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Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Dim 24 Avr 2022 - 23:44
Ecailles d’œuf d’occamy. J’en avais besoin pour une expérience dans le cadre de ma thèse, et son prix prohibitif et sa rareté rendait la réalisation de mon expérience particulièrement ardue. Cela commençait sérieux à bloquer mon avancée expérimentale, j’étais désormais persuadé que je devais tirer parti des particularités de certains extraits de créatures fantastiques pour parvenir à une cristallisation de meilleure qualité, et la coquille d’œuf d’occamy était un catalyseur puissant à ce que j’avais pu lire dans certains parchemins. J’avais essayé par curiosité les œufs de serpencendre, pour donner un dose de Feu dans la décantation de mes solutions, et l’effet avait été très intéressant, j’étais parvenu à créer un joyau semblable à un rubis, et qui avait contenu de la colère pendant quelques heures avant de se réduire en poussière, répandant un cri de rage dans le laboratoire, au point d’en briser plusieurs fioles. Ce n’était donc pas suffisant. Après en avoir discuté avec mon directeur de thèse, j’étais parvenu à la conclusion que je devais essayer deux nouveaux éléments : l’œuf d’occamy et le joyau de serpent cornu. Par chance, le professeur disposait d’un petit flacon d’écailles d’œuf d’occamy dans la réserve, sous clé, vu sa haute valeur monétaire. J’avais obtenu un laisser-passer de sa part pour aller dans la réserve récupérer quelques grammes d’œuf d’occamy.
Les sous-sols de l’université ne sont pas ma partie préférée. L’endroit est sombre, froid, humide et une odeur de moisi persiste, comme si l’humidité avait imprégné les murs depuis des décennies. Pourtant, je savais que certains de mes camarades aimaient y trainer l’été pour fuir la chaleur estivale ou pour voler quelques denrées dans les cuisines malgré la surveillance de Sebastian Donovan. C’était le début d’après-midi, et les couloirs étaient déserts. Je me dirigeais donc vers la réserve, muni du trousseau de clé que le professeur m’avait donné. J’insérais la plus grande des clés comme il me l’avait montré, et à peine avais-je ouvert la porte que je fus brutalement poussé à l’intérieur, avant d’entendre la porte claquer derrière moi.
Mais qu’est-ce que ?
@Octave Muller . Encore lui. Mais que faisait-il ici et pourquoi m’avait-il poussé dans la réserve ? c’était quoi son but cette fois-ci, me faire avaler de force des vers de soie ou des thorax de libellule ? Je ne savais pas ce qu’il voulait mais il avait intérêt à vite s’expliquer s’il ne voulait pas que je le dénonce au professeur de potions.
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Re: Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Lun 25 Avr 2022 - 10:20
Derrière une porte fermée ft. @Jules de Gray | 25.02.22Le niveau inférieur d’Hungcalf avait toujours été l’un de mes endroits favoris, car tous les élèves fuyaient son côté sombre et humide, et l’atmosphère parfois inquiétante qui y régnait. Ce n’était donc pas un endroit très fréquenté où je pouvais faire mon travail sans risquer d’être dérangé par des piaillements ou des dindonneries. La plupart des autres étudiants préféraient la chaleur et la sécheresse, quand je préférais la froideur et l’humidité. Je n’étais pas né sur ce continent pour rien.
J’avais surpris il y a très peu de temps une conversation entre De Gray et l’un des professeurs et, allez savoir comment il s’y était pris, il avait obtenu de lui un laisser-passer pour la réserve, ce que je trouvais inconcevable. Rares étaient les fois où le professeur de Potions me laissait l’opportunité d’y avoir accès, et toujours sous sa garde féroce. Et lui, on lui filait le trousseau de clés ? Je ne comprenais pas mais plutôt que de m’insurger et nous faire perdre à tous deux une opportunité, je décidais d’en tirer profit. Jules ne semblait pas avoir conscience que j’étais au courant de ce petit échange et cela pouvait jouer en ma faveur.
Passant le plus clair de mon temps dans la salle de cours de Potions, je n’eus qu’à attendre qu’il passe devant pour le suivre jusqu’à la réserve, quelques portes plus loin. Il s’imaginait sûrement n’avoir rien à craindre car pas une fois son attention ne fut interpellée par mes gestes. Lorsque je fus certain qu’il avait mis la bonne clé dans la serrure et que la porte était bel et bien ouverte, je me précipitais derrière lui et le poussais à l’intérieur, fermant la porte derrière moi. La surprise de Jules fut totale et j’affichais une mine satisfaite.
« Merci pour le laisser-passer De Gray ! » Je n’essayais même pas de lui prendre le trousseau de clés, estimant ne pas en avoir besoin - bien qu’en faire une copie ne serait pas inutile sur le long terme. La réserve s’avérait un peu trop étroite pour les bons mouvements de deux personnes, je me glissais donc devant Jules pour en atteindre le fond, là où je pensais trouver un peu de poudre de pieuvre pour donner plus de puissance à ma prochaine potion. J’en profiterai certainement pour repartir les poches pleines car l’accès à cette pièce était limité…
« Viens par là toi… » Je me penchais sur l’une des étagères et pris une fiole avec un sourire. Elle disparut aussitôt dans la poche de ma veste. « Qu’es-tu venu chercher ? » m'enquis-je auprès de l’étudiant, tout de même curieux.
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Re: Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Lun 2 Mai 2022 - 11:09
Tout s’était passé très vite. Un instant, j’insérais la longue clé de cuivre dans la serrure de la réserve des ingrédients, et l’instant d’après je me trouvais propulsé dans la réservé, porte close, avec une compagnie inattendue : Octave Muller. Que faisait-il là et surtout pourquoi m’avait-il suivi ? Car il ne pouvait que m’avoir suivi non ? je ne vois pas ce qu’il aurait pu faire à traîner là sans aucune raison, bien que sa vie devait être bien vide si tel avait été le cas. Que me voulait-il ? Je craignais une énième perfidie de sa part, car malgré nos récents rapprochements, je ne savais toujours pas sur quel pied danser avec lui, et ça me mettait plutôt mal à l’aise. Devais-je toujours le craindre ? Allait-il encore me chambrer ou son but était-il autre ? J’eus à peine le temps de reprendre mes esprits que déjà je le sentais se pencher dangereusement vers moi, mais juste pour saisir une fiole qui était derrière mon épaule droite. C’était donc ça : il avait profité que j’ai accès à la réserve pour servir dans la réserve de l’université sans avoir besoin d’une autorisation préalable. Vicieux, comme toujours. Je commençais déjà à m’énerver, j’avais toujours respecté les règles, et ça m’agaçait qu’on prenne autant de largeurs avec elles. En plus, la réserve était tout de même étroite, elle était encombrée de nombreuses étagères poussiéreuses où s’accumulaient des pots en terre cuite, des fioles en verre, des bocaux avec des ingrédients visqueux, et autres ingrédients pour les potions. Une étroitesse qui poussait à la proximité avec l’intrus. Et voilà qu’il me demandait ce que je faisais là. Quel toupet.
Contrairement à toi, j’ai eu l’autorisation du professeur pour récupérer certains ingrédients indispensables à mes recherches, des écailles d’œuf d’occamy. Et toi, à part venir voler l’université, tu n’avais rien de mieux à faire de ta journée ? Et puis de la poudre de pieuvre, c’est pour quoi ?
Oui, je ne peux pas m’empêcher de penser à mal, et je suis persuadé que les intentions d’Octave sont tout sauf bonnes. J’ai beau cherché, je ne vois pas immédiatement à quoi peut lui servir de la poudre de pieuvre, à part s’il veut se faire pousser deux bras supplémentaires, ou multiplier je ne sais quel autre organe ou membre, mais la poudre de pieuvre a des usages très limités… Potion de puissance, philtre régénérateur, décoction hoqueteuse, rien qui soit assez sombre pour le Muller de ce que je sais de lui. Je me serais davantage attendu à le voir se saisir du pot de fleurs de digitales séchées, c’est très utile pour les poisons. Mais il a piqué ma curiosité, et il a intérêt à avoir la bonne réponse s’il ne veut pas que je le dénonce. Quoique, même une bonne excuse ne le sauverait pas…
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Re: Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Lun 2 Mai 2022 - 13:40
Derrière une porte fermée ft. @Jules de Gray | 25.02.22Je n’éprouvais aucune honte face à l’acte que je venais de commettre. Il n’y avait pas mort d’hommes de toute évidence et je saurais me faire pardonner en me montrant pertinent lors du prochain cours de Potions. Le Professeur me détestait autant qu’il m’admirait pour mes connaissances, probablement parce qu’elles dépassaient parfois les siennes. Cela pouvait sembler très vaniteux de ma part, mais c’était une réalité. Il m’arrivait de lire sur son visage son ignorance et j’étais persuadé que Jules l’avait vu également. Après tout, il était presque aussi bon que moi dans le domaine, il n’était donc pas incongru de penser qu’il avait remarqué les faiblesses de notre Professeur.
Pas besoin d’être mentaliste pour reconnaître sur les traits du visage de Jules l’indignation qui le caractérisait toujours. À croire qu’il ne savait pas avoir d’autres expressions que celle-ci. Je décidais de ne pas y prêter attention et me penchais pour attraper la fiole expliquant ma présence en ces lieux. Bien sûr, le Lufkin me fit part de sa morale et blablabla… Des paroles que je n’écoutais que d’une oreille discrète et avec un brin d’amusement. Même moi je savais me montrer plus détendu, qu’attendait-il pour l’être à son tour ? Est-ce que tout n’était continuellement que remontrance et devoir pour lui ?
