Elle n’avait jamais mit les pieds à Azkaban et c’était peut-être une curiosité malsaine qui l’avait un peu poussée à choisir cette administration pour faire son second stage en tant qu’auditrice de justice. Ca restait pertinent dans son cursus, elle qui souhaitait continuer son oeuvre au sein de la chambre criminelle du Magenmagot.

Aujourd’hui, elle déchantait. Sa curiosité pleinement assouvie dès la première semaine au sein de la seule prison sorcière de Grande-Bretagne, elle s’était rendue compte à quel point le domaine carcéral était rude et sans pitié. En témoignait cet entretien de réinsertion qu’elle avait mené pas plus tard que cette après-midi.

Elle était jeune, si jeune, celle qui s’était installée face à elle dans le bureau austère du quartier sécurisé. Elle semblait à peine sortie de l’adolescence et si Calliope n’avait pas lu son dossier avec attention avant de la recevoir, elle se demandait ce qu’elle faisait là.

Ethan, je suis navrée, mais je ne viendrais pas cette après-midi, je suis vraiment épuisée par ma journée. Je vous rejoins plus tard ce soir ce soir.

Un petit caméléon était venu chuchoter ces quelques mots à son ami qu’elle aurait du rejoindre pour une sortie organisée entre amie qui devait se finir au restaurant. Elle avait envoyé ce patronus à peine rentrée chez elle de cette journée de stage qui s’était mal terminée.

Une petite sieste, et elle irait mieux. C’était ce qu’elle pensait en tout cas. Elle pensait que sa fatigue était plus émotionnelle, liée à la surprise d’une morsure qu’elle avait subit d’une maledictus qui s’ignorait visiblement. Elle n’en avait parlé à personne. Par honte, sûrement. Par peur aussi, que cette histoire ne fasse tâche dans son dossier.

Tâche, comme celle qui maculait le bandage qu’elle avait fait après sa douche. Le bandage, le bras, le drap… Elle pensait s’assoupir le temps d’une sieste, mais force était de constater que la Muller serait sûrement partie pour faire sa nuit si on était pas venu la réveiller.

Aberto !

Parce qu'Alohomora ne fonctionnait jamais sur cette porte, et tu le savais. Parce qu'elle n'avait pas répondu également quand tu t'étais annoncé, toquant à la porte. Parce qu'elle n'était pas venue d'abord à l'après-midi et ensuite au diner. Isabelle t'avait regardé, presque supplié du regard, désireuse que tu la rassures en lui disant que sa marraine allait arriver. Mais cette dernière n'était pas apparu dans le restaurant.

Tu avais menti à ta fille, non sans un certain sentiment d'inquiétude. Parce qu'ordinairement, jamais ton amie n'aurait manqué ce moment. Et encore moins pour sa filleule. Encore moins dans la situation actuelle qui t'occupe, ce procès avec ta femme. Tu avais donc fini par céder aux caprices de ton autre fille, exigeant de passer la nuit chez @Roman Duvall et @Sophie Lacroix-Duvall, mais pas sans promettre à l'ainée que le lendemain, elle verrait la Muller.

Tu étais venu du coup, préférant commencer les recherches de l'absente chez elle. Une bonne idée, à en croire la fille assoupie sur son lit. Depuis combien de temps ne l'avais tu pas vu ainsi ? Une éternité il te semblait. Est-ce que tu lui en veux ? Non, pas le moins du monde. Comment pourrais-tu ? T'approchant de son visage, tes mains se portent sur le haut de la couverture qui la recouvre, et tu la réajustes. Juste assez cependant pour ressentir une chaleur sur l'épiderme de ta main. Une chaleur qui fait se plisser ton regard. Une chaleur qui attire ta paume au front de la jeune femme quand ton genou fléchit.

Callie... Un murmure, alors que ton esprit comprend ce qui est évident pour lui : ton amie a de la fièvre.

Le sommeil est salvateur. Parait-il. Pas ce aujourd’hui. Pas ce soir. Si en apparence elle semblait dormir du sommeil du juste, en réalité l’esprit de la jeune femme était tourmenté. Ses songes n’étaient pas des plus agréables à cet instant…

Il faut dire que la réalité était à peine plus enviable. Elle saignait encore, inconsciente du fait que les morsures de maledictus ne guérissaient pas d’elle même. Sous la couette qui la recouvrait, le sang se répandait infiniment, imbibant draps et matelas, se mélangeant à une transpiration rendue abondante par la fièvre.

