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houston we have a problem (oswald)
Lun 24 Juin 2019 - 18:39
Ça y est, les examens sont passés. Je devrais me réjouir, sortir, profiter de la vie. Aller voir Mister Fraser. Je lui avais dit que je préférais attendre la fin des examens pour voir où est-ce que ça allait, notre histoire. Et voilà, ils sont finis. Alors je devrais aller le retrouver, mais non. J'aimerais bien, mais il semblerait qu'il soit passé à autre chose. Je ne l'intéresse pas. Il ne veut plus de moi, il a trouvé une fille douce et gentille et silencieuse. Une fille qui le mérite. Alors j'ai mis toute mon énergie dans la radio et le Chineur et surtout, mon association. Tous les jours, devant l'entrée du zoo, à distribuer des tracts et à manifester pour les droits des créatures magiques. Bon, c'est à cause d'une de ces manifestations que j'ai découvert que l'attrapeur des gris avait une petite amie, mais la cause est plus importante que mes problèmes de cœur.
Hier, j'ai eu vent d'une rumeur. En tant que journaliste et rédactrice en chef du journal de ragots de l'université, je me dois de me tenir informée sur n'importe quelle actualité d'Inverness. Il semblerait que certaines créatures se sont échappées de leursprisoncage et ont fui en direction des souterrains de la ville. Une part de moi a jubilé en entendant la nouvelle. Grand bien leur fasse, à ces créatures, de vivre leur vie loin des humains, de se rebeller. Puis j'ai entendu la suite de l'histoire : le ministère de la Magie a décidé de récompenser ceux qui ramèneraient les créatures au magizoo. Des patrouilles ont été envoyées. Et là j'ai vu l'article du siècle. Je pourrais demander au Big Boss de l'imprimer dans la Chouette Enchaînée (beaucoup trop sérieux et engagé pour mon propre journal), je pourrais avoir mon big break, mon premier vrai article dans un journal… Je serais enfin reconnue comme une journaliste. J'ai déjà tout en tête : l'axe directeur, le titre… Il ne me manque que le contenu.
Et pour cela, j'ai décidé de m'engouffrer dans les souterrains à la suite d'une patrouille constituée de trois hommes, certainement des aurors. Go-pro attachée à ma poitrine, je vais pouvoir enregistrer chaque fait et geste de ces tortionnaires pour animaux. Le but étant tout de même de ne pas me faire repérer, je reste à une bonne distance du petit groupe, tentant de me faire la plus discrète possible - it's nice for a change, dirait Rosebury. Sauf que voilà, au détour d'un couloir assez étroit, je les ai perdus de vue. Et bien entendu, il y a trois chemins possibles. Alors, je vais où ? A gauche ? A droite ? Tout droit ? Je devrais peut être faire demi-tour… Mais est-ce qu'au moins je saurais retrouver mon chemin ? Ahah, la bonne blague. Non, en vrai, par où je suis venue ? Bon, on va tourner à gauche, en espérant que les aurors sont partis par là. Progressivement, je m'enfonce dans les souterrains, avançant à la lumière de ma baguette.
Un bruit résonne sur les murs, et je sursaute silencieusement, sentant progressivement la panique me gagner. Okay, je devrais peut être rentrer ? Appeler à l'aide ? Transplaner ? Oui, transplaner. Je vais aller jusqu'au portail d'Hungcalf et rentrer dans mon dortoir. C'est la meilleure chose à faire, non ? Et tant pis pour mon article… Allez, trois, deux, un, je fais un pas et tourne sur moi-même en visualisant le portail. Mais pas de sensation d'écrasement, je ne me sens pas bouger, je reste bien plantée sur le sol, que chose ne va pas. Bon, on réessaie. Toujours pas. Une troisième fois pour voir ? … non. Bon, apparemment, on ne peut pas transplaner ici. Magnifique. Parfait. Mon cœur n'est pas du tout en train de battre la chamade, ce n'est qu'une illusion. Tout est sous contrôle. Tout est sous contrôle. On va juste rebrousser chemin et sortir par où on est entré. Et tout ira bien. Faisant volte-face, je me retrouve nez à nez avec une bestiole. De couleur bleu et violette, on dirait un genre de serpent avec une tête d'oiseau et des ailes de dragon. Si j'avais suivi le cours de soin aux créatures magiques, j'aurais tout de suite reconnu de quelle espèce il s'agit. Mais ce n'est pas le moment pour trouver le nom de cet animal. Animal qui a l'air assez agressif, redressé sur sa queue et qui doit faire à peu près ma taille, dans cette galerie étroite mais assez haute pour que je me tienne debout. Je fais quoi, je fuis ? Instinctivement, mes mains se lèvent, paumes ouvertes, pour indiquer à la créature mon souhait de ne pas lui faire de mal. Puis je fais un pas en arrière, un deuxième, lentement. Treeeees lentement. "Hello." J'essaie d'adopter un ton neutre, pas vraiment agressif. "Hi." Oui bon, je sais pas quoi lui dire, à cette bête. "I mean no harm." C'est mieux, déjà. "I think it's… very brave of you to escape like this…" Ma voix est tremblante, et à chaque fois que je fais un pas en arrière, la créature s'avance un peu plus. Les yeux rivés sur la bestiole bleue, je trébuche sur un caillou, geste brusque que l'animal a dû prendre pour une menace, puisqu'il pousse un cri perçant et fonce vers moi. Mes yeux s'arrondissent et je n'ai pas le temps de réfléchir que mon instinct de survie s'allume : courir, et fuir.
Gauche, droite, gauche, droite, encore à droite, je ne sais pas où je vais, perdue dans les souterrains. La bestiole est toujours à ma poursuite, et j'ai l'impression qu'elle gagne du terrain. Lors d'un regard en arrière, je trébuche une nouvelle fois sur une aspérité du sol, et me retrouve par terre. Je n'ai pas le temps de me relever que je suis pliée par une douleur dans la hanche, l'oiseau-serpent ayant enfoncé son bec à cet endroit. Un cri strident s'échappe de ma bouche, incontrôlé. Il se recule pour attaquer une nouvelle fois, mais j'ai le temps de me relever à moitié et de recommencer à courir pendant quelques secondes, jusqu'à la fin du couloir, où je m'arrête net. La galerie débouche sur une grande salle, le plafond à quelques mètres de hauteur, en forme de voûte. Quelques ouvertures m'indiquent que d'autres galeries débouchent sur cette salle. J'aurais aimé pouvoir atteindre une de ces portes avant l'oiseau-serpent, mais il faut croire qu'il est rapide. Je croyais que c'étaient des bébés qui étaient "exposés" ? Ou des seniors ? Bah putain, celui là il pète la forme. Ne voyant pas d'autre issue, je me retourne vivement vers l'animal, ma baguette pointée vers lui. Aucune idée de comment l'utiliser, mais peut être que ça lui fera assez peur pour me lâcher. Apparemment pas. Avec des yeux ronds comme des soucoupes, je vois la bestiole s'envoler et foncer vers moi. Quelques pas précipités vers l'arrière, mais qui ne sont pas assez rapide pour l'oiseau qui s'enroule autour de moi. Je crois que mon cœur va exploser tellement il panique. C'est avec un frisson d'effroi que je me sens m'envoler, les pieds en l'air, l'oiseau se faisant de plus en plus gros autour de moi. Olala, c'était pas prévu ça. C'était pas du tout prévu. Le sang me monte à la tête, la créature me serrant de plus en plus. Fermant les yeux, je sens l'air avoir du mal à atteindre mes poumons. So this is how I die.
@oswald burgess
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