"Voila. Vous restez là, on va venir vous soigner l'arcade."

Je restais silencieux, me contentant de relever le regard vers la personne qui m'avait amené dans cette pièce. C'était bien ma veine d'atterrir ici. Maintenant, il allait falloir que je resorte rapidement avant que... "Et des brigadiers vont venir prendre votre déposition." Ah bah avant que ça ! Bordel !

Je laissais la dame sortir, et même quelques secondes s'écouler avant de me décider à réagir. Et me voila debout, m'approchant de la porte de la petite pièce, regardant ce que je pouvais voir du couloir. Il y avait du monde, et du passage. Si je voulais me barrer sans être vu, ca n'allait pas être pour tout de suite. M'éloignant de l'ouverture, je faisais alors rapidement le tour des lieux : salle de soins classique comme j'en avais déjà visité plusieurs, parfois dans des états plus incroyable les uns que les autres. Témoin cette fois où ce bon vieux @Elio Cooper m'avait recousu le bras.

Mon regard s'arrêta sur un miroir, et effectivement, je faisais peine à voir. Je saignais de ma blessure, mes traits de visage étaient tirés quelque peu et j'étais... sale. Soupirant, je revenais à mon inventaire des lieux. Ouvrant un tiroir, je regardais ce qu'il contenait, jusqu'à trouver quelques petites fioles d'anesthésiants mineurs. Et un regard par dessus l'épaule ensuite, l'armoire en comptaient quelques-unes de moins. Ca et quelques strips.

L'ennui restait le temps. Je n'avais pas le temps qu'on s'occupe de moi. Je ne voulais pas la visite de brigadiers, et encore moins qu'une personne qui me connaisse me reconnaisse. Errer dans Inverness était facile en soi, se retrouver ici était plus compliqué. Et ça même si j'avais donné un faux nom à l'entrée. Merci Victor de ta précieuse aide, sans le savoir.

Nouveau coup d'oeil dans le couloir, toujours autant de monde mais moins d'attention vers la pièce où je me trouve. Pas le choix, pareil occasion ne se représentera peut-être plus : je renfile un pull, remonte la capuche sur mon visage et m'y risque à tenter une sortie discrète.

L’eau coule abondamment sur les mains de la Blackthorn, les débarrassant du sang encore frais qui les maculait. Presque hypnotisée par l’évier qui avale le liquide en tourbillonnant doucement, elle se refait le fil de la journée. Une urgence vitale comme on en voyait rarement était arrivée au sein des services de Sainte Marie d’Inverness et Juliet. Hémorragie fulgurante, la blondinette s’était retrouvée au bloc avec Ethan Lacroix avant d’avoir eut le temps de dire ouf, son doigt enfoncé dans la cuisse du patient, bouchant l’artère fémorale sectionnée.

Et finalement, la chirurgie avait prit presque toute la journée. Elle aurait pu retourner aux urgences mais elle avait été invitée à rester et elle avait été fascinée par ce qui s’était déroulée sous ses yeux. Réparation aortique d’abord, puis les os… Le patient avait du être réanimé, transfusé a plusieurs reprises… Et pourtant Juliet n’avait pas vu le temps passer…

En sortant, fatiguée mais nourrie par cette expérience, elle avait jeté un coup d’oeil au registre des entrées et le nom de De Launey lui avait sauté aux yeux. Elle ne paniqua pas compte tenu de l’endroit où il avait été installé pour attendre et même si officiellement elle avait finit sa journée, elle retira le calot qu’elle avait sur la tête et se dirigea vers l’aile des urgences relatives puis vers la salle de soin où son ami avait été installée.

La poignée qu’elle allait prendre en main se déroba et la porte s’ouvrit. Un grand gaillard à capuche lui rentra dedans, manquant d’envoyer ses fesses à la rencontre du carrelage. Ce qui était sur, c’est que ce n’était pas Victor. Elle connaissait assez le français pour pouvoir dire qu’il n’était pas si grand.

- Mais qui…

Pas la peine de terminer son interrogation… Ce visage elle le connaissait par coeur, même s’il avait sensiblement changé.

- Jo ?

- Jo ?

Cette voix. Pour sur, à une époque, tu aurais tout donné pour que la propriétaire de celle-ci te rentre dedans. Autant dans le sens figuré que propre. Et alors que tes yeux se ferment un instant, tu sais très bien ce que ton esprit se dit à l'instant : *Et merde !*

Mais tu n'as pas le temps de te maudire de cette rencontre. Il faut que tu réagisses, et vite, alors la seconde qui suit, ton regard se rouvre sur elle et tu tentes un instant de faire abstraction de tout ce que tu as toujours penser d'elle pour entrevoir la réalité du moment. A-t-elle entendu les fioles dans ta poche cogner entre elles ? D'autres regards se sont-ils tournés vers vous ? Les brigadiers sont-ils déjà là ? Malheureusement pour la première de ces questions, la réponse est impossible à dire. Faute à elle, à son apparence que tu as toujours trouvé si irrésistible. Chercher une réponse dans ses yeux, c'est te perdre dans une seule évidence : la Blackthorn est belle. Très belle. Trop... Oh non, on se calme, aucune fille n'est trop belle. Ce qualificatif sera toujours une insulte.

