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Living like a ghost | Senjiro & Ismaël
Mar 16 Juil 2019 - 21:29
[Flashback, peu avant les examens de fin d’année]
« ¡ Valentina, vamos ! »
Mes doigts effleuraient la fourrure de la louve, la croix d’argent rattachée à mon bracelet effleurant son poil épais. Une tenue de sport classique, un débardeur et un jogging relativement amples, une paire de baskets, ma crinière sombre attachée pour éviter de gêner ma course. Je n’ai jamais été une grande sportive, mais les loups sont des animaux ayant relativement besoin de se défouler.
Descendre les marches en guise d’échauffement, c’est à petite foulées que nous traversions le parc, la canidé me dépassant rapidement, pour faire des demi-tour, revenir derrière moi, puis recommencer. Une éducation stricte aurait voulu qu’elle reste constamment derrière moi, mais un loup n’est pas un chien, un chien n’est pas un loup, leurs besoins et leur comportements sont loin d’être les même.
A petites foulées, nous gagnions les premiers branchages, les premières racines à éviter. Je ralentis, légèrement, Val’ en fait un complet inverse, une fois dans son milieu d’évolution naturel. J’ai souvent pensé à la relâcher après l’avoir soigné de ses blessures, j’ai même essayé, mais elle n’a jamais accepté et a toujours continué de me suivre et je n’ai jamais pu me résoudre à l’abandonner contre son gré, bien que ç’aurait été mieux pour son épanouissement.
M’éperdant dans mes pensées, nos pas nous laissaient évoluer sur les centaines de mètres, les kilomètres, jusqu’à parvenir à une clairière ensoleillée. L’idéal pour effectuer une pause, m’arrêtant pour reprendre mon souffle, la louve faisant demi-tour pour venir gambader plus tranquillement autour de la plaine, ses yeux jaunes traquant l’obscurité produite par les troncs et les feuilles pour défendre le territoire nouvellement et temporairement conquis, ou plus précisément pour me défendre moi pendant ce temps de silence.
Les minutes s’écoulent, je me laisse tomber au sol pour plisser les yeux et plonger mon regard vers le ciel, me mettant à rire en observant le comportement de mon amie à poils.
« ¡ Valentina ! Dame un abrazo por favor. »
Sans que je ne puisse crier gare, cette bouille d’ange me sautait dessus, me retrouvant allongée sous ses pattes en me mettant à rire, passant mes bras autour de son cou en me mettant à rire aux quelques coups de langues sur ma joue, affectueux, certes, mais au delà de ne pas être très agréables pour moi, ça me chatouillait plus qu’autre chose.
« ¡ Eso hace cosquillas ! »
Continuant ce petit jeu, je repoussais son museau long et fort de la main pour empêcher l’adrénaline de l’encourager à me mordiller, lui offrant un regard tendre en passant ma main sur le sommet de sa tête pour la gratouiller, maternelle en mon regard, finissant par froncer les sourcils en entendant un craquement lourd, proche, me redressant pour m’approcher des arbres, discrètement, la louve prenant un pas furtif, avançant devant moi, clignant des yeux en percevant cette mine, suivi d’un bruit sourd. “Bam”. Mon visage ce crispait de compatissance, fermant un oeil par réflexe avant de m’avancer. C’est… ?
« Senjiro… ? »
Ma voix se reconnait, j’en suis relativement certaine. Un léger accent latin, une voix assez singulière en elle-même, pas désagréable ou étrange, mais singulière, je m’approchais d’un pas brusque. En quelques instants, ce que représente ce garçon pour moi me sortait de l’esprit. Peu importe le mal qu’il a pu faire, je ne peux décemment pas le laisser seul en pleine forêt, surtout au vu de cette chute ! L’attrapant au niveau des épaules pour l’aider à se redresser en douceur, je clignais des yeux en le détaillant de haut en bas pour m’assurer qu’il allait bien.
