Aucune saison n'avait ma préférence. Si l'commun des mortels préférait les jours ensoleillés, j'arrivais à trouver des avantages à chaque jour que j'vivais. Et si on pouvait se plaindre du froid de l'hiver, n'pouvait on pas s'ennuyer d'un nez irrité à cause du pollen qui virevoltait d'partout dans les airs ? Nous étions entre deux saisons, ce que j'aimais le plus, le solstice de printemps n'ayant pas encore eu lieu. Entre la douceur du vent qui rosissait mon visage et la merveilleuse fragrance des premiers boutons de fleurs ayant éclos, j'aurai pu m'croire au paradis. Sauf que j'doutais que les anges s'embrassaient goulument sur les bancs publiques et surtout s'permettaient de jeter les mégots d'leurs cigarettes à même le sol. Sur une herbe qui aurait pu s'enflammer plus ardemment qu'la petite colère que j'sentais monter en moi. J'suis pas du genre à faire la morale, mais cela faisait même pas une quinzaine de minutes que j'étais allée les voir pour leur dire d'faire attention. Moldus ou sorciers, c'que les gosses peuvent être cons. J'étais pareille plus jeune ? Certes, j'fumais en cachette du paternelle et ce n'était pas du tabac mais j'faisais attention à la nature. J'avais intérêt vu l'nombre de fois qu'Ebenezer avait râlé sur l'comportement des inconscients fautifs des feux de forêts chaque été. Non, jl ne fallait pas généraliser. J'devais avoir non loin de moi un groupe d'imbéciles qui allaient regrettés de n'pas m'avoir écouté. Cachée dans l'ombre d'un sublime frêne, j'agite doucement ma baguette pour qu'une bourrasque plus violente que celles qui nous taquinaient depuis ce matin viennent leur lancer leurs vieilles cigarettes sur leurs visages acnéiques et quitte à aller jusqu'au bout, j'allume une petite étincelle sur l'vêtement du fumeur qui panique en voyant son joli pull marron commencer à fumer. J'ai toujours été bonne élève, je n'ai pourtant jamais été la plus sage. Toutefois, je préfère surveiller la scène histoire d'intervenir si ces imbéciles ne savent pas éteindre une minuscule flamme.

La situation semble finalement être contrôlée et j'décide de reprendre mon chemin. Le parc est sublime mais ce n'est pas ici que se trouve mon coin préféré et où j'ai donné rendez-vous à une des plus belles créatures d'Inverness. J'ne suis pas pressée, j'suis à l'avance et comme le dirait un grand sage, un magicien n'est jamais en retard. . Ni en avance d’ailleurs. Il arrive précisément à l’heure prévue. Puis autant profiter des lieux et de toutes ces odeurs enivrantes. Il n'y a pas grand monde, les gens travaillent. J'me suis permise de fermer la boutique exceptionnellement pour cette séance d'art. S'il y'a urgence, on m'enverra un message même si sur le coup j'suis plutôt vieux jeu et j'préfère les hiboux. J'm'installe donc là où on aime s'voir avec ma modèle et déballe l'ensemble de mon attirail en l'attendant. Qu'elle vienne ou non, j'saurais m'occuper mais bon, la demoiselle ne m'a jamais fait défaut donc j'peux lui faire confiance pour pouvoir croquer ses merveilleux traits une nouvelle fois.