« Tu sais aussi bien que moi que j’ai toujours mieux à faire, voyons » dis-je en inspectant une autre fiole à proximité de celle que je venais de glisser dans ma veste. Son intérêt ne s’avérant pas exceptionnel, je la reposais aussitôt pour en prendre une autre. « Tu es bien curieux pour quelqu’un qui condamne perpétuellement mes actions. Est-ce que tu ne poses cette question que pour mieux me dénoncer, ou serait-il possible que malgré ta morale d’acier, tu éprouves une sincère curiosité pour mon travail ? » Je tournais le visage vers lui et affichais sur celui-ci un sourire légèrement arrogant. Il était clair que Jules avait une inclinaison pour moi et je comptais jouer là-dessus pour l’empêcher de me dénoncer aux responsables. Pour cela, il fallait trouver une bonne raison de le pousser à se taire, mais il s’arrangeait toujours pour m’en donner une.
« Pourquoi les écailles d’œuf d’occamy ? Tu espères réussir tes prochains examens en concoctant une petite potion de Felix Felicis ? Tu aurais dû t’y prendre plus tôt, elle n’aura pas le temps d’infuser d’ici là »
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Re: Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Mar 3 Mai 2022 - 22:42
Est-ce mon côté français ? Toujours est-il que je ne supporte pas de violer les règles, en France, à Beauxbâtons, on nous apprend le respect de l’autorité envers nos professeurs, et là je perçois l’intrusion d’Octave dans cette réserve comme la pire des violations. Le pire c’est que je ne comprends pas, si vraiment il avait besoin de certains ingrédients, pourquoi ne pas les acheter ? Ou même pourquoi ne pas demander comme moi je l’avais fait un laisser-passer pour la réserve ? Je ne pensais pas que les Grymm aimaient violer les règles, je pensais ce trait de caractère typique des Wright plutôt. Mais la honte ne semble pas l’atteindre. Notre professeur savait récompenser les bons étudiants, même ceux qui se pensaient meilleur que lui, comme ça devait sûrement être le cas d’Octave. J’étais indigné, et je ne voulais pas le cacher. Le fait que le Grymm m’attire physiquement ne remettait pas en cause ce que je pensais de lui au fond de moi. Mais Octave ne m’écoutait que d’une oreille distraite, pourtant, il répond quand même à mes questions, preuve qu’il m’écoutait vraiment. C’est déjà un bon point pour lui. Il continue d’examiner les fioles autour de nous pendant qu’il me répond, toujours avec sa condescendance et sa prétention ordinaire.
Tu n'as qu’à imaginer que je te pose cette question par simple curiosité. Même si je désapprouve la manière de faire, je reste un lufkin.
Et les Lufkin sont curieux par nature, je ne fais pas exception. L’art des potions est une de mes spécialités, même si je préfère définitivement l’alchimie, c’est plus poétique et plus en phase avec le secteur d’activité de ma famille. Mon cousin et ma cousine ne se sont pas spécialisés dans un domaine leur permettant de reprendre l’affaire familiale. De mon côté c’est différent, et je suis persuadé que l’alchimie peut améliorer l’art métallurgique et sidérurgique pour lequel les de Gray sont connus. D’où les œufs d’Occamy, mais la poudre de pieuvre ? J’y pense, je ne connais même pas l’intitulé de sa thèse… Même s’il me fait les yeux doux, ce n’est pas ce qui m’empêchera de le dénoncer, mais autant ne pas le provoquer inutilement.
Tu sais très bien qu’il faut 6 mois pour préparer du Felix Felicis… Pas besoin de ça pour être major en potions (oui je le titille et alors ?). Non, j’ai besoin de cet ingrédient pour ma thèse, pour des expériences alchimiques. Même si je doute que ça t’intéresse vraiment. Car désolé, mais non l’alchimie ne se résume pas à chercher la pierre philosophale !
Je préfère prévenir que guérir, je me doute qu’un sorcier comme Octave s’intéresse bien plus à l’élixir de longue vie car l’Oeuvre en elle-même.
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Re: Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Mar 3 Mai 2022 - 23:09
Derrière une porte fermée ft. @Jules de Gray | 25.02.22«Aaaah les Lufkin, tous les mêmes… » Je ne satisfaisais pas sa curiosité de façon volontaire. Je doutais réellement que mes actions l’intéressaient et si c’était le cas, pas pour la bonne raison. Je préférais le laisser s’indigner dans son coin puisqu’il n’était toujours bon qu’à ça. Peu importe l’heure ou le jour auquel je le croisais, il trouvait toujours le moyen de s’indigner pour un rien. Une vraie drama queen, c’en était presque exaspérant de toujours être à cheval sur tout de cette manière. Pour un sang-mêlé, c’était le pompom.
« Bien sûr que je le sais, je viens de te le dire… C’est que t’es bouché en plus. » Il me prenait pour un débutant ou quoi ? Il fallait reconnaître qu’il avait du culot, même si cela pouvait tout autant s’apparenter à de la bêtise pure. Si on me demandait mon avis, je pencherais plutôt pour la seconde option. Je reposais de nouveau une autre fiole, pour en prendre une autre à l’aspect teinté qui attira mon regard et ma curiosité. Le pire ? Il pensait devenir Major et cette idée était tellement ridicule que je ne la relevais même pas. Ce serait lui faire plaisir. Bien sûr qu’il ne sera pas Major en Potions. Peut-être en Alchimie si ça lui chante, mais à quoi bon ? Si la matière avait du potentiel, elle ne m’intéressait pas particulièrement sur le moment. Il pouvait tout aussi bien être Major en danse de salon que ma réaction serait la même. S’il cherchait à m’impressionner, il allait devoir faire mieux que ça. Ou peut-être voulait-il m’énerver ? Pas de bol pour lui, j’étais plutôt dans un bon mood aujourd’hui et le laisser m’atteindre ne ferait que lui donner raison. Je valais mieux que ça.
« C’est clair que je ne vois pas d’intérêt à ce que tu sois en vie pendant trois cent cinquante ans… Tu fais bien d’oublier la pierre philosophale. » Je répondis sur un ton désinvolte. Je ne cherchais même pas l’affrontement, pour être honnête. Je voulais juste m’occuper de mon petit business sans l’avoir en mini ange sur mon épaule à me ressasser ce qu’il était bon ou non de faire. Je me demandais quel plaisir il y avait à jouer ce rôle-là dans la vie d’un camarade. Il fallait vraiment s’ennuyer non ?
« Vas-y, éblouie-moi. Sur quoi va porter ta thèse au juste ? » L’alchimie, donc, mais quoi spécifiquement ? Jules devait profiter de ce moment d'accalmie pour avoir une discussion avec moi car je risquais de ne plus être mentalement disponible d’ici une heure ou deux. Ou même moins, si je ne parvenais pas à sortir d’ici avec assez de trouvailles. Je lui conseillerais bien de ne pas chercher à m’énerver parce qu’il n’en retirerait absolument rien de bon mais, connaissant le loustic, ce conseil entrerait par une oreille et ressortirait directement par l’autre. À croire qu’il ne pouvait pas se passer de conflit me concernant…
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Re: Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Mer 4 Mai 2022 - 17:37
Tous les mêmes ? Je ne voyais même pas l’utilité d’une telle remarque. Oui j’étais curieux, j’aimais aller au fond des choses, je passais beaucoup de temps à travailler et à étudier car ça me faisait vibrer, mais sûrement ne peut-il pas comprendre ça, lui qui n’agit que par intérêt personnel ou par opportunisme. Je doute d’ailleurs qu’il ait déjà fait quoique ce soit sans aucun intérêt. D’ailleurs, s’il est dans cette réserve, cela ne peut être que pour récupérer des ingrédients pour réaliser une potion qui une fois de plus servira sa personne, ce n’est certainement pas pour en faire un philtre de guérison pour un sorcier qui n’a pas les moyens de se faire soigner à l’hôpital. Il me cherche, encore. Mais je ne lui ferai pas le plaisir d’aller dans son sens pour une fois, je ne vois pas l’intérêt de me battre avec lui dans cette réserve, et ce serait trop dangereux, nous sommes entourés par tant d’ingrédients que si nous renversions le mauvais pot ou la mauvaise fiole, on pourrait tout faire exploser. Et je n’exagère qu’à peine ! Tandis que je pose mes questions, lui fait comme chez lui, il soupèse plusieurs fioles et essaient d’identifier ce qu’elles contiennent quand l’étiquette est trop abîmée pour que ça soit possible de la lire.
Comme si la pierre philosophale ne servait qu’à prolonger la vie … Tu sais que tout n’a pas forcément un intérêt quand même ? On peut juste vivre pour profiter de la vie, de ses proches, découvrir de nouvelles choses, voyager, déguster des mets exotiques, faire de nouvelles expériences… Il n’y a pas besoin d’intérêt à vivre.
Mais dire cela à Octave c’est comme expliquer la différence entre le bleu canard et le bleu paon à un aveugle. Autant dire que c’est perdre son temps, donc je décide de ne pas en perdre plus. Je suis de toute façon persuadé qu’il n’est là que pour voler quelques ingrédients sans demander son reste. Je ne pensais pas qu’il allait poser « la » question, et je m’étais d’ailleurs déjà retourné à la recherche des dites écailles d’œuf d’occamy alors qu’il la pose.
