- InvitéInvité
written by wolves (ambrosius)
Jeu 31 Déc 2020 - 11:18
samedi 2 janvier 2021
@Ambrosius Redgrave
@Ambrosius Redgrave
La nouvelle année s'ouvre, et même si j'ai énormément de choses intéressantes de prévues, je ne peux ignorer la tâche sombre au fond de mon crâne, qui brouille mes pensées et les fait divaguer, parfois. J'ai passé le réveillon du nouvel an à la maison, entourée de ma petite famille, profitant du calme après les festivités de Yule avec le clan, cependant les événements du matin même me revenaient inlassablement en tête, perturbant la quiétude du moment. Je devrais me réjouir, pourtant : Rose et moi allons officiellement ouvrir notre cabinet dans les prochaines semaines. C'est un événement dont on rêve depuis plusieurs mois, et nous sommes toutes les deux très heureuses d'enfin y arriver. Cela va nous permettre de travailler dans de meilleures conditions, même si le salaire risque d'être moindre par rapport à ce que je gagne à l'hôpital.
Cet après-midi, ce n'est pas le cabinet médical qui m'importe, mais plutôt la condition de mon mari. Après avoir écoulé le stock que j'avais mis de côté il y a maintenant un an et demi, je me retrouve en manque de différents ingrédients pour lui préparer la potion tue-loup de la prochaine pleine lune. Si, à l'époque, nous devions faire attention à la manière dont nous nous procurions certaines ressources, il n'y a plus de crainte à avoir, maintenant. La lycanthropie d'Oswald est connue depuis plus d'un an, et s'il vivait mal sa notoriété à l'époque, ce n'est plus vraiment le cas, maintenant. Les ragots se sont calmés, certainement déçus de voir que sa vie se tournait vers une routine quotidienne bien ennuyeuse à leurs yeux.
Mais qui dit lycanthrope enregistré, dit potioniste pouvant s'équiper en toute légalité. Si nous avons quelques unes des plantes utiles à la fabrication de la potion dans notre propre jardin, il y a plusieurs ingrédients qui ne sont pas si aisés à trouver. Même Kiran, aux Trois Corneilles, n'était pas en leur possession ! Poussant Oliver sans son landau cliquetant sur les pavés, je peste un peu de sortir bredouille du magasin. Heureusement, Dhan m'avait parlé d'un apothicaire dans un coin un peu plus calme du quartier sorcier, me vantant la qualité de ses ingrédients. Poussant la porte qui s'ouvre dans un grincement caractéristique, j'entreprends la tâche ardue de faire passer mon fils et son bolide à travers l'embrasure, sans me faire compresser par le lourd morceau de bois qui menace à chaque instant de me cogner le crâne sans vergogne. Une fois à l'intérieur, je me redresse, pour découvrir la silhouette impressionnante d'un homme que je devine être le propriétaire. Un peu effrayée par la carrure ainsi que la barbe et l'air bourru du sorcier, je reste quelques instants silencieuse, avant de me secouer mentalement et ouvrir la bouche. "Bonjour." Ma petite voix est finalement masquée par Oliver qui décide, lui, de faire des vocalises, tendant à l'apothicaire son hochet en forme de batte de Quidditch (merci Sasha pour le cadeau).
- Ambrosius RedgraveOldie ㄨ experimented wizard
- » parchemins postés : 133
» miroir du riséd : Liam Cunningham
» crédits : Me
» multinick : Inès Saouli, Billie Shakespeare
» âge : 65 ans (24 septembre 1958)
» situation : Veuf
» nature du sang : Sang mêlé
» profession : Apothicaire
» gallions sous la cape : 463
Re: written by wolves (ambrosius)
Dim 10 Jan 2021 - 20:52
Savamment calculé pour ne laisser passer que les sorciers adultes, l'entrebâillement de la porte donnait du fil à retordre à la cliente qui s'échinait à y faire passer un landau de toute évidence trop large pour la porte. En entendant celle-ci s'entrouvrir, Redgrave avait relevé les yeux de ses calculs savants, sa main droite glissant doucement de la balance où elle était posée. À son habitude, il avait les sourcils si froncés qu'ils formaient un triangle avec les rides de son front et l'arête de son nez. Cela n'avait bien sûr rien à voir avec son humeur du moment, ou peut-être que si. En tous les cas, il ne quitta pas son poste ni ne se porta à la rescousse de la cliente.
