, 3 ans, a avalé un corps étranger et a manqué de s'étouffer avec. Si vous pouvez m'aider à le stabiliser avec vos connaissances qui compléteront les miennes, je pense que ses parents nous en seront reconnaissants.
Avec un rapide sourire, je me permettais tout de même de m'arrêter pour lui adresser un sourire rapide et poli, avant de terminer d'entuber l'enfant pour l'aider à respirer.
- InvitéInvité
Re: lust for life (ariadne)
Sam 13 Avr 2019 - 21:13
A peine un regard posé sur moi, et l’infirmière m’indique le brancard qui vient de passer la porte. Il me faut quelques instants pour que je me mette en mouvement, les sourcils froncés et me demandant comment on a pu me biper avant même que le patient ne passe la porte. Mais soit. Attrapant mon stéthoscope et le plaçant autour de mon cou, je m’avance vers le brancard. “Qu’est-ce qu’on a ?” Question simple, quand il pourrait suffire de regarder l’enfant pour deviner la plupart de ses symptômes. Cependant, la communication est vitale, dans notre métier. Et même si je n’aime pas communiquer avec les autres de manière générale, je sais prendre sur moi et apparaître à peu près normale avec mes collègues. La médicomage sur le cas m’est d’ailleurs inconnue. Son regard rapide et sa voix froide me laissent momentanément perplexe. “Jan, 3 ans, a avalé un corps étranger et a manqué de s'étouffer avec.” Hochement de tête, les yeux qui retournent rapidement sur le petit corps de l’enfant. Le visage a pris une légère teinte bleutée, il a les yeux humides et peine à respirer. Les doigts experts de la rousse lui posaient un tuyau afin de pouvoir respirer, le temps qu’on trouve l’intrus dans sa trachée.
“Si vous pouvez m'aider à le stabiliser avec vos connaissances qui compléteront les miennes, je pense que ses parents nous en seront reconnaissants.” Me mettant enfin en mouvement, je viens poser une main sur le torse du garçon. “La trachéotomie est déjà un bon moyen de le soulager. Je vais essayer de trouver l’emplacement du corps étranger.” Sans vraiment attendre de réponse, laissant la médicomage inconnue vaquer à ses occupations, je me tourne vers l’enfant. “Bonjour Jan, je m’appelle Murphy. Je vais avoir besoin de ton aide.” Le bambin me regarde avec des yeux effrayés. M’accroupissant près du lit, j’essaie de me mettre à son niveau. “Je vais lentement ouvrir mes doigts et tu m’arrêtes lorsqu’ils font à peu près la taille de ce que tu as mangé, d’accord ?” Je vois dans ses yeux qu’il comprend ce que je lui dis. Alors, lentement, je prends le temps d’espacer progressivement mon pouce et mon index. Lorsqu’ils sont espacés de quelques centimètres, le petit garçon hoche la tête. “Okay, donc on a un objet d’environ 5 centimètres. Si on ne le trouve pas rapidement, il pourrait y avoir des complications plus graves.” Reprenant ma voix douce, je me tourne vers l’enfant. “C’est bien, tu es très courageux. Je vais faire en sorte que tu n’aies plus mal, d’accord ?” Après m’être assurée que le patient comprenne ce qui se passe, je me retourne pour préparer la potion anesthésiante. Dans les urgences, on trouve principalement des doses prévues pour des adultes, mais ici il s’agit d’un enfant de 3 ans. Le but est juste d’anesthésier son torse, non pas qu’il tombe dans le coma. Méticuleusement, j’attrape la fiole et prépare mon mélange. Finalement, je retourne vers l’enfant et lui applique la potion anesthésiante sur le torse. Mes yeux bleus se relèvent vers la médicomage urgentiste. “Vous voulez faire l’échographie ?”
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Re: lust for life (ariadne)
Lun 15 Avr 2019 - 23:12
Comme je l'avais prévu par mes excellents réflexes, la pédiatre ne tarda pas à arriver. Ce n'était tout simplement pas celle avec qui j'aurai aimé travailler, mais qu'importe. Mes sentiments personnels devaient passer après la vie du petit garçon, et je réussissais à le faire sans mal. Bien trop concentrée et professionnelle, je n'allais pas me formaliser. Ainsi, je lui donnais rapidement les explications dont elle allait avoir besoin pour m'aider à maintenir l'enfant hors de danger. J'avais beaucoup de patience avec les personnes que je devais soigner, toutefois, il y avait des formules spéciales avec les enfants. Non pas que je ne les aimais pas, mais mon instinct maternel était proche du zéro, et ça ne m'avait jamais étonnée vu les traitements que j'avais subis de mes propres géniteurs. Aucune violence physique, mais la mentale était belle et bien présente. Une pression que j'avais eu du mal à supporter enfant, et qui aujourd'hui faisait ma force. Mur en béton armé que je m'étais construit autour de moi pour me protéger, je laissais faire la rousse nouvelle arrivante tout en la regardant du coin de l'œil alors que je m’affairais à prodiguer les premiers soins.