Pour la seconde, un regard à te rassurer. Peu de regards, peu d'intérêt. C'est certes pas le top coté discrétion, mais la présence de Juliet dans un environnement proche semble rendre toute situation dans ce lieu d'une banalité sans précédent. Une preuve qu'elle assure, qu'on a confiance en elle.

Pour la dernière, il ne reste pas trente-six solutions. Ta main attrape son poignet et sans demander pardon ou permission, tu l'attires dans une autre salle de soins ouverte, la faisant entrer et fermant la porte derrière toi. Brigadiers, venez-y, grace à cette petite astuce, tu sais que tu as gagné quelques précieuses minutes.

"Juliet. J'ai pas le temps de t'expliquer. Tu..."

Tu t'arrêtes. Parce que ton esprit, retord, a envie de continuer cette phrase d'une façon tellement classique. Tu refermes les yeux alors, réprimant toutes ces pensées que tu as, l'index venant se poser sur ton front alors que le reste de ton poing est fermé, pour remettre tes idées en place. Est-ce que tu penses à cette plaie à ton arcade ? Au sang qui coule et qui doit probablement éveiller des questions à ton amie que tu n'as pas vu depuis quelques temps ? Aux questions qu'elle se pose peut-être sur ta disparition des derniers mois ? PAS DU TOUT.

"Il faut que je sorte d'ici. Discretos et rapidement. Tu peux m'aider ?"

La surprise macule le visage de l’interne de médicomagie. Elle reconnait sans mal les traits de son ami même s’il a perdu du poids et qu’une douche ne lui ferait vraiment pas de mal. Il a la moitié du visage couvert d’un sang qui n’est pas encore sec et Juliet devine facilement la blessure sur l’arcade. La joie de le voir se bouscule avec l’inquiétude de son état mais elle n’a pas le temps de poser une seule des milles question qui se bousculaient dans sa tête qu’il attrape son poignet.

- Eh…

La poigne n’est pas douloureuse mais elle est surprenante, d’autant plus que le Wauters l’attire dans une autre salle de soins, a quelques pas de là, justifiant d’un pas le temps de lui expliquer. Mais la blonde est déjà sur la pointe des pieds, les mains autour du visage de Jolan pour essayer d’ausculter sa plaie alors qu’il lui explique qu’il faut qu’il sorte. Rapidement. Et discrètement. Le ton est assez pressant pour que la blonde ne cherche pas trop à discuter…

- Je peux. Si tu promets de ne pas disparaitre après et de tout m’expliquer.

Ses bras se croisent sur sa blouse, la maculant du sang du Cheyennes au passage. En attendant sa réponse, la blondinette laisse son regard courir sur son interlocuteur et elle remarque sans mal ses poches un peu trop pleines. Elle glisse sa main dans sa poche de sweat et en retire une petite fiole verte qui lui arrache un sourire. Pas sûre qu’un filtre antihistaminique ne lui soit d’une grande aide.

- Alors ? Tu promets ?

- Je peux. Si tu promets de ne pas disparaitre après et de tout m’expliquer.

Ton visage s'aggrave alors que la requête de la blonde te parvient. Il ne faut pas être extra-lucide pour s'en rendre compte. Mais comment pourrait-elle s'en douter, la Blackthorn ?

-Princess... Il y avait ce ton suppliant dans le timbre de ta voix. Le même qui accompagnait par le passé ce regard de chien battu dont tu avais le secret, et qui avait parfois son petit effet. Clairement, tu ne regrettais pas de voler dans les réserves de l'hôpital. Tu regrettais sa demande. Tu ne sais pas ce que tu demandes...

Elle savait. Mais elle ne mesurait probablement pas. Et toi... Toi tu ne voulais pas lui mentir. C'est pour ça que tu l'evitais, elle et d'autres. Pour ne pas devoir avouer aux autres, et à toi même ce qu'avait été ces derniers mois.

-Ju'... Je peux pas tout te dire. Pas... Pas aujourd'hui. Mais s'il te plaît... J'ai besoin de ton aide.

Elle voit bien le visage de son ami se fermer mais très honnêtement elle s’en fiche particulièrement. Le Wauters a disparu du jour au lendemain. Sans dire au revoir. L’abandonnant sans scrupule. La laissant là, derrière, seule avec ses problèmes de gosse de riche alors qu’il était une des rares sources de normalité dans son entourage malgré sa différence.

- Ah non. Ne me sert pas du « princess » a cette sauce là.

La voila qui croise les bras sur sa poitrine, comme pour se rendre hermétique à toute tentative de corruption par la séduction. Elle le connaissait le Wauters. Elle savait très bien comment il fonctionnait et surtout comment elle finissait par réagir face à lui.