Stoïque derrière le bois du comptoir, il observa la jeune femme finir par pénétrer dans sa petite boutique et s'arrêter aussitôt, apparemment surprise de trouver un vendeur à l'intérieur. S'attendait-elle à un comptoir en libre-service? Redgrave haussa le sourcil gauche avant de répondre d'un bonjour aussi laconique qu'expectatif. Les babillements du bébé dans le landau furent promptement ignorés, de même que le hochet bravement tendu.
L'année s'était terminée sans éclat deux jours plus tôt. Redgrave avait passé les Fêtes de fin d'année seul chez lui, à son plus grand plaisir. La bâtisse avait été plus que tranquille en l'absence des jumeaux du 2e, partis célébrer en famille dans le comté de Lancaster. Redgrave n'avait fermé la boutique que le 1er janvier, histoire de profiter d'une journée complète pour aller se promener dans les Highlands et collecter quelques spécimens hivernaux. Il avait un peu abusé de ses forces et s'était réveillé le lendemain fort courbaturé. Sans étonnement, les raideurs étaient encore pires le surlendemain. Au moins avait-il pu mettre la main sur des poils de wulver, quelques branches de houx et ce qu'il suspectait être une dent de redcap. En l'absence de clients, il avait entrepris de faire quelques préparations qu'il savait populaires en cette période de grippe, comme la potion de pimentine. C'était avant d'être interrompu par une mère et son bambin.
« Que puis-je pour vous? » fit-il avec amabilité.
Les mères étaient généralement de bonnes clientes, quoiqu'elles se fassent plutôt rares dans sa boutique. La majorité était intimidée par l'aspect extérieur de la boutique ou tournaient rapidement les talons en voyant l'apothicaire bourru qui se trouvait à l'intérieur. Quand ce n'était pas les hurlements de l'oie empaillé qui les faisaient fuir. Heureusement, la tête enfouie sous une aile, Sycorax paraissait dormir pour l'heure.
Stoïque derrière le bois du comptoir, il observa la jeune femme finir par pénétrer dans sa petite boutique et s'arrêter aussitôt, apparemment surprise de trouver un vendeur à l'intérieur. S'attendait-elle à un comptoir en libre-service? Redgrave haussa le sourcil gauche avant de répondre d'un bonjour aussi laconique qu'expectatif. Les babillements du bébé dans le landau furent promptement ignorés, de même que le hochet bravement tendu.
L'année s'était terminée sans éclat deux jours plus tôt. Redgrave avait passé les Fêtes de fin d'année seul chez lui, à son plus grand plaisir. La bâtisse avait été plus que tranquille en l'absence des jumeaux du 2e, partis célébrer en famille dans le comté de Lancaster. Redgrave n'avait fermé la boutique que le 1er janvier, histoire de profiter d'une journée complète pour aller se promener dans les Highlands et collecter quelques spécimens hivernaux. Il avait un peu abusé de ses forces et s'était réveillé le lendemain fort courbaturé. Sans étonnement, les raideurs étaient encore pires le surlendemain. Au moins avait-il pu mettre la main sur des poils de wulver, quelques branches de houx et ce qu'il suspectait être une dent de redcap. En l'absence de clients, il avait entrepris de faire quelques préparations qu'il savait populaires en cette période de grippe, comme la potion de pimentine. C'était avant d'être interrompu par une mère et son bambin.
« Que puis-je pour vous? » fit-il avec amabilité.
Les mères étaient généralement de bonnes clientes, quoiqu'elles se fassent plutôt rares dans sa boutique. La majorité était intimidée par l'aspect extérieur de la boutique ou tournaient rapidement les talons en voyant l'apothicaire bourru qui se trouvait à l'intérieur. Quand ce n'était pas les hurlements de l'oie empaillé qui les faisaient fuir. Heureusement, la tête enfouie sous une aile, Sycorax paraissait dormir pour l'heure.
