Maudire. Faire du mal. Ressentir la détresse, la peur, la souffrance, la douleur. Ce sont des sentiments qui te conviennent tout à fait, malgré la désagréable impression de ne pas être compris par le commun des sorciers. Mais tu n’as que peu de cas à faire de ce que les autres pensent. Ta mère était une grande démonologue, et même si ton père est davantage connu pour ses exploits sportifs, personne n’oserait dire que ton sang est impur. De méchanceté non plus il n’est pas impur. Tu surprends parfois le regard fiévreux et inquiet de ton père sur tes fréquentations, sur ta réputation, sur tes recherches. Pourtant, tu n’es pas à plaindre, tu vas bientôt épouser Ailla Blackthorn, l’une des filles aînées des Blackthorn, une famille réputée, suffisamment en tout cas pour faire taire les rumeurs qui peuvent courir à ton sujet. Certains te disent machiste. Sexiste. Misogyne. Voire même dangereux. Pour la simple et bonne raison que tu n’as pas la faiblesse de devenir l’ami des sang-de-bourbe et que tu as un minimum de dignité. Ils ne te comprennent pas. Même s’ils ne sont pas très loin de la vérité. Mais ils n’ont pas à le savoir. Pourtant, tu passerais volontiers ta rage, ta colère froide et ta frustration sur eux. Marquer leur peau des marbrures d’un couteau. Briser leurs os un par an. Les entendre te supplier, à genoux, de les épargner. Ce sont à ces châtiments que tu penses alors que tu disposes dans cette pièce plongée dans la pénombre les ustensiles qui vous seront utiles. Car tu attends quelqu’un, ton cousin, Octave. Il est bien plus intelligent que son imbécile de frère aîné. Caël est la honte de la famille, à s’amouracher d’une née-moldue, et la rumeur dit qu’il l’aurait mise enceinte. Il aurait mieux fait d’engrosser une elfe de maison, le bâtard en aurait été un peu moins tordu. Mais Octave lui est différent. Vous avez des centres d’intérêt communs. La magie noire. La douleur. La souffrance. Ces sentiments négatifs qui sont pourtant la source d’un grand pouvoir. Tout le monde parle de la puissance de l’amour, mais la puissance du désespoir et de la mort sont bien plus puissantes.

Tu saisis des bougies à la cire noire comme les ailes d’un corbeau. Bella te rejoint sur ton épaule. Elle te manque. Ses longs cils sur ses yeux violets te paraissent comme un souvenir dans la brume, et pourtant, tu te souviens encore de son parfum, une délicate odeur de genévrier, le parfum de son shampoing, quand tu glissais tes doigts dans ses boucles noires. Mais aujourd’hui, tu ne peux plus le faire, car elle est devenue ce corbeau qui t’accompagne tout le temps. Seul Sytry connait la vérité, seul lui sait que ton but est de briser la malédiction qui la touche. Mais ce n’est pas l’objet de la séance. Non, tu as invité ton cousin pour l’initier à l’art de la magie noire. Tu doutes de l’approbation de vos paternels respectifs, mais il a du potentiel, un grand potentiel, et il faut l’exploiter. Tu ramasses les flacons contenant du sang de chauve-souris, les os humains, le miroir noir, tous ces ustensiles qui pourront vous être utiles pour votre séance. Vous allez travailler sur une malédiction. Pas n’importe laquelle, une malédiction qui tue la vie en train de naître. Celle qui tue l’enfant en train de grandir. Celle qui détruit ce vase vital qu’est le ventre de la femme. La malédiction de la stérilité. Cette malédiction a ses défauts, mais elle a ses avantages… Tu sors une bouteille de vin rouge, que tu fais décanter le temps qu’Octave te rejoigne. La sonnette tinte rapidement. Et tu vas lui ouvrir la porte. Tu saisis son avant-bras. Mon cousin, c'est plaisir de te voir. Je nous ai acheté une bouteille de vin. Je t’en sers un verre avant de commencer ? Il n’y a vraiment que toi pour conjuguer plaisir de la bouche et œuvre macabre sans que cela ne te pose la moindre problème. Tu es dangereux, mais c’est ce que tu apprécies. Inspirer la peur.

Noroi ft. @Caliban Muller

Le visage tourné vers le ciel, la silhouette au milieu du trottoir ne bouge pas. Le parapluie au-dessus de sa tête la protège des intempéries londoniennes, qui assombrissent la ville d’une douce manière. Le sorcier baisse un peu plus l’objet alors qu’une bourrasque tente de la lui arracher des mains. Son regard se porte cette fois sur la rue perpendiculaire à la sienne et s’y engouffre après quelques secondes. Octave aime ce temps morose, qui donne envie de déprimer dans son coin. Le soleil, les petits oiseaux qui chantent, les chiens qui aboient partout… ce n’est vraiment pas sa tasse de thé. Et pour ce qu’il s’apprête à faire en ce jour froid, le temps est plus qu’adéquat. Il ne croise que peu de personnes sur son chemin et marche sans réellement regarder devant lui, connaissant son itinéraire comme le fond de sa poche. Il ne calcule pas le temps qu’il met pour arriver à destination, mais il sait qu’il n’est ni en retard, ni en avance. Comme d’habitude, le sorcier met un point d’honneur à arriver à l’heure à ses rendez-vous, peu importe leur degré d’importance. Qu’il vienne visiter son cousin dans le cadre d’un apprentissage macabre ou qu’il doive retrouver un camarade pour un travail en binôme - ce qu’il déteste par-dessus tout, le résultat est le même. Octave accorde une grande importance à la ponctualité, norme parmi d’autres qui régit la société et la rend plus agréable, car cadrée. Du moins, c’est ainsi qu’il voit les choses.

Ses pas s’arrêtent sur le pas d’une porte, mais pas n’importe laquelle. Le sorcier jette un œil à sa montre très vintage et par la suite, fait retentir la sonnerie de l’entrée. Il ne se passe qu’un laps court de temps avant qu’une silhouette ne se fasse sentir derrière le morceau de bois et que ce dernier s’ouvre sur elle. Caliban a son air des beaux jours et rayonne d’une étrange lueur qui a toujours fasciné Octave. Ce dernier se fait attraper le bras et entre dans la demeure du Langue-de-Plomb en un instant. Passées les salutations d’usage, le sorcier lui propose alors une petite collation pour débuter les festivités.

“Ce sera avec plaisir, cher cousin” répond-il en tournant son regard vers la pièce principale, sombre à souhait. Sa décoration tire un léger rictus au plus jeune, qui reporte de nouveau son attention sur son cousin. “Je vois que tu n’as pas chômé avant que je n’arrive. Tout cela a l’air particulièrement fascinant. Sur quoi allons-nous nous pencher aujourd’hui ?” Sa question témoigne d’un réel intérêt pour la magie noire. Octave ne s’y pratique que peu, mais sa curiosité pour cette matière est bien présente. Caliban, plus qu’aucun autre de ses proches, est le mieux placé et le plus disposé à lui prodiguer conseil et enseignement afin qu’il approfondisse ses connaissances et sa pratique du sujet. Le Muller n’est, d’ordinaire, attiré que par la souffrance, la torture, les plantes et les potions - mais il éprouve le même excitement à l’idée de manipuler la magie noire. Celle-ci, bien utilisée, a plus d’un intérêt qu’il lui tarde de découvrir. Il sait que Caliban ne décevra pas ses attentes, tout comme il ne compte pas lui faire honte lors de cet apprentissage interdit.

Tu es ravi de pouvoir compter sur ton cousin ce soir. Tous les sorciers ne sont pas naturellement doués comme vous pouvez l’être pour l’art obscur, certains n’ont ni les pouvoirs ni les tripes pour affronter des forces aussi puissantes. Tu avais tout préparé et il ne manquait que ton acolyte pour vous adonner à la magie noire. Cette discipline était mal appréciée dans le monde des sorciers. Les japonais prohibaient son usage, et tu avais dû attendre la fin de ta scolarité à Mahoutokoro pour t’y essayer, ne voulant pas risquer une coloration de ta tenue qui aurait dévoilé tes secrets aux yeux de tous. Non la magie noire allait de pair avec le secret. En Grande-Bretagne non plus la magie noire n’était pas appréciée à sa juste valeur. Mais à tes yeux, un tel rejet ne pouvait s’expliquer que par la peur de ces grands pouvoirs. On craint toujours ce que l’on ne peut ni maîtriser ni contrôler. Mais vous les Muller vous êtes fait d’un bois bien différent. Vous savez contrôler ces forces, ou en tout cas vous êtes de bons élèves dans ce domaine. L’arrivée d’Octave te remplit d’une joie sincère. Il a bien plus de courage et de puissance que sa fratrie et dépasse même à tes yeux ton propre frère Sytry qui semble n’être doué qu’en potions. A moins que cela soit ce complexe d’Abel et de Caïn qui te ferme les yeux sur ses compétences. Tu saisis l’avant-bras de ton cousin, dans un geste de fraternité certain. Octave est toujours ponctuel, ce que tu sais apprécier.  Tu aimes son air sombre, tandis que tu le laisses entrer, te dirigeant toi-même vers la cuisine, pour sortir deux verres ballon où tu verses le vin rouge que tu avais préparé pour l’occasion. Un vin sombre, grenat, faisant étrangement penser au sang… Un hasard, sûrement. Tu sais bien que j’aime l’ordre, surtout que nous en sommes les instigateurs. J’ai préparé l’essentiel du matériel pour ce soir oui, il ne manquait que toi. Ce soir, nous allons travailler sur un rituel au sens profond. Nous connaissons tous le processus qui crée la vie et qui est décrit comme merveilleux. Mais même la mort peut toucher l’enfant à naître. Ce que je te propose cher cousin, c’est un rituel pour tuer l’enfant dans le ventre de sa mère. Cela fut beaucoup utilisé à une époque par certains sorciers voulant se débarrasser d’un enfant adultérin avant sa naissance… Aujourd’hui, les médicomages usent de sortilèges moins offensifs pour l’avortement. Mais celui-là est plus … noble. Tu lui tends le verre de vin rouge que tu lui a servi et tu trinques avec lui. A la gloire de l’art obscur. Puisse-t-il nous apporter le pouvoir. Ton père ne se pose pas trop de questions sur ces sorties nocturnes ? Je sais que mon oncle peut parfois poser des questions intrusives…

