Juliet baille aux corneilles et même à tout les volatiles qui peuples les cimes des arbres d’Inverness. La deuxième moitié de la nuit est toujours la plus difficile et elle qui détestait le café avant d’intégrer Inverness, se retrouvait en salle de garde à se servir un mug gigantesque de cette boisson chaude et si odorante. La réalité, c’est qu’elle déteste toujours le café. Mais qu’il la tient bien mieux éveillée que le thé.

Peut-être ferait elle mieux de s’allonger dans le lit, plutôt que de s’y assoir et d’ouvrir cet énorme grimoire de médicomagie traumatique. La nuit semblait calme pour une fois… Trop calme peut-être. Ce genre de calme qui annonce une catastrophe et qui alimentait la petite voix dans sa tête qui lui soufflait que dormir serait une très mauvaise idée.

- Salut. Joyeux réveillon.

Souffle-t-elle en voyant Elio rentrer dans la salle de garde à son tour, levant les yeux sur le titulaire assuré qu’il est devenu. Un léger sourire sur le visage, elle le contemple dans sa blouse blanche et sa robe de sorcier verte. Il lui semble si loin, le Elio qui épluchait des pommes de terre aux côtés de Polby. Elle lui semble si loin, celle époque. Leur idylle aussi, semble remonter à plusieurs années lumières et pourtant elle le trouve toujours aussi lumineux.

- J’ai terminé le café mais on peut partager si tu veux.

Et comme pour montrer sa bonne foi, elle tend sa tasse trop remplie vers lui.

Un réveillon de Noël à l'hôpital c'est tout bonnement normal pour un médicomage. L'année dernière il avait pu réveillonner en famille, alors cette année c'était à son tour de permettre aux collègues de vivre ce moment.
Elio faisait un tour des patients présents aux urgences. Ils étaient bien pris en charge par les internes et infirmier(e)s présents. C'était une nuit plutôt calme. Et heureusement car ils étaient tout de même en effectif réduit par rapport à d'habitude.

Après avoir fait son tour, Elio informa l'infirmière en chef qu'il allait prendre une petite pause. Le manque d'adrénaline pouvait être redoutable pour un médicomage, alors pour tenir bon, il avait besoin de café.
En entrant dans la salle, il entendit une jolie voix et vit Juliet assise sur un lit, du côté du dortoir.

"Joyeux réveillon à toi aussi."

Il lui rendit son sourire. Ils étaient seuls mais une boîte de chocolat avait été laissée par un ou une collègue sur une table. Seul indice dans la salle qui montrait qu'ils travaillaient bien en temps de fête.

"Volontier, merci."

Il s'installa à côté d'elle et jetta un oeil sur le grimoire.

"Tu arrives à réviser ? Pas trop fatiguée ?"

Il but deux gorgées de café et redonna la tasse à la Blackthorn. Depuis le temps qu'il était à Ste Marie, le café était toujours aussi mauvais. A croire que c'était fait exprès pour éviter au personnel de rester trop longtemps en salle de pause. Et pourtant un bon café digne de ce nom pourrait permettre de rebooster d'autant plus les médicomages fatigués.

"Attend."

Elio se lève et se dirige vers son sac dans lequel il prend une petite boîte puis va se rassoir à côté de Juliet.

"Ma mère m'a envoyé du pain d'épices. Ça te dis ?"

Il ouvre la boîte et un délicieux parfum de miel et de cannelle se dissipe autour d'eux.
Il tend la boîte afin qu'elle puisse se servir. Il sait pertinemment qu'elle aime le sucré.

Gracieuse, la cadette de l’épine noire se décala de quelques centimètres pour offrir plus de place à Elio sur ce lit aux draps verre. Elle manqua de bailler de nouveau alors que le Cooper se saisit de la tasse de café et s’interesse au livre ouvert sur ses genoux repliés. « Tu arrives à réviser ? Pas trop fatiguée ? »

- Epuisée, enfaite. Mais je ne sais pas… J’ai l’impression que poser ma tête sur l’oreiller n’est pas une bonne idée. Et toi ?

Ses revisions étaient presque vaines mais avaient au moins le mérite de la maintenir éveillée. Récupérant la tasse, elle souffla sur la fumée délicate qui s’en élevait, se demandant encore et toujours comment Elio pouvait boire ses boissons si chaudes. Elle but une petite gorgée qui manqua de lui brûler la langue tandis que le Cooper abandonnait déjà sa place auprès d’elle mais pour la merveilleux des raisons. « Ma mère m'a envoyé du pain d'épices. Ça te dis ? »

- Ta mère est une sainte…

Une façon comme une autre de dire « oui, merci ». Elle avait rencontré la mère d’Elio a deux reprises. La première de loin, sans l’approcher, dans des circonstances plus que malheureuses car Elio venait de se faire agresser. La seconde, cet été, et elle avait été plus compréhensive qu’elle ne le méritait.