Pourtant, elle voit bien qu’il est vraiment inquiet. Et l’inquiétude, ça ne ressemble pas vraiment à l’Amérindien. Voir pas du tout. Elle, elle s’inquietait. De tout, de rien. Et lui il se moquait allègrement, lui donnant un coup de coude et lui démontrant par a+b qu’elle se faisait de la bile pour pas grand chose. C’était ça là normalité.

- T’es pénible Wauters…

Pénible. C’était le mot. Un coup d’oeil derrière et elle voit deux tireurs d’élite passer.

- Bon d’accord… Retire ton sweat et enfile ça.

Et elle cède déjà. Elle se defait de sa blouse blanche et d’un simple sortilège de manumagie elle l’agrandit pour que le Cheyenne puisse y passer ses larges épaules. Elle récupère le sweat qui tinte et qui attire un regard surprit de la blonde à l’adresse de son ami. Elle est sur le point de poser une énième question mais se reprend.

- Ok.. Je vais te faire passer par le couloir de chirurgie. Il y a une sortie vers l’arrière de l’hôpital et de là on pourra transplaner sans être tracés. Tu ne touches à rien. Tu ne parles pas. Tu fais en sorte de ne croiser le regard de personne. Tu me suis et c’est tout, comprit ?

Cette sauce, beauty, c'était ce que le Wauters savait faire. Tu le savais peut-être, surement, mais c'était ancré dans ses gènes, dans ses habitudes avec une telle force que face à toi, il avait pas forcément d'autres possibilités. Parce qu'ainsi chatouiller, c'était la meilleure façon à sa conscience de te faire lacher prise. Céder. Ajoutes-y quelques petites grimaces du visage, tel cet enfant à la moue tristoune qui n'a pas ce qu'il veut et...

Se déshabiller ? Peut-être qu'il y a été un chouïa trop fort finalement ? OH ! Réveilles toi, Wauters. Pas le temps pour la bagatelle qui se profile à ton esprit, et pourtant pour un moment intime avec la blonde, la prison te semblait peut-être pas si cher payé.

Mais tu t'executes, parce que c'est aussi ce que tu veux : sortir d'ici et sans trop de questions. Alors quand tu lui tend ton sweet, non sans problablement un début de sourire en coin, le tintement de quelques-uns de tes larcins du soir, t'arrache une autre grimace. Une du genre "Oupsi" plutôt qu'aguichante. Tes yeux se ferment et ton visage se secoue de droite à gauche. Tu ne savais pas ce que tu avais pris, et tu ne souhaitais pas perdre de temps à te défendre à ce sujet actuellement.

La consigne est clair : tu avances, et tu fermes ta gueule. Facile. Evident. Classique. Blouse de l'hôpital (c'est que c'est serré ce truc en vrai, est-ce que ça moule les formes de la blonde quand elle la porte ? ) tu la suis. Tu les as vu aussi, ces pantins du gouvernement. Ils arrivent, ils s'approchent de ton ancienne chambre alors que vous deux, vous tournez au prochain couloir.

Mais alors qu'une autre silhouette se profile dans le couloir, familière aussi, tu attires Juliet par le bras par pur reflexe pour l'attirer dans une pièce exigue. Ton index se pose sur ses lèvres dans le but qu'elle aussi ne laisse piper mots, le temps que les pas passent.

Je te dis que je connais le De Launay. Si il était à Inverness, on le saurait. T'imagines Ymkje être discrète si il était ici.

La porte qui vous sépare du couloir s'était refermée à temps, mais n'empêchait pas les sons et les voix de fuitaient. Et l'argument te vola une moue convaincue. La cousine, c'était un argument de poids sans jeu de mots.

Ton regard se pose de nouveau sur la jeune femme, et ton index se retire. Avant que tu demandes, j'ai improvisé. Puis, Vic, il m'aurait couvert. D'ailleurs je suis à peu près sur qu'il m'a demandé de te passer le bonjour la prochaine fois que je te voyais. Du coup, t'a son bonjour.

Il avait suffit d’entendre le tintement dans les poches du sweat pour glisser son regard vers le chariot qui contenait les substances utiles au sein des urgences et mises à disposition des soignants. Le dernier à l’avoir utilisé devait l’avoir mal fermé car normalement seul les membres du personnel de Sainte Marie avaient la possibilité magique de l’ouvrir. Elle se retint de poser des questions mais le Wauters n’esquiva pas le regard sévère de la Blackthorn, lui promettant mentalement qu’ils y reviendraient.

Il passe la blouse et Juliet ne peux s’empêcher de le trouver séduisant dedans… Avec @Elio Cooper c’était pareil. La blouse blanche avait un curieux pouvoir sur Juliet il fallait croire. Rapidement, ils sortent dans le couloir et la blonde mène la danse, prenant le chemin le plus rapide vers la sortie la plus proche. Ils manquent de croiser des tireurs d’élite et se retrouvent dans un placard de fournitures médicales beaucoup trop exiguë pour deux personnes. Elle louche une seconde sur le doigt mordoré qui se presse contre ses lèvres et ne peut s’empêcher d’entendre les paroles, mentionnant Victor sans doute possible.

