Un café dans le cours de l’après midi histoire de se voir un peu, de prendre des nouvelles. Ca fait des lustres que tu ne mets plus les pieds dans la chambre étudiante, tu n’as plus le temps, ni même l’envie d’y aller, le fait est que tu es prise entre le stage, et Lorcan, et Josie aussi. Le petit niffleur ne serait pas bien dans cette chambre, et il se pourrait que Juliet ne retrouve plus jamais ses bijoux à cause de la curieuse petite créature. Alors même si on panier aux trésors ne serait pas très loin, c’est pas toujours agréable tu peux le comprendre. Y’a qu’à voir ce qu’il a fallu faire pour les sapins de Noël, tout un stratagème à renouveler presque quotidiennement pour échapper aux problèmes. Tu ne peux pas imposer ça à tout le monde loin s’en faut.

Tu ne veux pas seulement prendre des nouvelles de Juliet, tu veux savoir comment elle va. Tu as des échos de différentes choses, plusieurs évènements récents, entre disputes, mensonges et trahisons en tout genre tu en vois passé, ça ne te touche pas directement, tu évites largement ce genre de drama, tu as mis les pendules au clair avec tes amis, et maintenant ils tolèrent Lorcan, ou du moins n’essaient plus de te monter le bourrichon contre lui, ce qui est déjà pas mal. Une petite victoire, mais une victoire quand même. Cependant la jolie Juliet elle, n’est épargnée de rien. Aussi, tu veux prendre la température, et ce n’est pas si facile de juste envoyer un message alors que tu es de moins en moins présente dans sa vie, tu ne te sens pas légitime pour se faire. Mais tu restes malgré tout son amie, et tu t’inquiètes pour elle. Ses histoires de mariage arrangée ne sont jamais faciles, tu en sais quelque chose. Surtout dans sa famille à elle. Maintenant que tu sais toutes ses choses sur les Blackthorn… Repenser aux échanges avec Ada te donne encore des frissons dans le dos. Surtout parce que tu te doutes que tu ne sais pas tout. Sans doute ne sais tu même rien quand à toutes ses choses qui se passent à l’ombre de leurs terres. Ne vaut il pas mieux que ça reste comme ça ? Mais Juliet elle est en plein dedans. Et si ce n’était pas déjà assez -quoi que comme toi, elle a eu la chance d’avoir un fiancé gentil et prévenant - il y a ces histoires autour de Maximilien et Peter, et Elsje aussi. Ca semble durer depuis un petit temps maintenant, et tu ne suis que de loin les différentes histoires mais quand même, tu as eu assez d’information pour te faire froncer les sourcils.

Tu es arrivée un peu en avance, en fait tu voulais finir de coucher sur papier quelques notes mentales avant de voir arriver l’autre petite abeille qui ne devrait plus tarder.

Perdue dans ton travail, tu ne remarques pas tout de suite que Juliet a franchi la porte de la moufette enchantée, et finalement tu ne lèves les yeux que pour lui offrir un sourire à la jeune Summerbee. Tu n’as pas commandé en l’attendant, et tu avises la serveuse du coin de l’oeil qui se prépare pour vous demander ce que vous voulez. « Ca va ! Et toi ? C’était assez tranquille pendant les vacances, ou presque. Et toi ? » Presque oui, c’est sans compter le caillou rutilant à ton doigt, les nouvelles vont vites, mais l’affaire n’a pas été criée sur tous les toits pour autant.
« [b]Bonjour Mes Demoiselles, que désirez-vous aujourd’hui ?[/color] » Tu en profites que Juliet commande pour ranger tes affaires d’un coup de baguette. « Un thé à l’hibiscus, et un scone aux myrtilles pour moi. Merci. » C’est le goûter après tout, tu as bien le droit à une petite douceur non ?

« T’as l’air rayonnante, tu me racontes ? » Tu demandes d’un air malicieux, bien que dessous se cache une inquiétude non feinte. Sans doute parce que tu sais dans quel état tu serais à sa place ? Il est clair que vos situations sont bien dfférentes. La sienne semble clairement pu avantageuse que le propre mariage arrangé auquel tu as failli faire face, mais ce n’est en réalité qu’une façade, du moins c’est ce que semble donner les présages. Tu n’as pas envie que ça se termine en drame pour la Blackthorn. Tu ne veux pas jouer les oiseaux de mauvaise augure, aussi, tu veux d’abord savoir ce qu’il en est de son côté.
Avec un sourire et un merci tu te laisses servir le thé et le gâteau. Tes mains vont machinalement se poser autour de la tasse fumante avec un léger soupir d’aise. Tu es tout de même contente de la voir, ça fait longtemps. T’aimerais trouver plus de temps à lui accorder, c’était sans doute plus facile de te laisser ronger par ton emploi du temps.