- Il est délicieux.

Glisse-t-elle entre deux bouchées, les saveurs envahissant son palais. Elle était sue le point de prendre un nouveau morceau lorsqu’apparu une tortue éthérée face à eux. La voix grave de @Lucas Bennett s’élèva dans la pièce :

- Docteur Cooper, vous devez vous rendre instamment à l’appartement qui se trouve au dessus de la plume en sucre. Une jeune femme est sur le point d’accoucher prématurément et son état est trop instable pour que les ambumages puissent la déplacer jusqu’à notre service d’obstétrique. Faîtes vite et tenez moi au courant régulièrement. Prenez un interne si l’effectif vous le permet.

C’était assez fou comme à chaque fois qu’il se retrouvait près d’elle, le Cooper retrouvait facilement le sourire.

« Fais attention, car ton grimoire risque de devenir ton oreiller. »

Et se réveiller dans une position plus qu’inconfortable. Il serait elle, il choisirait l’oreiller, même pour quelques minutes. Le sommeil était précieux, surtout pour un tel métier où des vies étaient entre leurs mains. Un manque de sommeil pouvait engendrer des fautes impardonnables.

« Pour ma part, ça va. »

Il avait beau se sentir un peu las de cette nuit, il n’éprouvait pas encore les signes de la lourde fatigue.
Ce café partagé lui rappela qu’il avait un bon pain d’épices cuisiné par sa mère. Alors autant continuer le partage.

« C’est vrai. »

Il ne pouvait pas dire le contraire concernant sa mère. Même si c’était une sainte avec un sacré caractère.
Savourant tous deux les délicieuses saveurs, en silence, Elio ne vit pas tout de suite la lumière arriver vers eux. Il aurait aimé que cet instant perdure un peu plus, mais ils étaient au boulot, et le devoir l’appelait.

Encore en train de mâcher, il referme la boîte et se relève.

« Tu veux venir avec moi ? »

Quitte à passer le réveillon de Noël à bosser, autant le passer en bonne compagnie. Et puis, elle était présente, et disponible.

« Du moins, si tu t’en sens capable. »

Il s’agissait d’un accouchement certainement avec complications. Et il connaissait le passif de Juliet. Est-ce qu’elle serait en capacité de gérer si cela se passait mal ?

Il attendit sa réponse avant de se diriger vers l'accueil des urgences et de prévenir de son absence, ainsi de celle du Dr Blackthorn. Il envoya à son tour un patronus au Dr Bennett pour lui signaler qu'il se déplaçait sur place. Puis il alla dans une salle de matériel et prit ce dont il avait besoin, que ce soit en onguent, en potions etc...
Une fois prêt, il rejoignit Juliet à l'extérieur et lui tendit le bras pour qu'ils transplanent ensemble.

"Prête ?"

Ce n'était pas très professionnel comme façon de se déplacer avec une interne, mais qu'importe. Il s'agissait de Juliet, et il connaissait ses difficultés pour un tel déplacement.

« Fais attention, car ton grimoire risque de devenir ton oreiller. » Il ignore a quel point il a raison, le Cooper. Juliet ne comptait plus les fois où en première année elle s’était endormie sur un manuel d’anatomie et s’était reveillée avec la sensation d’avoir hérité d’un sévère torticoli. Elle
sourit avant de fermer d’un geste sec le grimoire, sachant très bien que maintenant qu’Elio était là, il n’était plus question de réviser.

Café partagé, pain d’épice, assis l’un près de l’autre. Dans un autre contexte, ça aurait pu rappeler mille souvenirs à la Blackthorn. Lui tirer un pincement au coeur. La réalité c’est que désormais elle allait mieux, même lorsqu’elle partageait ce genre d’instants avec Elio. Elle avait fait le deuil de leur relation, même si un coin de son coeur continuait à l’aimer. Elle avait acceptait cette part d’elle même qui ne changerait jamais.

L’arrivée du patronus sembla piquer la cadette de l’épine noire qui se redressa comme pour mieux écouter la tortue éthérée, délivrant son message avec précision et concision. Il était adressé à Elio mais celui-ci lui proposa d’en être. Elle hésita, se demandant elle même si elle était capable. Les accouchements restaient un sujet difficile mais elle avait décidé que cela ne pouvait pas toujours rester ainsi. Et puis c’était assez rare en tant qu’urgentiste d’avoir l’occasion de pratiquer un accouchement… c’était une nouvelle occasion d’apprendre… c’était l’occasion d’apprendre auprès d’Elio.

- Oui, d’accord.

Elle abandonna livre, tasse et même un peu de pain d’épice pour aller chercher sa bouse, l’enfiler et attacher ses cheveux avant de rejoindre Elio su l’aire designée au transplanage. Elle eut un sourire reconnaissant alors qu’il lui tendit le bras pour transplaner. Inspirant profondément, elle hocha la tête :

- Allons-y.