- Evidemment que Vic t’aurais couvert.

Grommelle-t-elle, se retenant de lever les yeux au ciel. Doucement mais fermement, elle repousse le Cheyennes dont le corps est dangereusement collé au sien. De toute façon, les fonctionnaires sont partis et il fallait faire vite.

- On doit encore traverser deux couloirs et on arrivera dans la cour d’entrée des ambages. On pourra y transplaner, mais faudra que tu le fasses. J’suis toujours malade depuis…

Elle se retint de mentionner sa grossesse, celle au sein de laquelle il avait potentiellement été impliqué mais qui n’avait pas été menée à terme au grand désarroi de la Blackthorn. Elle pousse la porte et attrape la manche du Wauters comme pour le tenir près d’elle alors qu’elle reprend leur progression dans l’hôpital d’un bon pas en essayant néanmoins de ne pas avoir l’air trop pressé.

- On y est presque…

Être si proche de la blonde, voilà qui, il n'y a pas si longtemps, t'aurait rendu fiévreux. Et aujourd'hui ? Aujourd'hui, foi de Jolan, tu voudrais déjà être ailleurs. Tu voudrais que tout soit différent. Mais rien ne l'est et la vie a été particulièrement compliquée ses dernières semaines avec toi. Pourtant, malgré tout ça, il ne faudrait sûrement pas grand chose. D'ailleurs, cette proximité n'est elle déjà pas de trop?

Sa réponse claque comme une gifle. Parler de l'ancien summerbee l'offusque-t-elle ? Le bien nommé Victor est-il un sujet sensible ? Peut-être. Tu as entendu quelques histoires après tout, pour lesquelles une part de toi regrette d'avoir été absent clairement. Mais défaire le passé est peine perdue n'est-ce pas?

Tu la suis dans le couloir, jusqu'à cette zone. Cette cour des ambages. Jusqu'à ce que tu le lises dans ses yeux : vous pouvez transplaner. Une part de toi, plus récente que ce que la Blackthorn a connu, voudrait l'abandonner, ne pas tenir parole. Et si l'hésitation dure un peu, elle demeure présente. Jusqu'à ce que tu transplanes, seul. T'en voudra-t-elle ? Sûrement oui. Pendant ses secondes qui s'écoulent avant que tu ne reviennes devant elle, pour la saisir par le bras, avant de repartir dans un craquement.

Tout se passe si vite. En une minute, tu enchaînes ces deux allers-retours sans mal. Et vous vous retrouvez au bord du lac, dans un endroit calme, isolés, un banc pas trop loin vers lequel tu te diriges pour t'asseoir.

Je voulais être sur qu'on serait tranquilles, désolé. Parce que cela valait mieux pour tout le monde. Parce que ...

Défaisant ta blouse, enfin celle de la Princess d'antant, ton regard revient encore vers elle et tu annonces : Tu veux savoir quoi ?.

Elle n’a jamais compris ces médicomages qui viennent travailler en tailleur et en escarpin. Elle passe ja journée en pyjama vert et blouse blanche, tennis aux pied. Aux urgences, elle ne pouvait décemment pas se permettre de se fouler une cheville en courant à côté d’un brancard flottant. Sans quoi c’est elle qui se retrouverait patiente et non plus soignante. A cet instant, elle est bien contente d’avoir des basket au pied tant elle doit marcher vite pour suivre la foulée du géant amérindien. Un pas de sa part en vaut deux de la douce Blackthorn qui peine à suivre le rythme.

Les couloirs se suivent, se succèdent et ne se ressemble pas pour qui les connait bien comme Juliet. Voila près d’un an qu’elle a démarré son internat à Sainte Marie et elle connait désormais par coeur chaque couloir, chaque placard… Elle les guide discrètement jusqu’à la cour ou beaucoup de soignant prennent leur pause du midi quand le soleil se présente. A cette heure, elle devrait être vide et c’était le cas, heureusement.

- C’est ici tu peux…

La blondinette lui tend la main alors que dans un « crac » sonore le Cheyenne disparait dans un nuage de fumée un peu plus grisâtre qu’à l’habitude. Aussitôt, la moutarde lui monte au nez. Elle lui monte au nez à une vitesse folle. Comme rarement d’ailleurs. Abandonnée pendant quelques secondes, un cri de rage s’échappa de ses lèvres. Elle fulmine encore alors que son ami apparait de nouveau et lui attrape le bras pour l’emmener cette fois.

- Tu sais que j’étais à « ça » de te tuer ?