- InvitéInvité
Re: written by wolves (ambrosius)
Ven 12 Fév 2021 - 10:59
Ignoré par le vendeur, Oliver se tait, décidant de jouer seul avec sa batte en mousse. Le bonjour de celui que j'imagine être le propriétaire des lieux est accueilli avec un hochement de tête, puis mes yeux se sont tournés vers les centaines de bocaux entassés sur les étagères de la petite pièce. Nul besoin de liste de courses, je sais très bien ce dont j'ai besoin, aussi je me mets en quête de trouver les ingrédients nécessaires à la Tue-Loup. Aux Trois Corneilles, je peux déambuler dans les rayons avant de trouver mon bonheur, puis je n'ai plus qu'à attendre qu'un vendeur vienne me servir. Ici, c'est beaucoup plus petit, et je suis la seule cliente à l'intérieur, donc je m'attends à avoir un service un peu plus personnalisé.
"Que puis-je pour vous?" La voix grave du gérant me fit tourner la tête vers lui, un peu apeurée. "Heu... J'aurais besoin de plusieurs choses..." Ma petite liste de course mentale s'est subitement effacée de ma mémoire, et j'arrondis les yeux, ma timidité reprenant le dessus. Pour m'aider à me remémorer les ingrédients, je détourne le regard pour observer à nouveau les étagères, un doigt posé sur les lèvres. Et progressivement, ça me revient "Dix millilitres de vif-argent liquide... Trois ou quatre pierres de Lune de taille moyenne réduites en poudre... De la poudre d'argent..." Au fur et à mesure de mon énumération d'ingrédients, j'entends mon fils s'impatienter dans son landau, poussant des cris joyeux de plus en plus sonores. Grimaçant de gêne, je ne peux m'empêcher de murmurer un "désolée" à l'attention de l'apothicaire. Doucement, je me penche pour attraper mon fils et le porter contre ma hanche, le laissant observer les bocaux avec de grands yeux curieux sous sa chevelure rousse. "Oh, il me faudrait aussi des racines de Valériane et des baies de gui." Avec ceci, et ce qui pousse dans mon jardin, je devrais pouvoir concocter une potion Tue-Loup de très bonne qualité.
"Que puis-je pour vous?" La voix grave du gérant me fit tourner la tête vers lui, un peu apeurée. "Heu... J'aurais besoin de plusieurs choses..." Ma petite liste de course mentale s'est subitement effacée de ma mémoire, et j'arrondis les yeux, ma timidité reprenant le dessus. Pour m'aider à me remémorer les ingrédients, je détourne le regard pour observer à nouveau les étagères, un doigt posé sur les lèvres. Et progressivement, ça me revient "Dix millilitres de vif-argent liquide... Trois ou quatre pierres de Lune de taille moyenne réduites en poudre... De la poudre d'argent..." Au fur et à mesure de mon énumération d'ingrédients, j'entends mon fils s'impatienter dans son landau, poussant des cris joyeux de plus en plus sonores. Grimaçant de gêne, je ne peux m'empêcher de murmurer un "désolée" à l'attention de l'apothicaire. Doucement, je me penche pour attraper mon fils et le porter contre ma hanche, le laissant observer les bocaux avec de grands yeux curieux sous sa chevelure rousse. "Oh, il me faudrait aussi des racines de Valériane et des baies de gui." Avec ceci, et ce qui pousse dans mon jardin, je devrais pouvoir concocter une potion Tue-Loup de très bonne qualité.
- Ambrosius RedgraveOldie ㄨ experimented wizard
- » parchemins postés : 133
» miroir du riséd : Liam Cunningham
» crédits : Me
» multinick : Inès Saouli, Billie Shakespeare
» âge : 65 ans (24 septembre 1958)
» situation : Veuf
» nature du sang : Sang mêlé
» profession : Apothicaire
» gallions sous la cape : 463
Re: written by wolves (ambrosius)
Mar 30 Mar 2021 - 3:43
[Nyaaargh, tellement désolée pour ce monstrueux retard!]
