Ma vieille était pas juste une sorcière, elle était du genre à avoir un pedigree sorcier plus court que la queue d'un lézard. Née moldue dans un monde où les sorciers "de sang pur" se pavanaient comme des paons arrogants, elle était plus mal vue qu'une crotte de nez collée sous une table. Essaie de te frayer un chemin dans ce foutoir où les puristes te regardent de haut comme si t'avais éclaté dans leur porridge, tu verras que c'était pas la fête du slip. Elle a poussé dans l'ombre des regards dédaigneux, trimballant le poids du mépris des "purs" et de ceux qui avait "plus", comme si elle avait été dotée d'une malédiction dès sa naissance. Les rangs sociaux chez les sorciers, c'était du sérieux. Genre, t'avais intérêt à avoir le bon patronyme, la bonne lignée pour faire partie du club des élites. Mais elle ? Elle avait plus de chance de devenir reine des glaces en plein désert que de s'incruster dans leur cercle fermé.

Ses tripes, c'étaient un mélange de magie et de rejet. Imagine-toi, toi aussi, en train de jongler avec des sorts et des potions tout en te prenant des piques à longueur de journée. Ça te donne un avant-goût du cocktail explosif de sa vie. Elle a trimé dur, bouffant du regard dédaigneux au petit-déj, maniant la baguette magique tout en essuyant les ricanements des hautains. Le pire dans tout ça ? C'était pas juste l'économie de fortune, mais ce foutu plafond de verre que les "sang-pur" t'assènent sur la tête comme une poutre maudite. Elle a appris à contourner, à se faufiler dans les interstices de ce monde hautain, à lutter pour chaque miette de respect qu'on lui refusait. Ça te marque, tu sais, grandir avec le poids de l'infériorité que d'autres t'imposent sans aucune raison valable.

Mais elle a pas baissé les bras, non. Elle a pas gobé leur venin comme une potion amère. Elle a tracé son propre chemin, a appris à manier la magie comme une putain d'artiste alors que les "puristes" la traitaient comme un vulgaire tour de passe-passe. Elle leur a montré que la naissance, c'était pas tout, que le talent et la détermination, ça, c'était l'essence même de la magie. Sa vie, c'était pas le menu classique. Elle jonglait entre sa maîtrise de la magie, spécifiquement des potions et de l'herbologie, et cette morsure constante du mépris, dans un monde où les "purs" balançaient des répliques cinglantes comme s'ils distribuaient des dragées surprises. Et malgré tout, elle a réussi à m'élever dans ce capharnaüm, à m'inculquer la force et la détermination pour me battre dans un monde aussi tordu chez les moldus que du côté "magique". Sacrée sorcière, ma vieille. Sacrée leçon de vie.

Elle a traversé l'enfer pour construire quelque chose à partir de rien, à secouer les préjugés comme des poussières sur sa cape. Et même si les "autres" la reléguaient au bas de leur échelle moisi, elle a montré à tous ces peignes-culs que la vraie magie, c'était pas une question de sang, mais de cœur et d'âme. Ouais, elle était la preuve vivante qu'un talent brut pouvait foutre en l'air leur stupide système de castes. T'imagines, grandir avec l'odeur âcre de la discrimination et la douceur piquante de la magie comme compagnons de jeu ? C'était sa réalité, un cauchemar et un rêve entremêlés dans un cocktail explosif. Elle a trimé dur pour s'en sortir, pour s'élever dans ce monde où les étiquettes t'empêchent de voler aussi haut que t'as envie.

Elle m'a appris que les racines, c'est pas juste d'où tu viens, mais aussi ce que tu choisis d'en faire. Cette vieille sorcière, c'était un putain de phénix, renaissant de ses propres cendres chaque fois que les "puristes" tentaient de la réduire en poussière. Et ouais, c'est cette force que j'ai héritée, celle qui me pousse à pas m'écraser dans un monde où les étiquettes essayent de te coller à la peau.


De retour du côté moldu après avoir achevé ses études à Castelobruxo, ma mère a embrassé une nouvelle vie. Un retour aux racines, si tu veux. Elle a pris soin de la famille, naviguant entre les rues pavées et les foyers banals, loin du monde éclatant de la magie. C'est là, dans ce quotidien lambda, qu'elle s'est retrouvée enceinte, résultat d'un mystérieux coup du destin, un inconnu au bataillon. Le genre de détail qui te colle à la peau sans que t'aies rien demandé.