Elle montre son index et son pouce bien rapprochés sous le nez du Wauters tandis que son regard lui lancer encore des éclairs. Bon… d’abord il aurait fallut le retrouver. Elle reste furieuse alors qu’elle n’est même pas consciente qu’il avait vraiment l’intention de l’abandonner initialement. Ils sont au bord du lac. Pas bien loin de l’endroit où il a vomit sur ses chaussures, bien des mois auparavant. Ils s’installent sur un banc et Juliet récupère sa blouse avec un certain soulagement : il fait frais quand il y a du vent dans les highlands, même en pleins été.

- Je veux tout savoir. Ou tu étais ? Qu’est ce qui t’as prit de partir ? Qu’est ce que tu as fait pendant tout ce temps ? Pourquoi tu n’as jamais répondu quand j’ai essayé de te contacter ?

Elle marque une pause, se rappelant que respirer c’était parfois utile. Mais avant qu’il ne réponde elle ajoute.

- Attend, attend, c’est pas finit… Qu’est ce que tu as fait pour être dans cet état ? Qu’est ce que tu as volé comme potions ? Pourquoi ? Et surtout pourquoi des tireurs d’élite en avaient après toi ?

Elle envisagerait de le soigner quand elle en saurait un peu plus, voila.

Tu aurais peut-être du...

Cette phrase, en réponse à sa presque provocation, sa frustration, titillait mon esprit. Pourtant je la retenais, me dirigeant vers un banc pour m'asseoir. Ici, à l'écart, tout me semblait presque calme. Tout me semblait presque irréelle. La folie de cette soirée, la bagarre, tout aurait presque pu être effacé.

Puis la Blackthorn revient, elle demande son du. Et ma lèvre se pince dans mes dents. Parce qu'il y a d'un coté une promesse que je lui ai faite, et de l'autre la vérité qu'elle demande. Il y a un gouffre entre les deux, un vide où même moi, finalement, j'ai peur de regarder.

J'écoute ses questions, sans y répondre dans un premier temps. Peut-être parce que la première entrainent les autres dans une suite logique. Peut-être parce que ces questions, n'importe qui les poserait. Et finalement, je soupire. "Je peux pas répondre à tout. Et non, tu ne cries pas. Je peux pas, c'est tout." Aussi surprenant que cela puisse paraitre, j'étais sincère et cela devait se voir j'imagine dans mes yeux. "Y a deux raisons qui m'ont fait partir : Akhela et les rumeurs d'attaque de loup-garou." Et bien que ces attaques n'étaient pas de mon fait, je ne pouvais le prouver.

"Je t'apprend rien si je te dis que la potion tue-loup coute un bras ? Et bien je me suis retrouvé à court, l'ami qui me préparait la mienne est mort. J'ai du chercher d'autres solutions et je me suis meme inscrit à une étude pour essayer d'en avoir, mais ca n'a pas marché. La potion normale, elle va pas chez moi. Pas aussi bien. Apres ça y a eu l'attaque. Et forcément, proche d'Inverness, le seul loup déclaré..." La suite était aussi évidente que dure à dire.

"Je vais pas te mentir, j'en sais rien. Je sais pas si je suis responsable de tout ça. La vérité c'est que j'ai été convoqué chez le doyen, et au ministère. Et que j'ai été nulle part." C'était là que je suis parti. Ymkje était la seule à avoir eu "un mot de départ". Et encore, il s'agissait d'un simple "Ne t'inquiètes pas, je gère" à la Wauters. Mais à la différence de tous, je savais qu'elle comprendrait.

"J'ai voyagé, beaucoup. J'ai vu du Pays. Paris, Bruxelles, Budapest, Florence... Comme quand mon loup a déconné la première fois, et j'ai rencontré plein de monde. Mais j'ai rencontré aussi quelqu'un de ... on va dire pas fréquentable." Mon regard se pose sur elle un instant, alors qu'en pensant à cette époque, je me suis instinctivement recourbé. Mes coudes sont sur mes genoux, mes mains jointes et mon regard perdu dans la tignasse qui me sert de cheveux. "Un suceur de sang, qui, je l'ai appris plus tard, rêve de tuer tous les personnes comme moi qui existe et qu'il rencontre."

Doucement, je me levais pour m'approcher du bord du lac. M'acccroupissant, je venais alors prendre un peu d'eau et rincait ma nuque avec. Même si je n'avais pas envie, je ne pouvais pas non plus nier que en parler, me décharger, ça faisait du bien.

"Juliet..." Autre témoin de ma sériosité du moment, je l'appelais par son prénom. "Je suis dans cet état parce que je me suis battu. Je me suis battu parce qu'on me cherche et que j'ai pas envie qu'on me trouve. Je suis pas arrivé à Sainte Marie par choix et crois-moi, il vaut mieux que tu m'oublies. C'est pour ça que j'avais transplané seul la première fois. Je préfère que tu me hais, ou que t'aies envie de me tuer. Si tu t'en sens le courage d'ailleurs vas-y. Je veux pas que tu aies d'emmerdes..."

