You + Me ft. @Kashmiri Sanahuja

Londres est bien vivante et c’est une ambiance que Wyatt a toujours aimé. La folie, l’excitation, le mouvement perpétuel… Bien qu’elle ne soit pas en reste, Inverness paraît parfois un peu plus calme, voilà pourquoi le sorcier apprécie y faire un tour de temps en temps. Bien sûr, une plus grande ville demande plus d’attention aux détails, et notamment au comportement. Le secret sorcier… Ce qui n’est pas un problème en soi pour Wyatt. A moitié moldu, c’est ainsi qu’il a été élevé et il n’a aucun problème à se fondre dans la masse - quand ses cheveux ne le trahissent pas. Toujours ébahi, il marche avec beaucoup de dynamisme jusqu’à son objectif. Bien précis, auquel il pense depuis le matin-même - voire depuis des semaines.

Il n’a pas vu Kashmiri depuis leur folle nuit dans son appartement. Une chose qui n’était pas supposée arriver, mais contre laquelle ils ne peuvent plus rien faire désormais. Il faut vivre avec mais Wyatt étant Wyatt, ce n’est pas un problème pour lui. Ce n’est pas la première fois qu’il couche avec un ami, ou qu’un amant devient un proche, par la force des choses. Le sang-mêlé confond un peu tout, dans ses relations. Rien n’est jamais stable, tout évolue constamment. Il n’a jamais pensé que cela puisse être un problème mais, de toute évidence, quelque chose cloche. Il n’a plus eu de contact avec le médicomage depuis et cela le désole, forcément. Il est comme son frère. Mais couche-t-on avec son frère ? Certainement pas. Il sait bien que la situation est compliquée et pourtant, il a insisté avant qu’ils ne franchissent le pas. Kash lui a assuré qu’il était d’accord et conscient de ce que cela impliquait. Il aurait sûrement dû prendre en compte l’alcool et ses effets…

Cette surprise en sera peut-être une, ou peut-être pas. Il espère néanmoins lui faire plaisir en venant le rejoindre à la fin de son service pour lui proposer d’aller dîner ensemble. Les potes font bien ça, n’est-ce pas ? Les frères d’autant plus. Il n’y a pas de mal à vouloir passer un peu de temps avec quelqu’un que l’on connaît bien et que l’on apprécie tout particulièrement. Wyatt ne pense pas à mal et il regarde la foule se mouvoir, jusqu’à ce qu’il soit distrait par l’appel de son nom de famille. La voix, il la reconnaît très bien : c’est celle de Kash. Le sorcier lui sourit et peut deviner la surprise chez son ami, bien réelle et sincère. Il espère ne pas avoir fait une erreur en venant.

« J’emmène un pote dîner, ça pose problème ? » Il s’approche de lui avec un large sourire et l’espace d’un instant, il aperçoit le Sanahuja de ses souvenirs, celui sans vêtement et tendu à l’extrême. Il secoue légèrement la tête et s’arrête, ne s’en approchant pas trop. Il voit bien le malaise sur son visage et ne veut pas pousser sa chance.

« Italien, ça te tente ? »

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Wyatt est soulagé et l'affaissement de ses épaules en témoigne. Tout a été si étrange entre eux ces derniers temps. Silencieux, surtout. Une partie de lui avait peur qu’il l’envoie bouler, mais il n’en est rien. Le sourire que lui offre Kash et le jeu dans le ton de sa voix terminent de le rassurer et il s’approche un peu plus de lui. Voilà pourquoi il était si réticent à l’idée de coucher avec le médicomage ce soir-là : pour ne pas altérer une relation si belle. Pour ne pas avoir constamment à marcher sur des œufs. Wyatt déteste ça, car aucun œuf sur Terre n’est susceptible de résister à sa personnalité trop brutale et franche.

« Mais tu as bien raison ! » Il retrouve son sourire légendaire et termine de s’approcher de Kash pour lui coller un baiser bruyant sur la joue, comme il a toujours eu l’habitude de le faire. C’est ainsi qu’il est : tactile, affectueux. Avec tout le monde, que cela plaise ou non. Il n’a jamais fait état des jugements des autres, mais celui de personnes comme Kash ou encore Erwin compte énormément. Un peu trop, parfois, si bien que cela lui fait peur. Il ne veut changer pour personne mais les perdre ? Il ne l’imagine pas une seule seconde. L’idée l’a pourtant traversée le lendemain de sa nuit avec Sanahuja. La possibilité que l’homme sorte de sa vie pour toujours à cause d’une seule décision. C’est en partie pour cela qu’il se trouve ici aujourd’hui : pour s’assurer que rien n’est mort, qu’il ne l’a pas perdu à cause de son attitude séductrice et frivole.

Il ne fait pas tout de suite le lien avec le semi-vampire, mais c’est la réflexion de son ami qui lui rappelle ce que l’Italie leur a évoqué ce soir-là. Les photos qu’ils ont envoyées, également. De quoi en faire rougir plus d’un, mais pas Wyatt. Il n’éprouve aucune honte à ce qu’ils ont fait, aux décisions qu’ils ont prises. Tout était bien. Pourquoi regretterait-il maintenant ?