« Rien de cassé ? Qu’est-ce que tu fais seul en pleine forêt ? »
Les raisons peuvent être multiples. L’idée la plus probable, selon moi, c’est que lorsqu’on devient aveugle, perdre en indépendance et être considéré comme handicapé doit être terriblement blessant, et qu’il continue des folies qu’il n’est plus en état d’effectuer seul… Mon regard s’attendrissait vaguement, bien que la question qui me taraudait réellement était de savoir s’il allait bien, tant physiquement que moralement, pour se balader ici seul.
« ¡ Valentina, vamos ! »
Mes doigts effleuraient la fourrure de la louve, la croix d’argent rattachée à mon bracelet effleurant son poil épais. Une tenue de sport classique, un débardeur et un jogging relativement amples, une paire de baskets, ma crinière sombre attachée pour éviter de gêner ma course. Je n’ai jamais été une grande sportive, mais les loups sont des animaux ayant relativement besoin de se défouler.
Descendre les marches en guise d’échauffement, c’est à petite foulées que nous traversions le parc, la canidé me dépassant rapidement, pour faire des demi-tour, revenir derrière moi, puis recommencer. Une éducation stricte aurait voulu qu’elle reste constamment derrière moi, mais un loup n’est pas un chien, un chien n’est pas un loup, leurs besoins et leur comportements sont loin d’être les même.
A petites foulées, nous gagnions les premiers branchages, les premières racines à éviter. Je ralentis, légèrement, Val’ en fait un complet inverse, une fois dans son milieu d’évolution naturel. J’ai souvent pensé à la relâcher après l’avoir soigné de ses blessures, j’ai même essayé, mais elle n’a jamais accepté et a toujours continué de me suivre et je n’ai jamais pu me résoudre à l’abandonner contre son gré, bien que ç’aurait été mieux pour son épanouissement.
M’éperdant dans mes pensées, nos pas nous laissaient évoluer sur les centaines de mètres, les kilomètres, jusqu’à parvenir à une clairière ensoleillée. L’idéal pour effectuer une pause, m’arrêtant pour reprendre mon souffle, la louve faisant demi-tour pour venir gambader plus tranquillement autour de la plaine, ses yeux jaunes traquant l’obscurité produite par les troncs et les feuilles pour défendre le territoire nouvellement et temporairement conquis, ou plus précisément pour me défendre moi pendant ce temps de silence.
Les minutes s’écoulent, je me laisse tomber au sol pour plisser les yeux et plonger mon regard vers le ciel, me mettant à rire en observant le comportement de mon amie à poils.
« ¡ Valentina ! Dame un abrazo por favor. »
Sans que je ne puisse crier gare, cette bouille d’ange me sautait dessus, me retrouvant allongée sous ses pattes en me mettant à rire, passant mes bras autour de son cou en me mettant à rire aux quelques coups de langues sur ma joue, affectueux, certes, mais au delà de ne pas être très agréables pour moi, ça me chatouillait plus qu’autre chose.
« ¡ Eso hace cosquillas ! »
Continuant ce petit jeu, je repoussais son museau long et fort de la main pour empêcher l’adrénaline de l’encourager à me mordiller, lui offrant un regard tendre en passant ma main sur le sommet de sa tête pour la gratouiller, maternelle en mon regard, finissant par froncer les sourcils en entendant un craquement lourd, proche, me redressant pour m’approcher des arbres, discrètement, la louve prenant un pas furtif, avançant devant moi, clignant des yeux en percevant cette mine, suivi d’un bruit sourd. “Bam”. Mon visage ce crispait de compatissance, fermant un oeil par réflexe avant de m’avancer. C’est… ?
« Senjiro… ? »
Ma voix se reconnait, j’en suis relativement certaine. Un léger accent latin, une voix assez singulière en elle-même, pas désagréable ou étrange, mais singulière, je m’approchais d’un pas brusque. En quelques instants, ce que représente ce garçon pour moi me sortait de l’esprit. Peu importe le mal qu’il a pu faire, je ne peux décemment pas le laisser seul en pleine forêt, surtout au vu de cette chute ! L’attrapant au niveau des épaules pour l’aider à se redresser en douceur, je clignais des yeux en le détaillant de haut en bas pour m’assurer qu’il allait bien.