Elle manque d’air et ça se voit. Elle a du mal à retrouver son souffle après avoir enchainé toutes ses questions à destination du Wauters. Elle en a encore mille qui lui traverse l’esprit mais elle se retient d’en rajouter une coucher… Déjà avoir réponse à tout ça, ça serait pas mal. Et vu comme l’amérindien à l’air sur la défensive, elle est pas franchement certaine qu’il va cracher autant d’info qu’elle le voudrait.

Elle avait pas tort, il prévient d’emblé qu’il ne pourra pas répondre à toutes les questions posées et la jeune sorcière ne peut s’empêcher d’afficher un air très agacé face à cette affirmation. Pourquoi ? Elle n’a pas le temps de poser la question qu’il commence à s’expliquer.

Elle hoche doucement la tête, elle se souvient des attaques de loup-garous… Rapidement, un homme avait été porté disparu et il avait été révélé qu’il était loup-garou… non déclaré. Contrairement à Jolan. Une grimace traversa son visage quand il mentionna les problèmes qu’il avait avec la potion.. Une grimace de plus alors qu’il avait fuit les convocations. Il ne savait pas s’il était responsable ou pas. Il avait préféré fuir. Elle donne un coup de poing dans son épaule avant de déclarer d’une voix légèrement contrariée.

- Stupide loup. Je sais faire cette potion. T’aurais pu tout simplement demander.

Le visage de la blonde se décompose alors qu’il raconte ses pérégrinations et les dangers qui le menaçait. Encore. Un mélange d’inquiétude et de colère l’attrape. Elle est persuadée qu’il a fait tout les mauvais choix qu’il pouvait faire… Elle le regarde s’approcher du lac et prend sur elle pour rester sur place. Elle a envie de le toucher. De peur qu’il s’enfuie. Encore. Elle l’écoute l’expliquer pourquoi il est blessé et soupire avant de lui faire signe de se rassoir.

- Aller, vient là. Je vais soigner ça avant que t’ai, encore, une cicatrice.

Elle sort sa baguette et se lave magiquement les mains avant de s’approcher du visage du Wauters pour examiner la plaie et voir comment elle va procéder pour suturer tout ça. N’ayant pas l’intention de le haïr, ni de le tuer, elle reprend d’une voix plus douce, essayant de le rassurer.

- Quelques semaines après que tu sois parti, quelques semaines après les attaques de loup-garous, un auror a découvert qu’un homme qui était porté disparu depuis plusieurs mois était loup-garou. Il n’était pas déclaré. C’est sur lui que ce sont portés les soupçons.

Tu sais la faire, cette potion ? Je n'en doutais pas. Pas plus que le prof de potions de l'époque, Od'donnir ou même Miss Fraser. Mais la vérité, je venais de te la dire : la potion classique était, pour une raison que j'ignore, inutile. En plus d'être un poison à cause de l'aconit, elle était réellement inefficace pour moi. J'aurais aimé qu'on trouve le pourquoi, ou que le vieux donne sa formule, sa recette avant de clamser, mais non... j'avais pas eu cette chance.

Je ne renchéris pas cependant. Au lieu de ça, je me contente d'expliquer la suite, de la perte de controle aux pérégrinations, sans aborder cependant les détails les plus sanglants. Savoir pour le Vampire est déjà suffisant non ?

Revenant m'asseoir, je laisse ses mains se poser sur mon visage. Les sources de lumières ne sont que naturelles, et pourtant j'ai confiance en cette amie que la vie m'a apportée. Même dans le noir le plus complet, je lui ferais confiance pour ce qui est des soins. Je l'écoute me raconter la suite des événements à Inverness, et je m'amuse de sa foi. Si je m'étais présenté, il n'aurait pas fallu quelques semaines pour que je me retrouve à Azkaban, Princess. Je te rappelle qu'à la différence de toi ou des autres, à leurs yeux, je ne suis pas un être. Juste une créature. Une créature sans droits.

Le droit d'exister ? Même celui-là, selon leur code, je leur devais. Et si le Ministère, par la brigade de régulations des Loup-Garou, m'adjoignait de me présenter, refuser n'était techniquement pas une option. La peine ? Voir mes privilèges retirés. Et c'est ce qu'il s'est passé. C'est ce que j'ai vécu. C'est ce que je vis.

Dans le meilleur des cas, tes pairs m'auraient mis ça sur le dos, pour donner l'impression de maitriser. Pour rassurer l'opinion publique.

Je le pensais réellement. Je les croyais réellement capable de tout pour alimenter leur torchon que pouvait être la Gazette. C'était tellement plus simple.

Du coup, j'ai préféré n'être un poids pour personne. C'était mieux ainsi. Et même pour choupette... Choupette. Le ciel m'était témoin que la quitter, même ainsi, avait été difficile. Mais les relations avec son paternel se seraient facilités j'imaginais, puisqu'elle n'aurait plus à mentir sur mon existence. Elle va bien ? Vous êtes de nouveaux amies ? Oui, je m'en souciais quand même.