Son commentaire rhétorique eut tout de même mon approbation tandis que je hochais tranquillement la tête, toujours concentrée sur la pose de mon tuyau.
Une fois prête, je l'observais un court instant s'occuper de l'enfant, très pédagogue à mon goût. Savoir la taille de l'objet en question allait sans doute nous aider, et la conclusion des complications ne faisait aucun doute. Je n'avais pas attendu qu'elle me le dise pour m'en douter et essayer d'agir en conséquence.
Me retournant pour attraper dans une étagère non loin une fiole, j'en retirai le bouchon pour étaler quelques gouttes dans la paume de mes mains avant de les frotter l'une contre l'autre. Réduisant le petit espace que j'avais créé en m'éloignant, je laissais la pédiatre appliquer un anesthésiant à l'enfant alors que je vins placer mes devant son visage, faisant mine de l'ausculter. En réalité, ce que je venais de verser sur ma paume n'était autre qu'un mélange d'huiles pour l'aider à se détendre. Un corps déjà petit initialement n'était pas une affaire simple pour y extraire un objet étranger. Alors si en plus tout le mécanisme était complétement tendu car apeuré, ça n'allait pas nous rendre la tâche facile. Il fallait que Jan puisse se détendre afin qu'il nous aide au mieux, et donc, qu'il s'aide lui-même par ce biais.
Posant mon regard gris métallique sur ma collègue improvisée, je hochais une nouvelle fois la tête, adoptant un ton de voix moins sec que précédemment même si je restais parfaitement concentrée.
- Oui, en espérant que ce ne soit pas déjà dans l'estomac. Vu son état, elle doit être encore dans les voies respiratoires, mais encore faut-il savoir ou.
Manipuler une enveloppe charnelle comme celle de l'enfant avait un côté excitant de défi que j'appréciais de relever au quotidien. Toutefois je n'étais pas sotte et j'avais conscience de la vie que j'avais entre mes mains. Je ne devais pas me permettre trop d'élucubration. J'avais l'impression d'être une ouvrière standard qui soudainement devait s'improviser horlogère, dans un travail méticuleux, qui l'était déjà de base. La surenchère. C'était ce que je connaissais de mieux de toute façon.
D'un geste souple du pied, sans négliger le matériel toutefois, je savais simplement comment le manipuler de manière pratique pour le rapprocher de moi, je ramenais la machine pour l'échographie. Le préparant avec rapidité mais précision, je posais le gel sur le thorax de l'enfant.
- C'est un petit froid mais ça ne fait pas mal. Je vais regarder tes poumons pour voir s'ils ne sont pas abîmés. Tu ne sentiras rien. Allumant l'écran, je posais la sonde pour en observer chaque recoin, laissant la demoiselle Fraser regarder avec moi. Gardant un œil attentif à l'état du garçon, je m'assurais qu'il ne se mette soudainement pas à paniquer. Me reportant sur les palpations de la jeune femme, j'en vins à la questionner. Vous sentez quelque chose ?
Son commentaire rhétorique eut tout de même mon approbation tandis que je hochais tranquillement la tête, toujours concentrée sur la pose de mon tuyau.
Une fois prête, je l'observais un court instant s'occuper de l'enfant, très pédagogue à mon goût. Savoir la taille de l'objet en question allait sans doute nous aider, et la conclusion des complications ne faisait aucun doute. Je n'avais pas attendu qu'elle me le dise pour m'en douter et essayer d'agir en conséquence.
Me retournant pour attraper dans une étagère non loin une fiole, j'en retirai le bouchon pour étaler quelques gouttes dans la paume de mes mains avant de les frotter l'une contre l'autre. Réduisant le petit espace que j'avais créé en m'éloignant, je laissais la pédiatre appliquer un anesthésiant à l'enfant alors que je vins placer mes devant son visage, faisant mine de l'ausculter. En réalité, ce que je venais de verser sur ma paume n'était autre qu'un mélange d'huiles pour l'aider à se détendre. Un corps déjà petit initialement n'était pas une affaire simple pour y extraire un objet étranger. Alors si en plus tout le mécanisme était complétement tendu car apeuré, ça n'allait pas nous rendre la tâche facile. Il fallait que Jan puisse se détendre afin qu'il nous aide au mieux, et donc, qu'il s'aide lui-même par ce biais.
Posant mon regard gris métallique sur ma collègue improvisée, je hochais une nouvelle fois la tête, adoptant un ton de voix moins sec que précédemment même si je restais parfaitement concentrée.
- Oui, en espérant que ce ne soit pas déjà dans l'estomac. Vu son état, elle doit être encore dans les voies respiratoires, mais encore faut-il savoir ou.
Manipuler une enveloppe charnelle comme celle de l'enfant avait un côté excitant de défi que j'appréciais de relever au quotidien. Toutefois je n'étais pas sotte et j'avais conscience de la vie que j'avais entre mes mains. Je ne devais pas me permettre trop d'élucubration. J'avais l'impression d'être une ouvrière standard qui soudainement devait s'improviser horlogère, dans un travail méticuleux, qui l'était déjà de base. La surenchère. C'était ce que je connaissais de mieux de toute façon.