Les yeux arrondis, la lippe hésitante, l'air surpris du lièvre pris dans les faisceaux d'une lampe torche... De toute évidence, Ambrosius avait affaire à une client facilement impressionnable. Il soupira intérieurement, ces clientes-là lui faisaient généralement perdre beaucoup de temps, car elles n'osaient pas franchement dire ce dont elles avaient besoin, ou pire, acquiesçaient à ses propositions, même si elles ne leur convenaient pas totalement. Cela dit, c'était parfois l'occasion de faire de bonnes affaires, car elles refusaient rarement d'acheter lorsqu'il leur annonçait un prix trop élevé, sans doute gênées de reculer rendues à ce moment dans la transaction.
La mémoire sembla progressivement revenir à la jeune femme tandis qu'elle observait les rayonnages. Ses ses sourcils froncés, Ambrosius notait mentalement les ingrédients demandés. Additionnés les uns aux autres, ils ne laissaient guère de doute sur la nature de la potion dans laquelle ils allaient aboutir. Pourtant, la cliente ne correspondait guère au profil type du loup-garou. Malgré les méthodes modernes pour contrôler les effets de la transformation, les sorciers et sorcières affligés par cette maladie (ou malédiction, de l'avis de certains) avaient toujours des traces de leur affliction gravées dans leur chair. Ou bien cette sorcière avait accès aux meilleures pommades pour dissimuler ses cicatrices.
Ambrosius porta instinctivement la main à son avant-bras gauche tandis que le bébé dans le landau faisait entendre qu'il existait et que ça ne lui plaisait que moyennement jusqu'à présent. L'apothicaire aurait préféré qu'il aille faire sa crise existentielle dans la rue, mais le landau était dans la boutique, il était trop tard pour des réclamations. Au moins, la mère prit-elle un air désolé.
Pendant un instant, le marchand jongla avec l'idée de proposer à la cliente de faire la préparation tue-loup pour elle, mais connaissant l'épiderme sensible de certains au sujet de cette condition particulière, il jugea plus prudent de ne pas offrir plus que la cliente n'en demandait.
« J'ai tout ça en boutique, donnez-moi quelques minutes. » Et l'homme déplaça sa carcasse fourbue en direction d'une armoire de bois, qu'il déverrouilla d'un mouvement de la main. Il en tira une boîte avant de refermer la porte, puis de se diriger vers une étagère, puis une autre et une autre. Les bocaux flottaient mollement dans les airs quand l'homme les prenait sur les tablettes, puis se dirigeaient vers le comptoir où ils se posaient en douceur. Après une petite hésitation, Redgrave attrapa un flacon et suivit ses bocaux jusqu'au comptoir, derrière lequel il passa, entreprit d'ouvrir les bocaux.
« Ces ingrédients doivent être entreposés au sec et à l'abri de la lumière. Le vif argent doit être consommé d'ici deux lunes au plus tard. »
Tout en fournissant ses explications habituelles, avec une voix moins bourrue et plus posée que lorsqu'il accueillait des clients, Redgrave tirait les ingrédients des pots pour mieux les peser puis les glisser dans des sachets de papier ou de jute. Il enfila ses gants pour transvider le vif argent, non sans jeter un coup d'oeil à la mère et à l'enfant, sous ses sourcils broussailleux. Le bébé était nettement trop roux, même un farfadet n'aurait pas été aussi roux. Au moins, le lien familial était évident. L'apothicaire ne se souvenait pas avoir eu autant de rousseur dans sa boutique en même temps, et pourtant, il y avait une famille irlandaise au bout de la rue.