L’estomac se retourne pendant l’opération, les jambes qui tremblent à l'atterrissage mais Juliet se remet vite sur pied. Dans l’appartement tout semble calme jusqu’à ce qu’un cri terrible ne vienne déchirer le silence. Sans attendre, le médicomage et l’interne se précipitent dans le salon où deux ambumages se regardent en chien de faïence tandis que la jeune sorcière allongée dans son canapé est livide, les doigts accrochés à une couverture. C’est à Elio de prendre la parole en premier mais Juliet ne peut s’empêcher de lancer un sortilège pour afficher les constantes de la patiente tant elle a l’air mal, entre la souffrance et les vertiges, elle cherche désespérément à garder pied. Avant même de regarder les constantes de la mère, Juliet lance le même sortilège au bébé qui est encore dans son ventre. Le rythme du coeur du bébé est faible. La tension de la mère est terriblement haute.

- Elio...

Un regard vers les constantes pour attirer son attention sans faire paniquer la patiente alors qu'elle même avait bien envie d'y céder, à la panique...

TW : accouchement compliqué, termes médicaux, détails d'anatomie.

Les médicomages arrivèrent devant l’appartement en question. Ils ne perdirent pas de temps pour monter les escaliers et atteindre la porte. Lorsqu’ils entrèrent, ils n’y avait pas de doute possible. Le cri déchirant leur indiquait qu’il n’y avait pas d’erreur sur le lieu.
En arrivant, ils virent une jeune femme, allongée sur son canapé, en sueurs, blanche, et Elio remarqua ses yeux se révulser en arrière pendant quelques secondes. Ce n’était pas bon signe. Il ôta rapidement sa veste et la laissa tomber par terre, venant s’agenouiller près de la femme et lui pris la main pour attirer son attention.

« Je suis le Dr Cooper, et avec le Dr Blackthorn, nous allons vous aider à mettre au monde votre enfant. »

Juliet l’interpela sur les constantes de la mère et du bébé. Ce dernier est clairement en souffrance foetale.

« Je vous écoute. »

Avant de prendre une décision, il devait avoir toutes les informations possibles.

« Mme Carter Eva. Nous sommes arrivés il y a 30 minutes. Montre des signes de... »

Tout en écoutant le jargon médicale, Elio mit des gants et se déplaça pour observer le col de l’utérus. A priori, elle avait déjà perdu les eaux et le col était parfaitement ouvert.
Un autre cri. Elio jeta un regard à Juliet, lui demandant sans un mot d’accompagner au mieux la patiente, pendant qu’il examinait.
D’après les ambumages, elle avait commencé à avoir des contractions il y a 20h. Elle était passée à l’hôpital mais les médicomages lui ont demandé de retourner chez elle, n’étant que des contractions de faux travail et de revenir si celles-ci devenaient plus intenses. La jeune femme en était à 33 semaines de grossesse. Le fœtus était donc viable. Il fallait maintenant qu’il sorte. Il remercia les ambumages et leur demanda de faire un rapport au Dr Bennett.

« Juliet, dis moi comment se présente le bébé en posant tes mains sur le ventre de Mme. »

Avec son don de manumagie, peut-être pouvait-elle réussir à lui donner un peu plus d’informations.

« Mme Carter...Eva ! »

Il capta l’attention de la patiente.

« Je vais ausculter l’intérieur de votre utérus, pour sentir le bébé. »

Il jeta un coup d’oeil aux constantes, pendant qu’avec Juliet, il cherchait à donner une meilleure position au bébé. Il fera tout pour l'aider à accoucher physiologiquement.

@Juliet Blackthorn

tw : accouchement difficile

Le coeur mal accroché, au bord des lèvres, l’interne se concentre sur les paroles de l’ambumage qui les attendait. Lui aussi, il est blême. Il semblerait que tous ici se rendent compte qu’il était plus que temps de médicaliser cet accouchement avant que ça ne finisse en drame. Comme pour elle.

Repoussant de toute ses forces cette pensée, cette projection malvenue. Tandis qu’Elio prend la place de l’obstétricien, elle s’approche de la patience et décroche difficilement son regard de ses constantes pour s’essayer à quelques mots rassurant. Pas de promesses. Elle ne pouvait rien lui promettre. Mais elle pouvait lui dire et lui rappeler qu’ils étaient là et qu’ils allaient faire tout ce qui était en leur pouvoir pour l’aider.

L’ambumage transplana, laissant derrière lui une douce lueur qui s’affaisça alors qu’Elio donnait ses premier commandement. Remontant les manches de sa blouse comme si cela avait la moindre utilité, la douce Blackthorn concentra sa magie dans le creux de ses mains et les posa sur le ventre de la jeune femme en fermant les yeux.