Alors que la serveuse arrive juste après Juliet, vous commandez chaque votre tour suivant ce que vous inspire le moment. C’est jamais trop tard ou trop tôt pour un friandise pas vrai ?
Une fois que la serveuse est partie, tu attaques dans le vif du sujet. Tu veux savoir comment elle va, ça fait longtemps que vous vous ne vous êtes pas vues, vous avez beaucoup de choses à rattraper. On ne va pas nier la vérité: tu es inquiète pour elle. Y’a de quoi ne serait ce qu’à cause des blackthorn, mais il y a aussi Maximilien, et ses fiançailles.

Est ce que tu es rassurée quand elle te dit que les fêtes étaient “géniales” ? Pas vraiment, mais tu la laisses dérouler, un sourire sur ton visage. Tu parais sereine, calme, et très contente de la voir, pour la dernière partie au moins c’est vrai. Forcément elle ne parle pas des vacances avec sa famille, mais elle a fait Noël avec Maximilien Leroy du coup… Pas que en l'occurrence.
Les mains autour de la tasse qui vient d’arriver, tu t’apprêtes à lui donner tes félicitations sur ses notes, mais elle te devance te renvoyant à la bague autour de ton annulaire gauche. Ça ne fait pas si longtemps que tu la portes là, à la base elle n’était même pas prévue pour ça. Non… c’est un concours de circonstances qui a fait que. On ne va pas dire que toute cette histoire n’apporte que de la joie à ceux qui sont concernés. C’était une décision prise sur le vif pour t’éviter d’autres fiançailles désastreuses, mais contraindre Lorcan à rester avec toi. Ce n’est pas que vous n’en aviez pas envie au final sans doute, le problème vient davantage du fait de votre âge, et de vos familles.

Tu regardes la bague à ton doigt avec un sourire coupable. Il n’y a pas eu d’annonce officielle, sûr qu’il y en aura tôt ou tard, pour l’instant peu sont au courant.Tu passeras tous les détails sordides à Juliet, surtout le passage Tamaharu, et celui avec ton père, tu n’en es pas vraiment beaucoup plus fière. « On s’est fiancé pendant les vacances... » Ca fait bizarre de dire ça, c’est une des premières fois que tu le dis vraiment à haute voix. A nouveau tu te rends compte que tu es réellement heureuse en fait. Ca n’a absolument rien à voir que quand tu étais fiancée à Evandro, tu sais que là, malgré les conditions, c’était tout de même ton choix, que tu l’aimes, qu’il t’aime. La forme on aurait pu faire mieux, mais sans doute pas sur le résultat. Posant ta main sur la table entre vous deux, tu exhibes le joyaux brillant, blanc, parfait. Tout comme ton sourire. « Elle est belle pas vrai ? » T’es pas du genre à t’extasier devant ce qui brille, tu aimes les bijoux, mais tu n’en portes que des discrets, bien loin du charme de cette bague art déco largement plus voyante et attractive.

Tu portes à tes lèvres ton thé. « Et toi alors ? Vous avez passé Noël ensemble du coup? » C’est ce qu’elle a affirmé non ? Tu casses du bout des doigts le scone. Tu veux qu’elle te raconte plus que ça, vu son air, il y a plus que ça.

Sous les yeux de Juliet tu exhibes le joyaux. On ne peut pas dire que le dénouement de l’histoire se soit fait sans peine, bien au contraire. Mais comme souvent dans les épreuves, on ne se souvient que de la fin heureuse des choses. Et dans quelques années, si le soleil continue à briller, ce ne sera plus qu’une anecdote d’une autre vie qui aura largement changé depuis le temps. “Thanks Sweetheart.” Tu sais que Juliet est sincère quand elle te dit qu’elle vous souhaite d’être heureux. Tu sais que la jeune femme n’a pas de ressentiment, qu’elle n’a pas de mauvaises pensées, elle est pure Juliet. Pas entachée par le reste de sa famille, tu lui souhaites que ça dure le plus longtemps possible. Hélas. Le monde parfait n’existe pas tu le sais. Le fait d’être soumise à un mariage arrangé risque d’en finir avec l’innocence. Tu ne sais pas réellement comment lui faire comprendre. Alors pour l’instant tu poses des questions, tu investigues.