« Callie ». Elle l’entend sans l’entendre. Dans ses songes, le corps décharné de Dimitri se transforme en celui d’Ethan. Et intérieurement, elle hurle. Elle se jette à genou. Elle l’attrape par les épaules et le secoue mais sa tête balotte, rattaché à ce corps sans vie.

A peine un froncement de sourcil, extérieurement. Elle est brûlante et la main fraiche d’Ethan ne suffit pas à la réveiller. Elle se retrouve dans une sorte de demi-sommeil légèrement délirant, dont elle essaye pourtant de s’extirper.

- Je t’en prie, reste avec moi.

Ton regard se plisse alors que ta paume vient évaluer la température. Rien qu'à ce geste, tu pouvais comprendre que l'anglaise vous ai fait faux bond. Tes instincts cependant restent quant à eux présents, et si ton scope d'action touchait principalement la jeunesse de votre monde, tu savais que ton amie t'aurait parlé d'un souci de santé avéré. Pour toi, cela ne faisait donc aucun doute : cette fièvre était récente. Un récent qui l'aurait rattraper, contrecarrant vos projets communs.

- Je t’en prie, reste avec moi.

Comme si t'avais besoin de demander... Tu réponds sans réellement réfléchir au fait qu'elle ne t'entend peut-être pas. Tu es déjà concentré sur ce qui peut suivre, sur ce qui va suivre. Sortant ta baguette, celle-ci vient se poser sur l'épaule de la demi Hélène pour se relever vers le ciel, tandis que tes lèvres laissent échapper la formule : Vidam Videtur. Et dans le prolongement de ta baguette, suspendu dans le vide, les constantes de ta patiente du moment apparaissent. L'oxygène était bon, la tension légèrement basse et les battements de coeur un petit peu élevé mais rien d'anormal pour le moment. Le rythme cardiaque était d'ailleurs surement du à la fièvre.

Azazrel. Le nom est donné comme un ordre, d'un timbre plus assuré, et l'Elfe apparait dans un craquement sonore dans la pièce, à peine à un mètre de celui qui l'avait invoqué. Le Maitre m'a appelé. Oui. Va à l'appartement, et amène moi une trousse de soin. Callie est souffrante. Hochant la tête, l'Elfe transplana presque aussitôt.

Un absence dont tu profites pour laisser une nouvelle fois ta baguette se porter sur la tempe de ton amie. Désolé Callie. Ca peut être douloureux mais il faut que j'essaye. Inspirant profondément, tu ajoutes : Legilimens. non sans ta main libre glissant jusqu'à attraper la sienne.

Brulante de fièvre, consumée par un songe des plus désagréable, Calliope serre désespérément la main qui vient de saisir la sienne. Etait-ce la voix du Lacroix ? Ou le contact de sa peau ? Quoi qu’il en soit, sa présence était venue adoucir le songe de Muller puisqu’il était désormais assis à côté d’elle, dans cette pièce, face à cette detenue.

L’endroit était moins effrayant dans la réalité bien qu’elle n’aurait tout de même pas voulu s’y éterniser. Dans son cauchemar, des détraqueurs assombrissait la pièce du sol au plafond, passant parfois trop près de l’auditrice de justice que la chair de poule ne quittait plus. Malgré la peur panique qui l’engloutissait, elle essayait de faire bonne figure face à la gamine qui était face à elle.

Les paroles de l’écrouée sont incompréhensibles, ce qui rajoute au trouble de la muse. A plusieurs reprises, son regard se tourne vers Ethan comme pour voir si lui comprenait quelque-chose à ce charabia. Plus le temps passé, plus les échanges étaient difficile et plus ils étaient difficile, plus la détenue s’énervait.

Dans son rêve comme dans la réalité, tout se déroula trop vite pour qu’elle puisse comprendre la chronologie exacte des évènements. La jeune femme se transforma en un chien qui ressemblait à s’y méprendre à un sinistres enragé qui lui agrippa le bras de sa mâchoire. Elle se réveilla en hurlant. Mais elle ne savait pas si c’était à cause de son rêve ou parce qu’elle avait aussitôt ressenti la présence d’un intrus dans son esprit. Elle reconnu Ethan et cela n’atténua pas la panique de la Muller.

- Arrête !! Sort de ma tête immédiatement !!