Noroi ft. @Caliban Muller

Caliban a toujours été l’un de ses plus fascinants cousins, et peut-être l’une des rares personnes qu’Octave s’autorise à côtoyer régulièrement sans risquer que le niveau de la conversation ne chute. Son cousin a des passions qui rejoignent bien souvent les siennes, ce qui rend leur entente plus aisée. Cela ne veut certes pas dire qu’ils ont la même vision des choses, mais c’est déjà bien suffisant pour Octave, qui se sent en désaccord avec la plupart des membres de sa famille - à commencer par son propre frère, Caël. On ne fait pas plus opposé que ces deux-là et pourtant, ils partagent assurément le même sang. Avec Caliban, tout est différent. Il dégage une aura qui lui plaît et alimente sa propre ambition. Il apprécie son souci de l’ordre et des choses bien faites, qu’il partage. Tout comme lui, son cousin ne fait rien au hasard, surtout lorsqu’il s’agit de magie noire et il tarde au plus jeune d’en apprendre plus sur le sujet.

Patient et attentif, il écoute le jeune homme qui lui expose le thème de leur soirée. Dès que ce dernier est annoncé, une lueur apparaît dans le regard du cadet, qui fixe toute son attention sur son cousin. Cela est bien loin de lui déplaire et il lui tarde de rentrer dans le vif du sujet. Ce rituel, à n’en pas douter, lui sera bien utile dans le futur car, malgré sa bonne volonté, Octave ne parvient pas toujours à tout contrôler. Et cela l’exaspère.

“Je suis impatient de commencer.” Sa main attrape le verre de vin rouge et il fait lentement tournoyer le liquide à l’apparence de sang dans le réceptacle avant de laisser quelques gouttes se glisser entre ses lèvres. La sensation sucrée vient aussitôt se déposer sur sa langue pour y rester plusieurs minutes durant. Son regard se porte de nouveau sur Caliban alors que ce dernier fait mention de son père. Quittant son air grave, le plus jeune a un léger sourire arrogant avant de hausser brièvement les sourcils. Il ne devrait sûrement pas parler ainsi de son paternel - qu’il respecte et admire plus que tout - mais un enfant est un enfant. Un peu de rébellion est dans sa nature.

“Je pars du principe qu’à partir du moment où il ne se sent pas l’obligation de m’informer sur ses propres sorties nocturnes, je n’ai pas à faire de mon côté. C’est donnant-donnant. Il va falloir qu’il se fasse à l’idée que nous sommes la nouvelle génération et que la coupe des aînés ne suffira bientôt plus à nous maintenir en place. Le monde est à nous, et son destin avec, ne penses-tu pas ?” Nouveau sourire narquois à l’attention de Caliban, alors qu’il prend une nouvelle gorgée de son breuvage.

“Il est, par ailleurs, bien trop occupé à réparer les frasques de ma fratrie pour me poser des questions sur mes activités annexes. C’est l’avantage d’avoir un frère aussi indiscipliné que Caël, si ce n’est immature. Le temps qu’on remarque ma disparition, je serai déjà de retour, crois-le bien.” Il peut au moins retirer ça de sa vie actuelle. Le manoir Muller est immense et il est lui-même tellement discret qu’on ne se soucie que peu de lui. Bien souvent, en dehors des cours, on peut le trouver à travailler ses potions dans son atelier ou à s’occuper de ses plantes dans le grand domaine familial. Nul ne se préoccupe d’Octave et c’est là sa plus grande force.

“Est-ce la première fois que tu vas mettre en place ce rituel ?”

L’obscurité qui surplombe ton âme et qui domine ton cœur est des plus noires, plus sombres encore que l’opacité du vin que tu as choisi pour accompagner cette soirée de délices macabres. Ton intention n’est pas foncièrement mauvaise, car même si enfant être spectateur de la souffrance humaine a pu représenter pour toi une délection sans nom, presque un plaisir brut, tu as vite su t’adapter et à comprendre que parfois agir juste par plaisir ne provoque pas toujours les meilleurs résultats. Non, agir pour tes intérêts est bien plus primordial, et il faut pour cela avoir toutes les armes dans ton sac. Tu as déjà songé par le passé user de ces armes, sur Lys Dalgaard par exemple, cette catin qui avait osé rompre vos fiançailles parce que ta personnalité ne semblait pas lui plaire. Ces femmes sont si faibles et puériles, incapables de connaître leur place dans le monde et dans un ménage. Heureusement, ton mariage prochain avec la belle Ailla Blackthorn ne te posera pas ces mêmes difficultés, la jeune femme ayant bien davantage conscience des responsabilités qu’incombent une union dans votre monde si fermé, si élitiste. Ton regard est souvent habité des âmes en peine qui jonchent ton parcours de vie, et si tu n’avais pas la crainte d’être mis à découvert, peut-être que tu pratiquerais l’art de la magie noire bien plus fréquemment. Mais il y a toutes ces règles que les sang-de-bourbe ont imposé au ministère et qui t’empêche d’être pleinement toi. Même Mahoutokoro était touché par ces règles, la moindre tâche de magie noire et l’honneur était maudit à jamais. Ici, en Grande-Bretagne, tu es bien plus libre. Libre de pratiquer mais aussi d’enseigner à ceux qui le méritent. Et Octave le mérite, pour sûr, cela, tu le vois dans son regard vipérin, une lueur malveillante mais que tu aimes déceler. Le mal l’habite, comme toi. La magie noire est la discipline des hommes de pouvoir, des hommes de contrôle, des hommes puissants. Et vous Muller devriez n’être que cela.

L’impatience n’est pas toujours une qualité, mais vu ce qu’ils s’apprêtent à faire dans la nuit, cela ne peut être qu’une bonne chose. La magie noire demande de l’investissement et une volonté sans bornes. Vos verres de vin tintent, le liquide pourpre franchissant vos lèvres. Un vin rouge légèrement sucré, avec une acidité en fin de bouche intéressante, tu as beau ne pas avoir été habitué à l’alcool au Japon, tu y as pris goût ici, en Europe. Octave réagit à ta question sur son père. Vos pères sont frères, et pourtant il semble qu’ils n’aient pas tous la même présence d’esprit.

Je pense que tu as totalement raison. Mon père me laisse également beaucoup de libertés, mais il sait qu’il n’a pas le choix, même si je le vois parfois tiquer quand je me sers dans les rayonnages de ma défunte mère. Comme si avoir en ma possession des livres de démonologie pouvait être une mauvaise idée. Mais désormais, c’est à nous de régner ! Ton sourire gagne ton visage, un sourire bien rare, mais qui n’en est pas du tout rassurant, tellement il dénote l’esprit pervers dans lequel il est né. Ha mon cousin me désespère bien souvent, j’ai pourtant fait l’effort d’aller à l’un de ses derniers anniversaires, mais la présence d’autant de nés-moldus m’a rendu malade et je ne me suis pas attarder. Je te plains, ce n’est pas dans ma fratrie que j’autoriserais de tels écarts… Mais revenons à nos affaires. Non, j’ai déjà exercé ce rituel à plusieurs reprises, mais toujours sur des animaux pour le moment, je n’ai pas encore eu l’occasion ou l’intérêt de l’exercer sur une femme. Peut-être que Lys aurait pu être une récipiendaire du rituel, mais elle est désormais bien loin avec son époux… As-tu des questions avant de commencer ?

Noroi ft. @Caliban Muller

Les Muller font désormais preuve d’une grande diversité - bien trop pour Octave, qui souhaiterait que les choses reviennent à la normale. Il lui semble parfois que ses frères et cousins oublient l’importance et la valeur de leur famille, préférant entacher son nom et jouer avec ses règles ancestrales. Le Grymm est un fervent défenseur du fonctionnement traditionaliste et déplore bien souvent le comportement de ceux qui se pensent supérieurs à lui. Il trouve également regrettable d’être affilié à des crétins pareils, qui se révèlent irrécupérables.

Mais cela, Caliban en a parfaitement conscience de son côté, il en est persuadé. Difficile de cacher à son cousin la médiocrité de son frère aîné, dont la pintade ne saurait tarder à lui donner un fils illégitime. Aux yeux d’Octave, il le sera. Il n’a jamais compris pourquoi il avait pris cette décision irrationnelle mais peut admettre qu’il ne saisit pas le concept de l’amour. Il n’y voit qu’une bêtise conduisant à bien d’autres, toutes aussi irrécupérables. L’entente n’est donc pas au beau fixe entre Octave et sa famille, du moins ceux qui n’embrassent pas sa vision du monde. Mais cela ne le dérange pas outre mesure. Il sait qu’un jour ou l’autre, tout se remettra en place selon ce qu’il imagine être le plus juste.