« On peut dire ça, en effet. » Ils marchent tous les deux en direction de l’Italien le plus proche - sûrement pas Azazel, pour le coup - et un silence s’installe. L’un de ceux que Wyatt n’apprécie pas particulièrement. Il n’est pas un homme silencieux par nature, préférant parler à outrance, parfois même pour deux personnes. Qu’il existe un tel creux entre lui et Kash est improbable et pourtant, c’est bien en train de se produire. Pourquoi ne trouve-t-il rien à dire ? Pourquoi reste-t-il aussi muet alors qu’il n’a jamais eu aucun problème à trouver un sujet de discussion avec le médicomage ? La chose l’effraie, alors il se précipite sur la première chose qui lui vient en tête. Pas des plus originales, mais c’est déjà ça.

« Comment va le petit Côme ? » Il ne l’a pas vu depuis ce soir-là, ne l’a même pas entendu le matin qui a suivi. Wyatt est parti assez vite. Sans honte, certes, mais pas forcément à l’aise non plus avec la situation. Il n’avait rien contre le fait de rester câliner un amant d’une nuit le lendemain matin, mais il s’agissait de Kash. Tout se mélange dans sa tête, il ne comprend plus rien. Pour lui, rien n’a véritablement changé, mais il sait bien qu’il n’est pas le seul dans cette équation.

« Je vois bien que tu y penses beaucoup » lance-t-il après ça, déterminé. « Tu ne penses pas qu’il vaudrait mieux en discuter ? » Entre adultes, un mot qui d’ordinaire, ne colle pas trop à Wyatt.

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Il ne peut que rire car, dans cette situation, le moindre faux pas peut s’avérer fatal pour leur amitié. Wyatt ne s’imagine pas une seule seconde perdre Kash et entretenir cette petite discussion sans réelle profondeur lui permet de ne pas poser la question qui lui brûle les lèvres : pourquoi a-t-il fallu qu’il vienne le surprendre aujourd’hui pour qu’ils aient enfin un contact ? Parler de Côme lui semble tout de suite bien plus aisé, un terrain neutre à arpenter sans risque de se retrouver blessé par une bombe qui traînerait par terre.

« Décidément, tu ne dois pas t’ennuyer. » Il tente de se persuader que c’est à cause de son travail de père que le médicomage n’a pas pris le temps de le contacter, d’une façon ou d’une autre. Ajoutez à cela son travail prenant, normal qu’il ne soit pas en premier plan. Mais auparavant, cela n’importait peu. Wyatt n’attend jamais d’appel particulier, ni de contact. Il fait au jour le jour. C’est leur brusque proximité cette nuit-là qui l’a forcé à réévaluer son comportement. Il s’est mis à attendre quelque chose qui ne venait pas, avant de prendre le taureau par les cornes et d’aller le confronter, comme un grand. Tout cela ne le met pas à l’aise, car pas dans ses habitudes. L’Ethelred n’a jamais été de ceux qui se prennent la tête comme ça. Il déteste avoir l’impression de marcher sur des œufs, voilà pourquoi il fait cette proposition à Kash : en discuter. Le plus vite possible, d’ailleurs, histoire qu’il puisse clarifier ses pensées et ne plus se préoccuper d’un futur abstrait entre eux.

« Pas faux » marmonne-t-il en entrant dans le restaurant, mais ce n’est pas comme s’il pouvait lui jeter la première pierre. Aucun des deux ne s’était préparé au lendemain, leur esprit trop embrumé par l’alcool et le plaisir. Faire face à la réalité au petit matin n’avait été facile pour personne, et surtout pas pour lui. Il avait tenté de ne pas se prendre la tête avec ça, mais le résultat est tel qu’on le connaît aujourd’hui. Il accepte la carte transmise par la serveuse et fait mine de l’observer attentivement quand, tout ce qu’il attend, c’est une explication de la part de Kash. Quelque chose qui puisse lui permettre de comprendre où ils en sont et où est-ce qu’ils vont.

« On peut dire que tu fais ton poids, en effet… » Sa voix emprunte le ton de l’amusement. Détendre l’atmosphère lui semble primordial pour aborder le cœur de la conversation. Wyatt réfléchit à ses mots plus que d’ordinaire, sachant qu’ils seront déterminant pour la suite de leur relation. Voilà pourquoi il n’entretient quasiment jamais de liaison suivie : la complexité des sentiments que cela implique.

« Tu sais que ce n’est pas mon fort, ce type de discussion. Il n’y a pas besoin d’être un cerveau pour comprendre pourquoi je ne m’engage jamais dans aucune relation : j’y suis très mauvais. Mais tu es mon ami avant tout et j’avoue que ça me ferait bien chier qu’on ne se parle plus à cause de ça, alors que je t’ai clairement demandé si tu étais sûr de vouloir coucher avec moi malgré notre lien… comment dire… fraternel. Est-ce que tu le pensais réellement ou c’était juste pour me faire taire ? » Il ne lui demande pas encore s’il a des regrets. Cette question viendra plus tard, ou peut-être même pas du tout, selon sa prochaine réponse.