« Rien de cassé ? Qu’est-ce que tu fais seul en pleine forêt ? »
Les raisons peuvent être multiples. L’idée la plus probable, selon moi, c’est que lorsqu’on devient aveugle, perdre en indépendance et être considéré comme handicapé doit être terriblement blessant, et qu’il continue des folies qu’il n’est plus en état d’effectuer seul… Mon regard s’attendrissait vaguement, bien que la question qui me taraudait réellement était de savoir s’il allait bien, tant physiquement que moralement, pour se balader ici seul.
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Re: Living like a ghost | Senjiro & Ismaël
Ven 2 Aoû 2019 - 22:52
« Living like a gosth »
Périple tortueux et épopée herculéenne, voilà une myriade de vocable qui agglutinés octroyaient la juste valeur à ces remous qu'il endurait. Inexorablement la mélopée universitaire au comble de sa flegme composait toujours des sonnets identiques. Des notes crissantes et pages noircies découlait le flot un flot de note redouté. On en exige la qualité, on y niche quelques grandiloquentes ambitions, le symbolisme demeure planant. Pourtant, ce n'était pas tant cela qui souillait ses songes dernièrement. Paradoxalement Senjiro demeurait de ces sorciers indéniablement épaulé par le déterminisme ? Ce n'était guère une allusion aux affres de son troisième oeil oncques il n'avait saisi ne serait-ce que les prémisses d'un énoncé au grand damne de certains de ses compères ...Mais il fallait tout de même lui reconnaître une prévalence intellectuelle haïssable qui combiné à son éducation nippone surpassait les convenances. Atteint d'un syndrome de surdouance et s'évertuant à l'acharnement académique le sorcier pouvait-il valablement s'effrayer de la proximité avec les examens ? Peu convaincu lui-même et doté d'une lucidité solide, il avait bien promptement balayé ce qui se présenterait à lui. Non, cette épopée immédiate dans laquelle l'aveugle s'était outrageusement glissée au-delà du raisonnable ressortait d'une monotonie effarante, d'aucuns cracheraient des mots peut-être railleur : d'une aisance débilitante. Parcourir la faune et la flore d'un parc. La prudence le lui déconseillait tout comme le bon sens qui tapis dans l'ombre de son éco épaulé sa compère. Cependant, ce n'était point un duo suffisamment dissuasif pour que le sorcier ne courbe l'échine. Le japonais n'était point habitué aux contrariétés du corps et même si cette horripilante réalité le torturait depuis quelques temps déjà, il semblait indéniablement résolu à en ignorer les travers. Futile réaction qui le poussait non pas dans ses retranchements, mais bel et bien dans des puits d'une sottise effarante. Le pommeau de sa canne de jais lui était presque douloureux. tant l'étreinte qu'il exerçait sur le marbre était intense. Toute la tension qui crispait sa musculature se relatait dans cette alliance de nécessité. L'extrémité de sa canne s'heurtait inlassablement tantôt aux racines impétueuses qui s'émancipait du sol, tantôt aux pierres et gravillons qui jonchaient inégalement le parc. Le voyant s'enfonçait progressivement sur des sillons qui lui était d'ordinaire fort familier. Les escapades dans la nature lui semblaient être des factices moments de grâce. Il y avait toujours de quoi les ternir, certes, mais l'éphémère soulagement qu'il pouvait y puiser compensait à son sens ces éventualités. Pour attester de ses songes la brise légère venait flatter sa nuque, les mélopées douceâtres des volatiles s'octroyant à son ouïe. Une ouïe plus sensible, plus aiguë qui avait saisi toute l'ampleur de son rôle dans l'appréhension de l'altérité par son hôte. Cela était des connaissances relevant de l'évidence, mais paradoxalement nécessitait un périlleux revers de fortune pour le commun des humains en saisisse véritablement le sens. Sans véritablement que Sen n'ait conscience de son biotope direct, celui-ci avait pressé son allure cédant à l'emprise de ses songes qui semait sa raison