« Si je peux me permettre... » grogna l'homme pour attirer l'attention de sa cliente. Il pointa ensuite du menton un minuscule flacon au contenu turquoise sur le comptoir. « Je vous échange volontiers cet élixir de Simùrgh contre une mèche de cheveux de votre poupon. J'ai quelques clients atteints de dragoncelle qui bénéficieraient du remède que je pourrais faire avec des cheveux aussi roux. » Il ne donna pas le temps à la femme de répondre aussitôt, sachant que le sujet pouvait être sensible. « J'ai acheté cet élixir à un sorcier iranien il y a quelques années, on en trouve rarement en Europe, ça vaut le prix. Une goutte dans le café le matin et vous aurez de l'énergie à revendre toute la journée. Rien d'illégal ou de mauvais, que du naturel. À ne pas prendre si vous allaitez. »
Les yeux arrondis, la lippe hésitante, l'air surpris du lièvre pris dans les faisceaux d'une lampe torche... De toute évidence, Ambrosius avait affaire à une client facilement impressionnable. Il soupira intérieurement, ces clientes-là lui faisaient généralement perdre beaucoup de temps, car elles n'osaient pas franchement dire ce dont elles avaient besoin, ou pire, acquiesçaient à ses propositions, même si elles ne leur convenaient pas totalement. Cela dit, c'était parfois l'occasion de faire de bonnes affaires, car elles refusaient rarement d'acheter lorsqu'il leur annonçait un prix trop élevé, sans doute gênées de reculer rendues à ce moment dans la transaction.
La mémoire sembla progressivement revenir à la jeune femme tandis qu'elle observait les rayonnages. Ses ses sourcils froncés, Ambrosius notait mentalement les ingrédients demandés. Additionnés les uns aux autres, ils ne laissaient guère de doute sur la nature de la potion dans laquelle ils allaient aboutir. Pourtant, la cliente ne correspondait guère au profil type du loup-garou. Malgré les méthodes modernes pour contrôler les effets de la transformation, les sorciers et sorcières affligés par cette maladie (ou malédiction, de l'avis de certains) avaient toujours des traces de leur affliction gravées dans leur chair. Ou bien cette sorcière avait accès aux meilleures pommades pour dissimuler ses cicatrices.
Ambrosius porta instinctivement la main à son avant-bras gauche tandis que le bébé dans le landau faisait entendre qu'il existait et que ça ne lui plaisait que moyennement jusqu'à présent. L'apothicaire aurait préféré qu'il aille faire sa crise existentielle dans la rue, mais le landau était dans la boutique, il était trop tard pour des réclamations. Au moins, la mère prit-elle un air désolé.
Pendant un instant, le marchand jongla avec l'idée de proposer à la cliente de faire la préparation tue-loup pour elle, mais connaissant l'épiderme sensible de certains au sujet de cette condition particulière, il jugea plus prudent de ne pas offrir plus que la cliente n'en demandait.
« J'ai tout ça en boutique, donnez-moi quelques minutes. » Et l'homme déplaça sa carcasse fourbue en direction d'une armoire de bois, qu'il déverrouilla d'un mouvement de la main. Il en tira une boîte avant de refermer la porte, puis de se diriger vers une étagère, puis une autre et une autre. Les bocaux flottaient mollement dans les airs quand l'homme les prenait sur les tablettes, puis se dirigeaient vers le comptoir où ils se posaient en douceur. Après une petite hésitation, Redgrave attrapa un flacon et suivit ses bocaux jusqu'au comptoir, derrière lequel il passa, entreprit d'ouvrir les bocaux.
« Ces ingrédients doivent être entreposés au sec et à l'abri de la lumière. Le vif argent doit être consommé d'ici deux lunes au plus tard. »
Tout en fournissant ses explications habituelles, avec une voix moins bourrue et plus posée que lorsqu'il accueillait des clients, Redgrave tirait les ingrédients des pots pour mieux les peser puis les glisser dans des sachets de papier ou de jute. Il enfila ses gants pour transvider le vif argent, non sans jeter un coup d'oeil à la mère et à l'enfant, sous ses sourcils broussailleux. Le bébé était nettement trop roux, même un farfadet n'aurait pas été aussi roux. Au moins, le lien familial était évident. L'apothicaire ne se souvenait pas avoir eu autant de rousseur dans sa boutique en même temps, et pourtant, il y avait une famille irlandaise au bout de la rue.