L’ordre était explicite et sans ménagement, elle lâcha sa main et le repoussa de toutes ses forces au point de le faire tomber du lit, découvrant ainsi son bras dont le bandage imbibé de sang pendait lamentablement.

L'occlumensie de Callie était moins un problème pour toi alors que cette dernière était en songe, pourtant tu ne te serais pas immiscé dans son esprit sans réelle autorisation. Et même la, tu ne te permets pas de fouiner, comme tu pourrais le faire avec d'autres parce que la Muller mérite ton respect. Peu peuvent prétendre à ce genre de considération de ta part, une élite triée sur le volet. Alors, aux premisces de son esprit, ces endroits que tu connais pour ce que vous pratiquez habituellement pour vous parler sans mots, tu te laisses entraîner plus loin par les appels, la rivière onirique qu'est son rêve jusqu'à ce qu'il prenne forme a tes propres yeux, à ton esprit et que tu distingues ces formes si reconnaissables. Capes noires volantes, sensation de fraicheur dans la zone, si tu ne savais pas être dans un rêve tu sortirais ta baguette. Merlin le sait, tu apprécies cependant de ne pas devoir en arriver là, tant tu n'es pas sur que le sort servant à repousser ces créatures ne te serait pas fatal, si ton cœur est assez pur pour invoquer le patrons.

L'attaque d'une humaine ressemblant à un animagus se fait et tu t'interroges à peine un instant, n'étant clairement pas le meilleur en interprétation de rêves, mais surtout repoussé par l'esprit entraîné de ton amie. Plus que mentalement, c'est physiquement aussi qu'elle te repousse dans la pièce, ton bassin rencontrant le coin d'un meuble en bois, un rictus de douleur se dessinant sur ton visage. Ce coup laissera un bleu, c'est certain.

Calme toi, Callie. Un ordre, doux peut-être mais un ordre tout de même. Tu fais de la fièvre... Et à voir ton bras, je ferais mieux de regarder à nettoyer ça... parce que cette fois, la plaie ne t'avait pas échappée. Pas plus que la tâche de sang qui ornait maintenant son lit.

Elle l’avait repoussé de toute ses forces. Tant physiquement que mentalement. Occlumens accomplie alors qu’elle était éveillée, elle n’avait plus l’habitude de ressentir quelqu’un aussi profondément ancré dans son esprit, pas même Ethan. Et cette idée la fit paniquer avant même de se rendre compte qu’il s’agissait de son ami.

Il tomba du lit et elle n’en fut pas du tout désolée. Tout ce qui importait alors, c’était de clore son esprit et de l’empêcher de voir quoi que ce soit de malheureux. L’angoisse a l’idée qu’il ait pu lire en elle et découvrir quelque chose, qui assurément changerait tout, l’avait saisi si profondément qu’elle était désormais parfaitement éveillée malgré la fièvre.

« Calme toi, Callie. » Elle n’avait pas envie de se calmer. Elle n’avait qu’une envie, c’était de hurler. Cette peur était si profondément ancrée en elle que toute rationalité avait quitté son esprit. Elle se sent affreusement faible et nauséeuse. Ce n’est que lorsque le Lacroix mentionna son bras qu’elle se souvient de la morsure et du cauchemar dont il l’avait extirpé.

- Ca va …

Un grommellement tout au plus, alors qu’elle essaye de remettre le bandage qui couvrait la plaie.

- Qu’est-ce qui te prend de t’insinuer dans mon esprit ?

Elle avait toujours eut confiance en lui, cette période était elle terminé ?

Elle n'est clairement pas contente, l'Hélène. Et il n'est pas besoin d'être Légilimens pour le deviner, tant sa moue boudeuse suffirait presque. Un moment que choisi Azazrel pour réapparaitre, apportant une sacoche avec lui et venant la déposer sur le meuble qui venait de marquer mon corps de son coin. L'elfe salua la maitresse des lieux comme à son habitude, avant de repartir dans un gasp commun.

Tu fais de la fièvre, comme je t'ai dit, et tu semblais soit en proie à un cauchemar, soit à un délire. Déclares-tu, prenant la sacoche pour t'approcher du lit à nouveau. Tu as manqué le diner avec ta filleule, ce qui ne t'es jamais arrivé. Oh, manquer un diner avec son emploi du temps, c'était possible. Mais de ta mémoire, jamais lorsqu'elle s'était engagée auprès de ta propre fille. Alors j'ai réagi, comme un médecin... Et un ami, bien que tu ne le souligneras pas. Jamais, dans ce genre de situation. Qui pouvait se vanter d'arriver à t'inquiéter, si ce n'est tes deux princesses ?

