samedi 10 décembre 2022

Honnêtement, je sèche. Je ne sais pas où commencer à chercher pour retrouver mon demi-frère. Parce que j’en ai un, mes papas ont été catégoriques. Ils ont fait, de leur côté, toutes les recherches qu’ils ont pu faire. Si je suis sincère avec moi-même, je dirais qu’avant qu’ils me disent que j’en avais un, qu’il y avait quelqu’un au monde qui partageait le même sang que moi, je n’avais jamais songé qu’il me manquait quelque chose et que j’avais envie de retrouver cette partie de moi. Mais maintenant qu’ils me l’ont dit, ça m’obsède. Mais je ne sais pas par où commencer. Ce que je sais, c’est qu’il a été adopté ici. Enfin… Quelque part en Europe et qu’il s’appelle Jolan. Des Jolan, il y en a des tas. D’ailleurs, si je me souviens bien, il y en avait même un l’année dernière à Hungcalf. Quelques années au-dessus de moi. Mais c’est juste impossible que ce soit lui. Mais il est parti, de toute façon. Et quand bien même il serait ici, à Inverness, je me vois mal aller le voir et lui dire : ‘Hey ! Salut ! Je cherche mon demi-frère. Il a le même prénom que toi. Dis voir ? T’aurais pas été adopté aux Etats-Unis, des fois ? Et Ta mère, elle s’appelle comment ?’ Ouais, non, ce serait un peu ridicule, comme approche. Même pour moi qui n’aie pas peur de grand-chose et encore moins du ridicule.

Je soupire alors que j’essuie le comptoir de la Plume en Sucre entre deux clients. De toute façon, ce n’est pas avec les fêtes de fin d’année qui approchent que je vais avoir le temps de chercher mon demi-frère. Bon après, j’avoue, je n’ai pas encore commencé les recherches pour le retrouver. Il faudrait peut-être que je me bouge, un jour. Je pense que mes papas seraient contents, si je le faisais. Sans doute.

La clochette à l’entrée retentit, signe qu’un nouveau client arrive et que la pause-réflexion est terminée, à présent. Je soupire et dessine sur mon visage mon sourire professionnel, prête à accueillir un nouveau client avant l’heure de pointe.

samedi 10 décembre 2022

Je regarde, blasée, une Candice surexcitée à l'entrée d'un nouveau client et l'appeler Jolan. Le nom me fait me redresser un peu, à cause du prénom. Pourtant, je ne pense pas que ça puisse être celui de Hungcalf. Et pourtant. A ma grande surprise, c'est bien lui. La fille, en tout cas, est bien familière avec le jeune homme. C'est marrant, je ne l'aurais pas imaginer avec une fille comme elle. Quand je le voyais à l'université l'année dernière, il était plutôt entouré de filles plutôt mignonnes. Dont une qui est dans la même maison que moi, quelques années au-dessus. D'ailleurs, ça a fait tout un drama, leur histoire. Même moi qui venais d'arriver j'étais au courant du ramdam. Bon.... Ca a fait la une du Chineur, aussi. Et cette pensée me fait un peu sourire. J'l'aime bien, le Chineur. Haha!

Bref. Je regarde le jeun homme avec attention, essayant de deviner s'il pourrait, ou non, être mon fameux demi-frère. Mais j'abandonne rapidement cet examen. Ca ne risque pas d'être mon frangin, j'en suis persuadée. Candice finit par sortir - enfin, je croyais qu'elle allait rester plantée dans la boutique toute la journée - et je peux me concentrer sur l'ancien Pokeby. "Dis donc, t'as une sacrée touche, avec elle! Tu ne les pèces pas qu'à l'université, je vois!" dis-je avec un petit sourire mutin. C'est pas parce qu'on ne s'est jamais parlés avant aujourd'hui que je vais être précautionneuse. Je suis plutôt du genre un peu rentre dedans, moi. "Ouais, je bosse ici. T'es un ancien? Les rayons ont pas changé. Mais je peux t'accompagner, si tu veux.". Je contourne le comptoir, un sachet dans une main, une petite pelle de service dans l'autre, prête à enfourner dans le sachet tous les bonbons qu'il voudra prendre pour je ne sais trop quel enfant. Le sien? Mmmmmh.... Il me semble pas qu'une de ses copines ait été enceinte. Ou alors, elle l'a bien caché.

samedi 10 décembre 2022

Je lui adresse mon plus beau sourire colgate lorsqu'il me répond qu'il serait ravi que je l'accompagne dans les rayons. Un sourire à la fois professionnel et charmeur. Même si les cernes sous mes yeux indiquent que je suis un peu fatiguée avec les fêtes de fin d'année qui arrivent, il n'en reste pas moins que je fais toujours en sorte de me montrer enjouée avec les clients. Et séductrice avec les hommes. Un peu il y a des limites. Je ne suis pas une Escort. Quoique... Elles, au moins, elles n'ont pas de problèmes d'argent. Il faudrait que j'y pense. M'enfin.... Ca reste toujours moins pire que quand je bossais chez lez moldus l'été dernier. Alors viens avec moi, beau gosse! lui dis-je avant de soulever le plan de travail du comptoir. J'aurais pu passer en dessous, mais soyons honnêtes: Ca fait cinq heures que je suis debout à faire du surplace. J'ai peur que mes articulations soient un peu rouillées, pour être honnête.