« Je ne suis pas certain qu’ils aient vraiment conscience de notre potentiel. » Un léger rictus vient animer son visage alors qu’il centre la conversation sur ce qui l’a amené ici : le rituel de magie noire. Octave n’est pas un grand amateur de perte de temps et il lui tarde de voir son cousin à l'œuvre. Nul doute qu’il apprendra bien plus avec lui qu’avec un professeur agrémenté.
Il a une légère grimace à l’évocation de son frère, plutôt de son “écart”. Que Caliban ne se méprenne pas : le Muller fait tout son possible pour ramener sa fratrie dans la bonne direction, mais ils ont l’incroyable capacité d’être des grosses têtes de mules ignares. L’exercice est bien plus compliqué que de lancer un sort ou même de faire de la magie noire. Pourtant, le rêve du Grymm serait que sa famille soit parfaitement conforme à ses attentes.

Octave a un léger sourire à l’explication de son cousin. Il aurait apprécié voir le rituel être exercé sur une femme de chaire et d’os, mais tout vient à point à qui sait attendre. Et malgré les apparences, il peut s’avérer être un homme patient.

« Y a-t-il un protocole particulier que je doive connaître avant de commencer le rituel ? Ou des indications sur ce à quoi je dois m’attendre ou faire attention. » L’homme est très prudent et sa dernière idée est de saboter le rituel en n’agissant pas de la bonne façon. Actuellement, seul Caliban sait ce qu’ils sont susceptibles de vivre dans les prochaines minutes et il est toujours difficile pour Octave de s’en remettre à autrui. Un peu moins lorsqu’il s’agit d’une personne qu’il respecte et admire, comme son cousin. Ses conseils mais surtout ses directives sont donc les bienvenus.

Tu n’as parfois que dégout pour cette branche de la famille, où la perversion et la médiocrité ont souillé le sang bien plus que n’aurait pu le faire une maladie. Tu es persuadé que votre isolement en Asie n’a été que bénéfique pour votre branche de la famille, la preuve en est depuis que tu es en Grande-Bretagne, tu ne peux que constater jour après jour la décadence des Muller. Des trois aînés tu es le seul à respecter l’honneur et la dignité de votre rang. Quel gâchis. Tu sais faire preuve de mesure, mais tout de même, ces idiots vont trop loin. Heureusement, il y a Octave. Un homme bien, un sorcier compétent avec une façon de penser qui te plait. Beaucoup. Mais vous n’êtes pas là pour déblatérer sur la médiocrité de certains, vous avez autre chose à faire, du grand art, l’art de la magie noire, et même si tu as toujours dû te cacher, te contentant même de la théorie quand tu étais encore à Mahoutokoro  tu n’es jamais plus vivant que lorsque les lignes de cendre se dessinent devant toi, quand s’anime l’esprit fou de la vengeance, l’amour de la douleur, le goût métallique du sang qui pourrait être ton amortentia, à n’en pas douter.  Tu expliques à ton estimé cousin ce que tu as déjà pu faire avec ce rituel. Jamais tu ne l’as utilisé sur des femmes, à ton grand regret. Tu es obligé de te faire discret, travailler au ministère exige cette discrétion même si être langue-de-plomb t’offre une couverture des plus agréables. Si seulement tu n’avais pas craint les conséquences, tu aurais pu effectuer ce rituel sur cette sang-de-bourbe avec laquelle sort ton cousin. Non, il fallait être discret, et tu espérais tout de même que la future mère perde cet enfant naturellement. Il faudra que tu suives mes indications à la lettre. Vraiment. Le moindre écart et le rituel pourrait avoir des conséquences fâcheuses, j’ai déjà pu en faire l’expérience … Tu repenses encore à cette nuit noire, dans cette forêt où tu avais pris la vie de la copine de ton frère. Un simple accident. Elle ne devait être qu’un catalyseur, et pourtant elle était morte cette nuit-là. Enfin, tout laissait à le penser. Mais ce soir, tu ne souhaites la mort de personne dans cette pièce. Sauf de cette portée qu’attend la chatte qui dort pour le moment. Ce n’est pas la tienne, tu détestes les animaux – à part Bella – tu l’as volé à une voisine.

Les rituels de magie noire sont toujours intenses. Les forces convoquées emplissent l’air d’une atmosphère étouffante et malsaine, mais il ne faut pas en avoir peur, tu dois en être le maître. Suis-moi. La première des choses est de tracer un pentacle sur le sol. Là où certains utilisent la craie, je préfère la cendre, bien plus efficace que le calcaire. Je vais uniquement te guider, voici le pentacle à reproduire. Du sel est mélangé à la cendre, pour circonscrire le rituel. Tu tends à ton cousin une bourse en feutrine rempli de cendres. Tu ne lui as pas dit, mais il s’agit d’une cendre très particulière, que tu as obtenu par des moyens peu conventionnels, chez Barjow et Beurk : de la cendre de crématorium. Très efficace. Et un parchemin avec le pentacle, un pentagramme inversé.

Noroi ft. @Caliban Muller

Octave nourrit une certaine fascination pour son cousin. Langue-de-plomb au Ministère de la Magie, ce n’est clairement pas anodin et s’il n’envisage pas de prendre la même route que lui, il trouve tout de même son parcours admirable. Peu peuvent en dire autant. Il est un exemple à suivre, un modèle de pensée et s’il n’en montre rien, il le respecte et l’admire plus que n’importe quel autre membre de sa famille. Il s’est déjà fait la réflexion que Caliban savait ce qu’il pensait de lui mais ils n’ont jamais abordé le sujet à voix haute. Exprimer ses sentiments de façon si désinvolte ne lui plaît guère et cela ne ressemble ni à l’un, ni à l’autre.

Ils en viennent bien vite au cœur du sujet et avant toute chose, le Grymm demande quelques conseils avisés à son cousin sur le déroulement de l’incantation. Il s’attend à tout, mais surtout au pire et cela agrandit son intérêt pour ce qu’ils s’apprêtent à faire. Sa seule crainte - s’il doit en avoir une - c’est de faire un mauvais geste ou d’avoir une mauvaise parole pendant le rituel, qui les mettra en péril. Au fond, c’est comme préparer une potion : il faut savoir où l’on va avant de commencer à mettre les ingrédients les uns derrière les autres. Ce côté méthodique, il y tient énormément et compte bien s’en servir pour mener leur projet à terme. Caliban lui confirme d’ailleurs qu’il devra l’être et il hoche de la tête en signe d’accord silencieux. Il ne compte pas lui faire honte.

Il reçoit dans ses mains la bourse en feutrine contenant les cendres qu’il devra répandre en forme de pentagramme inversé sur le sol qui se tient devant eux. Jusque là, rien de réellement extraordinaire pour Octave. En tout bon sorcier attiré par la magie noire, il sait exactement à quoi doit ressembler la forme qu’il doit dessiner et ne pose même pas de question. Il enregistre dans sa tête toutes les indications de Caliban, de l’atmosphère qu’il fera jusqu’à ses préférences en matière de produit pour la magie noire. Il sait ce qu’il fait et cela s’entend dans le ton de sa voix. Octave, qui aime remettre les gens à leur place et leur prouver qu’ils ont tort, n’envisage même pas d’aller contre la parole de son cousin.

« A quoi dois-je m’attendre une fois le pentagramme complété ? » demanda-t-il tout en déversant minutieusement les cendres sur le sol, dans des quantités égales pour chaque trait du symbole. Il s’attend à ce qu’une fois le dessin complété, il se passe quelque chose, même infime. Mais pense aussitôt que le symbole seul ne suffit pas et qu’il faut une formule spécifique pour l’accompagner. L’activer, peut-être. Il n’est pas totalement ignare, simplement en recherche d’apprentissage.

« Et qui sera notre victime ? » C’est la partie la plus intéressante, pour Octave. Caliban a bien fait mention de sujet animalier, et il n’a repéré qu’un chat dans leur zone de travail. Ce dernier ne semblait pas le savoir encore, mais il risquait de perdre la vie dans le processus. Risquait, car il s’imagine bien que son cousin s’est exercé plusieurs fois avant de l’inviter à cette séance. Sûrement veut-il lui montrer sa réussite, plutôt que son échec cuisant. Dans un cas comme dans l’autre, le Muller s’estimera ravi d’avoir pu y participer.

Tu as tout préparé avec une délicatesse extrême. La magie noire ne demande pas d’approximation, et même si officiellement tu ne fais que l’étudier sans la pratiquer, ton expérience est suffisante pour savoir qu’un seul mot mal prononcé ou un geste mal exécuté et le mauvais sort peut s’abattre sur vous. C’est peut-être ce qui a conduit à ce que l’un de ces rituels coûte la vie de la petite amie de ton frère, il y a de cela plusieurs années. Tu ne sauras sûrement jamais ce qui a pu se passer ce soir là, pourquoi le rituel n’a pas fonctionné, pourquoi la jeune femme en est morte, pourquoi Bella s’est retrouvé piégée dans le corps d’un animal à jamais … Mais tu n’es pas le genre d’homme à avoir peur de l’obscur. L’art noir t’attire comme un phare au milieu d’une nuit sombre et effrayante. La caresse de l’énochien te procure des frissons, la lueur froide des bougies noires te rassure, l’odeur du sang t’exalte. Et tu prends plaisir à partager ce divertissement avec ton cousin. Si seulement le reste de la famille était comme lui… Entre vous, les mots ne sont pas toujours nécessaires, un regard, un hochement de tête suffisent souvent pour que vous vous compreniez. Tu donnes tes instructions, qu’il reçoit avec discrétion. Sa première mission sera de reproduire un pentagramme inversé en cendres. Rien de bien compliqué mais chaque étape est importante, et il suffirait d’un seul grain de sable dans la mécanique pour que vous soyez incapables de contenir les forces maléfiques que vous vous apprêtez à convoquer ce soir.

