- Inès SaouliOldieㄨ experimented wizard
- » parchemins postés : 628
» miroir du riséd : Emily Bador
» crédits : Merci Brunelle!
» multinick : Billie Shakespeare, Ambrosius Redgrave
» âge : 22 ans (2001-04-30)
» situation : en couple très ouvert
» profession : Propriétaire du Loch d'Inès, serveuse à temps partiel au VP et présidente de l'AECES
» nature du sang : sang pur
» gallions sous la cape : 1374
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Jour des morts, parfait décor (ft. Mehdi)
Mer 11 Nov 2020 - 3:59
De bon matin...
Ha ha, non, Inès ne se levait jamais de bon matin. Ça avait été son intention, très franchement, question de profiter d'un beau dimanche de congé, mais sa journée de samedi s'était terminé tard, Inès ayant quitté la clinique passé 18h après qu'un cas urgent s'était présenté à l'heure de fermeture. Elle pensait passer une soirée tranquille, à étudier en compagnie de sa coloc, Iara, mais à 21h à peine, elle avait reçu un texto de Luigi, puis un deuxième, et un troisième. Elle n'avait pas eu le coeur de refuser son invitation insistante bien que depuis plusieurs jours, elle trouvait l'attitude de l'homme plus étrange à chaque rencontre. De fait, cela faisait même quelques fois qu'il lui demandait de rester pour la nuit. Cela rendait la jeune Écossaise de plus en plus mal à l'aise. Elle avait tout de même pris la poudre de cheminette pour se rendre chez le bel Italien, où le sexe était toujours plus que bon. Malheureusement, Luigi voulait surtout faire la grande cuillère, et Inès se sentait encore courbaturée d'avoir passé la nuit dans une position inconfortable, entre les bras de l'homme dont elle se demandait si elle le voulait encore comme ami avec bénéfices.
Bref, le "de bon matin" s'était transformé en "de bon début d'après-midi". Il était bien passé 13h quand la sorcière poussa la grille du cimetière. À son âge, elle avait encore la chance de ne connaître personne qui reposait six pieds sous terre dans ce bout de terre consacrée, mais depuis six ans, elle se pointait chaque 1er novembre au cimetière de Yard Chapel, souvent rejointe par son oncle Mehdi. L'année dernière, elle avait manqué son rendez-vous, mais cette fois, elle n'y manquait pas. En raison de l'heure tardive, il y avait déjà quelques Moldus sur les lieux, mais tout occupés à leur chagrin, ils ne portèrent aucune attention la jeune fille qui venait d'arriver.
Comme d'habitude, Inès progressa le long de son petit chemin de prédilection, l'allée des tilleuls (bien qu'aucun ne poussait dans les alentours), en chantonnant dans sa tête les noms des disparus qui ornaient les pierres tombales.
C'est la ritournelle des morts d'antan, qui n'ont pas connu l'amour de leur vivant. Bearnas était l'amante d'Horace, sa femme Eiric l'assassina d'un coup de brique, leur fils Dùghall tailla sa pierre tombale, le prêtre Micheil plongea le nez dans son missel, et le servant de messe Ucham pria pour le salut de leurs âmes, mais qu'à cela ne tienne, Horace mourut à la chasse, Eiric fut terrassée par les coliques, Dùghall se cassa le cou à cheval, Micheil s'étouffa à l'autel, et Ucham, bonne âme, finit pourtant dans les flammes. C'est la ritournelle des morts d'antan, du cimetière les plus silencieux habitants...
Inès arriva au banc où elle venait s'asseoir tous les ans en même temps que s'achevait sa chansonnette. C'était un coin toujours tranquille du cimetière, là où se trouvaient les pierres les plus anciennes, celles dont on ne distinguait même plus les inscriptions. Il offrait toutefois le meilleur point de vue sur l'endroit. Inès n'aurait su l'expliquer si quelqu'un lui avait posé la question, mais elle qui était incapable de demeurer assise plus de 20 minutes en classe sans avoir envie de s'envoler sur son balai, elle qui pouvait tenir une conversation à elle toute seule sans interruption, elle qui cherchait la boîte de nuit la plus bruyante et animée, elle sentait chaque année le besoin d'entendre ce silence-là, au milieu des morts. Et dans cette section moldue, aucun risque de se faire déranger par un fantôme, comme à Poudlard, où un jour des morts ne pouvait se passer sans que les lamentations de Mimi Geignarde ne débordent des toilettes des filles sur tout le 2e étage.