Peut être était elle naïve… Peut être. Ce ne serait pas la première fois que l’on lui reprocherait finalement. Mais elle était persuadée que son ami n’avait pas fait le bon choix. Elle était persuadé que la fuite n’était pas la solution même si elle comprenait la peur qui avait pu le saisir l’hiver dernier. Elle hausse les épaules, pas persuadée qu’il aurait terminé à Azkaban.

Elle grimace alors qu’il souligne la difference qui réside entre leurs natures respectives. Elle même avait particulièrement mal réagit quand il lui avait apprit sa lycantropie. Son éducation la rendait particulièrement frileuse face aux créatures magiques, il fallait bien le reconnaitre. Aujourd’hui, et notamment grâce à Jolan, elle avait changé d’avis.

- Arrête de dire ça.

Le ton est catégorique. Elle sait qu’il n’a pas complètement tort mais en vérité, il n’a pas complètement raison non plus. Juridiquement, le statut des loup-garous n’est pas non plus celui des elfes de maison. Elle soupire alors qu’il précise que le gouvernement aurait tôt fait de le déclarer coupable pour rassurer les habitants d’Inverness. Il n’avait peut être pas tort.

- Mais quand même… Tu aurais pu donner des nouvelles. Je me suis fait un sang d’encre et visiblement j’avais pas tort.

Elle triture encore de ses doigts frais la plaie sur le front du Wauters. Elle grimace alors que Jolan mentionne Grâce. Elle repousse la légère jalousie qui lui lui pince le coeur pour se rappeler à quel point elle déteste les surnoms stupides que le lycan utilise. Elle déteste aussi qu’il lui rappelle sa relation avec la De Launey qui n’est toujours pas réglée…

- Hum. Pas vraiment non. C’est… compliqué. Ne bouge pas.

Son pouce s’illumine et la plaie du Wauters se referme doucement grâce a la magie de la jeune interne.

- Tu as l’intention de la revoir ?

Et une balise GPS pour me localiser non ? Il y avait certes une pointe de moquerie dans ma voix, mais c'était surtout de l'ironie. J'espérais qu'elle le comprenne. Parce que le Ministère n'aurait pas trainé à me retrouver dans ce cas-là.

Je n'en ai donné ni à toi ni aux autres. Mon numéro de téléphone, je l'ai liquidé. Toi, Grace, Ymkje, même ma grand-mère... Personne... Sauf @Raven Stone. Mais c'est parce qu'elle... disons que je peux pas oublier son numéro de téléphone, et quelque soit le numéro utilisé, si c'est moi, elle le sait d'office. C'était votre truc à tous les deux. Mais c'était dur pour moi aussi. Parce que j'ai rien reçu de mon coté. Sauf le Patronus pour le m... les fiancailles d'Ymkje et Vic. Je sais pas comment il a fait... Mais c'est Vic.

Je me risque, après ce sujet, à demander des nouvelles de nos connaissances communes. Et dans le lot, Grace. J'espérais qu'au moins, mon absence aurait contribué à régler ce probleme. Mais visiblement, je me trompais. A croire que quelque chose était réellement brisé entre les deux amies de toujours. Et malheureusement, la cause de ce malheur, c'était moi. Moi et ma bêtise.

- Tu as l’intention de la revoir ?

Je pivote la tête de gauche à droite. Mes yeux ne peuvent cacher une certaine déception, pourtant c'est bien ma réponse. J'étais accro à elle, je le nierai pas. Mais faut se rendre à l'évidence : je ne suis pas sur qu'elle était prête à partager sa vie avec un chien mouillé comme moi. Ou à m'accepter assez pour me présenter à sa famille. Alors au fond, je crois que c'était mieux ainsi.

J'étais le bad boy de sa vie, le garçon pas fréquentable que papa n'aurait jamais accepté par définition, à cause de sa condition.

Tu devrais repartir. On va se demander où tu es. Ca, et pour d'autres raisons non ?

Elle ne sait absolument pas ce qu’est une balise GPS, il faut le reconnaitre, et cela explique le sourcil qui s’arque doucement au dessus de son oeil droit. L’éducation puriste de la douce Blackthorn la rend assez imperméable à quelques notions moldues comme celle-ci. Pour être honnête elle ne comprend même pas a quoi il fait référence, bien qu’elle ait entendu l’ironie dans sa voix, avant qu’il ne détaille d’avantage qu’il n’avait pas donné de nouvelles.

Sauf à Raven. Cette fois, Juliet ne peut pas ignorer la bouffée de jalousie qui la consume le temps d’une seconde. Elle apprécie la Stone, vraiment, mais pourquoi se trouvait elle toujours préférée à Juliet aux yeux des hommes de sa vie. Elio, il y a quelques semaine… Jolan aujourd’hui. Et celui-ci en rajoute une couche en mentionnant le stupide mariage de Ym et de Vic auquel elle n’avait pas été invitée…

- C’est bon, j’ai compris le message.