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Non, il ne s’en était certainement pas plaint à ce moment-là, de son poids. La remarque le fait gentiment rire, même s’il ne sait pas vraiment sur quel pied danser avec Kashmiri. Pourquoi feraient-ils semblant l’un devant l’autre ? Cela n’a jamais été le cas et Wyatt ne veut pas que les choses changent. Le médicomage le sait mieux que personne, le Nightingal a tendance à être aussi franc que menteur et il est l’une des rares personnes à savoir différencier les deux situations. A l’heure actuelle, il ne ment évidemment pas et son rire, quoi qu’un peu caché derrière la carte des menus, est sincère. Il la parcourt rapidement, cette carte, ne se souciant que peu de ce qu’il va mettre dans son estomac. C’est un ventre sur pattes, Wyatt. Difficile de trouver quelque chose qu’il n’aime réellement pas. Il faut dire qu’il a pris l’habitude de manger à sa faim, voire plus encore, car son corps n’est pas un problème pour lui.

« Tu crois vraiment que c’est moi que ça va gêner ? » Il finit par opter pour une tourte aux légumes avec sa compotée de pommes de terre. Même s’il veut être à cent pour cent honnête avec Kash, il a parfois un peu du mal à le regarder dans les yeux. Sûrement parce qu’il sait que s’il le fait, il aura envie de lui poser une question qui risque de les éloigner l’un de l’autre. Y a-t-il moyen que cette discussion se déroule sans que la finalité ne brise leur amitié ? D’ailleurs, il ne passe pas par quatre chemins. Il opte pour la franchise lorsqu’il s’adresse de nouveau à lui car en fin de compte, le sorcier est un peu effrayé de perdre un être cher. Si Wyatt est constamment entouré d’amis ou de connaissances, il n’y a que peu de personnes qu’il appelle “ses proches” et Kash en fait partie. Voilà pourquoi il avait insisté plusieurs fois cette soirée-là sur la volonté du médicomage de sauter le pas. L’enjeu n’avait rien d’une plaisanterie et cela se ressentait autour de la table et dans le regard des deux hommes.

Bien sûr, il est soulagé d’apprendre que Kash n’a pas menti cette nuit-là et que le désir, basé sur la réciprocité, n’était pas essentiellement dû à l’alcool ingéré un peu plus tôt. Cela ne l’aide pas à savoir ce qu’il adviendra de la suite, mais c’est déjà une bonne chose. La bouche de Wyatt s’ouvre pour répondre lorsque la serveuse vient les interrompre et à son tour, il passe sa commande. Son départ marque le début d’un silence étrange entre les deux frères-amants. Son regard se perd un peu partout mais revient inévitablement sur le visage masculin de Kash. Un sourire étire les lippes de Wyatt et il gratte la table avec l’ongle de son index.

« Tu veux dire, si on revenait dans le passé et que l’on devait revivre ces instants, tu prendrais les mêmes décisions ? Ou tu insinues que si tu pouvais le refaire aujourd’hui, tu n’hésiterais pas ? » La différence est énorme entre ces deux théories, car le changement que cela impliquera dans leur relation ne sera définitivement pas le même. De son côté, Wyatt n’est pas certain de vouloir remettre le couvert. Pas parce que c’était mauvais - bien au contraire - mais parce qu’une partie de lui craignait qu’avec le temps, ils perdent ce qui les rendait si spéciaux ensemble.

« Si c’est la première explication alors oui, moi aussi je n’hésiterais pas. »

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Les mêmes. Voilà qu’il lui avoue ne pas regretter ce qui s’est produit. Wyatt se rend compte qu’il a retenu sa respiration, et la relâche en douceur. La suite, elle, ne manque pas de l’étonner. Ou peut-être s’y attendait-il ? Non, la surprise est bien réelle. En lui affirmant être prêt à reproduire l’acte, Kashmiri ouvre une porte qui tremblait déjà sous l’assaut de leur acte passé. Elle ne tenait plus très bien debout. L’Ethelred inspire profondément, joue toujours de son ongle sur la table. Il pense à Erwin, avec qui il est si bien, mais qui leur a donné l’autorisation d’aller voir ailleurs s’ils le souhaitaient. S’il en a envie, il peut réitérer l’expérience avec le médicomage. Le fera-t-il ?

