Début d'après midi d'une journée où il n'y a pas beaucoup de cours et où j'ai décidé de me faire la malle. C'est mal je sèche les cours, mais j'ai besoin de prendre l'air. Mes tocs sont envahissants et aujourd'hui ils ont décidé de me faire suer encore plus. Je ne sais pas pourquoi spécialement aujourd'hui mais le cours de potions à été on peut le dire un fiasco et je me suis énervé et je suis sorti finalement parce que je n'arrivais pas à me contrôler. J'ai l'impression que c'est à l'intérieur de moi que ça ne partira jamais que je serais toujours aussi … bizarre et ça m'énerve. J'ai besoin de m'évader, de prendre l'air, de courir au beau milieu de la route et de hurler. Tout ça à la fois. L'université aurait pu suffire mais j'ai envie d'être loin d'Hungcalf. J'ai couru un long moment sur le trottoirs mes pas foulant le sol à une allure vive. Je suis dans le quartier moldu, je le sais et d'ailleurs ça m'est égal, j'adore mon côté moldu, je fais encore beaucoup de chose de façon non magique, même si je le fais moins à la maison parce que ma mère est toujours fascinée par la magie et qu'elle adore me voir en faire, une chance pour moi. J'aurais été bien malheureux si ma mère n'avait pas accepté mon côté sorcier. Je n'ai pas eu de père alors si ma mère avait du me haïr pour … mon père .. je secoue la tête. Non ne pas pense à lui. Il ne m'aime pas. Il ne sais même pas que j'existe. Je ne vois pas pourquoi m'a mère s'accroche autant à lui. Il ne reviendra pas.

Je cours comme si ça m'aidait à chasser ces fichus pensées et je vois très bien les voitures sur la route et je vois aussi très bien que j'aurais le temps de traverser. D'ailleurs je ne réfléchis pas. Je fonce et je passe au travers. J'entends des klaxons et des gens qui me hurlent dessus. J'évite de justesse une voiture qui arrive dans l'autre sens et pose mon pied sur l'autre trottoir. C'est idiot mais je suis fier de mon exploit et j'ai presque envie de rire. Je suis essoufflé et je m'arrête quelques secondes et reprends mon souffle avant d'apercevoir des pieds qui se sont arrêtés et ma hauteur. Je lève les yeux pour voir les jambes et puis finalement pour apercevoir Holly. Je suis surpris de la voir. Il y a un moment que je ne l'ai pas vu à Hung et ça commençait à m'inquiéter et naturellement je lui lance :

« Hey, salut beauté, je ne savais pas que tu traînais dans le coin ? Tu ne viens plus à Hung ?»

Elle n'a pas l'air franchement ravi de me voir ce qui me surprend parce qu'on a toujours été très bons amis.

« Ben qu'est-ce qui a tu devrais voir ta tête. On dirait que tu as vu un troll. Ça va ? »

J'aurais peut-être mieux fait de ne pas poser cette question, mais j'ai toujours besoin de savoir le fond des choses alors je la pose quand même.

Elle a vraiment l'air en colère et j'ai du mal à comprendre pourquoi. Je hausse un sourcil, curieux. Ça fait un moment qu'on ne s'est pas vu mais elle n'a pas l'air d'être très heureuse de me voir et ça me rend un peu triste, même si je comprend beaucoup mieux quand elle me dit que j'ai failli ne plus y aller. Ah … ça. Je la regarde sans savoir quoi lui répondre. Suicidaire carrément ? Elle y va peut-être un peu fort. Je lève les yeux au ciel et croise les bras. Elle s'est imaginé le pire tout de suite.

« J'avais largement le temps de passer. »

Je réagis comme un gamin mais c'est plus fort que moi. Je n'ai pas tellement envie de donner des explications pour ce que je fais. C'est déjà assez compliqué en temps normal d'expliquer tout le temps pourquoi je range tout et pourquoi je passe quinze fois la porte avant d'entrer dans une pièce. On me trouve déjà assez bizarre.

« Rien, tout va bien, pourquoi il y aurait quelque chose ? C'était rien. »

Je hausse les épaules. Je ne vois pas pourquoi elle en fait des caisses. Je suis toujours là. Il ne m'est rien arrivé et il ne m'arrivera rien. Je ne suis pas suicidaire. J'ai juste besoin d'adrénaline, de me sentir vivant, mais je n'ai pas vraiment envie d'en parler, comme tout ce qui me rapproche à ma vie en dehors d'Hung.

«Ouai pourquoi pas. Je te suis. »

Je devrais dire non, parce que je suis sensé être en cours, mais je n'ai pas envie d'y retourner pour aujourd'hui. Je préfère rester là et profiter un peu de sa présence. Je ne sais pas réellement pourquoi elle prend si mal ce qu'elle vient de voir.

« Il ne fallait vraiment pas t'inquiéter tu sais, c'est rien. C'est pas la première fois. »

Merde, ça j'aurais du le garder pour moi. Je crois qu'elle va encore plus s'inquiéter, il faut que je trouve un truc pour la rassurer sinon elle va vraiment croire que je suis suicidaire et c'est la dernière chose que je veux.