La distillation des émotions par la méthode alchimique. Je cherche à savoir s’il est possible d’enfermer des émotions dans des fluides, des minéraux ou tout autre objet par le procédé alchimique. Tiens, comme une pierre d’humilité ou de bienveillance par exemple.
Je n’ai pas besoin de préciser que cette pierre serait surtout utile à Octave. Pas d’attaque frontale, les insinuations suffiront bien assez avec lui. Mais je dois être honnête, actuellement je ne suis pas parvenu à un résultat permanent, tout au plus je suis parvenu à doper l’effet de certains minéraux comme la labradorite qui apaise, mais de là à parler d’enfermer une émotion dans un contenant… Pourtant, on sait enfermer la mort dans un flacon ou encore distiller la grandeur, ça ne devrait pas être si difficile.
Et toi, sur quel sujet porte ta thèse déjà ?
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Re: Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Mer 4 Mai 2022 - 21:11
Derrière une porte fermée ft. @Jules de Gray | 25.02.22L’écouter sortir son petit discours moralisateur, c’était comme écouter le grand-père Muller nous raconter le “bon vieux temps” tout en insistant sur le fait “qu’avant, c’était quand même bien mieux” : inutile et très ennuyeux. Je me demandais qui cela pouvait intéresser d’écouter les lectures de Jules. L’étudiant adorait faire connaître sa vision des choses, même à ceux qui ne souhaitaient pas l’entendre. Une épine dans le pied, en somme. Qui pouvait bien supporter cela ? A bien y réfléchir, je ne le voyais pas si souvent que ça entouré d’amis, ceci expliquait donc cela… On me reprochait mon mutisme mais lui, au contraire, parlait beaucoup trop et pour ne rien dire. Ou rien qui ne soit réellement intéressant. Je hochais plusieurs fois de la tête.
« Si tu le dis. » Débattre avec Jules n’avait aucun intérêt vu qu’il n’acceptait pas d’opinion autre que la sienne. Tout comme moi, en somme, sauf que je ne le cachais pas derrière de belles paroles vaseuses. J’avais au moins le mérite de dire haut et fort que j’estimais mon avis supérieur à celui des autres. Cette formule très peu appréciée des interlocuteurs n'existait que dans le but de lui faire fermer son clapet. Tu veux avoir raison ? Vas-y, ne te gêne pas pour moi. Je n’avais clairement pas de temps à perdre avec ça. Le passé avait prouvé que nous ne pouvions pas discuter l’un avec l’autre et ne trouvions d’accord sur aucun sujet. A quoi insister, donc.
« D’une grande utilité en effet » dis-je non sans sarcasme. Son attaque était entendue et reçue comme il se devait. A croire qu’il ne pouvait pas s’en passer. Dès qu’il me voyait, il se sentait obligé de me juger plus que je ne le jugeais en réalité. Jules faisait le gentil garçon en apparence mais il venait encore de prouver qu’il pouvait se montrer aussi - si ce n’était plus - perfide que moi lors d’une conversation jugée banale. S’il espérait une médaille de bonté, il allait devoir faire plus d’efforts de ce côté-là. Bien sûr, sa curiosité se porta jusqu’à ma propre thèse, que je n’étais pas prêt à révéler. Pas sans contrepartie intéressante et connaître la sienne n’en était pas une.
« Comment la magie noire concentrée sous forme de potion peut être un saut en avant pour la médecine magique moderne. » Je le regardais avec tout le sérieux du monde, bien qu’il n’y avait rien de vrai dans tout cela. Certes, je faisais des petites expériences de mon côté - coucou Juliet - mais il fallait être sacrément timbré pour intégrer la magie noire à sa thèse universitaire. J’avais beau être considéré comme “psychopathe” par certains de mes pairs, il me restait néanmoins de l’intelligence.
« Ne me dis pas que tu me prends au sérieux ? »
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Re: Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Ven 20 Mai 2022 - 12:16
Ce « Si tu le dis » m’énerve au plus haut point. Je me demande encore pourquoi je m’évertue à lui parler. J’essaie de faire des efforts, je ne l’attaque pas frontalement, je suis poli, respectueux, alors que lui n’est rien de tout ça, et malgré tout, il continue à être désagréable. Le mec s’introduit dans la réserve des potions sans l’autorisation du professeur, pour y voler des ingrédients et il s’attend à ce que je l’accueille avec du thé et des biscuits sans rien dire ? Pourtant, j’essaie de communiquer avec lui, passant un temps sur son infraction au règlement pour parler alchimie. Mais même ça, ça ne semble pas l’intéresser. Quand ça ne concerne pas sa petite personne de toute façon… Avec un autre, on aurait pu en discuter, en débattre, la pierre philosophale est un sujet si intéressant que je peine à comprendre un tel dédain. Je soupire, sans m’en cacher. Je suis plus exaspéré qu’énervé en fait. Et déçu, lui qui se dit maître ès potions davantage que le professeur lui-même, je trouve son comportement vraiment dédaigneux. S’il s’intéressait à l’alchimie, il saurait pourtant que le sens profond de la matière est la transfiguration de l’âme plus que de la matière. Mais son sarcasme emporte tout, et même mon envie de l’embêter. De toute façon, on ne peut pas être continuellement en conflit n’est-ce pas ? Pourtant, je ne sais pas pourquoi, je ne parvenais pas à l’ignorer, déjà avant, mais encore plus maintenant, comme si un lien magnétique s’était tissé entre lui et moi. Je n’avais pas pris le temps de m’y pencher. Il valait mieux que j’évite d’ailleurs. Sinon, je pourrais y trouver des réponses que je n’étais pas prêt à recevoir ni à accepter.
Je m’intéresse à lui, ma curiosité de Lufkin sans doute, à moins que sa vie ne m’intéresse vraiment, après tout je le connais assez peu, voire même pas du tout, je ne connais que sa perfidie, sa méchanceté, son sarcasme et ses lèvres. Il me répond, et je sais bien au fond de moi qu’il se fout de moi. Et pourtant…
Je me doute bien que ce n’est pas sérieux. Mais c’est dommage, ça pourrait être intéressant comme sujet. Vraiment.
Je suis sérieux cette fois-ci. Je n’y connais rien en magie noire, mais d’un point de vue purement scientifique, le sujet peut vraiment être intéressant, certaines thèses disant bien que la magie n’est ni blanche ni noir mais dépend de l’intention, ainsi rien que le fait de fabriquer de l’amortentia s’éloigne de la magie dite blanche pour se rapprocher du contrôle de l’esprit d’autrui.
Mais plus sérieusement dans ce cas ?
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Re: Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Ven 20 Mai 2022 - 19:35
Derrière une porte fermée ft. @Jules de Gray | 25.02.22Je trouvais décevant que l’université ne nous laisse pas travailler plus librement sur la magie noire. Cela donnerait des thèses bien plus intéressantes, à n’en pas douter. J’avais moi-même envisagé de briser les codes en l’intégrant à la mienne, mais il fallait se rendre à l’évidence : le monde sorcier n’était pas prêt à reconnaître cette magie comme légitime. Pourtant, utiliser son côté sombre pouvait s’avérer très utile. L’aspect noir de la magie - et donc l’intention qu’on y mettait derrière - possédait de nombreuses particularités qui rendaient un problème mortel presque anodin. Je m’imaginais parfois tout ce qu’il serait possible de faire avec de telles capacités, de telles possibilités et cela donnait presque le tournis.
Jules ne parut pas vraiment choqué mais cela pouvait se comprendre. Il avait une opinion de moi bien tranchée et le fait que je puisse utiliser la magie noire ne devait pas être réellement surprenant. Le fait est que c’était bel et bien le cas. J’y avais déjà goûté, à ce gros gâteau appétissant et je voulais une nouvelle part. La patience, cependant, s’imposait à moi. La réponse du Lufkin suscita en moi un intérêt certain. Il s’avérait moins “plan plan bisounours j’aime les moldus” que je le pensais ou, en tout cas, il acceptait la magie noire comme sujet de débat. Bien sûr, nous n’allions pas nous lancer dans une conversation sur le sujet car, nous connaissant, nous ne parviendrions pas à trouver un terrain d’entente, chacun bien trop buté dans son argumentation. Cela avait au moins le mérite de donner un petit dépoussiérage à la personnalité de Jules.
« Peut-être étais-je réellement sérieux en fin de compte. J’ai toujours le temps de changer de thèse après tout. » Je le faisais marcher, même s’il y avait un fond de vérité dans mes propos. Mon sujet de thèse me plaisait en soit, mais il n’était pas aussi excitant que d’avoir à travailler avec la magie noire pour améliorer la médecine sorcière actuelle. Enfin, ça ou autre chose… je n’étais pas fermé aux autres opportunités. Tant que j’avais la chance de travailler avec ce type de magie. Celle qui laissait apercevoir la noirceur d’une âme. Tout le monde avait un peu des deux, c’était simplement plus présent chez moi que chez Jules, peut-être. Je ne voyais pas en quoi cela gênait. La gentillesse me faisait bâiller au cornet.
« Ma thèse ne te plairait pas. À moins que tu ne veuilles savoir comment, par la potion, je pourrais rendre ton sang parfaitement pur ? » Je tournais la tête vers Jules avec un sourire avant de retourner à ma tâche. C’était un rêve en soi : pouvoir éliminer toute l’impureté parcourant les rangs des sorciers. Éliminer la partie moldue traînant dans les veines, dans les gènes. Serions-nous un jour capable d’y arriver ? Cela ne me gênait pas de lancer la voie.