Baguette en main, celle-ci vient doucement mais autoritairement repousser la main de la sang presque pur de son bandage pour découper ensuite dans un sort muet le pansement, découvrant la plaie. trois choses sont sûres : c'est pas beau, c'est probablement l'origine de ta fièvre... Ton regard croise le sien, Et tu dois une autre soirée à ta filleule. Tu m'expliques comment tu t'es fait ça ? demandes-tu, cherchant dans ta sacoche une éprouvette.

Un frisson fiévreux la surprend alors que l’elfe de maison d’Ethan apparait dans sa chambre. L’intrusion de l’esclave dans son intimité lui fait réalisé l’irréalité de la situation. D’un geste, elle tire vers elle la couverture pour couvrir sa poitrine pourtant dissimulée par un léger débardeur de soie ébène. La présence d’Ethan dans sa chambre lui semble soudain étrange, alors que Azazrel disparait non sans s’être incliné profondément devant la Muller.

Les mots d’Ethan alors qu’il s’assoit à côté d’elle sonnent bizarrement. Ni cauchemar, ni délire. Elle se souvenait parfaitement du songe auquel il avait assisté et ça n’était qu’une pâle copie de la scène qu’elle avait vécu à Azkaban quelques heures auparavant.

La culpabilité l’étreint soudainement alors que son meilleur ami lui rappelle a ses obligations ratées. Les instants avec Isabelle avaient toujours été précieux aux yeux de la muse et elle n’imaginait pas rater ce moment. Une moue gracieuse s’installa sur son visage alors qu’elle s’excusait.

- Je suis navrée. Je pensais m’assoupir quelques minutes.

Maigre justification mais sincère pour autant. Elle a cessé de se débattre et laisse le médicomage s’occuper de sa plaie laquelle est plus sanguinolente que jamais. Les bords sont rouges vifs et elle a l’impression que le sang qui passe dans ses veines est douloureux à chaque battement de son coeur. Elle grimace à la question du Grymm à laquelle elle aurait préféré ne pas répondre. Le palpitant au bord des lèvres, elle lâche à contre coeur.

- J’ai été mordue…

Elle s'excusait. Et parce qu'elle était elle, tu n'avais pas à lui pardonner. Quand bien même l'aurait elle fait exprès et ensuite implorer ta clémence qu'elle aurait pu facilement obtenir grace à tes yeux. A l'inverse de cette plaie qui saignait encore. Et tandis que tu attrapais un simple bandage, ton geste s'arrêta alors qu'elle annonçait la cause.

Un geste arrêté, tel si l'on venait de t'ensorceler pour te changer en statue. Parce que, par la force de l'habitude, ton esprit faisait facilement 1 + 1. Et tandis que ton regard détaillait de nouveau la blessure, sa forme, ton esprit associait les infos tangibles. Elle avait été mordu. Elle avait de la fièvre. Elle s'était assoupie mais pensait que cela ne faisait que quelques minutes. Autrement dit, il y avait eu plus de temps. Et enfin, cette plaie ne s'était pas refermée.

Lentement, ton regard revient défier celui de la sorcière : Mordue ? Le par quoi était tellement implicite, tandis que tu déposais la bande stérile sur le lit, encore emballée. Parce que les possibilités se bousculaient déjà dans ton esprit. Sortant alors une fiole, ta baguette venait toucher la plaie, et permettre au liquide carmin de couler dans le récipient.

Tu n'aimais pas les idées qui se présentaient à ton esprit. Parce que chacune revenaient à accepter que ton amie devienne une souillée. Et cette idée te déplaisait. Elle te déplaisait au plus haut point.

On ignore encore ce qui glaça le plus le sang de la Muller. Etait-ce le ton employé pour lui poser implicitement la question ? Ou le regard grave et suspicieux qu’il posa sur elle comme s’il découvrait sa véritable nature ? Elle aurait pu être mordue par mille être différents et pourtant, elle sait bien ce qu’il a en tête alors qu’il extrait quelques millilitres de son sang pour remplir une fiole.

- Mordue.