Lunettes de soleil sur le nez, manteau rose léger et duveteux sur les épaules, bras croisés sur la poitrine, Inès se cala sur le banc, renversa la tête vers l'arrière et absorba l'énergie ambiante. Dans sa poche, son téléphone vibra, peut-être était-ce Mehdi qui répondait à son texto, envoyé une heure plus tôt. Elle ne bougea pas.
@Luigi Caravatti @Mehdi Saouli
Ha ha, non, Inès ne se levait jamais de bon matin. Ça avait été son intention, très franchement, question de profiter d'un beau dimanche de congé, mais sa journée de samedi s'était terminé tard, Inès ayant quitté la clinique passé 18h après qu'un cas urgent s'était présenté à l'heure de fermeture. Elle pensait passer une soirée tranquille, à étudier en compagnie de sa coloc, Iara, mais à 21h à peine, elle avait reçu un texto de Luigi, puis un deuxième, et un troisième. Elle n'avait pas eu le coeur de refuser son invitation insistante bien que depuis plusieurs jours, elle trouvait l'attitude de l'homme plus étrange à chaque rencontre. De fait, cela faisait même quelques fois qu'il lui demandait de rester pour la nuit. Cela rendait la jeune Écossaise de plus en plus mal à l'aise. Elle avait tout de même pris la poudre de cheminette pour se rendre chez le bel Italien, où le sexe était toujours plus que bon. Malheureusement, Luigi voulait surtout faire la grande cuillère, et Inès se sentait encore courbaturée d'avoir passé la nuit dans une position inconfortable, entre les bras de l'homme dont elle se demandait si elle le voulait encore comme ami avec bénéfices.
Bref, le "de bon matin" s'était transformé en "de bon début d'après-midi". Il était bien passé 13h quand la sorcière poussa la grille du cimetière. À son âge, elle avait encore la chance de ne connaître personne qui reposait six pieds sous terre dans ce bout de terre consacrée, mais depuis six ans, elle se pointait chaque 1er novembre au cimetière de Yard Chapel, souvent rejointe par son oncle Mehdi. L'année dernière, elle avait manqué son rendez-vous, mais cette fois, elle n'y manquait pas. En raison de l'heure tardive, il y avait déjà quelques Moldus sur les lieux, mais tout occupés à leur chagrin, ils ne portèrent aucune attention la jeune fille qui venait d'arriver.
Comme d'habitude, Inès progressa le long de son petit chemin de prédilection, l'allée des tilleuls (bien qu'aucun ne poussait dans les alentours), en chantonnant dans sa tête les noms des disparus qui ornaient les pierres tombales.
C'est la ritournelle des morts d'antan, qui n'ont pas connu l'amour de leur vivant. Bearnas était l'amante d'Horace, sa femme Eiric l'assassina d'un coup de brique, leur fils Dùghall tailla sa pierre tombale, le prêtre Micheil plongea le nez dans son missel, et le servant de messe Ucham pria pour le salut de leurs âmes, mais qu'à cela ne tienne, Horace mourut à la chasse, Eiric fut terrassée par les coliques, Dùghall se cassa le cou à cheval, Micheil s'étouffa à l'autel, et Ucham, bonne âme, finit pourtant dans les flammes. C'est la ritournelle des morts d'antan, du cimetière les plus silencieux habitants...
Inès arriva au banc où elle venait s'asseoir tous les ans en même temps que s'achevait sa chansonnette. C'était un coin toujours tranquille du cimetière, là où se trouvaient les pierres les plus anciennes, celles dont on ne distinguait même plus les inscriptions. Il offrait toutefois le meilleur point de vue sur l'endroit. Inès n'aurait su l'expliquer si quelqu'un lui avait posé la question, mais elle qui était incapable de demeurer assise plus de 20 minutes en classe sans avoir envie de s'envoler sur son balai, elle qui pouvait tenir une conversation à elle toute seule sans interruption, elle qui cherchait la boîte de nuit la plus bruyante et animée, elle sentait chaque année le besoin d'entendre ce silence-là, au milieu des morts. Et dans cette section moldue, aucun risque de se faire déranger par un fantôme, comme à Poudlard, où un jour des morts ne pouvait se passer sans que les lamentations de Mimi Geignarde ne débordent des toilettes des filles sur tout le 2e étage.