D'un geste souple du pied, sans négliger le matériel toutefois, je savais simplement comment le manipuler de manière pratique pour le rapprocher de moi, je ramenais la machine pour l'échographie. Le préparant avec rapidité mais précision, je posais le gel sur le thorax de l'enfant.
- C'est un petit froid mais ça ne fait pas mal. Je vais regarder tes poumons pour voir s'ils ne sont pas abîmés. Tu ne sentiras rien. Allumant l'écran, je posais la sonde pour en observer chaque recoin, laissant la demoiselle Fraser regarder avec moi. Gardant un œil attentif à l'état du garçon, je m'assurais qu'il ne se mette soudainement pas à paniquer. Me reportant sur les palpations de la jeune femme, j'en vins à la questionner. Vous sentez quelque chose ?
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Re: lust for life (ariadne)
Jeu 25 Avr 2019 - 11:53
La collègue accepte de faire l’échographie. “En espérant que ce ne soit pas déjà dans l'estomac. Vu son état, elle doit être encore dans les voies respiratoires, mais encore faut-il savoir où.” Hochant la tête pensivement, termine d’appliquer l’anesthésiant sur le torse du petit garçon tandis que la rousse s’occupe du matériel. “Un objet de 5 centimètre, ça ne peut pas aller bien loin…” Quand on connaît à peu près les dimensions d’un enfant de trois ans et de toute la plomberie à l’intérieur, on peut supposer, comme elle vient de le faire, que l’objet doit se situer au niveau de la trachée, peut-être même encore plus haut, dans la gorge. Alors que la médicomage prévient Jan de ses futurs gestes, je me place au niveau de sa gorge, palpant sur les côtés. Comme je m’y attendais, je crois sentir quelque chose. Comme si ma collègue lisait dans mes pensées, elle reprend dans ma direction. “Vous sentez quelque chose ?” Hochant lentement la tête, je me concentre, posant mes doigts autour de ce qui me semble être l’objet étranger. “Il est là, je le sens.”
Posant mes yeux sur l’écran, je remarque que nous sommes intervenues à temps. “Les poumons n’ont pas l’air d’avoir subi trop de dégâts.” Les doigts d’une main entourant la gorge du petit garçon sans pour autant exercer une pression trop forte, je libère la deuxième pour attraper ma baguette. Un petit Lumos informulé et elle s’illumine. “Ouvre la bouche, tire la langue et dis “aaah” pour moi s’il te plait.” Le petit s’exécute et je dirige la pointe illuminée de ma baguette vers sa bouche, pouvant observer le fond de sa gorge. “Ah !” Petit cri de gloire. “Je le vois ! C’est là.” Aussi proche de l’objet, je ne peux résister à utiliser la méthode facile. Nox. La baguette éteinte, je presse un peu sur la gorge du garçon - préalablement anesthésiée - pour faire avancer un peu l’objet. “Garde la bouche ouverte Jan, s’il te plait. C’est très bien, tu t’en sors comme un chef.” La baguette toujours à l’entrée de la bouche du patient, je tente ma chance. “Accio.” Une petite figurine représentant un joueur de Quidditch sort difficilement de l’emplacement où elle était coincée, mais termine son chemin dans ma main.
- InvitéInvité
Re: lust for life (ariadne)
Jeu 25 Avr 2019 - 16:20
La rapidité d'exécution de la pédiatre me plaisait, même si mon cœur ne pouvait s'empêcher de se pincer à chaque fois que je posais le regard sur elle. Elle aurait pu être un véritable danger pour moi. Mais elle aurait pu uniquement. Coup du destin ou simple chance, difficile de le définir, et à présent je devais me concentrer sur ce jeune garçon plutôt que sur mes propres sentiments et un potentiel avenir que j'avais vu et qui ne se réalisera peut-être jamais.
Non… il ne se réalisera jamais. Parce que je ne le laisserai jamais arriver.
Chassant mes mauvaises pensées lorsqu'enfin l'objet étranger fut visible grâce à l'échographie, je laissais la rouquine s'occuper du petit garçon tout en repoussant le matériel et en le maintenant discrètement ensuite. C'était fou comme il restait calme en présence de cette jeune femme. Me voilà bien incapable d'un tel exploit, et ce n'était pas de la jalousie que je ressentais, mais bien une forme d'admiration. Je détestais les enfants, je n'avais jamais eu le truc avec eu, et ils me fuyaient comme la peste. Pourquoi, je ne l'ai jamais su. J'en étais venue à tout simplement me dire que je n'avais aucune fibre maternelle, et quoi de plus surprenant en connaissant mes propres géniteurs ?
Observant ma collègue pointer sa baguette dans la gorge de l'enfant, j'agissais avec rapidité et précision, anticipant la réaction de l'enfant qui était malgré tout terrorisé. D'un Accio précis, je fis venir à moi un spray que j'attrapais avec fermeté. Une fois la figurine dans les mains de la rousse, je m'empressais de soulager la gorge du garçon avec les premiers soins. Bien qu'anesthésié, lorsque l'effet disparaîtrait, il allait souffrir. Je me refusais à cela. Le médicament que j'étais en train de lui administrer allait le faire cicatriser rapidement et presque sous douleur puisque l'endroit était endormi.
