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Au bon endroit, au bon moment. ~ Oscar
Ven 23 Avr 2021 - 16:57
L’air frais de la nuit balaya ses joues, son visage toujours dans l’obscurité de la capuche, dissimulé sous les ténèbres du soir. Elle fit un signe de tête à l’homme près de la porte d’entrée en pause et pris la marche vers un chemin flou qui la rendra au portail de son immeuble, où son appartement et surtout son lit, l’attend, prêt à l’accueillir la couette ouverte. Ses pas résonnaient avec le silence de la rue, le calme plat lui faisait siffler légèrement ses oreilles qui s’étaient accommodées à la ferveur du Styx. C’était une soirée parmi tant d’autres et pourtant elle avait été fructueuse. Elle se retourna à plusieurs reprises en pensant entendre derrière elle des pas, mais il n’y avait rien que les automobiles qui passaient et l’ombre du réverbère. Elle jeta un dernier coup d’œil pensant être suivie et reprit sa marche. Cette drôle d’impression, cette désagréable sensation d’avoir une ombre. Elle bifurqua sur la droite, la rue perpendiculaire à l’endroit qu’elle venait de quitter et pourtant elle ne mettra pas un pied sur ce pavé de la rue, son poignet fut agrippé, et son corps tiré en arrière avec force.
Sur le moment, le reflexe n’a pas été présent, son corps a basculé sur le sol. Fort heureusement, la capuche ne bougea pas, le sort l’empêchait de le faire. Son poignet la lançait, l’homme la tenait fermement, elle voulait user de sa baguette mais le doute la stoppa. Elle ne savait pas s’il était un sorcier ou non. Le doute était présent, mais elle pouvait au moins se défendre par la force. Elle donna un bref sur le ventre à l’aide de son pied. L’homme lâcha son poignet et la maudissait, la maudissait de lui avoir prédit la fin de son mariage, la fin de son couple. Si au début elle ne faisait aucun lien, elle eut très vite compris. Il lui reprochait de lui avoir prédit l’avenir. Elle massa son poignet meurtri et se releva péniblement « Savoir l’avenir peut avoir un prix et peut être sous forme de puzzle » Les propos de la danoise ne calma en rien l’homme au contraire. Il reprit ses bras et la plaqua contre le mur en lui hurlant qu’elle avait brisé son mariage. Freyja accusa le coup, une vive douleur au dos et à la tête mis les hurlements de l’homme en echo et assomma la blonde durant quelques instant…
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Re: Au bon endroit, au bon moment. ~ Oscar
Lun 17 Mai 2021 - 22:41
Oscar ne faisait jamais le trajet jusqu’à Inverness pour rien. Il y avait toujours quelque chose de bien précis qui lui faisait poser le pied sur les pavés humides de la ville de ses études. Il n’y avait pourtant pas d’attachement particulièrement. Y avoir passé toutes ses années ne lui procurait aucun sentiment de nostalgie ou de mélancolie. Il connaissait simplement cette ville, s’y sentait presque comme à la maison, mais ne viendrait pas là pour le simple plaisir d’y passer une ou deux heures. En cette milieu de nuit, il était donc bien loin de son rôle de diplomate respecté qu’il présentait au troupeau mondain qu’il fréquentait lorsque ses rôles politique et familiale le lui imposaient. Il n’était question de rien de tout ça, ce soir. Sous la pluie fine qui faisait partie intégrante du paysage écossais, le diplomate courait à travers les ruelles sombres de la ville. Il avait revêtu pour l’occasion de vieilles affaires trouées et s’efforçait de rester dans les endroits de la cité les plus sombres et mystérieux. Il ne se doutait pas que peu d’âme errait dans les ruelles à cette heure-là, mais il ne pouvait pas non plus accepter le risque zéro. Oscar n’était pas l’une de ses superstars de Quidditch, grand bien lui fasse, mais les photographies qui avaient fuient à la suite du procès médiatique d’une certaine attrapeuse avait eut raison de la discrétion qu’il avait jusque là mit un point d’honneur à conserver, que cela soit pour sa propre réputation, celle du ministère ou celle de sa famille. Il n’y avait pas grand-chose que craignait l’Américain, mais ce qui se tapissait dans l’ombre de sa vie était assez terrifiant pour qu’il s’en méfie et qu’il ne cesse de rester en alerte.