Lunettes de soleil sur le nez, manteau rose léger et duveteux sur les épaules, bras croisés sur la poitrine, Inès se cala sur le banc, renversa la tête vers l'arrière et absorba l'énergie ambiante. Dans sa poche, son téléphone vibra, peut-être était-ce Mehdi qui répondait à son texto, envoyé une heure plus tôt. Elle ne bougea pas.
@Luigi Caravatti @Mehdi Saouli
- InvitéInvité
Re: Jour des morts, parfait décor (ft. Mehdi)
Lun 23 Nov 2020 - 16:13
La fête des morts a toujours eu le don de mettre Mehdi d'humeur morbide. Quand il était plus jeune, pendant une période s'étalant sur quelques mois, il s'était pris de passion pour les différents rites funéraires à travers le monde – la symbolique de la momification, les enterrements célestes tibétains, les famadihana de Madagascar... le rapport à la mort, dans les pays occidentaux, est aseptisé, distant – on ne s'approche pas des défunts, on ne les regarde que s'ils sont apprêtés, maquillés. On les enterre, on les brûle, on les oublie. On transforme un jour en leur honneur, en un jour de fête et d'horreur amusante. Loin de Mehdi l'idée de dénigrer Halloween, il a toujours trouvé à ce jour un côté agréable (papa lui glissait toujours des chocogrenouilles en plus, ne le dit pas à ta mère) mais quitte à faire la fête, pourquoi ne pas le faire comme au Mexique, pour le Dia de los Muertos – maquillages, alcool et sucrerie autour des tombes, pour impliquer les ancêtres aux festivités ?
L'esthétique a quelque chose de plaisant, admet-il distraitement tandis qu'il corrige l'exercice de transcription d'une classe de première année. Depuis le début de la matinée, il entend ses voisins et amis toquer les uns chez les autres, perçoit les paroles étouffées par les murs – une histoire de soirée d'Halloween chez des... licornes ? Quoi qu'il en soit, la soirée passée semble avoir été mouvementée pour tout le monde. Mehdi a notamment été très impressionné par l'allure de Peter et Ailla, qui ont tous les deux été invité à l'ouverture d'une boutique en ville, par la fameuse Awa Blackthorn. Décidément, il est bien content de ne pas faire partie de ce genre de familles pompeuses. Au moins, chez lui, les fêtes sont bien plus conviviales et honnêtes. De toutes façons, la véritable célébration, c'est aujourd'hui à ses yeux : petite tradition qu'il entretient avec sa nièce, tous les 1er Novembre, depuis six ans maintenant. Le lendemain d'Halloween, le cimetière semble toujours plus vifs que d'habitude, plus animé - comme si la magie emplissait les lieux et secouait les tombes... C'est le jour idéal pour s'y balader, lire les plaques tombales et les révélations qu'elles peuvent apporter, redécouvrir des familles oubliées et éteintes d'Inverness. Lorsqu'il s'extirpe de ses pensées et de son paquet de copies corrigées, Il est treize heures, et Inès l'attend probablement déjà au cimetière, à en croire le message reçu une heure plus tôt. L'année dernière, elle avait manqué le rendez-vous ; cette année, Mehdi compte bien rattraper cet instant perdu. Un thermos de thé à la menthe en main, il quitte son appartement.