Avec un regard satisfait, je levais mes prunelles métalliques sur ma consœur.
- Bravo, bien joué.
Sans perdre un instant de plus, je retirais le tube que j'avais placé à l'enfant tout en l'observant avec autant de douceur que possible, ce qui n'était pas toujours mon fort.
- Tu vas tousser pour m'aider, puis tu vas essayer de respirer par toi-même.
Avec un courage presque surprenant, le garçon s'exécuta, expulsant naturellement le tuyau que je lui avais placé. Déposant mon index et mon majeur sur la petite coupure que j'avais faite, je le regardais une nouvelle fois.
- Vas-y, inspire et dis-moi si tu as mal quelque part.
C'était un réflexe de respirer, même sous l'eau. Je n'étais donc pas étonnée que l'enfant suive avec autant de facilité mes instructions. Il réussit à inspirer profondément, et déjà, il reprenait des couleurs. Je le voyais soulager, avant qu'il ne se mette à pleurer, prétendant avoir mal partout et réclamant ses parents. D'une légère grimace, je regardais la Fraser avec un air de détresse. C'était elle l'experte en marmot. Pas moi.
Me saisissant de ma baguette, je la pointais sur la gorge de l'enfant pour refermer la plaie avant de prétendre, un peu gauche.
Je vous le laisse, je vais prévenir ses parents qu'ils peuvent venir le voir.
C'était ce qui s'appelait refiler la patate chaude, mais je n'avais aucun scrupule. Sans même attendre de réponse, je tournais les talons et m'enfuyais vers la porte des urgences pour aller prévenir des géniteurs en panique. Ces derniers, autorisé à entrer dans la salle, ne tardèrent pas à rejoindre leur progéniture.
Placée à côté de la porte, les bras croisés, mon air autoritaire revenant petit à petit, j'étais néanmoins satisfaite du travail que nous venions d'effectuer avec la rouquine rivale mais pas tant que ça. Lorsqu'elle se dirigea dans ma direction en laissant un peu d'intimité à la famille, je prenais enfin le temps de lui sourire avec une teinte d'amabilité. Épaules détendues et attitude enfin sereine, je ne semblais pas pressée de retourner immédiatement reprendre du service. J'avais un peu de temps devant moi.
- Merci pour votre aide, elle a été précieuse.
Non… il ne se réalisera jamais. Parce que je ne le laisserai jamais arriver.
Chassant mes mauvaises pensées lorsqu'enfin l'objet étranger fut visible grâce à l'échographie, je laissais la rouquine s'occuper du petit garçon tout en repoussant le matériel et en le maintenant discrètement ensuite. C'était fou comme il restait calme en présence de cette jeune femme. Me voilà bien incapable d'un tel exploit, et ce n'était pas de la jalousie que je ressentais, mais bien une forme d'admiration. Je détestais les enfants, je n'avais jamais eu le truc avec eu, et ils me fuyaient comme la peste. Pourquoi, je ne l'ai jamais su. J'en étais venue à tout simplement me dire que je n'avais aucune fibre maternelle, et quoi de plus surprenant en connaissant mes propres géniteurs ?
Observant ma collègue pointer sa baguette dans la gorge de l'enfant, j'agissais avec rapidité et précision, anticipant la réaction de l'enfant qui était malgré tout terrorisé. D'un Accio précis, je fis venir à moi un spray que j'attrapais avec fermeté. Une fois la figurine dans les mains de la rousse, je m'empressais de soulager la gorge du garçon avec les premiers soins. Bien qu'anesthésié, lorsque l'effet disparaîtrait, il allait souffrir. Je me refusais à cela. Le médicament que j'étais en train de lui administrer allait le faire cicatriser rapidement et presque sous douleur puisque l'endroit était endormi.
Avec un regard satisfait, je levais mes prunelles métalliques sur ma consœur.
- Bravo, bien joué.
Sans perdre un instant de plus, je retirais le tube que j'avais placé à l'enfant tout en l'observant avec autant de douceur que possible, ce qui n'était pas toujours mon fort.
- Tu vas tousser pour m'aider, puis tu vas essayer de respirer par toi-même.
Avec un courage presque surprenant, le garçon s'exécuta, expulsant naturellement le tuyau que je lui avais placé. Déposant mon index et mon majeur sur la petite coupure que j'avais faite, je le regardais une nouvelle fois.
- Vas-y, inspire et dis-moi si tu as mal quelque part.
C'était un réflexe de respirer, même sous l'eau. Je n'étais donc pas étonnée que l'enfant suive avec autant de facilité mes instructions. Il réussit à inspirer profondément, et déjà, il reprenait des couleurs. Je le voyais soulager, avant qu'il ne se mette à pleurer, prétendant avoir mal partout et réclamant ses parents. D'une légère grimace, je regardais la Fraser avec un air de détresse. C'était elle l'experte en marmot. Pas moi.