« Si je peux me permettre... » grogna l'homme pour attirer l'attention de sa cliente. Il pointa ensuite du menton un minuscule flacon au contenu turquoise sur le comptoir. « Je vous échange volontiers cet élixir de Simùrgh contre une mèche de cheveux de votre poupon. J'ai quelques clients atteints de dragoncelle qui bénéficieraient du remède que je pourrais faire avec des cheveux aussi roux. » Il ne donna pas le temps à la femme de répondre aussitôt, sachant que le sujet pouvait être sensible. « J'ai acheté cet élixir à un sorcier iranien il y a quelques années, on en trouve rarement en Europe, ça vaut le prix. Une goutte dans le café le matin et vous aurez de l'énergie à revendre toute la journée. Rien d'illégal ou de mauvais, que du naturel. À ne pas prendre si vous allaitez. »
- InvitéInvité
Re: written by wolves (ambrosius)
Ven 16 Avr 2021 - 18:45
Tandis que l'apothicaire s'affaire dans la petite boutique, récupérant les ingrédients dans différents bocaux, je m'occupe de mon fils, babillant doucement pour éviter d'autres cris. Je ne prête que peu d'attention au commerçant circulant entre les étagères, mais assez pour libérer l'accès à un recoin du magasin lorsque le sorcier m'indiqua par un grognement vouloir passer. Oliver était occupé à jouer avec mes cheveux, fasciné par leur couleur ou leur texture, ses grands yeux clairs (héritage de son père) les observant avec attention.
"Ces ingrédients doivent être entreposés au sec et à l'abri de la lumière. Le vif argent doit être consommé d'ici deux lunes au plus tard." La voix grave du sorcier me rappelle à l'ordre et je relève le menton, quittant le contact visuel avec Oliver. Mettant quelques instants à intégrer l'information, je hoche brièvement la tête, indiquant avoir compris les consignes. C'est classique, mais cela fait partie du métier d'apothicaire de rappeler ce genre de choses. La formulation du sorcier m'indique tout de même que ce monsieur a compris la nature de la potion que je souhaite fabriquer. La nature d'Oswald étant connue depuis près d'un an et demi, je ne me cache plus, et ressens peu d'hostilité venant de la société. L'annonce avait bouleversé la petite communauté sorcière de la ville d'Inverness, mais les choses s'étaient globalement détendues depuis le temps. Aussi, je n'ai pas de honte à venir acheter mes ingrédients légalement, maintenant. Et je pense que tous les sorciers de la ville préfèrent que mon mari ingère une potion tue-loup chaque mois plutôt qu'un loup-garou circule en liberté dans la région.
"Si je peux me permettre... Je vous échange volontiers cet élixir de Simùrgh contre une mèche de cheveux de votre poupon. J'ai quelques clients atteints de dragoncelle qui bénéficieraient du remède que je pourrais faire avec des cheveux aussi roux." Etonnée de la proposition, je fronce les sourcils, tournant instinctivement mon bébé dans la direction opposée à l'homme. Ce genre d'échange n'a pas lieu aux Trois Corneilles. Une main protectrice vient se poser sur le crâne de mon poupon. Je n'ai jamais entendu parler de cheveux roux pour soigner la dragoncelle... "J'ai acheté cet élixir à un sorcier iranien il y a quelques années, on en trouve rarement en Europe, ça vaut le prix. Une goutte dans le café le matin et vous aurez de l'énergie à revendre toute la journée. Rien d'illégal ou de mauvais, que du naturel. À ne pas prendre si vous allaitez." Tout de même intriguée par l'elixir promis, je réfléchis malgré moi à la proposition. "On utilise des cheveux de farfadet pour le remède de la dragoncelle. Mon fils n'en est pas un. Vous êtes sûr que ça fonctionne ?" Il est vrai qu'Oliver a hérité de ma rousseur, et que ses cheveux sont d'un orange très vif, mais enfin, ce n'est pas une bestiole farceuse, malgré son attrait pour les choses qui brillent. Mais il est vrai que cet élixir, s'il fonctionne tel que le marchand le décrit, pourrait bien servir à Oswald. "Ca marche vraiment cet élixir ? Sur les lycans aussi ?" Et après tout, qu'est-ce que je risque ? Un coup de ciseaux, sans douleur pour mon bébé, et j'ai un flacon gratuit. "Une mèche, uniquement ?"