Quelques moldus errent dans les allées du cimetières, s'arrêtent devant les pierres tombales ; personne ne fait attention à Mehdi, qui se glisse vers les allées plus reculées, les rangés de pierres rongées par la mousse et les années. L'endroit est plus sauvage, plus libre - plus beau. La silhouette familière de sa nièce se dessine, callée contre un banc, le regard posé sur l'étendue du cimetière ; à l'écart, ils sont oubliés entres les tombes trop anciennes pour être entièrement lisibles. Mehdi s'assoit à côté d'elle, dépose un baiser dans ses cheveux en guise de bonjour - habitude d'enfance gardée encore aujourd'hui. « La tombe du vieux McFoy reste ma préférée, » dit-il silencieusement. McFoy, un ancien jardinier au jardin botanique d'Inverness dans lequel Mehdi aimait se perdre quand il était plus jeune, qui souhaitait être enterré dans cette partie ancienne du cimetière ; sa tombe a déjà une quinzaine d'année, mais elle paraît toujours blanche et neuve entre les reliques du siècle précédent. « Il a toujours été terriblement théâtral. Thé ? » Demande-t-il, levant le thermos vers elle.
- Inès SaouliOldieㄨ experimented wizard
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» crédits : Merci Brunelle!
» multinick : Billie Shakespeare, Ambrosius Redgrave
» âge : 22 ans (2001-04-30)
» situation : en couple très ouvert
» profession : Propriétaire du Loch d'Inès, serveuse à temps partiel au VP et présidente de l'AECES
» nature du sang : sang pur
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Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: Jour des morts, parfait décor (ft. Mehdi)
Lun 14 Déc 2020 - 1:55
« La tombe du vieux McFoy reste ma préférée. » Les mots et surtout la voix tirèrent illico Inès de son début de méditation. Pour tout dire, celle-ci n'aurait pas continué bien plus longtemps encore. La jeune sorcière hyperactive ayant déjà atteint le seuil d'immobilisme au-delà duquel, elle sentait des fourmillements lui remonter des pieds jusqu'au cerveau.
Son téléphone, au fond de sa poche, avait cessé de vibrer, et Inès, tout sourire en voyant le visage sérieux de son oncle préféré, l'oublia complètement. Il serait toujours temps plus tard de répondre à qui cherchait à la joindre. De toute manière, quiconque tentait de l'appeler méritait de finir dans la boîte vocale. Qui appelait encore en 2020? Ce n'était certainement pas ses grands-parents, qui en tant que sorciers de la vieille garde, privilégiaient les hiboux. Encore que Dounia, en bonne femme d'affaires dynamique qui ne voulait pas faire son âge, posséda bel et bien un téléphone moldu.
Mehdi avait revêtu son visage mortuaire des grands jours. De mémoire, Inès ne lui avait jamais vu une autre tête le jour des morts. Chaque 2 novembre, il fallait sortir le grand jeu pour parvenir à lui soutirer un sourire. Mais ça ne dérangeait pas Inès. Elle aimait bien les défis.
Son oncle enchaîna sur le caractère théâtral du McFoy en question, dont Inès, bien honnêtement, ne gardait aucun souvenir. Le jardin botanique, elle l'avait peu fréquenté dans sa jeunesse, ne serait-ce que parce que les employés du jardin, justement, appréciaient assez peu de voir une gamine courir dans leurs platebandes. Elle sauta plutôt sur l'offre que Mehdi lui fit ensuite.
« Aye! » fit-elle en se redressant sur le banc pour tendre la main vers le gobelet que son oncle lui tendit. Tout en abaissant légèrement ses lunettes de soleil sur son nez, elle ne put s'empêcher d'ajouter avec un brin de malice et son accent écossais le plus prononcé : « You’re a long time deid, ya know? Tu pourrais avoir l'air un peu moins mort quand même, c'est jour de fête! Me dis pas que t'es rendu trop vieux pour te remettre d'un petit party d'Halloween tranquille? » En fait, le party de l'avant-veille avait été loin d'être tranquille, mais solide dans sa jeunesse, pour Inès, la soirée bien arrosée était déjà du passé. Déjà elle se demandait si le vendredi suivant, elle allait pouvoir se dégager quelques heures pour rejoindre Lorcan au pub. La vie universitaire compliquait davantage que prévu sa vie de fêtarde.
Gobelet de thé à la main, elle se renversa à nouveau contre le dossier du banc pour porter le regard sur les alignements de pierres tombales.
« Tu crois que t'aimerais te faire enterrer ici? »
Ça ne devait pas être trop ennuyant avec les visiteurs, morts ou vivants, mais peut-être pouvait-on souhaiter avoir plus d'ambition et finir dans un cimetière réputé comme le plus hanté, question d'être en bonne compagnie. Comme la plupart des jeunes de son âge, Inès ne réfléchissait pas vraiment à sa propre mort, pas en termes définitifs, en tout cas.