Pour le moment, rien ne devrait se passer. Une fois le pentagramme complet, l’atmosphère de la pièce devrait commencer à se refroidir, mais rien de plus. Il faudra un élément déclencheur pour activer le rituel. Il nous faudra allumer des bougies en récitant certains passages du Livre d’Enoch. Brûler de l’encens, de l’oliban et du myrte, pour la concentration. Enfin, psalmodier le maléfice en versant quelques gouttes de sang comme sacrifice, et plonger l’athamé dans une pomme. Je t’expliquerai pourquoi après.

Tandis que ton cousin finit de tracer le pentagramme, d’un geste de la baguette, tu disposes les bougies noires à chaque pointe de l’étoile ainsi formée. Un autre geste de la main, et cette fois chacune des bougies s’allume. Tu es satisfait. Pour répondre à la question suivante, tu vas chercher la victime du rituel. La chatte est en train de dormir. Mais pas d’un sommeil naturel, tu lui as fait boire du lait de pavot, suffisamment dosé pour l’endormir sans risquer de la réveiller en la manipulant. Voici notre victime. Cette chatte est pleine. Mais ce n’est plus qu’une question de temps avant de supprimer cette portée… J’espère que tu n’as rien contre la maltraitance animale. Ton sourire est presque démoniaque. Et pour cause, tu souris trop peu pour que l’on te prête de bonnes intentions.

Noroi ft. @Caliban Muller

Caliban lui explique le programme des festivités et tout lui semble adéquat, voire prometteur. Il enregistre chaque information avec attention, sa pratique des potions lui ayant inculqué un grand respect pour l’ordre. C’est-à-dire, la façon dont chaque élément est supposé être utilisé et sa place dans le processus. Cela a une importance capitale. On n’aurait pas idée de psalmodier le maléfice sans avoir fait le pentagramme auparavant… C’est ce genre de discipline accrue qu’Octave recherche et que son cousin lui fournit à travers la magie noire. Il y prend beaucoup de plaisir, bien que cela ne se voit pas particulièrement sur son visage taillé dans le marbre. Il ne saisissait pas vraiment l’utilité de la pomme, et surtout le fait d’y planter l’athamé, mais il faisait confiance à son cousin quant à la véracité de ses dires. Il s’y pliera sans broncher et attend même ses explications avec impatience.

Ce dernier lui présente leur victime de la nuit, qui n’est nulle autre que la chatte qui se trouvait endormie près d’eux. Il doit l’avoir droguée car elle ne semble pas réagir aux manipulations de Caliban comme elle le devrait. Bonne initiative, donc. Il lui paraît judicieux de se faire la main sur une portée de chatons, ce qui ne manque clairement pas sur cette Terre. Une de plus ou de moins… Il se demande où est-ce qu’il l’a trouvé mais oublie très vite ce détail.

« Comment crois-tu que je teste mes propres potions ? » Il lui renvoie son sourire, aussi effroyable que dérangeant. Les deux cousins s’entendent et se comprennent, sans doute possible. Octave termine de tracer le pentagramme et, comme stipulé par Caliban un peu plus tôt, la température de la pièce semble perdre quelques degrés dans les secondes qui suivent. Il ne s’en trouve pas perturbé, habitué à travailler dans la salle des Potions sombre, froide et humide d’Hungcalf. Une atmosphère qui ne lui est pas étrange et qu’au contraire, il apprécie pour travailler. Les bougies sont allumées, donc il s’attarde sur l’encens, qu’il fait brûler assez rapidement tout autour d’eux. Le mélange des odeurs a un drôle d’effet sur son esprit, le libérant des pensées parasites. Le sorcier inspire profondément puis se concentre sur son cousin.

« Pourquoi la pomme, donc ? Symbolise-t-elle le ventre plein de la femelle ? » Il ne fait que des suppositions mais se verrait ravi d’avoir visé juste. Mais la magie noire est si étrange que la chose la plus logique peut encore nous surprendre. Peut-être que cette pomme n’est pas une représentation de l’acte accompli sur leur victime, mais tout autre chose.

Tu sais que tu n’as pas affaire à un amateur. Vous possédez le même sang, la même ambition, le même goût pour les arts obscurs. Tu sais qu’il ne te décevra pas, sinon tu lui montrerais pas de tels rituels. Certains préfères les poisons, d’autres encore préfèrent user de leurs poings. Mais toi tu préfères les rituels, ces litanies de mots prononcés dans des langages anciens inconnus des néophytes qui te permettent d’accès aux cercles infernaux les plus profonds. Et tu sais que ton cousin pourrait te suivre dans cette voie. Vous n’êtes plus très loin de la réalisation du rituel, et tu lui expliques en détail les sombres desseins qui t’agitent. Le rituel demande un ordre précis de gestes et de mots, et tu ne peux te permettre de manquer de précision. Puis tu lui présentes votre victime. Cette chatte engrossée par un chat de gouttière, que cette voisine semble particulièrement apprécier, ne portera bientôt plus cette portée infâme de chatons. Tu n’as pas de sympathie particulière envers les animaux, le seul que tu tolères est un corbeau, mais qui est une sorcière avant d’être un corbeau.

Ton sourire rejoint celui de ton cousin. Vous avez donc les mêmes passions, expérimenter vos noirs projets sur d’innocentes victimes, et les bêtes sont les plus crétines de ces victimes, si l’on oublie les femmes. Son sourire est sardonique, pervers, dérangeant, mais il te conforte dans ton choix. Tu aimes cette lueur sombre, ce soleil noir dans les yeux de ton cousin. Ces moments font partie des rares moments où tu souris toi-même, l’expérience fait que l’on sait tes sourires dangereux. Et de mauvaise augure. La température de la pièce chute, les fumées de l’encens se propagent dans la pièce, apaisant vos esprits, les débarrassant de toute pensée parasite. Vous êtes prêts pour le grand œuvre. La pomme a une symbolique très puissante. On dit qu’elle est le fruit du péché. Mais c’est avant tout un fruit, et comme la pomme est la fruit du pommier, les chatons sont le fruit de la chatte. Cette pomme va donc symboliser l’utérus de l’animal. Tu ne t’étonneras pas de voir non du jus mais du sang s’en échapper donc quand l’athamé entamera sa chair. L’anatomie n’a plus de secret pour toi, tu as depuis longtemps dépassé le stade de l’autopsie de cadavres d’animaux dans le dos de tes parents. Tu te souviens encore ces longues soirées à dépecer ces cadavres, les mains pleines de sang noir. De bons souvenirs. La pomme rappelle aussi la tentation que Lucifer fit à Eve la femme d’Adam. C’est le cœur de la mortalité et de la souffrance dans un seul fruit. Te sens-tu prêt à commencer les festivités ?

Noroi ft. @Caliban Muller

Les choix que Caliban fait, il les note mentalement, tout comme chacun de ses propos. Conseils avisés ou informations capitales, il n’omet rien de ce que son cousin peut lui apprendre sur le sujet. Se présentant à cette séance en tant qu’élève, il est normal pour Octave de poser quelques questions. Il fait bien attention, cependant, à ce qu’elles ne soient pas trop superflues et n’embêtent pas son cousin. La dernière chose qu’il souhaite, c’est que Caliban le prenne pour un novice. Certes, il l’est en matière de rituels de magie noire, mais le Muller s’est fait expert des sévices sur autrui. Tout comme lui, il a eu son lot d’expériences par le passé, toutes plus ou moins réussies ou lui ayant appris quelque chose. N’est-ce pas l’essentiel ? Tester ses connaissances, dépasser les limites de son propre entendement.

Son explication de la symbolique de la pomme fait tout de suite sens et il s’en veut presque de ne pas y avoir pensé plus tôt. C’est pourtant l’évidence même et la preuve concrète qu’il a encore un peu de chemin à faire dans le domaine pour parfaitement en maîtriser les coutumes. Octave n’a jamais eu peur d’avoir du sang sur les mains, bien que porter des coups n’ait jamais vraiment été dans ses habitudes. Il préfère entailler la peau ou la brûler, c’est beaucoup plus amusant et cela lui coûte moins d’ecchymoses.

« Plus que jamais. » Il n’a plus d’autres questions et même s’il en avait, il ne les poserait pas. Le mieux reste d’observer les mouvements et d’écouter les incantations de Caliban pour apprendre et obtenir des réponses à ses doutes. Il ne pense pas être un acteur direct de ce sacrifice, mais cela ne l’empêche pas d’en retirer le maximum. Octave se décale sur le côté pour laisser à son cousin l’espace nécessaire à son rituel. L’ambiance est étrangement calme et détendue pour ce qu’ils s’apprêtent à faire : éliminer la vie. Le Muller se sent apaisé et parfaitement dans la maîtrise de ses moyens. Son regard noisette passe de la chatte endormie à son cousin, dont le regard ne laisse aucun doute sur ce qu’il compte faire. Il est même fascinant de le voir exécuter ses mouvements. Tout semble réfléchi, méthodique. Et Octave aime la méthode.

« Allons-y. » Il fait un signe de tête au jeune homme, lui indiquant qu’il est disposé à répondre à toutes ses attentes. L’atmosphère noircit un peu plus autour d’eux et il n’y a plus que les lueurs des bougies pour les éclairer. Les ombres sur leurs visages amplifient l’horreur de leur geste. Mais Octave est fasciné.