« C'est pas ce que j'ai voulu dire. Oublie ça. J'ai soif, allons boire un verre. »

Je ne suis pas certain que je m'en sortirai aussi facilement cette fois. Je crois que je suis grillé. Elle ne va pas laisser passer ça. Je marche vers le premier café qu'on voit tout en sachant qu'elle va me sermonner. J'aurais du la fermer, tourner sept fois ma langue dans ma bouche, me taire ça aurait été mieux, mais je ne peux pas effacer ce que j'ai dis.

Je me doutais bien qu'elle n'oublierait pas si facilement ce que je lui ai dit. Je n'aurais jamais du dire ça. Je lève les yeux au ciel ce que je peux être stupide quand je m'y met. Comment elle pourrait oublier que ce n'est pas la première fois que je fais des choses débiles ? Elle doit se dire que je suis vraiment suicidaire mais je ne le suis pas. J'ai juste besoin de me sentir vivant et je ne sais pas comment je peux expliquer ça. C'est comme mes tocs, je n'aime pas en parler. On s'installe dans le salon thé et on passe commande. Je sens qu'elle n'en restera pas là et d'ailleurs elle me redit que je peux compter sur elle.

« Je le sais mais tout va bien. Ce n'était rien du tout. Je savais exactement ce que je faisais. »

On nous amène les tasse de thé et je la vois boire une gorgée. Je me sens ridicule. Je ne sais même pas pourquoi on est là finalement parce que je n'ai rien à dire de plus, pourtant je sens bien qu'elle a besoin d'être rassuré, de se dire que ce n'était pas un coup de tête et de savoir que je vais bien alors je soupire et je lui réponds.

«Je vais bien, je t'assure. J'ai juste besoin d'adrénaline, j'ai besoin de me sentir vivant. Je ne peux pas t'expliquer pourquoi. Le quidditch ça ne m'aide plus à avoir ça et non je ne suis pas dingue, même si ça à l'air dingue. »

J'ai bien conscience que ce n'est pas vraiment les mots qu'elle aurait dit mais je ne peux pas lui dire d'autres choses. Je n'ai pas envie de lui expliquer que depuis que j'ai failli me noyer quand j'avais huit ans je sens ce besoin vital de sentir que je suis en vie. C'est ridicule au fond parce qu'en me mettant en danger c'est exactement le contraire qui risque de se passer, mais ça fait partie de mes bizarreries qui sont arrivés à peu près à ce moment là. L'angoisse de mourir resurgit de manière tout à fait différente chez moi et je n'arrive pas à l'enlever. Elle ne pourra rien faire pour moi.

Tout va bien … ce n'est pas tellement vrai et je crois qu'elle s'en doute, mais je ne peux pas lui dire que ça ne va pas. Je ne veux pas qu'elle s'en fasse, je m'en sortirai tout seul, elle a d'autres problèmes à régler et puis elle à un fils maintenant alors elle assez de choses à faire et n'a pas besoin que j'en rajoute. Je fini quand même par lui expliquer vaguement ce qu'il se passe dans ma tête, bien que ça ne soit pas seulement ces raisons là. Je sais qu'elle essaie de m'aider et de me montrer que j'ai d'autres moyens que de traverser des routes pour me donner un peu d'adrénaline et je le sais, mais il y a une raison si je ne le fais pas et je ne suis pas prêt à lui avouer. Je voudrais parfois juste que tout s'arrête, ça serait plus simple, mais il semblerait que ça continue toujours et je dois bien faire avec, mais ça je ne lui dirais jamais.

«Oui je sais. »

C'est tout ce que j'arrive à dire. Je pose mon coude sur la table et me tortille les doigts, mes tocs recommencent, ce que ça peut être agaçant. J'en ai marre de mes gestes répétitif et j'en ai marre de en pas les contrôler. Il vaut mieux qu'on parle d'autre chose et c'est exactement ce qu'on fait. Parler d'Hungalf me semble plus judicieux et évidement je sais qu'elle n'y retournera plus, mais ça me fait un peu de peine, c'était une de mes rares amies, alors forcément je me sens un peu seul sans elle.

«Oui, ça aussi je sais et tu me manques … Il a de la chance de t'avoir comme mère, je suis sur que tu es formidable. Ça me ferait plaisir de le voir oui. »

Je lui souris, ça me ferais réellement plaisir de voir la bouille de son petit bout. J'en entends parler depuis un moment, déjà quand elle était enceinte, du moins au début quand elle venait encore et j'ai l'impression que ça fait un éternité qu'on ne s'est pas vu. Je me tortille toujours les doigts, comptant chaque fois les gestes que je fais, je dois en être à une vingtaine de fois, on m'a souvent dit que je devrais voir un psychomage et j'y ai été, mais ils ne peuvent pas faire grand chose pour moi.