Aussitôt, l’image aussi clair de que l’eau de roche s’imprima sous ses paupières. Un magnifique petit garçon dont les traits étaient pourtant crispés sous l’effort que représentait sa venue au monde. Dix doigts, dix orteils, mais…

- Ne poussez pas Madame Carter !

Elle l’avait dit avec un calme olympien alors qu’elle avait eut envie de hurler tant l’urgence de la situation était criante. Une contraction puissante lui arracha un hurlement, mais la patiente ne poussa pas alors que Juliet rouvrait les yeux, croisant le regard noisette, paniqué, de la jeune femme.

- Circulaire du cordon.

L’information à destination d’Elio avait presque été chuchotée bien que la patiente ne sache probablement pas traduire le jargon utilisé par la future médicomage. Le cordon qui maintenait le foetus en vie s’était glissé autour du cou du bébé. Le ton de la jeune femme était assez éloquent quant au faire que le cordon était vraiment serré.

- Est-ce que tu vas pouvoir manoeuvrer ?

Si son regard c’était posé sur Elio une seconde, elle l’abandonna vite pour s’accrocher de nouveaux aux constantes qui n’étaient pas en amélioration. De nouveau une contraction. De nouveau un cri déchirant dans la nuit.

TW : Accouchement difficile.

Un accouchement réussi, un accompagnement fait comme il se doit pour une naissance en physio, ce serait tellement bien pour un réveillon de Noël. Que cette maman puisse raconter cette naissance compliquée mais réussie à son enfant lorsqu’il sera grand, avec un sourire sur son visage. C’était tout ce que lui souhaitait Elio. Et pour se faire, il avait la lourde responsabilité pour que cela se passe au mieux, et surtout pour que les deux s’en sortent.
Malheureusement cela s’annonçait mal pour le bébé.
Elio craignait les paroles de Juliet, et elle ne fit que confirmer son intuition.
Il écouta la question de son interne, tandis qu’il était en train de faire le pour et le contre rapidement dans son esprit.
Le cri déchirant de la mère fit pencher la balance. Evidemment, crier n’était alarmant en soi. Mais elle en était arrivé au cri du désespoir. Elle n’en pouvait plus. Un coup d’oeil aux constantes du bébé le décida pour de bon.
Il n’avait pas le choix.

Il retira ses gants et se rapprocha du visage de la patiente.

« Mme Carter, je vais procéder à une césarienne. Votre bébé est en danger, le cordon ombilical serrant son cou. Il n’y a pas d’autre moyen pour le sauver. »

Il vit dans son regard l’inquiétude. Il lui prit alors la main.

« Je vais faire tout mon possible pour que vous puissiez vous retrouver. »

Evidemment, il ne pouvait pas le promettre mais il pouvait s’engager à donner tout son possible pour réussir à le sortir le plus rapidement possible.

« Dr Blackthorn va vous endormir. Reposez-vous Mme Carter. »

Aussitôt, il tourna la tête vers Juliet. Il n’y avait pas de temps à perdre. Généralement, il n’y avait pas besoin d’endormir les mères pour une césarienne mais les conditions l’exigeaient pour cette situation.

Tandis que la Blackthorn s’occupait d’endormir la patiente, Elio fit disparaître le tee-shirt de la patiente. Puis il procéda à l’anesthésie locale d’un coup de baguette.
Il était maintenant pleinement concentré. La dernière fois qu’il avait fait une césarienne était en sixième année de médicomagie, et il avait été accompagné par un obstétricien. Il ne fallait pas qu’il merde.

@Juliet Blackthorn

tw : accouchement difficile

Le temps semblait suspendu et il jouait contre eux. Contre eux et contre ce petit bébé dont le coeur ralentissait sous ses yeux. Elle ne voulait pas presser Elio qui devait prendre une décision mais elle souhaitait qu’il tranche vite. Parce que cet enfant n’avait pas de temps à perdre. Elle essayait de ne pas dévisager le Cooper qui devait mesurer les risques d’une manoeuvre intra-utérine…

Quand il retira ses gants, Juliet comprit très vite que la décision était prise. Mieux, elle savait ce qu’Elio allait faire. Ce qu’ils allaient devoir faire. Avant même qu’il ne l’annonce à la patiente. Elle admira son calme tandis qu’il essayait de la rassurer. Il ne pouvait rien promettre pourtant…

« Dr Blackthorn va vous endormir. » L’interne écarquilla les yeux, comprenant ce que son titulaire lui demandait. Une anesthésie générale ce n’était pas ce qu’il y avait de plus courant lorsqu’on évoquait la césarienne mais il suffisait de voir le regard épouvanté de leur patient pour comprendre qu’Elio avait raison.

- D’a-d’accord.

Concentrant une magie douce et rassurante entre ses mains, Juliet les posa sur les temps de la patiente avant de dire doucement.