en des méandres qui n'avait plus rien de palpable. Pourtant difficile de nier qu'il longeait une pente avec une certaine insouciance. Cela n'avait rien de "létale" tout au plus pourrait-il chuter sur quelques mètres après un effroi soudain, de rocambolesque roulade et une rage sombre de s'être laissé distrait par ses propres pérégrinations. Un léger sursaut le prit. Sa canne vrillait dans la vacuité et pour cause ! Malgré lui l'impulsion de sa jambe était donnée sonnant le glas d'une chute certaine. Vivace, saisissant et misérable l'instant présent le rongeait et se saisissait de son corps d'habitude si droit et inflexible. L'échine tordue par l'inconstance de la pente soudainement raide, soudainement agressive, le bruit sourd s'accompagnait d'une cavalcade de cailloux et autres joyeusetés dont l'aveugle se protégeait d'un revers de bras froid. "Masaka..*" soufflait sa voix rauque péniblement tant sa mâchoire était serrée sous l'agacement soudain qui l'étreignait. Par instinct ses paumes tâtonnaient le sol meuble, les quelques feuilles épars glissaient sous la pulpe de son corps, mais l'élue n'était pas disposée à s'octroyer à sa paire. "Senjiro… ?" La spontanéité lui fit vrillait ses perles bistres vers cette tonalité qu'il ne connaissait que trop bien. Chargée de cette consonance latine enivrante lorsqu'elle s'échappait d'Ismaël. L'horripilant flot de ses moult éclats de vie secouait ses entrailles, sa sentimentalité s'imposait à lui qui était haïssablement hypersensible. La surdouance et ses tares se faisait une maîtresse pugnace et exigeante. Un assaut enfantin de fierté vint lui susurrer qu'il fallait détourner son faciès opalin ce qu'il fit brisant pour lui-même toute éventuelle proximité avec la latine. La destinée portait par des élans taquins. Les paumes de la jeune femme venait encadrer ses épaules non sans lui arracher un frisson imperceptible à l'oeil, mais d'une transcendance dérangeante. Fantôme d'une scène passée ? Difficile à déterminer il n'en restait pas moins que le sorcier hissait son échine en reprenant de sa hauteur au sens propre, comme figuré. "Rien de cassé ? Qu’est-ce que tu fais seul en pleine forêt ?" Une moue fendait ses lèvres en un énigmatique rictus. L'interrogation ne contenait pas la moindre agressivité cela était une certitude. Ismaël pouvait se targuer d'être parmi les êtres les plus apte à la bonté, là où lui-même pouvait se hisser au rang des plus infâmes. Néanmoins, son ego s'offusquait de cette candeur. Inapte à répondre, épinglé comme un papillon de nuit au mur de ses propres lamentations, son coeur se serre, ses dents se heurtent dans une rage silencieuse. Une colère contre lui-même d'une exclusivité rare. La vie agitait son corps, cette enveloppe qui faisait mentir les médisances sur la taille des natifs nippons, dans un sursaut endoloris. Il n'y avait que des maux superficiels probablement quelques égratignures car des brûlures épars agitait le derme de ses avants bras "Non." Sa battoir opaline cerclait son bras droit constatant avec lassitude et une légère moue qu'effectivement il y avait a minima cette maigre séquelle. "Rien de plus que .." son souffle se suspendait un instant, la femme devait lui faire face en toute logique et ainsi il exposait ce qui devait être une plaie toute juste ruisselante. "ça". Ses sourcils de jais se haussait soudainement comme l'interrogeant sur l'ampleur des dégâts. Le regard d'autrui était parfois un guide plus aiguisé que ses propres ressentis corporels. "Franchement ?" Un rictus presque amer se tissait sur ses lèvres jointes. "Ce n'était qu'une excursion de santé, rien de très palpitant concrètement et toi ?" Son ouïe plus aiguisée lui dépeignait une présence, des bruits dans les feuillages, des furtifs froissures de feuille, du remous chez les brindilles.. "Tu n'es pas seule n'est-ce pas ?"
* Mais c'est pas vrai !
* Mais c'est pas vrai !
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