« Contrairement à la pensée commune, la plupart de mes relations sexuelles - consenties de surcroît - se font sans l’aide d’aucune substance que ce soit. Ni alcool, ni drogue… Juste un peu de charme. » Il sourit, amusé. Wyatt ne nie pas user de ces matières toxiques parfois pour pimenter un peu la relation, tester ses limites. Mais il est tout aussi capable de coucher sans ça. Et heureusement d’ailleurs ! Son quotidien serait bien triste, sinon. Il s’arrête de gratter la table et regarde Kash, comme il le lui demande. Pas d’ambiguïté ? Que sont-ils donc, des “sexfriends” ? Car ça, il en a tout un paquet - à commencer par Azazel. Il ne pensait pas que le médicomage prendrait ce chemin et à dire vrai, il le voyait plus comme un frère que comme un ami. Et on n’a pas de relation sexuelle avec son frère - du moins, plus à cette époque et dans cette société. Sauf à certains endroits.

« Qu’entends-tu par là, au juste ? Que si un jour tu en as l’envie, tu m’appelleras pour me demander de coucher avec toi, sans arrière-pensée ? Est-ce ce vers quoi notre relation se dirige désormais ? » Il ne sait sincèrement pas quoi en penser. Pour lui, c'était l'histoire d'une seule fois. Un truc fun, imprévu, sans conséquence. Mais à répétition ? Il a peur de ce que cela pourrait devenir. Des répercussions sur leur amitié. Et Katherine alors ? Et Erwin ? Les questions qu'il s'était posées ce soir-là n'avaient pas encore trouvé de réponse. Il ressent de la jalousie à imaginer son copain avec un autre. Mais est-il seulement en droit de le faire quand lui-même s'envoie en l'air avec son propre pote ? La situation le tourmente plus depuis qu'il a commencé à en discuter avec Kash, que quand il y pensait seul dans son lit. Il ne s'imaginait pas que le sorcier puisse vouloir plus avec lui.

Il a la gorge sèche et regarde en direction des cuisines leurs plats qui, il l'espère, arriveront bientôt. Que dire qui puisse les soulager tous les deux et rendre cette relation aussi saine qu'elle l'était avant qu'ils ne trouvent plus intéressant de coucher ensemble ? « Je ne sais même pas où j’en suis avec Erwin, tu le sais. »

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Il ne sait pas. Aucun des deux ne sait. Cette situation est nouvelle pour l’un comme pour l’autre et si Wyatt est un grand amateur de nouveauté, celle-ci le déstabilise. Il n’a pourtant pas l’habitude d’être malmené à ce point. Les choses ont toujours paru très facile pour lui et il prend chaque événement avec le sourire, attiré par l’attrait d’une aventure excitante. Mais le chemin qu’ils ont pris avec Kash remet en question leur mode de vie au complet et la façon dont ils sont supposés se considérer l’un l’autre. Nul besoin de cacher ô combien cette réflexion l’atteint profondément.

« Je vois ce que tu veux dire. J’avoue que le côté ‘non-prévu’ m’étonne un peu. Venant de ma part, rien d’étonnant mais de la tienne, ça me surprend. Juste un petit peu. Je te vois toujours plus… sage que moi, plus réfléchi. Plus mature. J’ai envie d’avoir la certitude que rien ne changera entre nous, que l’on couche ensemble ou non dans le futur. » Et il a envie de savoir où il en est tout court avec Erwin. Car il n’y a pas qu’eux deux dans l’équation, malheureusement. Il a beau jouer au mec insouciant et libéré, Wyatt tient énormément au botaniste et il se demande si ce nouvel arrangement avec Kash ne viendra pas détruire la confiance et l’espoir qu’Erwin porte en eux. Ils sont libres dans leur couple, oui… mais il y a quelque chose de sous-jacent. D’endormi. Une envie dont ils ne parlent pas mais que chacun a en lui-même et désire. Le Nightingal n’y a pas encore accès pour le moment, probablement parce qu’il n’est pas prêt à passer ce cap. Mais si un jour il l’est, qu’adviendra-t-il de sa relation avec Kash ? Redeviendront-ils tout simplement des frères ? Non, il n’a pas pour habitude de se projeter si loin dans le futur et cela l’effraie.

Il regarde son plat arriver et en hume les effluves. Il en a bien besoin pour se donner du courage et remplir sa panse affamée. Après tout, il est venu chercher Kash pour ça non ? Discuter autour d’un bon repas copieux et il ne se gêne pas pour planter sa fourchette dedans. C’est un dévoreur, Wyatt, un gourmand. Un glouton, même. « Bon appétit. » Tout en mâchant, il pense à ce que le médicomage vient de dire. Au sujet de Katherine. La culpabilité est bien présente, mais il essaye de se dire que Kash connaissait les conséquences qui suivraient leur acte. Il avait déjà des doutes à ce moment-là concernant son couple. Ce n’était qu’une question de temps, n’est-ce pas ? Oui, il essaye de se rassurer ainsi mais cela ne fonctionne pas vraiment. Il aime jouer, Wyatt, mais c’est un bon garçon au fond.