La réponse de Juliet, si enthousiaste et ses yeux brillants touchent ton petit cœur tout mou. “Elle s’est vite rendue compte à quel point nous étions bien ensemble”. Vraiment ? Tu ne peux t’empêcher de te poser la question. Ton sourire sur les lèvres s’efface quelque peu, tu baisses les yeux sur ta tasse réfléchissant à ton prochain mouvement qui pourrait s’avérer décisif. Tu ne veux pas la blesser, ni la braquer, mais comment faire ? “Tu l’aimes alors ?” Tu as posé la question doucement, sur le ton de la confidence en demi-ton, comme si le dire trop fort pouvait rendre la chose d’autant plus réelle. En réalité, il est déjà trop tard, ça se voit comme le nez au milieu du visage. Elle a l’air trop emballée, il n’y a aucune retenue. Tu es sans doute la mauvaise personne pour juger, pas vrai ? Si il n’y avait pas eu Lorcan est ce que tu aurais fini amoureuse d’Evandro par la force des choses ? C’est possible. Après tout, c’est ce qu’on attendait de toi, et puis il est tout sauf repoussant, au contraire même. Il est gentil, prévenant, bien sous toutes ses coutures. Mais pourtant pas disponible tu le sais maintenant. Et c’est aussi le cas de Maximilien, du moins c’est à ça que ça ressemble vu de l’extérieur. “[color=#ffcc33]Il t’aime aussi ?[/colo]” Cette question pourrait passer pour celle d’une grande sœur qui s’inquiète. C’est le cas bien sûr. Juliet tu veux la protéger, tu ne penses pas que Maximilien soit un mauvais bougre, mais une chose est nette pour toi: il n’est pas honnête avec elle. Tu ne sais pas exactement ce qu’il se trame, tu n’es pas mêlée à leur histoire, mais il y a rarement de fumée sans feu.

Tu glisses dans ta bouche un morceau de ce merveilleux scone, toujours songeuse. Si tu lui dis de se méfier tout de go, c’est de toi qu’elle va avoir peur. Mais tu n’as pas assez de preuve. Aller voir Maximilien pour l’obliger à te dire ce qu’il se passe, ou du moins, faire en sorte que Juliet le soit. Tu n’es personne pour le faire, juste quelqu’un qui s’inquiète.

Tu écoutes sans rien dire. Que pourrais-tu dire à Juliet ? Il faut que tu trouves les mots juste pour ne pas la froisser, comment la conseiller de faire attention sans lui dire qu’elle est en train de s’enfoncer dans des sables mouvants sans même essayer de s’en sortir. Elle plonge à pieds joints dans la gueule du loup, fait ce qu’on lui demande. Et c’est vrai que sur le papier ça semble s'emboîter parfaitement. Tu pourrais difficilement le lui reprocher d’ailleurs. C’est vrai que si tu ne te fiais qu’à ce qu’elle te dit, ce qu’elle ressent, tu pourrais être heureuse pour elle, lui souhaiter le meilleur. Mais tu sais qu’il n’y a pas que ça, alors non, tu ne pourras pas être si optimiste. tu sais ce qu’il en est.

Tu sais qu’elle n’était pas à l’aise au début avec cette idée de mariage arrangé. Qui pourrait l’être en réalité ? Surtout quand il nous tombe dessus que ce n’est pas de notre fait ? Personne. Le cas de Lys était différent. Lys n’est et n’était pas une jeune femme fragile du type de Juliet, voire du tiens. Non. Elle a décidé pour elle-même. Toi aussi tu as décidé pour toi, pour vous. Peut être un peu trop vite, sans doute sans réfléchir. Mais si c’était à refaire recommencerais tu ? Tu t’es déjà posé la question plusieurs fois. On ne le saura jamais pas vrai ?

L'affection s’est transformé en amour, tu ne tombes pas des nues, tu l’avais largement deviné, ça se voit comme le nez au milieu du visage. Tu mords doucement ta lèvre avant de détourner tes doutes par du thé. Tu n’arrives pas à prendre une mine réjouie, tu ne veux pas faire semblant. “Qu’elle était la probabilité pour que des fiançailles arrangées se terminent en mariage d’amour” Coup de grâce. L’inévitable révélation. Tu sens dans ses paroles toute la naïveté de Juliette, douce candeur qui risque d’être brisée et qui va écorcher le joli tableau.