- Vous allez vous sentir partir Madame Carter. Faîtes nous confiance. Je vais compter jusqu’à dix.

Elle crevait d’envie de lui dire que tout irait bien. Elle crevait d’envie de lui dire que dans quelques heures elle tiendrait son bébé dans ses bras. Mais en l’état actuel des choses, rien n’était moins sûr. Pourtant elle aurait tout fait pour apaiser l’âme de cette future mère qui avait si peur. Elle se souvenait parfaitement ce sentiment de panique qui l’avait envahie juste avant que Lucrèce ne fasse en sorte qu’elle perde conscience.

- Un… deux… trois… quatre…

Elle n’eut pas besoin d’aller plus loin que la jeune femme abandonna sa conscience.  La Blackthorn prit soin d’aller au bout du sortilège avant de relever les yeux vers Elio  :

- C’est bon. Tu peux y aller. Tu as déjà fait ça !?

Sa voix n’était plus aussi bien maîtrisée… Mais il n’y avait plus qu’Elio pour entendre la peur dont elle était teintée.

TW : opération, césarienne


Il n'y avait pas de temps à perdre. Pendant que Juliet s'occupait d'endormir la patiente, Elio la préparait pour l'opération.
Il refit dans sa tête le déroulement d'une césarienne.
Il sentit dans la voix de la Blackthorn du doute. Ils ne pouvaient se permettre d'en avoir. Pas maintenant.

-Oui.

C'était le médicomage titulaire. Il n'allait pas répondre le contraire. Il se devait de redonner confiance en sa collègue. Il tourna alors la tête vers elle.

-Juliet, j'ai besoin de toi. Alors ne flanche pas.

Il avait deux mains pour procéder à l'opération mais il avait besoin d'une assistante. Son ton était plus sec sans pour autant être strict. Il jouait son rôle de supérieur parce qu'à ce moment là, elle en avait besoin.

Son regard se tourna vers le ventre.

-J'y vais.

Il versa le contenu d'une fiole remplie d'une liquide visqueux qui vint épouser la peau de la patiente. La désinfection étant faite, il pointa sa baguette et créa une ouverture.
Il ouvrit chaque couche jusqu'à voir le bébé.

-Prépare les premiers soins pour le bébé. Tu vas t'en occuper quand je l'aurai sorti.

Il remit des gants et bougea le petit être pour desserrer le cordon qui était autour de son cou.
Il parvint à le sortir, sectionna le cordon et le donna à Juliet.

-Parle moi. Dis moi ce que tu fais, comment se porte le bébé. Je veux tout savoir.

Il n'avait pas terminé alors il devait lui faire aussi confiance. La communication était primordiale. 

@Juliet Blackthorn

C’est le coeur au bord des lèvres que la Blackthorn avait demandé s’il avait déjà fait ça. Même si la réponse était positive, elle n’était pas vraiment rassurante. Voila des années qu’elle travaillait avec Elio désormais et elle savait très bien reconnaître quand il faisait face à une difficulté. Il faut dire que les accouchements, en tant qu’urgentiste, ce n’était pas vraiment sa spécialité.

« Juliet, j'ai besoin de toi. Alors ne flanche pas. » Navrée de lui avoir laissé croire qu’elle pourrait flancher, Juliet hoche la tête non sans avoir avalé sa salive difficilement. S’assurant une dernière fois que la patiente était endormie et anesthésiée, elle observa le Cooper pratiquer une césarienne dans un silence quasi religieux.

« Prépare les premiers soins pour le bébé. Tu vas t'en occuper quand je l'aurai sorti. » Laissant Elio s’occuper de la césarienne, la Blackthorn prépara de quoi accueillir le bébé sur la table basse. Elle désinfecta la table d’un sortilège tout en cherchant de quoi l’installer. Une serviette propre étalée, elle fouilla dans la malette qu’avait emporté Elio pour sortir les potions et onguents qui pourraient être utile. Dans sa tête, elle se répétait toutes les étapes, tout ce qu’elle devrait faire pour les premières secondes de vie de cet enfant.

Elle revient auprès d’Elio juste pour le voir clamper le cordon et quelques secondes après, elle avait un magnifique petit bébé dans ses bras, qu'elle enroula dans une couverture. En réalité, il n’était pas très beau… Et il était surtout très sale. Mais ce n’était pas ce qui importait le plus Juliet. Ce qui la contrariait, c’était la couleur de ce petit bébé… Et le fait qu’il ne respirait pas alors même que le cordon était coupé…

- Cyanose néonatale, je vérifie les constantes.

Elle lance le sortilège. Le coeur battait mais semblait ralentir et c’était normal puisqu’il n’était pas oxygéné.

- Je commence la réanimation.