Alors je suis sage et je soulève la planche pour le rejoindre. "Tu t'appelles Jolan, si j'ai bien compris." dis-je, pour faire la conversation avant d'ajouter: "C'est drôle. Il parait que j'ai un frangin qui a le même prénom!" J'ai dit ça sur le ton de la rigolade. Il parait que ça aide à faire des ventes. Enfin, en ce qui me concerne, je n'ai jamais eu besoin de ça pour y arriver. D'autant qu'il semble très exactement savoir ce qu'il est venu chercher là. "Oui, c'est par là, dans le fond." Je lui désigne le rayon en même temps que je l'y emmène et prends un sachet vide et la pelle qui sert à remplir le sachet. J'ai beau savoir que je pourrais le remplir par magie, je préfère le faire comme une moldue. "Rassure-moi, t'es pas un pervers! Il y a une bonne raison pour que tu veuilles leur offrir des bonbons? Non, parce que si c'est pour les attirer dans un coin sombre et les kidnapper, je veux pas être complice de ça, hein!" dis-je, toujours un sourire aux lèvres avant de répondre à son autre question:

"C'est un job étudiant. Ma bourse a beau payer mes frais de scolarité à l'université, les à côté ça coûte cher. Et j'ai pas envie que mes parents se ruinent encore plus pour moi."

samedi 10 décembre 2022

"En fait, je le connais pas. J'ai été adoptée. Mes parents biologiques sont morts dans un accident de voiture, j'étais bébé. Ce sont mes parents adoptifs, qui ont fait des recherches, en vrai. Tout ce que je sais, c'est son prénom, et qu'il est quelque part en Europe. Autant dire que je sais pas grand chose." je réponds en riant et en haussant les épaules. Si je dois bien admettre que je suis curieuse de savoir qui peut être ce fameux frangin, je ne pense pas que ça changera ma vie outre mesure. Il a la sienne, j'ai la mienne et... "Euh..." dis-je en le regardant attentivement. Ouais, clairement, ça me fait buguer. Il ne ressemble pas vraiment à ce à quoi un néerlandais doit ressembler pour moi. Bon, certes, avec les couples mixtes, tout ça, ça peut être possible. Mais Jolan, en face de moi, il ressemble davantage à un natif américain qu'à un européen, en fait.

Mais comme je n'ai pas envie de le mettre mal à l'aise et de rater une vente, ou pire, de me faire virer je garde pour moi ma réflexion et préfère plaisanter sur un tout autre sujet. "Tu m'en diras tant!" je réponds en papillonnant des yeux lorsqu'il rebondit sur ma plaisanterie en amorçant une petite drague. "C'est pas faux. Un pervers dirait la même chose, mais il serait beaucoup moins convainquant, et convaincu par ce qu'il dit." je rétorque avant qu'il ne m'explique pourquoi il cherche des bonbons pour des enfants. "Ooh! C'est gentil de ta part. Je suis sûre qu'ils apprécieront le cadeau, et que les parents aussi seront ravis de prévoir un petit tour chez le dentiste." dis-je avant de pointer un rayon: "Les bonbons animaux, donc... Tu as bossé ici, donc je me passerais bien du laïus, mais.... Ils sont tous enfants de sorciers? Non, parce que non seulement ils ont la forme d'animaux, mais en plus, tu les manges, tu fais le bruit des animaux en question... S'il y a des moldus dans le lot, c'est à éviter."

samedi 10 décembre 2022

"Ouais, enfin.... Fais gaffe quand même... Ce serait dommage que ta belle gueule se retrouve en prison pour avoir proposé des bonbons à des enfants!" dis-je en riant. Ca me rappelle une histoire, ça. J'avais quoi... dix ou douze ans, quelque chose comme ça? Plutôt douze, en fait, parce que j'étais déjà à Ilvermorny. L'année venait de se terminer et je retournais à Salem pour l'été avec mes papas quand ce type bizarre, vêtu d'un long imperméable s'était approché de moi pour me demander si je voulais voir son oeuf de dragon. Je l'avais regardé, mes grands yeux emplis d'innocence remontant vers son visage. Ouaaaaaah! Un oeuf de dragon? Oh oui, je veux voir! m'étais-je exclamée. D'autres sorciers, qui venaient de récupérer leurs enfants avaient entendu l'échange. Au final, l'homme n'avait pas eu le temps d'ouvrir son imperméable ou de m'emmener ailleurs voir ce fameux oeuf qu'il était stupefixé et que les aurors étaient venus l'arrêter. Je secoue la tête pour chasser ce souvenir de mes pensées. Au final, je ne saurai jamais si le type avait bien un oeuf de dragon à me montrer, ou si c'était autre chose et auquel cas, sans ces bons samaritains, j'aurais eu de gros problèmes. Ce qui est sûr, c'était que je m'étais fait passer un sacré savon, autant par les parents de mes camarades d'Ilvermorny, que par mes propres parents pour avoir parlé à un inconnu.

"J'étudie le sport. Je suis une future star de Quidditch, c'est moi qui te le dis!" dis-je, fièrement. "Et toi alors? Pourquoi t'as arrêté? Tu vas faire quoi, maintenant?" Je regarde l'heure, et constate que: "Tiens, c'est l'heure de ma pause dans cinq minutes. Ca te dit que je te fasse payer ce que tu prends, et on va papoter tranquillement dehors ensuite?"