“En amour ? Alors il t’as déclaré ses sentiments ? ”

Vieux jeux ? Non. Mais l’amour doit être réciproque non ? Il faut que dans les deux cas les sentiments soient les mêmes, qu’ils soient partagés pour que ça fasse l’affaire non ? Tu espères du fond du coeur qu’elle te dise non, et qu’il n’a pas osé lui mentir. Il ne manquerait plus que ça.
Il semblerait qu’aujourd’hui tu sois avare de mots, tu as encore des progrès à faire en la matière. Comment casser un compte de fée ?

“Enfin ce que je veux dire, c’est que ça serait vraiment parfait… Il faut quand même que tu fasses attention. Je voudrais pas que tu finisses le coeur brisé.”

Va t’elle avoir des soupçons ? Sans doute. Tu t’en veux de jouer les oiseaux de mauvaises augures, mais tu voudrais qu’elle prenne ses précautions, qu’elle réfléchisse avant de foncer tête baissée, et surtout qu’elle demande si ce qu’elle ressent est réciproque.

Il lui a offert une bague. Allons bon. Ce n’est définitivement pas ce qu’il fallait faire. Après tu peux comprendre, oui. Toi tu peux comprendre à la différence de bien d'autres. Tu sais ce que c’est de se retrouver coincée entre coeur et raison. Tu l’as vécu, et que tu le veuilles ou non, tu le vis encore. Tu peux imaginer que ça soit le cas de Maximilien. Il est gentil, tu le sais, ça se voit sur son visage de toute façon. Donner de faux espoirs à Juliet ce n’est pas être gentil pour autant. C’est être lâche. Là encore tu n’as pas besoin de faire un effort surhumain pour comprendre pourquoi. Cependant ce n’est pas à toi de le lui dire, ce n’est pas ton rôle dans cette histoire. De plus, tu as le sentiment que quoi que tu dises tu ne peux que risquer de la brusquer, et de la retourner contre toi alors que tout ce que tu fais réellement c’est t’inquiéter.

Faire attention. Mais attention à quoi? En voilà une bonne question. Il faut qu’elle protège son coeur, même si tu as l’impression qu’il est déjà trop tard pour ça. Etait il obligé de continuer la mascarade ? Était- ce trop difficile de lui dire la vérité ? Ils auraient pu resté fiancé mais ne pas continué à s’enfoncer dans le mariage ? Parce qu’il y en a un des deux qui n’est définitivement pas honnête. A t’il réalisé seulement que Juliet est amoureuse de lui ? Si c’est le cas, sa manière d’agir est cruelle, tu n’as pas d’autres mots. Continuer à faire comme si de rien n’était, comme si il était amoureux d’elle pour la faire tomber dans le panneau, continuer à faire plaisir à sa famille, pour avoir la jeune femme sous sa coupe, mais à côté ne pas engager ses propres sentiments et aller voir ailleurs ? Ce n’est pas comme ça qu’il faut faire. Juliet ne mérite pas ça. Elle est trop gentille, trop pure pour lui imposer ce genre de viles manières. Peut-être que tu peux dire un mot à Maximilien ? Lui envoyer un message. Il n’a pas besoin d’être plein de reproches, mais tu voudrais savoir si il a conscience qu’elle l’aime. Tu ne veux pas croire qu’il soit cruel justement. Tu n’irais pas jusqu’à le menacer, tu n’es pas comme ça.

“A ton coeur.”

Tu marques une pause en essayant de rassembler tes idées pour lui dire quelque chose de doux.

“Je veux pas jouer les oiseaux de mauvais augure, et je serais la première à être vraiment heureuse pour toi si tout est aussi beau et facile que ce que tu me dis. C’est juste que je suis passée par là moi aussi… Je ne veux pas que tu en souffres ok ? ”

Tu poses ta main sur la sienne. L’inquiétude qui se lit sur ton visage est plus que sincère. Ca serait plus simple de lui parler de ce que tu as appris. Mais pas efficace pour autant si tu lui exprimes ouvertement les doutes que tu as.