Elle du s’y reprendre à deux fois, après avoir ouvert la bouche de ce petit ange, pour lancer un anapneo correctement. Et quelques secondes après que les voies respiratoires se libérèrent du trop pleins de flux, le bébé se contorsionna dans ses bras puis s’époumona dans un cris qui arracha un soupire de soulagement à l’interne qui s'écria :

- Il respire !!! Elio ! Il respire !!

TW : détails opération/césarienne

Le médicomage confia le bébé à Juliet. Le cri du nouveau né tardait à arriver, et pour cause. Tandis qu’Elio s’occupait de sa patiente pour retirer le placenta, concentré sur ses gestes, il ne perdait pourtant pas une miette de ce qui se passait dans son dos. Cela arrivait, hélas, que des bébés soient morts nés, qui étaient impossibles à réanimer. Mais ce serait certainement de trop pour Juliet, après ce qu’elle avait vécu. Serait-elle capable de faire la part des choses ? Avait-il eu raison de lui avoir demandé de l’accompagner ?
Et tout à coup, le cri salvateur. Oui, elle avait réussi. Le médicomage esquissa un léger sourire. Mais la bonne nouvelle fut vite balayée par une moins bonne. Du sang. Trop de sang.
Elio pesta.

“Elle fait une hémorragie interne.”
Il n’était pas chirurgien. Bordel, est-ce qu’il avait merdé quelque part ? Pas le temps de se poser la question. Il fallait trouver l’origine de l’hémorragie.

“Lumière Juliet. Il me faut plus de lumière.”

L’éclairage de la pièce n’était pas suffisant pour la trouver. Les gestes étaient rapides. Dès qu’il eut suffisamment de lumière, il trouva l’origine et mit fin à l’hémorragie, non sans crainte de voir sa patiente mourir sous ses yeux. Il jeta un œil aux constantes, elle était stable mais faible.
Il détendit sa nuque raide et avait la désagréable sensation de son dos en sueur. Faut dire, il y avait mieux comme posture de travail.

“Envoie un patronus : elle a besoin de sang.”

Il lui fallait une perfusion de sang, pour qu’elle puisse au moins rejoindre l’hôpital.

“Il faut aussi une magicobulance.”

Le Cooper fit le nécessaire pour nettoyer l’intérieur de l’utérus, et au bout de longues minutes, referma le ventre. Elle était en vie, tout comme le bébé.

tw : opération / césarienne / hémorragie

Il lui semblait retrouver la capacité de respirer en même tant que ce minuscule être qu’elle venait de prendre dans ses bras. Il lui semblait avoir réalisé toute la réanimation en retenant son souffle, comme si le fait de ne pas respirer pouvait lui donner, leur donner, plus de temps.

Elle ne se rendit même pas compte qu’elle était entrain de pleurer, serrant le nouveau-né contre elle comme si c’était le sien, soigneusement enroulée dans une serviette. “Elle fait une hémorragie interne.” Elle n’entendit pas. Bien trop concentrée à dévisager ce tout petit poupon qui chouinait doucement, secouant la tête, sûrement à la recherche de sa maman.

« Lumière Juliet. Il me faut plus de lumière. » L’intonation inflexible d’Elio l’arracha à sa contemplation. Et si elle n’avait pas entendu le diagnostique précédemment posé, il ne fallait pas être titulaire pour constater que la jeune femme perdait beaucoup, beaucoup trop de sang, juste en posant les yeux sur la plaie qu’Elio avait du agrandir pour trouver l’origine de l’hémorragie.

- Lumos

Répugnant à lâcher le bébé qu’elle tenait tout contre son coeur, Juliet illumina vivement l’une de ses mains qu’elle plaça de telle sorte à éclairer les faits et gestes d’Elio. Il fallut encore plusieurs minutes au Cooper pour distinguer le vaisseau rompu et faire une anastomose. « Envoie un patronus : elle a besoin de sang. Il faut aussi une magicobulance. »

- C’est déjà fait.

Affirma-t-elle en s’asseyant sur une des chaises, l’adrénaline semblait avoir aspiré toutes ses forces. Ou était-ce le patronus qu’elle avait envoyé à Sainte-Marie.


Moins d’une demi-heure plus tard, ils étaient tous à Sainte-Marie. La Magicobulance tirée par des sombrals qu’elle ne pouvait que deviner les avait amenés à bon ports. C’est Elio qui avait résumé le dossier aux médicomages du service d’obstétrique en arrivant là bas, mais le trajet avait été étrangement silencieux. Juliet n’avait pas posé l’enfant. Pas une seconde, aussi quand une infirmière qu’elle ne connaissait pas lui tendit les bras pour récupérer le nourrisson, elle eut un léger mouvement de recul.