« Est-ce que tu lui en as déjà parlé, du coup ? » Il se questionne, bien sûr. Il n’a pas vraiment croisé Katherine depuis lors et ils n’ont jamais été très proches l’un et l’autre. Mais il se serait attendu à recevoir un coup de poing bien lancé de sa part si elle avait été mise au courant. Lui-même n’en a pas forcément parlé à Erwin, à vrai dire. Ils ne discutent pas de ces choses-là. Pourtant, le couple libre s’est décidé d’un commun accord mais étrangement, Wyatt ne désire pas connaître les conquêtes du botaniste et il faut croire que c’est réciproque. Sûrement à cause de cette possibilité entre eux que les choses deviennent plus… monogames. Ils ne veulent pas se faire du mal… Mais cela ne veut-il pas dire qu’ils sont disposés à ne plus être que deux ? Tout cela lui retourne le cerveau.

« Je peux goûter ? » demande-t-il en pointant déjà le bout de sa fourchette vers le plat de Kash.

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L’appétit, Wyatt l’a toujours. Qu’il s’agisse de nourriture, d’idioties ou de sexualité. C’est un croqueur de vie, probablement parce qu’il a souvent peur de manquer la sienne. De se réveiller vieux, un jour, et de regretter de ne pas avoir fait certaines choses. Surtout les plus stupides. Tout le monde sait qu’il en fait toujours trop, le Nightingal. Invité de toutes les fêtes, au nombre d’amants incalculable et aux blessures nombreuses à force de consommer de la tentacula sur son balai. Il n’a honte d’aucune de ces choses, préférant soutenir qu’elles lui permettront toutes de raconter de bonnes histoires dans le futur. A côté de lui, Kashmiri est définitivement plus sage et mature, mais il n’ira pas jusqu’à dire qu’il regrettera ses choix pour autant. Il a un fils, après tout. C’est une grande fierté. Wyatt ne sait même pas s’il serait capable d’en avoir un, ayant déjà du mal à s’occuper de lui-même. Mais il sait qu’un jour, l’envie sera là et qu’il devra l’assouvir, car c’est ainsi qu’il fonctionne. Il ne dit jamais non, même quand il le devrait.

« Il vaudrait mieux en effet, sinon tu risques de donner à cet acte plus d’importance qu’il n’en a vraiment. » Dire que cela compte “pour du beurre” n’est pas ce qu’il insinue. Simplement, Wyatt considère qu’une information que l’on cache délibérément a forcément une valeur supérieure car sinon, pourquoi la dissimuler ainsi ? Pourquoi ne pas simplement dire la vérité, si ça n’a que si peu d’importance ? Il est persuadé que Katherine est susceptible de réfléchir ainsi, voilà pourquoi il ne peut que conseiller à Kash d’aller lui parler honnêtement. Enfin, une fois qu’il aura goûté son plat, bien sûr. Un rituel entre eux, voire avec tout le monde. Le Nightingal partage toujours et il aime particulièrement piocher dans les propriétés des autres. L’herbe n’est-elle pas toujours plus verte chez le voisin ? Il le complimente à son tour sur le choix de son plat, vraiment très goûtu et mâche consciencieusement tout en écoutant le médicomage se confier à lui. Il peut comprendre que cette décision soit difficile, mais c’est la meilleure, sans nul doute possible. La vérité se sait toujours, peu importe le temps qu’elle prend pour se manifester. Si Katherine ne l'apprend pas aujourd’hui ou demain, elle le saura dans un an, deux ou pire encore. Et plus il attend, plus sa peine sera grande. Pourquoi lui imposer une telle souffrance ? Aucune d’eux deux ne le mérite.

« Que j’en vois d’autres ? Oui. Que j’ai couché avec toi particulièrement ? Non. J’sais pas, j’ai peur qu’il panique un peu. Il sait qu’on est proches, enfin je crois. Et en même temps, j’ai peur que ça l’indiffère. Je ne sais pas trop comment me positionner. Il ne me dit pas avec qui il couche et je ne suis pas sûr de vouloir le savoir. Ou est-ce l’inverse ? Pour en revenir à Katherine… » Il enfourna une grande bouchée de tourte dans sa bouche et l’avala rapidement, faisant passer le tout avec un verre d’eau. « Y’a fort à parier qu’elle va être furax. Et que vous allez rompre. Ou alors elle va peut-être en profiter pour, elle aussi, aller voir ailleurs ? Elle est canon, y’a forcément quelqu’un qui l’a déjà repéré. Et quand ce sera fait, vous pourrez vous poser tous les deux pour voir si ouvrir votre couple vous convient vraiment, ou si vous voulez rester monogames. Ou si, en fin de compte, vous voulez des choses différentes. » Wyatt prend un court moment pour réfléchir. Il est rare qu’il se montre si sage dans ses propos. D’ordinaire, il clame simplement : fais-le et on verra après. Mais comme il s’agit de Kash et qu’il veut que son ami soit heureux, il essaye de réfléchir avant de parler.

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Il sent qu’il l’a piqué mais pas de la meilleure des manières. Bien sûr que cela a de l’importance, sinon ils n’auraient pas ressenti le besoin d’en parler aujourd’hui à cœur ouvert. Wyatt a bien envie de répondre à l’identique - que Kash n’est pas n’importe qui pour lui - mais le moment semble vite passer et revenir en arrière n’est pas dans sa spécialité. Du moins, pas si cela requiert de la délicatesse.