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Re: Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Lun 23 Mai 2022 - 17:58
Le faux sujet de thèse d’Octave aurait pu me choquer. Mais il en fallait beaucoup plus pour cela, j’étais étudiant en Sciences occultes et en plus j’étais un lufkin, j’étais donc naturellement curieux pour à peu près toutes les matières magiques. Autant dire que le sujet de la magie noire pouvait être intéressant également, tout comme celui de l’architecture enchantée ou même de la divination à partir des tentacules de murlap, ce n’est pas parce qu’un sujet était éloigné de mon domaine de prédilection que je ne pouvais pas me montrer intéressé. Après, je connais la limite de tels sujets sur la magie noire, il fallait s’en tenir à la théorie, ce qui pouvait être frustrant pour certains. Bien que je sois persuadé qu’Octave n’était pas un « gars bien », j’étais loin de me douter pour autant qu’il pouvait s’intéresser de manière sérieuse c’est-à-dire pratique à la magie noire. Il valait mieux que je l’ignore pour le moment d’ailleurs.
Tu ne vas pas changer de sujet de thèse maintenant, il ne te reste qu’un an, ce serait dommage de perdre trois années de recherches sur le sujet non ? Si tu voulais me choquer, c’est raté en tout cas.
Mais je l’aurais été si j’avais eu connaissance de toute la vérité. Comment aurais-je pu me douter de ce qu’il avait déjà pu faire par le passé ? Comme tuer des chatons par exemple, et pas uniquement … Mais certains secrets font bien de rester des secrets, pour le moment en tout cas. Son sourire, bien que charmant, commençait à me déranger : ce n’était pas le sourire d’un beau gosse charmeur qui essaie de te draguer non, c’est plutôt un sourire pervers et glauque comme celui d’un scientifique face à un souris de laboratoire, et être à la place de la souris n’a rien de particulièrement plaisant, je dois bien l’avouer. Rendre le sang parfaitement pur ? Il connaissait mon « statut de sang » (brrr ce que je détestais ce mot). Ma mère n’était pas d’ascendance sorcière, ce qui fait de moi un sang-mêlé. Mais au-delà de l’intérêt pseudo-scientifique, je ne comprenais pas l’utilité d’une telle recherche. Pourquoi vouloir purifier le sang ? Les moldus ne sont pas des maladies.
Tu te moques encore de moi ou tu es sérieux ? Pourquoi voudrais-tu me purifier le sang ? Quel serait l’intérêt, la plus value ?
Être digne de son intérêt ? C’était peut-être une réponse, mais elle ne me suffirait pas. Dans ma voix en tout cas, aucune trace de conflit, d’agressivité passive ou autre, juste de la curiosité mêlée à un malaise. Et en même temps, son côté bizarre commençait aussi à m’attirer. Syndrome du sauveur ? Est-ce qu’il ne m’intéresse que parce que je vois en lui une âme troublée demandant à être sauvé ? Ou est-ce que c’est cette dangerosité qui renforce son charme et donc, mon attirance ?
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Re: Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Mer 25 Mai 2022 - 17:19
Derrière une porte fermée ft. @Jules de Gray | 25.02.22En effet, il serait stupide de changer maintenant et de perdre tant d’investissement. Mais je gardais l’idée dans un coin de ma tête car même si cela ne ferait pas l’objet d’une thèse de fin d’année, c’était un bon sujet à approfondir en dehors des cours. J’avais même déjà un peu commencé. N’étant pas du genre à sortir faire la fête tous les soirs comme ces abrutis de Wright, j’avais plus de temps pour travailler sur de vrais sujets sérieux et des expérimentations que j’estimais susceptibles de changer le monde sorcier tel qu’il était aujourd’hui. C’est-à-dire : en régression. Et tout ça à cause de qui ? Des moldus, comme d’habitude. Je fis donc une petite boutade à Jules pour voir sa réaction. Et si cela devenait possible ? Et si l’on pouvait vraiment “purifier” le sang d’un sorcier pour n’en garder que la magie ? Ne serait-il pas le premier à sauter sur l’occasion ? À sa place, je le ferais.
« Avec quel terme as-tu un souci de compréhension ? Purifier ? N’est-ce pas là tout l’intérêt ? Se débarrasser de ce qui est nuisible ? Redonner à ce liquide sacré la puissance et la pureté qu’il n’aurait jamais dû perdre en cours de route ? » Je pouvais mentionner des tas d’autres raisons mais qui, aux yeux de Jules, n’auraient de sens que pour moi. J’étais persuadé que la puissance magique était intrinsèquement liée à la pureté du sang qui coulait dans nos veines et que plus on le diluait avec de l’eau sale des égouts, plus il perdait de sa superbe et donc, de ses pouvoirs. Bien sûr, il existait des sorciers puissants et nés moldus, mais je préférais les considérer comme des exceptions plutôt qu’une règle générale. Rallier Jules à cette idée, quand bien même je le voudrais, me demanderait des mois et des mois de négociation, de lavage de cerveau et je n’avais pas autant de temps à lui accorder. Pas avec cette thèse sur le feu, en tout cas. Oui, les moldus étaient, à mes yeux, une pandémie qui ne cessait de gagner du terrain un peu plus chaque jour et il fallait la stopper. Je n’étais pas le seul à penser ainsi, les dernières élections le prouvaient.
« Mais je ne compte pas sur toi pour comprendre cette position. Tu es libre de te complaire de ton statut actuel. » Voilà quelques mots qui auraient le pouvoir de l’offusquer et, potentiellement, de le faire partir dans un discours aussi long que le Poudlard Express. Ah ces Français ET moldus, ça s’indignait toujours pour un rien. Le pire combo qu’il puisse exister…
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Re: Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Ven 3 Juin 2022 - 14:27
Je ne sais pas ce qui me choquait le plus. L'idée même de purifier le sang des non purs pour en faire une création presque divine, ou le fait même d'avoir cette idée. J'ai presque l'impression d'avoir face à moi l'un de ces sceitngigiques tarés dont on me parlait plus jeune de la seconde guerre mondiale, dans le camp allemand, qui faisait des expériences pour avoir des enfants génétiques améliorés. Le meilleur des mondes version sorcier, by Octave Muller. Vraiment je suis sidéré d'une telle idée, tellement que je n'ai même pas les mots pour répondre sur l'instant, ni même pour m'indigner. Et d'un point de vue purement scientifique, je ne trouve même pas l'intérêt… si encore il existait des études prouvant que le sang pur donne des avantages par rapport aux sang impurs soit. Mais là c'est purement idéologique. Comment peut on penser que le fait d'avoir du sang moldu en nous nous retire quoique ce soit. Comme si leur racisme était justifié. Je l'écoute, presque absent tandis que toutes ces pensées me traversent. Son côté savant fou le rend attirant malgré lui, malgré sa dangerosité, malgré sa perversité.
Est-ce que tu as la moindre preuve scientifique que le sang moldu retire de la puissance du sang sorcier ? Si tu ne connaissais pas mes origines, comment saurais-tu que je suis différent de toi ?
Tout ceci n'a pas de sens pour moi. Je ne comprends pas et ne comprendrais jamais. Certains diraient que seuls les sang pur peuvent comprendre ces théories. Ce sont des crétins. Moi aussi j'ai le droit d'avoir une opinion. Soudain, le regard d'Octave me fait peur. Mais cette peur est telle de l'huile sur le feu de ma curiosité. S'il comptait me convaincre, c'est raté.
Me complaire de mon statut actuel…
Je pourrais très bien ressortir un discours moralisateur à nouveau, mais pas cette fois. Je suis presque triste pour lui d'avoir ce genre de pensée aussi profondément ancrée…
Mais dis moi. Mon statut, tu le vois sur mon front ? Sur ma peau ? (Et là j'ose) dans les baisers que l'on s'est échangé ? Tu le voyais, dans cette piscine, que mon sang n'était pas aussi pur que le tien ? Ça te dérange tant que ça ?
Sous entendu : ça te dérange mais suffisamment pour ne plus céder à nos tentations les plus inavouables ?
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Re: Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Lun 6 Juin 2022 - 22:23
Derrière une porte fermée ft. @Jules de Gray | 25.02.22Bien sûr que cela allait le choquer. Le perturber ? Probablement pas. En tant que sang-mêlé, il devrait être habitué à subir ce type de réflexions et je me portais toujours volontaire pour les émettre. Il y avait un plaisir malsain dans le fait de rabaisser quelqu’un d’autre, de l’humilier. Ce n’était pas quelque chose que je pouvais expliquer et les plus simples d’esprits se contenteront de sauter à la conclusion selon laquelle c’était une façon pour moi d’asseoir ma supériorité sur mes camarades. Mais je ne ressentais pas spécialement ce besoin. Du moins, pas constamment. Je me savais supérieur, il n’y avait aucun doute là-dessus et je ne doutais tellement pas de ce fait que le prouver me semblait inutile. Je ne me sentais pas en danger face à un sang-mêlé, mes théories et mes pratiques trouvaient leur fondement dans ma confiance en moi, en mon sang. Alors ce n’était pas une “excuse” que je pouvais admettre étant donné qu’elle me semblait erronée. C’était probablement ce que devait se dire Jules à cet instant.
Il ne partit pas dans un discours moralisateur - thanks god, je n’étais pas d’humeur à me taper une lecture sur la légitimité des moldus dans le monde sorcier - mais ses questions semblaient avoir pour but de me déstabiliser. De faire flancher ce en quoi je croyais alors que cela n’était pas possible à mes yeux. Chacun de mes actes pouvait être expliqué et peu importe qu’il n’y trouvât pas de logique. Elle existait pour moi et les autres, je m’en moquais bien.