Me saisissant de ma baguette, je la pointais sur la gorge de l'enfant pour refermer la plaie avant de prétendre, un peu gauche.
Je vous le laisse, je vais prévenir ses parents qu'ils peuvent venir le voir.
C'était ce qui s'appelait refiler la patate chaude, mais je n'avais aucun scrupule. Sans même attendre de réponse, je tournais les talons et m'enfuyais vers la porte des urgences pour aller prévenir des géniteurs en panique. Ces derniers, autorisé à entrer dans la salle, ne tardèrent pas à rejoindre leur progéniture.
Placée à côté de la porte, les bras croisés, mon air autoritaire revenant petit à petit, j'étais néanmoins satisfaite du travail que nous venions d'effectuer avec la rouquine rivale mais pas tant que ça. Lorsqu'elle se dirigea dans ma direction en laissant un peu d'intimité à la famille, je prenais enfin le temps de lui sourire avec une teinte d'amabilité. Épaules détendues et attitude enfin sereine, je ne semblais pas pressée de retourner immédiatement reprendre du service. J'avais un peu de temps devant moi.
- Merci pour votre aide, elle a été précieuse.
- InvitéInvité
Re: lust for life (ariadne)
Mar 30 Avr 2019 - 19:34
L’objet enfin dans ma main, la gorge du petit garçon libre, je laisse ma collègue s’occuper de la suite, tandis que je place la figurine dans la poubelle, me lavant les mains. Lorsque je me retourne, mes mains séchées par un sort, j’observe Jan essayer de respirer par lui-même. Et bien entendu, se mettre à pleurer. La peur passée, le pic d’adrénaline retombé, c’est tout à fait normal pour un enfant de trois ans de se mettre à pleurer et d’appeler ses parents. Après tout, nous ne sommes que deux étrangères pour lui, même si nous venons de lui sauver la vie. Répondant à l’appel implicite de l’urgentiste, je m’approche du garçon pour le calmer, le temps qu’elle referme la plaie dans sa gorge. “Je vous le laisse, je vais prévenir ses parents qu'ils peuvent venir le voir.” Hochant brièvement la tête, je m’accroupis près de Jan, le rassurant en attendant ses parents.
Ils ne tardent pas à arriver d’ailleurs. L’urgentiste a dû être brève. Prenant mon sourire le plus rassurant possible -plus difficile à faire avec les adultes que les enfants-, j’apporte des informations complémentaires. “Jan a été très courageux.” C’est un festival de pleurs entre l’enfant qui appelle sa mère et cette dernière qui me serre dans ses bras. Un peu interdite, je reste figée, tentant de garder le sourire. Les câlins ne m’avaient pas manqué. Laissant enfin la petite famille se retrouver, je sors de la salle de consultation. Le travail effectué, je reprends instinctivement mon air timide et fermé. Le sourire de l’urgentiste me trouble, je n’ai pas vraiment l’habitude d’être amicale avec les autres médicomages, en dehors des pédiatres, et de quelques ambulanciers - principalement Alex, avant. Je ne l’ai pas recroisé, encore, et j’espère ne pas le revoir avant quelques temps. Trop de malaise entre nous, je pense. Répondant timidement au sourire, je passe une main dans mes cheveux pour reformer ma queue de cheval. Soupir pour faire redescendre l’adrénaline du travail. “Merci pour votre aide, elle a été précieuse.” Hochant la tête, je réponds d’un ton cordial. “C’est normal.” La différence de volubilité quand je parle aux adultes par rapport aux enfants est toujours flagrante avec moi. Cependant, j’ai trouvé qu’on a été très efficaces, toutes les deux. Machinalement, je tend ma main à la médicomage. “Murphy Fraser.” Bien entendu, mon nom est sur le badge de ma blouse. “Je ne crois pas vous avoir croisé avant mon arrêt.”
- InvitéInvité
Re: lust for life (ariadne)
Ven 3 Mai 2019 - 19:57
Le changement de comportement de la jeune femme est notable, pourtant je ne m'en émouvais pas davantage. Si je devais m'étonner de toutes les étrangetés des humains que je croisais dans la journée, je pourrais en écrire un dictionnaire entier. J'avais clairement autre chose à faire de ma vie. Il était forcément plus facile pour certain d'être plus à l'aise avec les enfants qui sont d'ordinaire si spontanés. Moi, je préférais les conflits et les défis, alors j'étais plus à l'aise avec la complexité des adultes. Qui plus est, je n'avais pas eu un modèle exemplaire d'enfance heureuse, et c'était sans doute lié.
Quoiqu'il en soit, même si j'avais des circonstances atténuantes envers cette femme, je devais admettre que nous avions bien travaillé toutes les deux. À sa main tendue, je décroisais les bras pour la lui serrer d'une bonne poigne assurée.
- Ariadne Eberhart.
Évidemment, mon nom était aussi inscrit sur le badge accroché à ma blouse verte bouteille, mais la moindre des politesses c'était de répondre à la sienne. Après tout, le musicien écossais m'avait tout raconté, tout du moins il avait intérêt sinon il ne pourrait plus manger que des yaourts par la paille pendant de longues semaines.