Ses questionnements sur Katherine ne résultent que des informations que le médicomage a bien voulu lui donner par le passé. Non, il n’imagine pas la jeune femme comme une harpie incapable de partager, mais malgré son manque de compréhension du sexe opposé, il croit savoir quand une femme peut être en colère. Et le cas se présente. Elle s’est clairement opposé à la relation ouverte, pourquoi devrait-on attendre de cette “nouvelle” une fin heureuse ? Pourtant, le dragonologue est un homme positif, prêt à voir le bon côté des choses et c’est son chemin de pensée lorsqu’il énumère les différents résultats de cet aveu futur. Peu importe ce qui se passera, Kash en ressortira plus conscient de ses propres envies. Ils ne vont pas en rajeunissant l’un comme l’autre… S’il faut inévitablement se séparer, autant le faire quand le marché du célibat est encore fertile.

« Tsss, je ne suis pas comme ça… » Ou peut-être un peu. « Après, de là à ce que tu sois le seul fautif… Je ne dis pas qu’elle a quelque chose à se reprocher, mais quand il s’agit d’un couple dont les visions se séparent… Elle ne peut pas te forcer à rester. C’est comme ça, c’est la vie. » Mince, il vient de lui donner raison. Peut-être est-il tel qu’il le décrit. Il passe par-dessus les obstacles comme s’ils n’étaient que des petits tas de pierres d’à peine dix centimètres, mais uniquement parce qu’il ne leur donne pas l’importance qu’ils devraient avoir. Il s’efforçait tellement à ne pas souffrir des décisions des autres qu’elles finissaient presque par ne plus l’atteindre. En apparence, seulement.

« Oui, sûrement. Après, tu sais comme je suis hein. Je ne manque pas de confiance en moi. Je ne dis pas qu’il ne peut pas avoir meilleur partenaire mais come on… On a un truc, lui et moi. Je ne m’étais jamais soucié de la possibilité qu’il puisse ressentir la même chose avec quelqu’un d’autre. Et maintenant, j’y pense de temps en temps. De plus en plus régulièrement. Et si la nouvelle conquête a plus à apporter que moi ? Et si je deviens l’amant occasionnel plutôt que le petit-ami dans un couple libre ? Ce genre de trucs. C’est prise de tête et j’aime pas. » Ce n’est clairement pas son genre de se poser des questions et d’attendre après la réponse. Il déteste avoir à patienter et remettre en question ses actions. Erwin l’y force, néanmoins, sans même rien lui demander.

« Tu voudrais savoir, toi ? »

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Kash exprime la volonté d’expérimenter la même chose que lui : un couple ouvert. Sauf qu’il lui a fait savoir juste avant que Katherine est catégorique sur le sujet : elle ne le souhaite pas. Pour que leur couple continue, l’un des deux devra faire un sacrifice et changer sa volonté. Faire un compromis pour le bonheur commun. Mais est-ce vraiment du bonheur quand les visions ne concordent plus ? Il n’ose pas le dire à son ami, au risque de le blesser un peu plus. Pour lui, et à la façon dont Kash en parle, la relation n’est plus envisageable si Katherine ne peut pas l’ouvrir à d’autres, ou si le médicomage ne change pas d’opinion ; tout comme sa propre relation n’aurait pas pu fonctionner si Erwin n’avait pas accepté d’ouvrir leur couple.

Demander à Kash s’il voulait savoir, dans cette situation, n’a ni queue ni tête. Il n’est pas Erwin, ils ne pensent pas de la même façon, ni n’agissent de la même façon. Leurs caractères sont éloignés l’un de l’autre. Mais un avis reste un avis et Wyatt prend tout ce qui vient et qui peut l’aider à avoir une vision un peu plus claire de son présent.

« Hum… » Il prend un verre d’eau, qu’il termine aussi sec. Tout cela le laisse un peu perplexe. L’attachement qu’ils ont est évident, donc cela voudrait dire qu’il est supposé tout dire à Erwin de ses relations ? Avec qui, quand et où ? Et lui aussi ? Quelle situation étrange qu’il vit. Il ne s’est jamais imaginé se poser ce type de questions auparavant. Tout était si simple, si… facile. Il savait qu’en se mettant en couple avec Erwin - même libre - les interrogations suivraient. Et cela ne manque pas. Il ne se passe pas un jour sans qu’il réfléchisse à leur relation. Épuisant.

« Nan si tu as raison. Dès qu’on cache quelque chose, c’est qu’on en a honte, ou peur ou qu’on en est pas très fier. Je ne veux pas qu’Erwin se sente comme ça, tout comme je ne veux pas que tu penses que j’ai honte d’avoir couché avec toi. Mais c’est vrai que j’ai peur que ce soit un peu… égoïste, comme tu dis. Que ça puisse le blesser. Parce que tu n’es pas un étranger, il sait que je te côtoie très souvent, qu’on est très proches. Je ne veux pas qu’il se pose des questions inutiles, tu vois ? Mais toute vérité se sait un jour, non ? » C’est ce que sa mère lui a toujours dit. Peu importe le temps que ça prendra, la vérité se saura toujours. Si ce n’est pas lui qui apprend au botaniste qu’il a couché avec Kash, quelqu’un d’autre le fera. Katherine, par exemple. Ou le médicomage lui-même. Non, mieux vaut qu’ils se disent ces choses-là, avant qu’elles ne deviennent inutilement tabous.