« Tu veux que je réponde à toutes ces questions dans l’ordre ou je fais selon mon bon plaisir ? » Nouveau sourire de ma part, c’était très amusant de le teaser un peu. Je me tournais vers lui et m’empêchais de croiser les bras sur mon torse pour ne pas donner l’impression de me défendre contre ses propos. Ce n’était pas ce que je voulais : la défense. Je n’avais rien à me reprocher et ses propos n’étaient pas assez puissants pour m’attaquer ou encore, m’ébranler. La solution existait quelque part, il suffisait simplement de la trouver.
« Dans ton comportement, dans ta magie, dans tes propos, dans tes idéaux. En vérité, tant qu’aucun sang n’est échangé et que son essence pure reste intacte, cela me dérange peu. Si tu penses que tes baisers vont me faire changer de raisonnement, tu te trompes. Bien sûr, je ne tire aucune gloire à m’adonner à ce type d’activités avec toi, mais ma priorité n’est pas là. » J’y avais réfléchi et en étais venu à la conclusion qu’au moins, avec un homme, le risque de grossesse d’une moldue atteignait le néant absolu. Je ne voulais pas me retrouver dans la même position que mon frère cadet…
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Re: Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Lun 4 Juil 2022 - 17:11
C’est comme un jeu au final avec lui. Il me lance des vacheries, et moi j’essaie de le déstabiliser. Quand ce n’est pas l’inverse, et il faut le dire, il est bien meilleur à ce jeu-là que moi, j’ai bien trop d’honneur pour ne pas avoir un minimum d’ego. Lui à l’inverse est habitué à lancer des vacheries, il a de l’entraînement dans la méchanceté, là où mon seul entraînement consiste dans les cocktails et les potions. Pas de quoi rivaliser avec ce cœur qui semble si sombre, à se demander si c’est vraiment possible d’être aussi méchant naturellement ou s’il ne surjoue pas un peu. Au fond de moi, j’aimerais bien qu’il surjoue, ça montrerait que je ne suis pas totalement dans le faux et qu’il possède encore une âme humaine en lui, et qu’il ne cherche au final qu’à cacher ses faiblesses et ses fissures, ses failles, avec toute cette méchanceté gratuite. Peut-être que je tente de me rassurer en vain, mais je ne peux pas me résoudre à croire qu’un homme est naturellement mauvais. On a tous nos failles, nos faiblesses, et on cherche tous à ne pas les exposer pour éviter que d’autres – comme Octave – s’y engouffre. Alors peut-être que lui aussi ? Je ne sais pas si mes questions parviennent au but espéré : le déstabiliser. Mais une chose est sûre, il ne semble pas excédé de poser ces questions. Oui, c’est vraiment un jeu, au fond il doit aimer ces échanges d’invectives. Son sourire en tout cas m’agace tout comme il me plait, mais j’essaie de réprimer ce second sentiment. Il est quand même en train de m’insulter, le trouver beau en ce moment précis serait terriblement inconvenant. Il ne semblait pas se départir de son assurance, et même ça, ça m’agaçait. Ne pouvait-il pas être naturel ? Même quand personne ne nous regardait ? Il devrait savoir depuis le temps que je sais tenir ma langue, la preuve, personne ne sait pour nos baisers. Même pas mes plus proches amis, ni même ma cousine Lucrece. Ni même Erwin. Non, je préfère taire cette information, je ne l’assume pas totalement.
Il me répond enfin, mais sa réponse sonne creux. Ainsi, on voit que je suis un sang-mêlé à mon comportement – première nouvelle, je connais des sang-pur bien moins conservateurs que moi, je fais presque figure d’exception parmi les sang-mêlés, à moins que ça soit mon discours sur l’égalité de tous qui lui fasse dire cela ? Ma magie ? Là c’est ce qui me surprend le plus.
Je ne dis pas que mes baisers vont te faire changer de raisonnement. Cela serait surestimer mes baisers. Mais tu fais quand même preuve de mauvaise foi. Ma magie révélerait mon impureté de sang ? Je suis bien meilleur qu’un grand nombre de sang-pur, et dans plusieurs domaines. Quant à la gloire…
Être un peu prétentieux ne fait pas de mal parfois, car c’est un fait, je suis un des meilleurs de ma promotion, voire même le meilleur en tout cas en potions et en botanique. Je suis un véritable maitre en devenir en alchimie et un jour je compte bien faire une innovation qui permettra aux de Gray de maintenir leur activité à flot. Notre famille était connue pour son don dans la métallurgie magique, mais mon cousin et ma cousine ne semblaient pas s’y intéresser, là où je pourrais très certainement y devenir un ingénieur alchimiste de qualité. Mais au final, mes questions ne ciblaient pas tant le côté académique. Non, ce que je veux savoir, et il y a à moitié répondu, c’est si mon sang avait eu un impact sur nos baisers. Et j’ai l’impression que non.
Tu n'y tires aucune gloire, mais du plaisir peut-être ? Tant que cela reste secret … Si ta priorité n’est pas là, quelle est-elle ?
Aurait-il les « cojones » d’avouer que nos baisers lui ont plu, ne serait-ce qu’un minimum ? Car je dois avouer que l’exiguïté de la réserve commence à me donner des idées, à moins que ça soit le fait de savoir que personne ne peut nous voir et donc nous juger. Comme dans la caverne à la piscine.
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Re: Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Lun 4 Juil 2022 - 17:40
Derrière une porte fermée ft. @Jules de Gray | 25.02.22Je ne pus cacher mon amusement réel face à ce qu’il semblait considérer comme une vérité nue. Lui ? Meilleur qu’un grand nombre de sang-purs ? Mon instinct me poussa à me dire qu’il me faisait une blague pour inspecter ma réaction, puis je me rendis compte à l’air sur son visage qu’il était sérieux. Il avait une très haute estime de lui-même et n’avait donc rien à m’envier de ce côté-là.
« La modestie ne t’étouffe pas, c’est bon à savoir. » On aura au moins cela en commun. Je n’étais moi-même pas du genre à me rabaisser pour que les autres se sentent plus à l’aise en ma compagnie. Je ne voyais pas l’intérêt de cacher ma supériorité intellectuelle - du moins en Potions - quand elle pouvait servir au plus grand nombre. Un chat est un chat et si je suis plus futé qu’eux, ils n’ont qu’à s’en prendre à leur propre nature qui les a ainsi faits. Je ne boudais pas la mienne qui m’avait rendu assez confiant pour ne pas plier sous le joug des insultes et des railleries. Je n’en avais que faire de ce qu’on pensait réellement de moi, tant qu’on acceptait de se plier à mes exigences. Était-ce réellement tant demander ?
« C’est ce que tu as envie de m’entendre dire, c’est cela ? » Je me faisais volontairement évasif car cela ne me ressemblait pas d’étaler mes sentiments aussi aisément. Je ne les affrontais que rarement moi-même. Il était évident que, physiquement, je prenais du plaisir à nos échanges succincts et interdits (à mes yeux), mais je ne cherchais pas à savoir quel en pouvait être le sens et l’impact que cela pouvait avoir sur ma vie. Je devrais sûrement car plus le temps passait et plus je m’enfonçais dans une pratique dangereuse pour mon image et ma famille. Je devais penser à eux avant tout le reste et ces propos venaient de la personne la plus égoïste sur Terre.
« Je ne le qualifierais pas comme une priorité mais il faut savoir prendre du bon temps de temps à autre. Est-ce que ce n’est pas ton cas ? Ou trouves-tu étrange que je qualifie nos échanges de “bon temps” ? On peut aussi voir ça comme une expérience… » J’aimais les expériences et il fallait bien admettre que ce qui se passait entre moi et Jules relevait de l’inédit. Ma curiosité était piquée par cette alchimie bizarre qui se produisait lorsque nous étions au contact l’un de l’autre, qu’il ne soit que visuel ou non. Était-ce la raison pour laquelle il revenait inévitablement vers moi, peu importe les circonstances ? Pour laquelle il restait dans cette pièce exiguë alors que, clairement, je lui tapais sur le système ?
« Une expérience unique en son genre, je veux bien te l’accorder. À moins que tu ne sois du genre à retrouver quotidiennement tes camarades de classe dans des lieux étroits et sombres où personne ne peut vous voir pour… expérimenter ? » Je me rapprochais un peu de lui. Je n’étais pas assez investi dans cette “expérimentation” pour ressentir de la jalousie pour le moment. Il ne s’agissait que de ma curiosité et une volonté de connaître un peu mieux le fonctionnement de Jules.
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Re: Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Mar 30 Aoû 2022 - 0:51
Non, la modestie ne m’étouffe pas. En même temps, face à Octave, je ne peux que paraître modeste, mais même ma modestie ne m’empêchera pas d’être fier de mes résultats. Nous, les Lufkin, n’avons pas pour habitude de devoir nous vanter de notre érudition ou de notre culture, mais pour une raison que j’ignore, face à lui, je ressens ce besoin de me justifier, car tout dans son être appelle à la confrontation. Ou peut-être est-ce au fond pour lui montrer que je suis digne d’intérêt ? Je l’ignore, mais toujours est-il que je n’ai pas pu m’en empêcher. Non la modestie ne m’étouffe pas. Et si le professeur de potions était ici avec nous dans cette réserve – premièrement nous serions sacrément à l’étroit – mais surtout, il corroborerait mes dires. Je ne sais pas, au fond, qui d’Octave ou moi est le meilleur. Mais je sais que je suis bon dans mon domaine, l’alchimie a toujours été ma matière de prédilection, et au fond j’aspire à assumer la suite des affaires de la famille. Les de Gray se sont fait connaître en Europe pour leur maîtrise de la métallurgie magique, et je suis persuadé que je peux y apporter de la plus-value par l’alchimie, même si je suis bien loin de la pierre philosophale. Et je devais reconnaître à Octave un certain « talent » en potions, en tout cas il fait partie du haut du panier, tout comme moi. Mais contrairement à lui, je ne le crie pas sur tous les toits. Comme j’ai déjà pu l’entendre en France, devenir dire que l’on est le roi ne fait pas de vous un roi. Et bien, c’est pareil pour un potionniste. C’est par ses actes que l’on juge un homme, et non ses paroles. Un concept qui semblait bien futile pour Octave.