- Je-

Confuse, elle chercha le regard d’Elio. La mère de ce petit bébé ne se réveillerait pas avant plusieurs heures…

Durant tout le trajet, le Dr Cooper tint la main de la nouvelle maman. Bien qu’elle était inconsciente, cela lui paraissait primordial de maintenir ce lien chaud et réconfortant. Régulièrement il regardait les constantes afin de s’assurer qu’elle était toujours stabilisée. Les ambumages avaient été rapides et tandis qu’ils arrivaient à l’hôpital, une équipe de “nettoyeurs” était à l’appartement de la jeune femme afin de faire le nécessaire pour effacer les traces de cet accouchement compliqué.
Il était aussi inquiet pour Juliet. Elle n’avait rien dit jusqu’ici et semblait s’accrocher à ce petit nouveau né.

Il prit le temps d’expliquer au médicomage obstétricien toute l’opération. La question de l’hémorragie sera ultérieurement discutée. Bien que cela l’origine de celle-ci l’obsède, il avait besoin de repos. Il serait plus à même d’avoir les idées claires une fois reposé. Lorsqu’il revint vers Juliet, elle avait toujours le nourrisson dans les bras. L’infirmière semblait mal à l’aise face à cette situation. Il eut un pincement au coeur en la voyant ainsi.
Il s’approcha de son interne.

“Vous avez fait du très bon travail Dr Blackthorn. L’équipe de la nurserie va pouvoir prendre soin de ce bébé maintenant.”

Parce que oui, ce n’était qu’un travail. Il était nécessaire de le lui rappeler, même si le facteur humain pouvait être difficile à gérer.
Il s’approcha un peu plus et tendit les bras vers l’enfant qui s’était endormi.

“Il a besoin de sa mère,”chuchota-t-il.

Il savait ce qui se passait en elle mais il souhaitait lui laisser encore un peu de temps. Mais si elle n'y arrivait pas, il serait contraint de prendre l'enfant.

@Juliet Blackthorn

Il était absolument inconcevable de donner ce bébé à qui que ce soit. Enfoui dans le creux de ses bras, il avait fermé les yeux, bercé par le trajet jusqu’à Sainte Marie. Il était bien là, tout contre elle, et elle le savait bien. Il suffisait de jeter un oeil sur son visage d’ange. N’importe qui pouvait s’en rendre compte.

Aussi, quand une infirmière lui tendit les bras pour récupérer l’enfant, Juliet  fit tout son possible pour limiter le mouvement de recul parfaitement instinctif qu’elle eut. Elle ne décolla pas l’enfant de sa poitrine et chercha à parler, cherchant du soutient qu’elle n’obtient pas dans les yeux d’Elio.

“Vous avez fait du très bon travail Dr Blackthorn. L’équipe de la nurserie va pouvoir prendre soin de ce bébé maintenant.” Il ne comprenait pas. Il ne pouvait pas comprendre. Lui même tendit les bras pour récupérer le bébé ete même si la douce Blackthorn se sentit moins agressée par ce geste que par celui de l’infirmière, Juliet ne lui tendit pas l’enfant pour autant. “Il a besoin de sa mère”.

- Je sais !

Elle se rebiffe silencieusement. Son regard se fait presque défiant.

- Crois-tu que je ne le sais pas ? Mais sa mère est en soins intensifs. Elle ne va pas se réveiller avant plusieurs heures. Cet enfant a souffert le martyr des heures durant et il devrait passer de bras en bras ? Ou être abandonné dans un de ces couffins alors que je peux le garder contre moi jusqu’à ce que sa mère se reveille ?

Elle savait pertinemment que ce bébé n’était pas le sien, qu’il avait un mère et qu’une fois celle-ci reveillée, il lui faudrait se séparer de ce petit ange. Elle le savait. Mais à cet instant, elle se sentait profondément responsable de ce petit être et l’idée de le confier à qui que ce soit lui donnait l’impression de l’abandonner. Elle ne pouvait pas l’envisager.

- Elio, je t’en prie. Ma garde est terminée. Je peux rester jusqu’à ce que sa mère se reveille pour prendre soin de lui. Tu fais ça tout le temps pour tes patients. Je reste avec lui, auprès de sa mère. Comme ça quand elle se reveille, son bébé sera prêt d’elle. Et il la retrouver au plus tôt.

Le coeur se serre. La demande lui semble éminément raisonnable mais elle craint que le Cooper ne refuse malgré tout.

Juliet se rebiffa face à Elio, avec l’infirmière pour témoin, et d’autres passants. La situation était délicate pour le médicomage. Il connaissait Juliet et n’était pas vraiment neutre la concernant. Il savait son parcours face à sa fausse couche et cela ne pouvait que le toucher ayant eu des sentiments forts à son égard. Il se dit alors qu’il avait fait une erreur en la choisissant pour l’accompagner. C’était se mettre un doigt dans l’oeil que de penser qu’elle aurait été capable de gérer complètement cette situation.