Née dans les tripes mouvementées de Ciudad Juárez, un bled qui détonne entre un patchwork de culture et une angoisse à te donner des sueurs froides. Mais pour moi, c'était pas les posters de carte postale. Ça côtoyait les montagnes majestueuses, ouais, mais derrière ce vernis, c'était un bordel sans nom. Des rues qui étouffaient sous le poids des musiques envoûtantes mais t'étaient pas à l'abri de te les prendre en pleine tronche, les balles sifflantes. Des marchés qui pétaient de couleurs juste à côté de coins sombres où les ombres se faisaient plus bavardes sur les embrouilles.

T'imagines l'odeur ? Celle des tacos bien sûr, mais elle se mêlait à celle de la flippe bien tangible. Les murs, pas des œuvres d'art, plutôt des panneaux d'affichage pour des légendes urbaines. Les gamins, on jouait pas juste à cache-cache, on jonglait avec la réalité brute de la criminalité. Les nuits, c'était un concert entre les gangs qui s’entretuaient à coups de métal et les murmures des âmes perdues cherchant une échappatoire dans un présent qu'on pouvait même pas imaginer.

J'ai fait du rodéo dans cet enfer, ma mère à mes côtés me nourrissant de ses contes et de ses "fais gaffe là, c'est pas safe". Les sirènes des keufs, une symphonie flippante en fond, et chaque foutu coin de rue, une leçon pour rester en vie. La menace ? Elle te tapait pas juste dessus, elle te plombait l'avenir, te forçait dans un cercle vicieux que t'arrivais même pas à décoller. J'ai pas lâché, pourtant. Ma mère, ses histoires, elles m'ont pas laissé sombrer. J'avais l'espoir, celui qui te dit que t'en peux plus mais que t'es obligé de continuer.

Dans ce foutoir de Ciudad Juárez, c'était pas juste le décor d'un film ordinaire. J'avais ces trucs bizarres qui foutaient leur nez dans mon quotidien, comme des pétards dans une fête. Une fois, j'me planquais sous un abri pourri, en plein déluge, et hop, une lumière déboule dans ma paume, sèche mes fringues trempées sur-le-champ. Et quand j'avais la trouille, des rires au loin débarquaient, me rassuraient, sans que je sache d'où ça venait. Ça foutait les chocottes, tu vois ? Des trucs bougeaient vers moi, comme s'ils étaient magnétisés par je sais pas quelle force invisible dès que j'avais besoin d'un coup de main. Ces moments-là, c'était comme des énigmes que même ma mère, maline comme elle est, balançait sur le compte de la chance. Elle me laissait dans l'ombre, pas question de me parler de magie ou d'autres trucs de ce genre. Sacrée menteuse, mais je suppose que c'était pour m'éviter de m'imaginer des trucs encore plus dingues.

Et là, le tournant, le jour de mes 11 piges, tout a basculé. Une lettre chelou débarque, scellée comme si c'était du Saint-Graal, mais c'était juste l'école de sorcellerie de Castelobruxo. Une bourse gratos pour les moldus comme nous, du moins c'est la version officielle, ça a fait péter les feux d'artifice dans notre bicoque modeste. La magie, avant ça, c'était du flan, là ça avait une explication. La lettre a répondu à des questions qui moisissaient dans mon cœur depuis un bail, et d'un coup, j'ai vu un horizon encore jamais imaginé. Depuis ce jour-là, les coups de pouce bizarres que je me tapais semblaient enfin avoir un sens. Comme si j'avais un destin qui me prenait par la main, un truc que j'aurais jamais cru possible. Mais cette vie en deux, entre sorciers et moldus, c'était pas la joie. Revenir au Mexique pendant les vacances, c'était retourner dans un trou noir où les rues autrefois fun et pleines de mystères, cachaient désormais des secrets crasseux et glauques.

Les cartels, tu peux pas les manquer dans ce foutoir, c'était comme une toile d'araignée géante qui serrait la ville à en étouffer. À chaque putain de coin de rue, t'avais ce regard en coin qui te filait la chaire de poule. La drogue, ça coulait comme un putain de fleuve invisible, corrompant tout sur son passage, transformant des rêves en mirages et des espoirs en foutues illusions. La prostitution, c'était pas la fête foraine, mais pour beaucoup, c'était le seul moyen de s'en sortir. Ça éclairait la réalité d'une lumière crue, t'obligeant à regarder droit dans le tas de merde dans lequel on pataugeait. Moi, je jonglais entre ces deux mondes, la sorcière planquée derrière son masque, essayant de pas trop attirer l'attention alors que je dansais avec les menaces et les chuchotements des rues. Chaque retour au bled, c'était comme un putain de rappel à quel point j'avais eu de la veine d'en sortir à temps.