« T’es vraiment un cerveau toi, quand même. Qu’est-ce que je ferais sans ta grande sagesse hein ? » Il rit un peu, se concentre de nouveau sur son plat.

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Vous savez tous deux la situation difficile, que ce soit pour un couple ou pour l’autre. Wyatt n’ira pas jusqu’à dire qu’il prend les choses à la légère, mais il se fait probablement bien moins de souci que Kashmiri. Ils n’ont pas la même mentalité, pas la même vision des choses et le Nightingal a une trop forte tendance à minimiser les risques, plutôt qu’à réellement les prendre en considération. Adepte du “je fais et après j’explique”, il est bien moins dans la réflexion et c’est ce qui lui pose autant de problème que ça n’en résout. Jusqu’ici, il s’est toujours senti heureux dans sa façon de gérer sa vie, bien que ça n’ait pas toujours été facile pour lui de se faire comprendre.

« Tu devrais souffler de temps en temps. Ton cerveau mérite bien un peu de repos va ! Et toi aussi. Je comprends que tu te poses des questions, qui ne le fait pas, mais à trop le faire, tu risques de passer à côté du moment présent. Et quoiqu’on en dise, il est toujours agréable d’en profiter, même si les conséquences peuvent être parfois désastreuses. » Wyatt sait de quoi il parle, vu que c’est son quotidien. À toujours vouloir agir et parler plutôt que de penser, il s’est déjà mis des gens à dos et pour de bonnes raisons. Il ne regrette pas d’être qui il est, mais se dit parfois qu’un peu de jugeote ne lui ferait pas de mal. C’est en ça qu’il apprécie la compagnie d’Erwin, bien plus mesuré et réfléchi que lui.

Le sorcier regarde son cheesecake à la framboise être placé devant lui et en salive d’avance. Ventre sur patte, une si petite part ne lui suffira probablement pas pour tenir jusqu’à la mi-journée mais il s’en contentera - pour cette fois. Sa cuillère plonge dans le gâteau pour en ressortir pleine, mais son geste est stoppé dans sa lancée lorsqu’il entend la “nouvelle” de Kash. Aussitôt, un énorme sourire fend son visage en deux et il repose l’objet de sa gourmandise.

« J’Y. CROIS. PAS. » Il baisse un peu le ton, se rendant compte qu’il a parlé un peu trop fort et que quelques têtes se sont tournées vers eux. Une journée typique chez Wyatt. « À mon humble avis, tu n’auras pas à le soudoyer beaucoup pour qu’il accepte. Un petit paiement nature devrait suffire… Mais c’est bien ce que tu recherches non ? Fais pas genre avec moi, Kash. Il t’intéresse, tu l’intéresses et même si je ne doute pas que tu veuilles vraiment apprendre l’art de je-sais-plus-quoi, ce n’est qu’une excuse pour approcher le bel Italien. Les photos de la dernière fois lui ont plu alors ? Il t’en a parlé ? » Wyatt fourre le morceau de cheesecake dans sa bouche, soudainement bien plus intéressé par la conversation. Toujours quand il s’agit de gossip. Le Nightingale est une vraie commère, d’autant plus lorsque cela concerne ses amis et là, le médicomage a suscité son intérêt.

You + Me ft. @Kashmiri Sanahuja

La nouvelle lui donne le sourire, et c’est peu dire. Il se souvient très bien de leur conversation lors de cette soirée au sujet d’Azazel, ce qu’ils ont fait ensemble et les photos qui ont suivi. Cela lui a échappé de la tête depuis mais maintenant qu’il en reparle, tous ces souvenirs déferlent les uns derrière les autres. Kash et l’italien ? Est-ce que cela pourrait vraiment devenir quelque chose ? Il n’en sait rien. Mais si le médicomage cherche une relation libre sans prise de tête, le semi-vampire est sans nul doute possible un candidat idéal pour la tâche. Et puis, ils sont tous les deux très beaux à regarder, ce qui ne gâche en rien le tableau. Alors bien sûr, Wyatt est plus qu’excité par cette nouvelle, tellement qu’il ne parvient même pas à le cacher. Et comme cela coule de source, il donne aussitôt son avis sur la question. Ce dernier n’est clairement pas objectif et il n’est même pas certain de pouvoir le qualifier de “conseil”, mais son enthousiasme compense son manque de jugement objectif. Kashmiri le sait : il ne veut que son bonheur.