C’est le moment. Tu le sens, tu sens les vibrations s’aligner avec vos actes. La pièce dans laquelle vous vous trouvez est de plus en plus froide, et pourtant, tu n’as jamais été aussi bouillonnant à l’idée d’entamer un rituel. Aimes-tu la mort ? Peut-être, après tout, plus jeune tu as passé des heures dans un escalier mal éclairé à observer cette voisine qui était tombée dans ses escaliers, se cognant le crâne si fort qu’une mare de sang s’était étendue en dessous d’elle. Peut-être que si tu étais intervenu, elle aurait survécu. Ou peut-être était-il déjà trop tard, tu ne le sauras jamais, mais tu as aimé le spectacle de la vie qui quitte le corps, de l’âme qui s’échappe, de la mort qui prend possession de la chair, la mordant, la refroidissant, pour en faire sa chose, son bien. Et tu t’apprêtes à faire la même chose avec votre victime de la nuit. Tu aimes jouer au dieu de la mort, et ce soir tu as un acolyte pour t’assister. D’ordinaire, c’est ton frère Sytry qui t’accompagne, mais il préfère de loin concevoir des potions et des poisons, là où tu préfères côtoyer les arts les plus obscurs dans leur essence la plus forte.

La victime – le chat – dort profondément, les sens en sommeil par la potion qu’elle a reçu plus tôt dans la soirée. Pourtant, tu le sais, la souffrance va bientôt arriver. La douleur va bientôt imploser dans son corps, si forte qu’elle ne pourra réagir. Le but n’est pas que de tuer cette portée de chatons. Le but est de regarder la souffrance, de voir le sang couler. Tu aimes ça. Et tu sens qu’Octave aussi. Les flammes des bougies font danser des ombres malveillantes sur les murs qui vous entourent. La réponse de ton cousin te donne le sourire, un sourire que les ombres rendent démoniaque. Le rituel allait pouvoir commencer. D’un geste, tu intensifies la flamme des bougies, qui montent d’une dizaine de centimètres désormais. L’encens rend l’atmosphère mystique. Tu es dans ton élément. Tu présentes la pomme devant toi, et tu prononces une longue phrase en langage ancien. Le but est simple, lier le fruit et le chat. De ton athamé, tu tranches la pulple de ton pouce gauche, pour y imprimer une empreinte sur le fruit. Ce dernier commence à resplendir, le sang n’est bientôt plus qu’un souvenir. Il a été bu. Tu te tournes vers Octave. La magie n’est pas si généreuse qu’on le croit. Tout a un prix, tout demande un sacrifice. Ici je sacrifie mon sang, je lie mon sang aux forces du rituel. C’est nécessaire. Tribal, mais nécessaire. Prends la pomme. Ressens la puissance du rituel. Tu lui tends le fruit. Tu l’observes admirer la lueur noire qui s’en échappe. Le fruit est devenu réceptacle. Tandis qu’Octave tient ce fruit, tu poursuis ta prière dans une langue démonique que tu connais de par les manuels de ta défunte mère. L’air est de plus en plus froid, au point qu’une fine brume s’échappe de tes lèvres tandis que les mots s’en échappent. Répète après moi : Ed al eiv à al trom li y’n a nu’uq lif, te ec lif ares éhcnart. L’ecnaegne tiod riruom. Enu ruelf tse siofrap éen ruop riruom, ettec eniarg tiod riruom. Al erutirruop arengag sec selliartne. Ej ennod sec stnafne ua ueid Gobi-no-houkou. Li’uq erovéd al eiv, li’uq suon ennod al ecnassiup. Eriolg à Natas. La litanie semblait irréelle, longue et lancinante. Tu connaissais ces mots par cœur, ce langage secret était devenu ta passion. Tu allais lentement, pour qu’Octave sente toute la puissance que ces mots provoquaient. Les puissances occultes étaient réunies dans cette pièce, et tu allais montrer à Octave comment il était possible de les contrôler. Une fois la prière terminée, tu repris le fruit, sortis l’athamé et le plongeas dans la pomme. Le chat hurla à la mort, réveillé en sursaut. Un deuxième coup, un deuxième cri. Un troisième, tandis que ton sourire était de plus en plus large, ton regard fou. Le sang commençait à couler. L’avortement était en cours. Il faudrait deux derniers coups pour terminer le rituel et tu tendis l’arme à ton cousin, c’était ton présent. Achever le rituel.

Noroi ft. @Caliban Muller

Le rituel commence et ces mots n’ont même pas besoin d’être prononcés pour qu’il s’en rende compte. L’atmosphère parle pour elle-même. Son regard ne quitte pas le visage de Caliban et il s’imprègne de chacun de ses gestes. La formule qu’il récite, dans un langage ancien qu’il ne maîtrise pas encore, parvient jusqu’à sa mémoire et il s’efforce de la retenir. Il ne doute pas que son cousin saura lui donner les éléments suffisants pour reproduire le rituel seul si jamais l’occasion se présente. Il regarde le sang du Muller marquer la pomme en signe de sacrifice, ce qu’il lui explique savamment par la suite. Cette information tombe sous le sens, lorsque l’on joue avec les forces du mal. Il faut donner pour recevoir, recevoir pour donner. Un juste retour des choses, la vie et la mort.

Octave se fait docile et prend la pomme dans la paume de sa main, qui irradie du mal qu’elle est capable de provoquer. Le pouvoir qui s’en échappe s’imprime sur sa peau et traverse tout son être, lui faisant ouvrir des yeux un peu plus grands dans l’obscurité et le froid de la pièce. « Fascinant.. » murmure-t-il presque à lui-même. Il garde le fruit entre ses doigts tandis que Caliban entame la prochaine étape de ce rituel démoniaque. Une incantation est à énoncer et son cousin ralentit volontairement sa prononciation pour lui permettre de la reproduire.

« Ed al eiv à al trom li y’n a nu’uq lif, te ec lif ares éhcnart. L’ecnaegne tiod riruom. Enu ruelf tse siofrap éen ruop riruom, ettec eniarg tiod riruom. Al erutirruop arengag sec selliartne. Ej ennod sec stnafne ua ueid Gobi-no-houkou. Li’uq erovéd al eiv, li’uq suon ennod al ecnassiup. Eriolg à Natas. » Longue et parfois difficile, elle est pourtant empreinte de toute la force et tout le pouvoir dont elle est capable. Octave en ressent chaque mot, chaque syllabe, chaque lettre… Dès qu’elles quittent ses lèvres, elles s’élèvent dans la pièce pour former un tout, une puissance destructrice contenue dans la paume de sa main. Le pouvoir de mort.

Le fruit lui est enlevé des mains, mais il ne bronche pas. Au contraire, il regarde Caliban plonger l’arme dans le fruit et constate l’effet immédiat sur leur victime. À chaque nouveau hurlement de la bête, son sourire s’élargit, ses pupilles se dilatent. Un plaisir non feint vient peindre son visage de marbre, si peu enclin à la joie. Mais c’est bien cela qu’il ressent à cet instant. La joie de voir le sang couler. Alors quand son cousin lui donne la pomme, il n’attend pas un seul instant pour porter l’avant-dernier coup. Il plonge l’athamé dans le fruit et son sourire s’agrandit encore jusqu’à ce qu’il s’en décroche la mâchoire. Il a envie de rire aux éclats, d’un rire maléfique. Le sang vient qui s’écoule de la pomme marque ses mains de quelques filets délicats mais plus que la peur, c’est de l’excitation qu’il ressent. Le dernier coup est porté avec attention, précision et un intérêt pervers. Le rituel s’achève sur ce cri mortel, ce hurlement de douleur, cette souffrance salvatrice. Il ne sait pas encore si la chatte est toujours vivante ou si le rituel l’a achevé elle aussi, mais sa main tremble du plaisir qu’il éprouve et du bonheur qui l’assaille.

« Merci. »

Ton visage respire la concentration, tes traits ont pris un air tendu, car tu le sais, chaque mot est important, chaque syllabe, chaque son, tu sais que les forces auxquelles tu fais appel sont exigeantes. Et tu es prêt, tu espères simplement que ton cousin l’est également, car il n’est désormais plus question de revenir en arrière, c’est hors de question. Ta voix résonne dans l’espace vide de cette pièce, les sons sont graves, les forces invoquées sont présentes, tu les sens, tu sens également la magie en œuvre, et tu aimes cette sensation de puissance. Tu aimes pouvoir te dire que tu tiens la vie entre tes mains. Tu imagines qu’à la place de cette pomme se tient un cœur humain et qu’il te suffirait d’un geste pour l’écraser, le réduire en cendre et tuer l’individu à qui il appartient. Tu aimes la mort, tu aimes la souffrance. Tu sens le regard de ton cousin sur tes gestes. Tu t’appliques. Tu lui expliques chaque étape, car tu souhaites le former, qu’il puisse par la suite user de cette magie avec les victimes qu’il aura choisi, tu sais qu’il saura être discret, car la discrétion est nécessaire en magie noire. Indispensable même. Il n’y a bien que pendant ces rituels que tu te sens en paix avec toi-même, une sensation qui est de plus en plus rare. La magie noire est comme une drogue.