Le ton est presque sec. Elle veut rapidement mettre fin a cette discussion dont elle a exigé l’amorçage. Elle préfère encore parler de Grâce avec laquelle elle n’a presque plus de contact. La dernière fois qu’elles s’étaient vu, la De Launey lui avait dit qu’on ne voyait que très peu sa grossesse. Et elle n’avait pas tort, car de grossesse il n’y avait plus. Elle grimace alors qu’il lui reproche de ne pas avoir su présenter le Cheyenne a ses parents. Sur ce coup, elle comprenait mille fois Grâce mais elle avait du mal à s’admettre qu’elle était presque soulagée de savoir que Jolan n’avait pas l’intention de la revoir.

- Ses parents ont des exigences que tu ne peux pas comprendre…

C’était l’éternel débat, l’éternelle discussion. Juliet ne considérait pas les sang-mêlés comme inférieurs aux sang-purs mais elle était persuadée que leurs vies étaient différentes, qu’il y avait des sujets sur lesquels ils ne pouvaient pas vraiment se comprendre…

Le jeune femme vérifie de nouveau le front de son ami avant de regarder sa montre. Il n’a pas tord. Elle avait presque oublié sa garde à Sainte Marie. Elle a envie de lui dire de non, elle a encore mille question. Mais il a raison et elle hoche la tête.

- Oui, c’est vrai. Mais on se revoit bientôt d’accord ? Tu sais quoi, tu devrais venir à la maison. Je veux dire, venir vivre à la maison. On a un canapé.

Elle voit dans son regard qu’il est sur le point de refuser. Elle pose une main sur la sienne avant de dire vite, avant qu’il n’ai le temps de répondre.

- Reflechies-y, ok ? Mais ça me rassurerait de te savoir en sécurité et tout près.

- Ses parents ont des exigences que tu ne peux pas comprendre…

Et moi une vie qui vous échappe. Eternel débat, que tu ne raviveras pas ce soir, parce qu'où sinon, cet échange deviendra trop long et tu le sais. Le temps peut très vite passé à défendre ses opinions, surtout pour deux personnes aussi convaincues que vous deux. Alors tu t'arrêtes, haussant peut-être juste les sourcils pour accompagner tes yeux qui roulent un peu.

Tu te fais d'ailleurs le rappel de ce temps qui passe, qui file sans vous attendre et par chance, il s'avère que tu as raison. Mais elle s'accroche à l'espoir de te revoir. Et ça, tu ne peux pas l'accepter ni le promettre. Ca ne l'empêche pas d'insister. Tu n'as pas le temps de répondre qu'elle t'enjoins d'y réfléchir.

C'est pour cette même raison que je vous évite. Pour votre sécurité, Juliet. Que ce soit le loup ou le reste, tu étais aujourd'hui une source d'ennuis bien plus graves que ceux de l'époque.

Mais tu me reverras peut-être, si tu prêtes attention. Promesse à demi-mots si il en était, elle voulait dire ce que les mots signifiaient. Se cacher dans Inverness était facile, mais cela ne voulait pas dire devenir invisible. Juste faire partie du décor. Et ça, c'était peut-être parce que tu avais peur aussi que tes chasseurs s'en prennent à tes amis. Alors, même dans l'ombre, tu souhaitais garder aussi un oeil sur eux. Ca, et le fait qu'ils te manquaient, tous...

Peut-être s’agissait il de débats inutiles. Peut-être serait il plus simple de convenir simplement de tomber d’accord sur le fait de ne jamais l’être. Leurs mondes étaient trop différents, trop opposés pour qu’un jours ils puissent réellement comprendre ce qu’exigeait la vie de l’une et de l’autre. Leurs contraintes n’étaient tout simplement pas les mêmes.

Elle abandonne l’idée de débattre tout comme lui, visiblement. Elle ne peut pas rester plus longtemps à l’orée du loch de toute manière, elle est de garde et les gens doivent déjà commencer à se demander où elle est passée. Il allait lui falloir une bonne excuse si on lui posait la question.

Mais avant de partir, elle voulait absolument s’assurer qu’elle allait revoir le Cheyenne. Après tout, si elle pouvait le garder près d’elle, elle se sentirait sûrement rassurée et il cesserait de faire ce qu’elle considérait comme des choix stupides. Et évidemment la réponse de Jolan ne lui plait guère.

- Voila mon adresse, je vais faire en sorte que la porte te laisse entrer.

Elle a glissé dans sa poche un petit morceau de parchemin sur lequel elle a magiquement écrit les quelques mots qui composent son adresse postale à Inverness.

- Et n’attend pas d’être dans le pétrin pour venir.

Elle hésite avant de se lever, se demandant quels arguments pourraient faire céder le Wauters. Mais dans le fond, elle sait que tant qu’il n’aura pas décidé de lui même, elle ne pourrait pas le convaincre. Alors elle se penche et depose un baiser sur sa joue avant de transplaner pour retrouver sa garde et ses patients.