« Bah voyons, bien sûr que ce n’est pas ton genre… » À qui pense-t-il parler au juste ? Ils se connaissent tous deux très bien - trop bien pour que Wyatt avale cette bêtise. Il en rit, même. La suite des révélations fait monter sa joie au plafond, quitte à le crever. Il aime entendre ce genre de nouvelles et en plus de lui faire plaisir, cela l’amuse profondément. Kash se retrouve dans une position qu’il n’a pas encore expérimenté jusqu’à présent et il est intéressant de le voir s’en accommoder et y réagir. À sa place, Wyatt sait déjà ce qu’il ferait mais il ne peut pas lui imposer sa marche à suivre.

« Azazel a tendance à être inoubliable, même sans le côté vampire si tu veux mon avis. Mais il est fort possible que la morsure y soit pour quelque chose, après tout. C’est un venin très puissant. » Il hoche de la tête tout en posant son regard sur l’endroit où sont supposées se trouver les marques de morsure et sourit. « Et quel défi ! Si tu n’as pas su me résister, ça va être très difficile avec lui. Tout dépend quel objectif il se donne. S’il ne cherche pas spécialement à t’avoir, tu as un peu de chance de tenir. Juste un peu. » Il se moque de lui ouvertement et son sourire en dit long sur sa propre expérience avec le semi-vampire. Une très bonne expérience qu’il ne regrette pas car aujourd’hui, le photographe est l’un de ses plus proches amis et il a totalement confiance en lui. C’est un bon ami, un bon amant et une personne très intéressante. Kash ne devrait pas regretter non plus le détour.

« Est-ce que tu m’en parles parce que tu veux que j’essaye de t’en dissuader, ou parce que tu recherches un vrai conseil sur ce que tu dois faire concernant Azazel ? »

You + Me ft. @Kashmiri Sanahuja

« Le hasard fait bien les choses, non ? » Il lui fait un clin d’œil, passionné qu’il est par cette histoire entre Kash et Azazel. Une rencontre singulière pour une relation qui l’est tout autant. Quant à la leur, elle est encore à définir après ce qui s’est passé et qu’il a partiellement mentionné. Le médicomage semble sauter sur l’occasion et Wyatt le soupçonne d’avoir encore un grand nombre de questions à ce sujet. Comme si, pour lui, la page n’était pas tournée.

« Pas au début, non mais à force… Tu sais comme je suis compétiteur et je pense que tu en as profité à ton avantage. Je ne dis jamais non à un challenge et en parfaite connaissance de cause, tu m’en as lancé un. Après ça, je n’ai fait que suivre mon instinct et mes envies. Et ton objectif était aussi clair que le mien, je crois… » Aucun des deux ne peut renier le rôle qu’il a joué dans cette histoire. Wyatt lui a pourtant de nombreuses fois répété que cet acte changerait à tout jamais leur relation mais cela n’a pas empêché le médicomage de continuer. Quand il a accepté à son tour, l’Ethelred l’a fait en sachant ce qu’il abandonnait derrière lui, sans savoir ce qu’il gagnait au change. Les questions qu’ils se posent encore aujourd’hui prouvent que rien n’est résolu.

« Mieux, je ne sais pas mais tu ne peux pas continuer à dire que tu ne sais pas ce que tu veux. Franchement, tu ne fais parler que de ton envie de liberté, de ne plus être attaché par la monogamie, d’expérimenter de nouvelles façons d’avoir des relations sentimentales. Quelqu’un qui ne sait pas ce qu’il veut ne dit pas ces choses-là. Tu sais ce que tu veux, tu as juste peur d’aller le chercher. » Azazel n’est peut-être pas ce qu’il désire mais il est un bon tremplin vers cet objectif. Libre et libéré, il est l’élément parfait pour débuter cette nouvelle vie et, il le sait, ne s’offusquera pas d’avoir ce rôle. Kashmiri, pour lui, tourne en rond avec cette histoire alors qu’au fond de lui, il sait pertinemment ce qu’il doit faire pour être heureux. Cela le tue de le voir tourner en rond pour attraper sa propre queue comme un chiot excité alors que la réponse est sous son nez et qu’il n’a plus qu’à l’embrasser de tout son être. Le changement fait peur, certes, mais il est parfois préférable au status quo.

« C’est clair que ce n’est pas le même délire ! » Il est un peu surpris malgré lui d’entendre cela. Azazel ne lui a jamais fait une telle proposition, ce qui démontre son intérêt tout particulier pour le médicomage. Raison de plus pour foncer sans réfléchir car à trop le faire, il risque de passer à côté de belles choses et de le regretter plus tard. Wyatt aimerait bien le secouer pour qu’il comprenne que ses questions ne devraient être posées qu’APRES avoir agi. Pour son propre bien.

« Tu devrais vraiment le revoir. Au moins pour le fun. Ne pense pas au sérieux tout de suite, ça plombe l’ambiance je trouve. Je sais que t’as un gamin et tout ça, que tu ne peux pas vraiment faire ta vie sans le prendre en compte, mais à trop te torturer l’esprit comme ça, tu finiras par ne profiter de rien et rester au même point. »