Mon regard métallique planté dans celui de la pédiatre devant moi, j'étirais sensiblement mes lèvres en un sourire un peu malicieux.
- Effectivement, je n'ai pas souvenir de vous avoir rencontré également. J'ai repris le service des urgences au début du mois de février.
Toisant la jeune femme des yeux, je plissais légèrement les sourcils alors que je comparais l'image que j'avais eue d'elle et ce que je pouvais voir aujourd'hui. Qui plus est, j'étais obligée de constater les similitudes qui nous rassemblaient malgré nous. Comme cette chevelure flamboyante, même si je tenais la mienne en un chignon strict lorsque je travaillais. Contaminer les plaies et avoir des mèches de cheveux devant les yeux n'avaient rien d'idéal lorsqu'on voulait être rapide et efficace.
D'un nouveau sourire, plus courtois et intéressé celui-ci, je m'autorisais à la questionner à mon tour.
- Depuis combien de temps êtes-vous en service à Sainte-Marie ?
Quoiqu'il en soit, même si j'avais des circonstances atténuantes envers cette femme, je devais admettre que nous avions bien travaillé toutes les deux. À sa main tendue, je décroisais les bras pour la lui serrer d'une bonne poigne assurée.
- Ariadne Eberhart.
Évidemment, mon nom était aussi inscrit sur le badge accroché à ma blouse verte bouteille, mais la moindre des politesses c'était de répondre à la sienne. Après tout, le musicien écossais m'avait tout raconté, tout du moins il avait intérêt sinon il ne pourrait plus manger que des yaourts par la paille pendant de longues semaines.
Mon regard métallique planté dans celui de la pédiatre devant moi, j'étirais sensiblement mes lèvres en un sourire un peu malicieux.
- Effectivement, je n'ai pas souvenir de vous avoir rencontré également. J'ai repris le service des urgences au début du mois de février.
Toisant la jeune femme des yeux, je plissais légèrement les sourcils alors que je comparais l'image que j'avais eue d'elle et ce que je pouvais voir aujourd'hui. Qui plus est, j'étais obligée de constater les similitudes qui nous rassemblaient malgré nous. Comme cette chevelure flamboyante, même si je tenais la mienne en un chignon strict lorsque je travaillais. Contaminer les plaies et avoir des mèches de cheveux devant les yeux n'avaient rien d'idéal lorsqu'on voulait être rapide et efficace.
D'un nouveau sourire, plus courtois et intéressé celui-ci, je m'autorisais à la questionner à mon tour.
- Depuis combien de temps êtes-vous en service à Sainte-Marie ?
- InvitéInvité
Re: lust for life (ariadne)
Ven 10 Mai 2019 - 21:01
La main de la médicomage dans la mienne, je me présente, posant pour la première fois mon regard sur son badge, au moment même où elle articule son identité. “Enchantée.” Reprenant ma main, je me permets de la questionner indirectement. Cette médicomage, bien que très douée, et avec laquelle j’ai pu trouver un rythme de travail naturel, m’est inconnue. Mais après tout, il faut bien s’attendre à voir de nouvelles têtes lorsqu’on est en congé pendant 2 mois et demi. “Effectivement, je n'ai pas souvenir de vous avoir rencontré également. J'ai repris le service des urgences au début du mois de février.” Mes yeux s’arrondissent en même temps que ma bouche à ces paroles. J’ai bossé avec la cheffe des urgences. Sans le savoir. Je me suis comportée comme son égale, prenant les devants, alors qu’elle est plus expérimentée et a plus de droits que moi. Un peu confuse, j’évite cependant de me répandre en excuses. Si la rousse n’avait pas apprécié ma prise d’initiative, elle me l’aurait fait comprendre bien plus tôt. Enfin, je l’espère.
“Depuis combien de temps êtes-vous en service à Sainte-Marie ?” Toujours tendue, je triture mes doigts, devant moi. “J’ai commencé en 2015, pour mon internat. Et puis j’ai été embauchée directement après l’obtention de mon DEFI.” Je hoche la tête, détaillant des yeux la sorcière. “J’ai eu un accident fin décembre, j’ai dû être arrêtée quelques semaines. J’ai repris aujourd’hui.” Mon regard se fait plus sombre alors que les images de l’accident me reviennent en tête. Puis ma famille près de moi, le retour d’Oz, les révélations, les journées ennuyeuses passées à ne rien faire, si ce n’est relire la thèse de Rose, et m’occuper de son test de paternité. Soudainement, je me rends compte d’un détail. “Vous gérez les ambulanciers, aussi ? C’est Alex...ander qui a organisé mon sauvetage.” Mes joues prennent une teinte rose à l’énonciation du prénom de l’Australien. Indécise sur l’utilisation du surnom, je bute avant de prononcer la fin de son patronyme. “Ils ont été très efficaces.”