Tu as conscience de passer pour la plus rabat joie des rabats joie. Ne pourrais tu pas simplement être heureuse pour elle ? Les choses ne pourraient-elles pas couler de source pour une fois ? Dieu sait si toi même tu ne t’es pas posé les mêmes questions que Juliet. Souvent même à cause d’Adalia, et notamment vis à vis de Lorcan. Elle a été la première à te traiter de folle à ce sujet sans doute. Si avec toi on n’est pas passé par 4 chemins, tu te décides à ne pas user des mêmes armes. Faire les choses de manière plus savantes, et sans doute plus calme aussi. Pourtant tu sens bien l’incompréhension de Juliet qui voudrait simplement que son amie soit heureuse pour elle sans chercher la petite bête. Là aussi, si c’était aussi simple que ça, si tu n’avait rien entendu de rumeur sur le sujet, tu voudrais lui accorder ce petit plaisir de la vie.

Tu n’es clairement pas à ton aise dans le rôle de l’oiseau de mauvaise augure. Avoir ce rôle ne semble pas approprié pour toi. Forcément, elle te demande si tu as entendu quelque chose, si tu sais quelque chose. Pourquoi diable irais-tu la prévenir sinon ? Tu t’es mise dans une position dérangeante, comment te sortir de cette impasse à présent ?
Qu’elle soit sur la défensive c’est bien normal. Et toi alors ? Est ce que tu vas lui mentir ? Est ce que tu vas lui dire qu’il n’y a rien et la discussion s’arrête là ? Et en même temps si tu lui dis qu’effectivement il y a quelque chose, ce n’est définitivement pas à toi de lui dire. Tu prends le temps de réfléchir, mais assez pour que ça lui semble trop suspect.

“Je veux juste pas que tu souffres, sois sûre que vous êtes sur la même longueur, c’est tout ce que je dis.”

Tu ne réponds pas à sa question, et en même temps si. Le plus simple serait qu’elle fasse ce que tu lui proposes, à savoir aller discuter avec son fiancé. Tu t’es aventurée sur une pente glissante, tu ne peux t’en prendre qu’à toi même si tu es dans cette situation maintenant.

“Juliet, tu es la petite soeur que j’ai jamais eu, j’ai le droit de m’inquiéter un peu ?”

Tu lui souris doucement désireuse de faire passer la pilule le plus doucement possible.

Tu voudrais être sûre qu’elle suive ton conseil, pourtant tu as le pressentiment que ça ne sera pas le cas, et que la chute sera difficile. Elle va tomber de haut, elle est amoureuse, tu ne pourras pas le lui reprocher. Sur le papier le tableau est idyllique tu ne peux pas dire le contraire. Le bougre est beau, il est gentil, mais il n’est pas sincère, ça on pourrait difficilement te faire croire le contraire. Tu n’as pas tous les détails, mais ça sent suffisamment mauvais pour te mettre la puce à l’oreille. Peut être parce que tu connais les protagonistes… Aussi parce que tu sais que Juliet est profondément gentille et qu’elle ne connait pas la nature humaine sous toutes ses coutures. Tu connais tout d’elle, ses expériences avec les garçons sont limitées. Tu n’irais pas dire que les tiennes sont plus développées, mais aujourd’hui tu fais preuve de plus de sagesse sans doute. Enfin tu l’espères du moins.

Vous finissez votre collations, vos tasses de thé sur des bavardages plus légers. Tu ne veux pas l’agacer davantage, tu sais qu’elle n’a pas tout compris. Tu avais peur de la braquer et tu espères que ce n’est pas le cas. Tu as été sincère avec elle: tu tiens à elle et tu ne veux pas qu’elle souffre, alors tu t’inquiètes. Est ce qu’elle ira tirer les vers du nez à son fiancé ? Hélas seul le temps pourra le dire, tu ne peux pas l’obliger à le faire. Peut-être que tu pourrais contacter Maximilien ? Ou Peter ? Tu n’as pas vraiment reparlé à ce dernier même si les tensions semblent s’être dissipées. Avec Lorcan ça semble s’être calmé, du moins en surface, tu sais qu’ils ne pourront jamais être amis ces deux là, mais tu peux au moins leur demander de se toléré, d’autant qu’il n’y a pas que toi dans l’histoire, il y a aussi Pina. Pina dont tu ne sais quoi penser, mais ce n’est pas le sujet ici.
D’ailleurs Juliet pourrait te traîter d’hypocrite, toi tu dis que tout va bien, tu veux régler les problèmes des autres mais tu fais l’autruche quant aux tiens...

Quand vous vous séparez tu prends Juliet dans tes bras, tu lui fais promettre à nouveau de faire attention à elle et tu la laisses partir dans le froid de l’hiver un petit pincement au coeur, croisant les doigts pour que tout se passe bien.

terminé