Octave saisit la pomme que tu lui tends. Le chat est déjà dans un piètre état, mais le rituel n’est pas terminé, la mort n’a pas encore été totalement donnée. Tu constates le sourire de ton cousin sous les hurlements de douleur de l’animal. Il prend autant de plaisir que toi. C’en est presque excitant. Le rire est communicatif, car vous avez désormais tous deux l’air de beaux diables, des visages lisses fendus par un sourire diabolique. Tes mains sont couvertes d’une sorte de sang sombre, comme s’il venait directement des entrailles du chat. Et peut-être que c’est le cas au final. Tu as du sang sur les mains.  Les derniers coups sont donnés. Le chat continue de hurler à la mort, et enfin tu aperçois le résultat tant attendu. La chatte saigne, abondamment. L’avortement est réussi. En tout cas tu le penses, il serait plus sage de regarder cela de plus près. Tu récupères la pomme sanglante que tu poses sur la table près de vous. D’un geste de la main, tu éteins les bougies noires allumées à chaque coin du pentacle inversé. La température semble remonter presque instantanément. Le rituel est terminé, mais vos âmes restent empreintes de ce parfum de mort si délicat et délicieux.  Tu invites ton cousin à te suivre et tu t’agenouilles. Regarde Octave. L’avortement a réussi. Le rituel a littéralement déchiré les entrailles de cet animal et elle vient d’expulser ses chatons morts et dans un piètre état. Le rituel a les mêmes effets sur les humains, le fœtus meurt, pourrit, est détruit, dans le ventre de la mère qui l’expulse dans une douleur extrême. Le seul risque de complication est l’hémorragie mais comme dans certains cas de fièvre puerpérale. Tu te relèves, laissant le chatte essayait de s’en sortir. Tu ne la sauveras pas, si elle doit mourir comme ses chatons, tant mieux. Retour près de la table, où la pomme est en train de pourrir lentement pour finir en cendres. Tu te resserres un peu de vin rouge. Qu’as-tu pensé de ce rituel cher cousin ? Est-ce que cela t’a plu ?

Noroi ft. @Caliban Muller

Le rituel semble se passer selon les attentes de Caliban, tu peux le lire sur son visage. La satisfaction est réelle, tout comme le sentiment de réussite. De la pomme s’échappe le même liquide qui s’expulse du corps de la chatte, en même temps que les cadavres inertes de ses progénitures. Tu comprends sans mot dire que le tout est un succès et tu rends le fruit à ton cousin, inconscient du sourire qui orne toujours ton visage. Tu ne pensais pas éprouver autant de satisfaction à exécuter ce rituel et pourtant, tu ne saurais dire si tu connais meilleure sensation que celle-ci. Ton corps tout entier est en émoi et malgré la température de la pièce, tes extrémités sont brûlantes.

L’atmosphère change aussitôt que Caliban éteint les bougies ayant servies au rituel. Quelques degrés semblent déjà s’inviter, mais tu n’y fais pas vraiment attention. Ton regard est concentré sur le corps de la chatte, dont le ventre se soulève avec rapidité mais peine. Elle paraît en souffrance mais ce n’est pas surprenant, vu ce que vous lui avez fait vivre. Suivant le geste de ton cousin, tu t’agenouilles à ton tour près des cadavres puants et observes votre œuvre. Elle est grandiose, à n’en pas douter. Tu ressens presque de la fierté à avoir fait partie de ce processus de la mort. De la même façon qu’il y a quelques minutes, tu écoutes avec attention les propos de Caliban, qui met un point d’honneur à ce rituel. Tu opines de la tête à chacune de ses explications et dans ta tête, tu ne te demandes plus qu’une seule chose : à quoi cela ressemble-t-il sur une victime humaine ? Est-ce tout aussi gratifiant ? Sûrement, sachant que la cible est beaucoup plus grosse et que l’acte répond à une toute autre éthique.

Tu finis par te redresser - le dernier - et rejoins ton cousin dont le liquide vermillon coule entre les lèvres. Tu t’empares toi-même de ton verre de vin, que tu avais complètement oublié tellement le rituel a accaparé toute ton attention. Tu te demandes ce qu’il attend de toi comme réponse. Probablement rien, ou peut-être que le fait que vous soyez cousins donne une autre dimension à ce qui vient de se passer. En attendant, tu réponds avec la plus grande des franchises.

« Tout à fait, c’était purement fascinant. Je n’avais jamais assisté à un tel… spectacle de magie. La puissance ressentie est sans pareille, je comprends pourquoi tu possèdes un attrait pour cette pratique. » Au lieu de le faire passer pour un monstre - comme n’importe qui d’autre le ferait - tu l’ériges en précepteur. Voir, en visionnaire. Pour toi, il est un précurseur, un de ceux qui veulent pousser les limites de la magie jusqu’aux extrêmes et tu apprécies ce trait de caractère. Tu n’as de vrai respect pour peu de personnes, mais Caliban en fait définitivement partie - d’autant plus après ce soir. Derrière vous, la chatte continue d’émettre des miaulements et tente un déplacement pour fuir le lieu de la scène de crime. Elle a sûrement compris qu’il n’y a aucune de sa progéniture à sauver et qu’elle est bien plus à l’abri ailleurs qu’ici.

« Pourras-tu m’écrire le rituel sur parchemin ? Notamment l’incantation à réciter. »

Tout s’est passé comme tu l’avais souhaité. Un rituel parfait, dans une ambiance calme et détendue, et en bonne compagnie. Qu’espérer de mieux ? Tu observes la scène de crime. La chatte a laissé du sang là où elle a perdu ses petits. Une véritable marre de sang, tout ce que tu voulais. Et tu es sûr qu’en y regardant de plus près tu pourras trouver les cadavres des chatons minuscules dans cette marre de sang, traversés de plusieurs coups de couteau invisible. Tu es satisfait, ce qui fait naître sur ton visage un mince sourire, ce genre de sourire que l’on ne te connait que trop peu aux dires de certains mais cela ne rend ces sourires que plus dangereux et plus inquiétants. Tu aurais aimé inviter ton frère Sytry pour une telle expérience, mais tu sais qu’il est bien plus attiré par les potions que par les rituels.  L’atmosphère dans la pièce est toujours aussi glacée, mais cela ne te dérange pas. Tu le sais, tu devras envoyer ton elfe de maison nettoyer cela avant que le sang ne commence à sécher et la cire ne s’accroche au sol. Ton cousin semble subjugué par la scène, et tu ne peux que le comprendre. Toi-même tu as toujours trouvé que le spectacle de la violence, de la souffrance et de la mort avait quelque chose de passionnant. Enfant, tu avais passé des heures à regarder les animaux errants du voisinage souffrir sous tes impulsions, même si tu n’utilisais pas encore la magie. Au Japon, tout était tellement différent. La magie noire y était tellement interdite qu’un enchantement rendait la robe de l’élève d’une couleur caractéristique dès que le moindre sortilège de magie noire avait été prononcé. Tu avais dû te contenter de la théorie pendant des années, jusqu’à ton émancipation en arrivant ici en Ecosse. Ici, tout était plus simple, et tu avais pu t’exercer longuement, à l’abri des regards indiscrets, mais tout de même. Tu te souviens avec nostalgie de cette première mort que tu as observé. Une vieille personne, ayant chuté dans les escaliers. Tu aurais sûrement pour la sauver, en la découvrant ainsi. Mais non, tu étais resté assis sur les marches dans son agonie. Personne ne pouvait savoir que tu avais été là. Aujourd’hui tu as un rôle actif dans la mort et tu aimes ça. Tu sens que ton cousin ressent ces mêmes sensations. Sa réponse te satisfait.  C’est tout l’enjeu d’une telle magie. La puissance. Le goût de la puissance est enivrant, comme le vin, mais bien plus délicat et la saveur reste plus longtemps en bouche. Tu sais, si tu veux réellement devenir un puissant sorcier, il faut savoir s’affranchir des règles des faibles. La magie noire ne pose qu’une question : qui est assez puissant pour donner des ordres à la mort ? Pourtant, tu sais toi-même que ta magie n’est pas encore sans limite, que tu as besoin de plus de puissance pour parvenir à tes fins, notamment pour détruire une malédiction du sang, une forme de magie si puissamment ancré dans le sang que tu doutes possible parfois d’y parvenir. Le silence règne dans la pièce, seulement troublé par les miaulements de souffrance de la chatte. Elle t’ennuie, et tu songes à finalement abreuver ses souffrances non pour son confort mais pour le tien.

J’imagine que je peux te faire confiance ? L’incantation n’est pas dure, chaque mot est simplement prononcé à l’envers. « De la vie à la mort il n’y a qu’un fil, et ce fil sera tranché. L’engeance doit mourir. Une fleur est parfois née pour mourir, cette graine doit mourir. La pourriture gagnera ces entrailles. Je donne ces enfants au dieu Gobi-no-houkou. Qu’il dévore la vie, qu’il nous donne la puissance. Gloire à Satan. » Pendant que tu prononces ces mots, ils s’écrivent sur un parchemin non loin de là. Tu le confies à Octave. Tu sais qu’il ne te trahira pas. Car sinon il en paiera le prix, qu’il soit de ton sang ou non. Comptes-tu l’utiliser à ton tour ?

Noroi ft. @Caliban Muller

La vision des effets de ce sort sur un simple chat te donne de multiples idées, toutes plus malsaines les unes que les autres. Caliban t’a donné les clés d’un tout nouveau royaume qu’il te tarde d’explorer à ta guise. Ce n’est que le début d’une grande épopée dans les terres fertiles de la magie noire et dans l’opinion que tu donnes à ton cousin se glisse toute la fascination que tu possèdes pour celle-ci. D’ailleurs, tu ne comprends pas pourquoi on ne les enseigne pas plus tôt, avant de te souvenir que tous les sorciers ne méritent pas de manipuler une telle magie. Elle se mérite, impose un sacrifice que tous ne sont pas prêts à faire. Caliban te donne alors un précieux conseil qu’au fond, tu connaissais déjà sans mettre de mot dessus. S’affranchir des règles des faibles… Ce concept te parle et tu visualises très bien quelles sont ces règles, et qui sont les faibles qui les respectent. Tu en viens également à te demander si ton cousin a déjà manqué de se faire attraper à utiliser ce type de magie interdite. La société actuelle, dans un souci bien trop futile de vouloir préserver l’existence des moldus, condamne ces actes sans même discuter. De par leurs positions, les enfants Muller ne peuvent se permettre de se faire voir à user de la magie noire à des fins sadiques. Ou n’importe quelle fin. Tu lui demanderas plus tard quelles sont ses meilleures techniques pour préserver cette pratique secrète.