Elle semble avoir retrouvé un peu de vigueur alors qu’elle soutient son regard. Elle n’est pas legilimens mais elle lit aisément ses pensées quand il se comporte de cette manière. Il imagine que le venin de loup-garou est entrain de corrompre son sang comme si celui-ci n’ était pas déjà vicié par l’ascendance paternelle.

- Par un maledictus.

Etait-ce pour cette raison que la jeune femme avait été incarcérée à Azkaban en dépit d’un casier judiciaire relativement léger comparé aux autres pensionnaires de la prison ? Si c’était le cas, pourquoi l’information n’était elle pas indiquée dans son dossier ?

- Ne fait pas cette tête, c’en est presque insultant.

En vérité, ça l’est un peu. Mais elle ne peut pas lui en vouloir malgré le ton courroucé qu’elle a emprunté. Elle sait bien pourquoi il réagit de cette manière et de toute façon… jamais il ne saurait la vérité, n’est ce pas ?

Saloperie...

Une touche de compassion, si c'en était, envers ton amie. Tu n'aimais pas les malédictus, parce qu'on ne savait que peu de choses réellement sur eux. Bon nombre de sorciers rejoignant tes idéaux n'étaient pas contre eux, et pourtant, tu ne pouvais te résigner à les rejoindre. Une caste maudite restait et resterait toujours maudite. Et par définition, une malédiction entachait la pureté, quel qu'elle soit.

N'existe-t-il donc pas une loi, qui dit que quand un animal mort à sang quelqu'un, cette personne à le droit d'exiger la mort de la bête ?

Animal et Bête, voila les termes qui correspondait pour toi à ce qu'était ces sous-êtres, aux portes de ce qui te fait particulièrement horreur. Relevant la fiole, tu regardes le sang, dans lequel quelques taches sombres apparaissent, emmêlé au sang de ton amie. Mais elle a raison : ton visage fut, et est toujours insultant. Trahissant tes idées et tes idéaux. Trop souffrent déjà d'une souillure du sang. Ta seule réponse, révélant quelque part qu'il te déplairait de la voir rejoindre ce cercle. Pourtant, actuellement, il existe une autre raison, plus impérieuse : ton divorce proche, tu perds ta femme. Il te déplairait de perdre également une amie, surtout une si précieuse.

Déposant la fiole sur le coté, tu sors ta baguette et attrape le bras de Callie. Il n'y a aucun cas de contagion de Malédictus par morsure, mais je ferais analyser ton sang quand même. Est-ce que tu demanderais son avis ? Pas du tout. Ne bouges pas s'il te plait.

Tu te concentrais alors, et lançais l'incantation qui te semblait la plus indiquée : Vulnera Sanentur.

Elle se laisse faire telle une poupée de chiffon alors que le médicomage ne l’ausculte et ne la soigne. Elle a beau avoir dormi plusieurs heures, elle se sent épuisée. Elle a terriblement chaud et elle n’envisage pas une seconde de rabattre la couette qui la couvre, visage et bras excepté. Pourtant elle frissonne, inlassablement. “N'existe-t-il donc pas une loi, qui dit que quand un animal mort à sang quelqu'un, cette personne à le droit d'exiger la mort de la bête ?”.

- Plus depuis les années 1600…

Devait-elle s’en émouvoir ? Certainement. Grossière erreur que ce laxisme qui avait volontairement été mis en place à la faveur de bien des races… Imaginez… Les loup-garous déclarés, s’ils prouvent qu’ils ont mis en plus suffisamment de protection, peuvent être considérés comme non responsable d’une morsure ou d’une mort qu’ils auraient pu provoquer… Une hérésie législative parmi tant d’autres.

- De toute façon, cette gamine ne survivra pas à Azkaban.

Elle en avait vu des plus vaillants qui n’avaient pas tenu un mois. Elle n’était même pas désolée de le dire… c’est qu’elle avait des tendances rancunières la muse.

“Trop souffrent déjà d'une souillure du sang”. Lesté de plomb, son coeur tombe si lourdement qu’elle craint que cela ne s’entende. La vérité, c’est que la morsure du maledictus l’a moins blessée que cette phrase. Si le visage de la brune n’était pas particulièrement expressif, il se ferme de manière ostentatoire. Elle connait pourtant les opinions politique d’Ethan. Pire, elle les partage. Mais pas quand il s’agissait d’elle.

- Ca suffit, c’est inutile. Tu l’as dit toi même, il n’y a pas de cas de contagion suite à une morsure de malédictus.