- InvitéInvité
Re: lust for life (ariadne)
Mar 14 Mai 2019 - 14:50
Sans gêne ni préoccupation je fixais de mes prunelles métalliques la rouquine devant moi. Son changement de comportement et d’assurance m’amusait mais pourtant je n’en montrais rien. Je préférais largement que mes collègues, même ceux avec qui je travaillais peu souvent, soient professionnelles et concentrés durant les interventions plutôt que effacés et inefficaces.
Ça n’avait pas été le cas avec madame Fraser, alors tout allait bien. Ou presque.
En réalité, je bouillonnais de ne rien lui dire, de ne pas m’imposer dans ma relation avec le pianiste roux, je devais me mordre la langue et me faire violence pour ne pas faire éclater toute la frustration et la possessivité nouvelle que je ressentais envers lui. D’ailleurs, depuis combien de temps étais – je si perturbée dans ce genre d’événement ? Bien des fois j’avais poussé des femmes dans les bras de mon ami, et ça ne m’avait jamais rien fait.
Vraiment ?
Mes yeux se plissèrent alors que les siens s’arrondissaient, accompagnés de sa bouche. Elle m’évoquait un poisson hébété hors de l’eau… ou alors l’un de ces moufles avec qui elle travaillait toute la journée. Une déformation professionnelle peut-être.
Qu’y avait-il de si extraordinaire ? Que je sois la responsable des urgences ? Alors effectivement j’avais un dossier impressionnant et tout à mon honneur, ce n’était pas pour autant que je m’en vantais. J’aurai pu, surtout face à elle et pour la mettre, peut-être, davantage mal à l’aise.
Néanmoins j’étais sur mon lieu de travail, je restais donc droite et irréprochable. Ce fut en jetant un regard aux manifestations nerveuses de la jeune femme que je l’écoutais répondre à ma simple interrogation.
Connais ton ennemi.
- Vous avez été arrêtée ? À l’évidence le service de pédiatrie avait un élément doué aux abonnés absents. Je ne flattais pas. Je disais la vérité. Je savais reconnaître un medicomage adroit lorsque j’en voyais un, même si je le détestais. Mais vous n’avez rien perdu à l’évidence.
Rapide sourire poli. C’est que je ne voulais pas non plus m’en faire une amie, nous avions un différent écossais qui m’en empêchait véritablement. Penchant la tête légèrement sur le côté à sa remarque et à ce que je croyais entendre et comprendre durant son hésitation, je souriais, amusée par tant d’enfantillages.
Oui, déformation professionnelle à l’évidence.
- Absolument oui je gère certaines des interventions pour coordonner mon service. Monsieur Abernathy est un excellent élément dont je ne voudrais pas me passer. Je ne doute donc pas de son efficacité pour votre cas. Vous le connaissez personnellement ?
S’il devait y avoir des histoires à la mord moi le nœud dans mon service, je voulais le savoir. J’avais passé un entretient avec le jeune homme dans ce sens.
J’aimais les puzzles. Rassembler les pièces et en faire des tableaux de vérité.
Ça n’avait pas été le cas avec madame Fraser, alors tout allait bien. Ou presque.
En réalité, je bouillonnais de ne rien lui dire, de ne pas m’imposer dans ma relation avec le pianiste roux, je devais me mordre la langue et me faire violence pour ne pas faire éclater toute la frustration et la possessivité nouvelle que je ressentais envers lui. D’ailleurs, depuis combien de temps étais – je si perturbée dans ce genre d’événement ? Bien des fois j’avais poussé des femmes dans les bras de mon ami, et ça ne m’avait jamais rien fait.
Vraiment ?
Mes yeux se plissèrent alors que les siens s’arrondissaient, accompagnés de sa bouche. Elle m’évoquait un poisson hébété hors de l’eau… ou alors l’un de ces moufles avec qui elle travaillait toute la journée. Une déformation professionnelle peut-être.
Qu’y avait-il de si extraordinaire ? Que je sois la responsable des urgences ? Alors effectivement j’avais un dossier impressionnant et tout à mon honneur, ce n’était pas pour autant que je m’en vantais. J’aurai pu, surtout face à elle et pour la mettre, peut-être, davantage mal à l’aise.
Néanmoins j’étais sur mon lieu de travail, je restais donc droite et irréprochable. Ce fut en jetant un regard aux manifestations nerveuses de la jeune femme que je l’écoutais répondre à ma simple interrogation.
Connais ton ennemi.
- Vous avez été arrêtée ? À l’évidence le service de pédiatrie avait un élément doué aux abonnés absents. Je ne flattais pas. Je disais la vérité. Je savais reconnaître un medicomage adroit lorsque j’en voyais un, même si je le détestais. Mais vous n’avez rien perdu à l’évidence.
Rapide sourire poli. C’est que je ne voulais pas non plus m’en faire une amie, nous avions un différent écossais qui m’en empêchait véritablement. Penchant la tête légèrement sur le côté à sa remarque et à ce que je croyais entendre et comprendre durant son hésitation, je souriais, amusée par tant d’enfantillages.
Oui, déformation professionnelle à l’évidence.