Je le fixais, tandis qu’il se débinait. Car il n’y avait pas d’autres mots. Il ne répondait pas à mes questions. Non, ce n’est pas ce que j’ai envie de l’entendre dire, je veux juste avoir une confirmation, même indirecte, que cette attirance n’est pas que dans un sens. Au fond, je ne veux pas qu’il m’utilise comme ma cousine. Je cherchais sûrement des réponses là où il ne fallait pas en chercher. Mais j’étais ainsi, un Lufkin pur et dur. Mais finalement, sa réponse éveille mon intérêt.
Une expérience ? Ca me plait plutôt … Quantifier si le temps que l’on passe ensemble est agréable ou non, et à quel point, selon ce que l’on fait pendant ce temps … Oui, c’est du bon temps, mais ça m’intrigue plus qu’autre chose. Une expérience, j’aime bien.
Et puis, d’un autre côté, se dire que tout cela n’était qu’une expérience, ça me permet de me dédouaner des sentiments que je pourrais ou non ressentir pour lui. Après tout, la lune provoque les marées, alors peut-être que c’est sa présence qui provoque ces émotions que je ressens, ces battements de cœur qui s’accélèrent, cette vivacité des émotions, des bonnes comme des moins bonnes. Cela expliquerait beaucoup de choses, un magnétisme que mon esprit curieux aimerait étudier.
Si je devais retrouver quotidiennement des camarades de classe de la sorte, je ferais en sorte que nos pôles ne soient pas aussi opposés. Mais oui, j’ai déjà « expérimenté » avec certains camarades. Des expériences très différentes de celles avec toi. Eux étaient gentils.
Alors que toi, non. Et quand je dis eux, en réalité, il n’y en avait eu qu’un, il n’y avait eu qu’Erwin, je n’avais pas expérimenté tant que ça avec les hommes, et nous nous étions arrêtés à des expériences très soft. Suffisamment pour que je comprenne cette attirance pour certains hommes, mais je n’avais pas encore la clé de compréhension complète. Peut-être qu’Octave était la dernière pièce du puzzle. Il se rapprochait de moi, et même si nous nous chamaillons, je me rapproche aussi de lui. J’ai de nouveau envie d’expérimenter avec lui. En plus, dans cet endroit, il y a un côté interdit qui donne à l’ensemble une saveur différente.
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Re: Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Mer 31 Aoû 2022 - 19:15
Derrière une porte fermée ft. @Jules de Gray | 25.02.22Il existait une bonne raison à notre drôle d’alliance et elle se matérialisa par ce simple mot : expérience. Nous étions tous deux des chercheurs, des questionneurs, des interrogateurs. Nous voulions savoir, découvrir le fond des choses, faire de notre temps un pouvoir inestimable. Nous voulions tester et échouer pour mieux gagner par la suite. Le potionniste et l’alchimiste, qui mieux qu’eux pouvaient comprendre ce qu’impliquait une expérience ? Ils en voyaient tous les aspects, positifs ou négatifs et savaient ce qu’ils pouvaient en tirer. Octave savait que, peu importe l’issue de cette expérience-ci, il ne serait pas déçu de l’aventure car, au moins, il aurait découvert quelque chose de nouveau. Il gratifia Jules d’un sourire à sa répartie qui, somme toute, allait dans son sens pour une fois. Ils n’étaient que rarement d’accord l’un avec l’autre mais là, étrangement, leurs astres parvenaient à s’aligner. Il suffisait de faire appel aux scientifiques curieux en eux.
« Eh bien, nous parvenons enfin à nous mettre d’accord à ce que je vois ! » Tout semblait plus facile depuis cet angle. J’étais même ravi que Jules adhère à cette idée car je ne voulais pas avoir à dealer avec ses sentiments car sans surprise, ce n’était pas quelque chose avec lequel j’étais très à l’aise au quotidien. Je n’aimais pas en ressentir, encore moins recevoir ceux des autres. Qu’en faire ? Que dire en échange ? Ma réponse : rien. Et souvent - tout le temps - cela affligeait mes interlocuteurs. Je doutais que le De Gray soit différent des autres à ce sujet. Il devait probablement chercher chez moi des sentiments que l’on me dictait d’avoir pour paraître aussi humain que possible. Je ne l’étais pas. Pas à mes yeux, en tout cas. Voilà pourquoi je ne trouvais pas étonnant qu’il reproduise le même schéma avec certains de ses autres camarades. Pourquoi ne serait-ce pas le cas ? Il avait les atouts pour et par atout, j’entendais son cerveau. Qui pouvait être attiré par autre chose ?
« Gentils… quelle drôle d’insulte. J’imagine que le “gentil” n’aide pas à mener une longue et fructueuse expérience. » Je ne voyais pas l’intérêt dans ce type de personnes. Elles étaient bien souvent fades, sans profondeur et avec peu de passion - ou rien qui puisse alimenter ta curiosité. La noirceur, elle, venait avec son lot de complexité et j’adorais cela. Cette expérience était peut-être, pour moi, une façon de chercher chez Jules cette noirceur en question. S’il n’en possédait pas, à quoi bon rester à ses côtés ? À quoi bon perdre son temps ?
« Et que feras-tu des données que tu accumuleras aujourd’hui lors de cette expérience, dis-moi ? Tu les coucheras sur le papier ? Tu les classeras, peut-être ? Tu en feras un compte-rendu… » Tout cela pouvait sembler rasoir d’un point de vue extérieur mais toutes ces choses étaient excitantes dans ma vie, bien plus que de parler de rapprochement des corps.
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Re: Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Lun 19 Sep 2022 - 17:27
Je suis un chercheur. Tout le monde le sait, dès qu’un point m’intrigue, il faut que je comprenne pourquoi, et que je trouve la solution. Tout doit venir de là. C’est sûrement pour ça que jusque maintenant je réagissais ainsi face à Octave : je ne comprenais pas sa méchanceté gratuite, il fallait que je comprenne d’où ça venait, si c’était lié à un traumatisme quand il était enfant ou si c’était le résultat d’un manque de confiance en lui qu’il surcompensait en dégradant les autres et en les humiliant. Et à cette question, je n’avais pas encore de réponse, mais finalement à la question « qu’étions-nous l’un pour l’autre », l’expérience était une bonne réponse. Pas besoin de se faire de noeuds à l’estomac pour une attirance physique que je ne comprenais pas, pas besoin d’essayer de le changer dans une pseudo cour pour le charmer et le faire coller à ma façon de voir le monde. Je vivais juste une expérience. Expérimenter cette attirance magnétique et voir ce que cela pouvait donner comme résultat. Mes expériences dans ma cave avaient un but : capturer des émotions et des sentiments dans des pierres. Je n’y étais pas encore parfaitement parvenu, mais ces expériences avaient un objectif. Embrasser Octave et se laisser aller à mon goût pour lui était une autre expérience. Dangereuse et très limite d’un point de vue morale mais une expérience tout de même, à condition de ne pas me brûler les ailes. C’était la solution de facilité. Oui, on est tombés d’accord. Pas besoin de réfléchir plus que ça. Certains diraient que dans les relations sentimentales plus qu’amicales, il fallait laisser le cerveau de côté, et en quelque sorte c’est ce que nous faisions en refusant de nommer l’innommable. Et d’un autre, on déguisait cette relation sous un mot convenable pour nous deux. Une expérience. Je ne comprendrais peut-être jamais ses sentiments s’il en avait. Et peut-être que je ne saurais pas identifier les miens non plus. Mais je voulais savoir si passer du temps avec lui pouvait être agréable.
Oui, gentils. Adjuvants si tu préfères. Une expérience menée de manière collaborative et non pas conflictuelle.
Si Octave ne comprenait pas, au fond, ça m’importait peu. J’avais passé du bon temps avec Erwin. Il ne m’avait pas brusqué, moi le garçon timide et en quelque sorte le résultat avait été net, ma timidité était moindre et j’assumais cette attirance pour les hommes désormais. Même si je ne la comprenais pas totalement : pourquoi par exemple Octave m’attirait ? Il allait falloir que je lui succombe pour le savoir.
J’avais pensé à une sorte de journal. En décrivant nos expériences et les ressentis. Agréables ou non. C’est très éloigné de la science pure, mais ça peut être divertissant. Comprendre ce qui m’attire chez toi. Et tester des choses. Tu comptais en faire de même ?
Maintenant que nous parlions d’expérience, j’avais envie de mettre les mains dans le cambouis rapidement. Le lieu où nous étions me donnait des idées, avec la peur d’être découvert, je voulais voir aussi jusqu’où il irait, jusqu’où il me laisserait aller. Ses baisers avaient le goût d’interdit. De culpabilité. De regret. Mais aussi ses lèvres appelaient à continuer. Comme certaines drogues. Juste pour vérifier que le ressenti est toujours le même. Et puis, même si je cachais mon intérêt pour lui sous une couche de curiosité scientifique, quel mal pouvait-il y avoir ?