"Ces ingrédients doivent être entreposés au sec et à l'abri de la lumière. Le vif argent doit être consommé d'ici deux lunes au plus tard." La voix grave du sorcier me rappelle à l'ordre et je relève le menton, quittant le contact visuel avec Oliver. Mettant quelques instants à intégrer l'information, je hoche brièvement la tête, indiquant avoir compris les consignes. C'est classique, mais cela fait partie du métier d'apothicaire de rappeler ce genre de choses. La formulation du sorcier m'indique tout de même que ce monsieur a compris la nature de la potion que je souhaite fabriquer. La nature d'Oswald étant connue depuis près d'un an et demi, je ne me cache plus, et ressens peu d'hostilité venant de la société. L'annonce avait bouleversé la petite communauté sorcière de la ville d'Inverness, mais les choses s'étaient globalement détendues depuis le temps. Aussi, je n'ai pas de honte à venir acheter mes ingrédients légalement, maintenant. Et je pense que tous les sorciers de la ville préfèrent que mon mari ingère une potion tue-loup chaque mois plutôt qu'un loup-garou circule en liberté dans la région.
"Si je peux me permettre... Je vous échange volontiers cet élixir de Simùrgh contre une mèche de cheveux de votre poupon. J'ai quelques clients atteints de dragoncelle qui bénéficieraient du remède que je pourrais faire avec des cheveux aussi roux." Etonnée de la proposition, je fronce les sourcils, tournant instinctivement mon bébé dans la direction opposée à l'homme. Ce genre d'échange n'a pas lieu aux Trois Corneilles. Une main protectrice vient se poser sur le crâne de mon poupon. Je n'ai jamais entendu parler de cheveux roux pour soigner la dragoncelle... "J'ai acheté cet élixir à un sorcier iranien il y a quelques années, on en trouve rarement en Europe, ça vaut le prix. Une goutte dans le café le matin et vous aurez de l'énergie à revendre toute la journée. Rien d'illégal ou de mauvais, que du naturel. À ne pas prendre si vous allaitez." Tout de même intriguée par l'elixir promis, je réfléchis malgré moi à la proposition. "On utilise des cheveux de farfadet pour le remède de la dragoncelle. Mon fils n'en est pas un. Vous êtes sûr que ça fonctionne ?" Il est vrai qu'Oliver a hérité de ma rousseur, et que ses cheveux sont d'un orange très vif, mais enfin, ce n'est pas une bestiole farceuse, malgré son attrait pour les choses qui brillent. Mais il est vrai que cet élixir, s'il fonctionne tel que le marchand le décrit, pourrait bien servir à Oswald. "Ca marche vraiment cet élixir ? Sur les lycans aussi ?" Et après tout, qu'est-ce que je risque ? Un coup de ciseaux, sans douleur pour mon bébé, et j'ai un flacon gratuit. "Une mèche, uniquement ?"
- Ambrosius RedgraveOldie ㄨ experimented wizard
- » parchemins postés : 133
» miroir du riséd : Liam Cunningham
» crédits : Me
» multinick : Inès Saouli, Billie Shakespeare
» âge : 65 ans (24 septembre 1958)
» situation : Veuf
» nature du sang : Sang mêlé
» profession : Apothicaire
» gallions sous la cape : 463
Re: written by wolves (ambrosius)
Mer 2 Juin 2021 - 4:02
Occupé à rassembler les ingrédients demandés, l'apothicaire ne remarqua pas le froncement de sourcils qu'il avait provoqué. Les siens étant froncés en quasi permanence, il n'aurait probablement rien déduit de la chose, sinon que sa requête était peut-être un peu inhabituelle. Mais qui ne demande rien n'a rien, et la réserve de cheveux roux de la Lunar Society Apothecary était presque à sec, ce qui n'arrangeait pas les affaires d'Ambrosius.