- Absolument oui je gère certaines des interventions pour coordonner mon service. Monsieur Abernathy est un excellent élément dont je ne voudrais pas me passer. Je ne doute donc pas de son efficacité pour votre cas. Vous le connaissez personnellement ?
S’il devait y avoir des histoires à la mord moi le nœud dans mon service, je voulais le savoir. J’avais passé un entretient avec le jeune homme dans ce sens.
J’aimais les puzzles. Rassembler les pièces et en faire des tableaux de vérité.
- InvitéInvité
Re: lust for life (ariadne)
Lun 24 Juin 2019 - 17:07
Mal à l’aise, comme d’habitude, je déroule la chronologie de mon arrivée à l’hôpital. Je m’y suis sentie à ma place depuis le début, depuis le tout premier stage que j’ai effectué lors de mon MAGIC. J’avais aussi passé quelques semaines à Sainte Mangouste, mais l’ambiance ne me convenait vraiment pas. Je ne suis pas faite pour les grandes villes. Non, l’Ecosse et ses grands espaces vides, c’est ma maison. Oh, je transplanais bien entendu matin et soir vers Londres, je n’y ai pas vécu, mais rien que le fait d’y passer mes journées m’oppressait. Trop de monde, trop de bruit, tout va beaucoup trop vite, là bas. Et cela valait aussi pour l’hôpital. “Vous avez été arrêtée ? À l’évidence le service de pédiatrie avait un élément doué aux abonnés absents. Mais vous n’avez rien perdu à l’évidence.” Rougissant de plus belle au compliment de la cheffe des urgences, je hoche doucement la tête. “Merci.” La réalité est que si, j’ai un peu perdu, je suis relativement rouillée. Mais les réflexes reviennent vite, et j’ai de la chance d’avoir rencontré cette femme un peu sévère dans l’après-midi. Si Jan avait été mon premier cas après deux mois d’inactivité, j’aurais certainement eu beaucoup moins de réflexes.
L’évocation de l’accident me permet de me rappeler d’un détail. C’est dans cet hôpital que j’ai été amenée, c’est au bureau des ambulances au bout de ce couloir que j’ai envoyé mon patronus. Si cette Eberhart dirige ce service, c’est qu’elle est certainement la patronne d’Alexander, l’ambulancier qui m’a sauvée. Qui m’a emmenée boire un thé, qui m’a ramenée chez lui, qui m’a déshabillée… Devenant presque écarlate, je pose donc la question à la médicomage urgentiste. “Vous gérez les ambulanciers, aussi ? C’est Alex...ander qui a organisé mon sauvetage. Ils ont été très efficaces.” Et je le pense vraiment. Si ce n’était pas pour leur organisation exceptionnelle et leur réactivité, j’aurai certainement subi de plus graves conséquences à mon traumatisme crânien, sans oublier les attaques que la salle aurait pu continuer de lancer si personne n’était venu à notre aide. Et puis, Evelyn aurait pu mourir, si ses blessures n’avait pas été soignées à temps. “Absolument oui je gère certaines des interventions pour coordonner mon service. Monsieur Abernathy est un excellent élément dont je ne voudrais pas me passer. Je ne doute donc pas de son efficacité pour votre cas. Vous le connaissez personnellement ?” Mes lèvres formant un cercle parfait, je détourne le regard, triturant encore mes doigts. “Heu, pas vraiment. On a étudié ensemble à Hungcalf...” Il était ami avec Oswald, nous avons fréquenté les mêmes cercles d’amis. Mais on ne se connaissait pas plus que ça. “Il passe de temps en temps en pédiatrie après son service, pour discuter avec les enfants malades. On travaille bien ensemble lorsqu’il amène des femmes enceintes ou des enfants dans mon service. C’est à peu près tout.” Je n’aime pas cette sensation d’être interrogée, surtout par quelqu’un que je ne connais pas, et qui au final n’est pas ma patronne. C’est une cheffe, certes, mais pas la mienne. Elle est peut-être celle d’Alex, mais ça revient à lui seul de décider des choses qu’il désire partager avec elle. Cette Ariadne n’a pas à connaître mes relations personnelles avec quiconque.
Serrant les lèvres, mal à l’aise, je commence à m’agiter, mon instinct primaire me criant de partir d’ici au plus vite, de fuir cette situation inconfortable. La politesse m’empêche de partir trop vite, mais je pense qu’on a assez fait connaissance comme ça, non ? Heureusement pour moi, Merlin a écouté mes pensées et exauce mon voeu : une forme blanchâtre - un patronus - de lièvre s’arrête devant moi. “On a besoin de toi, grossesse à risque.” Pas plus d’informations, l’animal se volatilise devant mes yeux. Relevant le visage vers l’urgentiste, je lui adresse un regard désolé, espérant de toutes mes forces que le soulagement que je ressens n’est pas si visible. “Le devoir m’appelle. Bonne journée.” Restant toutefois professionnelle, je hoche la tête dans sa direction, un sourire timide aux lèvres, avant de me retourner pour quitter le couloir des urgences, et transplaner en obstétrique.