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Re: Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Mer 21 Sep 2022 - 16:07
Derrière une porte fermée ft. @Jules de Gray | 25.02.22Non, je ne le comprenais certainement pas à ce sujet mais je ne cherchais pas à le faire non plus. Il ne pouvait pas l’exiger de moi non plus. Par contre, j’étais obligé de me rendre compte que nous avions certaines passions communes non négligeables et un attrait tout particulier pour l’intelligence, notamment scolaire. Tout comme moi, Jules aimait apprendre ses leçons et plus que tout, les retenir afin de mieux les réciter plus tard à quelqu’un de bien moins instruit. Sinon, pourquoi lancer de tels mots d’un niveau intellectuel supérieur, si ce n’est pour affirmer sa propre supériorité ? Il pouvait jouer le rôle du gentil camarade consciencieux de tous, je n’y croyais pas une seule seconde. Nous étions plus similaires qu’il ne devait le penser.
J’étais même persuadé que nous nous ressemblions à l’école. Le même type de gamin avec ses stylos parfaitement rangés dans sa trousse (elle-même correctement placée dans un coin de son cartable) pour ne pas les perdre et, pour ma part, refusant de les prêter à qui que ce soit. Celui qui ne sait pas s’occuper de ses affaires ne devrait pas en avoir, c’est tout. À mon image, il devait être celui qui n’hésitait pas à aller au tableau lorsque le maître le demandait pour montrer aux autres qu’il savait résoudre ce problème mathématique alors qu’ils en étaient encore à mâchouiller l'extrémité de leurs crayons de papiers, ne pensant qu’à une chose : la récréation. Quelle perte de temps. Je passais la plupart de ces minutes à me pencher sur mes livres d’histoire et de géographie, passionné par les mappemonde. L’instruction me plaisait, le reste n’était que superflu. Voilà pourquoi j’avais pour Jules ce type de discours.
« Bien évidemment, sinon à quoi bon mener une expérience ? J’ai besoin de savoir ce qui se cache derrière ces symptômes physiologiques. Mais ne t’en fais pas : je ne te disséquerai pas le cerveau ! » Bien que l’idée fusse vraiment tentante… Pouvait-il au moins lui poser des électrodes pour tenter de comprendre d’où venaient les pulsions qui sévissaient chez Jules ? Et qui le rendaient si… commun ?
« Ne sois pas surpris si tes conclusions sont que ce qui t’attire chez moi, c’est le fait que je te sois intellectuellement supérieur. » En voici une autre d’expérience : quand allait-il arrêter de se faire manipuler aussi aisément par ses émotions et son envie d’être mieux que moi ?
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Re: Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Mer 28 Sep 2022 - 16:36
Partager les mêmes passions n’était pas évident, même entre Lufkin, et pourtant, je devais en arriver à une telle finalité : lui et moi avions des intérêts semblables. L’expérimentation, l’empirisme, mettre nos sens à l’épreuve et aboutir à des résultats surprenants, pour lui mais aussi pour moi. Lui et moi étions attirés – tels des moustiques devant une lumière irradiante – par l’érudition et le savoir. Plus qu’un défi, il s’agissait pour nous d’une véritable quête vers la sublimité. Bien que l’homme devant moi soit véritablement mauvais, j’avais bien du mal à en douter vu son attitude envers les autres, on se ressemblait plus que je ne voulais bien l’avouer. Peut-être que notre affinité venait de là finalement : la similitude de nos esprits.
La minutie lors de l’élaboration des potions, la soif d’absolu d’attention en botanique … Un goût pour l’hermétisme également. Pourtant, malgré les similitudes, il parvient toujours, par ses mots, par ses gestes, par son attitude, à me taper sur le système. Bien entendu, il a tort.
Tu ne penses pas qu’au fond tu veux juste invisibiliser ma propre érudition pour fuir le magnétisme qui nous lie ? Savoir qui est supérieur à l’autre n’est pas important pour moi. Juste admettre que je sais également faire preuve d’ingéniosité. A ton image.
Mais j’en ai marre de parler. La proximité que nous entretenons et le débat mettent mes hormones en ébullition. Passons enfin à l’expérimentation.
Pour le moment, tu parles énormément, mais je ne te vois pas agir. Expérimenter ne se résume pas à théoriser, il faut agir également, passer à la pratique.
Alors je l’effleure, pour que nos visages ne soient plus séparés que d’un maigre intervalle. Je sens mon palpitant s’emballer, mon ventre se retourner, mon esprit s’embrumer. Je veux l’embrasser.
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Re: Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Jeu 29 Sep 2022 - 22:36
Derrière une porte fermée ft. @Jules de Gray | 25.02.22Je n’admettrai rien et il le savait très bien. Peu importe s’il avait raison ou tort, je ne comptais pas donner raison à un sang mêlé à mon sujet, sauf si l’appréciation en question allait dans mon sens. S’il n’en était pas content, la porte se trouvait juste derrière lui mais Jules avait d’autres projets en tête pour moi. Pour nous. Ces moldus et leur libido… À croire qu’ils en étaient indissociables ! Sauf que pour le moment, cela m’arrangeait même si j’étais bien loin de le confesser. Beaucoup de mes pensées concernant le De Gray ne passaient pas la barrière de mes lèvres. Elles n’étaient acceptables pour personne et certaines, pas même pour moi. Pour tout dire, je rêvais autant de l’embrasser que de le scarifier à un point tel que même un Episkey ne puisse en venir à bout sans laisser de trace. La douleur émettait les mêmes ondes que le plaisir à mes yeux et je voulais les voir se superposer sur le visage de Jules, jusqu’à ce qu’on ne puisse plus distinguer l’un de l’autre. Je ne lui avais pas encore soumis ces envies de torture et je doutais qu’il les accepte un jour. Il faudrait être profondément masochiste pour cela. Me réservait-il cette surprise ?
« Je te ferai remarquer que tu parles encore plus que moi… Mais soit ! Passons à la pratique. » Il se rapprocha de moi, ce qu’il estimait sûrement être un premier pas. Il les faisait bien souvent lors de ces expérimentations car je détestais mendier quoi que ce soit. Surtout à un sang qui n’était pas aussi pur que le mien. Jules, d’une certaine façon, me poussait sur des chemins que je ne souhaitais pas emprunter. Que je n’avais même jamais considérés auparavant. C’était frustrant et excitant à la fois. Je jouais de mon souffle sur sa peau, faisant frissonner son épiderme à mon contact. Je le sentais fébrile et en tendant l’oreille, on pouvait presque entendre son cœur battre. Il était impossible que cela puisse être le mien, même si une meilleure écoute confirmerait que j’étais tout aussi emballé que lui par cet échange pourtant chaste. À bien des égards, cela ne l’était pas entre nous. La pièce, toujours aussi étroite, ne laissait que peu de marge de manœuvre mais c’était plus que nécessaire pour ce que nous comptions faire. La distance ne faisait pas partie de nos projets l’un pour l’autre.
J’éprouvais une grande honte face à cette attirance. À chaque fois que mes lèvres se posaient sur celle de mon camarade, je ressentais tout le poids de ma famille se poser sur mes épaules et me faire perdre plusieurs centimètres de hauteur. Le fardeau que je m’imposais était déjà bien lourd à porter et cet attrait pour Jules ne faisait qu’empirer la situation. J’y résistais du mieux que je le pouvais mais plus le temps passait et plus ce genre de chose arrivait. Je ressentis cette même culpabilité en l’embrassant à pleine bouche cette fois-là aussi, développant ainsi une hargne que je transmettais par mes baisers. La violence n’était pas un choix, elle s’imposait à moi à travers ces sentiments refoulés. J’en voulais à Jules et ma faiblesse humaine. Je les haïssais tous. Et pourtant, je le poussais déjà contre le mur, asseyant ma dominance sur le De Gray, incapable de m’en séparer. Comme la pire drogue sur Terre, néfaste et addictive.