Mes vacances, c'était pas du farniente, c'était du stress plein pot. Entre vouloir garder le contact avec mes racines pour pas perdre pied et devoir me planquer à chaque putain de coin de rue pour pas me faire cueillir. Et quand je revenais à Castelobruxo, c'était comme un gros soupir de soulagement, enfin chez moi. Là où je pouvais lâcher la pression, être juste moi sans craindre les représailles, sauf celle d'être mal née. Ouais, c'était la bouffée d'air "pur" après avoir ravalé des litres de gaz d'échappement.

Mais putain, même avec ce grand écart entre deux mondes, chaque bordel que j'endurais, ça me mettait une claque monumentale. Chaque fois, ça renforçait ma putain de détermination à pas me laisser barrer la route par le point où j'ai atterri en sortant du bidonville. Trouver ma place, c'était me foutre au milieu d'un monde où le danger et la magie, putain, ça se mélangeait comme de la vodka et du jus d'orange. Un cocktail explosif, tu vois. Puis, cet été-là, après mes ASPIC de fin d'études, ça a été le virage en épingle de ma life. Ma daronne, d'habitude plus discrète qu'une souris, elle a lâché une bombe en annonçant qu'on avait gagné au Loto des sorciers, transformant notre piaule péquenaude en palace. Le grand saut, du radeau de fortune au yacht de luxe, ça m'a fait cligner des yeux plus vite que la lumière. J'ai gobé ce changement, genre "OK, let's fucking gooo", en remerciant le destin qui nous avait balancé ce jackpot surprise.

Merde, la réalité a foutu un uppercut à mes rêves de jackpot. La thune, c'était pas le hasard du Loto, mais plutôt un empire bâti dans les ténèbres du crime. Ma daronne, une queenpin dans un monde secret, tirait les ficelles d'un trafic de drogue qui dépassait l'entendement. C'était pas juste les petites potions maison, non. Elle mixait le monde magique et les moldus avec ses talents en potion et en herbologie pour bâtir son royaume dans l'ombre. Mais quand la vérité a percé, c'était comme si mon monde rose bonbon avait viré au noir pétrole, englué dans des secrets et des bobards. J'me suis retrouvée à lutter entre ma loyauté pour ma mère et cette conscience qui me bouffait, en mode "sérieux, c'est quoi notre moralité pour bouffer à cette mierda ?". Ça a tout chamboulé, bordel, cet équilibre que j'avais galéré à trouver entre ces deux vies. Mon cerveau, c'était un putain de cyclone, perdu entre confusion et cette culpabilité qui te pèse comme un putain de poids mort. Ma vision de la thune, du pouvoir, ça s'est transformé en vrai casse-tête moral, me questionnant même sur qui j'étais réellement.

Maintenant, le défi, c'était de danser sur cette corde raide entre le bien et le mal, sans te vautrer comme une merde. Quand la vérité a éclaté sur les affaires de ma mère, ça s'est pas arrêté là. Les mecs qui voulaient lui faire la peau au Mexique, ceux qui voyaient pas d'un bon œil son empire secret, on a dû se tirer vite fait pour rester en vie. Comme si le passé crasseux nous avait rattrapées, nous forçant à larguer tout ce qu'on avait construit. Et ce départ en catastrophe, ça s'est collé pile poil avec mon entrée à l'Université. Un putain de tourbillon de changements, on a dû se mettre en mode arrachage de racines pour planter ça dans un pays étranger, où les rues semblaient propres mais où l'ombre de la vermine était partout.

Alors là, le choix de cette foutue filière, sérieux, c'est du grand n'importe quoi quand on connaît mon histoire, surtout avec la vieille qui me sert de mère. Si tu te demandes pourquoi j'ai opté pour ça, laisse-moi te dire que j'ai pris cette décision pourrie – tout comme mon inscription – pendant mon année d'ASPIC, avant même qu'on découvre toute la vérité. Pourquoi je n'ai pas bifurqué vers autre chose depuis ? J'en sais foutrement rien, sérieux. Peut-être que j'ai toujours kiffé les potions, la botanique, m'éclater avec l'essence des plantes ou me pencher sur un chaudron en ébullition. Ou peut-être que j'étais tout bonnement nulle en d'autres matières. La DCFM et les runes, c'est le bordel assuré. Mais bon, j'vais bien dégoter un enfoiré pour me filer un coup de main, non ? Une autre option, aussi clichée que ça, c'est que je voulais sûrement, avec tout l'amour que je lui voue, me casser loin de la déception qu'est ma mère. Et changer l'idée de filière a dû me foutre un putain de doute sur mes chances d'être admise dans une université aussi prestigieuse que Hungalf si on m'ôte mes deux putains de points forts. Ça, c'est un truc à creuser au fur et à mesure que j'avance dans cette merde.