Alors il courait avec souplesse, dans la fraîcheur de la nuit écossaise. Il courait, s’échauffait, laissait s’échapper cette frustration et cette colère qui l’habitait depuis le début de la matinée lorsqu’il avait reçu la beuglante bien trop calme de son épouse, refusant catégoriquement d’amener Junior le week-end qui suivait, soulignant que son idiot de père devait avoir bien assez d’occupation. L’ironie du ton employé par sa femme et la familiarité des mots qu’elle avait utilisé n’avait pas laissé le moindre doute s’installer quant au retournement de situation observé par l’Américain. Il avait donc passé la journée d’une humeur massacrante à son bureau, jugeant d’un regard froid et commentant d’un ton acerbe quelques actions empotées de certains de ces collaborateurs les plus bas de la hiérarchie. Mais ce comportement ne lui allait ni au teins, ni à l’esprit et moins encore lorsqu’il s’agissait de combat de poings dans une arène. Alors il courait, le diplomate, avec une grâce toute féline, une rage tout animal, il se débarrassait du sentiment désagréable qui s’était déposé sur sa peau depuis le petit-déjeuner et qui y restait attaché, comme un film de pollution, comme une couche de poussière fine de la brousse Nigériane. Il courait pour assurer sa victoire prochaine, une victoire écrasante, une victoire flamboyante. Il courait pour laisser de côté l’erreur de sa vie, une erreur passée dont il pâtissait encore. Une erreur dont il n’avait pas fini d’entendre parler. Une erreur qui haussait les sourcils, qui claquait de sa langue vicieuse, une erreur qui portait une bague jumelle à la sienne. Une erreur qui portait son nom et qu’il ne pourrait jamais rectifier.
Il pouvait l’ignorer, ou tout du moins essayer. Et c’était bien ce qu’il comptait faire ce soir-là. Il courait pour laisser la raison guider l’animal plus tard, il épuisait la rage, ramenait une conscience tout humaine à la bête et s’assurait ainsi un combat précis et maîtrisé. Une force sauvage contrôlée. Il devrait se dispenser des indications d’attaque de Judith, mais ne doutait pas de sa capacité à détruire son adversaire. Il ne doutait pas, jamais. Il n’en avait pas le droit. Il était un Hangbé, et un Hangbé fier ! Il volait presque au-dessus de l’asphalte, passant du bitume au pavé sans s’inquiéter de la pluie qui tombait, sans craindre une quelconque glissade. Il fonçait, tendait l’oreille pour éviter les voitures, pour guetter les bruits. Son regard, décoré d’une lueur dorée hérité de sa forme de léopard, n’était pas sensible à l’obscurité. Il évoluait comme sur un circuit de course, se mouvant avec aisance et puissance. Il suivait une musique silencieuse, celle de son cœur qui bat, de ses basket sur le sol, de ses mouvements de bras et..
.. il s’arrêta lorsqu’il entendit le premier cris. Des paroles véhémentes d’une voix enragée appartenant à un homme. Un homme en colère. A travers le ton de cette voix venue briser le silence de la nuit, Oscar pouvait presque prédire les traits tirés de son propriétaire. Un visage coloré de rouge, des yeux injectés de sang et une hargne qu’il ne rencontrait que rarement. Il n’était pourtant pas innocent sur le sujet. Il savait ce que cela faisait de se laisser emporter par l’émotion, par la haine et la colère. Il savait ce que cela faisait d’être trahis, de sentir des larmes de rages s’échapper de ses prunelles et de manquer de faire une action qu’il regretterait probablement. Piqué par une curiosité, attiré par les éclats de voix masculin, il reprit à course et dévia de son trajet originel. Il avait du temps avant son combat.