« Bien sûr » affirmes-tu sans même sourciller. S’il y a bien une personne sur laquelle Caliban peut compter dans cette famille, c’est bien toi. Vos ambitions se ressemblent et vos passions également. Les autres, soit peu conservateurs soit trop sensibles, ne sont pas en mesure de vous comprendre. Vous n’avez que l’autre et c’est une entraide non nécessaire qui peut pourtant s’avérer salutaire le jour venu. Tu te saisis du parchemin et le rapetisses d’un sort maîtrisé pour le cacher dans l’une de tes plus petites poches, inaccessibles. Si tu venais à trahir ton cousin, tu en accepterais les conséquences.

« Je ne sais pas encore. J’aimerais d’abord la travailler pour voir si elle ne peut pas être associée à d’autres éléments. Je te tiendrais au courant de mon avancée dans le domaine. » Une intuition te titille l’esprit et au fond de toi, tu sais que cette incantation pourra t’être utile dans les jours futurs.

« Un dernier conseil avisé ? Sur la façon de garder tes activités secrètes, par exemple. » Travaillant déjà sur des croisements de plantes sensibles, tu es habitué à la discrétion mais là, il s’agit de magie noire. C’est un peu plus délicat et plus susceptible d’être remarqué par un sorcier lambda.

Certains seraient malades rien qu’à l’idée de ce que vous venez de faire. Le rituel est satanique, à n’en point douter, mais à tes yeux, vous venez de réaliser une performance. La magie noire est un art, et tous les sorciers ne sont pas aptes à contrôler une si puissante arme. Mais vous, vous en êtes capables. Vous êtes des Muller, des vrais, pas des ramassis de ratés comme certains de tes cousins. Tu sais que ce jour tu as réussi à faire plaisir à ton cousin Octave. Et un jour prochain peut-être te rendra-t-il la pareil. Tu as toujours été étonné qu’une grande université comme Hungcalf ne dispense pas de cours dans ce domaine, ne serait-ce que théorique. Ils prétendent vouloir former des aurors et des briseurs de sort mais ne sont pas capables de dispenser des enseignements en magie noire et sur les malédictions, un sujet qui est devenu ta spécialité dans ton cursus de sciences occultes, malgré la méfiance de tes professeurs.  Sûrement car l’université est peuplée de faibles. C’est ce que tu expliques à ton cousin, et il acquiesce sans broncher. Il a compris. Tu le regardes rapetisser le parchemin et le glisser dans une poche que tu ne voyais pas de prime abord. D’ordinaire, après avoir dispensé une telle leçon, ou même avant, tu aurais exigé un serment inviolable pour protéger tes activités. Mais Octave, c’est la famille. A d’autres éléments ? N’hésite pas à m’en faire part. Plutôt que d’apprendre qu’une de tes camarades de classe a perdu son enfant dans d’atroces souffrances. Un spectacle sans spectateur est bien triste. Ces mots tu les prononces avec une froideur caractéristique, les yeux perdus dans le vague, comme si cela te faisait planer que d’imaginer une telle scène. Car voir une personne ou un être vivant souffrir te met toujours dans un état d’extase particulier. Ne parle jamais de ce rituel à des non-initiés en qui tu n’as pas confiance. La magie noire a tendance à laisser des traces, alors veille à toujours bien nettoyer tes outils, ta baguette, tes mains. Certains curieux pourraient être tentés de regarder tes activités d’un peu trop près si tu n’es pas assez vigilant. Et tuer un sorcier sans éveiller les soupçons est toujours délicat.

Noroi ft. @Caliban Muller

Tu ne t’étends pas particulièrement sur les éléments en question, bien que Caliban sache que tu es un grand amateur de potions. Il doit pouvoir aisément deviner que c’est ce à quoi tu fais référence, mais le doute est légitime. Il y a un semblant de vérité dans les propos de ton cousin et tu tournes la tête vers lui, essayant de déceler l’intonation de sa voix. Une chose est certaine : tu te feras un plaisir de le tenir au courant de tes expérimentations. Le reste de ses conseils, lui, coule de source. Tu n’as jamais été très partageur et ce depuis ta plus tendre enfance. Ta confiance n’est accordée à personne, seul Caliban et une ou deux de tes cousines/sœurs sont en capacité de recevoir quelques-uns de tes secrets les plus soft à l’oreille. Tu n’imagines pas une seule seconde t’épancher sur ce que tu viens de faire dans un bar à une oreille inconnue. Ni même à une personne qu’on peut considérer à tort comme l’un de tes amis. Tu es secret et c’est en ça que ton cousin peut se rassurer. Si l’information doit s’ébruiter, elle ne viendra sûrement pas de toi.

« Oui, j’imagine que cela demande beaucoup de doigté… » Mais tu ne t’interdis pas d’y avoir recours un jour. Après tout, tu avais bien envie de te débarrasser de Lucrèce et de nombreuses opportunités se sont présentées à toi, que tu n’as pas voulu saisir sur le moment. Pas par peur, mais parce que ce n’était pas assez réfléchi et que tu préfères avoir un plan avant de te jeter dans une telle entreprise. À ces mots, tu inspectes tes mains et décides de les nettoyer d’un simple sort, par précaution. Une goutte de sang ou une trace de cette magie illégale a très bien pu s’y déposer sans que ce ne soit perceptible à l’œil nu. Tu comprends bien la prudence dont fait preuve Caliban.

« Cousin, je te remercie pour cette soirée, c’était fort intéressant. Tu es bien l’un des seuls de notre famille et génération en capacité de réellement m’apprendre quelque chose et obtenir mon respect. Sache que ton secret est bien gardé avec moi. As-tu besoin que je t’aide à ranger ton matériel ? »

Tu sais que tu peux lui faire confiance. L’obscurité dans son regard, l’éclat de la sagacité et la perversité montrent qu’il est digne d’intérêt. Peu de gens peuvent te comprendre, ton propre frère a parfois du mal, mais ton cousin, lui il sait. Tu lui offres la plus grande chaleur dont tu es capable, et c’est peu dire. Tu sais que tu as en face de toi un égal, même s’il n’est encore qu’à l’état d’apprenti dans ton domaine. Un jour, vos exploits seront reconnus à leur juste valeur, quand la société sorcière sera débarrassé de ses préjugés sur la magie noire. Votre heure de gloire arrivera. Tu as foi. Ton regard se fait presque rieur à l’annonciation d’un possible meurtre, un jour. La mort n’est pas ton ennemie, elle n'est qu’une compagne qui t’offre ses étreintes glacées, une amie à qui tu peux confier tes aveux les plus sincères. La mort est belle, presque enchanteresse. Voir la vie quitter un corps est un spectacle à lui tout seul, mais, bien que ce soit moins surveillé qu’au Japon, les occidentaux ont également peur de la mort. Des pleutres. Tu n’es pas comme eux. Et ton cousin non plus. La mort n’est pas un acte à donner à la légère. La victime doit le mériter, car c’est un art que de tuer. Tu lui prodigues tes derniers conseils de la soirée. Tu le regardes nettoyer ses mains par magie. Tu tiques. La magie est toujours décelable. Surtout quand elle n’est recouverte que par un autre voile de magie. Tu ne te laves pas les mains tout de suite, tu as encore le matériel à ranger, et lui aussi laissera des traces. Notre famille n’est pas perdue avec des personnes comme nous. C’est toujours un plaisir de former à ces arts si peu connus. Si tu veux passer un soir étudier l’énochien ou la magie du sang, ma porte te sera toujours ouverte mon cousin. Je veux bien un peu d’aide si tu as le temps. Puis je te conseille de te laver les mains plutôt dans de l’eau clair avec quelques quartz. Ces pierres absorbent la magie, c’est plus « sûr ». Et raconte-moi un peu les nouvelles de la famille. Tu te diriges alors vers l’autel de vos méfaits, ramassant les bougies.

Noroi ft. @Caliban Muller

En cela, tu diffères de ton cousin. À tes yeux, la mort est tout autant un art qu’un amusement et tu serais capable de tuer rien que pour la sensation de plaisir que cela te procure. Bien sûr, tu n’exclues en rien la beauté qui survient, si naturelle et parfaite, lorsqu’un tel acte est commis. Les victimes ne sont que des moyens d’observer plus attentivement cette pureté si rare. Mais tu acceptes de vivre dans un monde où ton avis diffère de celui de Caliban à ce sujet. Après tout, vos buts ont beaucoup de similitudes lorsqu’on les met côte à côte.

Tu proposes au sorcier de l’aider à mettre un peu d’ordre dans ce lieu qui a accueilli une scène aussi macabre et il ne se fait pas prier, sans oublier de distiller un ou deux conseils supplémentaires à ton attention. Notamment concernant ta façon de te laver les mains. Ces traces ne sont pas indélébiles mais Caliban, semble-t-il, a trouvé un moyen efficace de passer sous le radar. Bon à savoir.