La réponse de la mère en revanche renseigna davantage le marchand. Il avait affaire à quelqu'un qui s'y connaissait au moins un peu en médecine sorcière. Il se retourna vers elle, un doigt en l'air et prit un ton docte mais pas méprisant ni moqueur. « Ah mais voyez-vous, l'élément recherché pour ce remède n'a, contrairement à une croyance répandue, rien à voir avec la nature du sang et tout à voir avec la qualité de la rousseur. J'ai fait plusieurs expérimentations au fil des ans pour en venir à la conclusion que c'est le taux de concentration de phéomélanine qui importe. Les cheveux orangés sont les éléments les plus réactifs. »
Sans approcher la main du bébé, une dangereuse créature de l'avis du vieil homme, il pointa du doigt la chevelure flamboyante. « Et c'est particulièrement vrai dans les cheveux des plus jeunes sujets. Sans offense » ajouta-t-il en esquissant un début de sourire envers la femme rousse. « Une mèche contre mon élixir. »
L'autre question de la femme confirma les soupçons du marchand quant à l'utilisation future des ingrédients qu'il rassemblait pour cette commande. Il avait évidemment entendu les rumeurs et les histoires qui circulaient, il aurait fallu être aussi sourd et aveugle qu'un pot pour avoir raté les manchettes autour d'un loup-garou dangereux et en liberté, mais dans le confort de sa boutique, Ambrosius ne se souciait guère de ce qui faisait les choux gras d'Inverness, tant et aussi longtemps que ces histoires lui étaient inutiles. Quand elles permettaient d'engranger du profit, c'était tout autre chose.
« Oui, elle fonctionne aussi sur les lycans, mais je déconseille de la consommer en même temps que la potion tue-loup ou il risquerait d'y avoir apparition de pilosité indésirable. » Il pivota sur ses talons pour aller récupérer une paire de ciseau argenté sur son comptoir et revint vers la femme en les lui tendant.
La femme ne lui ayant pas demandé de jurer qu'il n'utiliserait pas la mèche à d'autres fins, il ne proposa rien de lui-même.
La réponse de la mère en revanche renseigna davantage le marchand. Il avait affaire à quelqu'un qui s'y connaissait au moins un peu en médecine sorcière. Il se retourna vers elle, un doigt en l'air et prit un ton docte mais pas méprisant ni moqueur. « Ah mais voyez-vous, l'élément recherché pour ce remède n'a, contrairement à une croyance répandue, rien à voir avec la nature du sang et tout à voir avec la qualité de la rousseur. J'ai fait plusieurs expérimentations au fil des ans pour en venir à la conclusion que c'est le taux de concentration de phéomélanine qui importe. Les cheveux orangés sont les éléments les plus réactifs. »
Sans approcher la main du bébé, une dangereuse créature de l'avis du vieil homme, il pointa du doigt la chevelure flamboyante. « Et c'est particulièrement vrai dans les cheveux des plus jeunes sujets. Sans offense » ajouta-t-il en esquissant un début de sourire envers la femme rousse. « Une mèche contre mon élixir. »
L'autre question de la femme confirma les soupçons du marchand quant à l'utilisation future des ingrédients qu'il rassemblait pour cette commande. Il avait évidemment entendu les rumeurs et les histoires qui circulaient, il aurait fallu être aussi sourd et aveugle qu'un pot pour avoir raté les manchettes autour d'un loup-garou dangereux et en liberté, mais dans le confort de sa boutique, Ambrosius ne se souciait guère de ce qui faisait les choux gras d'Inverness, tant et aussi longtemps que ces histoires lui étaient inutiles. Quand elles permettaient d'engranger du profit, c'était tout autre chose.
« Oui, elle fonctionne aussi sur les lycans, mais je déconseille de la consommer en même temps que la potion tue-loup ou il risquerait d'y avoir apparition de pilosité indésirable. » Il pivota sur ses talons pour aller récupérer une paire de ciseau argenté sur son comptoir et revint vers la femme en les lui tendant.
La femme ne lui ayant pas demandé de jurer qu'il n'utiliserait pas la mèche à d'autres fins, il ne proposa rien de lui-même.