D’un geste sec, elle repousse la fiole qui attendait sagement son sang. Et comme si ses désirs n’étaient pas clairs, elle pose sa main sur l’extrémité de la baguette du Lacroix.

- Tu peux juste me faire un pansement. Ça suffira. Merci.

Okay pour la fiole, parce que c'est toi... Et parce que je veux bien te reconnaitre une chose, j'étais intéressé pour ma thèse. Merlin pourrait en témoigner, trouver des cas de morsure de malédictus était rare. Mais Calliope était comme d'habitude la voie de la raison te concernant, même si elle semblait un peu plus énervée.

Mais pour le reste, c'est moi le médecin. Alors commence par t'allonger et me laisser faire. Est-ce que tu avais pris ses épaules pour l'accompagner dans le geste ? Tout à fait. Rassure-toi, ca fait pas mal. Tu ajouterais bien que si elle est sage, elle aura droit à une friandise par pur déformation professionnelle, mais elle avait passé l'age non ?

La baguette venant doucement effleurer la plaie, ce qui semblait assombrir le sang semblait alors être comme aspirer par celle-ci. D'avis du médicomage, il n'y a avait rien de plus désinfectant en l'occurence. Rien de plus efficace. Et quelques secondes plus tard, il annonçait déjà : Voila. Et maintenant effectivement, plus qu'un bandage. Tu veux quelque chose pour la tête ? Réflexe, son esprit effleurant le sien voyait portes closes. Et souvent, c'était quand la Muller avait une migraine qui la prenait.

«  Et parce que je veux bien te reconnaitre une chose, j'étais intéressé pour ma thèse. » Même si le visage de Calliope témoigne d’un vague désintérêt, intérieurement elle se félicite d’avoir été ferme. Qu’aurai-t-il pu découvrir s’il avait prit ce sang et l’avait fait tester ? Pourtant, la gorge se serre, fatiguée de vivre sans cesse avec cette épée de Damocles au dessus de sa tête, prête à trancher dans le vif à tout moment.

Elle n’a sollicité qu’un pansement mais Ethan proteste « Mais pour le reste, c'est moi le médecin. Alors commence par t'allonger et me laisser faire. » Disciplinée, la Muse se laisse tomber dans les oreillers et l’observe la soigner, baguette en main. Une fois qu’il s’est occupé d’elle, la plaie à l’air bien moins vilaine. Un bandage ne tarde pas a venir protéger la blessure. « Tu veux quelque chose pour la tête ? »

- Un bisou magique ?

Se moque-t-elle presque gentiment en regardant de plus près son avant bras désormais en voie de guérison efficace.

- Non, c’est bon, ça devrait aller maintenant.

Il faut reconnaître qu’on entend du soulagement dans sa voix. Elle jette un coup d’oeil a sa fenêtre, il fait nuit noire et elle n’a aucune idée de l’heure qu’il est mais elle a intensément sommeil. Devinant qu’il flirt à l’orée de son esprit, elle laisse échapper toute la gratitude qu’elle ressent sans mot dire. Pour ce soir et pour tout les jours où il a été présent pour elle.

Il y a une certaine délicatesse dans tes mouvements, tandis que tes mains passent la bande autour du bras de ton amie. Et tandis que ton attention est concentrée sur ces gestes simples, tu ne remarques même pas la tendresse qui se dessine sur ton visage. Elle est pourtant semblable à celle dont tu sais faire preuve dans tes bons moments, souvent partagés avec tes enfants.

- Un bisou magique ?

Il nait sur ta figure, ce petit sourire en coin, amusé par la remarque de ton amie la plus précieuse. En serais-tu capable, là maintenant, de glisser ta main dans sa nuque pour venir déposer délicatement un baiser sur son front ? Oui, parce que c'était elle. Et elle et Secunda, il n'en était pas moins vrai que tu gardais une relation particulière avec elles deux.

- Non, c’est bon, ça devrait aller maintenant.

Très bien. Tu devrais te reposer encore. Et demain aussi. Ordre du médecin. Elle n'aurait qu'à poser un jour de congé. Du reste, il te faudra aussi expliquer à Isabelle ton absence au repas de ce soir. Mais elle comprendra. Ca, t'en étais persuadé.

Et te levant calmement, tu rassembla tes affaires pour repartir aussi simplement que tu n'étais venu.