« Je prends note et je m’en occuperai après t’avoir aidé. » Tant que tu quittes ce lieu la peau innocente, peu importe l’ordre dans lequel tu t’y prends. Tu suis son mouvement et réunis les éléments dont vous avez fait usage pour ce sortilège. Tu ne saurais dire si la question de Caliban sur votre famille résulte d’un réel intérêt ou du choix de mener une conversation au contenu futile histoire de combler le silence accompagnant votre rangement. Ce dernier ne t’a jamais dérangé et tu sais qu’il en est de même pour ton cousin. Encore un trait que vous partagez l’un avec l’autre. Tu as décidément bien plus de ressemblance avec lui qu’avec tes propres frères et sœurs !

« La moldue de Caël devient de plus en plus grosse. D’ici deux mois, il y aura un nouveau bâtard sur cette Terre et je ne remercie pas mon frère pour cela. J’ai parfois envie de lui imposer une vasectomie - mais une irréversible bien sûr… Je ne comprends pas l’intérêt de faire des enfants à des moldus… » C’est une idée qui te dépasse mais tu ne t’amuses pas à le dire à table, devant toute la famille. Avec Caliban, tu peux être un peu plus bavard sur le sujet. Il partage la même aversion que toi. Au moins, Sasha a eu le bon sens de faire des enfants avec des femmes de sang pur… Il n’est pas allé racler le fond des poubelles.

« Et ton mariage, où en est-ce ? » Le pauvre, épouser un membre de la famille Blackthorn… Il ne faut vraiment pas avoir de chance !

Ton cousin et toi avaient des visions très similaires sur la mort. Certes, tu la conçois comme un art, à n’user qu’avec parcimonie. Peut-être est-ce due à ton éducation nippone. La magie noire y est tellement proscrite qu’elle peut être synonyme de déshonneur à vie. Alors tu as appris à n’utiliser la magie noire qu’à petites touches, tu ne souhaites pas que l’on puisse repérer tes agissements. Tu fais déjà suffisamment peur comme cela, avec ton frère vous faites la paire. Tu as déjà tuer des hommes. Ou en tout cas une femme, la petite amie de ton frère. Un accident, mais tu n’en as pas moins apprécier la beauté de la mort. Tu aimes voir la vie quitter un corps, voir la souffrance, la douleur. Ce sont des émotions pures. Mais tu vois l’art et la pureté de la mort là où ton cousin prend un plaisir sadique à faire souffrir. Deux visions sœurs. Car au final, les arts obscurs vous rejoignent. Tu feins de t’intéresser au reste de la famille. Non pas que cela soit véritablement intéressant. Mais ce sont des conventions sociales auxquelles tu crois devoir te plier pour sembler normal et pas totalement déconnecté de la réalité. Tout comme il est d’usage d’offrir une boisson chaude à une âme esseulée, il est également d’usage de s’intéresser à ceux qui partagent votre sang même s’ils ne le méritent pas.  Ton visage est dur et impassible, mais tu sais que ton cousin Caël est un problème dont il faudra probablement s’occuper un jour ou l’autre. Tu ne peux plus le laisser salir votre famille de la sorte, à semer des bâtards dans tout le Royaume-Uni. Ton frère est un animal. Il copule sans penser aux conséquences. Je ne comprends pas l’intérêt des moldus, mais nous avons bien besoin d’inférieurs pour nous servir. Caël restera la tâche de cette famille. J’espère que tu rattraperas ses erreurs. Vous aviez tous des devoirs, et si tu sais que ta fratrie ne présente pas de telles tares, tu as tes propres obligations. Un jour, tu vas devoir épouser Secunda et lui faire des enfants. La femme ne t’attire pas plus que cela, mais c’est une femme au sang riche, alors vos enfants ne pourront qu’être parfaits. D’ailleurs en parlant de mariage… Il traîne. Je ne suis pas pressé, mais Secunda souhaite d’abord finir ses études. Ca ne me dérange pas, tant que ses hanches peuvent accueillir un héritier. Tel est le devoir de toute femme.

Noroi ft. @Caliban Muller

Il ne faut pas te lancer sur le sujet “Caël” car tu as bien des choses à dire et aucune d’elles n’est positive. Tu en veux à ton frère d’agir aussi impunément, sans la moindre pensée pour la réputation de votre famille. Vous possédez un nom qui ne doit pas être tâché - ou telle est ta vision des choses. Tu n’as pas besoin de poser la question à Caliban pour savoir qu’il partage cette opinion plus que n’importe qui d’autre dans cette grande famille. De tous les choix qui se proposaient à lui, ton frère aîné a fait le plus idiot mais tu le soupçonnnes d’avoir agi en connaissance de cause. Il a voulu blesser ce nom qui lui donne pourtant tant de privilèges et continue de cracher dessus comme s’il ne signifiait rien. Il t’arrive parfois de te demander ce que l’avenir vous réserverait si tu te décidais enfin à tuer ces petits merdeux. Qu’ils soient tes neveux et nièces n’a aucune espèce d’importance pour toi : ils sont une tare et face à elles, il n’y a qu’une seule solution : la suppression. Tu dois bien reconnaître que la Moldue peut être assez coriace dans le genre donc si d’aventure tu t’essayes à l’assassinat d’enfants, il te faudra être encore plus prudent que d’ordinaire.

« J’y compte bien. Tout comme je ne manquerai pas de mettre un terme à cette infamie. Caël n’y accorde peut-être aucune importance, mais le nom qu’il porte est ce qui lui permet de faire ce qu’il veut quand il le veut. Mr. Moldu a tendance à oublier l’existence de ses privilèges… » Une solution serait de l’en priver et tu ne caches pas ton sourire à l’idée de mettre ton frère dans une telle situation. Il l’aurait mérité, qu’on se le dise. Cette histoire d’union te pousse forcément à t’interroger sur le mariage de Caliban, que tu trouves ridicule par ailleurs. Tu n’aimes pas les Blackthorn, c’est physique - voire sanguin. Cette union ne t’inspire rien de bon et tu ne sais pas encore laquelle des deux familles en tirera le plus.

« Sois attentif à ce qu’elle ne se perde pas en ambitions inutiles. Elles s’imaginent aujourd’hui pouvoir faire autant que les hommes ; gérer une entreprise, voyager à travers le monde… tout cela en mettant de côté leur famille. Quelles ingrates ! Elles oublient trop facilement leur place de nos jours… » Ta femme à toi saura où est la sienne. Elle ne cherchera pas à te surpasser ni à te contredire. Elle portera tes enfants, perpétuera la lignée des Muller et saura se taire lorsqu’elle est invitée à le faire. Elle se construira un réseau social suffisant pour garder sa famille à la lumière des projecteurs sans pour autant s'atitrer toute la gloire d’une telle popularité. Bref, elle lui sera inférieure.

« J’espère au moins pour toi qu’elle n’est pas stérile. Ce serait le summum de la perfidie Blackthorn, nous refourguer un produit défectueux. »

Tu n’aimes pas une bonne partie des membres de ta famille. Ton père et tes oncles ont beau avoir tenu à garder un sang pur, il ne peut y avoir que des réussites, et ta génération est une génération perdue. Misère. Tu sais qu’Octave et toi pourriez redorer le blason de la famille, avec à la limite Sytry à vos côtés, mais pour le reste de la famille c’est peine perdue. Certes, il y a Calliope, mais c’est une femme. Tout le monde sait que les femmes, tant pures qu’elles soient, restent des femmes. Tu ne te gênes donc pas pour cracher sur le cuir de ton cousin Caël. Tu ne l’aimes pas. Le voir et le côtoyer te répugnent, il a franchi tous les interdits sans le moindre remord et il n’en a subi aucune conséquence. Si un jour tu avais un fils et qu’il agissait comme lui, tu aurais su sévir. Le rituel que vous veniez de pratiquer était un bon exemple justement. Mais non, ton oncle n’avait rien fait. La mort de quelques uns est nécessaire pour conserver une certaine dignité, et ce n’est pas un peu de sang sur tes mains qui te gênerait, au contraire. Tu es persuadé qu’octave pense comme toi, d’où ta langue si volubile et si franche. Malheureusement pour lui, il doit porter sur les épaules les agissements de son aîné. Il te confirme qu’il connait son devoir. Il a raison, vous possédez des privilèges et vous avez des devoirs. Les droits innés de votre sang ne vous dispensent pas d’une certaine discipline. Mais à connaître ton cousin, tu doutes que le priver de ses privilèges l’incite à agir différemment.

Le sujet dérive sur ton mariage à venir. Secunda Blackthorn reste ta promise, mais votre mariage est long à venir, bien trop long. Tu ne le comprends pas toujours, mais tant que tu n’es pas marié, tes agissements sont bien plus libres. Tu ne lui fais pas suffisamment confiance pour lui confier tes plus sombres secrets. C’est une Blackthorn, et ils ont leur réputation, mais tout de même…L’occasion de rappeler la place de chaque femme dans un foyer. Je saurais la remettre à sa place. Nous en avons déjà discuté, elle a conscience de ses devoirs, et je ferai tout ce qu’il y a à faire pour avoir un héritier. C’est vital pour notre famille. Je préfère pour le moment lui laisser croire qu’elle est libre… Les femmes sont plus dociles quand elles pensent avoir le pouvoir. Il faut être plus maligne qu’elles, à défaut de pouvoir utiliser la violence sans le jugement moral de nos pairs. Secunda semble féconde. Et comme je te l’ai dit, je ferai ce qu’il faut pour avoir un héritier. Quitte à utiliser la magie noire, ou à féconder une autre femme et simuler une grossesse chez Secunda. Tout est possible. Et toi donc, à quand un mariage ?