La tête de biais, Inès examina les traits fatigués de Mehdi. Elle avait beau avoir quitté la maison familiale, elle y retournait presque un dimanche sur deux pour un repas où Dounia menait le bal des questions personnelles. Mais Mehdi répondait assez peu, quand il était présent. N'ayant pas eu l'occasion d'avoir une vraie longue conversation avec lui depuis qu'il était de retour à Inverness, Inès espérait que ce moment de calme lui permettrait d'en savoir plus, et, qui sait, d'aider Mehdi comme il l'avait souvent aidée ces dernières années.
Son téléphone, au fond de sa poche, avait cessé de vibrer, et Inès, tout sourire en voyant le visage sérieux de son oncle préféré, l'oublia complètement. Il serait toujours temps plus tard de répondre à qui cherchait à la joindre. De toute manière, quiconque tentait de l'appeler méritait de finir dans la boîte vocale. Qui appelait encore en 2020? Ce n'était certainement pas ses grands-parents, qui en tant que sorciers de la vieille garde, privilégiaient les hiboux. Encore que Dounia, en bonne femme d'affaires dynamique qui ne voulait pas faire son âge, posséda bel et bien un téléphone moldu.
Mehdi avait revêtu son visage mortuaire des grands jours. De mémoire, Inès ne lui avait jamais vu une autre tête le jour des morts. Chaque 2 novembre, il fallait sortir le grand jeu pour parvenir à lui soutirer un sourire. Mais ça ne dérangeait pas Inès. Elle aimait bien les défis.
Son oncle enchaîna sur le caractère théâtral du McFoy en question, dont Inès, bien honnêtement, ne gardait aucun souvenir. Le jardin botanique, elle l'avait peu fréquenté dans sa jeunesse, ne serait-ce que parce que les employés du jardin, justement, appréciaient assez peu de voir une gamine courir dans leurs platebandes. Elle sauta plutôt sur l'offre que Mehdi lui fit ensuite.
« Aye! » fit-elle en se redressant sur le banc pour tendre la main vers le gobelet que son oncle lui tendit. Tout en abaissant légèrement ses lunettes de soleil sur son nez, elle ne put s'empêcher d'ajouter avec un brin de malice et son accent écossais le plus prononcé : « You’re a long time deid, ya know? Tu pourrais avoir l'air un peu moins mort quand même, c'est jour de fête! Me dis pas que t'es rendu trop vieux pour te remettre d'un petit party d'Halloween tranquille? » En fait, le party de l'avant-veille avait été loin d'être tranquille, mais solide dans sa jeunesse, pour Inès, la soirée bien arrosée était déjà du passé. Déjà elle se demandait si le vendredi suivant, elle allait pouvoir se dégager quelques heures pour rejoindre Lorcan au pub. La vie universitaire compliquait davantage que prévu sa vie de fêtarde.
Gobelet de thé à la main, elle se renversa à nouveau contre le dossier du banc pour porter le regard sur les alignements de pierres tombales.
« Tu crois que t'aimerais te faire enterrer ici? »
Ça ne devait pas être trop ennuyant avec les visiteurs, morts ou vivants, mais peut-être pouvait-on souhaiter avoir plus d'ambition et finir dans un cimetière réputé comme le plus hanté, question d'être en bonne compagnie. Comme la plupart des jeunes de son âge, Inès ne réfléchissait pas vraiment à sa propre mort, pas en termes définitifs, en tout cas.
La tête de biais, Inès examina les traits fatigués de Mehdi. Elle avait beau avoir quitté la maison familiale, elle y retournait presque un dimanche sur deux pour un repas où Dounia menait le bal des questions personnelles. Mais Mehdi répondait assez peu, quand il était présent. N'ayant pas eu l'occasion d'avoir une vraie longue conversation avec lui depuis qu'il était de retour à Inverness, Inès espérait que ce moment de calme lui permettrait d'en savoir plus, et, qui sait, d'aider Mehdi comme il l'avait souvent aidée ces dernières années.
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