A l'hôpital, il avait un rôle à tenir, celui de médicomage résident. Juliet avait beau être son ex, elle ne pouvait se permettre de lui parler ainsi en tant qu’interne. Elle le savait. Mais elle était aussi épuisée, tout comme lui. Et puis, tout le monde était au courant de leur relation passée. Ce n’était plus un secret. Ses émotions avaient tendance à prendre le dessus sur la raison. Et pourtant, son esprit pesait le pour et le contre. Il n’avait pas envie d’endosser ce choix, pas pour elle. Seulement voilà, elle attendait une réponse, tout comme l’infirmière.

“Viens avec moi.”

Le bébé “appartenait” au service pédiatrique, il ne pouvait donc prendre la décision seul. Il remercia l’infirmière et la congédia, puis ils prirent tous deux le chemin vers le service qui avait la responsabilité du bébé. Devant le bureau des médicomages de garde, Elio demanda à Juliet d’attendre pendant qu’il s’entretenait avec l’un d’entre eux. Finalement, son discours allait dans le sens de la Blackthorn et il exposa les arguments en faveur de l’interne. Il n’y trouva pas de réticence. Il souligna tout de même le besoin d’une présence au moment de la rencontre entre la mère et l’enfant. Il ne précisa pas forcément pourquoi, décidant de faire confiance à Juliet. Peut-être avait-il tort. Mais autant lui laisser une chance non ? D’autant plus en ce jour spécial.

Il ressortit du bureau et se dirigea vers la Blackthorn.

“Dr Poya va t’accompagner vers la chambre de la mère. Tu vas pouvoir y rester tout en t’occupant du bébé jusqu’à ce qu’elle se réveille.”

Il posa une main sur son épaule et murmura plus bas :

“Et je te souhaite un joyeux Noël Juliet.”

Il laissa son collègue prendre la suite avec elle. Il avait terminé et souhaitait rentrer chez lui pour se reposer. Plus tard, il convoquerait le Dr Blackthorn pour reparler de son comportement face à lui, et lui demanderait une visite chez le psychomage de l’hôpital pour faire un point avec elle. Il était généreux en ce jour, mais il se devait de rester professionnel. Il devait savoir si elle était complètement apte ou non de pouvoir gérer des situations compliquées avec des enfants ou des femmes enceintes.
Mais pour l’heure, il repartait avec un doux sourire aux lèvres.

Le regard pleins de doutes qu’Elio pose sur elle blesse profondément la douce Blackthorn. Tout comme le silence lourd qui s’impose après son plaidoyer. Fut un temps, elle aurait sûrement confié ce bébé à cette infirmière ne serait-ce que pour retrouver un grain d’approbation dans le regard du Cooper mais à cet instant précis, elle ne pouvait se résoudre a abandonner un bébé alors que celui-ci avait miraculeusement survécu.

« Viens avec moi » le ton lui donne envie d’écraser son petit poing ridicule contre la pierre solide et sans âge des murs de Saint Marie. Les émotions rendus plus intenses du fait de la fatigue et de l’adrénaline qui faisait machine arrière n’y était pas pour rien mais elle est déçue de constater qu’Elio ne lui fait pas confiance. Et elle sait pourquoi. Si elle n’avait pas subi cette fausse couche, il n’aurait pas dans son regard cette pitié qui lui donnait envie de brûler l’hôpital.

Pourtant elle se tait, baisse la tête et le suit. Et elle attendit de façon disciplinée, concentrant son regard sur le petit être endormi contre elle plutôt que sur le visage d’Elio et du Docteur Poya dont elle n’entendait pas les voix. « Dr Poya va t’accompagner vers la chambre de la mère. Tu vas pouvoir y rester tout en t’occupant du bébé jusqu’à ce qu’elle se réveille. » Le menton qui hoche silencieusement, c’est tout ce qu’elle est capable de lui offrir alors qu’il lui présence ce qu’elle estimait être son du comme une faveur. « Et je te souhaite un joyeux Noël Juliet.» Pas plus de réponse.

Elle n’avait pas eu tort. La mère se réveilla plusieurs heures plus tard au petit matin, si bien qu’elle avait du proposer au bébé du lait artificiel. Juliet n’avait pas quitté ni le bébé, ni la chambre, bien que sa vessie ne lui ordonna le contrainte plus d’un fois. En débardeur, elle avait tenu l’enfant contre elle et s’était levée en entendant sa patiente bouger. Les retrouvailles avaient été émouvantes, si bien que Juliet avait du retenir une larme alors qu’elle expliquait à la jeune femme ce qui leur était arrivé.

Tout était bien qui finissait bien. Ce n’était pas toujours le cas dans son métier alors elle ne pouvait que savourer cette sensation. Ces vies sauvées. Ignorant volontairement cette sensation d’avoir les bras vides. Tout comme elle avait ignoré celle d’avoir le ventre vide, trois ans plus tôt.