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Re: Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Mer 16 Nov 2022 - 15:58
Parfois, bien que l’on sache que la bataille est perdue d’avance, on ne cesse d’avancer nos pions, de lancer nos fantassins et de resserrer la main sur la crosse de notre épée. Certains appellent cela de la bravoure, d’autres de la bêtise, pour moi c’est plutôt une question de logique. Le principal trait des Lufkin reste la soif de la connaissance, et intrinsèquement celle de la vérité. Alors devant une tête butée comme Octave, ce n’est pas toujours évident de démêler le vrai du faux, d’où mon insistance. Mais je vois bien que je me frotte à une vive opposition, il ne semble pas décidé à lâcher le moindre mètre, la moindre parcelle de terrain. Il tient ses positions, malgré toutes mes tentatives. C’est ce qu’il y a de plus dur avec un homme qui semble avoir rejeté à ce point les émotions ou en être à ce point dénué qu’il est difficile de le faire plier, à défaut de le rompre. Au fond de moi, j’ai toujours été un homme romantique et galant, pourtant cette lutte avec Octave a un effet différent sur moi, comme s’il réveillait une partie plus bestiale et moins réfléchie dans ma personne. Je ne sais pas encore si j’aime cette sensation, ni si je suis prêt à l’assumer. Un jour peut-être, devrais-je étudier la legilimencie, même si du peu que je connaisse le Vert, il devait être entraîné contre ce genre d’espionnage mental. Alors à défaut de vérité, à défaut de révélation et d’abandon des barrières qu’il avait érigé autour de ses pensées, je franchissais le seul Rubicon qu’il semblait enclin à traverser : la pratique. Il me cherche, je le sais, et pour toute réponse il n’aura que le silence. Mais un silence choisi et voulu, car mes lèvres ne voulaient plus s’agiter en vain. Je devais encore une fois faire le premier pas. Etait-ce de la peur ou juste de l’ego de la part d’Octave ? Je ne pouvais m’empêcher de tout intellectualiser même dans ces échanges où nos hormones parlaient davantage que nos esprits. Je sens les poils de ma nuque qui s’hérissent alors que son souffle est perceptible sur ma peau. Il aurait pu être romantique, mais il n’est pas comme ça. Je dois l’accepter. Mais pour autant, je ne suis pas des plus à l’aise, bien au contraire. Mon cœur s’est accéléré, car tout ce qui se passe dans cette réserve reste de l’ordre de l’interdit moral. En tout cas à ses yeux et aux miens. Si l’on m’observait avec plus d’attention, on aurait pu voir ces petits poils dans ma nuque dressés, la goutte de sueur sur la tempe signe d’une anxiété toute naturelle ou la dilatation de mes pupilles. De tels éléments seraient à noter dans mes carnets pour l’expérimentation, et j’enregistrais dans mon esprit chaque moment, même si mon observation d’Octave était bien plus difficile, habitué qu’il était à cacher ses émotions s’il en avait.
Ses baisers étaient violents, comme d’habitude. Je ressentais cela à chaque fois que ses lèvres se pressaient sur les miennes. Comme s’il m’embrassait et me repoussait en même temps. Mais je n’allais pas me dérober. Je répondais à ses baisers, et je constatais l’effet que cela induisait sur mon corps. Mon cœur s’accélérait, la paume de mes mains devenait moite, mon corps tout entier se tendait vers Octave pour ne pas en perdre une miette. Il finit par me pousser contre le mur. Il essayait de me dominer, et étrangement, cela me plaisait. Mes baisers eux n’étaient pas violents, mais il se faisaient pressants. J’avais soif d’Octave et de toute l’ambiguité de sa personne. Je voulais qu’il continue, je voulais oublier ce qui nous entourait et me concentrer uniquement sur ce plaisir que ces échanges provoquaient. Je ne savais pas si j’avais le droit d’aller plus loin avec lui, à tout moment il pouvait me rejeter et me laisser là comme un idiot qui aurait été trop gourmand. J’étais comme un chiot à qui l’on tendait une friandise, mais à qui l’on pouvait l’en priver tout aussi facilement. Mes lèvres dévoraient les siennes, je sentais qu’il se détestait de m’embrasser mais qu’il aimait cela en même temps. Audacieux, je glisse une main derrière sa nuque et l’une sur sa taille. Peut-être m’en voudra-t-il, mais si vraiment mes mains le gênent, il n’a qu’à me saisir les poignets… S’il veut tant me dominer que cela, qu’il le fasse. A ce moment précis, il pourrait presque me faire ce qu’il voulait – en oubliant tout sang versé bien sûr, l’expérience n’était pas encore assez avancé pour que je sois prêt à accepter violence et humiliation.
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Re: Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Sam 19 Nov 2022 - 15:42
Derrière une porte fermée ft. @Jules de Gray | 25.02.22En contact intime avec Jules, j’éprouvais autant de sentiments positifs que négatifs. Essentiellement du dégoût, que ce soit de lui ou de moi-même. J’avais bien de la peine à croire que moi, Octave Muller, je tombais aussi bas. Il n’y avait rien de grand à embrasser un sang mêlé, rien d’héroïque ou de noble. Je ne le faisais même pas pour sauver l’honneur de ma famille ou sa fortune. C’était inutile. Vain. Et pourtant, je le faisais, sans m’arrêter. Sans y trouver de fin, sans réellement la chercher. Dans une ultime tentative de redorer mon blason, je prends le dessus sur lui mais ça n’a pas l’effet escompté. Je compte un peu sur lui pour me repousser mais il n’en fait rien, ce qui me pousse à me demander si un peu de violence physique ne ferait pas mieux l’affaire. Pire encore, il se sent assez audacieux pour poser les mains sur moi, comme si j’étais son égal. Je ne pouvais qu’en vouloir à moi-même. En l’embrassant autant de fois sur une si courte période, il avait fini par croire que nous étions au même niveau, qu’il valait autant que moi. Peut-être même pensait-il que je le considérais comme tel ? Quelle drôle d’idée… Je ne pouvais pas laisser ce quiproquo s’installer mais même si je me disais cela et que mon esprit me lançait des décharges afin d’agir, je n’en fis rien. C’était purement charnel et je ne voulais pas qu’il en fut autrement entre nous. Dépasser ce stade poserait problème et je n’étais pas disposé à répondre à certaines questions en suspens. Je ne parvenais pas à croire que je m’adonnais aux mêmes comportements tendancieux que mon idiot de grand-frère, ce dépravé sans cervelle. J’étais tombé bas, très très bas…
Je finis par retirer ses mains de mon corps, me donnant l’illusion d’un certain contrôle et mes doigts se refermèrent fermement sur ses poignets. Je sentis mes ongles s’enfoncer dans sa peau et imaginer le sang couler de ces plaies, si petites fussent-elles, me soulageait. Moi qui aimais tant provoquer la souffrance et la voir transcender le corps de mes victimes, pourquoi offrirais-je tant de plaisir à un être que je considérais comme inférieur. Je me dirigeais à corps perdu dans cette voie, persuadé qu’elle saurait compenser l’humiliation que je m’infligeais. Une pensée me traversa alors que je continuais à l’embrasser dans cet espace si restreint ; celle de mes doigts autour de son cou, laissant leur marque pour toujours. Cela résoudrait mon problème et mettrait fin à ce comportement déviant… Mais vu l’heure et l’endroit où nous nous trouvions, me débarrasser du corps serait assez complexe. Étrangement, l’imaginer succomber à mes sévices rendait cet échange plus excitant encore. Je mordis sa lèvre inférieure jusqu’à la faire saigner et eut un sourire mesquin.
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Re: Derrière une porte fermée [Octave Muller]
Mar 22 Nov 2022 - 12:36
Cette étreinte était une guerre. Les baisers des balles, des boulets de canon. Son visage et ses mains des armes. Nous étions entrés lui et moi dans une bataille dont les contours étaient flous, pour lui comme pour moi. Une opération kamikaze. Pourtant, j’aurais dû savoir raison garder. Continuer à me méfier de lui, comme je l’avais toujours fait, car il était dangereux, pour moi comme pour les autres. Il était pire que le poison, et pourtant il avait le goût du bonbon. C’était un mélange dangereux, une addiction, une drogue que je savais nocive, mais terriblement addictive. Je ne pouvais, ou ne voulais y résister. Mon corps l’emportait sur ma raison. Sur mes principes. Sur mes valeurs. Octave avait été un monstre avec ma cousine. Et avec tous ceux qui n’étaient pas des sang-pur. Pourtant, je me retrouvais à l’embrasser dans la réserve des ingrédients de potions de l’université. C’était improbable. Et fou. Sûrement une fiole avait dû être mal fermé et c’était les hallucinations de l’ingrédient mystère qui étaient à l’origine de ce comportement irrationnel. A moins que ça ne soit quelque chose d’inavouable. Mon corps ne réagissait plus, comme si mon esprit en était sorti, et que j’assistais, impuissant, à ce qui était en train de se passer. Car au fond, j’aimais ça. J’aimais l’emprise qu’il avait sur moi. J’aimais être à sa merci.
J’avais été audacieux, et j’allais le payer. Mais n’était-ce pas ce que je cherchais au fond ? Ses doigts se referment sur mes poignets. Il me fait mal, je sens ses ongles s’enfoncer dans ma peau, mais je sais que me plaindre ne servira à rien. Il est encore incapable de distinguer le plaisir charnel au plaisir de faire du mal à autrui. Car il est comme ça. Il aime faire mal, il a ainsi l’impression de garder le contrôle. Mais j’avais mes propres limites, et je me dégageais presque immédiatement quand il me mordit la lèvre inférieur au sang.
Que tu veuilles me faire mal, soit, mais tu veux vraiment devoir trouver une explication s’il y a des marques visibles de nos expériences ? C’est ça qui t’excite, voir mon sang couler ?
En vérité, un baume cicatrisant et il n’en paraitrait plus, mais je ne voulais pas que l’on puisse deviner ce qu’il se passe entre lui et moi. Je refuserai toute marque visible. C’est le peu qu’il me restait de dignité dans cette mésalliance avec lui. Son sourire mesquin pourtant aurait pu avoir raison de ma résistance. Mais je tiens bon, une lueur de défi dans les yeux. A mon tour de l’embrasser, comme je peux, mes poignets étant toujours captifs. Mon corps se tend contre le sien. L’interdit que nous vivons est exaltant. Et ainsi, par ces baisers, il peut goûter mon sang. Peut-être cherchait-il cela ? Je l’ignore, mais je commence à être grisé par l’excitation. Je commence à essayer de me débattre, pour dégager mes poignées et glisser mes mains sur lui. Non dans un désir de possession ou d’égalité. Juste par désir. Simple. Animal. Bestial. Pulsionnel. Je parviens à libérer un poignée, et immédiatement je glisse cette main libre derrière sa nuque. Je suis à lui pour l’instant, mais je reste libre.
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