Lorsqu’il arriva dans une ruelle pavée à peine éclairée, il pressa le pas. Il y avait bien un homme devant et en face, une silhouette plus fine dont le visage, recouvert par une capuche, n’était pas discernable. Il n’avait rien prédit avant d’arriver sur le lieu de l’engueulade, il ne s’était pas posé davantage de question, n’était guère en état de le faire. Il avait suivi son instinct, sa curiosité et il semblait avoir bien fait. Il ne s’agissait pas là d’une simple rencontre houleuse de quartier nocturne, mais d’une agression. Les mots prononcés par l’homme étaient à présent clairs, d’une limpidité sans doute. Seule l’identité de l’agressée restait inconnue. Not for long.. pensa-t-il, avant de reprendre sa course, la rapidité s’étant intensifiée. Il ne volait plus au-dessus du sol, ses pieds prenaient des appuis puissants sur les pavés. Seul le sortilège de ses chaussures l’empêchait de glisser. Il courait vite, puissamment, mais ne faisait pas plus de bruit qu’un homme normal. Il fonçait à grandes enjambées jusqu’à percuté l’agresseur, coupant court à ses reproches et provocant la chute de la victime, poupée de chiffon silencieuse. Il poussa l’homme jusqu’à le plaquer contre un mur et plongea ses prunelles dorées dans le regard sombre et courroucé de l’animal. « You should leave. You better not to show your face here again, fool » cracha-t-il, d’une voix grave, animal. Une seule chose le retint de se saisir du col noir de l’homme et de le lancer sur l’autre côté de la rue. Une seule et unique chose : le pouls de la personne au sol.
A l’instant même ou il relâcha sa prise sur la veste de l’homme, ce dernier détala. La haine qu’Oscar avait vu dans le fond de son regard c’était mu en une peur légitime. Il n’avait visiblement eu que le courage de s’attaquer à plus petit que lui. Le diplomate pouvait bien croire que c’était tentant, mais il ne manquerait pas de le juger pour le restant de ses jours. Qu’est-ce que cela lui apportait, de s’en prendre à quelqu’un qui physiquement ne faisait pas le poids ? L’américain ne daigna pas davantage perdre son temps avec l’homme et il reporta ainsi son attention sur l’individu immobile au sol. Il pouvait voir son ventre se soulever à intervalle régulier, et aucune goutte de sang n’était venue ni salir les pavés ni embaumer le nez du Cavalier de la Guerre. La régularité du rythme respiratoire de l’inconscient le rassura, mais pour s’assurer que tout allait bien ils devaient en discuter à voix haute. Avec une délicatesse toute maladroite, il se saisi de la capuche et la fit tomber, laissant le visage d’une jeune femme aux traits fins et délicats à découvert. Oscar ne mit pas longtemps à reconnaître l’héritière Dalgaard et ne pouvait que se demander ce qu’elle pouvait bien faire là à cette heure aussi tardive et pire encore, ce qui la poussait à cacher son visage et ainsi son identité. Du bout de ses doigts, appelant à lui la puissance de la magie Africaine, il apporta à la jeune sorcière un peu de son énergie. « Enervate » avait-il murmuré, avant d’accueillir le retour à la réalité de la Danoise de quelques mots soigneusement choisis. « Miss Dalgaard, je vous pensais à la recherche d’une bien meilleure compagnie... » Alors que la sueur et la pluie se mêlaient sur sa peau sombre, alors qu’il venait de courir pendant plus d’heure et que la jeune femme s’était retrouvée en mauvaise posture, il reprenait le masque dans lequel il paradait souvent lors de ses soirées mondaines, comme un mauvais reflexe qui lui collait à la peau. « Vous allez bien ? » s’enquit-il, davantage de sérieux, laissant la dorure de son regard s’effacer derrière la couleur naturelle de ses prunelles.